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  • il y a 4 jours
Regardez "On refait le monde" avec Olivier Babeau, professeur et président de l'Institut Sapiens, Bruno Jeudy, directeur délégué de "La Tribune Dimanche", Jean-René Cazeneuve, député Ensemble du Gers, rédacteur en chef de la revue "Regards", et Elie Cohen, économiste, directeur de recherche au CNRS.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 17 juin 2025.

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Transcription
00:00Yves Galvi
00:02On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL
00:05Fumée noire, fumée blanche, le suspense est total dans ce dernier jour de conclave, les négociations jouent, les prolongations ce soir et au moment où nous parlons, nous n'avons toujours pas de copie finale.
00:16A la mi-journée, les discussions ne progressaient pas pour les partenaires sociaux, aucun bouger sur l'âge de départ qui resterait à 64 ans et des possibilités de départ anticipé et de prise en compte de la pénibilité qui semblait comme autant d'éléments de blocage.
00:30S'il n'y a pas d'accord, c'est la réforme telle qu'elle a été adoptée qui s'appliquera, à rappeler cet après-midi le Premier ministre François Bayrou au risque d'ailleurs de se voir censuré par l'Assemblée nationale.
00:39Alors quelles conséquences pourraient avoir un échec du conclave ? Faut-il vraiment préserver le modèle français à tout prix ? Nous allons en débattre avec Elie Cohen qui est économiste et directeur de recherche au CNRS.
00:50Bienvenue Elie Cohen. Jean-René Cazeneuve, député ensemble du GERS. Bienvenue M. le député. Olivier Babot, économiste et président de l'Institut Sapiens. Bienvenue Olivier Babot.
01:00Et Bruno Jeudy, mon confrère, directeur délégué de la Tribune dimanche. Bienvenue Bruno.
01:05On refait le monde dans RTL Soir.
01:07Il faut que ça se termine ce soir. Aujourd'hui, on ne va pas jouer les prolongations pour se faire plaisir et continuer d'avoir des avancées possibles à telle ou telle condition.
01:18La CFDT, elle est claire, elle a fait ses propositions. Maintenant, il faut que le MEDEF y réponde.
01:23Et s'ils veulent mettre en pratique des déclarations de responsabilité, ils s'engagent dans un accord.
01:28Le volontarisme de Marie-Lise Léon, la patronne de la CFDT ce matin sur RTL.
01:34Je voudrais qu'on aille tout de suite retrouver Armelle Lévy, un journaliste au service économie d'RTL.
01:38Vous suivez, Armelle, ses ultimes tractations du conclave entre syndicat et patronat.
01:44Toujours pas d'accord en vue, vous nous le confirmez ?
01:46Ah non, pour l'instant, on attend toujours la fumée blanche ou la fumée noire.
01:50Ce qui est acquis, c'est qu'on ne touche pas aux 64 ans, l'âge légal de départ à la retraite.
01:54On ne revient pas en arrière.
01:55Mais le patronat et les syndicats sont d'accord pour introduire trois critères de pénibilité.
02:00Pour les charges lourdes, les vibrations mécaniques et les postures pénibles.
02:04Alors, les syndicats voudraient que ce soit des critères pour partir plus tôt à la retraite.
02:07Alors que le patronat veut que ça donne droit à de la formation ou des aides à la reconversion.
02:13Et on est là, on en est là.
02:14Depuis ce matin, ça bloque.
02:16Donc, on en est toujours là pour le moment.
02:18On attend, on attend, on attend.
02:20Merci beaucoup, Armelle Lévy.
02:21On vous retrouve évidemment en cas d'accord.
02:23En attendant, qu'est-ce que ça vous inspire, Elie Cohen, qu'au terme de cinq mois de discussion hebdomadaire,
02:29on en soit encore ce soir à se demander si un accord à minima va être possible ?
02:33Mais écoutez, je ne suis pas étonné.
02:34Parce qu'on joue traditionnellement la comédie de la réforme du régime des retraites.
02:40Ça arrive tous les deux, trois ans.
02:43Il y a une petite avancée par-ci, une petite avancée par-là.
02:46Et tout ça, c'est fondé sur une idée qui est une idée fondamentalement française.
02:51C'est que le moment de la retraite, c'est le moment de la libération.
02:55C'est le moment où la vraie vie peut commencer.
02:57Ça peut paraître invraisemblable.
02:59Oui, c'est invraisemblable.
03:00Mais quand j'entends des représentants de la CGT, etc., dire, en nous allongeant la durée de travail,
03:07on nous ôte une ou deux années de vie, vous imaginez ce que ça veut dire ?
03:12Ça veut dire que le travail n'est vécu que sur le mode de la contrainte.
03:16Et que la retraite, c'est le moment de la libération.
03:19Donc, si vous voulez, c'est ça le point de départ.
03:23C'est ça qui rend terriblement difficile la négociation paisible sur des choses sur lesquelles, après tout,
03:30on pourrait se mettre d'accord.
03:32C'est-à-dire qu'il faut travailler un peu plus et que ça stimule l'activité économique,
03:37ça augmente les recettes fiscales, ça permet de maintenir et de défendre un modèle social remarquable.
03:44Eh bien non, il y a cette idée qu'on va nous priver d'une ou deux années de bonne vie.
03:49Olivier Babeau, c'est le reflet du dialogue impossible entre nos partenaires sociaux ?
03:53Oui, c'est vrai que c'est symptomatique d'un rapport très particulier au travail.
03:56Sans doute, évidemment, nous avons depuis très longtemps un problème dans le dialogue social.
04:00Ce n'est pas seulement pour la question des retraites, mais en général pour beaucoup de problèmes liés à l'entreprise,
04:05au travail, à notre relation, à la protection sociale.
04:07et à ce système qui craque de tous côtés, un système qui est extrêmement généreux,
04:13un système de solidarité dont on peut légitimement sans doute être fier,
04:17qui a plein d'avantages, mais qui est donc très coûteux,
04:19qui nécessite qu'on soit assez riche, qu'on travaille beaucoup,
04:21qu'il y ait beaucoup de travail pour le nombre de gens qu'il y a à assumer.
04:25On vieillit, n'est-ce pas ? On fait des études très longtemps.
04:28Et c'est ça, en fait, qu'on a du mal à accepter.
04:29Parce qu'en même temps qu'une relation spécifique spéciale au travail,
04:32on a une relation spéciale aussi à la relation entre son effort
04:35et les types de pensions qu'on va pouvoir avoir ou le type d'aide qu'on va pouvoir avoir.
04:40S'il y a bien, dans les années de débats autour des retraites,
04:43quelque chose qu'on a très peu vu, alors que ça devrait être le premier indicateur.
