- 15/06/2025
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00:00Il est 20h12 sur Europe 1, Régis Le Sommier déjà installé dans ce studio et nous étions déjà en train de discuter, n'est-ce pas, avec Gabriel Cluzel qui nous a rejoint et donc Nathan Devers qui est présent dans ce studio.
00:10Évidemment on a besoin de votre expertise et votre regard Régis Le Sommier au vu de ce qui se passe en ce moment et en direct en Israël.
00:17Je le disais, nouvelle attaque de missiles iraniens qui a commencé et les Israéliens s'attendent à une autre salve dans les heures qui viennent au milieu de la nuit.
00:28Oui, on parlait ensemble Régis Le Sommier il y a un instant, vous avez écouté l'interview de Pierre de Jong exactement tout à l'heure, c'était mon premier invité sur Europe 1.
00:38On parlait de quelques semaines, effectivement, les attaques de ce type, c'est-à-dire à coups d'échanges de missiles balistiques, c'est pas des roquettes, des missiles balistiques c'est pas des roquettes, ça peut durer encore quelques semaines, qu'en pensez-vous ?
00:50Bah écoutez, le fait, pour résumer un petit peu la position, on va prendre de l'Iran d'abord, l'Iran est un pays immense, Israël est un pays tout petit.
01:01C'est quand même une guerre, vous l'avez évoqué avec Pierre de Jong tout à l'heure, inédite, qui se passe à 2000 km de distance à chaque fois, que ce soit l'aviation israélienne, les drones, les drones iraniens aussi qui arrivent le lendemain, les missiles et en particulier les missiles balistiques.
01:21Pour ce qui est de l'Iran, la vraie question, c'est qu'on ne sait pas exactement combien l'Iran possède de missiles balistiques.
01:2710 000.
01:28Alors 10 000, certains disent peut-être 20 000.
01:32Le fait est que depuis 2003, en fait tout ça a commencé avec la Corée du Nord.
01:36C'est la Corée du Nord qui a commencé à donner à l'Iran des missiles balistiques, l'Iran les a développés, les a étudiés, a commencé à les fabriquer chez elle,
01:46et elle a décidé, comment Téhéran a décidé, de mettre l'accent particulièrement sur les missiles et de négliger, on va dire, l'aviation et la marine, c'est-à-dire le conventionnel.
01:57Et donc ils se sont mis à étudier, à développer, à fabriquer à la chaîne, je me souviens d'un dignitaire iranien qui disait, nous fabriquons des missiles comme vous fabriquez des cigarettes.
02:09C'est-à-dire qu'ils en ont fabriqué quantité, ils ont creusé des choses au cœur de leur montagne qui sont absolument inaccessibles, des silos à partir desquels ces missiles peuvent être tirés.
02:21Ils ont aussi des porteurs mobiles, des camions qu'ils déploient.
02:25Et le problème, c'est que, on l'a vu hier soir, il y a aussi des types de missiles différents, c'est-à-dire qu'ils ont utilisé de l'hypersonique hier soir contre Haïfa en particulier, contre la raffinerie d'Haïfa.
02:38Et utilisant de l'hypersonique, en fait, ils ont à peu près 15 variétés de missiles différents.
02:43Et le problème aujourd'hui, c'est de dire, on peut dire, oui, effectivement, ils vont s'épuiser, ils n'auront pas de ravitaillement, alors que les Américains, on peut le penser, vont fournir, ont commencé à fournir des munitions.
02:57Il y a des avions cargo américains qui se sont posés aujourd'hui sur les aéroports israéliens.
03:04Donc, les Israéliens peuvent compter là-dessus, même si les Etats-Unis ne s'impliquent pas, on l'a vu, on pourra en parler.
03:10Et la vraie échéance, elle est là, c'est-à-dire de savoir combien de temps ça peut durer, combien de temps aussi va-t-il falloir à l'aviation israélienne pour dégrader durablement l'appareil militaire iranien.
03:24Alors ça, on sait qu'ils ont été aidés formidablement par le travail qui a été fait au sol par le Mossad.
03:30Le Mossad a quand même réitéré l'opération qu'avait fait le SBU ukrainien contre les bombardiers stratégiques en Russie,
03:38c'est-à-dire de développer une base de drones au cœur même de l'Iran.
