- 19/05/2025
Écoutez dans « On refait le monde » :
Charles Sapin, journaliste politique au "Point", Franck Allisio, député Rassemblement National des Bouches-du-Rhône, Isabelle Saporta, éditorialiste sur RTL, Julien Fautrat, journaliste au service politique de RTL.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 19 mai 2025.
Charles Sapin, journaliste politique au "Point", Franck Allisio, député Rassemblement National des Bouches-du-Rhône, Isabelle Saporta, éditorialiste sur RTL, Julien Fautrat, journaliste au service politique de RTL.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 19 mai 2025.
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00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:0519h15, Bruno Retailleau peut rêver un destin à la Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Intérieur
00:11et sans doute la révélation politique de l'année écoulée, largement élu hier président
00:15des Républicains avec près de 75% des voix contre 25 à Laurent Wauquiez.
00:19Alors les choses sont désormais claires pour le premier flic de France, objectif Élysée
00:242027 et pour cela quelle stratégie adopter ? Sa ligne très droitière peut-elle rassembler
00:28son camp et au-delà ou risque-t-elle au contraire de constituer un plafond de verre
00:32que veut vraiment Bruno Retailleau et comment compte-t-il s'y prendre pour que la droite
00:37retrouve le pouvoir ? C'est la question que nous allons nous poser mais tout d'abord
00:41on va l'écouter.
00:42On refait le monde dans RTL Soir.
00:45Je pense que notre famille politique elle est à même aujourd'hui de porter notre
00:51projet, croyez-moi.
00:53La France elle ne penche pas à gauche, elle penche à droite.
00:57Beaucoup de Français veulent justement nos solutions, nos propositions et nous les porterons.
01:02Et nous allons commenter la situation de Bruno Retailleau que vous avez entendu hier soir
01:07dans le journal de TF1 avec Charles Sapin qui est journaliste politique au point.
01:10Je rappelle votre livre « Les moissons de la colère, plongés dans l'Europe nationaliste »,
01:14livre paru aux éditions du Cerf.
01:16Franck Alizio, député Rassemblement National des Bouches-du-Rhône, bienvenue M. Alizio.
01:20Isabelle Saporta, éditorialiste sur RTL, chère Isabelle, bienvenue et Julien Fautrat,
01:25journaliste au service politique de notre rédaction, Julien, merci de nous rejoindre.
01:29Bruno Retailleau, hier soir dans le journal de TF1, j'ai une question un peu naïf à
01:33vous poser, est-ce que vous pensez qu'il y croit au moment où on parle ? Il se passe
01:39quelque chose quand même, comment vous percevez les choses Charles Sapin ?
01:42C'est vrai qu'il avait l'air surpris lui-même par son propre score, c'est vrai que ce n'était
01:48pas du tout le score attendu il y a une semaine et encore moins quand on se projette il y a un an.
01:52En fait, quand Bruno Retailleau entre au ministère de l'Intérieur, il bénéficie
01:57royalement de 9% d'opinions favorables et il est monté jusqu'à 35% fin mars.
02:04Pourquoi ? Parce qu'il a transformé le ministère de l'Intérieur en appartement témoin de
02:08la droite au pouvoir avec des propos un petit peu martiaux, avec une ligne assez radicale
02:14et qui a suscité un intérêt au point de remporter hier soir trois victoires.
02:20Trois victoires, pourquoi ? Parce que déjà première victoire, c'est adhésion en masse,
02:23plus de 250% d'adhésion au Parti Les Républicains, je crois que c'est inédit depuis 2017.
02:28Ensuite, 80% de participation, ce qui n'est pas rien quand on regarde en plus la sociologie du
02:34Parti Les Républicains, que tous ces gens votent un week-end, c'est pas rien et que 80% votent en
02:41plus à 74% pour un candidat. Ça veut dire plusieurs choses à mon sens. La première des choses,
02:49c'est que la ligne libérale-conservatrice, contrairement à ce qu'on a beaucoup pu dire,
02:53a un écho aujourd'hui en France. Ça suscite un intérêt et de l'adhésion. Ensuite, ça veut dire
03:00que LR a réussi à passer au-dessus d'un premier écueil, qui est un écueil historique, qui est la
03:05guerre des chefs, parce qu'avec un tel écart, il n'y a pas de discussion possible. On n'est pas dans
03:09les Chirac-Giscard, Chirac-Baladur, Copé-Fillon. Il reste un écueil, c'est celui, et ça pour le
03:16coup, Bruno Retailleau va devoir le démontrer, c'est montrer qu'il peut allier la parole aux actes.
03:21Aujourd'hui, il n'a peu de résultats et c'est là où tout le monde l'attend.
03:24Alors, on va aborder ces questions-là, mais voilà, je souhaite vous entendre les uns et les
03:27autres sur l'effet Retailleau au moment où on parle. Isabelle Saporta.
03:30Est-ce qu'on l'a vu arriver ? Est-ce qu'il est en train de s'installer comme imprésidentiable ?
03:36Je pense que je parle sous le contrôle de Julien Fautras. C'est-à-dire que les gens qui suivent
03:41la droite depuis longtemps et qui ont vu ce qu'il faisait déjà au Sénat, savaient que c'était
03:45quelqu'un de travailleur, qui bossait, etc. Je pense que tous les gens qu'ils connaissent depuis
03:50longtemps trouvent sa sincérité et son travail. Il a pris une autre dimension.
03:54Totalement, mais même quand on peut dévoiler aux auditeurs ici comment ça se passe à RTL le matin.
03:59À RTL le matin, on voit les politiques avant qu'ils ne fassent leur interview politique.
04:03Et même là, il s'est transformé en fait. Quand il arrivait la première fois à RTL,
04:08il était presque en dedans, si je puis me permettre, un peu un peu chafouin,
04:12pas forcément un petit peu en dedans. Et au fur et à mesure, il a pris de l'ampleur,
04:17même physiquement, même sa gestuelle a changé. Maintenant, il s'avance avec ses mains.