04:46C'est, si vous voulez, le taux de retour sur investissement.
04:48C'est, qu'est-ce que je vais avoir par rapport à mes pensions ?
04:51Et ça, c'est en fait un indicateur qu'on a soigneusement caché.
04:54Pourquoi ? Parce que, quand vous étiez dans la génération de 1930,
04:56c'était 400% de retour sur investissement que vous aviez.
04:59C'est-à-dire qu'en fait, pour un euro que vous aviez mis dans le nourrin,
05:02vous en aviez quatre qui ressortaient.
05:03Tant mieux, c'est formidable, vous avez profité du système.
05:05Et puis, plus vous allez à aujourd'hui, les générations de 1980,
05:09on sera à un, à peu près, peut-être 150, pas tellement plus.
05:15Et les générations d'aujourd'hui, les générations de 1990,
05:17la réalité, c'est qu'ils vont avoir moins d'un euro pour un euro qu'ils auront cotisé.
05:20Ça, c'est révoltant.
05:22Le jour où ils s'en rendront compte, en réalité, on leur cache beaucoup.
05:25En fait, on a voulu...
05:26Il y a tellement de solidarité dans notre système qu'on ne veut plus qu'il y ait un lien
05:29entre ce que vous avez travaillé, la quantité que vous avez travaillée réelle,
05:32et puis ce que vous allez avoir, ensuite, à la retraite.
05:36À qui la faute ? Ce qu'on vient de décrire à l'instant, Bruno Jeudy.
05:39Voilà, qui est responsable, je dirais, de ce pataquès ?
05:42C'est une évolution qui remonte maintenant.
05:45Je suis assez d'accord avec Elie Cohen.
05:47Il y a un rapport au travail en France qui est lié à notre conception aussi, nos syndicats,
05:53qui sont des syndicats qui...
05:55Le travail, c'est la souffrance, c'est ça ?
05:56Oui, ils ont défendu cette idée.
05:58Il y a eu aussi l'histoire de la retraite en France.
06:00Il ne faut jamais oublier que ce pays était à 65 ans en 81, qu'il a repassé à 60 ans.
06:04C'est quand même un élément assez fondamental.
06:06et que depuis, chaque année concédée pour essayer de sauver le système
06:10a été vécue comme de la souffrance.
06:13Un drame.
06:13Un drame, des psychodrames, des retraites absolument incroyables.
06:18Et il y a aussi, c'est quelque chose qui correspond à ce débat,
06:22comme dans d'autres, l'impossibilité de partager un diagnostic commun
06:26sur la situation réelle de notre...
06:28situation réelle, c'est-à-dire financière de notre régime de retraite.
06:31On voit bien que tout est contesté.
06:33Les politiques, les parlementaires n'arrivent pas à se mettre d'accord sur...
06:38On part d'un diagnostic commun et puis on discute à partir de là.
06:40Non, maintenant, ils sont contestés.
06:42On conteste tout, le corps, le...
06:44Donc, c'est aussi une grande difficulté aujourd'hui dans le dialogue
06:46puisqu'on n'arrive pas à se mettre d'accord sur une base commune.
06:49Ce que disent les économistes est remis en cause.
06:51Ce que disent les institutions ad hoc, elles sont remises en cause.
06:57Donc, il y a une difficulté.
06:58Vous ajoutez à ça les alternances.
07:02La gauche est raisonnable quand elle est au pouvoir.
07:03Elle a validé, finalement, elle a fini par valider les réformes
07:07qui avaient été faites au fil du temps.
07:09Et puis, quand elle retourne dans l'opposition, elle retrouve des...
07:11Mais c'est même pire que ça.
07:13C'est même pire que ça.
07:14Moi, je me souviens d'avoir discuté,
07:16j'avais travaillé un peu avec Michel Rocard
07:17sur le livre blanc sur les retraites.
07:20Et quand Michel Rocard recevait des syndicalistes,
07:24il m'avait dit, une fois,
07:25j'ai essayé d'expliquer la situation objective.
07:28J'ai essayé de demander à mes partenaires syndicaux
07:31qu'on se mette au moins d'accord sur le diagnostic,
07:34même si on pouvait diverger sur les solutions, etc.
07:37Et il me dit, il y a un dirigeant syndicaliste qui m'a dit,
07:41ma mère a profité d'une retraite sans avoir pratiquement cotisé.
07:44Je veux pouvoir jouir du même privilège.
07:47Oui, c'est évidemment, ça bloque un peu la situation.
07:50Alors, vous avez cité il y a quelques instants le COR,
07:52le Conseil d'orientation des retraites.
07:53Jean-René Cazeneuve, est-ce que vous saluez au moins,
07:55j'allais le dire en ce moment,
07:57la méthode de mettre les partenaires sociaux
07:59aussi longtemps autour de la table ?
08:01Oui, tout n'est pas perdu.
08:03Peut-être qu'on aura une bonne surprise d'ici ce soir.
08:06Il y a même eu des choses positives dans ce conclave.
08:08Donc, à l'issue de ce conclave, moi je salue la CFDT et son effort pour trouver un accord.
08:14Et je salue aussi le fait que, ils ont reconnu quelque part que revenir sur les 64 ans
08:21était une illusion pour toutes les raisons qu'on a expliquées.
08:24Les gens raisonnables, les gens qui savent compter, savent aujourd'hui qu'on ne peut pas...
08:29Cela dit, c'est surtout le MEDEF qui a fermé la porte tout de suite.
08:31Non mais, peut-être.
08:33Le chat ne risquait pas de s'échapper.
08:35Mais ce n'est pas le MEDEF, c'est la Cour des Comptes,
08:38c'est le Conseil d'orientation des retraites,
08:40ce sont les mathématiques, c'est la démographie, si vous voulez,
08:42qui a fermé la porte.
08:43Donc, regardons la réalité en face et ce qui se passe,
08:46hélas, c'est qu'il n'y a pas suffisamment d'hommes politiques courageux
08:51pour faire ces réformes des retraites.
08:54On a vu, Edouard Philippe l'a porté jusqu'à la crise du Covid.
08:59Edouard Borde l'a porté, vous avez vu ce que ça lui a coûté
09:02avec les LR qui n'ont pas joué le jeu.
09:04Barnier a essayé de désindexer les retraites,
09:07ça a été la censure derrière.
09:09Et effectivement, on n'attend rien au Rassemblement National.
09:12Pourquoi dans notre pays, tout le monde se dégonfle à un moment ou à un autre ?
09:16C'est ce que j'allais dire.
