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  • 28/05/2025
Écoutez "On refait le monde" avec Pierre Jacquemain, rédacteur en chef de "Politis", Jean-Guilhem Darré, délégué général du syndicat des indépendant et des très petites entreprises (TPE), David Revault d'Allonnes, journaliste politique, rédacteur en chef de la revue "L'Hémicycle", et Christophe Souques, vice-président de l'Umih dans les Alpes-Maritimes.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 28 mai 2025.

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Transcription
00:00Yves Galvy
00:02On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL
00:055 ponts en 7 semaines. Le joli mois de mai et ses nombreux jours fériés
00:09représentent souvent un casse-tête pour les entreprises et une aubaine pour les salariés
00:12qui pour certains n'auront travaillé que 16 jours.
00:1516 jours ouvrés sur l'ensemble du mois.
00:17Le tourisme est évidemment le grand gagnant.
00:1865% des Français profitent des ponts pour voyager selon une étude de CSA.
00:24L'activité du pays, elle, tourne au ralenti.
00:27Et en cette veille du jeudi de l'Ascension, nous avions envie de poser cette question.
00:30Y a-t-il trop de jours fériés en France ?
00:33Quels impacts ont-ils vraiment sur notre économie ?
00:35Faut-il en supprimer un, voire plusieurs ?
00:38Comment compenser la perte de richesse qu'elle provoque
00:40à l'heure des économies d'ampleur, voulues notamment par le gouvernement ?
00:43Bref, la France travaille-t-elle assez ?
00:45Et nous allons en débattre avec Pierre Jacquemin, qui est rédacteur en chef de politique.
00:48Soyez le bienvenu, Pierre.
00:49Bonsoir.
00:50David Rebaudalonne, journaliste politique et rédacteur en chef de la revue L'Hémicycle.
00:54Soyez le bienvenu vous aussi, chère Valide.
00:55Merci, bonne soirée.
00:56Et à distance, Jean-Guilhem Darré, délégué général du syndicat des indépendants.
01:00Vous défendez les TPE, les très petites entreprises.
01:03Et merci beaucoup de participer à cette émission, Jean-Guilhem Darré.
01:07Bonsoir.
01:07On refait le monde dans RTL Soir.
01:10J'ai prévu de poser les vendredis 2, 9 et 30 mai.
01:16Ça fait trois jours de congés qui font douze jours de repos.
01:20Ça fait une pause, une coupure entre les vacances de fin d'année et les vacances d'été.
01:25Il est merveilleux, Jean-Jacques.
01:27Il est comptable à la SNCF et véritable professionnel des jours férieux.
01:31Il répondait au micro RTL de Mathilde Piquet.
01:34Alors, 7 milliards d'euros, c'est ce que coûte à notre économie l'absence de production durant le mois de mai
01:39à cause des jours chômés selon l'OFCE, Observatoire des Conjonctures Économiques, je le rappelle.
01:44Soit l'équivalent de 14% des besoins du financement que l'État devra combler pour le budget 2026.
01:51Franchement, ce chiffre, il vous surprend.
01:54Vous le trouvez normal ? On fait un premier tour de plateau, je ne sais pas.
01:59Pierre-Jacques Main ?
02:00Vous posiez la question, est-ce qu'il y a trop de jours de fériés ?
02:02Moi, j'ai envie de poser la question, y en a-t-il assez ?
02:04Ah bah, vous commencez bien !
02:08On vit en société, on est dans une société où on vit les uns avec les autres.
02:12Il faut se poser la question de ce dont on vit les gens.
02:14Les gens ont envie de travailler, ils ont envie de bien travailler, ils ont envie de travailler dans de bonnes conditions.
02:18Et donc, parfois, les conditions, c'est aussi prendre du repos, c'est aussi prendre des vacances,
02:21c'est aussi voir ses amis, c'est aussi s'occuper de ses enfants, ses parents, etc.
02:24Et donc, je pense que c'est la question qu'on devrait se poser.
02:27La question des moyens pour permettre aux gens de bien travailler, c'est une autre question.
02:31Vous parliez des 7 milliards.
02:32Sans doute, c'est une question qu'il faut se poser, qu'il faut combler et sans doute, il faut-il la compenser.
02:36Je pense qu'on est en capacité de la compenser, y compris, vous le disiez d'ailleurs, le service à la personne,
02:41la question du tourisme, la question de l'hôtellerie, la question de la restauration,
02:45qu'on pense une partie, justement, de ce manque à gagner dans les entreprises.
02:48Donc, notre économie ne s'en porte pas plus mal quand les gens sont en vacances
02:51et il ne s'en porte pas plus mal surtout quand les gens sont contents d'aller travailler
02:54et d'autant plus contents d'aller travailler pour aller en vacances ensuite.
02:56Alors, vous êtes aussi optimiste, David Rebondalone ?
02:59Je vais vous dire, je vais peut-être vous étonner, mais je suis assez d'accord avec Pierre.
03:02D'abord, il faudrait voir qu'est-ce qu'il y a en face de ces 7 milliards en termes de consommation,
03:08vous le disiez, de tourisme, j'aimerais bien savoir combien ça représente.
03:11Et ce mois de mai, alors c'est vrai qu'il y a des professionnels du dépôt de congés
03:18comme celui que vous avez interrogé, mais encore une fois, c'est d'abord de la croissance,
03:24parce que c'est des dépenses, au restaurant, en train, dans les hôtels, dans les activités touristiques.
03:29Et puis, c'est aussi du repos.
03:30Et encore une fois, et nous le savons bien dans nos métiers, mais dans beaucoup d'autres métiers,
03:34quand on est sous pression, quand on travaille beaucoup, on a besoin effectivement de jours de repos
03:39pour repartir et résister à cette pression et avoir de bons rendements.
03:42Après, il y a une autre question, mais je pense qu'elle est en réalité moins liée au jour férié
03:47qu'à celle de la productivité.
