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Écoutez "On refait le monde" avec Isabelle This Saint-Jean, économiste, Yannick Mireur, politologue spécialiste des États-Unis, Nicolas Conquer, porte-parole des Republicans Overseas, Arnaud Tousch, correspondant de RTL aux États-Unis, et Denis, un Français expatrié aux USA depuis 32 ans.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 29 avril 2025.

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Transcription
00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:03Je m'amuse beaucoup, je dirige le pays et le monde.
00:07Ses propos pleins d'humilité sont ceux de Donald Trump, dans une interview donnée à l'occasion des 100 premiers jours de sa présidence,
00:13son jour au cours desquels le président américain a fait voler la diplomatie mondiale en éclats.
00:18Il y a près de trois mois, le milliardaire avait promis l'âge d'or des Etats-Unis lors de son investiture.
00:22Où en est-on vraiment aujourd'hui, au-delà des annonces chocs, sa marque de fabrique ?
00:26Qu'a-t-il vraiment fait ? Comment a-t-il profondément changé l'Amérique ?
00:29S'il l'a changé ? Et peut-il perdre la confiance des Américains ?
00:32Avec nous, pour en débattre, Isabelle Thyssen-Jean qui est économiste, soyez la bienvenue Isabelle Thyssen-Jean.
00:38Nicolas Conquer qui est porte-parole des Républicains Overseas, autrement dit de l'étranger.
00:42Soyez le bienvenu à Nicolas Conquer.
00:44Christian Macarian, éditorialiste international au point.
00:46Bonsoir Christian Macarian.
00:47Bonsoir Yves.
00:48Et à distance Yannick Mireur qui est politologue et spécialiste des Etats-Unis.
00:51Merci de nous rejoindre, Yannick Mireur.
00:53On refait le monde dans RTL Soir.
00:56Je salue bien entendu Arnaud Touche, notre correspondant aux Etats-Unis.
01:18Bonsoir Arnaud, merci de nous rejoindre vous aussi.
01:20On vient d'entendre le Président de la République.
01:23J'ai envie de vous demander les uns et les autres ce que vous retenez de ces 100 premiers jours.
01:26Enfin, la chose qui vous a marquée individuellement, Isabelle Thyssen-Jean ?
01:31Le mot c'est chaos.
01:33Et l'objet qui m'a marquée, c'est le panneau brandi.
01:41Je pense que tous les auditeurs en ont vu probablement l'image.
01:44Le panneau brandi avec les droits de douane affichés.
01:49Et où on a réalisé, on ne comprenait pas du tout du tout ce qu'il y avait dans ces colonnes.
01:55On voyait que c'était absolument sidérant.
01:57La liste des pays et puis les droits de douane annoncés.
02:00Et puis toute la nuit, on a essayé de comprendre.
02:03Et on est tombé sur un calcul qui était totalement lunaire.
02:08Mais vraiment lunaire.
02:08Alors qui correspondait, si, il y avait des symboles mathématiques apparemment très techniques et très très précis.
02:16Et en fait, économiquement, ça n'avait absolument aucun sens.
02:20Donc moi, c'est vraiment ce moment-là qui me frappe dans effectivement quelque chose d'incroyablement chaotique.
02:28Avec beaucoup d'incertitudes et beaucoup de violences.
02:32Beaucoup de violences aussi politiques, de manipulations, d'effets d'annonce très violents.
02:38Et une très grande incohérence, on y reviendra probablement.
02:40Bien sûr.
02:41Yannick Pireur, quelle est la chose que vous retenez ?
02:43La phrase ou peut-être le moment de ce second quinquennat.
02:48Non, c'est quatre ans d'ailleurs aux Etats-Unis.
02:50Pardonnez-moi.
02:51Qui vous reste à l'esprit ?
02:54Écoutez, c'est plutôt la surprise tout de même.
02:58On n'avait pas beaucoup d'illusions sur parfois l'improvisation, les divisions internes et la façon d'exercer son pouvoir,
03:09enfin sa responsabilité présidentielle par M. Trump, notamment sur les questions étrangères par exemple,
03:13avec la promesse de régler le conflit russo-ukrainien.
03:18Mais je pensais que sur les questions économiques, en particulier boursières,
03:22pour quelqu'un qui est américain, qui est né à New York, qui est dans les affaires depuis toujours,
03:25bon, c'était quelque chose qu'il comprenait, pas toujours le cas de nos hommes politiques à nous,
03:30et sur lequel il aurait les yeux rivés.
03:33Or, c'est par là et finalement que très vite, au bout de trois mois, son deuxième mandat pêche.
03:39C'est là qu'il y a un retournement.
03:41Vous vous rappelez, M. Calvi, que nous avions évoqué ce sujet il y a quelques semaines.
03:45Je vous avais dit combien de temps les milieux économiques vont contenir la situation.
03:49Donc c'est là, au fond, peut-être là où on attendait le moins,
03:53même si la politique des tarifs n'avait aucun sens économique,
03:57que le retour de flammes, finalement, se fait, et beaucoup plus vite que ce qu'on aurait pu penser.
04:01Nicolas Conquer.
04:02Je vais vous parler d'un élément, d'un événement qui est beaucoup plus relatif à la sécurité nationale
04:06et donc domestique, où Donald Trump a prononcé un discours devant le Congrès,
04:11donc l'adresse à la Nation, qui était assez fédérateur
04:14et dans lequel il a annoncé tout son soutien à des victimes
04:17qui étaient des familles de victimes de crimes migratoires, de migrants illégaux
04:23et sur lesquelles il a démontré et obtenu les résultats avec cette immigration illégale,
04:29du moins dans les flux qui sont quasiment ramenés à zéro.
04:31Il a diminué de 99% en remettant en avant, à travers des lois très fortes,
04:37le statut de ces victimes qui avaient été laissées pour compte
04:40et ceux pour lesquels les démocrates n'ont même pas été capables de se lever
04:43alors qu'on était vraiment sur des choses qui sont quand même assez fédératrices.
04:46Christian Macarian.
04:47Vous demandez une impression spontanée.
04:50Oui, bien sûr.
04:50Sans réfléchir.
04:51Eh bien, ça fait 100 jours qu'on parle tous les jours de Donald Trump.
04:56Ah, mais oui, vous avez raison.
04:57Voilà.
04:58Mais tout simplement, tous les jours et de différentes manières,
05:01vis-à-vis de la Chine, du conflit russe-Ukraine, du Moyen-Orient,
05:07des questions économiques et douanières,
05:09« Trump is everywhere ».
05:12Il est partout, partout, absolument partout.
05:15Et c'est d'ailleurs un peu fatigant pour l'exercice du métier journaliste.
05:20C'est un peu monothématique.
05:21Bonne nuit, moi !
05:22Oui, merci.
05:22Et déconniste.
05:23Mais parce qu'il n'aura pas ma peau.
05:26Mais honnêtement, il faut reconnaître que de ce point de vue-là,
05:30la façon dont il organise la scansion de l'actualité mondiale, internationale,
05:37prouve que cet homme a un certain talent.
05:40Ça n'arrête pas, donc, nous dites-vous.