09:17Pourquoi le Parti Socialiste et les LR,
09:21au moment de la réforme des retraites d'Elshabeth Borne,
09:25n'ont pas eu ce courage ?
09:26Parce qu'ils sont démagogiques.
09:28Ils cherchent les voix des retraités,
09:30ils cherchent les voix des Français.
09:32Je rappelle à nos auditeurs que les retraités sont connus
09:36pour être proportionnellement ceux qui participent le plus.
09:39Merci beaucoup.
09:40Donc il faut les hommes politiques courageux et on en manque.
09:43J'ai oublié de le dire, mais je regrette qu'on en manque.
09:46En réalité, les retraites, c'est le premier voyant
09:48qui nous indique quelque chose qu'on n'a pas du tout envie de voir.
09:50C'est pour ça que la plupart des hommes politiques mettent ça sous le tapis.
09:52C'est la fin d'une forme de facilité de vie.
09:56J'ai cru que vous alliez me dire la mort.
09:58Non, non, la fin.
09:59Je me suis dit, mais oui, il va.
10:01Dans les civilisations, la fin des civilisations est toujours le début d'une autre.
10:03La question, c'est laquelle ?
10:04En tout cas, du point de vue du modèle, on voit très bien qu'on arrive au bout de quasiment 50 ans de déficit.
10:09Et le problème des retraites, c'est la clé essentielle au problème d'une sorte de retour à l'équilibre.
10:15Il n'y a pas de retour à l'équilibre, c'est un retour dans les retraites.
10:18Sur 1 000 euros de dépense publique, vous avez 262, c'est les retraites, puis à peu près un peu plus de 200, c'est la maladie.
10:23Si vous réglez le problème retraite et maladie, vous allez régler une bonne partie du problème du déficit.
10:27Et en fait, c'est le problème essentiel puisqu'on sent très bien que compte tenu de la règle des reins, de la loi des reins, de la démographie,
10:33j'allais dire la démagogie, mais ça c'est une autre...
10:35C'est aussi dans le dossier quand même, la démagogie est très importante.
10:38On a trois possibilités, c'est cotiser plus.
10:40Et effectivement, le MEDEF a dit non, c'est le MEDEF mais c'est aussi tous les salariés.
10:43Aujourd'hui, vous êtes salarié du privé, vous cotisez 28% de votre salaire brut.
10:4628% de votre salaire brut, c'est absolument énorme.
10:48Il suffit d'augmenter.
10:50Enfin, augmenter, ça veut dire que vous baissez votre salaire net.
10:52Quand vous travaillez, vous avez déjà l'impression qu'il va falloir que vous cotisiez deux fois.
10:56Une fois pour le système par répartition dont vous ne jouerez pas le jour où vous serez à la retraite,
10:59ce qui est assez lucide.
11:00Et une fois pour essayer de mettre un petit peu de côté vous-même pour faire une sorte de deuxième retraite,
11:04peut-être par des systèmes par capitalisation.
11:06Ça, c'est ce qu'ont bien compris les jeunes.
11:09C'est une très mauvaise nouvelle.
11:10Il n'y a que des coups à prendre dans cette prise de conscience terrible du fait qu'on ne peut pas continuer
11:16comme on a fait depuis cinq ans.
11:18Ce qui est fascinant, c'est qu'il y a une prise de conscience très large.
11:21Il n'y a pas plus tard qu'aujourd'hui, il y a un sondage qui est sorti.
11:23Oui.
11:24Dans pratiquement toutes les catégories de la population et notamment chez les plus jeunes,
11:29il y a cette idée qu'ils ne pourront pas avoir une retraite correcte.
11:32Comme si c'était avalisé.
11:33Comme si c'était intériorisé que la retraite qui court aujourd'hui
11:37et la promesse implicite qui court aujourd'hui étaient en atteinte.
11:41Et on continue.
11:42A tout de suite avec nos invités.
11:43Jusqu'à 20h, Yves Kelvy refait le monde sur RTL.
11:51RTL, s'informer ensemble.
11:54Il est 19h30.
11:56RTL soir, on refait le monde.
11:58Avec Yves Kelvy.
11:59L'essentiel de l'actualité avec Aude Vernuccio.
12:01Donald Trump exige ce soir une capitulation sans condition de l'Iran.
12:05Au cinquième jour d'escalade militaire entre Téhéran et Tel Aviv,
12:08le président américain assure que les Etats-Unis contrôlent totalement l'espace aérien iranien.
12:14Téhéran, affaibli ce soir, annonce des frappes punitives contre Israël
12:18et appelle à l'évacuation de la population dans les grandes villes.
12:21Le gouvernement demande l'immobilisation des Citroën C3 et des S3
12:25après un nouvel accident causé par les airbags Takata.
12:28Airbags défaillants qui ont fait un deuxième mort en France.
12:30Métropolitaine, une mère de famille à Reims le 11 juin dernier.
12:34Situation jugée scandaleuse par le ministre des Transports.
12:38Et puis l'Assemblée approuve finalement la loi simplification
12:41et la suppression des zones à faible émission.
12:44Ces ZFE très controversées qui interdisent les véhicules trop vieux et trop polluants.
12:48Mais le texte de loi doit encore passer entre les mains d'une commission mixte paritaire.
12:53Merci beaucoup Aude Vernuccio.
12:54Alors on vous retrouve à 20h, pardonnez-moi, vous et moi.
12:57Nous accueillerons Faustine Bollard pour son émission Hero.
12:58Oui, avec deux témoignages passionnants.
13:01Ce soir arrive Samuel et nettoyeur de l'extrême.
13:03On fait appel à lui pour s'occuper des logements les plus insalubres,
13:07tels que des squats ou des syndromes de Diogène.
13:10Vous entendrez également Laure.
13:11Cette jeune femme interprète la voix des bébés.
13:14Elle écoute ce qu'ils ne peuvent pas dire.
13:16Elle capte leurs émotions profondes et aide les parents à mieux les comprendre.
13:21Rendez-vous à 20h.
13:22A tout à l'heure.
13:24Yves Calvi jusqu'à 20h.
13:26On refait le monde sur RTL.
13:28Et nous continuons de débattre de l'avenir de nos retraites avec Bruno Jeudy,
13:31directeur délégué de la Tribune dimanche,
13:33Jean-René Cazeneuve, député ensemble du GERS,
13:35Olivier Babaut, économiste, président de l'Institut Sapiens,
13:38et Eli Cohen qui est économiste lui aussi et directeur de recherche au CNRS.
13:42J'avais quand même envie de vous dire,
13:44au stade où nous en étions il y a quelques instants,
13:46est-ce que vous pourriez dire aux jeunes français que peut-être eux un jour se retrouveront sans retraite ?
