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00:12Punchline, 18h-19h, Thierry Cabane sur CNews et Europe 1.
00:2118h20, bienvenue sur Europe 1 et sur CNews, c'est votre Punchline Weekend.
00:25Jusqu'à 19h, vous connaissez l'émission par cœur, à mes côtés ce soir, Véronique Jacquet, Patrick-Martin-Jeunier, Noémie Aloua, Louis-Doragnel, Frédéric Guillot et Harold Iman.
00:36Nous étions à Rome, nous voyons beaucoup ce soir, puisque nous allons prendre la direction de Moscou, où Vladimir Poutine a célébré, c'est le moins qu'on puisse dire,
00:45en grande pompe, les 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie, un événement commémoré pour la quatrième année consécutive dans l'ombre, évidemment, du conflit en Ukraine.
00:53Il y avait une vingtaine de dirigeants de pays, dont le président chinois. On va écouter Vladimir Poutine.
01:01Cette victoire a été le barrage au nazisme, à l'antisémitisme et à la russophobie.
01:10Et nous allons vous défendre contre ceux qui portent ces idées.
01:13Notre pays, notre société, notre peuple soutiennent les participants à l'opération militaire spéciale.
01:19Nous sommes fiers de leur détermination et abnégation.
01:23Ce qui nous a toujours apporté nos victoires, est seulement la victoire.
01:27Quelle analyse vous faites, Patrick et Martin Jaunier ?
01:30Vous êtes un spécialiste des questions internationales.
01:32Je donnerai la parole à Harold Iman juste après.
01:34Quel regard portez-vous sur cette démonstration de force ?
01:37Quel est le message avec la présence du président chinois aux côtés de Vladimir Poutine ?
01:41C'est d'abord un rassemblement international, on le disait tout à l'heure, qui montre la force de Moscou, de Vladimir Poutine.
01:47Il n'est pas isolé, mais c'est surtout une coalition d'États autoritaires, de dictature.
01:52Je lisais dans le China Daily, puisque la Chine était présente, qu'il y avait des rencontres de Xi Jinping,
01:58notamment avec Nicolas Maduro, qui est le dictateur de Venezuela, qui a perdu les élections, qui est toujours présent.
02:03Et donc c'est vraiment une coalition des dictateurs, si vous voulez.
02:06Des dictateurs de tous ces pays, notamment de la Chine.
02:10Et on voit bien que la Chine, dont on avait dit qu'elle pouvait avoir quelques divergences avec Vladimir Poutine,
02:15a toujours été présente, et a toujours été là, avec un appui sans faille à cette opération spéciale.
02:23Et donc oui, c'est une coalition qui est destinée à lui donner encore plus de respectabilité,
02:27de nature à montrer qu'il n'est pas isolé sur la scène internationale.
02:30Et on a hélas un Premier ministre slovaque, Robert Ficcio,
02:35qui est présent avec la Serbie, qui est un des pays qui éventuellement pourraient être candidate à l'Union Européenne.
02:43Donc on voit bien que là, Poutine essaye de montrer qu'il n'est pas isolé,
02:47essaye d'enfoncer un coin également avec l'Union Européenne.
02:51Et donc oui, c'est une démonstration de force pour bien montrer qu'il continue,
02:55quoi qu'il arrive, cette opération spéciale et qu'il a des soutiens.
02:59Non obstant, cette négociation qu'il a directement avec Donald Trump,
03:04parce que Donald Trump veut également un cessez-le-feu,
03:06et non obstant les sanctions économiques européennes,
03:09il veut montrer qu'il n'est pas isolé,
03:11et que malgré ce train de sanctions, une quinzaine de trains de sanctions de l'Union Européenne,
03:16eh bien l'économie russe tient encore.
03:20Et donc c'est cette démonstration de ce défilé.
03:23Alors Liman, il a aussi son coup aujourd'hui, Vladimir Poutine, selon vous ?
03:27Est-ce qu'il a réussi ? Oui.
03:29Oui, d'une certaine manière ?
03:30Oui, d'une certaine manière.
03:32Ce n'est pas vide autour de lui.
03:34Maintenant, il aurait pu avoir plus de monde.