03:48Tous les économistes disent que la productivité en France est problématique
03:52et qu'elle est inférieure, globalement, à celle de tous nos voisins européens.
03:56Et je ne crois pas que ce soit la question des jours fériés,
03:59je crois que c'est la question sans doute des horaires de travail, des jours de travail
04:02et surtout des méthodes de travail.
04:04Et encore une fois, les économistes, il y a un assez fort consensus là-dessus.
04:07Vrai problème, celui de la productivité, nous ne produisons pas assez.
04:11Jean-Guylain Darest, alors quel est votre point de vue ?
04:13Parce que j'ai passé mes petits camarades, dont je ne savais pas ce qu'ils allaient me dire,
04:17je vous le dis tout de suite, qui sont quand même plutôt favorables à notre masse importante de jours fériés.
04:21Que me dites-vous, vous, délégué général du syndicat des indépendants ?
04:25Moi, je rebondis en indiquant effectivement que la problématique qu'on rencontre
04:30au niveau de la France, donc de l'intérêt général,
04:32c'est une problématique de temps de travail,
04:36une problématique de production, une problématique de productivité.
04:39Donc, bien évidemment, il est impératif et nécessaire de remettre
04:44sur l'ouvrage la question du temps de travail,
04:46mais pas nécessairement en supprimant des jours fériés.
04:49On peut très bien compenser ces jours fériés par du travail supplémentaire.
04:54Que les Français souhaitent partir en vacances et que nos professionnels de la restauration,
04:59de l'hôtellerie, continuent à accueillir de la clientèle,
05:03ça c'est tout à fait positif.
05:04Il n'en reste pas moins que sur un plan général,
05:07on est quand même assez loin de ce que proposent,
05:09de ce que font nos voisins européens en termes de temps de travail.
05:13Et c'est vraiment ce gap qu'il faut combler pour nos fameux 40 milliards
05:18et pour sauver notre système de protection sociale.
05:20Jean-Guillaume Darré, généralement les économistes expliquent qu'en gros,
05:24les Français travaillent beaucoup, mais pendant une courte période, je veux dire par là.
05:27C'est-à-dire qu'ils ont une capacité de production très importante,
05:30mais sur une durée en années, vous m'avez compris,
05:32qui elle, est beaucoup plus faible que celle de nos voisins.
05:35Vous avez la même perception ?
05:38Pas vraiment en fait.
05:39C'est très bien justement, dites-le nous.
05:42Non, non, nous ce qu'on constate, c'est qu'un petit peu comme
05:46l'audio que vous avez indiqué, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de salariés
05:51qui sont professionnels des ponts, professionnels du cumul des congés,
05:59et ça soulève une difficulté d'organisation dans les entreprises, dans les chaînes de production.
06:03Et donc, nous on constate qu'on a beaucoup de nos indépendants,
06:07on a fait une enquête là récemment, qui indique à 70%
06:10qu'ils sont prêts à proposer des heures supplémentaires,
06:13bien entendu, mais à déplafonner les 35 heures,
06:17et à accorder plus de pouvoir d'achat à leurs salariés, et à produire plus.
06:22Alors, c'est intéressant, parce que ça vous fait réagir, David Robillard.
06:25Oui, ça me rappelle évidemment un débat politique qu'on a eu il y a quelques années,
06:28enfin qu'on a eu, qu'on a depuis en réalité 20 ans.
06:31Et d'abord, ce qu'explique monsieur,
06:35ça fait référence au slogan de Nicolas Sarkozy,
06:37évidemment, 2006-2007, la campagne présidentielle,
06:40la France qui se lève tôt, et surtout le travailler plus pour gagner plus.
06:43Or, je constate que depuis cette date,
06:45en réalité, absolument tous les candidats à la présidentielle,
06:48et les présidents, quand ils ont été élus,
06:51ont utilisé cette thématique.
06:53Alors, François Hollande, c'était un petit peu différent,
06:54c'était plutôt l'inversion de la courbe du chômage,
06:56mais en réalité, il s'agit...
06:57Ça revient au même, puisqu'il s'agit...
06:59Normalement, on inverse la courbe du chômage en travaillant un petit peu plus.
07:01En travaillant plus, donc en sortant des gens de la zone du chômage.
07:04Emmanuel Macron, c'était l'émancipation par le travail, souvenez-vous.
07:08Et là, aujourd'hui, on se dirige plutôt vers la question du salariat,
07:11et là, j'en veux pour preuve à nos récents premiers ministres,
07:15parce qu'on en a quand même essoré un certain nombre,
07:18on a assez peu de temps.
07:18On débite du chef du gouvernement.
07:20C'était Gabriel Attal qui expliquait dans son discours,
07:22sa déclaration de politique générale,
07:24qu'il fallait désmicardiser la France.
07:26Et aujourd'hui, la question, c'est bien sûr celle du nombre d'heures travaillées,
07:29mais c'est d'abord, et surtout,
07:31je pense qu'on va en parler tout à l'heure dans cette émission,
07:34c'est bien sûr la question de la rémunération du travail.
07:37Et quand monsieur évoque qu'effectivement,
07:38il faut déplafonner les 35 heures
07:40et rémunérer des heures supplémentaires,
07:42je crois que c'est la vraie question.
07:44Et une des questions, c'est aussi de mieux rémunérer des heures
07:47qui ne sont pas supplémentaires.
07:48Là encore, on parle du temps de travail, les 35 heures,
07:52on parle de l'âge de la retraite,
07:54on parle de la rémunération du travail,
07:55et sur ces trois points qui sont essentiels,
07:57on est très en deçà de tous nos voisins européens.
07:59Pierre Jacquemin, et on marque une première pause.
08:01Je pense qu'il y a effectivement un problème d'organisation du travail,
08:05mais la question, c'est dans quelle société on a envie de vivre ?