05:42Arnaud Touche, vous qui êtes notre correspondant aux Etats-Unis,
05:45on a envie de savoir, voilà, est-ce que vous retenez le moment fort de ces 100 premiers jours ?
05:50Eh bien, déjà, un mot, je dirais, épuisant,
05:52parce qu'effectivement, je rejoins mon confrère tous les jours, 24h sur 24, quasiment.
05:56Le président tweet, alors, tweet assez rarement en réalité,
05:59mais sur son propre réseau social, Trousse Social,
06:01parfois, il se lève à 5h30 et ça termine à 1h du matin.
06:04Donc, avec le décalage horaire, on vous raconte tout ça parfois pendant la matinale.
06:07Eh bien, souvent, ce qu'on prévoit la veille n'est plus d'actualité le lendemain.
06:11Et une séquence, mais finalement, qui se répète assez souvent,
06:14eh bien, c'est la présence des influenceurs et des nouveaux médias,
06:17comme dit Caroline Lévitte, la porte-parole de la Maison-Blanche,
06:20au sein même de la Maison-Blanche, justement.
06:22Certains y voient, effectivement, une ouverture à tous les nouveaux médias.
06:25D'autres y voient, effectivement, eh bien, des médias dits « legacy »,
06:29c'est-à-dire des médias qu'on connaît depuis longtemps,
06:31qui sont écartés ou alors moins considérés.
06:34Mais c'est vraiment ça, moi, qui me marque pendant tous ces 100 premiers jours.
06:38Alors, semble-t-il, jamais un président américain n'a été aussi rapidement impopulaire.
06:43Seuls 39% des Américains le soutiennent encore.
06:45Est-ce que ça vous surprend ?
06:46C'est un sondage de ABC pour le Washington Post et Ipsos.
06:49Christian Macarion.
06:50Alors, attention à ces sondages.
06:51Oui, alors...
06:52Ils sont trempeurs.
06:53Il faut prendre le paysage global et, si on prend les choses globalement,
06:58tous les présidents reculent pendant leurs 100 premiers jours.
07:02Obama, lors de son deuxième mandat, a connu une chute vertigineuse.
07:07Biden aussi est descendu très vite.
07:09Et même, en remontant à Clinton, on voit une chute.
07:13Donc, là, vous nous dites que, quoi qu'il arrive, le deuxième mandat est déceptif ?
07:19Je dis qu'il n'est pas suffisant, aujourd'hui, de s'appuyer sur les sondages
07:24pour en conclure à des ennuis très profonds pour M. Donald Trump.
07:30Je ne suis pas sûr de ça.
07:32Il a, d'après les sondages les plus globaux que j'ai pu consulter cet après-midi,
07:36il a perdu à peu près 5%, ce qui est beaucoup.
07:41Mais, ça n'est pas...
07:43Il est toujours encore au-dessus de 40% de popularité, en taux de popularité globale.
07:49Ce qui n'est pas totalement négligeable, tout de même.
07:52Le seul vrai sondage qui compte, d'ailleurs, c'était le sondage dans les urnes le 5 novembre dernier,
07:56où il a gagné 77 millions de voix, qui était un record retentissant pour lui,
08:00mais pour le Parti républicain aussi.
08:01Ensuite, comme vous l'avez dit, il y a plusieurs sondages.
08:04Et, on le dit, entre la prise de la prestation de serment et ses 100 premiers jours,
08:08ça s'effrite toujours un petit peu.
08:09Ce qu'il faut savoir avec Donald Trump, c'est que son plafond n'était pas toujours très élevé,
08:14mais son plancher était relativement haut aussi.
08:16C'est-à-dire qu'il parle de pas très haut, mais il ne descend pas très bas,
08:18contrairement à Biden, qui lui, à partir de sa débat de l'avion de l'instant,
08:21n'a fait que chuter, systématiquement, à jamais se redresser.
08:23Isabelle Thys-Saint-Jean.
08:24Oui, mais en même temps, je pense qu'on n'est pas rentré dans le dur
08:27de l'impact des conséquences économiques pour les Américains,
08:31et en particulier de ceux de son électorat.
08:35Là, on va y revenir, mais a priori, tous les économistes,
08:40aussi différents soient-ils, sont d'accord pour imaginer,
08:44la prévision en économie est un art difficile,
08:47mais pour penser qu'étant donné les politiques qu'il est en train de mettre en place,
08:51ça ne peut pas être autrement qu'une hausse de l'inflation
08:54et qu'un frein mis à la croissance.
08:57Et donc ça, forcément, ça va avoir des conséquences fortes,
09:01y compris sur son électorat.
09:02Et quand on se souvient quand même qu'il arrive au pouvoir,
09:06notamment à cause de l'inflation, qui est restée élevée,
09:09le bilan Biden était bon économiquement,
09:12il y avait un gros sujet qui restait, qui était celui de l'inflation,
09:15qu'on retrouvait un peu partout à travers les économies développées,
09:19mais ça pesait lourdement sur les Américains.
09:23Et quand vous imaginez que l'effet inflationniste va revenir,
09:29on peut penser que là, en termes de popularité,
09:31il risque de perdre une partie de son socle,
09:34qui effectivement, jusqu'à présent, apparaît comme un socle inébranlable.
09:39En raison des réseaux sociaux et de la façon dont une partie de son électorat est informée,
09:45on ne voit pas très bien ce qui peut les faire changer,
09:47mais concrètement, dans leur vie quotidienne,
09:50un impact aussi fort, ça peut déstabiliser les choses.
09:53Arnaud Touche, je pensais avoir lu quelque part
09:55que c'était le plus mauvais score depuis 80 ans pour un président.
09:58Vous nous le confirmez ou j'ai lu de travers ?
10:01Si, si, effectivement, c'est vrai,
10:03mais je suis assez d'accord sur ce que disent mes prédécesseurs,
10:06les sondages sont trompeurs,
10:07parce que quand je parle avec les Américains ici,
10:09ils ne sont pas tous contre Donald Trump.
10:11Il y en a beaucoup qui disent également,
10:12100 jours, ce n'est pas assez, évidemment.
10:14Oui, ce qui est vrai.
10:15C'est vrai, et effectivement, c'est assez étrange,
10:19parce qu'encore ce matin, je parlais avec des Américains
10:21qui me disaient qu'il faut laisser du temps au temps,
10:22mais tous, par contre, s'accordent pour dire que les 100 premiers jours
10:25sont totalement crazy.
10:26Voilà ce qu'on m'a dit,
10:27que ce soit d'ailleurs ceux qui ont voté pour Donald Trump
10:31ou ceux qui ont voté démocrate ici.
10:33Alors, sans surprise, ceux qui avaient voté pour Biden
10:35n'aiment toujours pas Donald Trump.
10:36Ça, ce n'est pas une surprise,
10:37mais vous le savez, on a fait beaucoup de reportages sur RTL
10:40pour expliquer aussi qu'ici, à New York, par exemple,
10:42il y a eu plus de Trumpis, beaucoup plus de gens
10:44qui ont voté pour Donald Trump.
