- 26/05/2025
Dans « On refait le monde » - écoutez :
Bruno Jeudy, directeur délégué de "La Tribune Dimanche", Marie-Eve Malouines, Journaliste politique, Emilie Zapalski, éditorialiste et communicante politique, fondatrice de l'agence Emilie Conseil.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 26 mai 2025.
Bruno Jeudy, directeur délégué de "La Tribune Dimanche", Marie-Eve Malouines, Journaliste politique, Emilie Zapalski, éditorialiste et communicante politique, fondatrice de l'agence Emilie Conseil.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 26 mai 2025.
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00:00Yves Calvi. On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:04Il est 19h17, bienvenue à vous qui nous rejoignez.
00:07C'est une semaine qui commence fort avec une double colère sociale.
00:10D'un côté, celle des agriculteurs venus en tracteur à Paris devant l'Assemblée Nationale.
00:14Ils exigent notamment de pouvoir à nouveau utiliser un insecticide interdit depuis 2018.
00:20De l'autre, celle des chauffeurs de taxi mobilisés depuis une semaine contre une convention
00:24qui va modifier leur rémunération pour le transport de malades.
00:27Le doute plane toujours au moment où nous parlons sur leur intention de bloquer les aéroports parisiens ainsi que Roland-Garros.
00:33Bref, 5 mois après sa nomination à Matignon, François Bayrou est face à ses premières véritables contestations.
00:39Va-t-il reculer alors même qu'il n'a pas encore commencé l'ascension de son très cher Himalaya budgétaire ?
00:45Dans ce contexte, comment trouver 40 milliards d'économies ?
00:47Et surtout, quelle méthode pour mener des réformes ambitieuses dans notre pays ?
00:51La France est-elle condamnée à esquiver toute révision profonde de son modèle social ?
00:55Face à la pression de la rue, est-ce vraiment irréformable ?
00:58C'est ce dont nous allons débattre ce soir avec Marie-Ève Malouine qui est journaliste politique.
01:02Bienvenue Marie-Ève.
01:03Emily Zapalski, éditorialiste et communicante politique, fondatrice de l'agence Emily Conseil.
01:08Bienvenue Emily.
01:09Bonsoir, merci.
01:10Et Bruno Jeudy, directeur délégué de La Tribune Dimanche.
01:12Bonsoir et bienvenue cher Bruno.
01:14On refait le monde dans RTL Soir.
01:18La France n'est pas un pays réformable.
01:20Beaucoup ont essayé, ils n'ont pas réussi.
01:22Parce que les Françaises et les Français détestent les réformes.
01:25C'est un peuple qui déteste cela.
01:26Il faut lui expliquer où on va.
01:28Et il faut lui proposer de se transformer en profondeur.
01:32C'était donc en 2017, Emmanuel Macron était président depuis près de trois mois.
01:36Et il faisait ce diagnostic.
01:38La France ne se réforme pas, il faut la transformer en profondeur.
01:41Il avait vu juste Bruno Jeudy ?
01:45C'est-à-dire qu'à ce moment-là, quand il en parle, Emmanuel Macron,
01:49c'est vrai qu'il y a un peu de dépit.
01:51Mais je crois qu'il n'y a pas de fatalité à ce que la France ne puisse pas se réformer.
01:58Simplement, il faut réunir les conditions pour le faire.
02:03Aujourd'hui, les conditions ne sont pas réunies pour passer des réformes majeures.
02:06Ça c'est certain.
02:07Il n'y a plus de majorité à l'Assemblée Nationale.
02:09Il n'y a plus beaucoup de temps.
02:11On est d'accord à peu près sur rien.
02:13Et il faut faire à nouveau, retrancher les grandes questions par les Français eux-mêmes.
02:18Et ça ne peut se faire que dans une élection présidentielle.
02:21Pourquoi j'ai l'impression, depuis que je suis journaliste, que tous les 6 mois, c'est comme ça.
02:24On se dit que c'est le blocage à la française.
02:26Enfin, je délire.
02:27Ou il y a quand même une réalité là-dedans, Marie-Eve Malouine ?
02:29Non, il y a une réalité.
02:30Mais c'est vrai que ça s'aggrave.
02:32Emmanuel Macron aurait pu réformer en 2017.
02:34Simplement, il y avait un problème de méthode.
02:36On l'a vu sur les retraites.
02:38Il avait fait des consultations avec Jean-Paul Delevoye.
02:40Mais Delevoye n'avait pas un cadre précis.
02:43Donc, il ne pouvait pas avancer.
02:44Puis, à la fin, c'était deux ans et demi de consultation.
02:46Finalement, la réforme a avancé.
02:48Moi, on y comprenait quelque chose.
02:50Donc, finalement, il n'y a pas de réforme.
02:52Et puis après, ça a été constamment à l'expo.
02:54Vous avez été ajourné par la Covid aussi.
02:56Oui, on va dire que c'était une bonne excuse.
02:58En tant que journaliste, on ne voit que ça.
03:01On le voit très régulièrement quand même.
03:03Oui, mais il y a un problème de méthode.
03:05Emmanuel Macron est arrivé en disant, je vais changer les choses.
03:07Je vais avoir une autre méthode.
03:09Et il a passé son temps à chercher la bonne méthode.
03:11Avec les débats, avec les conventions citoyennes.
03:13Comment faire adhérer les gens ?
03:15Parce que c'est vrai qu'on ne peut pas mener une réforme
03:18si les Français ne la comprennent pas,
03:20s'ils ne sont pas derrière.
03:22Il faut le service avant vote.
03:24C'est-à-dire qu'il faut sensibiliser l'opinion.
03:27Il faut l'acceptation de l'opinion.
03:29Et seulement après, on peut réformer.
03:31Mais là, on bloque de plus en plus
03:33parce qu'on n'a pas de majorité à l'Assemblée
03:35et que la société s'est radicalisée.
03:37On a un échiquier politique où il y a deux extrêmes radicalisés
03:39qui sont contre.
03:40Ce sont deux partis protestataires.