04:21C'est quelqu'un, c'est marrant, parce que physiquement, il est toujours aussi maigre,
04:24aussi assez sceptique, mais il avance vers vous avec ses mains. Comme si en fait,
04:30il voulait évangéliser. Moi, je vois bien la transformation presque physique qui s'est opérée chez lui.
04:35Je ris parce que je sens que Franck Alizeau n'est pas encore évangélisé,
04:40mais je terminerai avec lui s'il le veut bien. Julien Fontrain, qu'est-ce qui se passe avec cet homme ?
04:45C'est-à-dire que longtemps, on a parlé, quand on est rubricard droite,
04:51on va souvent voir Bruno Retailleau pour commenter la vie politique. C'est-à-dire,
04:56il a une analyse qui est assez fine, des rapports de force, etc. Donc, on discutait souvent. Et là,
05:01ce qui a changé, c'est que c'est lui qui fait l'actualité politique. Il n'est plus le commentateur
05:06de l'actualité. Et c'est là où il y a une vraie transformation dans ce qu'est Bruno Retailleau.
05:11C'est-à-dire qu'il ne va pas commenter ses propres actes, il fait la politique et il laisse les autres
05:16la commenter. Ça, ça a vraiment changé. Mais ce qui est intéressant, je rebondis juste sur ce que
05:20vous venez de dire, c'est que par ailleurs, c'est quelqu'un qui joue très collectif. Et c'est vrai que
05:24la différence, par exemple, avec Laurent Wauquiez, c'est qu'à chaque fois, quand il parle de ses
05:28équipes, il dit « moi, je n'ai pas besoin de taper sur mes équipes, etc. Je leur dis qu'elles font
05:32bien, ils avancent avec moi ». Et on voit qu'il arrive effectivement avec des gens qui ont envie de
05:36travailler avec lui, qui sait jouer collectif. Bon, alors, moi, je me dis, assez spontanément,
05:41Franck Alizio, que ça doit plutôt vous agacer de voir un à droite qui est en train de bien se porter
05:45et qui est en train de visiblement, quand même, il est devenu présidentiel du jour au lendemain.
05:50Comment vous percevez ce personnage ? Non, pas du jour au lendemain. Il y a embouteillage au centre,
05:57pas à droite. Hier soir, les deux personnes, je vous prouve de croire que lorsque Jordan Bardella
06:03a été élu à la tête du rationnement national, les premières personnes qui l'ont félicité,
06:07ce n'ont pas été Gabriel Attal et François Bayrou. Bon, les premières personnes à l'avoir
06:13félicité, c'est Gabriel Attal et François Bayrou. Durant cette campagne, et je ne me fais pas
06:24beaucoup d'illusions sur la sincérité de Laurent Wauquiez, mais Laurent Wauquiez disait
06:29je vais parler à Sarah Knafo, c'est son choix. Pendant la même campagne, M. Retailleau disait
06:35je vais parler, je m'entends bien avec Édouard Philippe et avec les centristes. Bon, déjà,
06:41ça fixait tout de suite le chemin. Le chemin, c'est un chemin centriste. Il va bientôt se battre,
06:48il est déjà en train de se battre avec M. Attal, avec M. Wauquiez, avec l'idée d'être le
06:53supplétif, être le numéro 2, tôt ou tard, d'Édouard Philippe. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui,
06:57la photographie de l'opinion des intentions de vote, qu'on le veuille ou non, c'est à M. Retailleau,
07:02à 9 de points de plus qu'Éric Zemmour, 10 points de moins que François Fillon en 2017,
07:08qui avait pourtant raté la qualification au second tour. Il faut resituer les choses. Il
07:12est 10 points derrière Édouard Philippe, il est 20 points derrière Marine Le Pen ou Jordan Bardella.
07:16Donc, il faut resituer les choses pour moi. C'est un candidat de plus au centre. Maintenant,
07:22bon courage, il y aura une primaire ouverte. M. Lissnard a dit qu'il voulait une primaire
07:26ouverte depuis M. Édouard Philippe jusqu'à M. Éric Zemmour. En plus, son bilan parle pour lui,
07:35oui, c'est le bilan d'un centriste mou, d'un spectateur. Faire passer Bruno Retailleau pour
07:39un centriste, c'est quand même un tour de force. Je m'attache aux réalités et pas aux propos,
07:43je m'attache aux actions, aux actes et pas aux paroles. C'est peut-être la preuve qu'il cause,
07:47en effet, aujourd'hui, quelques inquiétudes, en tout cas, au sein du Rassemblement National.
07:51Julien Frontrois, vous avez analysé en détail ces résultats. Est-ce qu'il y a des régions qui
07:55ont résisté à la vague Retailleau ? Une, Auvergne-Rhône-Alpes. Et encore,
08:01pas tous les départements. Il y a trois départements en Auvergne-Rhône-Alpes qui
08:04ont voté Bruno Retailleau. Il a été président de cette région. Il y a trois départements qui ont
08:12échappé à Laurent Wauquiez. Savoie-Haute-Savoie, c'est Michel Barnier qui est très implanté dans
08:20ces départements. Et le Rhône. Et le Rhône, c'est très important parce que c'est 40% des adhérents
08:25de cette région. Donc, en fait, il y a, même dans son FIEF, j'allais dire, Laurent Wauquiez
08:33est pas totalement, sort pas net vainqueur. Il est vainqueur dans cette région, mais sort pas net
08:39vainqueur. Et encore, on n'a pas le détail de Saint-Pierre-et-Miquelon. Je crois qu'il y a un ou
08:46deux votants. Est-ce qu'il n'est pas aimé dans son parti ? C'est quelqu'un qui a toujours été entouré
08:51de... Voilà, c'est une personnalité, mais c'est une personnalité qui ne s'est jamais encore imposée.
08:55Et c'est quelqu'un qui avait une forme d'indépendance qui pouvait aussi agacer.