08:07Est-ce qu'on a envie de travailler plus ?
08:08Et d'abord, pour faire quoi ?
08:09Pour produire quoi ?
08:10C'est des questions qu'on doit se poser à l'heure où, justement,
08:12les questions sociales et écologiques se posent.
08:14Est-ce qu'il faut produire plus pour gagner plus en termes de croissance ?
08:18Je ne suis pas sûr.
08:19Je pense qu'il y a matière à décélérer.
08:20Vous voyez, d'ailleurs, au sein du Parti Socialiste,
08:21il y a eu ce débat sur la question de la démarchandisation.
08:25C'est un débat que je trouve intéressant.
08:27Et puis, il y a quand même aussi des petits foyers
08:29que je trouve intéressants.
08:30Nous, à Politis, on est allés enquêter dans une boulangerie du Tarn-et-Garonne.
08:33Vous voyez, c'est quand même un service rendu à une population.
08:36Des entreprises qui ne sont pas faciles,
08:37ou en tout cas, les emplois ne sont pas faciles.
08:38On travaille la nuit.
08:40Le service au comptoir n'est pas facile.
08:43Ils ont une organisation.
08:43Ils sont 17 salariés à temps plein.
08:45Ça fait une organisation à 31 personnes.
08:47Il n'y a pas de chef.
08:48Ils sont tous au même niveau.
08:49Ils gagnent un salaire qui est quasiment équivalent à deux fois le SMIC.
08:52Ils travaillent quatre jours par semaine.
08:53Ils ont dix semaines de vacances.
08:55L'entreprise est exceptionnellement croissante.
08:57Donc, il y a des méthodes de travail possibles.
08:59Donc, la baisse du temps de travail ne doit pas être un tabou.
09:00Le seul tabou, et je l'entends souvent dans la bouche du patronat,
09:03c'est la question du partage du travail.
09:04On a une société où il y a du chômage partageant le travail.
09:06Donc, le partage, ça passe par quoi ?
09:08Ça passe par une diminution du temps de travail.
09:09Si on diminue le temps de travail, on partage le travail.
09:12Et donc, on vit mieux les choses.
09:13On est sans doute beaucoup plus productif, comme le suggérait,
09:16enfin, comme le disait David, effectivement, c'est un sujet, la productivité en France.
09:19Et pour être plus productif, il faut être mieux dans son cadre du travail.
09:22Alors, qu'en pense l'industrie de nos vacances, en quelque sorte ?
09:25En tout cas, de nos jours fériés ?
09:27Que ce soit aussi bien dans l'hôtellerie que dans la restauration, par exemple ?
09:30Eh bien, on en débattra dans quelques instants.
09:33Jusqu'à 20h, Yves Kelvy refait le monde sur RTL.
09:39RTL, s'informer ensemble.
09:43Il est 19h31.
09:45RTL soir, on refait le monde avec Yves Kelvy.
09:48Les titres de l'actualité avec vous, Charles Ducrox.
09:51Au bout de trois mois d'un procès très éprouvant,
09:53Joël Lesquarnec est condamné à 20 ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers.
09:57L'ex-chirurgien reconnu coupable de 299 agressions sexuelles
10:02et viol sur ses patients.
10:03La cour n'a en revanche pas prononcé la rétention de sûreté réclamée par l'accusation,
10:07mesure qui permettait son placement dans un centre en raison du risque élevé de récidive.
10:12Vous êtes nombreux sur les routes, mais le pic de circulation a été atteint.
10:151500 km de bouchons cumulés à 18h.
10:18Bisons futés à classer rouge cette journée de départ en long week-end.
10:21Ce sera rouge également demain.
10:23Le chef présumé du Hamas est éliminé dans une frappe, selon Benyamin Netanyahou.
10:26Le Premier ministre israélien affirme que Tsaïl a éliminé Mohamed Sinouar,
10:30qui aurait pris la relève de son frère Yahya Sinouar, tué à Gaza il y a plus d'un an.
10:34Et puis comme chaque demi-heure, on prend la direction de Roland Garros,
10:37Sébastien Rouxel, c'est très compliqué pour Stéphano Stitsipas.
10:41Ah oui, le grec au bord de l'élimination.
10:43Il est mené deux manches à une par l'italien Matteo Gigante, 167ème mondial.
10:49L'italien qui sert pour le gain du match, mais il a deux balles de break à effacer pour cela.
10:54Fortunes diverses pour les Français aujourd'hui.
10:56Ça passe pour Quentin Alice, ça casse pour Giovanni Pecci-Perecchia.
10:59Merci Sébastien, on vous retrouve à 20h.
11:02Charles, dans une demi-heure, on retrouve Faustine Bola pour son émission Héros.
11:05Il y a deux ans, le jour de la fête des mères,
11:07Florian lance un appel sur Twitter pour retrouver sa mère biologique.
11:11Il joint à son message un document portant sa signature, la seule trace qu'il possède d'elle.
11:15Son message émeut les internautes, la machine s'emballe.
11:18Quelques jours et un test ADN plus tard, Florian acquiert la certitude de l'avoir retrouvée.
11:23Rendez-vous à 20h dans Héros pour entendre ce témoignage bouleversant.
11:26Et on vous retrouvera vous aussi pour d'autres informations, Charles Decombe.
11:29A tout à l'heure.
11:31Yves Calvi jusqu'à 20h.
11:32On refait le monde sur RTL.
11:35Et on reprend notre débat sur les jours fériés.
11:37Sont-ils trop nombreux ? Les Français travaillent-ils assez ?
11:40Ou au contraire, est-ce que ça profite à un certain nombre d'autres secteurs de la société française ?
11:46Avec Pierre Jacquemin qui est rédacteur en chef de Politiz.
11:48David Rebaudalonne, journaliste politique et rédacteur en chef de la revue L'Hémicycle.