03:37Il a déjà eu Netanyahou autour de lui, je crois Orban.
03:43Donc voilà, ça manquait, sans doute.
03:46Mais c'est quand même appréciable, d'un point de vue juste de pur poids politique,
03:52d'avoir ce qu'il a eu.
03:54Ce n'est pas du tout vide.
03:55Et Lula, c'est quand même un démocrate qui était là,
04:01c'est quand même représentatif de quelque chose.
04:03Les gens ne se jettent pas dans la cause,
04:06enfin les États du Sud global ne se jettent pas vers la cause ukrainienne.
04:12Le seul pays qui a fait un revirement, c'est l'Afrique du Sud.
04:16Je vous propose d'écouter Emmanuel Macron qui s'est exprimé aujourd'hui,
04:19puisqu'il recevait à Nancy le Premier ministre polonique.
04:24On dit « Tusk ».
04:27« Tusk ».
04:28Je voulais voir si vous vous suiviez ou pas.
04:31« Tusk ».
04:31Louis de Ragnel.
04:33On écoute Emmanuel Macron.
04:35Sur les propos qui ont été tenus par le président Poutine
04:39et la comparaison entre la situation que nous vivons et le nazisme,
04:44c'est une inversion des valeurs,
04:46mais il n'est pas le seul et il est désormais coutumier du fait.
04:49C'est un révisionnisme historique en même temps qu'une profonde erreur.
04:53Le nazisme est un totalitarisme qui avait ses spécificités.
04:58Le poutinisme est un impérialisme.
05:01Et il ne vit maintenant que par l'expansion territoriale,
05:05la menace des frontières internationalement reconnues
05:08et le désordre international.
05:11À ce que je sache,
05:13l'Ukraine n'a jamais violé les frontières internationalement reconnues
05:17ni exprimer quelque velléité que ce soit
05:19d'envahir son voisin.
05:22Emmanuel Macron, Louis de Ragnel qui dit que le poutinisme est un impérialisme.
05:26Bon, ce n'est pas une phrase nouvelle de la part d'Emmanuel Macron.
05:29Ce qui est intéressant, c'est que ça se situe dans un contexte.
05:31On en a parlé tout à l'heure, la cérémonie du 9 mai,
05:34démonstration de puissance de la part de Vladimir Poutine
05:37et Emmanuel Macron qui s'apprête à partir pour Kiev
05:41avec notamment Donald Tusk, le premier ministre polonais,
05:45avec le premier ministre britannique
05:47et puis il y a d'autres leaders européens
05:51et donc pour aller à Kiev pour soutenir
05:53et apporter leur soutien à Volodymyr Zelensky
05:56et essayer de montrer que l'Union Européenne
05:58continue de soutenir Kiev face à la Russie.
06:01Et on sait que ça intervient aussi à un moment
06:03où les discussions pour essayer de parvenir à la paix patinent.
06:10On voit que c'est...
06:10Il y a Donald Trump qui a passé un petit coup de téléphone
06:12à Zelensky hier.
06:13Il n'y a pas de hasard.
06:14Voilà, exactement.
06:15Et donc on est à un moment ultra sensible
06:17où Vladimir Poutine explique à travers ses démonstrations
06:21que la Russie tient debout, la Russie est forte,
06:25la Russie est puissante.
06:26En tout cas, c'est le message qu'il essaye de montrer.
06:28Et donc de l'autre côté, vous avez Emmanuel Macron
06:31qui aussi signe ce traité avec la Pologne
06:33qui est un traité pour le coup très important
06:35pour l'avenir même de la construction de l'Union Européenne.
06:39Vous savez, la Pologne ambitionne de devenir
06:40la première armée européenne en effectif,
06:43a augmenté le budget militaire d'une part très important de son PIB.
06:48L'objectif, c'est de passer à plus de 5% du PIB.
06:52Et la Pologne qui, il y a 15-20 ans, n'était pas un pays stratégique
06:56au sein de l'Union Européenne.
06:57Aujourd'hui, en fait, est aux portes,
07:01enfin, est vraiment à l'extrémité entre l'Union Européenne et la Russie