- 17/06/2025
"Il peut y avoir un embrasement du monde", avertit ce mardi sur France Inter François Hollande, au cinquième jour du conflit armé entre Israël et l'Iran. "Ce qui se joue, c'est non seulement l'avenir de cette région mais aussi l'équilibre du monde car si la force s'impose - comme elle s'est déjà imposée en Ukraine - si Israël va jusqu'au bout, au-delà de son droit légitime à se défendre et à empêcher l'Iran de disposer de l'arme nucléaire, c'est-à-dire jusqu'à battre le dirigeant de l'Iran, oui, il peut y avoir un embrasement du monde", déclare l'ancien président français.
Retrouvez « L'invité de 8h20 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien
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00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin un ancien président de la République,
00:05aujourd'hui député socialiste de Corrèze.
00:08Questions et réactions au 01 45 24 7000 et sur l'application Radio France.
00:14François Hollande, bonjour.
00:15Bonjour.
00:15Et bienvenue sur l'Inter, on va revenir sur le congrès du PS,
00:20sur la fin du conclave sur les retraites,
00:23mais on voulait évidemment vous entendre d'abord sur l'escalade militaire
00:27entre Israël et l'Iran depuis vendredi.
00:30François Hollande, à quoi assiste-t-on à vos yeux
00:33avec l'ouverture de ce front iranien par Israël,
00:37à un basculement historique au Moyen-Orient,
00:40à l'aboutissement d'une recomposition totale de la région,
00:45au risque d'un embrasement général ?
00:47Qu'est-ce qui se joue, selon vous, avec cette nouvelle guerre ?
00:51Si il se joue, c'est non seulement l'avenir de cette région,
00:55mais c'est aussi l'équilibre du monde.
00:58Car si la force s'impose, comme elle s'est déjà imposée en Ukraine,
01:05si Israël va jusqu'au bout, au-delà de son droit légitime,
01:09à se défendre et empêcher l'Iran de disposer de l'arme nucléaire,
01:14c'est-à-dire jusqu'à abattre le dirigeant de l'Iran,
01:19même si l'on sait que ça n'aura pas forcément d'effet direct,
01:22oui, il peut y avoir un embrasement du monde.
01:24Et c'est la raison pour laquelle la volonté de la communauté internationale,
01:29si elle existe encore,
01:30si elle existe encore, c'est de demander une désescalade.
01:34Mais le responsable de la situation,
01:36au-delà de ce que l'on peut dire de la volonté d'Israël d'aller jusqu'au bout,
01:41et donc de Netanyahou d'être dans une forme de fuite en avant,
01:44même s'il a le droit légitime de se défendre par rapport à la possession de l'arme nucléaire,
01:49c'est Donald Trump le responsable.
01:51Bien sûr que l'Iran est responsable de tout ce qui s'est produit,
01:54mais je vais rappeler ce qu'était la situation lorsqu'il y a eu un accord sur le nucléaire iranien.
02:01Durant mon quinquennat, il y a eu un effort négociant très long,
02:06c'était Laurent Fabius qui était ministre des Affaires étrangères,
02:09et nous avions conclu un accord,
02:11Obama était président des Etats-Unis,
02:13qui faisait que l'Iran ne pouvait plus accéder à l'arme nucléaire,
02:17avec des vérifications qui...
02:18Oui, mais ça c'était il y a dix ans, François Hollande.
02:19Oui, non, non, mais j'y viens.
02:21C'est parce que, arrivant au pouvoir,
02:25Donald Trump a brisé cet accord,
02:27et sorti de l'accord,
02:29qu'il y a eu donc, de la part de l'Iran,
02:31une poursuite de son programme d'enrichissement,
02:34et donc une menace nucléaire.
02:35Et aujourd'hui encore,
02:37Donald Trump a laissé penser qu'il pouvait y avoir une négociation,
02:40visiblement Netanyahou ne l'a pas crue,
02:43et il y a eu cette intervention.
02:44Et aujourd'hui même,
02:45il quitte le sommet du G7,
02:47et on ne sait pas si c'est pour encourager Netanyahou
02:51à aller jusqu'au bout de l'opération militaire,
02:54ou si c'est pour faire pression sur le régime iranien,
02:57pour le convaincre d'aller le plus vite possible à la négociation.
