00:00On va revenir sur la position française, mais d'abord, vous savez qu'il y a une rencontre importante à Genève qui se déroule entre l'Iran et les Européens.
00:06Je vous lis, la phrase, je vous la livre. Je pense que ça va vous faire agir les uns et les autres.
00:10L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne vont faire une offre de négociation complète à l'Iran,
00:14incluant le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, les activités balistiques et le financement de tous les groupes terroristes
00:20et de déstabilisation dans la région. C'est ce qu'a dit le président français Emmanuel Macron.
00:24Quelle naïveté. C'est joli.
00:26J'étais sûr que ça va vous faire agir.
00:29Oui, j'aimerais bien y croire, mais je n'y crois pas du tout.
00:32Ou c'est d'une lâcheté chronique, ou c'est un manque de connaissances totales.
00:36Mais dans tous les cas, mais quelle blague ! Un accord prometteur.
00:40Est-ce que vous êtes surprise ?
00:41Non, pas du tout. Mais la République islamique d'Iran balade les Occidentaux depuis des années et continue de le faire.
00:49Et ces négociations, même si elles reviennent sur la table, ça sera la même chose.
00:53Et vous verrez qu'ils obtiendront des concessions inacceptables.
00:56Parce que là, ce qui est en train de se jouer, les MOLA sont en train de sauver leur tête.
01:00Parce que s'il y a un processus diplomatique de négociation qui entre en jeu.
01:05Si par exemple, les Européens disent, bon bah très bien, on n'est pas revenu à un début de discussion.
01:11Voilà.
01:11Les MOLA pourraient tout à fait dire, nous allons accueillir une délégation d'Européens à Téhéran avec des experts de l'AIEA.
01:20Tout ça, ça permet de gagner du temps.
01:22Et pendant le temps où les autorités iraniennes inviteront des observateurs européens,
01:30évidemment ça entrave la capacité d'Israël à continuer des frappes.
01:34Et globalement, on voit bien que l'action qui est en train d'initier les Européens va à l'encontre frontale réelle des intérêts d'Israël.
01:43Mais ça ne peut rien changer aussi, Louis.
01:44Parce que pour l'instant, dire qu'il faut qu'ils viennent, etc., les Israéliens continuent.
01:49C'est un sacré bâton dans la roue quand même.
01:51Donc oui et non, parce que ça va dépendre exactement ce que ça signifie.
01:56Mais en fait, l'intérêt des Israéliens, c'est quand même de frapper très vite.
01:59Bien sûr.
02:00Plus le temps passe, plus les négociations se font, plus c'est au détriment de ce que veut faire Israël.
02:04En attendant, les Iraniens, en tout cas la République islamique d'Iran, ne veulent pas négocier.
02:09C'est ça, elle l'a dit, mais elle l'a dit, mais elle l'a dit, mais elle l'a dit, mais ils acceptent de discuter avec les Européens.
02:14Et en ce sens, ils sont un peu en train de gagner de ce...
02:17Mais c'est sûr que si il y a une délégation qui se déplace en Iran, c'est sûr que si vous êtes le ministre des Affaires étrangères iranien,
02:22qui est reçu à Genève, qui va voir le ministre des Affaires étrangères français, britannique et allemand.
02:27C'est déjà trop.
02:27Mais c'est quoi cette image ? Ça s'appelle la respectabilité.
02:30Allez, la position de la France, je voulais vous faire écouter.
02:33Je suis l'émission de Gauthier Lovrette et cette réaction m'a interpellé, c'est Hilda Deghani, qui est activiste iranienne.
02:39Elle est très critique sur la politique d'Emmanuel Macron, je vous propose de l'écouter,
02:43parce que c'est un témoignage très fort et qui veut dire beaucoup de choses, sans doute.
02:47Je vais dire, je vais dire ce que je pense, je me sens violée.
02:52Je me sens trahi.
02:55C'est déjà compliqué, vous savez, d'être franco-iraniens.
02:59Personne chez les Iraniens.
03:01Et nos compatriotes, d'ailleurs.
03:03Moi, quand il a fait ce message-là, je ne vous dis pas le nombre de messages que j'ai eus de la part des compatriotes en Iran,
03:10mais aussi dans la diaspora du monde, en disant, mais qu'est-ce que vous foutez ?
03:14Mais fermez-lui le bec.
03:15Tout ce qui a une barbe est une chèvre, en fait.
03:18C'est quoi le problème ?
03:19C'est quoi qu'ils ne comprennent pas ?
03:21Comparer ça à l'Irak et à la Libye.
03:22Mais oui.
03:23Et le chaos, mais le chaos, c'est quand il y a Samuel Paty qui est égorgé.
03:28C'est quand il dissout, c'est quand il est infichu de garder son ministre des Affaires étrangères,
03:35parce que je suis française aussi, je peux vous parler du chaos français aussi.
03:38Quand il a infichu de garder son ministre des Affaires, pardon, de l'Intérieur, qui démissionne parce qu'il n'a pas les moyens de maintenir la sécurité.