13:54Est-ce que c'est une idée complètement folle ou c'est quelque chose que l'on peut concevoir, imaginer ?
13:59Sans retraite, pas vraiment.
14:00L'histoire de la retraite, c'est quoi ?
14:02En réalité, c'est Pétain, comme les fonds avaient été ruinés par la guerre
14:06pour pouvoir livrer tout de suite des pensions pendant la guerre,
14:09il a créé ce système, ce qui est très pratique,
14:11puisque vous allez pouvoir tout de suite donner à des gens qui n'ont pas encore cotisé.
14:14Ça a été la même chose au moment de la libération.
14:16On s'est rendu compte qu'évidemment, il n'y avait pas l'argent pour distribuer,
14:18donc c'était quelque chose qui a été très pratique.
14:20Les gens ont touché tout de suite.
14:21Maintenant, on est lancé dans un désir...
14:23C'est parce qu'on est en hommage au maréchal Pétain ?
14:24Non, mais il faut le dire, c'est Pétain qui avait fait le premier truc,
14:26parce que la capitalisation s'était effondrée avec la guerre.
14:30Et maintenant, on arrive, pour des raisons démographiques,
14:33malheureusement, ça ne va pas changer tout de suite,
14:34on n'arrive pas à faire que les gens fassent plus de bébés.
14:35On n'y arrive pas.
14:36Est-ce qu'il va y avoir une immigration massive qui va compenser ?
14:39On peut imaginer un petit peu, mais ce n'est pas si simple.
14:42En tout cas, même ce que le corps prévoit,
14:44le Conseil d'orientation des retraites,
14:45c'est que, petit à petit, le taux de remplacement ne va faire que...
14:49Le taux de remplacement, c'est votre pension par rapport à votre dernière retraite.
14:53Pardon, votre dernier salaire.
14:55Aujourd'hui, si je ne me trompe pas, on doit être aux alentours de 50%.
14:58C'est-à-dire que du jour au lendemain, vous avez 100, vous avez plus que 50.
15:01Et en fait, elle ne va pas disparaître, la retraite,
15:03mais le taux de remplacement, il va continuer à baisser petit à petit.
15:07Sauf si, on arrive à se mobiliser, c'est-à-dire si le taux d'emploi augmente.
15:11C'est-à-dire si, en fait, il y a plus de travail pour la masse de gens inactifs.
15:14Sauf si on travaille plus longtemps.
15:17Le taux d'emploi des seniors, notamment, et plus.
15:19C'est définitivement mort, cette idée de savoir qu'on puisse un jour,
15:23éventuellement, retravailler un peu plus, Jean-René Cazeneuve ?
15:26Il y a une confusion, je crois, encore, dans l'esprit de beaucoup de Français,
15:30entre la capitalisation et le système par répartition.
15:33Et on a beau le dire, le redire, le répéter sur vos antennes,
15:37ça n'est toujours pas rentré dans la tête de beaucoup de Français.
15:39Autrement dit, ils dépensent, chaque Français aujourd'hui,
15:42qui travaille, cotise 800 euros par mois pour la retraite.
15:47Mais pas pour la sienne.
15:49Pas pour la sienne, pour payer la retraite des gens qui sont aujourd'hui retraités.
15:53Absolument, des retraités.
15:54Et moi, je dis aux jeunes, j'en reçois que je rencontre pour répondre à votre question.
15:57Je leur dis, mais est-ce que demain, vous voulez payer 830, puis 850 euros,
16:01puis 900 euros par mois ?
16:03C'est-à-dire que ce qui est en bas de votre feuille de salaire va diminuer.
16:07Alors que vous, vous n'avez pas de garantie.
16:09Et donc, je crois vraiment qu'il faut continuer cette sensibilisation pour réformer notre système.
16:16Réformer notre système de retraite, c'est évidemment assurer la répartition.
16:20Il faudra probablement maintenant mettre de plus en plus de capitalisation sous une forme ou sous l'autre.
16:24Ce n'est pas un gros mot, ça existe déjà, la Gicarco, les fonctionnaires capitalisent.
16:30Les fonctionnaires également pour la complémentaire.
16:33Mais c'est aussi de la création de valeur.
16:35On oublie de le dire, mais si on travaille plus, et une fois plus, ce n'est pas honteux de travailler plus,
16:39parce qu'on génère plus de valeur, plus de recettes fiscales, plus de recettes sociales,
16:45pour la transition écologique, pour notre souveraineté nationale.
16:49Donc, il y a quand même un double effet positif.
16:51J'espère que les Français vont se réveiller sur cette prise de conscience.
16:56Moi, je crois franchement que les Français comprennent très bien l'institution.
17:00Ils savent qu'il y a une érosion programmée des retraites.
17:04C'est-à-dire que, comme ça a été dit, le taux de remplacement va être progressivement diminué.
17:10Et donc, les Français ont compris depuis longtemps qu'il fallait qu'ils se constituent à côté une retraite complémentaire.
17:18Ils l'ont fait eux-mêmes, à travers leur épargne et à travers l'assurance-vie.
17:23Et au fond, l'assurance-vie rentre de plus en plus dans le dispositif,
17:27comme un élément complémentaire de la future retraite par répartition,
17:31qui restera l'essentiel du régime de retraite français.
17:34Mais Elie Cohen, on a des chiffres là-dessus ?
17:35On sait combien ça touche le français aujourd'hui ?
17:37Ceux qui, justement, ont cotisé à côté, si je puis dire ?
17:40On sait que les capitaux accumulés dans l'assurance-vie, c'est plus de 1000 milliards d'euros.
17:52En fait, toute l'épargne, c'est une façon de créer une épargne pour pouvoir utiliser ces vieux jours.
17:57Quand vous achetez un appartement que vous allez louer ou que vous avez, effectivement, une assurance-vie,
18:02c'est une façon de capitaliser.
18:04C'est-à-dire que vous allez avoir de l'épargne placée, en fait.
18:07C'est de l'épargne long terme, la capitalisation, si vous voulez.
18:10En réalité, ça existe.
18:10Il y a d'une part ça, il y a l'assurance-vie.
18:12Et d'autre part, j'étais surpris de voir les chiffres, il y a quelques jours,
18:15l'explosion des plans d'épargne retraite.
18:17Et moi, j'ai...
18:18Et du livreur, toute l'épargne augmente.
18:21Non, mais les plans d'épargne retraite, j'ai reçu un coup de fil d'un neveu qui est jeune,
18:25qui termine à peine ses études, et qui m'a dit, ma banquière m'a conseillé de prendre un plan d'épargne retraite,
18:32qu'est-ce que tu en penses ?