11:53Et Jean-Guylain Mdarré, délégué général du syndicat des indépendants.
11:56Je rappelle que vous défendez les TPE, les Très Petites Entreprises.
12:00Est-ce que ça pose quand même des problèmes d'organisation à nos petites entreprises, Jean-Guylain Mdarré ?
12:06Oui, clairement.
12:07À partir du moment d'organisation en interne, mais d'organisation en externe aussi.
12:11Parce que nos fournisseurs, potentiellement le salarié qui est en fonction n'est pas là.
12:19Pour les banques, c'est la même chose.
12:21De toute façon, le mois de mai, globalement, c'est un mois blanc.
12:30Mais en tout cas, c'est un mois qui a été, cette année en plus, avec les ponts, très compliqué pour nos TPE.
12:35Vous diriez vraiment à ce point-là ?
12:40C'est un mois très compliqué tout simplement parce qu'effectivement,
12:43vous l'avez indiqué d'ailleurs en début d'émission,
12:45on ne pouvait ne travailler que 16 jours sur ce mois.
12:50Sur un mois de 31 jours, c'est quand même relativement court.
12:53On est à mi-temps là.
12:55Et donc, nos TPE souffrent ?
12:59Nos TPE souffrent de cet élément-là.
13:01Maintenant, la problématique fondamentale qu'elles rencontrent à ce jour,
13:05c'est une problématique liée à une consommation qui est en baisse,
13:11à un environnement économique qui est extrêmement compliqué.
13:14Ça, c'est l'élément essentiel.
13:17Et je rebondis un petit peu sur ce qui a été dit tout à l'heure.
13:19C'est-à-dire qu'à ce stade, on réclame,
13:24en tout cas, certaines organisations syndicales réclament plus de salaires,
13:29mais pas plus de travail.
13:30Et ça, ce n'est pas possible.
13:31C'est-à-dire que nos chefs d'entreprise sont tout à fait d'accord
13:35pour donner plus aux réserves qu'ils reçoivent plus.
13:39On ne peut pas continuer à augmenter ainsi les rémunérations,
13:43voire pourquoi pas à baisser le temps de travail
13:47sans qu'il n'y ait aucune contrepartie en termes de production.
13:50On n'y arrivera pas, c'est impossible.
13:52De façon pragmatique, ce n'est pas possible.
13:53Je cite votre confrère Marc Sanchez sur le réseau X.
13:58Il ne s'agit pas de supprimer les jours fériés par principe,
14:00mais de poser une question simple.
14:02Comment compenser durablement cette perte ?
14:04Soit on l'assume en acceptant la baisse des prestations sociales
14:07et des investissements publics,
14:08soit on choisit de travailler plus de manière répartie, juste et efficace.
14:13J'imagine que vous êtes d'accord ?
14:15Entièrement, je ne saurais dire mieux.
14:18Que me répond Pierre Jacquemin ?
14:20Je ne suis pas chef d'entreprise, je dirige un petit journal
14:23et je vois quelles peuvent être les contraintes qui sont liées
14:25à des prises de congés, à des ponts, à des jours fériés.
14:31J'ai le sentiment que quand les choses se passent bien,
14:34quand les salariés sont associés aux décisions,
14:36quand les salariés sont associés aux décisions,
14:38y compris en termes de stratégie des entreprises,
14:41je citais tout à l'heure l'exemple de la boulangerie,
14:43le fait qu'il n'y ait pas de hiérarchie,
14:44le fait que tout le monde soit payé au même niveau
14:47et que tout le monde ait les mêmes droits
14:48en termes de temps de travail, en termes de vacances.
14:51Les choses se passent bien, les gens sont bien payés.
14:52Je vous l'ai dit tout à l'heure,
14:53ils sont à quasiment plus de deux fois le SMIC
14:55et ils ont dix semaines de congés payés.
14:57L'entreprise se porte très bien.
14:58On parle là d'une boulangerie.
14:59Vous savez, on cite souvent quand il s'agit d'augmenter les salaires,
15:02on dit toujours que ça va être très compliqué pour les TPE, les PME.
15:04Là, je cite un exemple très concret.
15:06Ils reçoivent des dizaines et des dizaines de CV
15:07quand on cite leur entreprise.
15:09C'est pour ça que je ne la nomme pas,
15:10parce qu'elle suscite de l'intérêt.
15:12Donc, ça veut dire que ça marche quand il y a des choses
15:14qui ne sont pas pyramidaux,
15:16qui ne sont pas décidées par le patron
15:17et qui va seulement avoir comme vocation
15:19chercher l'argent pour l'argent et la rentabilité.
15:22Évidemment, elle doit être là, la rentabilité.
15:24Mais la question de l'échelle des salaires
15:25dans une entreprise est aussi importante.
15:27La question du partage des décisions est aussi importante.
15:29La question de la démocratie de l'entreprise est importante.
15:32C'est pour ça que je pense que oui, on peut se poser la question
15:34est-ce qu'il y a toujours trop de jours de travail ?
15:35D'ailleurs, pour une fois, on n'est pas les meilleurs
15:39bénéficiaires en France, en Europe.
15:40Il y a d'autres qui ont beaucoup plus de congés payés que nous, je crois.
15:42Bravo, je vous le confirme, puisque sur une année entière,
15:45le calendrier recense 11 jours fériés,
15:47un niveau finalement comparable à nos voisins européens.
15:50Donc, du coup, on se demande si c'est vraiment le problème.
15:52Non, ce n'est pas le problème.
15:53Moi, je pense que le véritable problème,
15:55et je pense que monsieur,
15:56on conviendra, c'est véritablement un problème d'organisation du travail.
15:59Mais pour qu'il y ait une bonne organisation,
16:00il faut qu'elle soit, bien entendu, avec l'ensemble des parties prenantes,
16:03les salariés et le chef d'entreprise.