02:59Là, on ne sait pas,
03:00mais ce qu'on sait,
03:01c'est ce qu'il vient de déclarer Donald Trump,
03:02et c'est une parenthèse,
03:04mais c'est vrai qu'il vient de le déclarer,
03:05à l'instant,
03:06il a déclaré que son départ anticipé du G7
03:09n'avait rien à voir avec un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran,
03:12et il a reproché à Emmanuel Macron,
03:14parce qu'il avait laissé dire ça à Emmanuel Macron,
03:16qu'il partait pour gérer un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran,
03:19de ne rien comprendre,
03:20volontairement ou pas,
03:21Emmanuel Macron ne comprend jamais rien,
03:24a dit Donald Trump là, il y a quelques minutes.
03:26Oui, je ne vais pas commenter ce que peut dire Donald Trump
03:29d'Emmanuel Macron,
03:31même si, entre dirigeants,
03:33ce type de déclaration,
03:34dans un monde civilisé,
03:37ça ne se fait pas.
03:38Entre alliés, ça ne se fait pas.
03:40Mais est-ce que Donald Trump se considère encore aujourd'hui
03:43comme lié par des relations internationales stables,
03:48et considère les pays européens comme des alliés ?
03:52Alors après, il y a les hypothèses.
03:54Mais parce que quelle doit être la position de la France ?
03:56On vous entend ce matin, vous dites qu'il faut la désescalade,
03:58et on ne demande pas la désescalade,
03:59et si jamais la communauté internationale devait exister encore.
04:02Bon, on voit qu'elle est mise à mal, la communauté internationale,
04:05là, il y a la voie de la France,
04:06qui vaut encore quelque chose, non ?
04:09Oui, la voie de la France,
04:10comme la voie des Européens.
04:12Qu'est-ce que vous dites ce matin ?
04:13C'est de dire qu'il faut cesser le feu en Iran,
04:17de manière à ce qu'il n'y ait pas d'atteinte
04:19contre les populations civiles,
04:21et en Iran, et en Israël,
04:23qu'il faut rappeler le nombre de morts,
04:25et en Israël, et en Iran,
04:27la volonté, ça doit être de retourner vers la négociation.
04:31Est-ce que la négociation est possible ?
04:33C'est la question.
04:34Est-ce que l'Iran veut aller à la négociation,
04:36ou préfère continuer ?
04:39Dans son programme nucléaire, à se doter de l'arme nucléaire ?
04:42C'est ce que dit Israël.
04:43Israël dit qu'ils sont à moins d'eux de l'avoir, l'arme.
04:46Oui, c'est ce que je viens d'expliquer.
04:47Ça fait des années qu'ils progressent dans l'enrichissement,
04:50et donc, si l'Iran ne va pas à la négociation,
04:54il est tout à fait à craindre
04:55qu'Israël continue ses frappes,
04:58et que même les Etats-Unis puissent l'accompagner.
05:01Et Benjamin Netanyahou va plus loin encore sur NBC,
05:05en affirmant que tu es le guide suprême,
05:07permettra de mettre fin au conflit.
05:10C'est ça qui permettra de mettre fin au conflit.
05:13Votre réaction à une déclaration de ce genre ?
05:15Cette déclaration a deux objets.
05:18Le premier, c'est de faire une pression directe sur l'ayatollah.
05:22Je vous tue si vous n'allez pas à la négociation
05:26pour renoncer à l'arme nucléaire.
05:28Mais la deuxième hypothèse, c'est qu'ils peuvent le faire.
05:31Ils ont tous les moyens, toutes les capacités pour le faire.
05:34Et si ça se faisait, est-ce que ça renverserait le régime iranien ?
05:39C'est une hypothèse qui est, à mon avis, assez osée,
05:44car nous savons bien que dans ce type de situation,
05:47le pays fait davantage bloc qu'il ne se divise.
05:51Mais vous imaginez là que ça peut s'arrêter dans quelques jours,
05:55dans quelques semaines,
05:56que les Iraniens repartent à la table des négociations.
06:00Vous pensez que Donald Trump va jouer ça ?
06:03Donald Trump n'exclut pas de pouvoir participer aux côtés d'Israël
06:06aux frappes contre l'Iran, là.
