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  • 04/06/2025
Écoutez "On refait le monde" avec Frédéric Dabi, directeur général de l'institut de sondage Ifop, Stéphane Vernay, rédacteur en chef délégué à "Ouest-France", Isabelle Saporta, éditorialiste à RTL, et Michel Fournier, maire des Voivres (Vosges), président de l'Association des maires ruraux de France.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 04 juin 2025.

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Transcription
00:00Yves Galvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:04Dès 19h16, et si les ruraux et les banlieusards étaient les grands perdants des années Macron ?
00:09En tout cas, c'est le ressentit d'une grande partie d'entre eux.
00:12Selon les chiffres d'un sondage passionnant IFOP publié aujourd'hui,
00:1584% des Français pensent que l'État ne traite pas équitablement tous les territoires.
00:2063% jugent que cette France à deux vitesses est plus visible aujourd'hui qu'en 2017.
00:25Et au cœur de leurs préoccupations, l'érosion des services publics.
00:28Et plus globalement, un sentiment de stigmatisation et d'abandon de la part de l'État.
00:33Alors est-ce un simple ressenti ou une réalité mesurable ?
00:36Cette France à deux vitesses, est-ce l'échec d'Emmanuel Macron,
00:40malgré les ambitions initiales d'un président hors système ?
00:43Emmanuel Macron restera-t-il dans l'histoire comme le président jupitérien des villes ?
00:47La ruralité et les banlieues sont-ils les deux grands oubliés du chef de l'État ?
00:51Nous allons en débattre avec Frédéric Dhabi, qui est directeur général de l'Institut de sondage IFOP.
00:55Bienvenue Frédéric Dhabi.
00:56Oui, bonsoir.
00:56Stéphane Vernet, rédacteur en chef délégué chez nos confrères de Ouest-France.
01:01Soyez le bienvenu Stéphane Vernet.
01:02Bonsoir.
01:03Michel Fournier, qui est maire de Voivre, président de l'association des maires ruraux de France, à distance.
01:08Bonsoir M. Fournier.
01:10Oui, bonsoir.
01:11Et Isabelle Saporta, ma consoeur éditorialiste à RTL.
01:14Soyez la bienvenue, chasse.
01:15Bonsoir.
01:15On refait le monde dans RTL Soir.
01:19Je commence avec Frédéric Dhabi.
01:21C'est vous qui nous avez amené vers cette grande enquête pour l'IFOP.
01:25Vous avez sondé les habitants des communes rurales et des banlieues concernant l'action de l'État depuis 2017.
01:30Quelle est la formule qui la résume le mieux ?
01:32Une France à deux vitesses ?
01:33Oui, on peut dire ça.
01:35On peut dire qu'il y a une sorte de compétition entre les territoires avec une mutation de l'opinion publique.
01:41Il y a une dizaine d'années, quand on demandait c'est quoi la France abandonnée, c'est quoi la France délaissée,
01:47les Français disaient massivement les banlieues populaires.
01:49Et depuis, il y a eu le tournant des émeutes, bien sûr, de 2006.
01:54Il y a eu ce qui s'est passé en 2023.
01:56Et aujourd'hui, les Français nous disent la France qui peut être délaissée, qui peut être abandonnée, c'est la France rurale.
02:01Ce qui n'est pas tout à fait vrai quand on interroge les ruraux.
02:05Vous avez parfaitement résumé l'enquête IFOP pour Confinews, mais il y a un élément qui me paraît fondamental,
02:11c'est que le sentiment d'être bien dans son territoire, le sentiment de ressentir une qualité de vie,
02:16ce n'est pas seulement le cadre de vie et des petits oiseaux, c'est la présence ou pas des services publics.
02:21La présence ou pas de l'État.
02:23Et c'est vrai qu'il y a des ruralités, parce qu'il y a des endroits dans les zones rurales où on est satisfait même de l'accès aux soins.
02:29Alors qu'il y a tout un mythe qui dit, dans les métropoles, tout va très bien pour l'accès aux soins, dans la ruralité, tout va mal.
02:34Ça ne résiste pas aux faits, pas seulement des enquêtes, ce qui ne sont pas la réalité, mais une persuasion durelle, mais des faits même objectifs.
02:40Quel est le résultat de votre enquête qui vous a le plus surpris, vous, à titre ?
02:43Vous sondez la France à longueur d'année, les Français vous parlent,
02:47est-ce qu'il y a vraiment quelque chose qui vous a paru particulièrement saillant ?
02:51Eh bien, je dirais, dans ce monde où on dit que tout va mal en France, que les services publics, ça marche,
02:57qu'il n'y a pas de différence fondamentale de satisfaction à l'égard de l'accès aux services publics entre ruraux et habitants des banlieues,
03:04sur l'école, sur le développement économique.
03:07Par contre, sur l'accès aux soins, il y a une différence, même si elle s'est beaucoup atténuée,
03:11mais c'est surtout sur la mobilité et le transport.
03:14Je le répète encore, on était tout à l'heure à l'association des maires de l'île de France,
03:18que 70% des Français ont besoin de leur voiture tous les jours.
03:22Et le sentiment d'être délaissé, c'est aussi cette relégation par rapport à la mobilité et également la sécurité.
03:28Là, c'est peut-être l'événement le plus fort où on a une France, quel que soit le territoire, qui se sent en insécurité.
03:35Et avant de donner la parole à nos autres invités, quand même, Frédéric Dhabi,
03:38« Tout cela, c'est la faute d'Emmanuel Macron pour beaucoup de Français ? »
03:42Vous savez, ça fait maintenant 8 ans qu'il a été élu, il a un passé d'aucun dirait, un passif.
03:51C'est vrai qu'il y a une critique très forte depuis le début du quinquennat.
03:54J'ai même envie de dire, depuis son entrée en politique, depuis août 2014,
03:58ça ne l'a pas empêché d'être élu en 2017, d'être réélu avec un meilleur score en 2022,
04:02c'est le président qui ne connaît pas le pays.
04:06Il y a une triple critique dans les enquêtes qualitatives,
04:08qui est, il ne nous connaît pas, il ne nous écoute pas, il ne nous comprend pas.
04:12Et le baromètre qu'on fait avec nos amis de West France sur l'image d'Emmanuel Macron,
04:16il y a des traits d'images qui sont plutôt bons, sur l'incarnation de la fonction présidentielle,
04:20sur l'action à l'étranger, mais là où il est systématiquement, je passe sous contrôle de Stéphane Vernet,
04:24en retrait, c'est connaît les préoccupations et comprend les préoccupations des Français.
04:29C'est, si je puis dire, ça croit depuis quasiment son entrée en politique.
04:32Quand même, là, il y a un extraordinaire paradoxe, Stéphane Vernet,
04:35puisque quand même, il a été réélu, ce président.