10:46Ces gens-là qui ont voté pour Donald Trump
10:48croient encore, effectivement, en la politique de Donald Trump.
10:51Par contre, là où ils sont tous un petit peu dubitatifs,
10:54c'est sur cette politique tarifaire,
10:56parce que l'Ukraine, etc.,
10:58c'est très loin, en fait, de leurs préoccupations ici aux Américains.
11:01Par contre, les droits de douane, ça, ça les affecte directement.
11:04On va en parler tout à l'heure, évidemment, j'imagine, de l'économie.
11:07Mais, effectivement, là, c'est un petit peu plus compliqué.
11:10Et je ne suis pas d'accord, en revanche, avec ce que disait
11:12ma consoeur tout à l'heure sur
11:15est-ce que ça les touche directement dans leur vie immédiate ?
11:19En fait, un petit peu, parce que, notamment sur les retraites,
11:22il faut savoir que les retraites, notamment des Américains,
11:25bien souvent, ce sont des fonds, vous savez,
11:27qui sont indexés sur les marchés.
11:28Et quand Donald Trump est arrivé dans la roseraie de la Maison Blanche
11:31et qu'il a annoncé des tarifs sur la plupart des pays du monde,
11:35eh bien là, en fait, les retraites des Américains
11:37ont été immédiatement touchées.
11:38Donc, oui, ce n'est pas leur quotidien, on va dire,
11:41pour acheter des œufs, pour acheter des biens du quotidien.
11:44Mais ils ont bien vu baisser les choses sur leur retraite.
11:46Mais désormais, les marchés se sont calmés.
11:48Alors, les Américains sont un petit peu, j'allais dire, attentifs.
11:51Certains disent 100 jours, ce n'est pas assez.
11:53D'autres espèrent, effectivement, que tout cela va remonter.
11:56En revanche, crazy, tout le monde est d'accord.
11:58Alors, quel bilan économique pour le président américain ?
12:01C'était un enjeu très important.
12:02C'est notre prochain débat, bien entendu, avec nos invités.
12:04Et dans quelques instants, sur RTL, restez avec nous.
12:08Yves Calvi, on refait le monde sur RTL.
12:12RTL, s'informer ensemble.
12:15Il est 19h30.
12:17RTL Soir, on refait le monde.
12:19Avec Yves Calvi.
12:20Et on retrouve Charles Ducrot pour les principaux titres de l'actualité.
12:24Le Parlement adopte définitivement la proposition de loi pour lutter contre le narcotrafic.
12:29Gérald Darmanin et Bruno Notre-Taillot ont obtenu un large soutien des députés.
12:33Texte approuvé par 396 voix pour et contre seulement 68.
12:38La France insoumise a voté contre.
12:40Le texte prévoit notamment la création d'un parquet national anticriminalité organisé.
12:44Pour la première fois, la France accuse directement le renseignement militaire russe d'avoir formenté plusieurs cyberattaques.
12:51L'une remonte à 2015, le sabotage de la chaîne TV5Monde.
12:55L'autre en 2017, le piratage de boîtes mail utilisé dans la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron.
13:00Dans un communiqué et une vidéo, le Quai d'Orsay souligne par ailleurs qu'une dizaine d'entités françaises ont été ciblées depuis 2021.
13:06Et puis dans une heure et demie, le duel Arsenal-PSG.
13:10En demi-finale allée de la Ligue des champions de football,
13:12les Parisiens espèrent prendre l'avantage pour décrocher leur ticket en finale.
13:16Ils promettent un plan de bataille après la défaite 2-0 contre les Britanniques en octobre dernier.
13:20On verra ce qu'il en sera.
13:21Rencontre à vivre en intégralité sur RTL.
13:23RTL Foot dès 20h45 avec Eric Silvestro.
13:26Charles, nous avons rendez-vous à 20h avec Faustine Bollard pour son émission Héros.
13:29Et ce soir, un témoignage puissant et émouvant.
13:31Lorsqu'elle était au collège, Alia a été la victime de ce qu'on appelle le « revenge porn »,
13:36une pratique de harcèlement qui consiste à diffuser des photos intimes d'une personne sans son consentement.
13:42Alia s'en est sorti après avoir pensé au suicide et prend la parole ce soir dans Héros.
13:46Rendez-vous à 20h.
13:47Merci Charles Ducroux.
13:48On vous retrouvera également pour le journal dès 20h.
13:52Yves Calvi jusqu'à 20h.
13:54On refait le monde sur RTL.
13:56Avec Isabelle Thys-Saint-Jean qui est économiste, Yannick Mireur, politologue spécialiste des Etats-Unis,
14:02Nicolas Conquer, porte-parole des Républicains Overseas, autrement dit de l'étranger,
14:07et Christian Macarian, éditorialiste international au point, sans oublier notre correspondant aux Etats-Unis, Arnaud Touche.
14:12Alors, je voulais qu'on aborde quand même en quelques mots le bilan économique du président américain.
14:19Prenons les dossiers les uns après les autres.
14:20L'économie, Isabelle Thys-Saint-Jean, c'est votre domaine.
14:22L'indice Nasdaq, des valeurs technologiques, évoluait à plus de 20 000 points au début d'année.
14:27Il est tombé à 17 000.
14:29Le dollar a dégringolé de 10% face à l'euro.
14:31On ne peut pas dire que ce soit une énorme réussite, non ?
14:33Non, ça a été, et c'est effectivement ça qui l'a fait probablement reculer.
14:38Il y a eu un effet absolument sidérant sur les marchés financiers.
14:43Absolument sidérant.
14:45Où en fait, les marchés ont intégré, il y a eu deux choses, c'est un peu technique,
14:49mais on va essayer de l'expliquer aussi clairement que possible.
14:51Il y a eu deux choses qui se sont passées.
14:53D'abord, les intervenants ont intégré le fait que des droits de douane élevés,
14:58ça se traduit inévitablement, à peu près inévitablement,
15:02par une hausse de l'inflation et par un relatissement de la croissance.
15:06Et donc, du coup, ils ont réévalué leur position en tenant compte de ça.
15:11Ça, c'est une première chose.
15:12Et puis, il y a eu un deuxième élément qui est ce qu'ont fait les investisseurs étrangers.
15:18les investisseurs extérieurs qui financent soit les entreprises, c'est-à-dire la bourse,
15:25soit effectivement la dette américaine, la dette publique américaine.
15:28C'est un énorme dossier extrêmement important.
15:32Le poids de la dette américaine est considérable.
15:35Et en très grande part, il dépend du fait que les capitaux étrangers se placent sur cette dette.
15:42Et en fait, il y a eu un mouvement d'interrogation,
15:48enfin pas d'interrogation, mais de troubles, plus que forts, d'incompréhension.
15:53Et donc, on a vu un retrait des capitaux internationaux incroyablement puissant.
15:59Avec donc quelque chose que nous, les économistes, on ne pouvait pas imaginer.
16:03C'est-à-dire, vous avez une bourse des actions, le Nasdaq, qui s'effondre.
16:09Et en même temps, vous avez des taux d'intérêt sur la dette publique qui vont dans l'autre sens, qui montent.