06:08On ne va pas trop vers la désescalade, c'est ça que je veux dire.
06:10Le problème avec Donald Trump,
06:12c'est que lui-même ne sait pas exactement ce qu'il veut
06:15et qu'il peut changer de position du jour au lendemain.
06:20Hier, il souhaitait négocier avec l'Iran
06:23pour que l'Iran n'accède pas à l'arme nucléaire.
06:26Aujourd'hui, il donne le sentiment de soutenir Netanyahou,
06:31y compris dans une offensive qui prendrait cette ampleur.
06:36Donc, ce qui peut être au mieux compris,
06:40c'est que nous sommes dans un moment clé.
06:42Est-ce que face à cette pression sur l'Iran,
06:44qui est forte, à la fois sur le plan militaire
06:46et sur le plan du risque, y compris pour ses propres dirigeants,
06:50est-ce que l'Iran va à la négociation
06:52dans les heures qui viennent, dans les jours qui viennent ?
06:56Et à ce moment-là, il peut y avoir une désescalade
06:59où si l'Iran continue à prétendre pouvoir accéder à l'arme nucléaire
07:03et à ne pas rentrer dans un processus de négociation,
07:06le pire est à craindre.
07:07En tout cas, l'attaque d'Israël sur l'Iran,
07:10François Hollande a entraîné le report de la conférence à l'ONU
07:15sur la possible reconnaissance de l'État palestinien.
07:18Emmanuel Macron précisant qu'elle aura lieu au plus vite.
07:23Vous regrettez l'annulation de cette conférence ?
07:27Je crois qu'elle ne pouvait pas se tenir
07:28dès lors que les pays de la région ne souhaitaient plus
07:32s'y engager dans le contexte que nous connaissons,
07:35c'est-à-dire de la guerre entre l'Iran et Israël.
07:39À partir de là, oui, il faudra qu'elle soit reprise
07:41puisqu'il faut aussi un cessez-le-feu à Gaza
07:44et le plus rapidement possible
07:47et qu'il faut aussi trouver une solution à deux États.
07:50Et la solution à deux États suppose de reconnaître
07:53les droits des Palestiniens à disposer de cet État.
07:55Vous pensez qu'Emmanuel Macron doit reconnaître
07:58dans les prochaines semaines l'État de Palestine ?
08:01Je pense que la première exigence,
08:03c'est le cessez-le-feu, là aussi,
08:05sur la pression qu'il faut exercer sur Israël.
08:08C'est-à-dire arrêter cette opération.
08:11Elle a atteint au-delà même de ses objectifs
08:14puisque nous avons une population à Gaza qui est affamée.
08:17Nous avons des bombardements qui continuent.
08:19Cette nuit encore, il y a eu des morts à Gaza.
08:21Donc arrêtez cette opération
08:23et ensuite rentrez dans une négociation.
08:26Et si vous ne le faites pas,
08:27oui, il y aura nécessairement
08:29une initiative diplomatique qui sera prise.
08:32Alors ce sera une déclaration formelle de reconnaissance.
08:34Ça ne changera rien sur le terrain
08:36à la réalité de ce que vivent les Gazaouis
08:38ou de ce qu'espèrent les Palestiniens,
08:40c'est-à-dire le droit à un État,
08:41et ce qu'espèrent les Israéliens,
08:43c'est-à-dire le droit à la sécurité.
08:45Mais il faut bien qu'il y ait un moment
08:46des étapes diplomatiques.
08:48On a retrouvé en 2012 dans votre programme,
08:50François Hollande, ça remonte,
08:51vous disiez je soutiendrai la reconnaissance
08:53de l'État palestinien.
08:54Vous ne l'avez pas fait.
08:55Vous ne l'avez pas fait.
08:56Nous avons failli aboutir,
08:58l'idée était une reconnaissance,
09:00pas simplement par la France.
09:01L'idée c'était une reconnaissance
09:03par l'ensemble des parties prenantes.
09:05En l'occurrence, Israël aussi.
09:07Nous avions imaginé une conférence
09:09qui aurait pu se tenir en 2016.
09:11Elle était prévue au dernier moment.
09:12Netanyahou l'a annulée.
09:14Israël est vent debout contre la France
09:16à cause du salon aéronautique du Bourget.