03:42Le RN et l'FI.
03:44Ils sont tous au gouvernement en même temps.
03:46Mais ils ne sont pas d'accord.
03:47Donc chacun essaie aussi de dire
03:48« J'exige, je suis un peu différente du ministre voisin. »
03:50Donc c'est bloqué et il n'y aura pas de grande réforme.
03:52C'est impossible.
03:53Emile Isabalsky ?
03:54Je trouve que sous les quinquennats
03:56d'Emmanuel Macron,
03:57commencer à vouloir réformer en disant
03:59« Vous êtes des gaulois réfractaires
04:00et en gros vous n'en avez rien à faire de rien de la réforme
04:02et vous êtes un peu nuls parce que vous ne comprenez pas
04:04ce dont vous avez besoin. »
04:06C'est un peu compliqué quand même
04:08de commencer une réforme là-dessus
04:09et de créer du consensus là-dessus.
04:11Donc il y a déjà ça, l'attitude, la compréhension.
04:13Et puis il y a le sens.
04:15Il y a donner du sens aussi je pense aux réformes
04:17et donner un petit peu d'optimisme.
04:19Ne soyons pas trop utopistes.
04:22Mais essayer de ne pas être que dans la contrainte.
04:25Et je trouve que ça a toujours été ça.
04:27C'est vrai que notre situation financière
04:29elle est compliquée, elle est contrainte.
04:33Mais on n'a jamais d'objectif
04:35qui soit un petit peu d'ambition en fait.
04:37On ne réforme pas pour l'ambition
04:39d'être, de faire des choix par exemple
04:41sur notre protection sociale.
04:42Moi je trouve que la France, elle a beaucoup de choix
04:44qui sont très flatteurs.
04:46De philosophie sociale, de protection sociale,
04:48de chômage, de retraite.
04:50Et là on est juste à détruire.
04:52On nous emmène par une contrainte en disant
04:54on est forcé de faire ça parce que nos voisins le font
04:56et parce que sinon on ne va pas régler
04:58notre situation financière.
04:59Ce n'est pas un projet ça.
05:00Ce n'est pas quelque chose qui est porteur
05:02et dans lequel on peut embarquer les gens.
05:03Macron se disait réformateur.
05:05Il a échoué complètement là-dessus
05:07parce qu'il ne s'est pas emmené les gens.
05:09Il donne plein d'objectifs.
05:10Regardez la réforme des retraites.
05:11Combien d'objectifs on nous a présenté pour cette réforme ?
05:13Elle devait être sociale au départ.
05:15Elle devait être sociale.
05:17Après elle a été pour financer l'écologie
05:19et au final on a compris que c'était pour les finances
05:21tout simplement.
05:22Donc finalement ça ne donne pas quelque chose de lisible.
05:24Et dernier point, comme Marie-Ève le disait,
05:26on n'emmène pas les gens.
05:28C'est-à-dire qu'on les emmène, on les fait réfléchir.
05:30Convention citoyenne, climat, concertation, fin de vie.
05:32Et au bout du bout on dit
05:34qui c'est qui décide ?
05:35C'est moi Emmanuel Macron.
05:36Vous avez bien réfléchi, vous êtes mis d'accord.
05:38Mais c'est moi qui ai les rênes et c'est moi qui décide.
05:40Ça fait beaucoup.
05:41C'est le Président qui n'est pas doué
05:42ou c'est la France qui est réformable ?
05:44Je ne crois pas à ce que dit Émilie.
05:46Je trouve qu'elle est sévère parce qu'il y a des choses
05:48qui sont vraies, d'autres non.
05:50Par exemple sur la fin de vie, on ne peut pas dire
05:52que c'est le Président qui décide
05:54puisque d'abord c'est une proposition de loi.
05:56On ne va pas revenir sur ce projet.
05:58C'est un projet de loi, une proposition de loi.
06:00Et puis il dit si ça bloque, qu'il y aura un référendum.
06:02C'est les Français qui, peut-être, décideront.
06:04On verra.
06:06Sur le climat, incontestablement,
06:08c'est lui qui a reculé.
06:10C'est sans doute un des plus mauvais dossiers.
06:12Sur la retraite,
06:14non, la réforme est passée.
06:16Simplement c'est François Bayrou.
06:18C'est un peu de la remettre en cause.
06:20Toutes les réformes des retraites se passent comme ça.
06:22Toutes les réformes des retraites se passent dans la rue.
06:24C'est difficile. Il faut du courage politique
06:26pour augmenter.
06:28Chez nous, non pas de 2 ou 3 ans d'un seul coup
06:30un an, puis un an.
06:32La fin de la retraite à 60 ans,
06:34ça a été une cata absolue.
06:36Ça n'a pas été compliqué, mais heureusement qu'elle a été faite.
06:38Là, on est passé de 62 à 63.
06:40Même avec ça,
06:42on ne va pas réussir à sauver
06:44la retraite par répartition.
06:46Il aurait fallu tout de suite passer, sans doute,
06:48à 65.
06:50Et puis on reviendra.
06:52De toute façon, ce débat n'est pas
06:54terminé compte tenu des données
06:56démographiques françaises.
06:58Les meilleurs de l'Europe sont passés, sont montés à 67.
07:00Il y en a même qui réfléchissent.
07:04Je réfléchissais à ça l'autre jour.
07:06Je me disais, mais c'est impossible en France.
07:08C'est un totem.
07:10C'est à nos enfants qu'on va s'aider
07:12après un système.
07:14En France,
07:16on parle constamment
07:18de retraites.
07:20Mais en réalité, on ne fait pas de réformes.
07:22On ne fait pas des grandes réformes.
07:24C'est-à-dire qu'on ne réorganise pas les choses.
07:26Il y avait une ambition chez Emmanuel Macron
07:28avec la retraite à points. C'était une réorganisation
07:30du système de retraite. On a eu les problèmes
07:32de santé avec les
07:34grèves dans les hôpitaux. Mais on n'a pas fait
07:36une réforme. On a réinjecté de l'argent.