04:36Oui, et puis, la vérité, c'est qu'il y a quand même beaucoup de choses qui ont été faites,
04:41et beaucoup de choses qui ont été faites en direction des territoires,
04:43notamment des territoires ruraux,
04:45mais le juge de paix, c'est le sondage, c'est l'étude IFOP qu'on vient d'évoquer.
04:49Il y a beaucoup de choses qui ont été faites au cours des huit dernières années,
04:52pendant les deux quinquennats d'Emmanuel Macron,
04:55mais la réalité, c'est que ça n'est pas perçu comme tel.
04:58C'est-à-dire que ce que nous montrent les chiffres, c'est qu'il y a ce sentiment d'abandon,
05:02il est réel.
05:03Vous savez, c'est la météo réelle et la météo perçue,
05:05la température réelle et la température perçue.
05:07Ce qui compte, en réalité, c'est la perception.
05:09La perception nous dit qu'en fait, les gens ne perçoivent pas l'action qui a été faite.
05:13Pourtant, notamment à destination des territoires ruraux,
05:16il y a quand même eu beaucoup de choses.
05:17Il y a eu toutes les opérations cœur de ville,
05:19par exemple pour la relance des commerces,
05:21la restauration des centres-villes, qui est plutôt une réussite.
05:24Il y a eu des mobilisations de fonds, de moyens.
05:26Vous avez l'ouverture des maisons de France Service.
05:29On n'en parle pas, mais...
05:30C'est pas rien.
05:31Depuis 2019, 37 millions de dossiers traités.
05:332 millions de maisons.
05:34On va y revenir, c'est premier.
05:36Les zones blanches, par exemple, c'était une vraie problématique il y a quelques années.
05:40Il y a eu une action, c'était Julien Denormandie à l'époque,
05:44qui avait trouvé un moyen de dealer avec les opérateurs de téléphonie mobile
05:48pour résoudre la problématique de ce qu'on appelle les zones blanches.
05:52Vous n'avez pas de connexion.
05:53Mais c'est vrai qu'il y a plein de choses qui sont faites,
05:57mais qui ne sont pas forcément perçues.
05:59Parce que vous avez la présence ou l'absence des services publics
06:05qui est ressentie de manière très forte,
06:07mais elle va au-delà des services publics réels.
06:11Expliquez-nous, c'est intéressant ça.
06:13Il y a un certain nombre de commerces ou d'activités ou de services dans les communes
06:20qui sont fondamentaux.
06:22Et quand ils ferment, c'est le début de la fin.
06:24Vous avez les bureaux de poste.
06:26Et donc là, la présence de la poste en milieu rural...
06:29Il y a un affect énorme et en plus de l'utilité.
06:31La poste, la pharmacie...
06:33Une pharmacie qui ferme, c'est catastrophique, c'est dramatique.
06:36Vous avez les cafés.
06:37Quand vous n'avez plus de café ou plus d'épicerie dans un village,
06:42tout ça participe au...
06:43La vie bascule.
06:44Et les agences bancaires.
06:45Il faut savoir, il y a une étude qui est sortie hier
06:47qui montre qu'il y a 3 300 agences...
06:51Non, 3 300...
06:523 300 agences bancaires qui ont fermé dans notre pays
06:55au cours des cinq dernières années.
06:57On a mis des dabs, non ?
06:59Non, les tirettes sont fermées les unes après les autres
07:04parce que ça n'intéresse pas les banques
07:05de mettre de l'argent dans des endroits
07:08où il n'y a pas tellement de roulements, etc.
07:10Donc vous savez, moi je sais que dans mon bled en Bretagne,
07:12dans mon petit village en Bretagne,
07:13ça a été le drame de la tirette en fait.
07:17Et c'est vrai que quand vous regardez les chiffres,
07:18il y a une diminution massive des distributeurs.
07:20Et les gens nous disent dans les enquêtes qualitatives,
07:23je vais aller retirer 50 euros,
07:25mais comme je suis très loin de la distributeur automatique de bière,
07:27en fait j'ai retiré 45 euros.
07:29Parce que 50, moins le coût de l'énergie...
07:32De l'essence.
07:32De l'essence, pour aller de chez moi au distributeur.
07:34C'est tout ce que dit Stéphane et ce que dit Isabelle
07:37sur le sentiment d'être abandonné, relégué,
07:39parce que l'État n'est plus là
07:40et ça augure d'une projection négative sur nos territoires.
07:43Sachant que tout ne relève pas de l'État en fait.
07:44Par exemple, un café qui ferme,
07:46quand il n'y a plus de café ou il n'y a plus de pharmacie,
07:47c'est pas l'État, c'est pas un service public.
07:49Mais c'est cet ensemble qui fait que vous dites
07:51« il n'y a plus rien, je suis tout seul,
07:53on m'oublie, je suis abandonné ».
07:55Ce sentiment de relégation,
07:57il est lié à tout ça en fait,
07:59à la conjugaison de tout ça.
08:00Michel Fournier, je rappelle que vous êtes président des maires ruraux.
08:03Pourquoi ce sentiment si puissant d'abandon ?
08:05Est-ce que vous le percevez ?
08:07Oui, bien sûr,
08:09mais je partage beaucoup de ce qui a été dit.
08:11Parce que c'est une lente érosion en fait.
08:14On parle de l'ère Macron,
08:16mais les choses ont démarré avant.
08:18Sous l'ère Sarkozy,
08:19on a fait quand même une réforme
08:21qui a déshabillé les préfectures, etc.
08:25Donc, tout cela arrive à un moment donné
08:28où finalement, on est au bout du bout.
08:31Et aujourd'hui, ce sondage révèle
08:33que la sensation est identique
08:36entre les territoires ruraux et par exemple les banlieues.
08:39Puisqu'on était en journée aujourd'hui
08:41de rassemblement entre l'association des villes et banlieues
08:45et l'association des maires ruraux de France que je préside.
08:47Mais pardonnez-moi, c'est un sentiment d'abandon
08:50ou c'est une réalité objective selon vous ?
08:53Président des maires ruraux,
08:54je le rappelle à nos auditeurs.
08:56Oui, c'est un peu les deux.
08:58La faute à Macron, si on veut dire cela comme ça,
09:02la faute à Macron, c'est qu'il n'a jamais été élu local.
09:05Et c'est ça le problème.
09:07Bien sûr.
09:07Et cette problématique, il ne l'a jamais mesurée
09:09dans le fait que, tout simplement,
09:13quand vous êtes un élu local,
09:15vous êtes obligé, obligé de répondre aux besoins
09:20ou aux envies premières de chaque administré.
09:23Alors, il y a eu quand même, on ne faut pas l'oublier,
09:26il y a eu les gilets jaunes.
09:28Et de ces gilets jaunes, il y a eu le grand débat.