08:59Beaucoup de gens se sont alliés à Bruno Retailleau parce qu'ils ne voulaient pas de Laurent Wauquiez.
09:06Et je dirais même certains ont poussé Bruno Retailleau, qui n'avait pas prévu au départ de
09:10se présenter, ont poussé Bruno Retailleau à le faire pour ne pas laisser la place à Laurent Wauquiez.
09:15On parle quand même du... Pardonnez-moi, je vous redonne la parole tout de suite, mais on parle quand même du chef des députés LR,
09:19qui vient de subir une énorme défaite. C'était prévisible, Charles Sapin ?
09:24C'était prévisible. Non, non. D'ailleurs, on s'attendait tous un peu à une réédition, vous savez, du précédent scénario Copé-Fillon.
09:31C'est-à-dire qu'on savait que Bruno Retailleau était favori. Il y avait de grandes chances que Bruno Retailleau l'emporte.
09:36Mais on pensait tous que ce serait dans un étiage beaucoup moins important.
09:40Normal. Voilà, exactement. Et d'ailleurs, on commençait tous à faire un peu le tour de nos sources respectives et de poser la question aux différents LR.
09:47Est-ce que vous pensez qu'il y aura une guerre des chefs après cette élection, si jamais les scores sont trop proches, avec des batailles d'influence
09:55entre Laurent Wauquiez, chef des députés LR, comme vous l'avez rappelé, et Bruno Retailleau, qui l'aurait emporté à la présidence du parti ?
10:03Là, si vous voulez, l'écart est tellement important que Laurent Wauquiez va se retirer sur ses pénates et se faire un peu oublier et essayer d'y gérer cette défaite.
10:11Évidemment, il garde les rênes du groupe. Encore faut-il que le groupe le laisse à sa place.
10:16Parce qu'après une défaite de cette ampleur, il ne serait pas illégitime que des députés se retournent en disant
10:21« Bon ben, faudrait peut-être trouver un chef qui ait plus d'assises aux hommes et sur les adhérents. »
10:29Il ne faut pas tous les retirer au même moment.
10:31Ce n'est pas contre Laurent Wauquiez. Quand vous vous en appelez à un scrutin interne, vous ne pouvez pas fermer les yeux sur le résultat.
10:37Quand vous êtes un politique, votre légitimité, vous le tenez des urnes.
10:42Des urnes de tous les Français quand vous êtes élu député, mais les urnes de vos propres adhérents, à deux ans d'une échéance aussi importante qu'une élection présidentielle, ce n'est pas anodin.
10:52Là où vous avez parfaitement raison, Charles Sapin, c'est qu'il va avoir beaucoup plus de mal à mener la fronde.
10:58Laurent Wauquiez, parce qu'on sait bien comment ça marche quand vous êtes patron de parti, c'est vous qui distribuez au fond pour les municipales.
11:04« Mais oui, c'est toi qui vas te présenter là, ce n'est pas toi, ce sera pareil pour les députés. »
11:09Donc, le vrai chef, celui qui tient le porte-monnaie, celui qui tient les postes, celui qui tient les élections à venir, c'est forcément Bruno Retailleau.
11:16Donc, les petites frondes avec Laurent Wauquiez à l'Assemblée nationale, je pense qu'elles vont être un tout petit peu baissées.
11:23Donc, pas de Laurent Laffronte.
11:25Je pense que Laurent Laffronte, ce n'est pas bien parti.
11:27Je voulais juste vous dire, il y a un sondage qui vient de tomber de Cluster17, et qui dit, et c'est une balle dans votre camp, Monsieur Alizio,
11:35que 72% des électeurs RN sont ravis, très satisfaits de la victoire de Bruno Retailleau.
11:41Donc, vous en avez quand même 72% de chez vous, 86% des électeurs LR et 84% des électeurs reconquêtes.
11:49Donc, vous voyez, quand même, c'est chez vous tout ça.
11:51Merci de faire exploser une petite boubounette au moment où je ne peux pas redonner la parole à Franck Riaud.
11:55Il va vous répondre alors, en le développant.
11:57Il aura le temps de réfléchir.
11:59Je pense que dans sa petite tête, ça va très bien. Allez, à tout de suite.
12:01RTL, on refait le monde.
12:05Avec Yves Calvi.
12:07RTL, s'informer ensemble.
12:09Il est 19h30.
12:11RTL soir, on refait le monde.
12:13Avec Yves Calvi.
12:15L'essentiel de l'actualité avec Aude Bernouccio.
12:17Des départements du sud-ouest en vigilance orange.
12:19Des grêlons de la taille d'un oeuf se sont abattus sur l'Ariège et la Haute-Garonne.
12:23Dans ce département, les orages ont entraîné 590 appels aux pompiers.
12:27Un nouvel orage est prévu dans les toutes prochaines minutes au sud-est de Toulouse, dans le secteur du Loraguet.
12:33Paris, Ottawa, Londres affirment qu'ils ne resteront pas les bras croisés face aux actions scandaleuses.
12:39Je cite, d'Israël à Gaza, 22 pays réclament une reprise complète de l'aide humanitaire et sous l'égide des Nations Unies.
12:46Le premier ministre israélien promet une dizaine de camions insuffisants d'après l'OMS alors que 2 millions de personnes sont affamées.
12:53Et puis, fin du coup de téléphone entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
12:56Selon le président russe, la conversation utile a duré plus de deux heures.
13:00Pas encore de détails.
13:02Côté américain, Washington veut faire cesser le bain de sang en Ukraine.
13:06Merci Aude Bernouccio. Dans une demi-heure, on retrouve Faustine Bollard pour Héros.
13:09Oui, ce soir, une héroïne qui parle avec beaucoup de courage de sa reconstruction.
13:14Estelle croyait bien connaître son compagnon, mais alors qu'elle est enceinte de leur premier enfant, elle découvre très brutalement son infidélité.
13:21Un témoignage très touchant et digne à retrouver à 20h dans Héros.
