- 01/07/2025
Regardez "On refait le monde" avec Juliette Méadel, ministre déléguée chargée de la Ville, Éric-Daniel Lacombe, architecte et urbaniste, Marie-Hélène Lafage, consultante et enseignante en politiques de transition écologique, co-fondatrice de l'institut Transitions, et Denis Thuriot, maire de Nevers.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 01 juillet 2025.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 01 juillet 2025.
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00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:03Dois-je vous rappeler que la France a chaud ?
00:05Les températures ont été particulièrement élevées en ce mardi.
00:08Pour la première fois depuis 5 ans, la vigilance rouge pour Canicule a été activée en Ile-de-France aujourd'hui.
00:13Il a fait au moins 38 degrés à Paris, 39 à Toulouse ou encore 40 à Montluçon.
00:18Et il va bien falloir s'habituer.
00:19Les vagues de chaleur intenses devraient doubler d'ici 2050.
00:23Ce soir, dans Refait le Monde, nous allons demander à nos invités d'être très concrets.
00:26Que faut-il faire pour repenser nos villes, nos espaces, afin de rendre plus supportables les températures extrêmes ?
00:33A un an des élections municipales, nos élus et responsables politiques ont-ils vraiment pris conscience de ce défi majeur pour notre société ?
00:39Bref, comment faire pour s'adapter au réchauffement de notre planète tout en réduisant notre impact sur elle ?
00:45Avec nous ce soir, pour que dans Refait le Monde, Juliette Méadelle qui est notre ministre de la Ville.
00:49Soyez la bienvenue, Madame la Ministre.
00:51Éric Daniel Lacombe, architecte et urbaniste.
00:54Vous êtes professeur titulaire de la chaire Nouvelle Urbanité face aux risques naturels des abris ouverts à l'École Nationale Supérieure d'Architecture Paris-Lavillette.
01:02Merci d'être avec nous, Éric Daniel Lacombe.
01:05Nous serons rejoints dans un instant par Marie-Hélène Lafarge qui est consultante et enseignante en politique de transition écologique.
01:12Et Denis Curiot, maire de Venère de Nevers.
01:15Les deux sont avec nous, mais par téléphone.
01:17Et je les remercie de nous rejoindre.
01:18Pour trouver des solutions de remplacement, c'était quand même compliqué.
01:25On n'a pas le choix finalement.
01:26Moi ça va, j'ai un métier assez indépendant.
01:28Donc le fait que moi je peux gérer, puis sa mère peut continuer à aller travailler.
01:32Il faut l'occuper.
01:32Alors justement, comment on l'occupe ?
01:34Il y a les dessins animés déjà.
01:35Elle adore regarder tout ce qui se passe sur Netflix.
01:38La difficulté, c'est que les températures dans nos maisons ne sont pas meilleures qu'à l'école.
01:44Donc il faut en plus gérer l'excitation, l'énervement.
01:47Enfin bref, non, vraiment c'est pas simple du tout.
01:51Voilà, vous venez d'entendre ces parents d'élèves de Tours obligés de composer avec la fermeture des écoles de la ville.
01:56Près de 2000 établissements scolaires étaient fermés aujourd'hui à travers la France
01:59pour éviter aux élèves de températures, des températures dépassant les 30 degrés en classe.
02:05À Nevers, Denis Curiot, vous vous êtes posé la question ?
02:08Ah oui, oui, et puis pas seulement parce que c'est la canicule aujourd'hui,
02:11mais ça fait plusieurs années que, dans tous nos aménagements,
02:14on réfléchit comment créer des îlots de fraîcheur,
02:17comment évidemment s'inscrire dans un objectif environnemental.
02:21Par exemple, on a planté en 10 ans 10 000 arbres.
02:24Aujourd'hui, j'ai refait toute ma zone piétale avec des vélums qui montent
02:27et qui vont générer, il faut le temps que ça pousse, de la fraîcheur en centre-ville.
02:31Et puis évidemment, des choses plus pratico-pratiques.
02:33Donc bien sûr que c'est inscrit à tout projet.
02:36Pardonnez-moi, j'insiste, vos écoles étaient aujourd'hui ouvertes ?
02:40Exactement.
02:42Parce qu'elles sont mieux isolées que la moyenne ? C'est aussi simple que ça ?
02:45Je ne sais pas si elles sont plus isolées.
02:47En 2014, il n'y avait quasiment aucune.
02:48Aujourd'hui, une très grande partie l'est.
02:51Je pense que parfois, des enfants n'auraient pas moins frais,
02:54enfin plus frais plutôt chez eux.
02:56Donc c'est aussi une façon de leur garantir une surveillance
02:58par nos personnels des écoles qui veillent aussi fortement à l'hydratation.
03:02Donc évidemment que si on ouvre les écoles, c'est parce que les enfants ne sont pas en danger
03:05et qu'on prend des mesures pour surveiller, accompagner et adapter.
03:09Mais tout cela a été l'objet quand même d'un effort très important pour une ville comme la vôtre.
03:14Exactement.
03:15Ça nécessite des investissements aussi.
03:17Donc aujourd'hui, on désimpermébise des cours d'école,
03:21on génère des micro-forêts.
03:23Voilà, mais tout ça, ça prend plusieurs années pour faire cet investissement.
03:27Et ce n'est pas le cas de toutes les écoles pour l'instant,
03:29mais il y a d'autres moyens.
03:30Juliette Médel, est-ce que vous avez compris qu'on ferme autant d'établissements ?
03:35Alors aujourd'hui, moi, les chiffres que j'ai, c'est seulement 2% des écoles qui ont fermé
03:39et avec une immense majorité d'écoles qui a prévu un accueil pour les parents qui le souhaitent.
03:44Ça veut dire qu'on ne met pas les parents dans le fait d'arriver.
03:45Ça fait près de 2000 quand même, 2%.
03:46Oui, je suis d'accord.
03:48Ce qui est certain, c'est que, comme le disait le maire,
03:51il faut tout faire pour pouvoir accueillir les enfants dans les écoles.
03:56Moi, je note quand même qu'il y a deux niveaux de réaction.
03:59Il y a la réaction dans l'urgence, parce que l'urgence commande.
04:02Et c'est pour ça que, comme ministre de la Ville,
04:03moi, je me suis rendue tout à l'heure à Saint-Ouen,
04:06avec Karim Boimran, qui, comme d'autres maires,
04:08Gilles Leproust, par exemple à Hallon, ou bien à Marseille,
04:11ou bien à Beauvais, ou dans de nombreuses autres villes,
04:14a ouvert ces piscines gratuitement, ou quasiment gratuitement,
04:18sur une plage horaire beaucoup plus longue que d'habitude.
04:20Et moi, je les encourage à faire ça.
04:21Je pense qu'il faut, idéalement, que les piscines puissent ouvrir
04:25de 7h à 22h, de telle sorte que tout le monde...
04:28Systématiquement, quand il y a une vague de chaleur.
04:30Systématiquement, de façon gratuite ou quasi-gratuite,
04:32à Allonne, c'est 1 euro, à Saint-Ouen, c'est gratuit,
04:34à Marseille, c'est gratuit, à Paris, dans certaines piscines,
04:36c'est gratuit, à Beauvais aussi.
04:38Pourquoi ? Parce que c'est le seul moment
04:39où votre corps peut baisser en température.
04:42C'est indispensable pour les enfants,
04:43c'est aussi indispensable pour les personnes âgées.
04:45C'est une mesure de salubrité publique.
04:47Mais il n'y a pas que ça.
04:48Il y a aussi ouvrir les parcs.
04:50Il y a aussi, comme le disait le maire de Troyes,
04:52le maire de Troyes, il fait les piscines gratuites,
04:55mais comme le disait le maire de Nevers à l'instant,
04:57lui, il a anticipé,
04:58et je vais vous parler peut-être aussi de tout ce que fait l'État,
05:01pour aider les communes à s'adapter.
05:03Alors, je vais y venir dans un instant,
05:04mais est-ce que ce qui s'est passé aujourd'hui,
05:06et l'ensemble des établissements que vous venez de citer
05:09et qui étaient ouverts,
05:11ça va devenir la règle à chaque vague de chaleur ?