09:30Et on aurait pu penser que le grand débat
09:32et les cahiers d'oléances que nous avons mis en place
09:34au niveau des maires ruraux de France,
09:36eh bien que ces cahiers d'oléances
09:37auraient pu apporter des éléments
09:39pour faire comprendre au président
09:41et aux directives qu'il peut donner
09:43qu'il y avait un réel sentiment
09:46qui existait déjà.
09:48Les cahiers d'oléances et le mouvement des gilets jaunes,
09:51ça date un peu, quoi.
09:52Et il n'y a pas eu ces réactions-là.
09:54C'est pourtant, il y a quand même des choses qui existent.
09:56Et ça a été souligné, les France Services,
09:59l'action Cœur de Ville,
10:00on oublie Petite Ville de Demain,
10:02on oublie Village d'Avenir.
10:03Donc, il y a quand même des moyens
10:05qui ont été mis par le biais
10:06de l'Agence Nationale de Cohésion des Territoires
10:09qui est un outil intéressant
10:10pour faire du développement.
10:12Alors, je me permets de vous interrompre.
10:13On va reparler cohésion
10:14et évidemment de ce sentiment
10:15des ruraux et des banlieusards
10:17qui se perçoivent comme grands perdants
10:20des années Macron.
10:20Dans quelques instants,
10:21on marque une pause
10:22et on reprend notre débat.
10:23Après Donald Trump,
10:42le président russe,
10:43Vladimir Poutine a discuté
10:45avec le pape Léon XIV
10:46de la guerre en Ukraine.
10:47Il dit vouloir atteindre la paix
10:49par des moyens diplomatiques
10:51mais accuse Kiev de chercher l'escalade.
10:53Le président américain
10:54lui assure qu'il n'y aura pas
10:56de paix immédiate en Ukraine
10:57après avoir parlé une heure et quart
10:59avec le maître du Kremlin.
11:00L'État, condamné pour faute lourde
11:02dans l'affaire Nathalie Debailly,
11:04cette femme de 47 ans
11:05tuée par son ex-compagnon en 2019,
11:08elle avait déposé une plainte
11:09et trois mains courantes.
11:10Ce soir, la justice reconnaît
11:11un dysfonctionnement
11:12au sein des services de l'État.
11:14Et puis, il est soupçonné
11:15d'avoir commandité
11:16plusieurs enlèvements
11:16et tentatives d'enlèvements
11:18dans le milieu des cryptomonnaies.
11:20Un franco-marocain
11:21a été arrêté au Maroc
11:23soupçonné notamment
11:24dans l'affaire du kidnapping
11:25de David Ballon,
11:26le cofondateur de Ledger,
11:27séquestré avec sa compagne
11:29au début de l'année.
11:30Dans une demi-heure,
11:31on retrouve Faustine Bollard
11:32pour une soirée très spéciale
11:33sur RTL.
11:33Une soirée autour d'une thématique
11:35au cœur de la vie des Français,
11:36l'amour et le couple.
11:38Pendant deux heures en direct,
11:39Faustine reçoit des invités
11:41au parcours amoureux,
11:42extraordinaire, hors normes,
11:44inattendu,
11:45une émission interactive
11:46puisque les auditeurs
11:47peuvent réagir en direct
11:48au 30 de 10.
11:49Rendez-vous à 20h dans Héros
11:51en direct avec Faustine Bollard.
11:53Et on vous retrouvera
11:53au même horaire
11:54pour d'autres informations.
11:55A tout à l'heure.
11:55A tout à l'heure.
11:56Yves Calvi jusqu'à 20h.
12:00On refait le monde sur RTL.
12:02J'espère évoquer à ce stade
12:04une mesure qui, je le sais,
12:05a donné lieu à beaucoup de débats
12:07qui est l'exonération
12:08de la taxe d'habitation
12:09pour 80% des ménages.
12:11Alors, non, moi je viens
12:14et je vous respecte.
12:15Je vous demande simplement
12:15la même chose.
12:17Voilà, vous venez d'entendre
12:18le président de la République
12:19et nous sommes ce soir
12:20avec Frédéric Dhabi
12:21qui est directeur général
12:22de l'Institut de Sondage IFOP.
12:23Stéphane Vernet,
12:24notre confrère rédacteur
12:25en chef délégué à Ouest de France.
12:27Michel Fournier,
12:28maire de Voivre,
12:29président de l'Association
12:30des maires de route France
12:30et Isabelle Saporta,
12:32éditorialiste à RTL.
12:33Il a raté quand même
12:34le président de la République.
12:35Est-ce qu'il a raté un lien ?
12:36Est-ce qu'il est perçu,
12:37d'après vous,
12:38comme peut-être trop parisien ?
12:39Enfin, je ne veux pas
12:39être caricatural.
12:40Avec une partie du pays
12:42qui l'a quand même,
12:42je le rappelle, réélu.
12:44Alors, je suis entièrement
12:45d'accord avec vous.
12:46Permettez-moi une toute
12:47petite digression,
12:48un tout petit déjoumage
12:49sur le fait
12:50qu'Emmanuel Macron
12:51a le dos large
12:52mais que malgré tout,
12:53à l'international,
12:54c'est la même situation.
12:55Quand vous regardez
12:55les élections en Roumanie,
12:56quand vous regardez
12:57les élections en Pologne,
12:58quand vous regardez
12:58ce qui s'est passé
12:59aux Etats-Unis,
13:00au fond,
13:00il y a toujours
13:01la même partition,
13:02c'est-à-dire quelque part
13:02les grandes métropoles
13:03qui sont peuplées
13:04de CSP++,
13:06qui vont très bien,
13:07qui gagnent bien leur vie,
13:08qui veulent, au fond,
13:10vivre avec des trottinettes,
13:11des services publics
13:12qui vont bien,
13:12des métros qui vont bien,
13:14qui veulent mettre
13:14des ZFE,
13:15cet acronyme horrible
13:16de zone à faible émission
13:18qui était, au fond,
13:19respirer bien
13:20et qui, au fond,
13:22sont perçus.
13:22C'est ce que dit,
13:23d'ailleurs, très bien
13:23Emmanuel Todd.
13:24Il dit, en fait,
13:24ces surdiplômés,
13:25aujourd'hui,
13:26font sécession
13:27avec le pays réel.
13:28Et donc, si vous voulez,
13:29la ZFE, par exemple,
13:30c'était perçu.
13:31Au fond,
13:32ils auraient très bien pu venir
13:33avec des vieilles voitures,
13:34etc.
13:34Il y avait 50 000 dérogations.
13:36C'était vu comme
13:36une volonté de ne plus voir
13:38les gens qui habitaient
13:39ou en banlieue
13:40ou en province.
13:41Et donc,
13:41c'est toujours vu comme ça.
13:42A l'international,
13:43c'est pareil.