09:20Le gouvernement français a ordonné
09:22de condamner l'accès au stand
09:24de cinq industriels israéliens
09:26de l'armement,
09:27exposant des armes offensives,
09:30des armes susceptibles
09:32d'être utilisées à Gaza.
09:33Décision scandaleuse,
09:35a dit le président israélien
09:37Isaac Herzog.
09:39Qu'en pensez-vous ?
09:40C'est une décision qui s'imposait.
09:43Dans un contexte où il y a
09:44des pays belligérants,
09:46présenter des armes offensives
09:49aurait été compris comme
09:51un accompagnement ou une incitation
09:53à la poursuite d'un conflit.
09:55Donc il était nécessaire
09:57que les organisateurs de ce salon,
09:59c'est-à-dire le gouvernement,
10:00puissent dire qu'il n'y aura pas
10:02de présentation d'armes offensives
10:04israéliennes.
10:05Encore un mot sur l'international.
10:07Avant d'arriver à la situation
10:09de la France et du conclave,
10:10on va vous entendre sur le conclave
10:11sur les retraites.
10:13Que vous a inspiré l'expédition
10:14du navire humanitaire vers Gaza,
10:16la flottille, avec Greta Thunberg,
10:18Rima Hassan et d'autres ?
10:19Quel regard vous avez porté sur ça ?
10:22Des opérations comme celle-là,
10:24ce n'est pas humanitaire.
10:26Ce n'est pas pour apporter
10:27des vivres en grand nombre.
10:28Alors, ce n'est pas pour appeler
10:30des opérations spectaculaires.
10:31C'est un peu différent.
10:33C'est-à-dire, si l'objectif était de dire
10:35qu'il se passe une tragédie à Gaza,
10:37cet objectif est compris.
10:39Si c'est simplement pour mettre en cause
10:42l'État d'Israël,
10:44utiliser encore un vocabulaire
10:46anti-sioniste,
10:47cette opération pouvait être regardée
10:50comme organisée politiquement,
10:53ce qui était d'ailleurs le cas,
10:54récupérer politiquement ce qui était vrai,
10:56et ensuite de faire de,
10:59non pas Greta Thunberg,
11:00mais de la personne qui l'accompagnait,
11:03une héroïne,
11:03puisque ça a été jusque-là,
11:05de la part du dirigeant
11:07de la France insoumise,
11:09de considérer que c'était elle,
11:10l'héroïne.
11:11Alors que, je rappelle,
11:13qu'elle a tout à fait le droit
11:15de défendre la cause palestinienne,
11:17mais qu'elle remet en cause
11:18l'État d'Israël.
11:19Allez, venons-en à la France.
11:21Dernière séance de négociations,
11:23aujourd'hui,
11:23entre les partenaires sociaux
11:24réunis en conclave,
11:26ce conclave voulu par François Bayrou,
11:29s'il y a un accord,
11:30François Hollande,
11:31entre la CFDT et le MEDEF,
11:34qui porte sur la pénibilité,
11:36sans toucher aux 64 ans,
11:38est-ce que vous le soutenez ?
11:39Est-ce que le PS doit le soutenir ?
11:41Je n'engagerai pas le PS,
11:43mais moi, je soutiendrai
11:44tout accord
11:46qui sera signé
11:48par les partenaires sociaux.
11:49Je suis attaché à la démocratie sociale,
11:52au dialogue social.
11:54Il y a eu une volonté
11:54d'ouvrir une négociation.
11:57Elle aurait pu,
11:58on n'est pas encore au terme
12:00de cette discussion,
12:02elle aurait pu déboucher
12:03sur un accord plus ample,
12:05mais c'est un accord
12:06qui va améliorer,
12:08ou qui supposait améliorer,
12:09la vie de personnes
12:11qui ont travaillé longtemps,
12:13ont eu des métiers pénibles,
12:14et des femmes.
12:15S'il n'y a pas d'accord,
12:16alors là,
12:18c'est pour ça que la pression
12:19doit être encore forte
12:20sur le patronat.
12:21S'il n'y a pas d'accord,
12:22si les syndicats réformistes
12:24disent qu'ils ont été floués,
12:25alors je pense que
12:26le gouvernement
12:28aura de grandes difficultés
12:30à l'Assemblée nationale.