05:13Et est-ce qu'il faut que ça devienne la règle absolument
05:15à chaque vague de chaleur dont on sait qu'elles vont se multiplier ?
05:18Mais il faut que les écoles s'organisent pour ne pas fermer,
05:21c'est certain.
05:22Aujourd'hui, on a quand même fait des progrès par rapport à 2014.
05:25Là, on est à 2% d'écoles qui ont fermé.
05:27Excusez-moi, mais alors, il faut le dire au ministre de l'éducation nationale.
05:30Non, il y a une question d'adaptation.
05:32Comme vous le savez, les murs, c'est le bâti.
05:33Mais j'étais moi scupéfère en tant que journaliste, pardonnez-moi,
05:36de voir le nombre d'écoles qui étaient fermées aujourd'hui.
05:39Oui, alors pas sur toutes les journées.
05:40Non, mais vous voyez, on les voyait de nombres, bien entendu.
05:41Pas toute la journée, que l'après-midi.
05:43Ce n'est pas une dénonciation.
05:48Je vais vous dire, d'abord, ça dépend de la responsabilité de l'inspection d'académie.
05:53Et puis, autre chose, le bâti des écoles primaires, c'est la mairie.
05:58Oui.
05:59Donc, il y a peut-être des mairies, il y a peut-être des communes
06:02qui n'ont pas les moyens d'avoir engagé de la rénovation énergétique des bâtiments.
06:06Ce sont des budgets considérables.
06:07Donc, il y a une question aussi de responsabilité à la fois communale et de l'État.
06:11Mais je tiens à vous souligner quand même que moi, je suis ministre de la Ville.
06:15Nous avons installé, il y a quelques années, le fonds vert.
06:18C'était 1,15 milliard d'euros, le fonds vert, qui était destiné à revégétaliser les écoles.
06:24On a revégétalisé 5 000 écoles.
06:26On a débitumé.
06:27On a travaillé, justement, sur la désimperméabilisation des sols.
06:31Ce sont des investissements considérables.
06:34Ce fonds vert a été raboté, puisqu'il était de 2 milliards et demi avant.
06:36Et oui, il a été raboté.
06:38Évidemment, moi, je remets 15% dans les quartiers politiques de la ville.
06:41J'aimerais qu'on puisse en mettre beaucoup plus.
06:43Je suis d'accord avec vous.
06:43Mais là, en l'état actuel des finances publiques, il y a une pression.
06:47Ça ne vous a pas échappé.
06:48Par ailleurs, moi, je me bats avec le Premier ministre, avec Agnès Pannier-Runacher,
06:52où on est très favorable à une écologie progressiste.
06:55On est aussi dans un gouvernement qui est un gouvernement de coalition.
06:58Donc, on cherche à avoir un maximum d'équilibre entre protéger l'écologie.
07:02J'espère que dans le gouvernement de coalition, il y a coalition quand nos enfants sont en jeu.
07:06La preuve, c'est ce que nous faisons, puisque nous encourageons...
07:09Le fait que vous me le rappeliez me paraît étrange.
07:12Mais ça n'est pas à être étrange.
07:14La politique, c'est de choisir aussi.
07:15Moi, je suis pour qu'on mette des milliards d'euros dans la protection de nos enfants contre la chaleur.
07:20Des milliards !
07:21Marie-Hélène Lafage, vous êtes consultante en politique de transition écologique.
07:25On est d'accord, on ne peut pas plus parler d'exception.
07:28Il faut se préparer à vivre, en tout cas régulièrement, des canicules.
07:32Oui, actuellement, c'est vrai qu'on en parle parce qu'on est dans une crise.
07:36Et on est dans une crise parce que les canicules s'étendent sur le mois de juin.
07:39Et que c'est un temps qui est travaillé et où les enfants sont à l'école.
07:43Donc, c'est vrai que la société est perturbée.
07:45Les canicules qui touchent finalement la société l'été, on les perçoit moins.
07:49Et en fait, ce que ça fait ressortir, c'est notre inadaptation aujourd'hui,
07:54dans les villes, mais en fait en tant que société, et notre impréparation.
07:59Et donc, à ce moment-là, il faut aussi établir des responsabilités.
08:02Alors, ces responsabilités, elles sont partagées.
08:05C'est au moment du plan national d'adaptation au changement climatique
08:08qui a été adopté en mars 2025 qu'il fallait aussi mettre des moyens.
08:12Puisque dans ce plan d'adaptation, il y a un ensemble de choses sur les villes,
08:15mais il y a aussi des choses sur les équipements, effectivement.
08:18Il y a le fond vert, comme on l'a dit, dont les moyens ont été diminués.
08:22Voilà, en fait, aujourd'hui, il faut le dire, on n'est pas au rendez-vous.
08:24Et quelque part, on se rend compte qu'on est en train de perdre la course de l'adaptation.
08:29Parce que d'un côté, le changement climatique est en train de s'accélérer.
08:32Et d'autre côté, nos actions ne sont pas suffisantes.
08:35Donc, c'est aujourd'hui simplement une manifestation de ça.
08:39Et on peut le retrouver quand on voit l'impact des fortes pluies dans les grandes villes,
08:43quand on voit ce qui se passe par ailleurs sur le littoral,
08:46dans les montagnes, sur les stations de ski.
08:47En fait, la société française, en lui, dans son ensemble,
08:50est en retard sur l'adaptation au changement climatique.
08:53Éric Daniel Lacombe, avez-vous le sentiment que nos décideurs politiques
08:55ont pris la mesure de la répétition de ces épisodes extrêmes ?
08:59Non, mais ce n'est pas de leur faute.
09:01C'est-à-dire qu'ils le savent, mais qu'en fait, les grandes mesures,
09:04qui sont toujours les mêmes, des mesures un peu généralistes,
09:07qui devraient redescendre comme ça au niveau d'une acceptation de la population,
09:10ne sont pas acceptées.
09:12Et c'est ce qu'on entend, et c'est ce que j'entends.
09:14On se souvient de la canicule, c'est quand même 2003.
09:15C'est-à-dire qu'on avait pratiquement 25 ans pour se préparer.
09:18Je trouve que l'école est un exemple formidable, Yves Calvi.
09:21Parce que je suis en train d'en terminer une,
09:23avec l'idée que c'est un enjeu, évidemment, pour nos enfants,
09:26pour ne pas déstructurer la vie des parents.
09:281500 écoles fermées aujourd'hui, 750 ans d'hier.
09:30C'est compliqué, les enfants à faire garder.
09:33La deuxième chose, c'est que j'entends des choses qui sont
09:35de fermer la porte, de fermer la fenêtre et d'allumer la clim.
09:39C'est-à-dire, j'entends des choses qui vont vers ce que j'appelle l'isolation.
09:42Et c'est un chemin absolument épouvantable.
09:45Il faut savoir que dès que vous êtes isolé,
09:46vous êtes isolé à la nature, et vous ne la comprenez plus.
09:49Et vous êtes surtout isolé aux autres,
09:51et il n'y a plus de solidarité.
09:52Et en période de chaleur, la solidarité, c'est un chemin très important.
09:55Donc une école telle que je la construis,
09:58c'est une école qui va permettre de tenir,
10:00je le dis, tant que Christophe Béchut nous avait promis
10:023 degrés dans le monde, 4 degrés en France,
10:04il avait bien compris.
10:05C'est-à-dire que l'Europe est le pays qui se réchauffe le plus au monde.
10:09Ce n'est pas la peine qu'on parle du Bangladesh.
10:10Notre problème, il est là en ce moment.
10:11Eh bien, ça veut dire que ça fera un exemple technique
10:14et un exemple pédagogique.
10:16C'est ça une école, Yves Calvi.
10:17Expliquez-nous en quelques mots, Eric Daniel Lacombe,
10:19comment je sais aujourd'hui, voilà,
10:21ce que sont ces nouvelles urbanités et ces nouvelles écoles.
10:25Je regarde dans les écoles ce qui ne sert à rien.
10:27Par exemple, les couloirs ne servent pas à grand-chose.
10:29Ils ne servent qu'à passer de la classe vers la cour.
10:32Pourquoi ? On ne passerait pas.
10:33Et c'est ce que je fais, de la classe vers la cour
10:35sans passer par le couloir, directement.