07:38C'est-à-dire qu'on corrige à chaque fois
07:40mais on ne réorganise pas.
07:42C'est toujours insatisfaisant
07:44puisque ça ne change pas un système qui, parfois,
07:46est à bout de souffle.
07:48Les retraites parce qu'il n'y a plus assez
07:50d'argent avec le vieillissement de la population.
07:52L'hôpital parce que ça coûte extrêmement cher
07:54et ce n'est pas satisfaisant.
07:56L'éducation, c'est pareil. On fait des textes.
07:58On fait des corrections.
08:00Mais on ne réorganise pas notre système.
08:02Et les autres pays, on fait des vraies réformes.
08:04Réformer, ça veut dire réorganiser.
08:06Nous, on corrige.
08:08On met un petit sparadrap.
08:10Et on dit que c'est une grande réforme.
08:12D'où, sur les retraites, les gens n'en peuvent plus.
08:14Parce qu'à chaque fois, on leur dit que c'est la grande réforme qui change tout.
08:16Et puis, deux ans après, on leur dit qu'il va falloir y revenir.
08:18Et donc, ça...
08:20C'est aussi bien les Français. Parce que les Français,
08:22ils se rendent compte de ce système, même
08:24fustile, aussi
08:26bancal et mal financé aujourd'hui.
08:28On n'aurait pas la même Assemblée si les Français
08:30se satisfaisaient de cette situation.
08:32Émilie, j'ai 15 secondes à vous donner.
08:34Pourquoi on est obligé de ressembler
08:36aux autres, justement ? Moi, je pense qu'on a
08:38des spécificités françaises.
08:40Franchement, moi, ça ne me fait pas rêver, la retraite en Allemagne
08:42avec des seniors qui sont sous le seuil de pauvreté
08:44parce qu'ils prennent leur retraite beaucoup plus tôt
08:46et qu'ils n'ont pas leur truc.
08:48Soyons fiers de nos non-retraites.
08:50On a le droit d'être différents et
08:52par contre, ça veut dire des choix. Peut-être qu'on a des choix
08:54à faire, en effet, qu'on ne sait pas les faire.
08:56Mais il va falloir s'y mettre. Vous allez nous expliquer tout cela
08:58dans quelques instants.
09:00Jusqu'à 20h, Yves Calvi
09:02refait le monde sur RTL.
09:06RTL, s'informer ensemble.
09:10Il est 19h30.
09:12RTL soir, on refait le monde.
09:14Avec Yves Calvi. Le rappel des titres de l'actualité
09:16avec vous, Charles Ducroix. L'Assemblée nationale
09:18adopte une motion de rejet
09:20de la proposition de loi Duplon visant
09:22à alléger les contraintes des agriculteurs
09:24stratégie qui permet de contourner
09:26l'examen de près de 3500
09:28amendements déposés par les députés
09:30insoumis et écologistes
09:32accusés d'obstruction par le Bloc central
09:34et par la ministre de l'Agriculture
09:36venue apporter son soutien aux agriculteurs
09:38qui ont convergé tout à l'heure avec leur
09:40tracteur jusque devant l'Assemblée.
09:42Emmanuel Macron assure que l'Ukraine et ses alliés
09:44occidentaux doivent fixer une nouvelle date
09:46butoir à Vladimir Poutine pour un
09:48cessez-le-feu, déclaration du président
09:50en marge de sa visite au Vietnam.
09:52Sans réponse à nouveau, le chef de l'État
09:54affirme que les Européens mettront la menace
09:56de sanctions massives contre la Russie à
09:58exécution. Et puis direction
10:00la porte d'Auteuil, Roland Garros
10:02où on vous retrouve, Cédric Chasseur,
10:04Arthur Fyss affronte Nicolas Jarry
10:06sur le Langlène. Oui, la folle ambiance
10:08du Langlène, Arthur Fyss, le numéro 1 français
10:10qui mène de 7 à 0.
10:126-3, 6-4. On est dans le tie-break
10:14pour la troisième manche.
10:161-0 pour l'instant pour Arthur Fyss.
10:18Un autre français sur les cours, 14.
10:20Hugo Imbert face à Christophe Herreau, connaît
10:22l'Australien. Là aussi, ça se passe bien.
10:247-5, 6-3 pour le français.
10:26Il mène 5-3 dans la troisième manche.
10:28Il reste encore un français à venir.
10:30Arthur Hinderknecht sur le central à partir de 20h15
10:32face au numéro 1 mondial, Yannick Sinet.
10:34Merci beaucoup, Cédric Chasseur.
10:36Charles, dans une demi-heure, on retrouve
10:38Faustine Bollard pour Héros, son émission.
10:40Oui, avec ce soir, une quête d'identité
10:42en rebondissement et en émotion.
10:44Caroline a 34 ans lorsqu'elle apprend
10:46que de son père,
10:48que sa mère a eu une liaison
10:50et qu'elle pourrait être issue de cette adultère
10:52de Paris à Montélimar.
10:54La jeune femme va alors partir sur les traces
10:56d'Alain Born, un célèbre poète drômois.
10:58Rendez-vous à 20h avec Faustine Bollard.
11:00A tout à l'heure. Merci beaucoup, Charles.
11:02Yves Calvi jusqu'à 20h.
11:04On refait le monde sur RTL.
11:06Avec Marie-Ève Malouine,
11:08éditorialiste à la revue politique et parlementaire
11:10Émilie Zapalsky, éditorialiste
11:12et communicante politique fondatrice
11:14de l'agence Émilie Conseil.
11:16Et Bruno Jeudy, directeur délégué de la Tribune, dimanche.
11:18Je reste sur l'actualité
11:20de ces derniers jours. Les taxis qui se mobilisent,
11:22la concurrence qu'ils estiment déloyale
11:24avec les plateformes VTC.
11:26Le Premier ministre leur propose
11:28de rediscuter demain. Est-ce que c'est
11:30un aveu de faiblesse, Émilie Zapalsky ?
11:32C'est surtout que c'est difficile
11:34de voir la situation.
11:36François Bayrou, c'est un peu sa méthode.