16:05David Reveau d'Allone.
16:06Bien sûr, le bien-être au travail est important.
16:07Et l'exemple que vous citez, Pierre, est intéressant.
16:10Mais je pense que c'est quand même une exception qui confirme la règle.
16:12Et la règle, c'est celle d'un énorme décalage, je le répète,
16:15avec tous nos voisins européens.
16:16Alors, peut-être pas, vous venez de nous le dire,
16:18sur le nombre de jours fériés, mais encore une fois,
16:20sur la productivité, sur le temps de travail, sur l'âge de la retraite.
16:23On est quand même hyper privilégiés là-dessus.
16:25Et c'est d'ailleurs ce qui occasionne le taux hallucinant de nos dépenses sociales
16:31et le fait que nous ayons là-dessus un déficit,
16:33sur lequel d'ailleurs toutes les politiques
16:36et tous les représentants d'organisations professionnelles réfléchissent à ce moment
16:40et proposent de financer, notamment en agissant sur le coût du travail.
16:45Et j'en viens à ce point, le coût du travail,
16:46productivité, temps de travail, retraite.
16:48Le coût du travail, il y a un chiffre qui est cité par tous les économistes,
16:51c'est grosso modo, en France,
16:54le chef d'entreprise paye 140 pour un salaire de 100,
16:58paye 140 en brut et le salarié touche 70 en net, grosso modo.
17:03Et en Allemagne, c'est grosso modo 120 à 80.
17:06Tout est dit.
17:07Et vous avez eu ces dernières semaines une débauche de propositions
17:10pour ne pas dire un concours lépine.
17:12Puisque, on le sait aujourd'hui, la question fondamentale,
17:15ça a été d'ailleurs le cas de toutes les campagnes électorales,
17:17je le disais tout à l'heure,
17:18la préoccupation fondamentale de l'opinion, c'est celle du pouvoir d'achat.
17:21Puisque vous avez des gens qui ont un travail,
17:23qui ont un travail qui est au-dessus du SMIC
17:25et qui aujourd'hui n'arrivent plus à en vivre correctement.
17:28Ce qui explique d'ailleurs certains mouvements sociaux,
17:30notamment des gilets jaunes.
17:31Récemment, les gilets jaunes, ce n'étaient pas du tout
17:33les catégories les plus populaires.
17:36C'était les classes moyennes, pas forcément supérieures,
17:39mais qui avaient un travail et qui n'arrivaient pas à en vivre.
17:41Et donc, j'en viens à ce point, la vraie question,
17:43comment rémunérer mieux le travail ?
17:47On peut travailler plus,
17:48mais on peut aussi agir sur toute une série de dispositifs,
17:51notamment bien sûr la fiscalité et les cotisations sociales.
17:53Qu'en pensent nos restaurateurs et les hôteliers ?
17:56On aura la réponse dans quelques instants avec le vice-président de l'UMIS
17:59et l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie,
18:01notamment dans les Alpes-Maritimes.
18:15Qui dit jour férié dit moins de productivité,
18:17mais qui dit jour férié dit aussi vacances et tourisme.
18:20Alors, un pont de mai comme celui de l'Ascension qui commence ce soir,
18:23c'est forcément aussi une aubaine pour nos professionnels du tourisme.
18:26Bonsoir Christophe Souk.
18:28Bonsoir Yves Cadeny.
18:29Vous êtes vice-président de l'UMIS,
18:31l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie des Alpes-Maritimes.
18:34Merci d'être en ligne avec nous depuis notre belle ville de Nice.
18:37Qu'est-ce que ça représente pour les hôteliers, les restaurateurs, ces ponts de mai ?
18:41Est-ce qu'on observe une hausse significative de la fréquentation et des réservations ?
18:46Oui, le mois de mai sur la Côte d'Azur, c'est brillant.
18:51Pourquoi ? Parce que c'est le redémarrage de la saison réelle.
18:55C'est le Grand Prix de Formule 1, c'est le festival du film.
18:58Ce sont les ponts successifs du 1er mai, du 8 mai.
19:01Alors, on a tout ça mis bout à bout,
19:05fait qu'on a un mois de mai qui est vraiment un mois de saison.
19:09Est-ce qu'à ce moment-là, vous êtes obligé de recruter ?
19:14Oui, c'est pour ça que nous, le recrutement sur la Côte d'Azur se fait dès le mois d'avril.
19:19Ah oui, donc vous anticipez.
19:23On est obligé d'anticiper puisque une fois qu'on a démarré le mois de mai,
19:26c'est un long tunnel jusqu'à la mi-octobre.
19:30Vous savez combien de personnes à cette période travaillent dans le secteur du tourisme dans votre département ?
19:35Je dirais en plus, en quelque sorte.
19:37Alors, en plus, on quantifie.
19:39C'est un peu au doigt mouillé parce qu'on n'a pas toujours tous les chiffres des plages et certains campings, etc.
19:45Mais c'est entre 15 000 et 20 000 personnes supplémentaires sur les Alpes-Maritimes.
19:50Mais c'est énorme.
19:51Oui, c'est énorme, d'où la difficulté de les trouver.
19:55Ah oui, c'est votre gros problème, en fait, c'est de trouver les...
19:57Oui, c'est le gros problème.
19:59On a deux gros problèmes.
20:00Le premier problème, c'est votre débat qui est le coût du travail,
20:04qui est vraiment très pénalisant.
20:06Et le deuxième, c'est de trouver des employés que nous sommes obligés de recruter la plupart du temps
20:12en dehors de notre zone, notre région et même parfois en dehors du pays.
20:16Ça veut dire qu'il y a des travailleurs qui viennent de l'étranger pour ces périodes-là ?
20:22Eh oui, on a beaucoup de travailleurs qui viennent de l'étranger.