10:37La surface des couloirs, vous les prenez
10:39et vous les mettez dans la classe.
10:41Je fais des classes qui font 100 mètres carrés.
10:43Alors que pour l'instant, l'éducation nationale,
10:45vous avez raison, c'est leur responsabilité,
10:46recommande des classes à 50 mètres carrés.
10:48J'estime que vivre toute la journée dans une boîte à sardines
10:51quand il fait chaud, c'est moins drôle que si on a
10:53le double 2 mètres carrés, c'est-à-dire le triple 2 mètres cubes.
10:55Ça, c'est la deuxième chose.
10:56Une fois que vous avez votre classe...
10:57Ça change vraiment les choses ?
10:58D'abord, prenez le bus avec moi tout à l'heure, Yves Calvi.
11:01Et ici, on est à 3 dans une pièce qui fait 25 mètres carrés.
11:03Ça change tout.
11:04La question de la quantité d'air,
11:06c'est ça le début de la chaleur.
11:08La question de la fraîcheur va se jouer par une deuxième chose.
11:11Si je n'ai plus de couloir, la classe,
11:14elle a donc deux façades.
11:15C'est ce qu'on appelle des appartements traversants.
11:17La ministre de la ville le sait très bien.
11:18C'est-à-dire que je peux ouvrir une fenêtre d'un côté et de l'autre.
11:22Alors que quand j'ai le couloir au milieu du bâtiment,
11:24je ne peux ouvrir que d'un côté.
11:26Et ça, c'est irrespirable.
11:27C'est la deuxième idée.
11:28La troisième idée, quand vous avez un rectangle,
11:30un rectangle très simple,
11:31qui se ventile des deux côtés,
11:33vous choisissez de mettre la façade
11:35qui n'est pas vers la cour au nord.
11:37J'ai entendu la ministre et Vautrin
11:40et Elisabeth Borne dire
11:41on ouvre les classes qui sont ouvertes au nord
11:44et on ferme celles qui sont au sud.
11:45Quand vous avez le couloir au milieu,
11:47vous avez une classe qui est au nord,
11:48une classe qui est au sud,
11:48vous fermez toute l'école.
11:49Donc, on peut changer le début.
11:51Et là, tout d'un coup, on fait de l'urbanisme.
11:52Ça s'appelle orienter son bâtiment.
11:54Donc, on peut se dire qu'au nord,
11:55on fait des petites fenêtres qui ventilent.
11:57Et au sud, je mets une circulation abritée,
11:59comme un préau.
12:00Ça permet de passer à l'abri d'une classe à l'autre.
12:02Ça permet d'aller à la récréation.
12:04Et ce préau, Yves Calvi,
12:05il me permet de faire de l'ombre
12:07et de jamais laisser un rayon de soleil
12:09rentrer dans la classe.
12:10Parce qu'en plus de la canicule,
12:11ça empêche les enfants d'écrire.
12:13On marque une première pause dans cette émission
12:15et on verra comment ça se passe à Nevers
12:16avec le maire de Nevers,
12:18Denis Turiot,
12:19dans quelques instants.
12:21RTL, on refait le monde.
12:23Avec Yves Calvi.
12:26RTL, s'informer ensemble.
12:29Il est 19h30.
12:31RTL Soir, on refait le monde.
12:34Avec Yves Calvi.
12:35L'essentiel de l'actualité avec vous,
12:36Mathilde Vessels.
12:37Bonsoir Yves, bonsoir à tous.
12:39C'est une décision rare qui a été prise aujourd'hui
12:41à l'encontre de l'individu soupçonné
12:43d'être à l'origine de l'incendie dans l'Aude,
12:45ravage en 400 hectares.
12:47Le suspect a été mis en examen
12:48pour incendie involontaire
12:50et placé en détention.
12:52Le procureur a tenu une conférence de presse
12:54cet après-midi.
12:55Le suspect apparaît être responsable,
12:57a-t-il déclaré.
12:58Un incendie de végétation est en cours
13:00dans le Gard à proximité de la ligne TGV sud-est.
13:0335 hectares sont brûlés pour l'instant.
13:06150 pompiers sont mobilisés.
13:08L'intervention également de 5 bombardiers
13:10de la sécurité civile en cours.
13:11Le feu est fixé,
13:13mais les conditions météo sont défavorables
13:15avec un temps chaud et sec.
13:17Parmi les conséquences,
13:18les trains en direction de Paris
13:19ont pour l'instant 1 à 5 heures de retard.
13:2216 départements placés en vigilance rouge
13:24canicule jusqu'à demain inclus.
13:26Cette journée connaît un pic de chaleur
13:27particulièrement violent.
13:29A Paris, où il fait 39 degrés,
13:31la ville a activé le niveau 4
13:33qui est le plus élevé de son plan canicule,
13:35proposant une surveillance des personnes vulnérables
13:38ou encore la quasi-totalité des parcs parisiens,
13:41ouverts toute la nuit.
13:42Et il ne s'était pas parlé depuis 2022.
13:44Emmanuel Macron s'est entretenu par téléphone
13:47pendant plus de 2 heures avec Vladimir Poutine.
13:49Parmi les sujets abordés,
13:51la guerre en Ukraine
13:52et le programme nucléaire iranien.
13:54Le président français a souligné encore une fois
13:56l'importance de la souveraineté de l'Ukraine
13:58et a demandé également à cesser le feu.
14:01On vous retrouve à 20h pour d'autres informations,
14:02Mathilde Vessel.
14:03A tout à l'heure, merci.
14:05Yves Calvi jusqu'à 20h.
14:07On refait le monde sur RTL.
14:09Nous continuons de nous interroger
14:11sur ces chaleurs qui touchent notamment
14:13nos écoles et nos enfants
14:15avec la ministre de la Ville,
14:16Juliette Méadelle,
14:17Éric Daniel Lacombe,
14:18qui est architecte et urbaniste,
14:20Marie-Hélène Lafage,
14:21consultante et enseignante en politique
14:23de transition écologique,
14:24et le maire de Nevers,
14:25Denis Turiot.
14:25Monsieur le maire,
14:27je voudrais que l'on revienne
14:27sur le cas des écoles
14:28de votre ville à Nevers.
14:29J'ai noté que l'ordre du jour
14:31de votre dernier conseil municipal
14:32prévoyait justement
14:34des travaux de rénovation énergétique
14:36pour l'école Albert Camus.
14:37Expliquez-nous.
14:39Oui, tout à fait.
14:40C'est une grande école
14:41dans un quartier prioritaire
14:43et elle a besoin...
14:44Ce que j'entendais tout à l'heure
14:45sur l'urbanisation des écoles
14:46est intéressant,
14:47mais c'est valable essentiellement
14:48pour de nouvelles écoles.
14:50Alors ça tombe bien,
14:51je vais en avoir une à faire
14:52parce qu'on me l'a laissé en héritage
14:53chez une école petite pailleron,
14:54mais pour les autres,
14:55sont d'anciens bâtiments.
14:56Alors faire tous ces travaux,
14:57ça nécessitera des années.
14:59Moi, je voulais...
15:00Ça scandalise quand je dis ça,
15:01mais moi, je suis un enfant
15:02de ces anciens collèges
15:05et honnêtement,
15:07à l'époque,
15:07on les aimait beaucoup.
15:08Au-delà le drame
15:10qu'ils ont pu
15:11ou qu'il a pu une fois provoquer.
15:13Mais on sera sur sa rénovation.
15:15Je voulais rappeler
15:15ce qu'a dit Juliette Méadel
15:16tout à l'heure.
15:17J'étais au lancement du fond vert
15:19et ce qui a été priorisé,
15:20c'est les écoles.
15:20Alors évidemment,
15:21je remette aussi qu'il ait baissé.
15:22N'empêche que ça m'a permis
15:24de financer les études
15:25sur cette école
15:26que j'envisage de lancer
15:27des travaux d'ici quelques mois.
15:29Quel est le budget
15:30des travaux pour votre école ?
15:32Soyons clairs.
15:34Écoutez, soyons clairs.
15:35Si on arrive à rénover un peu,
15:37on sera sous les 11 millions.
15:39S'il faut la refaire totalement,
15:41ça sera à peu près ce tarif-là.