11:38Le conclave sur les retraites.
11:40Il repousse un petit peu les problèmes à chaque fois.
11:42Il essaie de trouver des solutions.
11:44C'est monsieur je recule.
11:46Oui, c'est immobilisme ou recul.
11:48En tout cas, ça convient au contexte politique
11:50qui est très difficile.
11:52Et là, pour les taxis, à priori, c'est pas nouveau
11:54qu'il y a des problèmes entre les taxis,
11:56les VTC.
11:58C'est des choses qui sont dans l'air depuis longtemps.
12:00On n'est pas allé jusqu'au bout de la réflexion.
12:02Et cette question des transports des malades,
12:04ça ne fait qu'en rajouter.
12:06C'est pas mal de se mettre autour de la table
12:08et de voir ça.
12:10Maintenant, on a l'impression
12:12qu'il y a un peu ce réflexe aussi,
12:14comme une profession qui a un problème,
12:16elle va au guichet Etat et elle demande
12:18un petit peu des comptes.
12:20On a ça depuis le quoi qu'il en coûte.
12:22J'ai l'impression qu'au moment du Covid,
12:24il y a eu cette idée de guichet JV, je réclame
12:26et globalement, j'obtiens
12:28une petite enveloppe.
12:30C'est à peu près ça ce qui s'est passé pendant les années Covid.
12:32Il y a trop de monde au guichet, Bruno Jeudy ?
12:34Je dis ça sûrement qu'il y a trop de monde au guichet
12:36et ça ne date pas d'aujourd'hui, ça ne date pas de François Bayrou.
12:38Ça remonte, comme vient de le dire Émilie,
12:40dans la foulée du Covid
12:42avec le bouclier
12:44anti-inflation, le bouclier
12:46énergétique,
12:48les différents chèques qui avaient été distribués,
12:50même, je dirais, ça avait commencé avec
12:52Jean Castex. Là,
12:54c'est une autre méthode, c'est celle de François Bayrou.
12:56On gagne du temps en fait, on gagne du temps
12:58sur tout, mais
13:00il va être coincé parce
13:02qu'il a voulu
13:04anticiper ce budget, il avait raison
13:06de poser sur la table la question
13:08de la dette. Il a même réussi
13:10un peu à la remettre, je trouve,
13:12sous les projecteurs et essayer de faire de la pédagogie
13:14pour que les Français comprennent que la situation
13:16est quand même grave. Son problème, c'est
13:18que maintenant, il risque de trébucher
13:20sur la première haie et cette haie,
13:22c'est le transport médical
13:24qui a explosé ces dernières années
13:26et qui fait partie de ces dépenses sociales
13:28très élevées.
13:30Les gouvernements savent qu'ils peuvent un peu
13:32taper dans
13:34cette dépense
13:36pour essayer de gagner un peu partout
13:38et si François Bayrou chute sur
13:40la première haie, ça n'augure rien de bon pour la suite.
13:42C'est un vrai dossier ou c'est une illusion ?
13:44Comment vous percevez les choses,
13:46Marie-Eve Malouine ? C'est un vrai dossier parce que c'est pas
13:48uniquement les taxis, c'est
13:50les transports. Parce qu'il y a Paris
13:52où vous allez à l'hôpital, vous prenez un taxi, c'est pas
13:54très loin. En fait, c'est de banlieue à banlieue
13:56et c'est dans le milieu rural. Et donc,
13:58dans le milieu rural, plus on dit
14:00qu'il va falloir fermer les hôpitaux, les petites
14:02maternités. Et la médecine ambulatoire,
14:04c'est beaucoup mieux quand les gens rentrent chez eux.
14:06Mais pour rentrer chez eux, ils ne peuvent pas le faire tout seul.
14:08Donc, c'est des taxis. Et il y a de plus en plus de
14:10taxis et les taxis sont plus loin.
14:12Et donc, ça coûte de plus en plus
14:14d'argent et il y a de plus en plus de recours aux
14:16taxis en volume. Et ça traduit
14:18aussi, là encore, une
14:20organisation à revoir. Parce que les chauffeurs de taxis,
14:22il y a ceux qui sont en grève
14:24pour les transports médicaux
14:26et puis il y a aussi la concurrence des VTC.
14:28Ils disent, on n'a pas les...
14:30On fait le même métier.
14:32On offre le même service.
14:34On n'a pas les mêmes contraintes, les mêmes charges.
14:36Et donc, c'est ça aussi. Et on voit,
14:38là, ils étaient boulevard Aspas et j'y suis passée,
14:40ils sont vraiment
14:42en colère. Et ils veulent aller au bout
14:44parce que c'est toute une réorganisation
14:46qu'il faut voir. Il y a eu les VTC, on a trouvé ça
14:48très bien, c'est super pratique, mon appli.
14:50Et on voit, là, toutes les dérives
14:52et le côté négatif, c'est-à-dire
14:54les plateformes qui se créent, les chauffeurs
14:56qui créent leur petit groupe avec des...
14:58Vous montez dans un VTC, souvent, il ne correspond pas
15:00au visage qu'il y a sur la fiche que vous avez.
15:02Il y a tout un système qui s'est
15:04organisé. Et les chauffeurs de taxis
15:06qui, eux, ont une profession
15:08extrêmement réglementée, qui se
15:10rattraper, c'est vrai, dans certains endroits
15:12sur les transports médicaux, disent
15:14pourquoi ça nous tombe dessus. Parce que
15:16le budget, ce que veut faire François Bayrou, c'est de dire
15:18il faut prendre le budget globalement
15:20et puis on va chercher de nouveaux équilibres.
15:22On prend le budget de l'an dernier et on change.
15:24Seulement, dès qu'il y a une mesure qui apparaît
15:26avant, et là c'est la mesure du budget
15:282025, les gens disent, mais pourquoi moi et pas
15:30les autres ? Et tant que la présentation du
15:32budget n'a pas de sens, comme disait Émilie,
15:34c'est-à-dire que tout le monde fait un effort, cela
15:36un peu plus, cela un peu moins, les
15:38premiers touchés disent, ben moi je paye et les autres
15:40ils font rien, non, moi je ne suis pas d'accord.