13:44Quand vous regardez
13:44les élections,
13:47je vous dis,
13:47en Roumanie,
13:48en Pologne,
13:49aux Etats-Unis,
13:49c'est exactement
13:50la même partition
13:50avec, quelque part,
13:51le pays réel
13:52qui vote plutôt populiste
13:54et les grandes villes
13:55qui sont ou démocrates
13:56ou centristes
13:57ou plutôt européennes,
13:59etc.
13:59Donc, Macron,
14:01il a le dos large
14:01parce qu'au fond,
14:02c'est partout la même histoire.
14:03Donc, la question
14:03qu'on doit se poser,
14:04c'est pourquoi
14:05les CSP+,
14:06hyperdiplômés,
14:06etc.,
14:07au fond,
14:07se sentent bien
14:08entre CSP+,
14:09hyperdiplômés
14:10et se sentent plus de lien
14:11avec un mec de New York,
14:13de Varsovie,
14:14de Budapest
14:15qu'avec quelqu'un
14:16qui habiterait à Lland.
14:17Et ça, je pense qu'on a aussi,
14:18on peut tous s'interroger.
14:19Il n'y a pas qu'Emmanuel Macron.
14:20Après,
14:20ce que j'ai trouvé
14:21très intéressant
14:22dans cette étude,
14:23c'est qu'au fond,
14:24était lié
14:26le futur des banlieues
14:29et celui de la France rurale,
14:31de la France de la diagonale du vide.
14:32Et je trouve ça très intéressant
14:33parce que généralement,
14:34politiquement,
14:34on les oppose.
14:35C'est-à-dire qu'on dit
14:36ce qu'on donne aux banlieues,
14:37c'est ce qu'on enlève
14:38à la France qui souffre vraiment
14:39et la France de la diagonale du vide.
14:42Et là, en fait,
14:43pour une fois,
14:43les deux sœurs ennemies
14:44étaient considérées
14:45de la même manière.
14:46Et là, moi,
14:47je vais vous dire
14:47ce que je trouve
14:47qu'il a raté le plus,
14:48Emmanuel Macron,
14:49c'est le rapport Borloo.
14:51Ça, c'était 2018.
14:52Rappelez-vous,
14:52Borloo, il avait réussi
14:53à réunir autour de la table
14:54tous les maires de banlieue.
14:56Et il avait réussi
14:56à faire un vrai travail
14:57et il lui avait dit,
14:58vous savez,
14:59c'est en fond...
15:00Il avait disqualifié ce rapport
15:02en disant
15:02c'est un rapport
15:03de mal blanc à mal blanc.
15:05Il en est hors de question.
15:06On ne veut plus
15:07entendre parler de ça.
15:08Et c'était un moment
15:09où on aurait pu jouer ce lien.
15:11Rappelez-vous aussi
15:11le rapport très intéressant
15:13qu'avait fait
15:13Hakim El-Karoui
15:14de l'Institut Montaigne
15:15sur la jeunesse
15:17de Seine-Saint-Denis
15:18qui, au fond,
15:19contribue énormément
15:20aux retraites
15:21et retraitées du Var
15:22qui votent plutôt
15:22au Rassemblement National.
15:23Ce qui était plutôt rigolo.
15:25Et pourquoi la Seine-Saint-Denis ?
15:26Parce que c'est un pays...
15:27C'est un pays.
15:28Bravo, Isabelle.
15:29C'est un département...
15:30Un département.
15:31Le 93.
15:33Ça n'a pas encore
15:33fait ces sessions.
15:34C'est un département
15:35à la fois très jeune
15:37où il y a tous les sièges sociaux
15:39et donc qui contribuent énormément.
15:40Donc, si vous voulez,
15:41tout ça, c'est intéressant
15:42parce qu'en fait,
15:43ce qui vaudrait le coup,
15:43maintenant, il lui reste deux ans,
15:44Emmanuel Macron,
15:45je pense qu'il ne pourra pas le faire
15:46et que ce sera
15:46le jeu du prochain président,
15:48ce serait, au fond,
15:49de recoudre ce lien.
15:50De recoudre le lien
15:50entre les banlieues
15:52qui sont jeunes,
15:52dynamiques,
15:53qui ne vont pas bien non plus
15:54et cette France rurale
15:55qui est vieillissante,
15:57qui s'est appauvrée
15:58et effectivement,
15:59qui a peur.
16:00Qui a peur.
16:00Qui a la trouille
16:01plus que n'importe qui ailleurs.
16:02Et ça, ça, ça vaudrait le coup en fait.
16:04Ce serait un beau combat, je trouve.
16:06Stéphane Vernet,
16:07je rappelle que vous êtes
16:07rédacteur en chef
16:08à Ouest France.
16:1085% des Français
16:11pensent que l'offre médicale
16:13varie grandement
16:14selon qu'on vit en ville
16:15ou à la campagne.
16:16C'est ça le symbole, finalement,
16:17de cette France à deux vitesses
16:18dont on parle ?
16:19Oui, alors,
16:20ce n'est pas vrai
16:21parce qu'en fait,
16:21l'ensemble de la France
16:22est un désert médical.
16:24En réalité,
16:24à part quelques zones
16:25peut-être du côté d'Antibes
16:27ou le 16e
16:29ou le 7e arrondissement de Paris
16:31et encore,
16:32l'ensemble du pays
16:33est un désert médical aujourd'hui.
16:34Mais c'est vrai que dans les campagnes,
16:35si vous voulez,
16:36c'est ressenti de manière...
16:37Ça fait partie
16:38des grands irritants du moment
16:40et les gens ne comprennent pas
16:41pourquoi des problématiques
16:42qui sont très anciennes,
16:44qui ont plusieurs dizaines d'années,
16:46en fait,
16:46il y a eu toutes sortes
16:47de trains de mesures
16:48autour de ces sujets-là
16:49et ne sont toujours pas réglés.
16:51Ce que je trouve intéressant...
16:53Je parlais des zones blanches
16:56tout à l'heure
16:56parce qu'à un moment,
16:58tout le monde s'est cristallisé là-dessus.
16:59Ça, ça a été réglé,
17:00mais on oublie que ça a été réglé.
17:01Et ce sur quoi
17:02tout le monde se cristallise aujourd'hui,
17:04dans les campagnes,
17:04il n'y a pas que...
17:05Oui, c'est ce qui ne marche pas.
17:06Et ça,
17:07ça, effectivement,
17:08l'accès aux soins est énorme.
17:10Et je voudrais juste dire
17:11ce que je trouve intéressant
17:13par rapport à Emmanuel Macron
17:14et à la politique qu'il mène.
17:15C'est-à-dire qu'en fait,
17:16on a l'impression
17:17qu'il n'est pas calibré pour,
17:19il est très bien pour l'international,
17:20mais il ne nous connaît pas,
17:21il ne sait pas faire
17:23avec les territoires, etc.