15:43Mais comme on va avoir
15:43la sectorisation avec l'école
15:44que vous évoquiez, Albert Camus,
15:46c'est pour ça qu'on anticipe aussi
15:47et sa réservation énergétique
15:48passera principalement
15:49par les huisseries
15:50puisqu'on avait déjà refait
15:51la couverture.
15:52Donc voilà, on avance
15:54et quant à...
15:55De quelles aides disposez-vous ?
15:57De quelles aides disposez-vous ?
15:58Aucune aide sur les écoles.
16:00Aucune ?
16:00Le fond vert.
16:02Aucune aide,
16:02sinon c'est à la charge des mairies.
16:04Et donc c'est pour ça
16:05que moi je salue ce fond vert
16:06et s'ils pouvaient reprendre
16:07un peu de force,
16:09ça serait bien.
16:09Mais on est bien conscients
16:10tous de la situation aujourd'hui.
16:12Maintenant, moi à Neuve-A,
16:12il y a 25 écoles.
16:13Donc il y en avait 29 avant.
16:15J'ai resserré
16:15parce qu'on est moins d'enfants
16:16on perdait de la démographie.
16:17On en reprend.
16:18Donc évidemment,
16:19la réflexion devient différente.
16:20Et moi je souhaite
16:21dans chaque école
16:22équiper une salle,
16:23alors si ce n'est en climatisation
16:24qui n'est plus trop à la mode,
16:25mais une salle de rafraîchissement
16:26où on regrouperait
16:27notamment les personnes
16:28dans ce type de situation.
16:30Je voudrais vous faire écouter
16:31ce que disait à la mi-journée
16:32un autre élu,
16:33Jean-François Vigier,
16:34maire de Burs-sur-Yvette
16:35dans l'Essonne sur RTL.
16:36L'Institut de l'économie
16:37pour le climat
16:38a estimé dans un rapport
16:39en novembre 2024
16:40que le montant à faire
16:42en investissement
16:43par les collectivités locaux
16:44était de 19 milliards par an
16:46entre 2024 et 2030.
16:48Fin 2023,
16:49les collectivités locales
16:51investissaient 10 milliards d'euros.
16:53On est tout juste à la moitié
16:54et on est au plafond,
16:56on est au taquet.
16:57Avec les capacités financières
16:59qui sont les nôtres aujourd'hui,
17:00on va la faire en 25 ans
17:01la transition écologique.
17:02Mais est-ce que c'est ça qu'on veut ?
17:04Est-ce qu'on peut se permettre
17:05d'attendre 25 ans,
17:06Marie-Hélène Lafage ?
17:08Oui, alors il faudrait voir
17:09les chiffres précisément
17:10qui ont été produits
17:11par l'IQA de CE
17:12puisque c'est un organisme
17:13qui chiffre à la fois
17:14les coûts de l'atténuation,
17:16c'est-à-dire
17:17comment on va se décarboner
17:19et limiter le changement climatique.
17:21Et c'est aussi un institut
17:21qui travaille sur
17:22les coûts de l'adaptation.
17:24En l'occurrence,
17:26ce qu'il faut d'abord
17:26commencer par faire,
17:27c'est arrêter des projets
17:28qui sont inadaptés.
17:30Donc voilà,
17:30à Lyon,
17:31je vous donne un exemple,
17:31encore en 2013,
17:33l'esplanade du palais de justice
17:34a été construite en métal.
17:37Ce n'est pas possible
17:37de continuer à financer
17:38des équipements comme ça.
17:40À Lyon,
17:41pour le coup,
17:41la décision a été prise récemment
17:43que sur le projet
17:44de la part d'yeux,
17:44on n'allait pas faire
17:45certaines tours
17:46et on allait remplacer ça
17:47par des espaces verts.
17:48Il y a des décisions
17:49qu'on peut prendre
17:49pour déjà arrêter
17:50des projets qui sont inadaptés.
17:52Ensuite,
17:52c'est certain
17:53que l'adaptation
17:54va nous coûter cher.
17:55Mais si on ne fait pas
17:55une adaptation
17:56qui est transformationnelle,
17:58exigeante
17:58et dans laquelle
17:59on met les moyens
18:00pour transformer
18:00la ville et la société,
18:02en fait,
18:02ce qui va se passer,
18:03c'est qu'on aura
18:03une adaptation d'urgence
18:04réactive
18:05qui coûte beaucoup plus cher
18:07et une indemnisation derrière
18:09parce qu'il faut aussi
18:09parler des assurances
18:11et je pense que
18:12le maire ici présent
18:13voit tout à fait
18:14de quoi on parle,
18:15c'est-à-dire que
18:15les mairies aujourd'hui
18:16notamment sont
18:17de plus en plus concernées
18:18par les coûts
18:19de l'assurance.
18:20Donc en fait,
18:20une adaptation
18:21qui n'est pas faite à temps,
18:22elle va coûter
18:23excessivement
18:24plus cher demain
18:25et en sachant
18:26que l'adaptation
18:27prend aussi du temps.
18:28Là, on a parlé
18:28des écoles
18:29et des délais
18:29sur des travaux
18:30mais il faut imaginer
18:31transformer la ville,
18:32transformer les logements
18:34et aussi planter les arbres,
18:36ce dont on parle beaucoup,
18:37tout ça,
18:37en fait,
18:38ça prend du temps.
18:38Donc si on ne le fait pas
18:39maintenant,
18:40c'est sûr qu'on ne sera
18:41pas prêts plus tard
18:41et on sait que
18:42la fréquence des vagues
18:43de chaleur
18:44va doubler
18:44d'ici 2050.
18:45C'est vrai.
18:46Alors, Eric Daniel Lacombe,
18:47je m'adresse à l'architecte
18:48et à l'urbaniste.
18:50Les arbres,
18:50vous, ça vous perturbe ?
18:51Ils ont leur place
18:52dans les écoles ?
18:53C'est étonnant
18:54parce qu'on prend toujours
18:55la végétation
18:56comme quelque chose
18:57à part.
18:58Vous avez raison
18:58de le faire remarquer.
18:59Mais restons sur les écoles
19:01parce que c'est un bon sujet
19:02et le maire a tort
19:03de me...
19:04Je répondrai à mes arbres
19:05quand néanmoins.
19:05Évidemment.
19:06Sur le fait qu'on ne fait
19:07que des choses neuves.
19:08Non, j'ai fait aussi
19:08à Buxerolle près de Poitiers
19:10une réhabilitation
19:11d'une école
19:11où on a piqué
19:12les surfaces des couloirs
19:13pour les agréger
19:14à la classe
19:14et on a fait courir devant
19:15un très beau vent
19:16et c'était des vieilles écoles
19:17du 19ème
19:18séparé garçon-fille.
19:19Donc, la question
19:20de l'adaptation,
19:21elle est là.
19:21Elle n'est pas que dans le neuf,
19:22elle est dans la réparation.
19:23Et pour répondre aux arbres,
19:25cette question
19:25de la présence de la nature,
19:27c'est ça le sujet.
19:28C'est-à-dire qu'il faut
19:29qu'on continue à engager
19:30une bienveillance
19:31avec la nature.
19:32Donc, ce n'est pas que l'arbre
19:33qui m'intéresse.
19:34C'est le rapport
19:40et s'enfermer.
19:41Plus il y a de l'eau,
19:41plus on a envie
19:42de fermer la porte
19:42et de fabriquer des digues.
19:44C'est-à-dire que
19:44si on n'en tient pas
19:45très tôt et très jeune,
19:46c'est pour ça que les écoles
19:47sont un lieu pédagogique,
19:48un rapport avec la nature
19:50de bienveillance,
19:51on sera peut-être capable
19:52de la supporter
19:53quand elle sera un peu dynamique,
19:54un peu agitée.
19:55Sinon,
19:56et c'est pour ça
19:56que les mesures gouvernementales
19:58ont du mal à passer,
19:59il y a tout ce que vous voyez
20:00sur le mouvement écologiste,
20:01sur les ZFE,
20:02chaque fois qu'on essaye
20:03de faire un progrès,
20:04il y a
20:04à les écologistes
20:05contre l'économie,
20:06à les écologistes
20:07contre la ville.
20:08Et ça,
20:08ce n'est pas la nature
20:08qui m'intéresse.