12:31Il y aurait motif
12:32de censurer François Bayrou
12:34dans ce cas-là
12:34s'il n'y a pas d'accord ?
12:35Il y aurait à vos yeux
12:36motif de censurer
12:37François Bayrou
12:38et son gouvernement ?
12:38C'était quand même
12:39un des arguments
12:40qui avait été avancé
12:41pour la non-censure.
12:42Le fait qu'il puisse y avoir
12:43un conclave,
12:45une négociation,
12:46et que l'accord
12:48puisse être trouvé
12:48pour améliorer
12:49la situation
12:50des salariés
12:52et des personnes
12:53qui vont accéder
12:54à la retraite.
12:55Donc je veux croire
12:55qu'il faut peut-être
12:56prendre encore du temps,
12:58mais je veux croire
12:58que le patronat
13:00va comprendre
13:00qu'il est nécessaire
13:02de conclure un accord.
13:03Car,
13:03qu'est-ce qui est à craindre
13:04pour les entreprises ?
13:05Je comprends
13:05le souci des entreprises.
13:07C'est l'instabilité.
13:09Donc,
13:10je pense que
13:11le prix de la stabilité,
13:13c'est de donner
13:14à des personnes
13:15notamment les femmes,
13:17notamment ceux
13:17qui ont des métiers
13:18pénibles,
13:18des améliorations
13:19de leur situation
13:20par rapport
13:20à la loi Borne.
13:21La France insoumise
13:22dit qu'on ne se contente
13:23pas d'un accord
13:23à minima.
13:25Nous,
13:25ce qu'on a dit,
13:26c'est abrogation
13:26des 64 ans.
13:27Et s'il n'y a pas
13:28abrogation des 64 ans,
13:29c'est la censure.
13:30Vous vous dites non ?
13:31C'est leur position,
13:31oui.
13:32La position,
13:33la mienne,
13:35celle des socialistes,
13:36a été toujours
13:37de vouloir
13:38que le dialogue social
13:39puisse l'emporter.
13:41il y a un dialogue
13:42dans un contexte politique
13:43qui n'est pas
13:44celui que l'on
13:45pourrait espérer.
13:46Bon,
13:47la gauche n'est pas
13:48majoritaire
13:48à l'Assemblée nationale,
13:49à ce que je sache.
13:50Donc,
13:51à partir de là,
13:52toute amélioration
13:53de situation,
13:54dès lors qu'il ne peut pas
13:56être revenu
13:57à 62 ans,
13:58toute amélioration
13:59de la situation
14:00va dans l'intérêt,
14:02je pense,
14:02de notre pays.
14:03François Bayrou
14:04présentera
14:05mi-juillet
14:06sa copie
14:07pour le budget
14:082026,
14:09il veut 40 milliards
14:10d'économies
14:11et va demander
14:12un effort
14:13à tous les Français
14:14pour reprendre
14:14ces termes.
14:15Les pistes
14:15d'une TVA sociale
14:17ou d'une année blanche
14:18circulent,
14:19vous y êtes favorable ?
14:21Je pense que
14:21cette méthode
14:22n'est pas la bonne,
14:23c'est-à-dire
14:23d'avancer des propositions
14:25qui chaque fois
14:26suscitent,
14:26à tort ou à raison,
14:27mais plutôt à raison,
14:29une certaine indignation
14:31ou une certaine inquiétude.
14:32J'attends
14:34du Premier ministre
14:35de son gouvernement
14:36qu'il présente
14:37enfin
14:38une proposition globale
14:40avec des efforts
14:41qui peuvent être demandés
14:42car il en faudra.
14:43Il y a un déficit,
14:44il y a un endettement,
14:45il faut donc des efforts.
14:47Ces efforts
14:47devraient être partagés.
14:49Donc il n'est pas
14:49concevable
14:50qu'il n'y ait
14:51aucune disposition
14:52sur les fortunes
14:54les plus importantes
14:55de notre pays
14:56ou les ménages
14:56les plus favorisés.
14:58Donc il est nécessaire
14:59qu'il y ait
15:00un bloc de propositions
15:01ensuite.
15:02Vraisemblablement,
15:04je suis dans l'opposition,
15:07ce plan ne m'agréera pas
15:09puisqu'il sera sûrement
15:10déséquilibré.