20:24Ils veulent faire la saison sur la Côte d'Azur, d'une part,
20:27parce que je pense que quand on habite au fin fond de l'Angleterre ou de l'Irlande,
20:31on est très content de trouver la mer Méditerranée et du soleil.
20:34Ce n'est pas faux, oui, voilà.
20:36Et puis, malgré tout, ça paye, c'est de l'argent.
20:40C'est de l'argent avec une couverture sociale.
20:42Alors justement, j'allais vous dire, si vous voulez payer peut-être un peu plus,
20:46il serait peut-être nombreux à avoir envie de venir, non ?
20:49Alors, ça, c'est un bon débat, parce que j'ai écouté le débat précédemment.
20:53Il ne faut pas oublier qu'on a quand même augmenté de plus de 23 % immédiatement,
20:58dès 2022, l'ensemble des grilles salariales chez nous.
21:02Alors, on a un double problème.
21:03On a un premier problème générationnel.
21:05Alors, je ne veux pas faire mon vieux con, parce que j'ai 58 ans,
21:07excusez-moi de mon français,
21:08mais je pense qu'on a une génération qui se contente parfois
21:12de travailler juste un mois, deux mois, trois mois.
21:14Dès qu'ils ont de l'argent dans la poche,
21:15ça suffit pour vivre quelques mois supplémentaires.
21:18Ça, c'est le premier problème.
21:19Oui, c'est intéressant.
21:21Le deuxième problème, c'est qu'effectivement,
21:23on a dû augmenter les salaires, donc on a augmenté nos charges.
21:28Et là, on est en train de perdre une partie de la restauration chez nous.
21:31Imaginez que 87 % des entreprises de restauration
21:35sont des entreprises de moins de 5 salariés,
21:38donc qui ont une dimension familiale.
21:40Oui.
21:41C'est pour ça que ça m'énerve un peu quand j'entends certaines personnes
21:44politiser le débat du coût du salaire,
21:47parce que ce n'est pas un problème politique,
21:48c'est un problème purement économique.
21:50Il suffit juste de savoir faire 2 plus 2
21:54pour savoir que plus on paye, moins on a de rentabilité,
21:58plus on a des sociétés qui sont en difficulté derrière.
22:00Mais si je puis me permettre, pardon, je vous pose juste une question
22:03parce que j'ai quand même le sentiment que depuis qu'est arrivé Emmanuel Macron,
22:06justement, les suppressions de cotisations,
22:08notamment pour les plus bas salaires ou les salaires au SMIC,
22:11ont été supprimés.
22:12C'est quand même des allégements qui ont profité aux entrepreneurs.
22:17Christophe Souk, votre réponse ?
22:19On est bien d'accord, mais si vous voulez,
22:21aujourd'hui, je vais prendre, moi, j'ai 7 établissements, d'accord ?
22:25L'ensemble de mes salariés qui rentrent chez moi,
22:27il n'y en a pas un seul qui va être au minimum au SMIC hôtelier.
22:33Il n'y en a pas un seul.
22:34Pourquoi ? Parce que si je fais ça, je ne trouve personne.
22:37C'est-à-dire que le minimum chez moi pour rentrer,
22:40ça va être minimum niveau 1 échelon 2.
22:42Minimum.
22:43Vous voulez bien nous le faire en gros en paye mensuelle ?
22:47Pour ceux qui nous écoutent, en gros ?
22:50Grosso modo, même sans donner des chiffres ni en brut ni en net,
22:54je ne peux pas embaucher quelqu'un au SMIC hôtelier chez moi
22:57et personne ne vient.
22:59Je suis obligé d'embaucher des gens au-dessus du SMIC hôtelier.
23:02Autrement, personne ne vient.
23:03Et je trouve intéressant ce que vous disiez tout à l'heure
23:05sur la jeunesse dont vous parliez sans la critiquer malgré vos 58 ans.
23:11Cette jeunesse qui, vous dites, vient pour 3 mois,
23:14prend son argent, part sans doute à l'aventure.
23:16Ça veut dire que vous seriez en capacité de proposer des CDI
23:20et ils ne sont pas acceptés ?
23:21C'est ce que vous dites un peu ?
23:23C'est exactement ça.
23:24Parce que moi, mon but, c'est d'avoir sur la Côte d'Azur,
23:26en fait, on a une saisonnalité qui est un peu plus forte l'été,
23:30mais qui reste assez forte l'hiver.
23:32Et notre but, c'est d'avoir un maximum de CDI à l'année.
23:37Et le problème, c'est qu'on a des gens qui s'engagent à rester,
23:40mais à un moment donné, viennent nous voir en disant
23:42« Bon, j'ai des sous, j'ai suffisamment, j'ai mon objectif qui est atteint.
23:46Je crois effectivement que c'est générationnel et c'est assez frappant.
23:50David Rebaudallon, vous vouliez intervenir ?
23:51Oui, j'ai une question pour vous, monsieur,
23:53puisque vous disiez qu'effectivement,
23:54il y avait une volonté de politiser le débat sur le coût du travail.
23:56Mais vous avez remarqué que tous les politiques s'en saisissent
23:59et beaucoup de responsables d'organisations patronales,
24:01et notamment de PME.
24:04Vous avez vu, si vous n'avez pas échappé, que ces dernières semaines,
24:06il y a eu beaucoup de propositions qui ont fusé.
24:09Généraliser l'impôt sur le revenu,
24:10c'est-à-dire faire payer même de façon très modeste
24:13les gens qui n'y sont pas assujettis.
24:15Taxer davantage les retraités,
24:18augmenter la TVA, certains niveaux de TVA.
24:21Et vous, qu'est-ce que vous préconisez précisément,
24:23puisque vous êtes aux manettes, vous êtes chef d'entreprise.
24:27Quelle est votre idée pour vous ?
24:28Quelle serait la bonne solution pour permettre de payer davantage les salariés
24:33sans pour autant renchérir pour les entrepreneurs le coût du travail ?