18:33Je veux dire, jamais, moi, à l'âge de 20 ans, 22 ans, on n'aurait pensé à la retraite.
18:38L'épargne est largement liée.
18:39Actuellement, il y a une augmentation de l'épargne qui est très très forte.
18:41Je crois qu'on est à des niveaux qui sont supérieurs à ce que l'était la France en 1981.
18:46Mais je crois que c'est lié aussi à la situation internationale.
18:48Enfin, il n'y a pas seulement la retraite qui inquiète beaucoup les Français.
18:51Ils épargnent aussi parce qu'ils se disent qu'il va y avoir des mauvais coups à venir dans les mois et les années qui viennent,
18:57compte tenu de toute cette instabilité.
18:59Mais évidemment, dans l'épargne, il y a aussi la retraite.
19:03Ça, c'est clair et net.
19:05Mais je pense qu'en France, j'aimerais être d'accord avec Elie Cohen sur le fait que les Français savent bien qu'il va y avoir une érosion.
19:12Mais en même temps...
19:13Moi, j'en suis pas sûr.
19:13Mais en même temps, j'en suis pas sûr parce que je pense que le débat politique, il est de plus en plus vraiment embrouillé sur cette question-là.
19:22Et que ces dernières années...
19:23Moi, ça fait à peu près...
19:25Puis la présidentielle 95, donc c'était dur juste au lendemain de cette présidentielle 95.
19:30Souvenons-nous des manifestations de 95.
19:37Objectivement, on avait l'impression qu'il y avait une amélioration sur ces questions-là, les années 2000, les années 2010.
19:43Et là, honnêtement, depuis qu'on a voulu lancer la retraite par points, qui était peut-être une bonne idée,
19:50mais qui n'a pas été comprise par les Français ou les hommes politiques du parti d'Emmanuel Macron ont peut-être pas su bien l'expliquer à l'époque.
19:58Moi, je trouve que c'est devenu un débat obscur, qui est évidemment fragilisé et empêché par les deux grandes puissances politiques extrémistes,
20:07que sont LFI et l'ERN, qui sont dans une démagogie en roue libre, complète sur ces questions, et qui disent n'importe quoi aux Français.
20:15Et les Français, vous savez, c'est un peuple qui, bon, quand on peut se dire, si ça peut encore s'arranger quelques années, on va peut-être pouvoir tenir comme ça.
20:21Il y a quand même ça qui existe.
20:23Il y a quand même un élément troublant. Ça fait des années et des années qu'on dit qu'il faut convaincre les Français de faire une épargne longue, etc.
20:32Et on dit qu'on a du mal à trouver les bons produits, etc. Et comme ça, souterrainement, sans qu'on en parle à personne,
20:39il y a le matelas de l'assurance-vie qui grossit, qui grossit, qui grossit, qui grossit.
20:43Et qu'est-ce que c'est que l'assurance-vie, si ce n'est un placement à très long terme, qui, dans l'esprit des gens, de toute manière, est une protection pour les vieux jours ?
20:51On marque une nouvelle pause dans cette émission. On se retrouve avec nos invités.
20:54Yves Calvi, on refait le monde sur RTL.
21:00RTL Soir, on refait le monde avec Yves Calvi.
21:03Il est 19h42. Nous débattons de l'avenir de nos retraites.
21:07On va écouter ce que nous racontait ce matin François Langlais sur l'antenne d'RTL.
21:11On a un exécutif qui s'y est pris de façon calamiteuse, avec des projets qui n'avaient ni queue ni tête,
21:18qui ont été complètement impréparés. Je parle de celui de 2017 sur la retraite à points.
21:23Et après, on a repris le chantier avec des propositions tout aussi incompréhensibles.
21:28Donc, il y a l'incompétence extraordinaire du politique qui est en cause là-dedans.
21:32Et le fait qu'ils ont voulu délibérément sortir les syndicats et le patronat, les partenaires sociaux.
21:39C'est ça qui explique le bazar dont vous parlez.
21:42Alors, vous avez été particulièrement incompétent.
21:44Nous, vous, nos responsables politiques.
21:47Je ne m'adresse pas à vous personnellement, Jean-René Cazd'œuvre,
21:50mais je trouve normal de me tourner vers vous.
21:52Si je vous dis non, je ne vais pas vous surprendre.
21:54Je ne suis pas d'accord avec lui.
21:56La réforme à points avait beaucoup d'atouts, beaucoup d'intérêts.
22:02Elle permettait d'unifier l'ensemble des régimes, de supprimer les régimes spéciaux.
22:06On peut rappeler le principe en quelques mots,
22:07parce que je pense qu'il y a quand même eu des problèmes à l'époque
22:09de communication et d'explication sur ce qu'étaient les principes, finalement,
22:14et le fonctionnement d'une retraite au point.
22:17Un euro cotisé donnait un point.
22:19C'est-à-dire qu'en fonction de ce que vous cotisiez, ça créait des points.
22:23Et donc, il y avait une lisibilité.
22:25Et une fungibilité de l'ensemble des systèmes qui était parfaite.
22:29Et vous pouviez imaginer de dire, je suis pompier volontaire,
22:32donc on va vous rajouter des points, etc.
22:34Donc, il y avait une grande souplesse et une bien meilleure lisibilité.
22:38Et d'ailleurs, les syndicats étaient globalement favorables à cette réforme.
22:42Hélas, il y a eu d'abord l'obstruction massive de la France insoumise,
22:46je veux le rappeler, et de leurs alliés de la NUPES à l'époque.
22:50Et puis, il y a eu le Covid.
22:51Et après le Covid, le Covid a duré suffisamment longtemps pour qu'hélas,
22:56on ne revienne pas sur cette réforme.
22:58Et après, on est revenu sur une réforme plus classique.
23:00C'est vrai, la réforme des abîmements est une réforme plus classique, paramétrique.
23:03C'est trop tard, Elie Cohen, d'une certaine façon ?
23:05On a raté la chance.
23:07Non, ce n'est pas trop tard, parce que ce qui est très frappant dans l'histoire des réformes des retraites,
23:13c'est qu'on revient toujours, si vous voulez, à la même grammaire de base.
23:19C'est soit augmentation des cotisations, soit allongement des durées de cotisation,
23:25soit retard dans l'entrée à l'âge de la retraite.
23:29On a toujours la même grammaire qui est déclinée de façon différente.
23:34Et donc, moi, je pense que cette idée de la retraite à point reviendra d'une manière ou d'une autre,
23:39parce que fondamentalement, les gens ont envie d'une forme d'individualisation.