13:25Et on vous retrouve à vous pour d'autres informations. Aude Bernouccio, à tout à l'heure.
13:28A tout à l'heure.
13:35Avec Julien Fautrat, journaliste au service politique de notre rédaction, Isabelle Saporta, éditorialiste sur RTL.
13:40Franck Elisiot, qui est député Rassemblement National des Bouches du Rhône.
13:43Et Charles Sapin, journaliste politique au point, je rappelle votre livre, Les Moissons de la Colère.
13:48Plongé dans l'Europe nationaliste, aux éditions du Cerf, Charles Sapin.
13:52A qui j'avais promis la parole ? A vous, je crois.
13:54A moi.
13:55Vous répondez moi.
13:56Au sondage, non seulement Cluster, mais Le Point.
14:03On a un sondage en effet qui est quand même très favorable pour Monsieur Retailleau.
14:07Et notamment, je crois que c'est 70% de sympathisants du Rassemblement National.
14:1072% qui trouvent qu'il est formidable.
14:1284% des électeurs reconquêtes.
14:14Et 86% des électeurs LR.
14:16Donc 72% à vous, quand même.
14:18Allez les petits gars, revenez à la maison.
14:20Le problème, c'est que je ne suis plus si jeune que ça.
14:22Et j'ai le calme des vieilles troupes.
14:25Et donc, je me souviens par exemple que le soir de la désignation, là c'était des primaires, c'était un truc sérieux.
14:30C'était à quelques mois de l'élection présidentielle.
14:31Le soir des primaires, il y avait eu un sondage.
14:34Monsieur Fillon était acclamé, était encensé.
14:37Il était à 30%, annoncé à 30% au premier tour.
14:40À ces élections.
14:41Il n'a pas été au second tour.
14:43Je me prends pour ton argument, Franck Amisio.
14:45Quand même, 72% des électeurs RN qui ont une sympathie pour Bruno Retailleau.
14:50Ça doit quand même vous poser des questions.
14:52Mais non, mais pas du tout.
14:54On est au milieu de l'élection présidentielle.
14:58Et on parle de quelqu'un qui va être 10 points derrière Monsieur Edouard Philippe.
15:02Le candidat le plus solide du socle commun.
15:05De cette espèce de LR macronisé.
15:09Mais oui, mais c'est la réalité.
15:12Mais enfin, je ne fais que dire ce que Monsieur Retailleau a dit pendant la campagne.
15:16C'est tout.
15:17Mais Monsieur Amisio, si vous, vous n'avez pas Marine Le Pen.
15:19Et vous avez Jordan Bardella qui n'a quand même pas le même âge.
15:22Ni le même lien avec ses électeurs.
15:25Ni la même expérience de l'élection présidentielle.
15:28Vous allez faire comment à ce moment-là ?
15:30Peut-être que Bruno Retailleau prendra plus de place que ce que vous pensez ?
15:34Mais non, je pense que les Français choisiront Jordan Bardella.
15:37Et Monsieur Retailleau sera autour de 10%.
15:40Sauf s'il se retire à la faveur d'Edouard Philippe.
15:44C'est tout.
15:45Mais encore une fois, on peut refaire l'histoire.
15:47Moi j'ai connu un Éric Zemmour à 18%.
15:49Là carrément on avait enterré Marine Le Pen six pieds sous terre.
15:53On est toujours là et on est plus que jamais là.
15:55Donc on est serein de chez serein.
15:59La dernière fois qu'on a fait une proposition de loi à l'Assemblée nationale,
16:02c'était pour l'expulsion immédiate des délinquants et des criminels étrangers.
16:08Cette proposition de loi aurait pu être soutenue par Monsieur Retailleau.
16:12Elle n'a pas été soutenue.
16:13Monsieur Retailleau, c'est l'homme qui, comme beaucoup, fait l'inverse de ce qu'il dit.
16:19On l'a attendu sur l'aide médicale d'État.
16:22Vous n'êtes pas au pouvoir.
16:23C'est plus facile.
16:25Il n'a jamais remis en cause.
16:26On l'attend sur le voile pour les accompagnatrices scolaires.
16:30Il n'a rien été fait.
16:31On l'attend sur la riposte graduée face à la dictature algérienne.
16:35Rien n'a été fait.
16:36Et je pourrais continuer longtemps comme ça.
16:38Il y a huit mois, c'était un second couteau.
16:40Depuis qu'il est ministre de l'Intérieur, visiblement, tout a changé.
16:45Charles Sapin.
16:47Là où c'est vrai, où Franck Alizeau souligne quelque chose qui n'est pas totalement faux.
16:51C'est-à-dire qu'en fait, le secret du succès de Bruno Retailleau est aussi sa plus grande faille.
16:55Pourquoi ?
16:56On doit s'interroger.
16:57Il est dans une situation où tout ce qu'il a dit, toutes ses promesses,
17:01structurellement, il est en position de ne pas les remplir.
17:04De ne pas agir par rapport à tout ce qu'il a dit.
17:08Pourquoi ?
17:09Parce que vu la coalition gouvernementale à laquelle il appartient,
17:12notamment François Bayrou, Premier ministre,
17:14qui lui refuse toute loi sur l'immigration,
17:16ce qui est nécessaire pour la moitié des promesses que Bruno Retailleau a faites depuis qu'il est en poste.
17:20Vu l'absence de majorité,
17:22combien même il y aurait une loi, il faudrait la faire voter.
17:25Finalement, Bruno Retailleau est plus ou moins contraint de devoir, à un moment donné,
17:32claquer la porte du gouvernement.
17:34Avant que ça se voit qu'il ne peut pas allier l'acte à la parole.
17:40Et c'est quand même paradoxal.
17:42C'est-à-dire qu'il va falloir qu'il soigne la forme,
17:45mais s'il veut préserver ses chances pour la prochaine présidentielle,
17:49il va être forcément obligé d'abandonner le tremplin
17:53grâce auquel il a été en situation de, pourquoi pas, ambitionner Isabelle la présidentielle.