03:42C'est-à-dire, et en la maintenance secrète, aujourd'hui on sait qu'ils ont ciblé un certain nombre de militaires de haut rang
03:48qui ont été là récemment le chef du renseignement des gardiens de la révolution a été assassiné.
03:53Ça a été annoncé par Benjamin Netanyahou aujourd'hui.
03:56Et vous avez aussi les scientifiques du programme du PR qui ont été assassinés, certains,
04:02dans des explosions à la voiture piégée au cœur de Téhéran.
04:05Ça rappelle l'affaire des portables et des beepers.
04:10Exactement, il y a de ça et puis il y a plein d'autres choses et surtout cette capacité de pénétrer l'appareil sécuritaire iranien.
04:17Le chef du renseignement a été tué aussi, aujourd'hui est son avion.
04:20C'est ce que je disais, voilà.
04:23Là, on a vraiment une réussite du Mossad.
04:26Maintenant, bombarder un pays truffé de montagne,
04:29qui a passé son temps à enterrer ses programmes militaires et son programme nucléaire,
04:35parce que le programme nucléaire, on dit, Natanz, vous l'avez annoncé tout à l'heure,
04:40qui est l'endroit de l'enrichissement historique de l'uranium iranien,
04:48a été détruit en surface.
04:50Seules les bombes des Etats-Unis pourront accéder à ces sites.
04:53Alors, je peux faire un petit...
04:55Non, non, Régis, je vais vous expliquer ce qui se passe.
04:57Dites-moi.
04:57C'est très particulier.
04:58Tout à l'heure, nous étions en ligne avec une jeune femme qui habite à Batiam
05:02et qui a été obligée, son téléphone s'est mis à hurler en direct,
05:05et qui était obligée de couper très rapidement pour aller se mettre aux abris.
05:09Exactement.
05:10Nous avons réussi, et j'avais promis aux auditeurs d'Europe 1,
05:12que dès qu'elle serait joignable à nouveau, nous prendrons ses nouvelles.
05:14Nous allons prendre des nouvelles de Judith.
05:18Voilà.
05:18Judith était avec nous.
05:20Judith, vous nous entendez ?
05:21Vous êtes à Batia.
05:22Oui, oui, je t'entends.
05:23Vous nous avez quitté un peu rapidement tout à l'heure
05:25et nous étions très inquiets pour vous.
05:27Comment ça va ?
05:28Est-ce que vous êtes sortie des abris ?
05:30Que s'est-il passé ?
05:32Écoutez, j'étais en bas de chez moi.
05:34J'ai entendu la salle à la sirène.
05:36Je suis montée déjà pour prévenir mes enfants, mes parents.
05:39Comme je vous ai dit, mes parents sont actuellement chez moi
05:41avec mes enfants, mes petits-enfants.
05:42Donc, on est tous sortis dans les escaliers
05:44parce que nous n'avons pas d'abri.
05:46Donc, on s'est mis, en fait, à l'abri dans les escaliers.
05:48Et on a attendu d'entendre les explosions
05:50pour attendre 10 minutes et pouvoir sortir de...
05:54Enfin, pour nous, c'est notre abri, c'est nos escaliers, quoi.
05:58Parce qu'on n'a pas autre chose.
05:59Il y a eu des explosions à Batia, vous en avez entendu ?
06:02Oui, j'ai entendu.
06:02J'ai entendu.
06:03Pas aussi fort qu'hier, parce qu'hier, ça a été terrible.
06:07Hier, ce qu'on a entendu, c'était moins fort.
06:09Mais apparemment, ça a explosé sur Haïfa.
06:11Et pourtant, Haïfa est assez loin de Batia.
06:14Et on a entendu quand même des explosions.
06:16Actuellement, il y a le feu à Haïfa.
06:20Il y a le feu à Haïfa.
06:21D'après ce que vous voyez peut-être sur la télévision israélienne, c'est ça ?
06:25Exactement.
06:26Exactement.
06:27Donc, il y a le feu à Haïfa.
06:28Donc, il y a bien eu des impacts, d'après ce que vous nous dites.
06:31Bien sûr.
06:32Une chose encore.
06:32Et évidemment, on ne va pas vous retenir longtemps,
06:34parce que votre sécurité est une priorité.
06:36Judith, on redoute de nouvelles salves de tir.
06:42On sait qu'il y en aura.
06:43On sait qu'il y en aura.
06:45En fait, on a dormi un petit peu dans la journée,
06:47parce qu'on sait que ce soir, ça va être...