23:43Ça a été dit tout à l'heure, on est en répartition,
23:47mais les gens, dans leur tête, ce n'est pas vraiment la répartition.
23:50Ils veulent en avoir pour leur cotisation et ils veulent qu'il y ait un rapport.
23:53Ils veulent en avoir pour leur argent et pour leur travail.
23:55Exactement.
23:56Et donc, tout ce qui pourrait rétablir un lien entre la cotisation et la prestation,
24:00à mon avis, est quelque chose qui a de l'avenir.
24:02Olivier Babot ?
24:03Le système par point, il était très bien aussi,
24:05parce que ça vous permet, en baissant la valeur du point,
24:07d'adapter le déséquilibre démographique.
24:10Théoriquement, c'est assez simple, un système par répartition.
24:12Vous avez au même moment des gens qui...
24:13Et vous croyez que c'est facile de baisser la valeur du point ?
24:15Non, disons que ça aurait pu être automatique.
24:17Non, justement, l'exemple de la Suède montre qu'à ce moment-là,
24:20l'État intervient pour combler le trou.
24:22Ce qu'il faudrait, c'est en fait que ce ne soit plus un levier.
24:25Normalement, c'est très simple.
24:26Il y a deux caisses.
24:27Il y a les gens qui cotisent, les gens qui sont pensionnés.
24:29Ça va directement de l'un à l'autre.
24:30Quand il y a moins de cotisants,
24:32il y a moins de gens chez les pensionnés.
24:34On se répartit moins d'argent.
24:36Et donc, mécaniquement, ça descend.
24:37On n'a pas voulu ça en France.
24:38C'est-à-dire que l'État, très rapidement,
24:40est venu pour mettre la différence.
24:42Il y a une bonne partie des recettes de TVA
24:43qui financent la retraite.
24:45En fait, aujourd'hui, d'ores et déjà,
24:46les cotisations ne financent pas une partie très significative des pensions.
24:54Donc, c'est 53 milliards.
24:55On a rendu le truc invisible.
24:5653 milliards.
24:57Voilà, exactement.
24:57On a rendu invisible ce déficit,
25:00alors qu'il aurait permis une prise de conscience
25:02qui aurait sans doute permis une solution.
25:05Il y a vraiment un problème depuis le début en France avec la retraite.
25:08La retraite, ça doit être quoi, fondamentalement ?
25:09C'est une solidarité avec toi-même, plus vieux,
25:12qu'on t'oblige à faire
25:13parce que tu as un problème de préférence intertemporelle,
25:14comme disent les économistes.
25:15C'est-à-dire que le jeune, il pense qu'il est immortel.
25:17Il n'a pas envie de mettre de côté pour ses vieux jours.
25:19Donc, le système te dit
25:20si tu as un jour, tu seras content et mets de côté.
25:23Ça devait être ça.
25:24Aujourd'hui, en fait, c'est devenu l'espèce d'illusion
25:26que les 30 dernières années de sa vie vont être payées par l'État.
25:30Quoi qu'il arrive, quoi que j'ai travaillé,
25:32quoi que j'ai cotisé au taux le plus haut.
25:34Et en fait, probablement, il faudrait plus d'individualisation,
25:36c'est-à-dire plus de responsabilisation
25:38sur combien vous avez cotisé
25:40et à partir de...
25:41Qu'est-ce que tu peux espérer avoir
25:42pour l'année de plus en plus long,
25:45enfin le temps de plus en plus long que tu vas vivre.
25:46Et c'est formidable à la retraite
25:47puisqu'on doit être à 20 ans pour les hommes en moyenne
25:49et à 24-25 pour les femmes, je crois.
25:52Bruno, je dis, je ne sais pas combien d'émissions
25:54nous avons fait, vous et moi,
25:55sur les retraites.
25:58Et j'allais vous dire, on doit être très très mauvais
26:00parce que si on n'arrive pas à faire rentrer ça
26:02dans la tête des Français
26:03et que c'est leur avenir,
26:05enfin voilà, il y a quand même un problème.
26:07Pourquoi ça résiste à ce point-là ?
26:08Vous avez une analyse ?
26:09Alors, je ne sais pas si on a été assez convaincants,
26:12cher Yves,
26:12visiblement que non,
26:14mais ce que je sais,
26:15c'est que le débat politique
26:16a été très très très très mauvais
26:19sur ces questions-là
26:20parce que c'est quand même les élections.
26:23Les présidentielles, les législatives,
26:25elles servent aussi à trancher ces questions.
26:27Elles ont été tranchées.
26:28On peut penser ce qu'on veut,
26:30on peut être pour ou contre Emmanuel Macron.
26:31En 2022, dans son programme,
26:33il y a quand même les 64 ans.
26:35Mais il n'empêche,
26:3665, finalement il fait 64,
26:39et n'empêche,
26:41Elisabeth Brand présente la réforme
26:43et derrière,
26:44on a six mois de paralysie du pays
26:46avec, ça a été rappelé tout à l'heure,
26:48cerise sur les gâteaux.
26:49Les Républicains,
26:50qui sont le parti
26:52qui défend le plus
26:54le fait de repousser l'âge de départ à la retraite,
26:57ils n'ont pas été capables de le faire
26:59au moins de le faire.
26:59Alors là, si vous voulez,
27:00ce n'est plus possible.
27:01Les Français,
27:02donc c'est pour ça que ça ne marche pas.
27:05Encore une fois,
27:06pas de diagnostic partagé,
27:08des partis qui choisissent
27:10la démagogie,
27:11des politiques
27:12qui ne sont pas du tout courageux
27:13sur la question des retraites,
27:14ou très peu,
27:15si peu.
27:16Aujourd'hui,
27:17franchement,
27:18dans ceux qui veulent se présenter
27:19à la prochaine élection présidentielle,
27:20à part Édouard Philippe
27:21qui dit la vérité.
27:23Je n'ai aucune action
27:26chez Édouard Philippe,
27:26mais ce que j'entends,
27:27c'est 67 ans.
27:2867 ans,
27:29c'est l'âge de départ
27:30de tous nos voisins européens actuellement.
27:32C'est ce que j'allais annoncer
27:33à nos auditeurs,
27:34donc ça nous fait une très bonne projection
27:35pour notre débat dans un instant.
27:38RTL,
27:38on refait le monde.
27:40Avec Yves Calvi.
27:43Yves Calvi,
27:44on refait le monde
27:45jusqu'à 20h sur RTL.