17:57Pardonnez-moi d'être un peu cynique.
17:59Enfin, comme ces politiques le sont tous, on a le droit de l'être un tout petit peu.
18:02Enfin, c'est royal. Pour moi, c'est royal au bas.
18:05Là, il va dire tous les jours, je veux ça, je veux ça, je veux ça,
18:09et je suis empêchée parce que je n'ai ni la majorité,
18:12ni je suis chef de gouvernement, ni le président au fond et de mon bord.
18:16Et faire une Chirac 76.
18:18Pardonnez-moi, mais enfin, c'est royal.
18:20C'est quand vous êtes vraiment la nette, que vous êtes vraiment la majorité
18:23et que vous n'arrivez vraiment à rien faire.
18:25Là, c'est la loose.
18:27Mais quand vous pouvez faire semblant de faire,
18:29être le meilleur influenceur de la droite dure,
18:31parce que contrairement à ce que dit M. Alizio,
18:33la droite molle sur Otayo, je pleure de rire.
18:36Le meilleur influenceur de la droite dure.
18:38Sur la parole, vous avez raison, il parle sur Marine Le Pen.
18:40Mais il agit quand même.
18:42Ça tombe bien parce que Marine Le Pen, elle ne fait que parler aussi.
18:44Donc vous voyez, ils sont sur le même créneau.
18:47Il n'aura à être comptable de rien du tout, c'est remarquable.
18:50Regardez les sondages.
18:52Comme il rentre au ministère de l'Intérieur, il est à 9% d'opinion favorable.
18:55Il monte jusqu'à 35% et juste avant cette élection-là,
18:58là on ne parle pas des électorels, des militaires,
19:00on parle de la population française,
19:02il est retombé sous les 30% pour être à 26% dans un sondage verillant du Figaro.
19:06Ça prouve qu'avant cette élection, il avait déjà une fesse sur le toboggan.
19:09C'est-à-dire qu'il y a une partie des Français qui étaient sensibles à l'argument de dire
19:12Bruno Otayo sait exactement ce qu'il faut faire, mais il ne le fait pas.
19:15Donc il faut qu'il fasse très attention à ce timing.
19:17Il va être contraint de claquer la porte du gouvernement avant les municipales.
19:21De toute façon, il n'aura pas le choix.
19:22Je promets à Julien Fautroie que je lui donne la parole après la pub.
19:26Jusqu'à 20h, Yves Kelvy refait le monde sur RTL.
19:31RTL soir, on refait le monde avec Yves Kelvy.
19:35Otayo, président ! Otayo, président !
19:39Voilà ce que scandaient hier les jeunes militants LR après la proclamation des résultats.
19:43Otayo, président ! De quoi d'ailleurs selon vous ? De LR ou de la République ?
19:47Je ne sais pas, quelle est votre analyse ?
19:49C'est la question que je leur ai posée.
19:50Ah, très bien !
19:51Et ils ne sont pas clairs du tout.
19:54C'est-à-dire que oui, président des LR.
19:56Mais enfin, quand on pousse un petit peu, c'est évidemment 2017.
20:002017, 2027.
20:02Les militants, et dans tous les meetings et les réunions publiques auxquelles j'ai participé,
20:07tous les militants, les adhérents, ne parlaient que de l'élection présidentielle.
20:12Cette élection-là, cette élection d'hier, étant une forme de primaire déjà,
20:17ou une forme de vote interne en vue de la présidentielle.
20:20Mais donc, est-ce qu'on peut dire ce soir que l'objectif présidentiel,
20:23désormais, est devenu clair pour lui et pour ses troupes ?
20:27Alors, lui ne le dit pas comme ça et ne le formule pas comme ça.
20:31En revanche, un de ses très proches me dit qu'il y pense, et il y pense souvent.
20:35Mais bien sûr qu'il y pense !
20:37C'est déjà une première indication.
20:40Parce que Bruno Rotaillot n'a pas arrêté de nous dire cette expression vendéenne,
20:44colline après colline, on l'a entendu 25 fois.
20:47Sauf que la colline d'après, il l'a déjà en ligne de main.
20:53Charles Sapin ?
20:54Mais c'est vrai que c'est une des différences entre Bruno Rotaillot et une bonne partie de la classe politique,
20:58c'est qu'il n'a pas cette ambition dévorante, cet appel de l'élection présidentielle au départ.
21:03Ses troupes, son entourage l'a poussé, l'a vu président de la République
21:09bien avant que lui se pose la question.
21:11Maintenant, des ambitions naissent.
21:13Mais encore une fois, il y a deux ans, le chemin est long.
21:16Et on se posait tout à l'heure la question de savoir s'il y aurait encore de la concurrence et des frictions avec Laurent Wauquiez.
21:22En fait, les frictions vont surtout être avec ceux qui ont soutenu Bruno Rotaillot.
21:27Moi, je pense à David Lysnard et à Xavier Bertrand,
21:30qui sont en train de voir ce score beaucoup plus haut qu'annoncé,
21:34et se disent « Ouh là là, en fait, on a peut-être eu tort de ne pas se présenter
21:38parce que c'était juste une primaire, on n'était pas au courant. »
21:40Donc, David Lysnard, le libéral, et Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France,
21:46n'ont pas voulu y aller.
21:49Et là, à mon avis, le prochain bureau politique de LR va arriver en disant « Bon, on l'organise quand, la primaire ? »
21:55Et là, ça va être le premier exercice et test du feu pour Bruno Rotaillot.
22:01Il va falloir qu'il gère tous ses chefs à plumes en disant « La primaire, on verra ça plus tard, et puis pour l'intérêt. »
22:07Parce que, finalement, là, il tire une certaine légitimité vu des adhérents.
22:11Puis, il va y avoir d'autres défis. Il va y avoir la question des municipales,
22:14avec la question névralgique des alliances.