20:09La nature qui m'intéresse,
20:11c'est celle qui est en alliance
20:12avec la ville,
20:12pas simplement à des corps
20:13ou pas simplement de l'ombre.
20:15Ce rapport de force,
20:15vous le percevez,
20:16Madame Lamini ?
20:16Non mais je le perçois,
20:17mais j'irai même plus loin.
20:19La nouvelle politique de la ville
20:20à laquelle j'espère
20:21pouvoir contribuer plus longtemps,
20:24c'est de changer le rapport
20:24des humains entre eux,
20:26le rapport aux autres,
20:27le rapport à la solidarité.
20:28En ce moment,
20:28on vit une canicule,
20:29comment on peut y résister
20:31le mieux possible
20:32en repérant les personnes isolées,
20:34la personne âgée
20:35qui est chez elle,
20:36qui est seule,
20:37qui ne va pas forcément
20:37avoir le réflexe
20:38de se lever pour aller boire.
20:39Et ce repérage-là,
20:40alors on le fait
20:41avec les mairies,
20:42les préfets,
20:43les associations.
20:44Moi, je veux tous
20:45les saluer ici
20:46parce que là,
20:47tout le monde est sur le pont.
20:48Le gouvernement,
20:49on est en cellule de crise
20:49tous les soirs
20:50depuis le 28.
20:52Ça a commencé le 20.
20:53Les maires eux-mêmes
20:54et en particulier
20:55les maires de Nevers
20:56l'exprimaient très bien.
20:57Ils ont déjà fait des repérages
20:58depuis des années.
20:59Ils ont l'habitude
21:00avec les centres d'action sociaux
21:01de repérer les personnes isolées.
21:02On sait qui est où, oui.
21:03Oui, mais ça ne peut pas
21:04reposer que sur les pouvoirs publics
21:06parce qu'il y a des moments
21:07où il y a des personnes
21:08qui passent à travers les mailles
21:09et ça oblige
21:11à de la solidarité.
21:12Dans les quartiers politiques
21:13de la ville dont je m'occupe,
21:14c'est des quartiers très urbains,
21:15très pauvres,
21:16très bétonnés.
21:17On n'a pas d'argent
21:18forcément pour aller à la mer
21:19ou on habite loin de la mer,
21:21même à Marseille.
21:22Et on a besoin
21:23de cette solidarité.
21:24Ça veut dire que la société
21:25doit changer complètement
21:26dans son rapport à l'autre,
21:28être plus proche,
21:29plus solidaire,
21:29ou plus, comment dirais-je,
21:32empathique, surtout.
21:33Plus empathique.
21:34On marque une nouvelle pause
21:35dans cette émission
21:36et on trouve nos invités
21:37pour continuer ce débat.
21:38Yves Calvi.
21:40On refait le monde
21:41sur RTL.
21:43Yves Calvi.
21:44On refait le monde
21:45jusqu'à 20h sur RTL.
21:48Si vous le voulez bien,
21:49Juliette Méadelle,
21:49vous êtes ministre de la Ville.
21:50On vient de vous entendre
21:51et donc vous avez plein de choses
21:52dont vous voulez nous parler.
21:53Mais pour l'instant,
21:54on va continuer de s'interroger
21:55sur la façon
21:55dont on prend en charge
21:56ces périodes...
21:57de chaleur.
21:58Bah oui,
21:59de grande, grande chaleur.
22:00Éric Daniel Lacombe
22:01qui est architecte et urbaniste
22:02est avec nous.
22:02Marie-Hélène Lafage,
22:03consultante et enseignante
22:05en politique de transition écologique
22:06et le maire de Nevers,
22:08Denis Thuriot.
22:10On a quand même
22:11ce sentiment
22:12qu'on s'adapte lentement
22:13à un danger
22:14qui va de plus en plus vite.
22:15Est-ce que vous faites
22:17ce constat,
22:18Madame la Ministre ?
22:19On ne va pas assez vite,
22:20évidemment.
22:21Je ne vais pas vous dire
22:21le contraire.
22:22C'est-à-dire qu'il faudrait
22:23avoir pris des décisions
22:25d'investissement massives
22:26il y a 35 ans,
22:28en réalité.
22:28C'est certain.
22:29Maintenant,
22:30ce qu'on fait,
22:30c'est qu'on le fait
22:31aussi vite que possible
22:32avec des moyens
22:33publics limités,
22:34mais surtout,
22:34comme vous le disiez très justement,
22:36avec une opinion publique
22:37qui n'a pas forcément envie
22:39de faire tous les sacrifices
22:40qui s'imposent.
22:41Et donc,
22:41le responsable politique
22:42s'adapte aussi
22:43à ce temps-là.
22:44J'en profite
22:45pour vous poser une question
22:46qui, à mon ami,
22:46échappe à beaucoup de Français.
22:48C'est quoi la politique
22:49de la ville ?
22:50C'est la politique.
22:51C'est très simple.
22:52Il y a 1 600 quartiers
22:54politiques de la ville,
22:55c'est-à-dire qui ont ce nom,
22:56cette cartographie.
22:57C'est tamponné en quelque sorte.
22:57C'est tamponné par la loi.
22:59On les choisit
23:00en fonction de la densité urbaine
23:02et de la pauvreté.
23:03Oui.
23:04Alors,
23:04il peut y avoir des villes
23:05de 4 000 habitants
23:06avec des quartiers politiques
23:07de la ville.
23:08Mais c'est vraiment
23:09des situations de crise.
23:10C'est des situations
23:11où il y a beaucoup
23:12d'insécurité.
23:13Hélas,
23:14de la précarité,
23:15de la pauvreté.
23:16C'est une population
23:16plus jeune qu'ailleurs.
23:17une population par exemple
23:19où dans certains quartiers,
23:21le taux de jeunes
23:22de plus de 15 ans
23:23scolarisés,
23:24au lieu que ce soit
23:2580-90%,
23:26c'est 40%.
23:2840% de plus de 15 ans
23:30scolarisés.
23:31Ça vous donne une indication
23:32de l'état
23:33de déstructuration.
23:35Ils sont où ces mômes ?
23:36Dans la rue ?
23:36C'est toute la question.
23:37Où sont-ils ?
23:38Et donc le travail
23:38des pouvoirs publics
23:39et notamment le mien,
23:41c'est de retisser le lien,
23:42de recoudre
23:43pour que tous ces quartiers
23:44reviennent dans la République
23:4690% des habitants
23:47de ces quartiers
23:48me demandent une chose,
23:50de la sécurité
23:51de l'école.
23:52C'est-à-dire que c'est
23:53une population
23:54qui est en attente
23:54d'État comme jamais.
23:56Et donc l'école est citée ?
23:57L'école évidemment est citée,
23:59la sécurité d'abord,
23:59l'école ensuite,
24:01parce que c'est aussi
24:01la force de l'État français,
24:02c'est ça la politique
24:03de la ville,
24:04c'est que la République
24:05soit la même partout.
24:06Denis Turiot,
24:07vous avez les mêmes préoccupations ?
24:09Oui, bien sûr.
24:10Moi j'ai trois quartiers
24:10politiques de la ville,
24:12qui a ce qu'on appelle
24:13un enrue,
24:13un renouvellement urbain.
24:14On va refaire une école
24:16dite augmentée,
24:17c'est-à-dire en regroupant
24:18deux écoles,
24:18elle demande des parents d'ailleurs.
24:20Et effectivement,
24:20on anticipe
24:21toutes ces problématiques
24:22de végétalisation.
24:24C'est un quartier très minéral
24:25qui devient très végétal.
24:26C'est long,
24:27l'enrue c'est trop long,
24:28pour rien à personne.
24:30Et du coup,
24:30nos habitants
24:31n'y croyaient même plus.
24:33Et aujourd'hui,
24:34les coûts ont explosé
24:35sur un projet
24:35de 72 millions d'euros,
24:37tous financeurs confondus,
24:38ce qui est important
24:38pour une ville
24:39comme la mienne.
24:40On est passé à 88 millions
24:41et pour l'instant,
24:42on n'a pas le reste.
24:43Donc c'est un vrai sujet aussi,
24:44une vraie préoccupation.