03:47Notre sécurité ici, quand son ministre, quand son chef d'état-major des armées démissionne, ça, c'est le chaos.
03:55D'accord ?
03:56Et le chaos pour les Iraniens et pour le Moyen-Orient, c'est aujourd'hui et c'est maintenant.
04:02– Il y a beaucoup de choses, tout est assez simplifié.
04:11– D'accord ou pas d'accord ?
04:13– Je suis d'accord avec l'idée globale, après je trouve que les ingrédients qui sont mis dans l'argumentaire sont un peu poussés parfois à l'extrême.
04:18Mais globalement, la critique qu'elle fait contre Emmanuel Macron, sur le fond, je la rejoins et c'est plutôt juste.
04:26– Et nous, on pourrait faire exactement la même.
04:27– Comment ?
04:28– Les franco-israéliens pourraient dire exactement ce que c'est d'ailleurs.
04:31– C'est un peu pour ça que je vous dites.
04:32– Mais dans le même sac avec Gérard Collomb, le général de Villiers et tout.
04:35– Non, bien sûr.
04:36– Le général de Villiers, c'est pour des questions budgétaires.
04:38Gérard Collomb, c'était aussi, il y avait des enjeux avec la mairie Lyon.
04:40– Non mais là, rien qu'Emmanuel Macron. Restons sur Emmanuel Macron, tout seul.
04:44– C'est la démonstration qui me j'aime un peu.
04:45– Depuis le 7 octobre, en tant que franco-israéliens, il y a de quoi être énormément déçus.
04:50Je vous rappelle qu'on a toujours 55 otages qui sont dans les mains du Hamas.
04:53Parce qu'on parle de cette guerre en Iran, c'est l'actualité, mais l'autre à Gaza, elle continue.
04:57On continue de perdre des soldats qui, une fois de plus, sont toujours nos enfants,
05:00qui ne sont pas des militaires de carrière, qui sont des jeunes gens de 20 ans qui meurent.
05:04Il y en a encore eu cette semaine.
05:05On a donc 55 otages, ça ne bouge pas.
05:08Le Hamas, pareil, on nous dit qu'il faut arrêter, qu'il faut faire attention,
05:12qu'il faut stopper les frappes, etc. C'est toujours la même chose.
05:14Emmanuel Macron qui ne vient pas non plus à la manifestation contre l'antisémitisme,
05:18parce que vous comprenez, c'est compliqué pour lui à l'intérieur.
05:20Emmanuel Macron qui ensuite dit, on va vous soutenir, on est derrière Israël.
05:24Et puis deux jours après, ah mais cessez donc ce que vous êtes en train de faire à Gaza.
05:28Donc évidemment, nous on est extrêmement déçus d'Emmanuel Macron depuis le début.
05:33Exactement comme les Iraniens, je peux dire comme il l'a, on se sent trahi.
05:36Véronique Jacquet.
05:38Oui, non mais je trouve que le point de vue de cette femme franco-iranienne,
05:42bon d'abord est très personnel, après je partage l'aide de mes camarades, bien entendu.
05:46Beaucoup d'émotions.
05:47Beaucoup d'émotions, évidemment, oui.
05:49Partagées comme tous les franco-iraniens.
05:53Guil.
05:53Bon, la France improvise depuis très longtemps.
05:57Je veux juste rappeler qu'en 1978, la France est en train de délivrer un réacteur nucléaire à Saddam-Roussen,
06:08sachant pertinemment que l'idée derrière c'est un arme nucléaire sur la base de plutonium.
06:14Et en même temps, la France renvoie Rouménie dans les pattes de Charles.
06:21Mais attention, lorsque vous dites en même temps, c'est connoté, vous savez.
06:23Oui, je sais, je l'ai fait exprès.
06:25J'ai bien compris.
06:26C'est-à-dire que ça n'a pas commencé un soir de 2017.
06:31Et donc, tout le bordel qu'on voit aujourd'hui, en fait, a été sémé.
06:35La pagaille.
06:36La pagaille, pardon.
06:36Merci.
06:37Exactement.
06:39Je suis étranger.
06:40J'ai bien compris.
06:40Et donc, toute cette pagaille-là dans la région commence quand, d'un côté, la France crée un monstre en Irak,
06:50et de l'autre côté, elle aide à développer un monstre en Iran.
06:55Ce qui est marrant, c'est que Chirac, qui participait dans la création du monstre Saddam-Roussen,
07:01qui a gazé les Kurdes, qui a fait une guerre d'un million de morts avec l'Iran,
07:06il tire la plupart de son prestige du fait qu'il a, en 2003, a dit non aux Américains
07:12qui essayaient maladroitement de résoudre les problèmes qu'il a créés.
07:17Vous avez respecté le timing, Guy, je vous félicite.
07:2118h30, Maureen Vidal est avec nous ce soir.
07:23Elle nous présente un tour d'horizon de l'information.