16:16Normalement, ça n'est pas le cas.
16:18Normalement, ça baisse parce que la dette publique est une valeur refuge.
16:24On place son argent dans la dette publique quand les marchés financiers s'effondrent.
16:30Et là, en fait, les taux d'intérêt ont augmenté.
16:33Ce qui est très embêtant quand vous avez une dette aussi importante que les Etats-Unis.
16:37125% du PIB.
16:39Et donc, plus un effondrement du dollar.
16:41Et pourtant, pardonnez-moi.
16:42Pardon. Donc, ça a été vraiment une alerte considérable.
16:47Et c'est à ce moment-là que Donald Trump s'est rendu compte qu'il était en train de fragiliser son atout premier des Etats-Unis.
16:55C'est-à-dire la force de sa monnaie et l'attractivité du déplacement pour les internationaux, soit sur les entreprises, soit dans la dette publique.
17:06Et donc, à partir du moment où il fragilise ça, il remet en cause toutes ses marges de manœuvre et une grande partie de la puissance de cette économie.
17:16Arnaud Touche, c'est pourtant sur ces questions économiques qu'il était très attendu par les Américains, non ?
17:22Par son électorat ?
17:23Absolument. Vous voulez parler des marchés financiers ou de la vie quotidienne ?
17:26Les marchés financiers pour commencer ?
17:28Oui, absolument. Parce que vous le savez, Donald Trump, c'est avant tout un businessman.
17:32Il était très attendu là-dessus. Et surtout, il a ménagé le suspens.
17:35Vous le savez, pendant des semaines, on a essayé de savoir à combien va être taxée l'Europe.
17:40Il avait même dit... Parce que l'Europe, à un moment, a dit qu'on va taxer les produits américains.
17:46Et du coup, à ce moment-là, Donald Trump avait remis en place, vous savez, cette menace en disant
17:50« Voilà, on va taxer votre champagne à 200% et les vins européens ».
17:53Finalement, il ne l'a pas fait. Et surtout, jusqu'au dernier moment, jusqu'à cette fameuse présentation
17:57dans la roseraie de la Maison-Blanche, quand il est arrivé avec effectivement ses panneaux
18:02et tous ses chiffres au fur et à mesure.
18:05Là encore, il a fait exprès, au fond, pour choquer les marchés.
18:09Mais ce qui est intéressant, c'est que quand on discute avec les Américains qui sont supporters de Donald Trump,
18:14en fait, ils suivent la stratégie de Donald Trump.
18:18Parce que quelle est-elle ? C'est choquer les marchés.
18:20Il le savait. Et il l'a lui-même admis.
18:22Il a dit « Ça va faire mal, entre guillemets, pendant quelques temps. »
18:25Mais par contre, sur le long terme, vous allez voir, il y a des investissements.
18:29Et ça, c'est vrai. Nicolas Conquer va pouvoir le confirmer.
18:32Il y a des investissements aux Etats-Unis. Il y a des entreprises qui vont venir aux Etats-Unis.
18:36Il parie sur tous ces investissements-là pour créer de la richesse, ici aux Etats-Unis.
18:41En revanche, ce qui va bloquer dans les prochains mois, là, c'est les taxes, effectivement, imposées par rapport à la Chine.
18:47145%. Ça n'est évidemment pas soutenable, ni pour les Etats-Unis, ni pour la Chine.
18:51Et si aujourd'hui, par exemple, les Américains veulent acheter sur Temu ou AliExpress,
18:55ce sont des plateformes un peu low-cost qui viennent des Etats-Unis,
18:59eh bien, désormais, vous avez marqué « frais d'importation ».
19:02Et par exemple, votre panier va doubler de prix.
19:05Et ça, les Américains, ils le voient.
19:06Et c'est là où j'ai peur, effectivement, pour les supporters de Donald Trump,
19:09parce qu'ils vont voir très clairement que ce qu'ils achetaient avant à 20 dollars,
19:13eh bien, ils doivent le payer plus de 40 dollars.
19:15Et ça, ce sont des familles, évidemment, qui voulaient acheter des produits en Chine pas chers,
19:18qui ne vont plus pouvoir le faire.
19:20Et peut-être que le vote va changer après.
19:21Sur les droits de douane, vous avez compris ce qu'ils voulaient faire, Nicolas Conquer ?
19:24Je veux juste revenir à un point sur les marchés financiers.
19:26Oui.
19:27Donc, les marchés financiers sont basés à Wall Street.
19:28Et donc, Donald Trump, lui, se présente comme étant le président de Main Street
19:32et pas le président de Wall Street.
19:34Le Main Street, c'est cette Amérique entrepreneuriale.
19:36C'est l'entreprise des entrepreneurs, des petites entreprises qui créent
19:40et qui investissent dans leur propre société.
19:41C'est de la com.
19:42Ah non, non, au contraire.
19:43C'est une réalité et c'est son électorat.
19:44C'est son électorat et c'est très concret.
19:47Et donc ça, ça suppose aussi qu'il met en place un agenda pro-business.
19:50Et comme on l'a dit, ça favorise des investissements d'entreprises étrangères.
19:53Apple, Nvidia, CGA, CGM, des entreprises françaises et européennes
19:56qui vont investir massivement à hauteur de 7000 milliards.
20:00Ce n'est pas marginal.
20:01Vous aimeriez que la France soit une capacité, ou l'Europe, si vous étiez européiste,
20:05une capacité d'attraction des capitaux étrangers dans ses proportions excusées.
20:09Donc, c'est des engagements.
20:11Et ça suppose aussi qu'il y a une déréglementation qui va être faite,
20:13une dérégulation, une fiscalité attractive pour ces entrepreneurs
20:17qui considèrent que Donald Trump met en place un agenda pro-business
20:20et que, effectivement, ces tarifs douaniers sont une douleur court terme
20:25pour un gain sur le plus long terme.
20:26Mais, effectivement, on l'a dit par rapport à la Chine,
20:28il y a des négociations.
20:29C'est un outil de négociation et un outil géopolitique
20:31pour obtenir des concessions, des sécurisations
20:35et renforcer les intérêts, encore une fois, des Américains,
20:38ceux pour lesquels Donald Trump a été élu.
20:40Vous avez compris ce qu'il fait, vous, Christian Macarian ?
20:42Alors, justement, je crois qu'il faut le clarifier.
20:44Pourquoi est-ce qu'on en est arrivé là ?
20:47Oui.
20:48Fondamentalement, M. Trump a dit et répétait pendant toute la campagne
20:51qu'il voulait, il entendait, baisser les impôts,
20:54ceux des entreprises et ceux des ménages.
20:56Oui.
20:57Bon.
20:57Pour baisser les impôts, il a eu, lui et plutôt son équipe,
21:01l'idée de faire monter les droits de douane
21:04pour compenser les pertes qui résulteraient des baisses d'impôts,
21:10les baisses de rentrée fiscale dans le trésor américain.
21:13Bon.
21:14En allant chercher ce reste manquant dans la hausse des droits de douane,
21:21il a provoqué tout ce que l'on vient de décrire
21:23et je ne reviendrai pas là-dessus.