17:24Peut-être qu'on lui fait aussi
17:25un petit procès
17:25en bourgeoisie parisienne.
17:27Et à mon avis,
17:27c'est un faux procès.
17:28Il y a eu plein de choses.
17:29Il y avait raison.
17:30Il y avait une volonté.
17:31Il y a eu une volonté.
17:32Il y a plein de choses
17:32qui ont été faites.
17:33Ce qui est intéressant,
17:34c'est, souvenez-vous,
17:35avant les Gilets jaunes,
17:36Emmanuel Macron,
17:37il était parti pour une tournée.
17:39C'était une tournée mémorielle.
17:40L'itinérance mémorielle.
17:42Il allait dans le Grand Est.
17:43Il était encore dans son itinérance
17:45quand il y avait les Gilets jaunes
17:46aux portes de...
17:46C'était, voilà,
17:47le centenaire
17:48de la fin de la Première Guerre mondiale.
17:50Et là, il arrive sur le terrain.
17:51Il va dans des villages,
17:52etc., dans le Grand Est.
17:53Et il passe son temps
17:54à se faire engueuler.
17:55Il en prend plein la gueule.
17:56Et il ne comprend pas.
17:58Et il revient en disant
17:59qu'est-ce qui se passe ?
18:01J'ai fait plein de choses.
18:02Il y a plein de mesures
18:04qui ont été mises en place
18:05à destination de ces populations,
18:08etc.,
18:09pour lutter contre l'assignation
18:11à résidence,
18:12pour régler la fracture.
18:14Voilà.
18:14Et ça ne marche pas.
18:15Parce que les gens me disent
18:16que ça ne marche pas.
18:16Et ils voyaient bien
18:17qu'il y avait quelque chose
18:18qui clochait.
18:18et il a tout un discours
18:21en disant
18:21qu'il demande au préfet
18:22de reprendre la main,
18:23etc.,
18:24de réinvestir les territoires.
18:26Et il y a tout ce discours
18:27qui est développé
18:28à ce moment-là
18:28sur la problématique
18:30de l'efficacité
18:31et ce qu'ils appelaient
18:32à ce moment-là
18:32l'élément de langage de l'époque,
18:33c'était le dernier kilomètre.
18:35C'est-à-dire qu'on fait tout bien,
18:37mais ça ne parvient pas,
18:38ça ne va pas jusqu'au terrain,
18:39ça ne va pas jusqu'aux gens.
18:40Et donc, il faut travailler
18:41la notion du dernier kilomètre.
18:42Et aujourd'hui,
18:44ils sont dans la même problématique
18:46avec autre chose.
18:47Il y a tout un discours
18:49autour du fait
18:49qu'il y a trop d'agences
18:50gouvernementales
18:52ou d'agences d'État
18:52dans ce pays
18:53qui font plein de choses
18:54avec de l'argent public
18:55mais qui, en fait,
18:56ne sont pas perçues
18:57par les Françaises
18:58et les Français
18:58comme des émanations
19:00de l'État
19:01et comme de l'action
19:03qui est liée à l'État
19:04et de l'argent public.
19:06Et ils veulent aujourd'hui
19:06supprimer ces agences
19:07pour remettre, en fait,
19:09toute l'action
19:11au bénéfice du gouvernement
19:15et de l'État.
19:17Alors, merci de cette analyse,
19:19Stéphane Vernet.
19:19Pardonnez-moi, je vous interromps.
19:20Il faut qu'on marque une pause.
19:21On écoute un peu de pub,
19:22enfin, si vous le voulez.
19:23Nous, ça nous arrangerait,
19:24si vous le voulez bien.
19:25Et on se retrouve
19:26pour des maths dans un os.
19:28Yves Calvi,
19:29on refait le monde
19:30sur RTL.
19:31RTL Soir,
19:35on refait le monde
19:36avec Yves Calvi.
19:37Alors, Frédéric Dhabi,
19:38je rappelle que vous êtes
19:38directeur général
19:39de l'Institut de sondage IFOP
19:40et je vous ai remarqué,
19:42alors, c'est très intéressant
19:43parce que c'est
19:44comment on interprète un chiffre.
19:45Je trouve ça formidable
19:46et c'est intéressant
19:47de le faire avec vous.
19:4862% des habitants
19:49des zones rurales
19:50estiment que l'accès aux soins
19:51n'est pas à la hauteur.
19:52Bien entendu,
19:52nous interrogerons
19:53Michel Fournier là-dessus
19:54dans quelques instants.
19:55Bon, et je vous dis,
19:56mais c'est énorme
19:56et vous me dites,
19:57mais non !
19:58Alors là,
19:58je vous laisse argumenter.
19:59Je vais argumenter.
20:00On a interrogé
20:01presque 800 euros.
20:02Donc, il n'y a pas
20:03une ruralité.
20:04Il y a des ruralités
20:05qui sont près
20:05des grandes agglomérations.
20:07Dans les bourgs ruraux,
20:09on a une majorité
20:10très courte,
20:1151% des gens
20:12qui trouvent
20:12l'accès aux soins
20:13satisfaisant.
20:15En revanche,
20:15et c'est votre chiffre,
20:16des habitants
20:17de communes rurales
20:18à habitats très dispersés,
20:20des petits hameaux,
20:21des lieux dits,
20:21on a effectivement
20:2262% qui disent
20:24la situation
20:25n'est pas bonne.
20:26Ça montre,
20:26et c'est le baromètre
20:27qu'on fait tous les deux ans
20:28avec l'Association
20:29des Familles Rurales,
20:30qu'il n'y a pas
20:30une ruralité
20:31sur l'accès aux soins,
20:32mais il y a des ruralités.
20:34Il y a des ruralités
20:34près des grandes villes
20:36où ça se passe bien.
20:37Il y a beaucoup
20:37d'initiatives locales.
20:38Tout à l'heure,
20:39pendant la publicité,
20:39je parlais d'une enquête
20:40IFOP faite il y a deux ans
20:41en Lausère.
20:43On s'attend à la catastrophe.
20:45La Lausère,
20:45un département assez enclavé.
20:47Et les résultats
20:48étaient plutôt satisfaisants
20:49sur l'accès aux soins
20:50hospitaliers.
20:51Il n'y a pas
20:51que la médecine de ville
20:52et l'accès aux soins
20:53sur les généralistes.
20:54Et dans l'enquête
20:55IFOP pour Confinews,
20:56là où il y a une fracture
20:57que je trouve assez intéressante
20:58au-delà de l'accès aux soins
20:59et des mobilités,
21:01c'est sur la sécurité
21:01des personnes et des biens
21:02où les habitants
21:04des banlieues
21:04et les habitants
21:05des communautés rurales
21:06disent
21:06on n'a plus les avantages
21:10de la grande ville
21:11mais on a en plus
21:12les inconvénients.