27:46Et nous débattons
27:47avec Elie Cohen
27:48qui est économiste,
27:49Jean-René Cazeneuve,
27:50député du Gers,
27:51Olivier Babot,
27:52économiste lui aussi,
27:53Bruno Jody,
27:54directeur délégué
27:54de la Tribune dimanche.
27:56Alors,
27:56la réforme borne
27:57a apporté l'âge légal
27:58de départ à 64 ans,
28:00mais dans beaucoup
28:01d'autres pays européens,
28:02on travaille aujourd'hui
28:02jusqu'à 65,
28:0366,
28:0467.
28:06Il y en a qui vont même
28:07quasiment jusqu'à 70,
28:09non ?
28:09Mais bien sûr,
28:09en Allemagne,
28:10on discute.
28:11Mais qui sont des grands
28:11pays démocratiques,
28:12ils sont surdémocrates en plus.
28:14On ne parle pas de la Corée du Nord,
28:15effectivement,
28:15je ne sais pas très bien
28:16comment ça se passe
28:16pour les retraites,
28:17mais effectivement,
28:18dans tous les pays développés,
28:19en réalité,
28:20c'est même très étonnant
28:21cette tendance que la France a
28:22à imaginer
28:22qu'elle peut être
28:23toute seule
28:25sur plein de choses
28:26à faire ce qu'elle fait.
28:27Et même,
28:28c'est pire que ça,
28:28elle voit dans le fait
28:29qu'elle est toute seule
28:30un bon signe.
28:31Oui, bien sûr.
28:31Vachement bien.
28:32On est les seuls au monde
28:32à faire quelque chose.
28:33C'est donc forcément
28:34que c'est vraiment
28:35spécialement intelligent,
28:36c'est spécialement indispensable.
28:37Parce qu'on pense
28:38qu'on a une place unique
28:39dans le monde
28:40et qu'on doit amener
28:40les autres à faire comme nous.
28:42Mais depuis les Lumières,
28:42on se dit qu'on est les seuls
28:43à apporter la liberté au monde
28:44et la vision, etc.
28:45Alors, ça va peut-être
28:46être vrai avec la Révolution,
28:47même si on n'était pas
28:47les premiers d'ailleurs.
28:48Mais il faudrait quand même
28:49qu'on comprenne sur les retraites
28:50que les lois des rins
28:51sont les mêmes partout
28:52et que si les autres le font...
28:53On va même un peu regarder
28:54le couvrage quand même
28:55de Gilles Berset
28:56qui est le patron du corps.
28:58Il sort un rapport
28:58dans lequel il dit...
28:59Conseil d'orientation
29:00des retraites, je le rappelle, pardon.
29:01Il dit, un,
29:02il va falloir que les Français
29:03travaillent plus
29:04et que c'est une bonne chose
29:06parce qu'en plus,
29:07ça stimule l'activité,
29:08ça produit de la matière
29:09fiscale, etc.
29:10Deux, non seulement
29:12les 64 ans,
29:13ça doit être maintenu,
29:14mais il faut à terme
29:15aller au-delà
29:16et il parle de 50,
29:18de 65,
29:19de 66 ans, etc.
29:21Et troisièmement,
29:22à l'horizon 2070.
29:23Voilà.
29:24Et troisièmement,
29:25il sort les chiffres
29:26sur les déséquilibres
29:28échelonnés dans le temps
29:30et il dit qu'il faudra
29:31de toute manière
29:31trouver des modalités
29:33de financement
29:34pour ces trous décelés.
29:37Et il va même plus loin.
29:39Il cite le cas
29:40souvent des pays européens,
29:41il donne le cas
29:41des Pays-Bas en particulier
29:43et il montre comment
29:44un pays qui est après tout
29:47pas très différent de la France
29:49s'attaque à ce type de problème
29:51et attaque le problème
29:52par les trois bouts.
29:54Donc, voilà.
29:55Et alors,
29:56il a été violemment critiqué
29:58par un certain nombre
29:59de syndicats
29:59qui l'ont mis en cause
30:01personnellement
30:01et qui ont demandé
30:02son éviction.
30:04Et bien,
30:04il maintient la ligne
30:05et donc,
30:06les termes du débat
30:07sont sur la table.
30:08Bruno, je dis,
30:08François Bayrou
30:09semble miser sur
30:10une prime senior
30:11qui permettrait
30:12de cumuler plus facilement
30:13emploi à retraite.
30:14Oui, avant le week-end,
30:16François Bayrou
30:16il a essayé
30:17de trouver
30:17des solutions.
30:19D'abord,
30:19un,
30:19il a proposé
30:20un délai supplémentaire
30:21aux membres du conclave.
30:23On voit d'ailleurs,
30:24mais bon,
30:24la CFDT a dit ce matin,
30:26j'ai entendu
30:26Marie-Élise Léon
30:27ici dire
30:28c'est ce soir,
30:29c'est terminé.
30:30Donc, bon,
30:31c'est aussi une manière
30:31de mettre la pression
30:32sur le patronat
30:33qui ne veut pas faire
30:33trop d'ouverture
30:35sur l'usure professionnelle.
30:37Et, effectivement,
30:38il y a cette prime senior.
30:40Donc, cette prime senior,
30:41alors,
30:41pour faire simple,
30:43en gros,
30:43c'est une prime
30:43qui permettrait
30:44de compenser
30:45la décote
30:46pour ceux qui
30:46ne peuvent,
30:50parce qu'il faut aller
30:50jusqu'à 67 ans
30:51pour toucher
30:52une prime complète.
30:53Donc, c'est une prime
30:54qui coûterait trop,
30:55enfin, en gros,
30:56le patronat trouve
30:57qu'elle coûterait
30:57trop cher
30:58et du coup,
30:59ils ne se mettent pas
31:00totalement d'accord
31:01avec les syndicats
31:03qui restent,
31:03c'est-à-dire
31:03CFDT,
31:05CFTC,
31:06CGC.
31:07Oui, parce que je vous écoute,
31:08moi, je suis rassuré
31:09sur l'avenir
31:09de nos retraites,
31:12j'étonne.
31:12En tout cas,
31:13il y a deux mensonges,
31:14c'est on va pouvoir
31:14travailler moins longtemps,
31:15le deuxième mensonge,
31:15c'est la dernière réforme.
31:17Désolé, il faut le dire,
31:18moi, j'ai un grand avantage,
31:19c'est que je ne me présente
31:20pas aux élections,
31:20donc je peux le dire
31:20beaucoup plus facilement,
31:22mais voilà,
31:22ça n'est pas la dernière réforme,
31:24il va falloir continuer,
31:24parce qu'encore une fois,
31:25il y a de moins en moins
31:26de gens qui travaillent
31:27et ont envie de plus en plus vieux.