22:17Est-ce qu'il faut dire tout, sauf les filles ?
22:19Ou est-ce qu'il faut dire tout, sauf le RN ?
22:20Ou est-ce qu'il faut revenir au Nini ?
22:22Ou est-ce qu'il faut ne pas donner de consignes, avec le risque que ça vienne en boomerang ?
22:26Et puis, il viendra, évidemment, cette question super importante pour lui,
22:30sur laquelle ses petits copains vont essayer de le pousser à la faute,
22:33c'est quand quitter le gouvernement ?
22:36– Franck Cadizieux, il y a quelque chose que je n'ai pas tout à fait compris.
22:39Est-ce que vous pensez qu'il n'est pas un danger,
22:41qu'il n'a pas pris, en quelque sorte, le poids qu'on lui prête en ce moment ?
22:45Parce qu'il y a aussi des pages qui se tournent dans la vie politique.
22:47Il y a un moment, on fait la une.
22:48Bon, ce n'est pas pour autant qu'après, on devient forcément un présidentiel.
22:51J'ai eu l'impression tout à l'heure que vous pondériez les choses.
22:54– C'est exactement ça. Je pense que c'est de la mousse médiatique.
22:59Ça va durer quelques semaines.
23:00Mais rendez-vous dans trois mois ou dans six mois, ici, pour en reparler.
23:03Vous verrez, ça sera passé.
23:06En 2017, à la même élection, un certain Laurent Wauquiez faisait 75% à l'élection,
23:12à la présidence des LR.
23:13Vous voyez, c'est le transit de Golriam-Ondi.
23:15Donc, une autre personne, tout à l'heure, on disait,
23:18depuis combien de temps il a envie d'être président ?
23:20Il y en a un qui a envie d'être président de la République,
23:22probablement depuis l'âge de 5 ans, il s'appelle Gérald Darmanin.
23:24Bon, pour relativiser les choses, si on compare de trimestre à trimestre,
23:29premier trimestre 2024, premier trimestre 2025,
23:32celui qui a les meilleurs résultats au ministère de l'Intérieur en matière d'OQTF,
23:36eh bien, c'est Gérald Darmanin et ce n'est pas M. Retailleau.
23:40Ça veut dire qu'aujourd'hui, M. Retailleau est vu avec des yeux de chimène par les journalistes.
23:45On connaît bien le fameux, voilà, les trois L, etc.
23:49Il se finit par être lâché.
23:51C'est quoi les trois L ?
23:52Y compris par les...
23:53C'est quoi les trois L ?
23:54Il lèche, il lâche, il lynche.
23:56C'est la suite quand on a une séquence médiatique formidable qui dure.
24:03C'est normal qu'aujourd'hui on dise que M. Retailleau est formidable,
24:06mais ça ne durera pas, parce que je le dis, on l'a vu avec M. Wauquiez il y a quelques années.
24:12On voit bien les résultats, ils ne sont pas là les résultats, voilà.
24:16M. Darmanin, du point de vue des OQTF, est un meilleur ministre de l'Intérieur que M. Retailleau.
24:21Alors, ce sont des vérités factuelles, voilà.
24:24Pourtant, on ne dit pas que c'était lui pour M. Darmanin.
24:26Donc, c'est une séquence, elle va passer comme toutes les séquences en politique, tout simplement.
24:32Parce qu'il n'y a pas de fond.
24:34Un détail, le président de la République a accueilli en grande pompe, à l'Elysée, l'homme fort de Syrie,
24:46ancien numéro 2 de l'estat islamique.
24:49Bon, est-ce qu'on a entendu M. Retailleau être troublé ?
24:54Ça ne va pas nous rajeunir, on n'a pas connu cette époque.
24:56Mais en 1985, Laurent Fabius, Premier ministre, avait dit être troublé,
25:01parce que M. Mitterrand avait reçu Jaruzelski à l'époque, un dictateur polonais.
25:06Et bien là, il n'y a eu personne, M. Retailleau n'a pas pris la parole, n'a pas été ému, pourtant il aurait pu l'être.
25:12Cette réhabilitation de Laurent Fabius par vous est formidable.
25:17Et Gérald Darmanin, 18 sur 2.
25:23Ça permet de replacer M. Retailleau à ce qu'il est.
25:27Relativisons, relativisons. Je prends des éléments pour relativiser.
25:31Je suis d'accord avec mes petits camarades qui se moquent.
25:33C'est que là, du coup, on a eu Edouard Philippe, merveilleux, Gérald Darmanin, merveilleux, Laurent Fabius, merveilleux.
25:39Et par ailleurs, la diplomatie, les relations internationales, c'est du pragmatisme.
25:45Qu'est-ce que vous voulez qu'on ne reçoive pas Al-Sharaï ?
25:47Il y a un moment, effectivement, il va quand même pas loin.
25:49Pas en grande pompe.
25:51La diplomatie, c'est une chose, reçoit en grande pompe quelqu'un qui a du sang français sur les mains.
25:55Et c'était mieux Banchar el-Assad, c'était mieux les tyrans d'avant.
25:59Donc si vous voulez, il y a un moment, sur les relations internationales, je pense que personne ne peut faire la morale à personne.
26:04Et si un jour vous accédez au pouvoir, vous verrez que vous rencontrerez des gens que vous n'avez pas forcément envie de rencontrer.
26:09On ne recevra pas en grande pompe l'ancien numéro 2 de l'État islamique.
26:13Et ça, c'est l'avantage que vous avez.
26:15C'est aussi un peu l'avantage de Bruno Retailleau.
26:18C'est que pour le moment, vous n'êtes pas comptable de ce que vous dites, puisque vous n'êtes pas aux manettes.
26:22Et là, effectivement, Bruno Retailleau, lui, il est aux manettes.
26:25Mais il peut dire, oh là là, sans les mains, j'y suis, j'y suis pas.