21:25Donc, il faut revenir sur son idée initiale.
21:28Est-ce qu'il va obtenir une baisse d'impôts ou pas ?
21:31Eh bien, si une récession intervient rapidement aux Etats-Unis,
21:37il ne risque pas, mais alors aucune chance,
21:39d'aboutir à une baisse d'impôts, mais au contraire, à l'inverse,
21:43puisque le trésor américain, pour continuer de fonctionner,
21:45aura besoin de ça.
21:46Il n'a pas des rapports très très simples avec le trésor.
21:48Mais non, justement, parce que ça va dans le même sens,
21:51réduisons la dépense publique,
21:52donc nommons Elon Musk à la tête du DOGE,
21:56du département de l'efficacité gouvernementale,
22:01pour qu'il coupe partout.
22:02Et M. Musk s'est lassé.
22:04D'abord, il n'a pas réussi à obtenir les montants faramineux
22:08qui s'étaient fixés comme objectifs,
22:10c'est-à-dire 2 000 milliards de dollars.
22:12C'est quand même colossal.
22:14Donc, on en est très très très très loin.
22:17Et voici qu'il lâche l'éponge.
22:20Et qu'il va retourner aux actions de Tesla,
22:22parce que Tesla subit la même discréditation,
22:27ou le même discrédit plutôt,
22:28que tout le reste des entreprises américaines.
22:30Donc, voilà, Trump coincé.
22:32Coincé par son cercle d'amis milliardaires
22:35qui le supplient de changer de politique.
22:38Et ça donne l'édito du Wall Street Journal d'hier,
22:41qui est incroyablement drôle,
22:43dans lequel on lui recommande d'imiter,
22:45écoutez bien, François Mitterrand,
22:47qui en 1983 a pris un virage
22:51et a renoncé à toutes ses promesses électorales,
22:54qui en l'occurrence étaient à l'inverse,
22:56de gauche, même très à gauche.
22:57Alors là, c'est le summum.
22:58Après la pub, on part à Miami.
23:02RTL, on refait le monde.
23:04Avec Yves Calvi.
23:06RTL Soir, on refait le monde.
23:09Avec Yves Calvi.
23:10Chose promise, chose d'une.
23:11Nous sommes en ligne avec Denis.
23:13Bonsoir Denis.
23:14Vous êtes...
23:14Bonsoir tout le monde.
23:16... franco-américain, expatrié aux Etats-Unis
23:18depuis 32 ans.
23:19Vous habitez à Miami, en Floride,
23:21donc on vous en vit.
23:22Et vous avez voté pour Donald Trump
23:24pour dernières élections.
23:25Alors là, je ne sais pas si on doit vous envier.
23:26Vous ne regrettez rien ?
23:27Tout va bien ?
23:29Non, au contraire.
23:30Au contraire.
23:30Je pense qu'on est exactement là où on voulait être.
23:37C'est-à-dire ?
23:37Expliquez-nous, c'est intéressant.
23:39C'est vrai que...
23:42Comment dirais-je ?
23:44Après 100 jours de mandat à la Maison Blanche,
23:47le président Trump a quand même un petit peu
23:49peine à tenir ses promesses.
23:51L'approche du président Trump,
23:52qui est parfois incohérente, chaotique
23:53et un petit peu contradictive.
23:56Mais ça, c'est la manière Trump.
23:59Et je pense que son électorat le comprend
24:02et le suit là-dessus.
24:04Je voudrais revenir un petit peu sur les tarifs.
24:07Il faut savoir quand même que les Etats-Unis
24:09ont un déficit commercial annuel
24:11de 236 milliards de dollars avec l'Union européenne.
24:14L'Union européenne est désormais confrontée
24:16à des droits de douane de 20%.
24:20Donc, les Etats-Unis ont un manque à gagner énorme.
24:27Et ce que le président Trump désire,
24:29c'est simplement qu'il y ait une équité
24:31au niveau des tarifs.
24:33Chose qui n'est pas.
24:37Et donc, c'est vrai que...
24:39Et c'est ce qui vous séduit le plus pour l'instant
24:42dans ce qu'il essaie de mettre en place
24:43face à l'Europe ?
24:44Non, pas spécialement.
24:46Bon, je pense que...
24:46Expliquez-moi votre bonheur.
24:48Moi, c'est ça que je voudrais attendre
24:48puisque vous êtes un supporteur satisfait.
24:52Déjà, il y avait l'immigration,
24:56il y avait l'inflation.
24:58Je pense qu'au niveau immigration,
25:00il se débrouille très bien.
25:05La politique tarifaire en elle-même,
25:07c'est vrai qu'elle va faire grimper les prix
25:09et que les droits de douane sont une taxe.
25:13Mais n'oublions pas quand même
25:14que 61% des importations
25:16sont des composants destinés
25:17à la production des biens
25:18et de services aux États-Unis.
25:21Mais il n'y a pas d'équité encore.
25:23C'est ça que lui désire.
25:26C'est-à-dire que si nous amenons quelque chose
25:29ou nous exportons quelque chose en France
25:31et qu'il y a du 20% de taxe,
25:35alors que lorsque la France exporte aux États-Unis,
25:38il y a du 8% ou du 6%,
25:41il y a un manque à gagner énorme
25:43au niveau européen.
25:45Donc lui, ce qu'il désire,
25:46et même au niveau de l'OTAN,
25:49c'est qu'il y ait une équité.
25:51C'est-à-dire qu'au niveau de l'OTAN,
25:53par exemple, chaque pays de l'Europe
25:55doit contribuer à 2% de son PIB.
25:58Chose qu'il ne faisait pas.
25:59Et qui c'est qui payait derrière ?
26:01C'était toujours les États-Unis.
26:02Donc, M. Trump est arrivé.
26:04Il a dit, maintenant, ça suffit.
26:06Et on va essayer de remettre les pendules à l'heure.
26:08Denis, pardonnez-moi de vous interrompre,
26:11mais pendant qu'on remet les pendules à l'heure,
26:13vous êtes satisfait, vous,
26:14quand vous faites vos courses en ce moment ?
26:18Bon, disons que moi, je suis dans une situation
26:20où je ne regarde pas trop à la défense.
26:23L'inflation, c'est très honnête de le dire
26:26et c'est parfait.
26:27L'inflation n'est pas un problème pour vous.
26:29Non, c'est vrai que ça monte un petit peu.
26:32On coupe un petit peu sur la viande,
26:34donc on coupe un petit peu sur les restaurants
26:35parce que les restaurants, c'est monté.
26:40Maintenant, vous avez, disons que pour tout ce qui est pour boire,
26:44avant, c'était du 15%.
26:45Maintenant, ils vous mettent du 20%.
26:47Donc, pour tout ce qui est au niveau de nature, etc., c'est un manque.
26:52Il se trouve que vous avez votre ticket de caisse dans la main, Arnaud Touche.
26:56Expliquez-nous.
26:56Oui, j'ai fait les courses hier
26:58pour expliquer un peu aux auditeurs français
27:01ce qu'on peut, les tarifs qu'on paye.