31:29C'est formidable,
31:29la retraite,
31:30c'est merveilleux,
31:30mais il y a un petit problème
31:32d'équilibre dans un pays
31:33qui, par ailleurs,
31:35a d'autres besoins d'argent,
31:36a d'autres déséquilibres
31:36et est moins riche qu'avant,
31:37parce que le monde est cruel.
31:39Alors, une grande spécialité française,
31:40aller chercher l'argent,
31:41par exemple,
31:41dans les grandes fortunes.
31:43On l'a fait en 2025,
31:44on a capté 10 milliards,
31:478 milliards pour les grandes entreprises,
31:482 milliards pour les très riches,
31:49on va voir si ça va être maintenu
31:51en budget 2026,
31:52mais ça a été pas mal fait,
31:53d'ailleurs, c'est marrant,
31:54ça s'appelle la taxe Fillon,
31:55c'est la taxe sur les très très hauts revenus,
31:57et donc,
31:58voilà,
31:58que les gens ne connaissent pas.
31:59Qui était provisoire,
31:59vous vous en souvenez ?
32:00Bien sûr,
32:00elle était absolument exceptionnelle.
32:02Exceptionnelle et provisoire.
32:03Exceptionnelle qui dure,
32:04comme beaucoup de choses,
32:05je crois,
32:05effectivement,
32:06l'impôt sur le revenu
32:06était aussi sans être exceptionnel au départ.
32:09On a un député avec nous,
32:11j'ai envie de vous demander,
32:11Jean-René Cazeneuve,
32:12est-ce qu'on peut,
32:13enfin, voilà,
32:13est-ce qu'il y a encore un espoir
32:15d'avoir des responsables politiques
32:17qui auront le courage,
32:19d'une façon ou d'une autre,
32:20d'imposer cette réforme
32:21qui est absolument nécessaire ?
32:23Je sais que je vais choquer
32:24un certain nombre d'auditeurs
32:24en disant ça,
32:25mais, de fait,
32:27il va bien falloir
32:28qu'on sauve,
32:29tout simplement,
32:30notre protection sociale
32:31et notamment celle des retraites.
32:33Exactement.
32:33Donc, écoutez,
32:34moi, je me battrai
32:35pour que l'engagement
32:38du Premier ministre
32:40soit tenu,
32:41c'est-à-dire qu'on baisse
32:42significativement notre déficit.
32:44Ça, c'est l'enjeu
32:45des prochaines semaines,
32:46puisque François Bayrou
32:48va sortir mi-juillet
32:50et va expliquer
32:51comment on baisse
32:52notre déficit.
32:54Évidemment, ça,
32:55ça passe par
32:56le ralentissement
32:58de nos dépenses publiques.
33:00Je dis bien le ralentissement,
33:01parce que tout le monde croit
33:02que nos dépenses publiques baissent.
33:02C'est faux.
33:03Ça serait beau,
33:03un bon suscite politique
33:05du Premier ministre
33:05pour sauver les retraites.
33:06Les dépenses publiques
33:07ont augmenté...
33:07Il y a une trace dans l'histoire.
33:08Les dépenses publiques
33:09ont augmenté
33:10de 72 milliards
33:11en 2024.
33:1272 milliards,
33:13dont 25 milliards
33:14que sur les retraites.
33:15Donc, il faut juste
33:16freiner l'augmentation
33:17des dépenses des retraites.
33:18Il y a des pays
33:19qui sont très innovants.
33:20Ils calquent
33:21l'âge de départ
33:22sur l'augmentation
33:23d'espérance de vie.
33:24C'est pas mal.
33:25Et donc, il y a
33:26un an d'espérance de vie
33:27supplémentaire.
33:28Écoutez, vous travaillez
33:28six mois de plus.
33:29D'accord ?
33:30Et puis, les six autres mois,
33:31c'est pour vous.
33:31Je trouve que ça...
33:32Il faut peut-être trouver
33:33des règles de ce type
33:34pour que ce soit
33:34accepté par les Français.
33:36Armelle Lévy, on en est où
33:37au fameux conclave
33:38puisque vous êtes sur place ?
33:40Eh bien, les syndicats
33:41ont demandé une suspension
33:42de séance pour aller dîner.
33:43Mais Christelle Théphine
33:44de la CFE-CGC
33:45affirme qu'un accord
33:47est vraiment loin
33:47d'être trouvé
33:48alors qu'il est.
33:49En fait, il y a eu
33:50une longue pause
33:50après avoir abordé
33:51la question de la pénibilité.
33:52Et les syndicats
33:53accusent le patronat
33:54d'être revenu
33:55sans proposition
33:56après cette fameuse pause
33:57de deux heures.
33:58Bon, ben...
33:59On peut imaginer
33:59qu'il n'y ait pas d'accord.
34:00Il n'y a aucune avancée.
34:04La partie patronale
34:05plante la négociation.
34:08Et donc, effectivement,
34:09on peut imaginer
34:09que ce soir,
34:10il n'y ait pas d'accord
34:11et qu'il n'y en ait pas.
34:12Alors, pour l'instant,
34:13personne ne veut claquer la porte
34:14mais les syndicats salariés
34:15sont prêts à écrire
34:16leur propre texte à trois
34:18sans le patronat
34:18à présenter aux parlementaires
34:20si les discussions
34:21échouent ce soir.
34:22Merci infiniment,
34:23Armelle Lévy.
34:23Merci à nos invités
34:25qui ont participé
34:26à ce débat
34:26que nous continuerons de faire
34:27pour voir ce qui va se passer.
34:30Je vous annonce
34:31que demain,
34:32c'est le député
34:32des Bouches-du-Rhône,
34:33Manuel Bompard,
34:34coordinateur de la France Insoumise
34:35qui sera notre invité
34:36à 7h40 dans la matinale des RTL.
34:38Dans un instant,
34:39vous retrouvez Faustine Bollard
34:40pour son émission Héros.
34:42Bonsoir, chère Faustine.
34:43Dites-nous qui est votre invité
34:44ce soir.
34:45Bonsoir Yves,
34:45bonsoir à tous.
34:46Ce soir,
34:46on va s'intéresser
34:47à un métier particulier
34:48qui va nous permettre
34:50d'en savoir plus
34:50sur le syndrome de Diogène.
34:52Samuel est nettoyeur de l'extrême.
34:54Il intervient auprès
34:55de personnes en détresse,
34:57en détresse physique
35:00mais également
35:00en grande détresse psychologique.
35:02C'est un travail très humain
35:04qu'on va découvrir ce soir.
35:05A tout de suite.
35:06Merci beaucoup Faustine.

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