06:49En fait, c'est tous les soirs.
06:50Tous les soirs, depuis vendredi, c'est tous les soirs.
06:54On a des salves de requêtes qui tombent sur toute Israël.
06:57Voilà.
06:57Et c'est très traumatisant.
07:01Très, très traumatisant.
07:02Vraiment.
07:03On imagine ce que vivent les Israéliens.
07:05Et on a une pensée, évidemment, pour vous.
07:09Merci, Judith.
07:09On ne va pas vous retenir plus longtemps.
07:11Merci.
07:11Votre sécurité, celle de votre famille, est évidemment une priorité absolue.
07:15On a aussi une pensée, pardon, et je le dis à chaque fois,
07:18pour la population iranienne qui subit le régime des Mollahs
07:21et qui n'a pas les moyens de se protéger,
07:23comme la population israélienne,
07:25qui, elle, a eu des dirigeants,
07:27qui pensaient d'abord à protéger sa population civile
07:29avec le dôme de fer et les Miklats.
07:31Ce n'est pas le cas de la population iranienne
07:33à qui on conseille de descendre dans le métro.
07:35Donc, ils n'ont pas de moyens de se protéger des frappes.
07:36Ce n'est pas la même histoire et on ne peut pas les joindre.
07:39Et je le redis aux auditeurs d'Europe 1,
07:40j'adorerais pouvoir joindre la population civile iranienne,
07:43mais ce n'est pas possible à cause du régime
07:45qui est à la tête de ce pays.
07:48Je vous le dis, moi, Régis Le Sommier,
07:49je trouve ça épouvantable.
07:50On pense aux Iraniens qui est un peuple merveilleux,
07:53qui est un peuple plein de cultures
07:54et qui subit l'enfer à cause de ce régime.
07:57Oui, surtout, je me suis rendu la chance
08:01de me rendre en Iran il y a deux ans
08:03et de pouvoir y passer une dizaine de jours.
08:06C'était au moment du soulèvement des femmes
08:09à propos du voile.
08:11Et à cette époque, j'ai compris ce qu'était
08:14un blackout médiatique.
08:16C'est-à-dire que toutes les applications,
08:18tous les accès au VPN,
08:19vous savez, quand on est à l'étranger comme ça,
08:21qu'on ne peut pas avoir accès aux réseaux locaux, etc.
08:24parce qu'ils sont fermés par le pouvoir,
08:25on passe par un VPN qui se trouve à l'étranger
08:27et qui nous permet d'accéder à Internet.
08:29Eh bien, le pouvoir iranien était très très fort
08:33pour complètement verrouiller tout ça.
08:36Et dès qu'il y avait les manifestations,
08:38il n'y avait plus du tout d'accès au reste du monde.
08:41C'est quelque chose que...
08:42J'ai été pas mal de fois en Russie,
08:44j'ai jamais vu ça.
08:46J'ai jamais vu ça dans d'autres pays.
08:48Vraiment, cette capacité de...
08:50Peut-être, mais en tout cas,
08:51il ne faut pas non plus...
08:52Là aussi, c'est souvent la question
08:54qu'on se pose.
08:56On dit, mais comment ils arrivent à faire des missiles, etc.
08:59Ils ne sont pas non plus complètement idiots.
09:00On a souvent tendance à les considérer
09:02comme des arriérés.
09:03Et en fait, l'Iran est quand même une nation,
09:06vous dites, une nation formidable,
09:07mais une nation de scientifiques
09:08avec une tradition, justement,
09:10dans ces domaines-là,
09:12que, évidemment, le régime actuel a mis à profit
09:15pour faire son programme d'armement.
09:17Juste avant d'avoir, Judith Régis Le Sommier,
09:19nous évoquons la position des Etats-Unis.
09:21Donald Trump a été clair.
09:23Il n'exclut pas, effectivement,
09:24que l'armée américaine entre dans la danse.
09:26C'est ce qu'il a dit dans une interview à ABC.
09:29Et il est aussi favorable à l'idée que
09:32Vladimir Poutine joue les médiateurs
09:35entre l'Iran et Israël.
09:36C'est possible, ça ?
09:37Alors, écoutez, évidemment,
09:38Poutine s'est fait le parrain de l'Iran
09:41depuis un petit moment.