24:38C'est ça, c'est de baisser le coût du travail.
24:40Alors, vous dites que je suis aux manettes.
24:41Non, moi, je suis aux manettes à la fin de la chaîne.
24:45Moi, je n'essaie juste que de gérer les décisions
24:47qui ont été prises par nos grands cerveaux à l'Assemblée nationale.
24:51Donc, non, non, quand on est sur le terrain,
24:54la seule chose que l'on voit, c'est que le coût du travail est trop cher.
24:57C'est-à-dire les cotisations ?
24:58C'est un problème en France.
24:59Oui, les cotisations, c'est trop cher, point terminé.
25:01Et vous ne dites pas qu'il y a un problème du partage de la richesse aussi parfois ?
25:04C'est-à-dire qu'on a quand même le sentiment qu'il y a un problème dans ce partage,
25:07le partage des fruits du gâteau et des fruits de ce que vous gagnez au quotidien ?
25:13Alors, je veux bien rentrer dans ce débat.
25:14Vous pouvez vous lisez tous les soirs à Karl Marx avant de vous endormir, par exemple.
25:18C'est quand même un très gros problème qu'on a dans l'organisation du travail aujourd'hui.
25:22Voilà, on a un problème.
25:23Excusez-moi, on va faire durer le suspense.
25:26On marque une petite pause et on vous retrouve dans un instant.
25:30On sera heureux aussi d'interroger Jean-Guylaine Darré
25:32pour savoir quelle est la réponse exacte que vous faites à la question qu'on vous posait.
25:37Yves Calvi, on refait le monde sur RTL.
25:44Yves Calvi, on refait le monde sur RTL.
25:44On va vers 52, nous allons retrouver tout de suite le vice-président de l'UMI,
25:48de l'Union des métiers, donc des industries de l'hôtellerie des Alpes-Maritimes, Christophe Souk.
25:52Alors, vous deviez nous expliquer, pour ça que j'ai fait un petit suspense,
25:56ce qu'était la différence, j'allais vous dire, en quelque sorte,
25:59de la pyramide des revenus dans votre entreprise, peut-être entre vous et vos collaborateurs.
26:05Oh, il y a un petit blanc.
26:07Oui, il y a un petit blanc parce que, déjà, je ne m'attendais pas à la question,
26:10mais si on part du principe, si on est déjà d'accord sur le fait que le coût du travail est trop cher,
26:15si on est d'accord qu'en France, on n'a plus les moyens de notre système social,
26:20on devrait être d'accord qu'on doit gérer notre pays un petit peu comme une entreprise,
26:25c'est-à-dire qu'à un moment donné, il faut couper dans les dépenses,
26:27il faut faire des économies.
26:28Si on fait des économies et qu'on peut libérer le coût du travail,
26:32je peux vous garantir qu'on augmente tous les salaires.
26:36Il faut.
26:36À un moment donné, je suis désolé, dans une entreprise, dans votre maison, dans votre couple,
26:41si à un moment donné, vous avez plus de dépenses que d'argent tirant,
26:44vous êtes en difficulté, vous êtes obligé d'emprunter.
26:46Ce n'est pas très économique à long terme.
26:50Non, on y fait.
26:51On fait la même chose.
26:53Que répondez-vous à cette question, Jean-Guilhem Darré ?
26:58Moi, je voudrais remettre un petit peu les choses à leur place.
27:01Au carré, parce que, bon, on parle de temps de travail,
27:05on parle de salaire, on parle de coût des salariés.
27:09Donc oui, évidemment, je rejoins la question du coût des salariés.
27:14Mais quand on demande sa rémunération à un chef d'entreprise,
27:19il faut déjà définir quels sont ses propres temps de travail.
27:22Il faut savoir que la Darès a sorti une information récente
27:27d'où il ressort qu'un responsable de TPE va travailler 37 jours de plus par an que ses salariés.
27:34Peut-être que c'est le patron qui coûte cher, finalement ?
27:37On vous aura tout fait, sachez.
27:39Il ne faut pas travailler autant, il faut partager le travail.
27:43Voilà, il faut partager le travail.
27:45Néanmoins, son niveau de rémunération, en moyenne,
27:48il est quand même inférieur au SMIC dans près de 40% d'écart à ce chef d'entreprise.
27:52Donc, il travaille énormément.
27:54Il a subi les différentes augmentations qu'on connaît.
27:57L'augmentation du SMIC a quand même bien augmenté sur les trois dernières années.
28:02Il a subi les problématiques d'augmentation des tarifs d'énergie,
28:09après de tous les intrants, y compris dans le domaine de la restauration, on les connaît bien.
28:14Malgré tout ça, il a continué à exercer son métier,
28:20il a continué à conserver, jusqu'à maintenant en tout cas,
28:24et pour une grande partie, leurs salariés.
28:26Comment il a fait ?
28:27Simplement, il a réduit ses marges, il a réduit sa rémunération
28:32et il essaie de tenir comme ça en disant que peut-être que demain, ça ira mieux.
28:37Peut-être qu'effectivement, le gouvernement va se rendre compte de ce qui se passe
28:41et va enfin amener des solutions par rapport aux problématiques qu'on rencontre
28:46et notamment, oui, en effet, par rapport à la problématique du coût du travail.
28:51Pierre Jacquemin ?
28:51Je plaisantais sur le fait que les patrons nous coûtent cher,
28:53mais je pense fondamentalement que les riches, les grands riches, nous coûtent cher.
28:57C'est-à-dire que vous, vous faites partie des TPE, PME,
28:59vous allez être dans une problématique différente.
29:01Mais ce que je veux dire quand je parle d'échelle de valeur et de la répartition de la richesse,
29:07elle est vraie aussi entre les TPE et les super nationales, les grandes entreprises.