15:42Et là, quand vous discutez avec les taxis, ils disent, on comprend bien
15:44qu'il faut faire des efforts, mais pourquoi nous, tout seuls ?
15:46Et donc, c'est encore la pédagogie...
15:48C'est le fameux tableau général
15:50que le Premier ministre
15:52a promis de présenter
15:54d'ici le 14 juillet, et qu'on attend.
15:56Il propose un référendum
15:58sur un tableau général
16:00sur des dépenses
16:02des économies qu'on ne connaît pas.
16:04Mais s'il les présente
16:06une par une, elles vont tomber les unes après
16:08les autres, puisque chaque corporation,
16:10groupe social touché va dire, ben non
16:12pas nous, et pourquoi pas les autres ?
16:14Donc il est obligé de travailler...
16:16On a besoin de faire des choix,
16:18probablement ça, ça c'est vrai,
16:20mais simplement, on le fait par le petit bout de la lorgnette,
16:22c'est-à-dire qu'on essaie d'économiser
16:24100 millions par-ci, 100 millions par-là,
16:26et en effet, il y a des professions qui sont fortement
16:28impactées, et puis des territoires, comme vous l'avez dit,
16:30territoires ruraux, pays ruraux, urbains,
16:32ça, de temps en temps, on s'en soucie, parce qu'on fait des décisions
16:34quand même, plutôt de Paris que du reste.
16:36Mais il y a besoin éventuellement du courage,
16:38mais il y a aussi besoin
16:40de lisibilité, sur quel choix on accepte,
16:42parce que derrière, il y a l'optimal...
16:44Donc, le bon réforme a besoin de bons corps intermédiaires aussi ?
16:46Bon, ça, on ne peut pas dire que le Président
16:48a été très soigneux pour les corps intermédiaires,
16:50syndicats, élus, les élus
16:52sont très importants aussi là-dedans,
16:54et c'est vrai qu'ils ont été sacrifiés quand même
16:56globalement pendant les années Macron,
16:58peut-être qu'ils vont pouvoir revenir au devant de la scène,
17:00il faut que cette sauce, elle prenne pour qu'on réfléchisse,
17:02qu'on fasse des choix, l'hôpital,
17:04c'est peut-être pas le même dans le rural
17:06qu'en métropole,
17:08donc les transports ne sont pas les mêmes, mais tout ça,
17:10on ne le réfléchit pas, on fait des coupes,
17:12mais sans réfléchir, après, en cascade,
17:14ça va avoir comme conséquence.
17:16On quitte notre taxi et on essaie de monter dans le tracteur dans quelques instants.
17:22Yves Calvi,
17:24on refait le monde sur RTL.
17:26RTL soir,
17:28on refait le monde,
17:30avec Yves Calvi.
17:32Si je puis vous résumer l'opinion du Président de la République,
17:34c'est la réforme oui, la chienlit non.
17:36Le bon Premier ministre
17:38Georges Pompidou,
17:40qui travaillait à l'époque avec le Président de la République,
17:42le Général de Gaulle.
17:44Il vient de dire une vérité première de la société française,
17:46où c'est caricatural
17:48et on ne peut pas la prendre comme ça,
17:50au pied de la lettre.
17:52Vous avez l'air consterné, Elisa Palacios.
17:54Non, mais c'est vrai qu'on a tendance à réagir
17:56et de toute façon, on le sait,
17:58c'est l'être humain. L'être humain, globalement, il veut du changement,
18:00mais il ne veut pas que ça bouge.
18:02Et particulièrement, peut-être,
18:04les Français et les Françaises. C'est vrai qu'on est déraleurs.
18:06Moi, je pense que c'est constructif,
18:08que parfois, encore une fois, on a créé des choses
18:10qui sont plutôt positives, qui sont différentes
18:12des autres. Donc voilà, il faut aller jusqu'au bout.
18:14Maintenant, il y a eu des dérives. C'est vrai que
18:16là, quand j'entends Chianlit,
18:18c'était plus que Chianlit, ces derniers temps,
18:20quand on a eu l'arc de triomphe
18:22de la violence. Des gens qui,
18:24je pense aux Gilets jaunes, qui ont obtenu
18:26quand même des baisses d'impôts par cette violence.
18:28C'était terrible de voir qu'on devait
18:30en arriver là pour être
18:32considérés, pour réclamer
18:34quelque chose. Parce qu'au départ, c'était des gens
18:36qui voulaient simplement être
18:38considérés. Après, ça a pris toute une
18:40proportion, et il y a eu des ultra-gauches,
18:42des ultra-droites. Mais globalement,
18:44c'était ça. Ce qui est terrible,
18:46c'est qu'il y a eu ce trauma. C'est-à-dire qu'on en est
18:48arrivés à cette violence, et globalement,
18:50le gouvernement Macron a mis sur la table, je crois
18:52que c'était 15 milliards d'euros de baisses d'impôts
18:54à peu près. C'était ça
18:56en décembre 2018.
18:58Donc, il y a un peu cette idée
19:00que si on crie fort
19:02et quand on a des tracteurs ou quand on a
19:04des taxis qu'on peut bloquer la France,
19:06on obtient ce qu'on veut. Donc ça, c'est dommage.
19:08Parce qu'il y a probablement une autre façon
19:10de discuter. D'ailleurs, en parlant des gilets jaunes,
19:12après, il y a eu le grand débat. Même si ça n'a rien donné,
19:14c'est vrai que dans les conférences,
19:16dans l'organisation qui avait été organisée pour le
19:18grand débat, il y a eu quand même des échanges qui étaient
19:20super constructifs. Parce que des gens...
19:22On n'en a rien fait.
19:24On n'en a rien fait. Mais par contre,
19:26ça veut dire qu'on sait réfléchir ensemble, même
19:28quand on a des opinions politiques différentes.
19:30Parce qu'on voit les mêmes besoins, peut-être,
19:32les mêmes façons de voir les choses.