24:45Mais bien sûr qu'aujourd'hui,
24:46tout cela rentre en ligne de compte.
24:47Maintenant,
24:47je voulais dire aussi quelque chose.
24:48On a suggéré les enfants
24:49pendant la Covid
24:50et Dieu sait s'il y avait
24:51une inquiétude
24:52sur la survie des gens.
24:53Donc évidemment,
24:54que les mairies sont capables
24:55de s'adapter
24:55et font du mieux qu'elles peuvent.
24:57Là, j'ai acheté
24:5750 ventilateurs d'un coup
24:58parce qu'il n'y en a plus assez.
24:59On l'a fait.
25:00Et puis aujourd'hui,
25:01les écoles sont vivables.
25:03Je ne dis pas qu'il ne fait pas chaud
25:03en fonction de certaines
25:05et de leur ancienneté,
25:12je vous trouve franchement
25:13tous extraordinaires.
25:15Je veux le dire à vos auditeurs.
25:17Parce que ces maires,
25:18avec M-A-I-R-E,
25:19ils font des choses extra
25:21avec peu de moyens.
25:22C'est leur dévouement.
25:23Ils sont sur le pont
25:24tout le temps.
25:25Pas forcément
25:26avec beaucoup de moyens,
25:27y compris de moyens humains
25:28en termes d'équipement,
25:30de collaborateurs.
25:32Mais ils font un travail de dingue.
25:33Ils sont capables
25:34de vous ouvrir une piscine,
25:35de mobiliser toute leur équipe,
25:37d'accueillir des gens
25:37même dans les mairies,
25:39d'apporter des packs d'eau.
25:40Il faut le dire
25:41parce qu'on dit
25:42que la politique
25:43est décrédibilisée
25:44mais venez voir
25:45ce que font les maires
25:45avec des quartiers politiques
25:47de Lévis.
25:47Éric Daniel Lacombe.
25:48On lui a même ouvert la Loire
25:49de façon sécurisée aujourd'hui.
25:50Ah bon ?
25:52Vous voyez ?
25:52On se baigne dans la Loire.
25:53C'est formidable.
25:54Plus des piscines
25:54et des jeux d'eau
25:55qui est un peu partout
25:56en ville maintenant.
25:56Il y avait du monde ?
25:58Bien sûr.
25:58Vers plage,
25:59ça dure deux mois.
26:00C'est formidable.
26:01Très bien.
26:03Éric Daniel Lacombe,
26:04on entend tous les jours
26:05que l'État doit faire
26:06des économies.
26:07J'ai envie de vous dire
26:08l'adaptation,
26:08c'est forcément coûteux, non ?
26:10Non.
26:10L'exemple que je viens
26:11de vous donner
26:11sur les couloirs,
26:13c'est au même prix
26:14et c'est mieux
26:15parce que c'est ça
26:16que je vise.
26:16Au même prix et mieux.
26:17Vous voyez ?
26:17Une plus grande classe,
26:18c'est mieux.
26:18Tout le monde le comprend,
26:19y compris pédagogiquement.
26:21Et c'est au même prix
26:21puisque si je n'ai pas pris
26:23quelque chose en plus,
26:24j'ai pris les couloirs.
26:25Et au même prix et mieux,
26:26c'est ce qui est en train
26:27de se passer sur votre plateau.
26:28Je suis entre une ministre
26:29et un maire
26:29et je pense que c'est ça.
26:31Je suis content
26:31qu'on dise un mot
26:32sur la démarche.
26:33Mais pour que ça soit mieux
26:34au même prix,
26:35pour que l'adaptation marche,
26:36il faut que le niveau d'en haut,
26:37c'est-à-dire le niveau national,
26:39arrête de proposer
26:39des solutions
26:40qui n'arrivent pas à redescendre
26:42parce qu'une solution
26:43dans le Pas-de-Calais,
26:44y compris en canicule,
26:44n'est pas la même
26:45que dans le Vaucluse.
26:46Et ça, c'est impossible.
26:48Et regardez,
26:48François Bayrou,
26:49chez vous,
26:50à l'émission du Grand Jury
26:51RTL Public Sénat,
26:53avait trouvé la géothermie.
26:54Bon, la géothermie,
26:55ça marque sur un tiers
26:56des sols français,
26:57mais c'est une solution.
26:58Évidemment que les gars
26:58qui ne peuvent pas la faire
26:59vont dire que c'est idiot.
27:01Marine Le Pen
27:01invente la clim pour tous
27:02et ça, politiquement,
27:04c'est vraiment insensé
27:05et c'est ça qui nous isole
27:06et qui nous empêchera
27:07de repérer les vulnérables.
27:09Ça, c'est vraiment des choses
27:10qui sont à ne pas suivre.
27:11Vous avez compris ?
27:12Alors, qu'est-ce qu'un dispositif
27:13national pour moi ?
27:14Par exemple, sur la canicule...
27:15Moi, je ne suis pas en délève
27:16si on est dans la classe
27:17de mes enfants,
27:18Marine Le Pen ou pas,
27:19j'ai envie qu'on m'amène,
27:20qu'on fasse tout
27:20pour qu'on puisse respirer.
27:22Je suis désolé.
27:22Mais respirer, c'est bien ça
27:23dont je parle.
27:24Mais avec les grandes classes,
27:26pas de soleil
27:27et des courants d'air,
27:28on respire.
27:29Avec la clim,
27:29c'est le monde qui s'arrête.
27:31C'est comme les digues
27:31pour les inondations.
27:33Cette étanchéité-là,
27:34ça s'arrête.
27:35Ça fait des îlots de chaleur.
27:36Disons-le à nos auditeurs,
27:37ça fait des îlots de chaleur.
27:39Yves Calvi, sur la démarche,
27:41c'est-à-dire que l'État
27:41doit inventer ce que j'appelle
27:42des principes à nevers,
27:44la régulation naturelle.
27:45C'est-à-dire donner plus de place
27:46aux rivières,
27:46c'est un principe.
27:47C'est ça l'État.
27:48Par contre,
27:49la rivière à Trèbes dans l'Aude,
27:50elle n'est pas la même
27:51que dans la Roya
27:52ou dans la Vésubie.
27:53Vous voyez la différence
27:54entre un principe
27:55et une solution.
27:56Et ça, ça veut dire que moi,
27:58ceux avec qui je travaille,
27:59ce sont les maires
28:00et leur énergie politique,
28:02il faut la saluer,
28:02ce sont les municipales.
28:03C'est eux qui vont nous faire
28:04le changement climatique.
28:05À condition que le dialogue
28:06entre les maires et l'État,
28:07je suis toujours payé pour faire ça,
28:09je ne crois pas au divorce.
28:10C'est-à-dire qu'il y a des réglementations
28:11qui s'empilent
28:12et qui sont en silo impossibles.
28:13Quand il fait 40 degrés
28:14et qu'on fait un courant d'air,
28:15le courant d'air reste
28:16un courant d'air chaud ?
28:17Non, pas du tout.
28:19Pas du tout.
28:19Parce que ce que vous oubliez
28:20quand je fais de l'architecture,
28:21c'est qu'à un moment,
28:22je fais le courant d'air,
28:23à un moment,
28:23j'essaye d'enfoncer la maison,
28:25par exemple, dans le sol.
28:26Vous voyez ?
28:26On a inventé les puits canadiens.
28:27Les Romains savaient faire ça.
28:28Vous enfoncez la maison dans le sol.
28:30Vous gérez les ruissellements
28:31qui coulent sur la colline.
28:32Vous mettez de l'eau
28:33qui est sous la maison
28:33et vous faites un courant d'air.
28:35Je vous emmène
28:35dans toutes les villes romaines,
28:37y compris celle d'Adrien,
28:38près de Rome.
28:39Le courant d'air
28:39vous fait baisser 10 degrés.
28:40Moi, je vous emmène en Grèce.
28:4110 degrés, Yves Calvi.
28:42Tout est blanc en Grèce.
28:43Sauf que, je vous explique,
28:45pour les réglementations nationales,
28:47pour l'instant,
28:48il y a des réglementations
28:49en hauteur qui vous disent
28:50qu'on ne va pas plus haut
28:50que cette hauteur-là.