29:11C'est-à-dire que ce que paye aujourd'hui une grande entreprise,
29:13elle paye beaucoup moins d'impôts.
29:14Elle est proportionnellement moins importante que ce que payent nos TPE ?
29:17Les TPE, PME payent beaucoup plus d'impôts que n'importe quel multinational
29:21qui a ses sièges ou qui fait travailler en France.
29:24Donc ça, il y a un problème de fiscalité.
29:25C'est vrai que les TPE et les PME, il y aurait une réforme fiscale beaucoup plus égalitaire
29:29à mener pour soulager, je pense, les chefs d'entreprise de TPE et PME
29:33qui sont quand même le cœur battant de notre activité économique en France.
29:37David Revaud-Dallon ?
29:38Moi, je repose à nos deux représentants patronaux la même question que tout à l'heure,
29:42sur le coût du travail, parce que vous n'avez pas vraiment répondu.
29:45Ok, vous nous expliquez qu'il faut baisser le coût des cotisations.
29:49Mais messieurs, il ne vous a pas échappé qu'en France,
29:51on est quand même dans une situation budgétaire catastrophique.
29:56On est en état de quasi-faillite.
29:57Le FMI nous a adressé récemment un avertissement.
30:01Et François Bayrou explique que dans le prochain projet de loi de finances,
30:05il va falloir trouver 40 milliards d'euros.
30:07Textuellement, il dit que nous ne produisons pas assez,
30:10nous ne travaillons pas assez, le Premier ministre, le 15 avril dernier.
30:13Qu'on vous écoute et qu'on baisse les cotisations, très bien.
30:16Mais est-ce que vous avez une idée pour rééquilibrer cette baisse de cotisations
30:21et cet apport dans les comptes publics ?
30:23Parce qu'on comprend que vous regardez vos affaires personnelles,
30:27mais il y a aussi l'équilibre budgétaire national.
30:30Alors j'ai une trente à partager, je vous signale.
30:32On va donner d'abord la parole à Christophe Souk.
30:34Qu'est-ce qu'il nous répond ?
30:36Moi, j'aimerais que vous me disiez quel est le pourcentage de personnes
30:40qui travaillent, qui fournissent de l'argent à la machine pour tourner.
30:43Parce que c'est bien beau, j'ai l'impression que c'est un serpent de mer.
30:46On a l'impression de revenir dans les années 80 sur le débat
30:48entre Raymond Barre et François Mitterrand, où Raymond Barre dit
30:51il faut faire rentrer de l'argent avant de le dépenser.
30:53Dans une entreprise, on fait rentrer de l'argent avant de le dépenser.
30:56Aujourd'hui, vous me dites, oui, on dépense trop d'argent,
30:58on ne peut pas faire d'économies,
31:00on ne peut pas mieux rentabiliser les entreprises.
31:02Mais laissez-nous la possibilité de baisser le coût du travail de manière,
31:06et je vous garantis qu'à chaque fois, ça a été prouvé dans les augmentations,
31:10à chaque fois qu'on est des sub-reçots d'augmentation,
31:12contrairement à ce que disent certains partis politiques,
31:15à chaque fois, on a augmenté la productivité,
31:18on a augmenté le chiffre d'affaires,
31:19donc on a augmenté la taxation.
31:21Si vous voulez plus de taxes, plus d'argent qui rentre,
31:25libérez le travail, laissez-nous travailler,
31:28laissez-nous faire plus de chiffres d'affaires.
31:30C'est aussi simple que ça, c'est mathématique.
31:32Jean-Guylain Mdarré ?
31:34Oui, ça rejoint effectivement notre proposition
31:36qui consiste en définitive à travailler plus, à libérer le travail.
31:39Maintenant, trouver 40 à 50 milliards,
31:44oui, il est possible éventuellement de s'interroger
31:47sur les dépenses de l'État et des collectivités locales.
31:50Je regardais tout à l'heure que déjà, les collectivités locales,
31:53sous prétexte qu'éventuellement, on voudrait leur faire une année blanche,
31:59disent mais non, ça ne doit pas être possible.
32:01Attendez, dans une entreprise, quand il n'y a plus d'argent,
32:03à un moment donné, il faut serrer la vis quelque part.
32:05Ou alors, on va chercher des ressources nouvelles.
32:09Il est fort ce Jacquemin, il a réussi à reglisser une dernière fois une petite intention.
32:13Merci infiniment à tous d'avoir participé à ces débats et à ces questions
32:17qui vont continuer d'ailleurs de se poser dans la société française.
32:20C'est ce qui en fait une partie du charme,
32:22même si parfois, on peut trouver ça un petit peu épuisant.
32:25Merci à tous.
32:26Alors, je vous indique que demain, dans la matinale d'RTL, c'est Jean-Marie Villain,
32:29le maire centriste de Véry-Châtillon, particulièrement engagée
32:33contre la violence des mineurs, qui sera l'invité de notre radio à 7h40.
32:37Et dans un instant, vous retrouvez Faustine Bollard,
32:39bien entendu pour son émission Héros.
32:41Bonsoir Faustine, qui est votre invitée ?
32:43Bonsoir à tous, bonsoir Yves.
32:44Je suis très heureuse à l'idée que vous écoutiez l'histoire bouleversante de Florian.
32:49Florian, il y a deux ans, il a juste posté un soir de fête des mères, un tweet,
32:54avec la signature de sa génitrie, sa mère biologique, qu'il n'avait jamais rencontrée.
32:59Comme ça, une bouteille à la mer.
33:01Et vous allez voir que ça va l'emmener dans une folle aventure.
33:05Aujourd'hui, il a retrouvé sa maman dans des conditions incroyables.
33:09Vous allez voir.
33:10Surtout, restez avec nous, c'est un homme extrêmement attachant
33:12que vous allez écouter pendant une heure, notre héros ce soir.
33:16Merci Faustine.

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