27:04Alors, évidemment, je suis à New York,
27:06donc on va dire que c'est un peu les tarifs parisiens.
27:08C'est-à-dire qu'à Paris, on paye évidemment plus qu'en province.
27:11Mais par exemple, pour 12 oeufs, j'ai payé 4,95$.
27:15Ça veut dire qu'on est aux environs de 4,40€ pour 12 oeufs.
27:19Vous prenez par exemple du yaourt grec,
27:22on est à 6,85$, ce qui me paraît tout de même excessif.
27:26Des gâteaux, 4,35$.
27:28C'est des prix quand même qui sont très importants.
27:31Et ça, c'est des choses que je n'ai pas pu baisser
27:33depuis maintenant presque un an et demi ici aux Etats-Unis.
27:37J'étais dans l'Utah il y a quelque temps.
27:38Les prix sont effectivement un peu moins importants,
27:41mais ils restent très élevés.
27:42Donc, c'est vrai que pour le moment,
27:44les Américains ont du mal à voir dans les supermarchés
27:46une baisse sur des produits qui sont essentiels.
27:49J'ai vu des oeufs qui étaient au-delà des 10$ pour 12 oeufs.
27:52Encore hier, quand vous allez...
27:54Alors ici, évidemment, il n'y a pas des croissants le matin.
27:57La plupart des gens mangent souvent des oeufs et des bagels, etc.
28:01Vous avez un surcoût encore aujourd'hui.
28:03Quand vous allez acheter une crêpe ici à New York
28:06et que vous voulez un oeuf dessus,
28:07eh bien, il est clairement marqué chez certains distributeurs
28:10qu'ils vous donnent un surcoût de 50 centimes,
28:12de 50 cents ou un dollar supplémentaire
28:15parce que, justement, les oeufs sont plus chers.
28:18Donc, au niveau de la vie quotidienne,
28:20ça reste quand même très cher ici,
28:22mais pas qu'à New York.
28:23Christian Macarion.
28:24Alors, oui, en plus à New York,
28:26je m'adresse à Arnaud Touche.
28:27Vous vivez comme un Européen,
28:28c'est-à-dire que vous consommez comme un Européen,
28:30ce qui est encore plus cher.
28:31Dans le Middle West, à mon avis,
28:34le fameux couplage meat-potatoes,
28:36c'est moins cher que les spaghettis italiens de bonne marque
28:41ou le jambon de Parme.
28:42C'est intéressant ce procès qu'on est en train de vous faire
28:44de vie luxueuse, de la New York.
28:45Alors, c'est totalement faux,
28:48puisque, pour le coup,
28:49je fais mes courses dans un supermarché
28:51qui est discount.
28:52Alors, pour citer la marque,
28:53ça s'appelle Aldi.
28:54Il y a des Aldi aux Etats-Unis.
28:55Donc, pour vous donner ces prix,
28:56ce sont des prix qui sont très discount
28:58par rapport à...
28:59Je ne vais pas, par exemple,
29:00chez Carrefour ou Auchan, si vous voulez.
29:02On est sur des choses qui sont vraiment
29:04des produits basiques.
29:05Donc, je ne vis pas une vie luxueuse à New York.
29:07Pas du tout.
29:07Je ne faisais pas un procès personnel, je vous assure.
29:10Bon, c'est en tournée.
29:12Non, non.
29:12Mais la mention est intéressante,
29:14c'est qu'en plus,
29:15de cette hyperinflation,
29:17vous allez dans les endroits
29:18les plus discount.
29:20Donc, ça a encore plus d'effet.
29:22Nicolas Conquer.
29:23Il n'y a pas d'hyperinflation.
29:25Le rythme de l'augmentation
29:27de cette inflation,
29:28elle n'a jamais été aussi bas
29:29que ces cinq dernières années.
29:30C'est-à-dire, juste avant le Covid.
29:32Et ça, c'est depuis que Donald Trump
29:33est à la Maison-Blanche.
29:34Donc, il y a une inflation,
29:35elle est sous les 2%,
29:36mais elle est nettement plus basse
29:38que ce qu'il y avait
29:39sous l'administration Biden
29:40où on frisait les deux chiffres.
29:41Désormais, il y a un projet
29:43de première nécessité
29:44qui était devenue,
29:45enfin, vital,
29:46qui était les oeufs
29:47et qui était l'objet d'une polémique
29:49et sur quasiment,
29:50l'élection s'était faite dessus
29:51parce qu'il y avait une pénurie
29:52qui a été faite
29:52parce que 160 millions de poulets
29:54ont été euthanasiés
29:55en raison de la grippe aviaire
29:56aux Etats-Unis sous Joe Biden.
29:57Et donc, du coup,
29:58il y a eu une hausse
29:59quasi exponentielle
29:59due à une pénurie
30:00sur ce coût des oeufs.
30:01Mais depuis que Donald Trump
30:02est à la Maison-Blanche,
30:03ces coûts ont diminué
30:04de 50%.
30:04Donc, il y a une volonté
30:06de prendre à bras le corps
30:07ces sujets
30:09et de rendre du pouvoir
30:10d'achat aux Américains.
30:11Ensuite, sur le fait
30:12qu'un Européen ait du mal
30:13à un problème
30:14de pouvoir d'achat
30:15aux Etats-Unis,
30:15ce n'est pas nouveau,
30:16c'est un décrochage complet
30:17de l'Europe
30:17par rapport aux Etats-Unis
30:18qui ont un train de vie
30:19qui est complètement décorrélé
30:20avec ce que nous,
30:21on vit ici.
30:22Et de fait,
30:23on le voit en fonction
30:24de la fluctuation des dollars.
30:25On a plus ou moins
30:26de touristes américains
30:26qui viennent en France
30:27ou en Europe,
30:28pour le citer.
30:29Oui, mais les Américains
30:31ne sont pas forcément
30:31d'accord avec ça.
30:32Si vous allez à la sortie
30:33de Trader Joe's
30:34et que vous demandez aux gens
30:35s'ils sont d'accord
30:35de payer une douzaine d'oeufs
30:37quasiment 10 dollars,
30:38ils vont vous dire non.
30:39Ils vont vous dire
30:39que ce n'est pas normal.
30:40Il y a 4 ou 5 ans,
30:43ça reste quand même
30:43très élevé en ce moment.
30:45Isabelle Thyssen-Jean.
30:46Oui, alors l'inflation
30:48ralentissait, effectivement.
30:50Mais ce n'est pas un effet
30:51Donald Trump.
30:52C'est un effet,
30:53si on regarde
30:54ce qui a provoqué
30:55l'inflation
30:56à la suite du Covid,
30:58il y a deux choses
30:59qui provoquent l'inflation.
31:00Une désorganisation,
31:01en fait,
31:02des chaînes de production.
31:04Donc tout est bloqué
31:04à cause du Covid
31:06et ça fait monter
31:07les prix partout.
31:10Et puis, petit à petit,
31:11ça descend partout.
31:13En Europe,
31:14en France,
31:15on est à 0,8.
31:16Ça ne veut pas dire
31:17que les prix baissent.