28:52J'ai découvert,
28:53en voulant m'enfoncer dans le sol,
28:54qu'il y a d'autres réglementations
28:55qui vous disent
28:56que vous n'avez pas le droit
28:57de creuser plus loin
28:58ou pas le droit
28:58de faire de troglodytes.
28:59C'est ça, le dialogue
29:01que j'essaye de mener
29:01entre l'État et les maires.
29:02Pardonnez-moi,
29:03mais ma question,
29:04vous n'y échapperez pas.
29:05Repeindre les villes
29:06en blanc comme en Grèce,
29:07est-ce que ça aurait un impact ?
29:08Moi, je suis favorable.
29:10Non, ce n'est pas du tout absurde.
29:11C'est ce qu'on appelle
29:11le plan albédo,
29:12que je trouve très intéressant,
29:13qui consiste à recouvrir
29:15avec une peinture
29:16qui fait baisser la température.
29:18Il existe, ce plan albédo ?
29:19Il existe,
29:20mais moi, je suis très favorable
29:21à le reprendre en main.
29:22Je sais qu'il est un peu à l'arrêt.
29:24J'en ai parlé tout à l'heure
29:24avec Agnès Pannier-Runaché.
29:26On est toutes les deux
29:27assez favorables.
29:28Moi, j'aimerais bien
29:28qu'on mette ça en place
29:29dans les quartiers politiques
29:30de la ville.
29:31Qu'en pensez-vous,
29:32Marianne Lafage ?
29:32Vous me trouvez artificiel
29:34quand je pose cette question
29:35sur les murs blancs ?
29:36Ou ça mérite d'être réfléchi
29:39ou débattu ?
29:41En fait, l'urgence aujourd'hui,
29:42c'est d'abord de sortir
29:43de mesures qui sont réactives.
29:45Et en fait,
29:46désolé, Madame la ministre,
29:47vous avez aussi beaucoup parlé
29:48de réaction et de gestion de crise
29:50pour aller vers
29:51des transformations de fonds.
29:53Et ce n'est pas non plus
29:54repeindre en blanc
29:55qu'il va suffire
29:56à faire des transformations de fonds.
29:58Puisqu'en fait,
29:58nos villes en tant que telles,
29:59par leur architecture,
30:00par leur composition spatiale,
30:01ne sont pas adaptées
30:02au climat qui va arriver.
30:04Et au-delà de la ville,
30:05c'est la société
30:05puisqu'on a parlé des écoles.
30:07Mais en fait, on le sait,
30:08on va devoir décaler
30:09les rythmes scolaires,
30:10les vacances d'été,
30:10on va devoir organiser
30:11autrement le travail.
30:12Donc en fait,
30:13l'adaptation,
30:14il faut qu'on se mette
30:15dans cette nouvelle culture
30:16qui est une culture
30:17de transformation fondamentale.
30:19Et c'est là
30:19qu'il faut changer de discours aussi.
30:21C'est-à-dire que
30:21Mme Agnès Panné-Renaché
30:23qui nous a dit
30:23c'est une canicule jamais vue,
30:26en fait, il ne faut plus dire ça.
30:27Ce n'est pas du jamais vu,
30:28c'est du déjà prévu.
30:30Donc en fait,
30:30aujourd'hui, il faut dire
30:31voilà, on sait qu'on est
30:31dans une trajectoire de réchauffement
30:33qui nous oriente vers ça
30:35de plus en plus.
30:36Allons-y, mettons les moyens.
30:37Et alors effectivement,
30:38ça ne dépend pas
30:38que des pouvoirs publics.
30:40Mais à un moment,
30:40il faut que les pouvoirs publics
30:41y soient
30:42et qu'ils mettent l'impulsion.
30:44Et vous parliez
30:45des quartiers prioritaires,
30:46mais en fait,
30:46pour avoir travaillé
30:47sur des ateliers de concertation,
30:49les habitants,
30:50ils demandent de la végétalisation.
30:51Ils demandent qu'on y aille.
30:53Donc ils sont demandeurs aussi.
30:55Donc du côté de la population,
30:56sur l'adaptation,
30:57il n'y a pas de problème.
30:58C'est du côté des moyens
30:59qu'on met en tant qu'acteur public
31:01et pour la mobilisation
31:02de l'ensemble de la société
31:03pour faire ce chantier de fond
31:05dont on a besoin.
31:06Oui, mais...
31:06Hop, hop, hop, hop.
31:07On marque une nouvelle pause,
31:09Madame la Ministre,
31:10et vous répondrez.
31:11Oui, tu dois répondre.
31:12Je peux répondre.
31:12Dans un instant, vous ou là ?
31:14Jusqu'à 20h,
31:16Yves Calvi refait le monde
31:18sur RTL.
31:21Soir, on refait le monde
31:22avec Yves Calvi.
31:25Je cherche ça.
31:26Nous allons poursuivre ce débat
31:27avec nos invités.
31:29On en était à repeindre en blanc.
31:31Alors moi,
31:31on a un peu souri autour de la table.
31:35Et moi, j'aimerais la vie
31:35d'un architecte et urbaniste,
31:37en l'occurrence,
31:37Éric Daniel Lacombe.
31:38Question simple, réponse simple.
31:40Le reflet du soleil
31:42qui va taper sur cette nouvelle peinture blanche
31:43sur le toit ?
31:44Il va aller où, Yves Calvi ?
31:46Il va repartir.
31:47Voilà.
31:48Donc, il va continuer
31:48à réchauffer l'atmosphère.
31:50Et donc là,
31:51c'est bien ça dont on parle.
31:53On est dans un bien commun
31:54qu'on cherche à ne pas réchauffer.
31:56C'est toujours pareil.
31:56C'est-à-dire que
31:57quand vous protégez un endroit,
31:58vous en abîmez un autre.
31:59On vient de faire ça
32:00avec les océans.
32:01On a eu l'UNOC pendant 15 jours.
32:03Donc, c'est pareil pour la clim.
32:05Pardon,
32:05mais aujourd'hui,
32:06on est quand même
32:07devant les restaurants
32:08avec des chauffeurs de taxi
32:09devant les terrasses
32:10pour prendre le frais
32:11qui ne coupent pas leur moteur
32:12parce qu'ils ont des règles
32:13des grands hôtels
32:14pour dire que les clients
32:15qu'ils doivent transporter
32:15doivent rester au frais.
32:17Et donc, toujours ce jeu
32:18de celui qui est au frais
32:19Ça me fondalisait.
32:20Merci parce que vous venez
32:21de me donner la réponse.
32:21Je me suis rapproché du chauffeur.
32:22Il était plus costaud que moi.
32:23Je me suis réassi,
32:24mais je n'ai pas eu frais
32:25alors que j'étais venu chercher ça.
32:27C'est ça la grande question.
32:28Pardon, Madame la ministre,
32:29mais je ne suis pas contre le blanc.
32:30Mais le blanc
32:30ne nous permet pas
32:32de régler un problème global.
32:34Et c'est pour ça
32:34que l'adaptation, moi,
32:35et vous cherchez de l'argent
32:36et on en cherche tous,
32:37j'ai une piste.
32:38C'est-à-dire que j'ai trouvé
32:40dans des villes
32:40qui sont toujours
32:41en grande canicule
32:42que finalement,
32:43elles ont un autre problème.
32:45Elles ont souvent
32:46des inondations.
32:47Eh bien, les villes
32:48que je reconstruis en ce moment
32:49à Mandelieu, à Trèbes,
32:50vous parliez de Trèbes
32:51tout à l'heure
32:51avec les incendies,
32:52eh bien, en faisant des dessins
32:53sur la fraîcheur de...
32:55En faisant des dessins
32:56sur l'inondation,
32:57j'ai trouvé des dessins
32:58sur la fraîcheur de la ville
33:00en faisant passer
33:01des courants d'air,
33:01en mettant des arbres,
33:05sur les inondations,
33:06pour le dire vite,
33:07on a de l'argent.
33:08On a le fond Barnier,
33:09on a le fond vert,
33:10on a les papys.
33:10Donc, c'est assez simple
33:11comme idée.
33:12C'est la même pièce
33:14avec deux faces,
33:15inondations, canicules,
33:16et là, on a des fonds.
33:17Alors que la canicule,
33:18elle fait des morts.