26:28Alors, Monsieur Retailleau, est-ce qu'il peut, pardonnez-moi, rester à la fois à Beauvau,
26:32cumuler Beauvau et la présidence des Républicains ?
26:34Moi, je pense que oui.
26:35Mais par contre, il y a un moment où ça va poser problème.
26:37La question, c'est quand ?
26:38Et là, je me tourne vers Julien Fautrat.
26:39Est-ce que c'est au moment des municipales ?
26:41Alors moi, je suis un tout petit peu plus prudent que vous.
26:43Pourquoi il devrait sortir ?
26:45Pourquoi il devrait sortir du gouvernement ?
26:47Écoutez, franchement, sa caisse de résonance, c'est le ministère de l'Intérieur.
26:51Aucune raison d'en partir.
26:52Sa stratégie depuis le début, c'est d'être au gouvernement.
26:55Il n'est pas homme à changer de stratégie.
26:57Et puis, pourquoi il ne deviendrait pas Premier ministre le jour où François Bayrou ne sera plus Premier ministre ?
27:04Il y a un gouvernement qui peut changer.
27:05On sait qu'avant la fin de l'année, il peut y avoir une motion de censure.
27:08Les choses peuvent vraiment changer.
27:10Je serai beaucoup plus prudent que vous sur l'idée de sortir obligatoirement d'un gouvernement à un moment ou à un autre.
27:17Ça porte la poisse.
27:18Premier ministre vient de nous suggérer Isabelle Saporta.
27:20On vous retrouve dans un tout petit instant sur RTL.
27:22Il est 19h49.
27:33Et l'avenir de Bruno Retailleau avec Charles Sapin, Franck Alizio, Isabelle Saporta et Julien Fautrat.
27:38Quelle base électorale peut-il espérer fédérer les classes moyennes rurales, les seniors, les catholiques traditionnels ?
27:45Je trouve que c'est difficile à préciser.
27:49C'est la vraie question.
27:51C'est pour ça que, sérieusement, je vous dis que c'est la même base électorale.
27:55On ne peut pas être d'accord.
27:56C'est la même base électorale.
27:57Toutes les études le prouvent.
27:58Eux-mêmes, par leur comportement et leurs échanges, le prouvent.
28:01C'est la même base électorale qu'Edouard Philippe.
28:03Donc, à partir de là, tôt ou tard, il y aura une discussion entre ces deux responsables politiques.
28:08Parce qu'ils sont sur le même espace politique.
28:11Voilà, c'est tout.
28:12Monsieur Attal est un petit peu plus, on va dire, à gauche.
28:15Même si, bon, je vais le mettre à la limite dans le même sac.
28:18Mais voilà, c'est le socle commun.
28:20C'est tout.
28:21C'est une mauvaise foi, Franck Alizio.
28:22C'est génial.
28:23C'est le socle commun.
28:24Oui, mais il fait ça tout le temps avec beaucoup de pondération.
28:28Sociologiquement, il y a une différence entre l'électeur de Bruno Retailleau et l'électorat de Franck Alizio.
28:33Et d'ailleurs, ce qui vous fait mentir, c'est tout simplement les 250% d'adhésion en plus au Parti des Républicains.
28:40Pourquoi ? Parce qu'on voit qu'il y a une espèce de conjonction de planètes.
28:43Le fait qu'on arrive constitutionnellement à la fin de la Macronie fait que, je suis désolé,
28:47le Parti des Républicains pourrait récupérer une partie des retraités qui étaient au Parti des Républicains
28:52et qui est parti en Macronie et qui pourrait revenir au Bercail.
28:55Et le fait que, potentiellement, il y ait un empêchement judiciaire de Marine Le Pen
28:58dégèle une partie névralgique de la sociologie électorale, qui sont les classes populaires.
29:04Et le pari de tout candidat de droite et Bruno Retailleau en tête, et vous le savez bien,
29:08c'est de refaire le pari buissonien.
29:10C'est-à-dire prendre des CSP+, des retraités, et d'y ajouter les classes populaires.
29:15Mais attendez, pourquoi vous décidez ça ?
29:19Vous m'avez l'air d'avoir beaucoup de certitude.
29:24Juste une remarque, j'ai 15 ans d'UMP dans les pattes, 10 ans de RN,
29:27donc je ne peux pas encore parler de mon ancienne famille politique.
29:29A chaque élection interne, il y avait des cartes faites à tire-larigot,
29:34et l'année d'après, ça retombait, parce que tout le monde avait fait des cartes pour gagner, tout simplement.
29:39Et l'année d'après, ce n'était pas renouveler ces cartes.
29:41Ce sont des cartes qui sont faites juste pour l'élection.
29:43Vous verrez, ça retombera en dessous des 100 000 l'an prochain,
29:48parce que plus personne n'aura intérêt à renouveler ces cartes qui ont été faites juste pour l'élection interne.
29:52Là où je pense que vous vous trompez, c'est qu'il n'y a plus aucun député, il n'y en a qu'une,
29:58d'un milieu urbain chez les LR.
30:01C'est-à-dire qu'hier, les LR en parlaient, on a des faiblesses chez les jeunes,
30:05et en ville, vous ne pouvez pas considérer qu'il y ait une faiblesse d'Edouard Philippe en ville.
30:10Au contraire, il y a une sociologie qui aujourd'hui vote encore LR,
30:15une sociologie très rurale, et il y a une sociologie très macroniste,
30:22ou Edouard Philippe comme vous le dites, qui est une sociologie assez urbaine.
30:25Et là, pour le coup, je pense qu'il y a une vraie différence.
30:27Sans tomber dans Fourquet, etc.
30:29Mais il y a une vraie différence que je pense que vous n'avez pas mesurée.
30:34Mais c'est 9%.
30:35Je note que vous n'avez pas voulu tomber dans Fourquet.
30:36C'est 9%.
30:37Alors que c'est remarquable.
30:38C'est 9%.
30:39De l'autre côté, il y a 30%.