19:34Alors, de mémoire, la facture
19:36des gilets jaunes, c'était 11 milliards.
19:38Oui, c'est pas mal quand même.
19:40Il a un peu augmenté, mais c'était déjà pas mal.
19:42Oui, c'était 11 milliards, mais c'était quand même beaucoup.
19:44On n'en a rien fait du débat,
19:46du grand débat sur les gilets jaunes. Je crois qu'il y a quand même
19:48eu une conséquence, c'est que ça a ralenti
19:50considérablement
19:52les possibilités de réforme du président de la République.
19:54Parce qu'il a eu peur. Il a eu peur.
19:56Il a eu peur, j'allais dire, même presque, que l'Elysée
19:58soit assiégée. C'est un élément
20:00très important dans la...
20:02Si on refait un peu le film
20:04du macronisme depuis 2017,
20:06et on voit bien que la capacité
20:08de blocage et le
20:10côté éruptif du peuple français
20:12peut jouer beaucoup
20:14sur les décisions
20:16du président, même si...
20:18Est-ce que c'est vraiment le côté éruptif du peuple
20:20français ou est-ce que c'est la capacité
20:22à certaines causes
20:24de bloquer le pays très aisément ?
20:26Parce que c'est pas tout à fait la même chose.
20:28Non, mais par moments, il y a des dossiers qui ont été mal gérés.
20:30On va pas revenir sur cette taxe carbone
20:32et tout ça, mal gérée, mal présentée,
20:34mal vendue, et à l'arrivée
20:36manque de courage politique pour tenir
20:38sur une réforme.
20:40Et je pense que c'est la thématique du courage politique
20:42souvent qui fait défaut.
20:44Parce qu'on recule devant...
20:46Effectivement, ils étaient très nombreux,
20:48très violents, et les samedis, après samedi,
20:50ça avait fini aussi par
20:52exaspérer le reste de l'opinion
20:54dont des conclusions avaient été
20:56tirées. Et...
20:58Eh bien, cette affaire de taxe carbone
21:00était tombée dans l'eau. Et derrière, j'allais dire
21:02d'autres choses. Les gilets jaunes n'ont pas représenté
21:04l'intégralité de la société française.
21:06Évidemment que ça n'a pas représenté l'intégralité de la société française.
21:08Mais ça a été révélateur aussi
21:10d'une forme peut-être
21:12de mauvaise connaissance
21:14du pays par l'exécutif
21:16du moment. Ça avait d'ailleurs été
21:18souligné par un certain nombre de sénateurs.
21:20Ça, c'est pour l'histoire
21:22politique récente. Mais je crois
21:24que ça marque... C'est la marque d'un 5 ans,
21:26dès qu'il voit un jeune président un peu
21:28réformateur. Oulala !
21:30C'est quand même le manque aussi
21:32à l'arrivée de courage politique
21:34par moment quand il faut tenir. Et parfois
21:36c'est difficile. Et c'est souvent ce qui a manqué
21:38ces dernières années. Inversement, on pourrait
21:40dire que le Président de la République en a eu sur
21:42la réforme des retraites. Parce que finalement, cette retraite
21:44mal acceptée
21:46et très largement par les Français,
21:48eh bien, il a tenu avec sa première ministre. Ils l'ont passée.
21:50Ça leur a coûté très cher. Probablement
21:52les législatives
21:54ont anticipé qu'il y a eu. Même si
21:56elles se sont déroulées dans un contexte complètement
21:58dingo par ailleurs.
22:00Est-ce que, Marie-Eve Malouine,
22:02les élections présidentielles ne donnent plus l'élan nécessaire
22:04à ces réformes ?
22:06Vous voyez qu'on a l'impression qu'il faut tout faire pendant les 100 premiers jours.
22:08C'est totalement anormal !
22:10Dans un pays démocratique...
22:12Oui, le programme
22:14pour Emmanuel Macron n'était pas
22:16totalement
22:18en tout cas entendu et perçu.
22:20Ce que les Français avaient entendu à ce moment-là,
22:22c'était, virons les anciens,
22:24que ce soit par Jean-Luc Mélenchon
22:26ou aussi Emmanuel Macron, qui le disait de façon
22:28beaucoup plus soft. Mais c'était,
22:30virons-les, on va faire de la politique différemment.
22:32Vous vous souvenez ? L'Ancien Monde, le Nouveau Monde.
22:34Puis finalement, l'histoire se répète
22:36par manque de pédagogie, au départ.
22:38Parce que les gilets jaunes,
22:40ça vient de la taxe gazole
22:42qui est mal expliquée.
22:44Les 80 000 km heure
22:46qui sont mal expliquées.
22:48Et c'est encore une fois des gens qui disent, pourquoi nous ?
22:50C'était l'expression, c'était la France des périphéries
22:52qui se mobilisait. Pourquoi nous ?
22:54Ça nous tombe dessus. Et les autres,
22:56on ne leur demande pas, eux, de faire des efforts aussi.
22:58Et donc, il y a ce sentiment d'injustice.
23:00Je pense qu'en politique, maintenant,
23:02plus que de courage, avant
23:04le courage, il faut beaucoup,
23:06beaucoup, beaucoup de pédagogie.
23:08Or, on est tombé, avec Emmanuel Macron
23:10et tous les gens
23:12autour de lui, sur de la communication.
23:14On annonce beaucoup de choses.
23:16Regardez Gabriel Attal sur les écrans,
23:18les moins de 15 ans. J'ai regardé ses mesures.
23:20Au départ, je me disais, mais qu'est-ce que c'est
23:22ce truc ? Encore, ce n'est pas le sujet.
23:24J'ai regardé les mesures, elles sont intéressantes.
23:26Mais personne ne les a regardées
23:28parce que ça tombait comme un cheveu sur la soupe.
23:30Il faut sensibiliser,
23:32que les gens acceptent, adhèrent
23:34et se disent, oui, il faut faire cette loi
23:36parce qu'on en a besoin, parce que nos adolescents
23:38sont trop le nez sur les écrans.