21:13Et là,
21:13c'est vraiment le sujet
21:14qui monte le plus
21:15et on le voit
21:16à travers
21:17non seulement
21:17l'exploitation médiatique
21:19de tel ou tel fait
21:19mais le ressenti
21:20eux-mêmes des Français.
21:21Je reviendrai
21:22sur ces questions
21:22de sécurité
21:23dans un instant.
21:24Michel Fournier,
21:25les maires des petites communes
21:27sont-ils aujourd'hui
21:27désabusés ?
21:29Est-ce qu'on peut vraiment
21:30mettre tout ça
21:30au bilan d'Emmanuel Macron
21:31d'une certaine façon ?
21:32Je rappelle quand même
21:33que Jacques Chirac
21:33s'était fait lire en 1995
21:34sur le thème
21:35de la fracture sociale.
21:38Oui,
21:38effectivement,
21:39c'est bien pour ça
21:39que je disais
21:40dès le départ
21:41que l'ère Macron
21:43c'est une chose
21:43mais ça a démarré avant
21:46c'est une longue érosion.
21:49Et puis,
21:49puisque vous parlez
21:50de la fracture sociale
21:51par rapport
21:52à la première élection
21:52de Chirac,
21:53n'oublions pas
21:54qu'un mois après
21:55ou six mois après
21:56on n'en parlait plus.
21:58C'est pas faux !
22:01Ben oui,
22:01c'est la réalité.
22:02Ça veut dire
22:03que déjà là,
22:04c'est sous cela
22:04que je ne veux pas
22:05faire du pro
22:06ou anti-Macron,
22:07simplement je constate
22:09qu'il y a une longue
22:10évolution des choses
22:11et aujourd'hui,
22:12on est arrivé au bout
22:13du bout.
22:14C'est-à-dire que
22:15ce qui pouvait être
22:16supportable
22:16à petites doses
22:17aujourd'hui
22:17ne l'est plus.
22:19Et j'ai entendu
22:20le ressenti
22:21comme la température.
22:23Aujourd'hui,
22:23le ressenti
22:25il est plus fort
22:26que la réalité.
22:27C'est vrai ça,
22:27c'est vrai.
22:28Mais voilà,
22:29on a habitué aussi
22:31les médias y compris
22:33au ressenti.
22:35On veut
22:35qu'il y ait
22:36une forme
22:37de ressenti
22:38systématique
22:39pour toute chose.
22:40Les déserts médicaux,
22:41c'est quand même
22:41une réalité.
22:43La première inquiétude
22:45de nos administrés,
22:47c'est quand même
22:47d'une façon,
22:49alors peut-être pas
22:49totale,
22:50mais générale,
22:51c'est quand même
22:52le fait,
22:53la première insécurité,
22:54c'est l'absence
22:54de réponse de santé.
22:56Ça, c'est clair.
22:57Et d'ailleurs,
22:57ça se détermine
22:58très facilement
22:59quand des gens
23:00après le Covid
23:02sont revenus
23:03habiter
23:04et ont choisi
23:05de venir
23:06écouter
23:07les petits oiseaux,
23:08machin,
23:09la nature,
23:09qu'ils ont acheté
23:10une maison en campagne.
23:12Eh bien,
23:12non mais parce que
23:13c'est un peu ça quand même.
23:14Eh bien,
23:15il y a eu beaucoup,
23:16beaucoup de retraités
23:17qui ont dit
23:17moi j'en ai marre
23:18de la vie,
23:18je ne veux plus retrouver
23:19le confinement,
23:22si je dois avoir
23:23un confinement,
23:24je préfère l'avoir
23:24à la campagne.
23:25Eh bien,
23:25parce qu'on ne savait pas
23:26comment les choses
23:28allaient se passer.
23:29Eh bien,
23:29ce qui se passe,
23:30c'est au bout
23:30de quelques années,
23:31ces mêmes personnes
23:32qui sont venues
23:34effectivement profiter
23:35de ce bien-vivre
23:37entre guillemets
23:37se disent
23:38mais merde,
23:38il n'y a pas
23:38de réponse médicale.
23:40Eh bien,
23:40moi je vends ma maison
23:41et je rachète
23:42un appartement en ville.
23:43Et ça veut dire
23:44qu'il y a bien
23:44une réalité dans cela.
23:46Parce que normalement,
23:47quand on fait
23:48un choix de vie,
23:49c'est quand même
23:50pour une durée
23:51qui est beaucoup plus longue
23:53qu'une dizaine d'années.
23:54je vous sens
23:56non pas dépité
23:57parce que vous avez
23:58de l'énergie
23:59mais quand même
24:00largement perturbée.
24:03Il y a une vraie césure
24:05aujourd'hui
24:05entre nos communes rurales
24:07et nos villes
24:09même moyennes ?
24:11Ce sont les mêmes Français
24:12ou pas ?
24:13Vous comprenez ma question ?
24:15Oui,
24:15je comprends.
24:16Ce ne sont pas
24:17les mêmes Français.
24:18Et ne croyez pas
24:18que je suis quelqu'un
24:19de dépité.
24:20Je suis quelqu'un
24:20d'une énergie considérable.
24:22je suis un faiseux
24:23et je l'ai prouvé
24:24dans mon village etc.
24:26Et on le prouve
24:26dans beaucoup de villages.
24:28Ça veut dire que nous
24:29on se dit
24:29l'ambition que l'on a
24:31c'est que l'avenir
24:32est dans les territoires ruraux.
24:33Donc ça c'est clair
24:34parce qu'on a la forêt,
24:36on a l'eau,
24:37on a...
24:37Vous manquez de quoi
24:38si je dois formaliser
24:40les choses très simplement
24:41Michel Fournier ?
24:42On manque de reconnaissance
24:45on manque de reconnaissance
24:47et de valorisation
24:48de ces reconnaissances.
24:49Quand je vais moi
24:50à Paris
24:51un stationnement me coûte
24:52si je loupe
24:53c'est 135 ou 235 euros.
24:56Quand vous venez
24:56dans mon village
24:57ça ne vous coûte rien.
24:58Donc à un moment donné
24:59il va falloir aussi
25:00compenser
25:01ce que l'on apporte
25:03à tout un chacun
25:04c'est-à-dire
25:04cette potentialité
25:06pour les ressources
25:07que nous avons
25:08et bien
25:09qu'elles soient valorisées
25:10à leur juste titre.
25:11Et ça
25:12ce n'est pas fait
25:13et c'est un combat
25:14que nous menons
25:14depuis pas mal d'années
25:16pour faire
25:17effectivement
25:18faire reconnaître
25:20que chaque
25:20micro-société
25:23apporte
25:24à notre pays
25:25et à la France.