30:41Qu'est-ce qui va attirer l'électorat populaire, ou même de classe moyenne, chez M. Retailleau ?
30:47Il est rassurant.
30:48Non, mais...
30:49Mais si !
30:50Je suis désolé.
30:51Mais non, mais non.
30:52Mais en économie, on va se retrouver avec le programme de M. Fillon,
30:56qui est un programme dur, libéral, qui ne parle pas, qui n'a pas de fibre sociale,
31:01qui ne parle pas à un électorat populaire qui souffre,
31:04qui essaie de trouver un programme économique certes sérieux,
31:08qui baisse la pression fiscale, qui fasse des économies,
31:10mais qui est quand même une fibre sociale.
31:12On ne la retrouve pas.
31:13M. Retailleau, c'était le premier soutien de M. Fillon.
31:15M. Fillon, c'était celui qui avait donné le programme le plus libéral en 2017.
31:20C'est quelque chose d'assez curieux.
31:21Maintenant, c'est Michel Rocard.
31:22Non, mais c'est...
31:23À l'origine de la chute de M. Fillon.
31:24Est-ce qu'il y a une France libérale et conservatrice ?
31:25Plus que les affaires.
31:26Est-ce qu'il y a une France libérale et conservatrice ?
31:27C'est la question qu'on pose.
31:29Pour le coup, vous avez peut-être raison.
31:31Un électorat libère les conservateurs ? Je ne pense pas.
31:33Exactement.
31:35Le conservatisme, ce n'est pas français.
31:37Ce qui me fascine dans les propos de Franck Alizio,
31:41c'est que vous parlez comme certains observateurs,
31:43c'est très curieux,
31:44c'est-à-dire qu'ils voient systématiquement comme un handicap absolu
31:48le fait, à tout destin présidentiel,
31:50le fait de ne pas être de gauche.
31:51Je suis désolé,
31:52mais la ligne libérale-conservatrice de Bruno Retailleau
31:55entre en résonance avec certaines thématiques,
31:59des choses dans l'opinion,
32:01un besoin de sécurité,
32:03une incertitude, une crainte profonde d'identité culturelle
32:09et en même temps, de façon concomitante,
32:12un besoin radical de liberté.
32:14Qu'est-ce qu'il s'appelle le riot ?
32:15Le libéral-conservatisme.
32:17Je ne trouve pas ça épourrifant.
32:19Vous voulez que ça puisse toucher des gens qui soient à la fois des retraités,
32:21des actifs, des CSP+,
32:23et des classes populaires.
32:24Mais ces trois valeurs, on peut les reprendre au compte du Rassemblement national.
32:26Oui, mais c'est justement pour ça que je n'en pense pas.
32:28C'est pour ça que les électeurs écartaient pas 60 ans.
32:31Je ne crois pas.
32:32Non, 60 ans à chaque fois.
32:34Non, mais vous avez un programme étatiste.
32:36Essayez avec la retraite de 67 ans.
32:38Essayez une élection avec la retraite de 67 ans
32:40puisque manifestement, on n'a jamais été pour la retraite à 60 ans.
32:43On est pour la retraite à 60 ans pour les gens qui ont commencé à travailler avant 18 ans.
32:46Vous parlez d'une dimension sociale.
32:48Vous parlez d'une dimension sociale.
32:50Oui, il y a une fibre sociale.
32:52C'est le propre du golo-bonapartisme.
32:54Et le golo-partapartisme, c'est nous.
32:55Aujourd'hui, ce courant politique, c'est nous.
32:57Le golisme et le bonapartisme, c'est la fibre sociale.
32:59Là où je vous donne un point à Franck Alizio,
33:01c'est d'ailleurs pour ça qu'il n'a pas parlé d'économie jusque-là,
33:03Bruno Rotailleau, c'est qu'effectivement,
33:05l'élément fédérateur de l'électorat de droite,
33:08c'est la sécurité, l'immigration.
33:10Donc ça, c'est sûr.
33:11Il ne parle pas d'économie,
33:12parce que l'économie, effectivement,
33:13il y a toute une droite libérale plutôt patronale
33:15et une droite souverainiste à laquelle vous parlez davantage.
33:18Il n'empêche que vous avez vu avec l'élection de Trump
33:20qui a réussi finalement à tenir les deux discours en même temps.
33:23D'ailleurs, on n'a toujours pas compris ce que c'était sa politique économique.
33:25C'est un truc un peu bizarre.
33:27Mais en tout cas, il a réussi à avoir à la fois les Peter Thiel,
33:30les Sam Altman, etc.,
33:32tous les très grands patrons américains
33:34et les MAGA qui sont souverainistes, populaires.
33:37Vous avez vu Trump, vous avez vu Rotailleau.
33:39Trump, ce n'est pas nous d'ailleurs,
33:40et ce n'est pas Rotailleau non plus.
33:42C'est très américain, Trump.
33:43Vous imaginez Bruno Rotailleau dans le rôle de Donald Trump ?
33:46Les outrances !
33:47Non, je ne l'ai pas encore envisagé.
33:50Merci à vous tous.
33:52Je vous précise que demain dans la matinée,
33:55c'est Fabien Roussel, le premier secrétaire du Parti communiste
33:58et maire de Saint-Amand-les-Eaux qui sera l'invité
34:00à 7h40 de notre rédaction.
34:02Et dans un instant, vous retrouvez Faustine Bolla
34:04pour son émission Héros.
34:05Bonsoir Faustine, qui est votre invitée ?
34:07Bonsoir Yves.
34:08On va changer totalement d'univers maintenant
34:10puisque notre héroïne ce soir parle avec courage.
34:13Elle était enceinte lorsqu'elle a appris l'infidélité
34:16de l'homme dont elle partageait la vie.
34:18Évidemment, un ascenseur émotionnel jusqu'au bout de sa grossesse.
34:22Vous allez comprendre.
34:23Restez avec nous pour écouter une histoire très forte.
34:25A tout de suite.
34:26Merci Faustine.
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