09:43Il avait donné des systèmes de défense anti-aérienne,
09:46notamment depuis l'époque,
09:48en octobre dernier, on l'a oublié,
09:50mais l'armée israélienne avait mené des frappes
09:53sur ces installations de défense anti-aérienne iranienne.
09:57Donc, les Russes ont fourni du matériel,
09:59mais on va dire que 80% du matériel iranien
10:02est fabriqué par les Iraniens.
10:04Ils ont quand même une sacrée expertise aussi à ce niveau-là.
10:07Maintenant, sur la question de Trump,
10:09je pense que Trump essaye d'utiliser la situation présente
10:13pour faire pression sur l'Iran,
10:15pour revenir à la table des négociations sur le nucléaire.
10:18Il veut son deal nucléaire,
10:21et c'est comme ça qu'il pense qu'il pourra arrêter la guerre.
10:23Ça fait des années qu'il y a des deals nucléaires
10:25qui n'aboutissent pas, Régis.
10:26On n'est pas d'accord ?
10:27Oui, mais ça fait aussi des années qu'on dit
10:29que le régime en Iran va changer de l'intérieur.
10:33Ça fait 40 ans qu'on entend ça,
10:34et il n'a toujours pas changé.
10:36Ça ne bouge pas.
10:36Donc, ça aussi, il faut voir les choses.
10:38Et on espère que les Iraniens auront un futur meilleur.
10:43Mais on a aussi, derrière la tête,
10:45l'exemple des Irakiens, l'exemple des Afghans,
10:49où, après 20 ans d'intervention occidentale,
10:52pour ce qui est de l'Irak, on a eu Daesh,
10:54et pour ce qui est de l'Afghanistan,
10:56on a re-eu les talibans.
10:57Donc, voilà.
10:58Donc, là, oui, on espère, bien sûr, pour l'Iran.
11:02C'est, je peux vous dire, des gens absolument brillants,
11:05et absolument, on va dire, surtout les femmes.
11:08Moi, j'ai trouvé que j'étais, de ce séjour en Iran,
11:11j'ai été surpris par la capacité de parole des femmes,
11:16notamment par rapport, je ne fais pas de jugement de valeur,
11:19mais je connais bien les pays arabes,
11:20et les femmes n'ont pas une aussi grande liberté que les Iraniennes,
11:24et une aussi grande manière d'expliquer, justement,
11:27pourquoi elles combattent, et cette histoire de voile passait bien au-delà d'un simple voile.
11:32Il y avait toute la question d'être soumise à l'autorité du père, du mari,
11:38de ne pas pouvoir avoir un passeport,
11:41de comment que lui puisse divorcer,
11:43enfin, tout le code familial est régi, évidemment, par la charia,
11:46et ces femmes-là, dans le symbole du voile, il y avait ça,
11:50il y avait une manière de se libérer.
11:52Mais, voilà, donc on est face, effectivement, à des gens d'une qualité incroyable,
11:56mais qui, aussi, sont traumatisés par les interventions étrangères.
12:00Quand il y a eu l'histoire de l'Iran en 1953, par exemple,
12:06c'est un coup d'État de la CIA qui remet le chat au pouvoir.
12:10Ensuite, après, il y a l'Ayatollah Romény,
12:13qui est, autre parenthèse, qu'on a reçu, hébergé, nourri en France,
12:18la rue de l'ambassade de France à Téhéran s'appelle rue Nofle-le-Château.
12:22Voilà, et donc, en souvenir, c'est tout ce qu'on a gagné dans l'histoire.
12:25On n'a rien gagné d'autre.
12:27Une rue.
12:28Mais, si vous voulez, voilà, c'est nous qui l'avons,
12:32et à l'époque, il était célébré dans des journaux
12:33que je ne vais pas citer comme un grand démocrate, etc.
12:36Quel journal ?
12:38C'était Le Monde, surtout, qui était en pointe sur Romény.
12:42C'était la révolution verte, la révolution...
12:45Mais vous savez, Romény avait, à l'époque, réussi à s'attirer les communistes,
12:49tous les progressistes d'Iran aussi.
12:51Mais, quelque part, les manipulations venues de l'extérieur,
12:55les Iraniens n'aiment pas.
12:57Donc, attention un peu à ne pas projeter des choses.
13:00Et oui, il y aura peut-être des mouvements.
13:02Pour le moment, il n'y a pas vraiment de choses qui apparaissent,
13:06même si on sait qu'une grosse partie de la population s'est éloignée du pouvoir.