33:19Mais après, vous avez quoi
33:19pour réparer les bâtiments ?
33:21Il n'y a rien
33:21parce que les bâtiments
33:22n'ont pas été touchés.
33:22Juliette Merdel,
33:23si l'on admet
33:24que le budget de l'État
33:25n'est pas illimité,
33:26quelle doit être, selon vous,
33:27la priorité ?
33:29La priorité, c'est...
33:31Je regrette d'avoir
33:32à vous le dire
33:33en période de canicule,
33:34mais la priorité,
33:35c'est l'urgence.
33:36J'ai l'impression
33:36d'être la ministre
33:37des urgences.
33:37C'est-à-dire que là,
33:39concrètement,
33:39on a des habitants
33:40qui vivent dans des quartiers
33:41où ils ont très très chaud
33:43et on veut éviter
33:44que leur santé
33:45ne se dégrade.
33:46Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
33:47Les maires trouvent des moyens
33:49de leur apporter de la fraîcheur
33:51et donc, dans l'urgence,
33:53ouvrent leur piscine,
33:54ouvrent leur mairie
33:55avec des pièces plus fraîches.
33:57Vérifiez tout le monde.
33:57Ça ne changerait au bâtiment ?
33:58Ça, je vous réponds
34:00sur comment on priorise.
34:01Vous me dites comment on doit...
34:03Moi, je vous dis
34:03comment je priorise.
34:04D'abord, c'est l'urgence.
34:05Je ne veux pas
34:06qu'il y ait des morts,
34:07qu'il y ait des enfants,
34:08qu'il y ait des malaises
34:10ou qu'il y ait des personnes âgées
34:11qui, comme en 2004,
34:13souffrent et meurent de la canicule.
34:14Ça, c'est la première responsabilité
34:15des pouvoirs publics.
34:16Après, la deuxième chose,
34:18c'est effectivement l'adaptation.
34:20Et l'adaptation,
34:21il y a deux temps
34:21dans l'adaptation.
34:22Il y a qu'est-ce qu'on peut faire
34:23à moyen terme ?
34:24C'est-à-dire qu'il ne coûte pas trop cher
34:27et sur lequel on peut agir vite.
34:30Par exemple,
34:30les îlots haute fraîcheur,
34:32ce n'est pas très cher
34:32et ça peut être construit
34:34relativement vite dans les villes.
34:35Planté, végétalisé, débitumé,
34:38ça, ça peut être fait à moindre frais.
34:40Après, il y a ce que vous évoquez
34:41qui est le plus long terme,
34:42qui est revoir complètement
34:43la structure et le positionnement
34:44de nos bâtiments.
34:46Ça, ça demande de reconstruire
34:47nos bâtiments publics
34:48et de réorienter face nord
34:51avec des couloirs dans le bon sens
34:52tous nos bâtiments publics.
34:54Mais ça, ça va prendre des années.
34:55Donc, on est obligé d'échelonner
34:57en fonction de nos moyens publics.
35:00Quand je vous parle du fond vert...
35:01Impossible à faire dans une vie
35:02comme Paris avec des bâtiments
35:03haussmanniens.
35:03Il faut y aller petit à petit.
35:05Regardez sur la rénovation urbaine.
35:06L'Agence nationale de la rénovation urbaine,
35:08parfois, elle a mis 20 ans,
35:10mais elle a réussi à atteindre
35:11des projets de grande transformation urbaine.
35:13Je viens de signer
35:14avec la Caisse des dépôts
35:15une convention de 350 millions d'euros
35:18qui vont être mises
35:19dans les quartiers politiques de la ville.
35:20Ça n'avait jamais été fait.
35:21Et la Caisse des dépôts,
35:23elle va sélectionner ces projets
35:24en fonction, justement,
35:25des objectifs de lutte
35:26contre le réchauffement climatique.
35:28Mais Rome ne s'est pas faite en un jour.
35:30Denis Thuriot,
35:31avant de se comparer à Rome,
35:33un grand plan climatisation
35:35comme le proposait hier
35:36Marine Le Pen et Éric Ciotti,
35:38c'est une bonne ou une mauvaise idée.
35:40Éric Daniel Lacombe
35:41nous a dit ce qu'il en pensait.
35:43Donc, les choses sont assez claires.
35:44Mais on veut bien votre avis à vous aussi,
35:45maire de Nevers.
35:46Moi, je l'ai déjà dit,
35:47je n'ai pas une rivière,
35:47j'ai le plus long fleuve de France,
35:48donc la Loire,
35:49c'est très rafraîchissant.
35:50Pour le reste, non,
35:51moi, je n'adhère pas
35:52à la suggestion de Marine Le Pen
35:54et d'Éric Ciotti.
35:55Il y a autre chose que je propose,
35:56alors c'est peut-être un peu compliqué
35:57pour les transports parfois,
35:58mais on a ouvert beaucoup
35:59d'établissements publics
36:00où il fait frais,
36:01les musées, la médiathèque,
36:02le centre d'interprétation
36:03du patrimoine.
36:04Ça peut être aussi
36:05quand c'est des canicules ponctuelles
36:07et ça va rebaisser,
36:07on le sait jeudi,
36:08et bien un moment aussi
36:09de faire l'école hors les murs
36:10et d'aller dans des sites
36:11qui sont plus frais
36:12que les écoles
36:13qu'on ne pourra jamais
36:14rendre aussi fraîches.
36:15Et est-ce que vos habitants viennent ?
36:17Parce que c'est ça
36:17qui est intéressant.
36:18Est-ce qu'ils viennent chercher
36:19cette fraîcheur
36:19dans des lieux qui,
36:21par ailleurs,
36:22j'allais vous dire,
36:23ont un charme particulier quand même ?
36:25Si vous me rappelez demain,
36:26je vous le dirai,
36:26j'aurai les comptages,
36:27mais en tout cas,
36:28je peux vous dire
36:28qu'il y avait la queue
36:29au niveau des piscines ce matin
36:30une queue inhabituelle
36:32à 8h30.
36:33Donc voilà,
36:34on facilite encore une fois
36:36grandement la vie
36:37de nos habitants
36:38et le Centre Communal
36:39d'Action Sociale
36:40est à dispo.
36:40On a identifié,
36:42on appelle 1200 personnes
36:44presque chaque jour
36:44avec un dispositif
36:45« Nos jeunes veillent sur leurs aînés »
36:47et là,
36:47c'est plutôt les aînés
36:48dont on parle
36:48pour s'occuper d'eux
36:49et notamment les personnes isolées
36:50qu'on a recensées préalablement.
36:52Marie-Hélène Laffalle,
36:53j'ai 30 secondes à vous donner
36:54avant qu'on se sépare
36:55pour que vous me disiez
36:56ce qui vous semble vous aussi
36:57être vraiment la mesure essentielle.
37:01Effectivement,
37:01il faut être prêt
37:02par rapport aux crises
37:03qui vont nous arriver
37:04mais je redis
37:05qu'il faut aussi faire
37:06de l'adaptation transformationnelle
37:07sinon on continuera
37:08à payer cher
37:09les crises qui nous arrivent.
37:11On a parlé des écoles
37:12mais il y a aussi
37:12les hôpitaux
37:13qui sont une énorme question
37:15prioritaire aujourd'hui
37:16pour l'État
37:17et il y a énormément
37:18de publics fragiles
37:19dont il faut prendre soin
37:20et il faudra aussi
37:22comme je le disais
37:22mobiliser la société.
37:24On a parlé de végétalisation,
37:26la métropole de Lyon
37:26a par exemple
37:27distribué en 2024
37:292000 arbres
37:29à planter à des particuliers
37:31parce que 70%
37:32des espaces verts
37:33ne sont pas
37:34dans l'espace public
37:35donc il faut aussi
37:36accompagner tout ça.
37:37Et bien plantons des arbres
37:38nous sommes tout à fait d'accord.
37:39Merci infiniment
37:40les uns et les autres
37:41d'avoir participé
37:42à cette émission
37:42je vous annonce que demain
37:43l'invité de notre matinale
37:45à 7h40
37:46sera Alexandre Bompard
37:47président directeur général
37:48de Carrefour RTL
37:50il est 20h.
37:51Sous-titrage Société Radio-Canada
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