23:40Mais il faut sensibiliser avant.
23:42Là, les décisions, les réformes,
23:44les propositions tombent avant
23:46d'avoir préparé l'opinion avant et on leur dit
23:48vous n'avez pas à discuter, c'est pour votre bien.
23:50Mais les gens veulent comprendre et c'est pour ça
23:52que l'idée des référendums, les gens
23:54y sont favorables parce qu'au moins,
23:56ils discutent et ils s'approprient les sujets.
23:58Là, les sujets tombent et les Français
24:00ne peuvent pas se les approprier
24:02donc ils ne peuvent pas être d'accord.
24:03C'est une question de durée ou c'est une question de contenu ?
24:05C'est quand même votre métier
24:07dont on est en train de parler là ?
24:09Je pense que la communication compte
24:11et il y a eu des premiers signaux chez Emmanuel Macron
24:13les premières réformes, je ne sais pas si vous vous souvenez
24:15on fait un petit reward, ISF quand même
24:17donc il y a eu tout de suite le président des riches
24:19donc il y a eu tout de suite une orientation donnée
24:21à ces réformes qui probablement
24:23ne plaisaient pas une partie de la population
24:25forcément
24:27et ça a connoté un petit peu
24:29ces avancées et ces réformes
24:31donc finalement, il n'y a pas eu une adhésion très forte
24:33au contraire, il y a eu un bashing
24:35sur ce président des riches qui ne va pas
24:37répondre à nos demandes.
24:39Moi quand j'entends ça, c'est marrant parce qu'il y a
24:41un président américain, n'est-ce pas ?
24:43qui lui est très fort sur les 100 jours
24:45parce que lui ce n'est même pas 100 jours, c'est les 100 heures
24:47c'est tous les décrets
24:49qu'il a signés lors de la première nuit
24:51de son élection
24:53ça c'est des signaux forts, c'est-à-dire que les français
24:55la population a besoin de voir des actes
24:57elle a besoin en effet de communication
24:59mais elle a besoin de voir que ça se traduit
25:01rapidement, et ça je trouve qu'on a du mal
25:03avec la classe politique actuelle
25:05à transformer ça, c'est pour ça que par exemple
25:07Gabriel Attal a eu autant de succès avec
25:09la Baïa, parce qu'il a dit ça et il l'a fait
25:11il est resté 3 mois, ou même pas
25:134 mois est ministre de l'éducation nationale
25:15il a été glorifié
25:17parce qu'il a fait une mesure qui tout de suite
25:19se traduisait, d'ailleurs il l'a fait sur le harcèlement
25:21et c'est ça qui manque un peu, c'est de montrer les
25:23signaux de la réalisation, de la concrétisation
25:25des décisions politiques
25:27On continue tout de suite avec nos invités pour continuer ce débat
25:39Alors nos invités nous ont expliqué que
25:41on avait visiblement un immense
25:43défaut de méthode, qu'on lance des réformes sans
25:45préparer le terrain, sans dialoguer
25:47assez et sans construire une majorité
25:49d'opinions, néanmoins
25:51la France a une longue tradition de révolte
25:53dès qu'on touche aux grands équilibres, alors on se souvient
25:55du premier ministre Moroy
25:57sur l'école qui prétendait être libre
25:59mais qui n'était que privé, Juppé
26:01en 1995, les gilets jaunes sous
26:03Macron, c'est une spécificité française
26:05ça Bruno Jeudy ?
26:07Oui un peu, c'est vrai que sur
26:09il y a des sujets comme ça
26:11qui tout de suite
26:13catalysent les colères
26:15il y a une spécificité
26:17aussi française
26:19un mauvais dialogue
26:21on est aussi
26:23régi par le fait
26:25majoritaire et au fond on ne discute pas
26:27on ne cherche pas les compromis, ça vaut pour
26:29les partis comme pour les syndicats
26:31comme pour les partenaires sociaux
26:33on a peu d'exemples ces dernières années
26:35de belles et grandes négociations
26:37réussies, le blocage
26:39est un peu permanent et ça c'est évidemment
26:41comme dans d'autres pays pour le coup maintenant
26:43ça s'est radicalisé
26:45parce que la polarisation y compris
26:47dans les médias où l'esprit
26:49de nuance a de moins en moins
26:51sa place et je le regrette le premier
26:53c'est comme ça
26:55donc il y a une sorte d'antagonisme permanent
26:57et de temps de mise
26:59sous tension. Pourquoi
27:01ailleurs, par exemple en Allemagne
27:03les réformes ne passent pas si facilement
27:05je ne sais pas comment on va me donner l'expérience
27:07on me dit tout le temps oui mais alors ils débattent
27:09pendant des mois et des mois
27:11Par exemple en Allemagne sur les entreprises c'est
27:13complètement différent, les syndicats et les entreprises marchent
27:15un peu ensemble, ils essaient de trouver des solutions
27:17réduisent le temps de travail, augmentent le temps de travail
27:19c'est vrai qu'on n'a pas la même
27:21représentation des syndicats, des salariés
27:23et on n'a pas la même façon
27:25de fonctionner. Moi je ne serais pas si
27:27négatif parce que même si là c'est vrai
27:29qu'on est empêtré dans un déficit
27:31terrible, une dette terrible donc on a
27:33des idées noires parce qu'en plus on a une assemblée
27:35qui ne peut pas faire passer une seule réforme c'est compliqué
27:37mais quand même on est un pays
27:39qui arrive à avancer sur
27:41on a bougé ces dernières
27:43années, dizaines d'années
27:45même s'il y a des choses qui ne vont pas bien
27:47mais on y arrive donc il n'y a pas de fatalité
27:49à ce qu'on ne puisse pas reprendre
27:51le chemin. Encore une fois je pense que
27:53ce qui manque c'est qu'on n'a pas de thème fédérateur
27:55on n'a pas de choses qui nous... on parlait
27:57des professions, chacun est dans sa
27:59ligne de nage
28:01et on n'a pas quelque chose, mis à part le sport
28:03ou les attentats, il n'y a pas quelque chose
28:05qui nous réunit où on se dit bah on est fier
28:07ou on va se serrer les coudes
28:09on est fier d'être français et française ou on va
28:11se serrer les coudes parce que voilà
28:13là il y a plein de choses qui peuvent être faites
28:15une situation géopolitique qui est quand même super
28:17compliquée, les Etats-Unis, l'Europe
28:19la Russie
28:21peut-être qu'on peut essayer
28:23d'être des champions, on l'a fait
28:25parfois Airbus sur le
28:27plan économique ou sur le plan industriel on a
28:29plein de possibilités de challenge
28:31mais pour l'instant on ne les trouve pas, on ne trouve pas
28:33lesquels pourraient fonctionner. Dans ce cas-là
28:35le problème Marie-Eve Malouine c'est
28:37le fonctionnement de l'Etat, c'est le rôle
28:39des syndicats, c'est l'opinion publique qui bloque
28:41enfin...