13:10Une grosse partie de la population n'est plus aussi,
13:13tant sur l'emprise des religieux.
13:15En Iran, il y a une désaffection de la pratique de la foi dans les mosquées,
13:21qui inquiète beaucoup le pouvoir,
13:22puisque c'est un pouvoir théocratique basé sur les molars.
13:26Et, effectivement, ça, c'est des choses qui sont dans la réalité sociale, sociétale de l'Iran.
13:33Une question encore sur l'Iran.
13:35Est-ce que l'Iran a un soutien militaire ?
13:38Et si jamais c'est le cas, de qui ?
13:40L'Iran a des soutiens militaires, mais avec un pays qui ne lui donne pas des choses de façon gratuite,
13:50on peut dire, ou en tout cas pour l'aider, mais pour faire du business, qui est la Chine.
13:56Par exemple, dans le cadre de l'enrichissement de l'uranium,
14:00les gaz utilisés pour enrichir l'uranium,
14:03on sait que l'Iran est à peu près à 60%, de l'uranium enrichi à 60%.
14:07Si elle passe à 80%, elle pourra confectionner au moins trois bombes atomiques,
14:12c'est ce qu'on estime.
14:13Le gaz fournit, c'est les Chinois qui le fournissent.
14:16Et les Chinois sont le partenaire qui écoule à peu près 40% de la production de pétrole iranien.
14:23Évidemment, en contournant totalement toutes les sanctions imposées par les Américains.
14:27Donc là, vous avez un allié, vous avez le Pakistan aussi,
14:30qui a l'arme nucléaire, qui a dit être solidaire absolument de l'Iran.
14:35Vous avez quand même un axe qui est en train de se créer,
14:38j'ai dit la Russie, de l'autre côté vous avez Israël avec les Etats-Unis,
14:42on est quand même un peu dans de la guerre froide 2.0
14:45qui est en train de se mettre en place,
14:47avec Donald Trump qui essaye de faire venir Poutine dans l'histoire,
14:51parce que je pense que Donald Trump envisage toujours,
14:54il est toujours béqué et oncle acharné,
14:56à vouloir faire la paix en Ukraine,
14:58à vouloir faire du business plutôt que la guerre,
15:00c'est ce qu'il a dit.
15:00Et aujourd'hui, il essaye d'avoir son accord sur le nucléaire
15:06et d'empêcher les Iraniens d'avoir la bombe atomique.
15:08Tout ça prendra du temps, donc c'est une question de deux semaines.
15:10Je voulais juste ajouter que l'ambassadeur d'Israël en France,
15:13qui a été mon invité hier soir,
15:14précisait bien que l'intention d'Israël n'était pas de faire tomber le régime des Mollahs.
15:19Il l'a répété.
15:20C'est vrai que c'est au peuple iranien de se rebeller.
15:23Non mais je suis d'accord, mais vous ne décapitez pas l'appareil,
15:31on va dire, les têtes du régime.
15:34Alors, ils ne se sont pas attaqués au guide suprême.
15:36Est-ce que vous pensez qu'ils iront jusque-là ?
15:38Est-ce que c'est une événement qualité ?
15:40Il y a eu une rumeur cet après-midi,
15:42je n'ai pas eu le temps, pardonnez-moi,
15:43je n'ai pas fait mon travail.
15:44Je l'ai vérifié, donc ce n'est qu'une rumeur.
15:45Non, mais comme quoi Donald Trump n'aurait pas donné...
15:48Son faux-père.
15:49Parce que vous savez, les Américains jouent un jeu très,
15:52on va dire, très ambigu là-dedans,
15:54puisqu'ils ne participent pas officiellement,
15:59mais quand il s'agit d'intercepter les missiles iraniens,
16:02ils sont là.
16:04Comme les Anglais et les Britanniques, d'ailleurs.
16:05Comme les Britanniques.
16:06Mais les Britanniques veulent encore,
16:07vous savez, c'est comme l'Ukraine,
16:08ils veulent toujours être plus royalistes que le roi.
16:10Donc les Britanniques, on pense envoyer des avions,
16:14on pense envoyer des forces armées.
16:17Bon, on verra, mais en tout cas,
16:19les Américains sont là pour approvisionner Israël.
16:23On sent bien aussi qu'Israël,
16:25faire voler 200 avions en une nuit,
16:27c'est inimaginable, c'est du jamais vu.