31:18Quand l'inflation ralentit,
31:19les prix qui ont augmenté,
31:21ils ne baissent pas.
31:22Ils arrêtent d'augmenter.
31:24Mais en revanche,
31:26donc première chose,
31:27ce n'est pas Trump,
31:27c'est partout.
31:29Mais deuxième chose,
31:30l'effet inflationniste,
31:31il est devant les Etats-Unis.
31:33C'est-à-dire que ce n'est pas
31:34le ticket de votre correspondant
31:36qu'il faut regarder.
31:38C'est celui qui l'aura
31:39dans un an.
31:41Et là,
31:41toutes les prévisions,
31:42notamment la dernière du FMI,
31:44fait une prévision
31:45de perte de 1%
31:47de croissance des Etats-Unis
31:49et une augmentation
31:51de 1% d'inflation.
31:53Donc c'est vraiment considérable.
31:54C'est des effets macroéconomiques
31:56très forts.
31:57Donc c'est devant nous
31:59et c'est tout à fait logique.
32:00Et c'est le pari de Trump
32:03de la relocalisation
32:05de la production.
32:06Parce qu'on disait
32:07pourquoi il fait ça ?
32:08Il fait ça aussi
32:09parce qu'il espère
32:10que les entreprises
32:11étrangères vont venir
32:13se localiser,
32:14produire chez eux.
32:15sachant qu'il a 4% de chômage,
32:18c'est-à-dire très faible
32:19et qu'il a une politique
32:21migratoire dure,
32:22les salaires risquent
32:23quand même d'être tendus.
32:24Donc ça aussi,
32:25ça va jouer sur l'inflation.
32:27Et ça ne peut pas marcher.
32:28Ça ne peut pas marcher
32:29parce que pour produire
32:30n'importe quel objet,
32:31les composants franchissent
32:347 fois la frontière.
32:36Et quand vous mettez
32:37des droits de douane
32:37à chaque fois,
32:38à chaque fois,
32:39les prix montent.
32:39Je vois très bien.
32:40Et donc,
32:41ça ne peut pas fonctionner
32:43autrement que par,
32:44encore une fois,
32:45une baisse de croissance
32:46et une augmentation
32:47de l'inflation.
32:48Elle n'est pas encore là,
32:49mais elle va arriver.
32:50A tout de suite
32:50avec nos invités.
32:51Jusqu'à 20h,
32:53Yves Calvi refait le monde
32:54sur RTL.
32:58Yves Calvi.
32:59On refait le monde
32:59jusqu'à 20h sur RTL.
33:02Avec nos invités,
33:03on va passer même rapidement
33:04à la politique internationale.
33:06Est-ce qu'on est d'accord
33:07pour dire que l'image
33:08qui résume ces 100 jours,
33:09c'est celle-là ?
33:09Je ne pense pas
33:11que vous seriez
33:11un dur à cuire
33:12sans les Etats-Unis.
33:13Et votre peuple
33:13est très courageux.
33:14mais soit vous concluez
33:15un accord,
33:16soit nous vous laissons tomber.
33:17Et si nous nous retirons,
33:19vous allez en découdre.
33:20Vous n'êtes pas
33:20dans une bonne position,
33:21vous n'avez pas
33:22les cartes en main avec nous.
33:23Vous jouez
33:23avec la Troisième Guerre mondiale.
33:25L'humiliation publique de Volodymyr Zelensky
33:28dans le bureau ovale début mars.
33:30What a fight !
33:32Qu'est-ce qu'il y a un combat ?
33:33Christian Macarion ?
33:34Dans le bureau ovale.
33:37On a l'embarras du choix
33:38entre épisodes marquants.
33:40Celui-ci en est un,
33:42mais les deux chaises au Vatican,
33:44il y a quelques jours à peine,
33:47en sont une aussi avec Zelensky.
33:49Une image corrige l'autre,
33:51il y en aura toujours.
33:53Et Donald Trump sait produire
33:55de façon prodigieuse
33:56ce type d'image.
33:57Moi, je dirais une seule chose,
33:58ce qui me frappe,
33:59c'est que pour un homme
34:00qui voulait rendre l'Amérique plus grande,
34:02Make America Great Again,
34:04il aboutit exactement au résultat inverse.
34:08Parce qu'il a attaqué
34:09le soft power américain.
34:12Il est concentré...
34:12Ça veut dire quoi, le soft power ?
34:14Alors, le soft power,
34:15c'est tous les instruments d'influence
34:16qui rendent une puissance attractive,
34:19qu'on a envie d'imiter.
34:20Ça peut être le cinéma américain,
34:22le blue jean, le Coca-Cola,
34:24mais ça peut être aussi
34:25tout ce que l'Amérique véhicule,
34:27surtout comme valeur,
34:28échange,
34:29Mitt Kennedy,
34:30Marilyn,
34:31tout ce que vous voulez,
34:32mais une agence créée par Kennedy,
34:35justement,
34:36qui s'appelle USAID,
34:39USAID,
34:40a été rognée
34:42comme étant jugée budgetivore
34:44par l'administration de Trump.
34:47Or, cette agence diffuse
34:48des principes éducatifs,
34:50des traitements de santé,
34:52des principes culturels,
34:55environnementaux
34:56et des valeurs démocratiques.
34:58Sans USAID,
34:59qui est la plus grosse agence du monde,
35:01qui agit dans 100 pays dans le monde,
35:03tout le prestige des Etats-Unis
35:05s'effondre.
35:06Et tout ce que les Etats-Unis
35:07donnaient en partage,
35:09en diffusant les valeurs démocratiques,
35:11disparaît.
35:11De la même façon,
35:13l'administration Trump
35:14a coupé les crédits
35:15de Radio Free Europe,
35:17de toutes ces voix qui ont,
35:19ou Free Asia pour l'Asie,
35:21toutes ces voix qui ont façonné le monde
35:24depuis 1945
35:25et qui luttaient contre les totalitarismes.
35:28Eh bien, c'est tout cela
35:29que M. Trump est en train de détruire.
35:32J'espère qu'il s'en rendra compte
35:33et qu'il fera marche arrière.
35:34Yannick Mireur,
35:35vous partagez la même analyse ?
35:38Oui, c'est ce qui m'a fait penser
35:39à tout à fait.
35:40C'est un raisonnement
35:41qui tient largement la route
35:43et j'y adhère.
35:44Et je compléterai,
35:46pour ne pas répéter la même chose,
35:48par le cas du Canada.
35:49la façon d'avoir insulté le Canada
35:52était tout à fait contre-productive
35:55et absolument pas nécessaire.
35:57Et je retiens d'ailleurs,
35:58pour l'avenir,
35:58parce qu'on peut se dire,
35:59bon, c'est un accident de l'histoire,
36:01en quelque sorte.
36:01Et puis ensuite,
36:02les choses reviendront peut-être
36:03à la normale.
36:03Alors, ce n'est pas sûr
36:04parce qu'il y a aussi quand même
36:05un changement de génération
36:05et plus personne n'a vraiment en tête
36:07tous ces grands piliers
36:08que Christian Macarian vient de décrire.