25:26Vous restez avec nous
25:27on reprend ce débat
25:28dans quelques instants
25:28c'est promis
25:29les 19h48
25:30merci à vous tous
25:31qui écoutez RTL.
25:31RTL
25:33on refait le monde
25:35avec Yves Calvi
25:36RTL Soir
25:37on refait le monde
25:39avec Yves Calvi
25:40Nous sommes avec
25:42Frédéric David
25:43directeur général
25:44de l'Institut de sondage
25:45IFOP
25:45Stéphane Werner
25:46rédacteur en chef
25:46délégué à Ouest France
25:48Isabelle Saborta
25:49éditorialiste à RTL
25:50et Michel Fournier
25:51maire de Voivre
25:52président de l'association
25:54des maires ruraux
25:54de France
25:55Bon
25:56si l'on en croit
25:58quand même
25:58le site de l'agence nationale
26:00de la cohésion
26:00des territoires
26:01près de 2800
26:03maisons France
26:04services
26:04sont aujourd'hui
26:05implantés partout
26:06dans le pays
26:062800
26:07ça me semble
26:08quand même
26:08un chiffre
26:09totalement indigne
26:10ça intéresse
26:11vos électeurs
26:13monsieur le maire ?
26:15Oui bien sûr
26:15ces maisons France
26:17services
26:17c'est essentiel
26:19et le développement
26:20qui a été réalisé
26:21c'est la réponse
26:23pour avoir
26:23justement
26:24des réponses
26:25à la proximité
26:26On y fait quoi
26:27notamment des démarches
26:28administratives
26:29c'est ça ?
26:30On fait
26:31dans ces maisons
26:32France services
26:33toutes les démarches
26:34qui étaient faites
26:35auparavant
26:35dans les préfectures
26:36ou dans d'autres
26:37administrations
26:38D'accord
26:39ça vous fait
26:39la différence
26:41c'est que
26:42ce n'est plus
26:43forcément centralisé
26:45donc c'est bien
26:45et surtout
26:46que la différence
26:47c'est que
26:48ce sont les collectivités
26:49qui en prennent
26:49en charge
26:50la moitié
26:51Ah oui d'accord
26:52Mais je voudrais
26:55quand même
26:55souligner
26:56qu'effectivement
26:57par rapport
26:57à votre question
26:58aussi antérieure
26:59aujourd'hui
27:00on a eu
27:00cette journée
27:02nationale
27:03entre ville
27:04et banlieue
27:04et mer ruraux
27:05Oui bien
27:06c'est pour faire France
27:07en fait
27:08c'est pour qu'effectivement
27:10on se comprenne mieux
27:11et que
27:11c'est nos difficultés
27:13qui peuvent nous rassembler
27:14mais pas pour pleurer
27:15pour se dire
27:16eh bien on va essayer
27:16de combattre ensemble
27:17et faire reconnaître
27:19nos territoires
27:19quel que soit
27:20parce qu'on est quand même
27:21différents au départ
27:22eh bien
27:23pour qu'il n'y ait pas
27:24cette opposition
27:25et qu'on n'utilise pas
27:26cette opposition
27:26et surtout
27:27qu'on mette fin
27:28qu'on mette fin
27:29aux politiciens
27:31entre guillemets
27:32qui s'emparent
27:33de ces difficultés
27:34pour faire
27:35du populisme
27:36Vous êtes très clair
27:37dans votre prise de parole
27:39le terme de banlieue
27:41est-ce que ça fâche
27:42encore les gens
27:43Frédéric Dhabi ?
27:44Oui
27:44alors ça dépend
27:45de quel banlieue
27:46c'est sûr
27:47ça dépend de quel banlieue
27:48on part
27:49dans l'enquête
27:49il y a des banlieues populaires
27:50il y a des banlieues
27:51aisées
27:52on a réalisé
27:53une enquête
27:54il y a quelques semaines
27:54pour l'inspiration
27:55politique
27:56auprès de 3000 personnes
27:57donc on avait des strates
27:58suffisantes
27:59on avait des regards
27:59sur la projection
28:00sur sa ville
28:01l'évolution de sa ville
28:02qui n'avait rien à voir
28:03entre banlieue populaire
28:04où on sentait l'état
28:05plutôt absent
28:05et banlieue aisée
28:07par rapport à ce qu'a dit
28:08monsieur Fournier
28:10il y a un point
28:11que je voudrais relever
28:12depuis qu'on se parle
28:13là on montre
28:14des différences
28:15entre les territoires
28:16sur l'accès aux soins
28:17sur toute une série de choses
28:18en revanche
28:19là où il y a
28:19une homogénéisation
28:21que je trouve
28:22extrêmement inédite
28:23c'est sur les grands enjeux
28:24qui comptent
28:25pour le pays
28:26quand on interroge
28:27dans la même enquête
28:28ce que seraient
28:29les trois déterminants
28:30du vote
28:31aux prochaines élections
28:32municipales
28:33c'est
28:33un
28:34sécurité des personnes
28:35et des biens
28:35deux
28:36impôts et dettes
28:37de la ville
28:38trois
28:38santé
28:39accès aux soins
28:39avec le narcotrafic
28:41juste derrière
28:41et là
28:42vous n'avez pas
28:42la moindre différence
28:44d'intensité
28:44ça se joue
28:45à un point d'écart
28:46entre commune rurale
28:48commune moyenne
28:49et également
28:49ville de plus de 30 000
28:50habitants
28:51on fait France
28:52parce que de plus en plus
28:53il y a du commun
28:54et des constats
28:55très proches
28:56chez les français
28:56sur beaucoup de sujets
28:57y compris sur les sujets
28:58qui avant qu'il y avait
28:59gauche droite
29:00comme l'immigration
29:00et l'insécurité
29:02est-ce que la crise du politique
29:03au-delà de la crise du résultat
29:05c'est aussi le décalage
29:06entre la politique nationale
29:07qui n'écoute pas
29:08j'ai envie de dire
29:09les constats communs
29:10que font beaucoup de français
29:11vous êtes surpris
29:12de ce que nous explique
29:13à l'instant
29:14Frédéric Dhabi
29:15Stéphane Vernet
29:16non
29:17je suis assez d'accord
29:18mais
29:18moi ce qui m'inquiète
29:19c'est qu'en fait
29:20on voit que les problématiques
29:22ce sont des problématiques
29:24qui font qu'il y a du commun
29:26ce sont des points négatifs
29:29ou des choses
29:29qui nous posent problème
29:30qui finissent par nous réunir
29:32et je trouve que ce serait
29:33quand même beaucoup plus intéressant
29:34dans l'autre sens
29:35bah oui
29:36qu'on se réunisse autour de projets
29:37ou de choses un peu enthousiasmantes
29:38et en fait
29:39on voit bien
29:40qu'on vit dans une société
29:41aujourd'hui
29:41qui arrive à
29:43qui arrive à se souder
29:44mais en contre
29:46ou sur des choses
29:47sur des choses
29:48qui posent questions
29:49et qui posent problème
29:50le grand forum de l'amour
29:51ça vous inspire Isabelle ?