16:30200 avions pour faire des frappes en une nuit,
16:33tout ça, on ne peut pas le faire éternellement.
16:35Israël a beaucoup de moyens,
16:37mais reste une petite nation.
16:39Et sans l'aide du grand frère américain,
16:41les choses pourraient s'arrêter très vite.
16:43Donc Donald Trump a l'impression,
16:45justement qu'il a joué une carte
16:47et qu'il est peut-être en train,
16:49et il voudrait en récupérer les dividendes.
16:51S'il obtient le retour des Iraniens
16:53à la table des négociations sur le nucléaire
16:54et qu'il obtient un deal,
16:56peut-être que là, il pourrait arrêter la guerre.
16:58Et on verra.
16:59Maintenant, Poutine,
17:00oui, Poutine peut faire pression sur les Iraniens
17:02pour les faire revenir à Mascade.
17:04Parce que tout ça se passe au Sultanat d'Omane.
17:07C'est absolument passionnant ce qu'on vit,
17:08mais tragique, évidemment.
17:10On est dans le retour de l'histoire
17:12et on se le prend en plein visage.
17:15Peut-être un mot, Nathan Devers.
17:17Quelques petites remarques.
17:18La première, je crois que ce qui est en train de se passer
17:20doit être mis en perspective
17:22par rapport au fait que depuis le 7 octobre,
17:25ce n'est pas pour faire de l'ossocitation,
17:26mais je l'avais dit un peu après,
17:28il m'avait semblé qu'on n'était plus
17:29dans le conflit israélo-palestinien
17:31qu'on venait à une autre étape.
17:33Vous avez raison, Nathan.
17:34Parce que longtemps, ce conflit,
17:35il a été appelé le conflit israélo-arabe.
17:36Et en fait, depuis le 7 octobre,
17:39on est dans une logique,
17:40et d'ailleurs c'est le projet Netanyahou
17:41depuis très longtemps,
17:42qui allait vers l'Iran.
17:44Et là, ce qui se passe depuis quelques jours,
17:45c'est précisément cela.
17:47C'est que l'Iran a été attaqué
17:48à travers ses proxys,
17:49et que là, on arrive à un moment
17:51en un sens de vérité.
17:52Première remarque.
17:53La deuxième, c'est que
17:54c'est quand même frappant
17:55de voir que l'armée israélienne,
17:57qui a eu beaucoup de mal
17:58à vaincre le Hamas,
18:00qui ne l'a pas tout à fait vaincu,
18:01alors que c'est un petit groupe
18:02pas extrêmement bien armé,
18:04avec peu de moyens,
18:05a fait aussi bien au Liban
18:08avec le Hezbollah
18:08qu'en Iran aujourd'hui,
18:10des choses qui sont des prouesses,
18:12mais précisément parce que
18:13ce n'est pas l'armée
18:13qui avait la main,
18:14mais les services de renseignement.
18:15Il y a cette blague
18:16qui dit qu'après Tel Aviv,
18:18la ville où on parle le plus hébreu,
18:19c'est Téhéran,
18:20et cette blague s'est un peu vérifiée
18:21depuis ces quelques jours.
18:24Et la vraie question, je crois,
18:26et à mon avis,
18:26les 48 heures qui vont arriver
18:28seront déterminantes,
18:30c'est en effet celle que Régis a soulevée.
18:32Un régime...
18:33Alors, Israël a frappé vraiment
18:34le chef des renseignements,
18:36il a frappé le chef de la police
18:39qui réprime les émeutes,
18:41mais est-ce que les Iraniens
18:43vont se lever contre le régime
18:44sachant qu'ils avaient cette peur ?
18:46Ou est-ce que ça va réactiver,
18:48comme pendant la guerre Iran-Irak,
18:49une sorte de sentiment nationaliste
18:51et de refus de l'agression extérieure ?
18:53Toute la question est là,
18:54et les 48 heures et un peu plus aussi
18:55vont y répondre.
18:57Merci beaucoup,
18:58merci infiniment Régis Le Sommier
18:59d'être venu dans ce studio.
19:00C'est toujours un plaisir de vous recevoir.
19:02Nathan Devers, Gabriel Cluzel,
19:03vous restez évidemment avec moi
19:05sur ce plateau,
19:07on a beaucoup de choses à dire.
19:07Il est 20h31,
19:08on est un tout petit peu en retard.
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