36:10Moi-même, par exemple,
36:11lorsque j'ai étudié à Boston,
36:12j'étais bénéficiaire
36:13d'une bourse Fulbright,
36:14qui est une institution aux États-Unis.
36:16Voilà une des choses
36:17que le gouvernement américain
36:19veut défaire,
36:20ainsi que l'Institut américain
36:21pour la paix,
36:21qui est une vénérable institution,
36:23etc.
36:23Donc, les mots
36:24du nouveau Premier ministre canadien
36:26sans revenir sur le changement
36:29extraordinaire de mouvement électoral
36:30qui était la conséquence
36:32des insultes au Canada
36:33prononcées par M. Trump,
36:35disaient qu'on n'oubliera plus cela.
36:38Il y aura, en quelque sorte,
36:39une expression plutôt française,
36:41on va dire,
36:41pour résumer la pensée
36:42et l'expression du Premier ministre canadien,
36:44un avant et un après.
36:45On n'oubliera pas
36:46ce que nous ont fait
36:47les Américains ce coup-ci.
36:48Donc, ça peut être grave.
36:50Alors, évidemment,
36:50ce sont des paroles,
36:51les élections viennent d'arriver,
36:53ils viennent d'être
36:53du Premier ministre
36:54contre toute attente,
36:54etc.
36:55Mais il y a quand même
36:57peut-être une rupture,
37:00je vais dire une brisure,
37:01mais c'est plus que ça,
37:02une rupture,
37:03avec les grands piliers
37:04de l'ordre international
37:05qui a prévalu
37:06et qui a expliqué
37:07l'assise,
37:08l'influence des États-Unis
37:09bien au-delà
37:10de leur seul pouvoir économique
37:12avec le dollar,
37:13d'une part,
37:13et avec, évidemment,
37:15la puissance militaire,
37:16d'autre part.
37:16Donc, je pense que
37:17la chose qui pourrait,
37:19en revanche,
37:21puisque l'électorat
37:21de M. Biden
37:22et de M. Trump
37:23est divers,
37:24là où les choses
37:25pourraient peut-être
37:26se prolonger,
37:27changer,
37:28dans un sens
37:29que beaucoup
37:30pourraient soutenir,
37:31c'est sur les guerres
37:32culturelles
37:33qu'ont enclenché
37:33les Républicains
37:35à l'époque de M. Bush
37:35au début des années 2000,
37:36à savoir le Walk.
37:37Or, même là,
37:38c'est-à-dire les excès
37:39d'une pensée
37:41qui remet en cause,
37:42on va dire,
37:43c'est presque philosophique,
37:44mais enfin,
37:45ça a été très bien expliqué,
37:47les questions de genre,
37:48par exemple,
37:49notamment.
37:49Or,
37:51c'est, comme toujours,
37:52mal exécuté
37:53parce que c'est fait
37:53de manière brutale
37:54et à l'emporte-pièce.
37:56Et ça...
37:56Mais ça,
37:56c'est un peu sa spécialité,
37:57d'ailleurs,
37:57j'allais vous dire,
37:58pour une partie
37:59de ceux qui votent pour lui,
38:00c'est ce qui fait partie
38:00de son charme.
38:01J'ai une minute
38:02à vous donner
38:02à l'un et à l'autre.
38:03Alors,
38:03je commence avec vous,
38:05Yannick Mireur.
38:05Pardonnez-moi.
38:06C'est crucial de rappeler
38:07que l'USA,
38:08il dit,
38:08c'est l'agent du soft power,
38:09mais c'est financé
38:09sur le dos du contribuable américain.
38:11Donc,
38:11ce qu'on attend,
38:12c'est véritablement...
38:12Il en a marre ?
38:13Il a besoin d'avoir
38:14transparence dessus.
38:15En quoi est-ce que ça contribue
38:16à sa sécurité nationale
38:17quand on va financer
38:18des études transgenres
38:19en Colombie,
38:19au Mexique,
38:20ou au Lesotho,
38:20ou je ne sais pas trop ailleurs ?
38:21Donc,
38:22on a besoin d'être
38:23tenu responsable pour l'argent
38:24et cette efficience gouvernementale,
38:25cette transparence,
38:26elle doit s'effectuer
38:26aux Etats-Unis
38:27comme partout
38:27dans nos autres démocraties.
38:29Merci.
38:29J'ai moins d'une minute
38:30à vous donner,
38:31Isabelle Pissin,
38:31Jean pour conclure.
38:31Très rapidement,
38:32il y a un élément
38:33qu'on n'a pas mis
38:34sur la table
38:35qui est ce qu'il fait
38:36avec le financement
38:37de la recherche.
38:38L'Amérique fonde
38:40son dynamisme
38:41sur une recherche
38:42exceptionnelle
38:43en attirant
38:44les chercheurs
38:44du monde entier.
38:45Et là,
38:46il coupe,
38:47alors pas seulement
38:47sur les questions
38:48au soi-disant
38:49wokisme,
38:50mais il coupe
38:50sur toutes les recherches
38:51sur le climat,
38:52il coupe
38:53des pans entiers
38:54de la recherche
38:56biomédicale.
38:58Donc,
38:58il fragilise
38:59vraiment terriblement
39:01l'activité scientifique
39:02et ça,
39:03c'est au-delà
39:04du soft power
39:05parce que
39:06c'est des conséquences
39:07sur le dynamisme
39:09économique
39:09des Etats-Unis
39:10eux-mêmes.
39:11Merci infiniment
39:12les uns et les autres.
39:12Pardonnez-moi
39:13de vous avoir bousculé.
39:14Demain,
39:147h40,
39:15Laurent Wauquiez,
39:15président du groupe
39:16Droite Républicaine
39:17à l'Assemblée,
39:18sera l'invité
39:18de notre matinale
39:19et dans un instant,
39:20vous retrouvez
39:20Faustine Bollard
39:21pour son émission Aéro.
39:22Bonsoir Faustine,
39:23qui est votre invitée ?
39:24Bonsoir à tous,
39:25bonsoir Yves,
39:25une émission de prévention
39:27ce soir
39:27à travers un témoignage
39:28extrêmement puissant
39:30que je vous invite
39:30à écouter.
39:31D'ailleurs,
39:31tous les parents,
39:31tous les grands-parents,
39:33tous les jeunes,
39:33c'est une jeune femme
39:34de 14 ans,
39:35Alia,
39:35quand elle rencontre
39:36un jeune garçon
39:37comme ça sur Internet
39:38qui va la draguer
39:39de façon innocente.
39:40Quelques semaines plus tard,
39:42il va l'amener
39:42à lui envoyer
39:43plus de 60 vidéos
39:45pornographiques par jour.
39:47Cette jeune femme,
39:48elle est debout aujourd'hui.
39:49On va parler de
39:50revenge porn avec elle
39:52puisque vous avez compris,
39:53il va les diffuser
39:54après dans tout son collège.
39:55A tout de suite,
39:56restez avec nous
39:56sur RTL,
39:57c'est important.
39:58A tout à l'heure Faustine,
39:59RTL,
39:59il est 20h.

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