29:52moi je pense que
29:52le grand forum
29:53le grand forum
29:54de l'amour
29:55c'est très bien
29:55mais ce que je pense surtout
29:56c'est qu'il faut y avoir
29:57il faut qu'il y ait une vision
29:58et une constance
29:59on parlait tout à l'heure
30:00des maisons France Service
30:01ça a commencé avec
30:02Cécile Duflo
30:03ça a changé 50 fois de forme
30:04ça a été dissous
30:06refait
30:06dissous
30:07refait
30:07on a eu 50 rapports dessus
30:09si vous voulez
30:09le problème c'est toujours pareil
30:10regardez ce soir
30:12Eric Lombard
30:13le ministre du budget
30:15et de l'économie
30:15dit
30:15bon il y aura une suspension
30:17de ma prime rénov'
30:17moi je peux vous prédire
30:19qu'il y aura une fronde
30:20de tous les artisans
30:21ça va être certain
30:22donc si vous voulez
30:23le problème c'est qu'à force de dire
30:24aux citoyens français
30:26c'est du ressenti
30:27alors qu'eux ils voient bien
30:28que la tirette elle se ferme
30:30qu'il n'y a plus
30:31comment dire
30:32de poste en haut du village
30:33qu'il n'y a plus non plus
30:35ni de pharmacien ni rien
30:37parce qu'en fait
30:38oui
30:38même si vous avez raison
30:40Frédéric Dhabi
30:41on est un pays
30:41où il y a beaucoup de pharmacies
30:42il se trouve que la leur
30:43elle ferme
30:44que maintenant en plus
30:45on se pose la question
30:46de savoir si on va retirer
30:47ou pas le permis aux petits vieux
30:48parce qu'il faudra regarder
30:49leurs yeux
30:50donc imaginez
30:50vous êtes dans une commune rurale
30:51il n'y a plus de tirette
30:52la pharmacie ferme
30:54l'hôpital est plus en plus loin
30:54je ne peux plus prendre ma bagnole
30:55pour aller faire mes courses
30:56au supermarché
30:57vraiment vous voyez
30:58il y a de quoi faire
30:59de la fronde aussi
31:00et c'est vrai que
31:01ces zones de la faible émission
31:02qui étaient vues
31:03pour que l'air soit plus pur
31:05ce qui est quand même
31:05normalement un bien commun
31:06ont été vues
31:07comme une sécession des villes
31:08vis-à-vis du reste
31:10du reste
31:11d'ailleurs des banlieues
31:11comme de la Provence
31:12et là où c'est vrai
31:14que c'est dramatique
31:14c'est qu'au fond
31:15les seules alliances
31:15de la banlieue et de la Provence
31:16c'est sur le manque
31:17le manque de considération
31:19le manque de services publics
31:20et donc ça
31:21ça ne peut pas marcher
31:21et effectivement
31:22vous avez tout à fait raison
31:24de le dire
31:24les seuls d'union
31:25c'est au fond
31:25pour trouver un bouc émissaire
31:26l'immigration si possible
31:27et pour se dire que
31:29voilà ce qui fait France
31:30c'est quand même
31:30qu'est-ce que c'est ?
31:31c'est qu'on ne veut pas
31:33désimmigrer
31:33c'est quand même
31:34il y a peut-être
31:35un narratif national
31:36à réimposer
31:37un peu plus positif
31:39que de chercher
31:40un bouc émissaire
31:40enfin moi je dis ça
31:41le narratif national
31:42ce n'est pas
31:43on ne veut pas désimmigrer
31:44c'est pas aussi caricatural
31:46que ça
31:46c'est pas loin
31:47c'est pas loin
31:48mais ce n'est pas ça
31:49ce n'est pas ça
31:50les français sont très très
31:51on en parlait
31:52sont très très rocardiens
31:53de ce point de vue là
31:54quand on leur demande
31:55et c'est une question
31:56qu'on pose depuis
31:57une vingtaine d'années
31:57avec la fondation Jean Jaurès
31:59la France doit accueillir
32:00des personnes
32:01en finant la guerre
32:01ou la misère
32:02vous avez une majorité
32:02de oui
32:03c'est comme en Pologne
32:04ils disent oui
32:05et puis quand ils ont
32:05trop d'Ukrainiens
32:06un million d'Ukrainiens
32:10oui
32:11qu'est-ce que j'ai dit ça
32:13à ce stade
32:14je pense que je ne peux pas
32:15relancer
32:16c'est difficile
32:16à priori
32:17vous n'êtes pas Polonais
32:18vous-même
32:19non
32:19ben voilà c'est pour ça
32:21je suis vraiment désolé
32:22excusez-moi
32:22il me paraît que j'ai des assemblances
32:24hongroises
32:24en fait j'en sais rien d'ailleurs
32:25merci infiniment
32:26les uns et les autres
32:27d'avoir participé à cette émission
32:28on ne s'en lasse pas
32:29alors Elisabeth Borne
32:31ministre de l'éducation nationale
32:32sera demain l'invité
32:33de notre matinale
32:34à 7h40
32:35et dans un instant
32:36on va retrouver
32:36Faustine Bollard
32:38pour une émission
32:38alors très spéciale
32:40d'Héro ce soir
32:41bonsoir chère Faustine
32:43vous allez nous parler d'amour
32:44oui
32:44ben vous allez parler
32:45du forum de l'amour
32:46bonheur, félicité
32:46justement
32:47exactement
32:48donc dans un instant
32:49une soirée exceptionnelle
32:50puisqu'on est en direct
32:51pendant 2h ce soir
32:53alors n'hésitez pas surtout
32:54à venir partager avec nous
32:56nos très belles
32:56vos très belles histoires d'amour
32:57pourquoi pas
32:59rocambolesque
32:59au 3210
33:00et puis vous pouvez également
33:02venir poser des questions
33:03à nos spécialistes
33:04vous n'hésitez pas
33:05d'ailleurs on aura
33:06une thérapeute
33:07que vous connaissez bien
33:09sur RTL
33:10qui est également sexologue
33:11si vous avez des questions
33:12Yves, vous n'hésitez pas
33:13c'est au 3210
33:14les choses sont parfaitement claires
33:15oui Isabelle
33:16c'est important
33:17comment ça vous réagissez
33:18dès qu'on parle de sexe
33:19je sais pas
33:19c'est très bizarre
33:20merci
33:21vous êtes déjà dans l'ambiance
33:23oui absolument
33:24à tout de suite
33:25bon direct
33:26et bonne émission
33:26et
33:28et

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