28:43c'est quand même
28:45sa part d'en haut des politiques
28:47qui doivent donner une
28:49direction
28:51et une envie aussi, je me souviens
28:53Emmanuel Macron pendant sa campagne
28:55il était le seul et c'était ce qu'on entendait dans
28:57ses meetings qui était positif
28:59qui donnait de l'espoir
29:01et puis après ça s'est un peu perdu
29:03et les français c'est vrai qu'ils aiment
29:05râler, le français est râleur, le français
29:07est paradoxal parce qu'il veut une chose
29:09mais il ne veut pas que ça le concerne lui quand c'est négatif
29:11et puis il a besoin d'un objectif
29:13de quelque chose qui le
29:15porte d'un idéal
29:17et avec l'émiettement
29:19de la vie politique on est plutôt
29:21en contre et tout le monde est
29:23contre mais jamais ne propose
29:25finalement
29:27ou alors ça propose mais pour faire
29:29un coup et ça ne vient pas
29:31de loin et on le voit bien tous les partis
29:33ont des crises existentielles
29:35que ce soit le rassemblement national
29:37qui est pris entre eux, le
29:39Jean-Danes Bardella qui est plus libéral
29:41Marine Le Pen qui elle avait joint les deux bouts
29:43avec un côté social, on ne sait pas ce que ça va devenir
29:45la droite qui est en train de
29:47se chercher même s'il y a Bruno Retailleau
29:49bon c'est positif en ce moment mais
29:51il y a toute une partie de la droite ancienne
29:53qu'on a dit droite modérée
29:55qui n'est pas tout à fait de la même famille politique
29:57que Bruno Retailleau, il y a le centre
29:59qui se demande s'il est à droite ou à gauche
30:01et même à gauche il y a d'un côté
30:03les partis du gouvernement
30:05et puis il y a LFI
30:07qui veut être dans la contestation
30:09donc il n'y a pas assez
30:11de propositions et de
30:13positifs et un leader
30:15qui entraîne les autres puisque tous les partis aussi
30:17sont partis sur des primaires
30:19or c'est le propre des groupes humains
30:21il faut un leader et il n'y a pas
30:23un leader qui fait un truc et puis un leader qui fait un autre
30:25à la fin on se met d'accord
30:27donc les primaires, tout ce qui est
30:29un parti, une famille politique
30:31qui n'est pas portée par une personne qui l'est du où on va
30:33c'est comme une armée en général
30:35elles se perdent un petit peu et les français
30:37sentent bien que c'est pas très clair
30:39donc ça leur plaît pas et donc s'ils ont l'occasion de dire que ça leur plaît pas
30:41qu'ils payent plus que les autres à côté
30:43ils le disent parce que c'est aussi
30:45le propre des français de râler
30:47Il y a aussi une question de défiance
30:49du politique, on n'y croit plus
30:51on pense que les politiques
30:53il y a beaucoup d'affaires quand même qui se sont multipliées
30:55donc les français
30:57considèrent que les politiques vont pas
30:59servir leurs besoins et leurs intérêts
31:01mais leurs propres intérêts, il y a un peu
31:03cette idée là quand même, de plus en plus
31:05qui sont véhiculées par les extrêmes
31:07les affaires, moi franchement
31:09je trouve qu'il y a du nettoyage encore
31:11à faire et on voit que c'est la vie
31:13Il y en a eu beaucoup quand même
31:15Je pense que les français aiment la politique
31:17Ceux qui la font
31:19c'est ça la difficulté
31:21alors après il faut pas mettre tout le monde dans le même sac
31:23C'est nous qui les désignons
31:25on a donc une responsabilité
31:27Les politiques qu'on mérite, je suis absolument d'accord
31:29Yves, simplement il y a les politiques locaux
31:31il y a les politiques nationaux
31:33il y a la question du cumul, de la déconnexion des élus
31:35il y a tout ça qui rentre en ligne de compte
31:37mais globalement les français sont très intéressés par la politique
31:39Mais j'ai pas dit ça, j'ai dit qu'ils avaient des doutes
31:41sur vraiment les décisions prises
31:43par les politiques, est-ce que ça sert leurs besoins
31:45ou leurs intérêts et leur capacité aussi à agir
31:47Je sais pas, hélas
31:49Merci infiniment les uns et les autres
31:51d'avoir participé, les unes et les autres
31:53d'avoir participé à cette émission
31:55Demain c'est Marie-Lise Léon, secrétaire générale de la CFDT
31:57qui sera l'invité à 7h40 de l'antenne d'RTL
31:59et dans un instant vous retrouvez Faustine Bollard
32:01pour son émission Héro
32:03Bonsoir chère Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
32:05Bonsoir Yves, vous allez vous passionner
32:07pour l'histoire de Caroline qui est notre héroïne
32:09ce soir, entre secret de famille
32:11folle passion amoureuse
32:13mensonge, toute sa vie
32:15est digne d'un roman
32:17et vous allez voir que jusqu'au bout
32:19elle nous réserve des surprises
32:21c'est une femme apaisée après 40 ans
32:23de quête d'identité
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