15:11Il y a une majorité
15:12qui est au centre
15:14et au centre droit,
15:15pour ne pas dire à droite.
15:17Mais à partir de là,
15:18on verra
15:18ce qu'il y a lieu de faire.
15:20Est-ce qu'il y a
15:21la stabilité
15:21là encore
15:22qu'il faut chercher
15:23ou est-ce qu'il faut aller
15:24vers la censure ?
15:26Vers la censure.
15:27Quel est votre point de vue ?
15:28Parce qu'on a pu lire
15:28dans la tribune dimanche
15:29que vous aviez envoyé
15:31un SMS,
15:33je ne sais pas
15:33si c'est vrai ou pas,
15:34à François Bayrou
15:35en lui disant
15:36j'ai payé ma dette.
15:37En gros,
15:37je n'étais pas censurée
15:38sur le budget,
15:39je n'étais pas censurée
15:39quand on t'a dit
15:40submersion migratoire.
15:42Ça y est,
15:43ma dette est payée.
15:43Ma dette renvoyant
15:44à son soutien
15:45au moment de votre élection
15:46à vous.
15:47Est-ce que c'est vrai ?
15:48Oui,
15:48je dis que
15:49j'avais non pas
15:50simplement payé ma dette
15:51parce que ça,
15:53je ne suis pas
15:53dans une relation
15:54comme ça
15:54qui voudrait
15:55que ce soit
15:56une affaire personnelle.
15:57Ce que je crois,
15:58c'est qu'à un moment,
15:59l'intérêt du pays
16:00justifie
16:01qu'il y ait
16:02une stabilité
16:03avec un gouvernement
16:04qui ne me convient pas,
16:06quelles que soient
16:06les relations
16:06que j'ai pu avoir
16:07dans le passé
16:08avec François Bayrou.
16:10Mais,
16:11à partir de là,
16:11je reviens
16:11à votre question.
16:13Si,
16:14certains pensent
16:15à la censure.
16:17La censure,
16:17si elle devait intervenir,
16:19il peut y avoir
16:21des raisons.
16:22Si elle devait intervenir,
16:24elle aboutirait
16:25nécessairement,
16:26si le Rassemblement
16:27national s'y ajoute,
16:29à donc
16:29renverser
16:31un gouvernement
16:31et à
16:32une dissolution
16:33possible.
16:34Je ne souhaite pas
16:35des élections
16:36avant
16:372027.
16:38Pourquoi ?
16:39Pourquoi ?
16:39Parce que
16:40je considère
16:41qu'aujourd'hui
16:41ces élections
16:42soit ne changeraient
16:43rien
16:43à la situation
16:45de l'Assemblée nationale,
16:46soit seraient encore
16:47un risque supplémentaire
16:48de l'extrême droite.
16:51Donc,
16:51à partir de là,
16:52je pense que
16:52la seule élection
16:53qu'il convient de préparer
16:54pour l'ensemble
16:55des forces politiques,
16:56c'est l'élection
16:57présidentielle.
16:58En attendant...
16:59En attendant quoi ?
17:00En attendant...
17:00La question,
17:01c'est de dire
17:01pendant un an et demi,
17:03on ne fait rien
17:05ou pas grand-chose
17:06pour maintenir
17:06le gouvernement...
17:08C'est au gouvernement
17:08de faire des propos
17:09de dire
17:09qu'il peut agir.
17:11Mais ça vous satisfait ?
17:12Édouard Philippe
17:13parlait de l'immobilisme
17:14depuis des mois
17:15et des mois.
17:16Édouard Philippe,
17:16il est dans cette majorité.
17:18Moi, je ne le suis pas.
17:19Ce n'est pas moi
17:20qui fixe l'ordre du jour
17:21de l'Assemblée nationale.
17:22Mais c'est vous
17:22qui pouvez faire tomber
17:23ou pas le gouvernement ?
17:24Vous et les autres ?
17:25Je pense qu'on a
17:27une responsabilité particulière.
17:30C'est-à-dire que
17:30ce gouvernement,
17:31s'il devait tomber,
17:32il serait remplacé par qui ?
17:34Par un autre ministre
17:35qui serait de la même majorité
17:37poursuivant la même politique ?
17:38Quel est le sens de tout ça ?
17:40Sauf si ce gouvernement
17:41multiplie éventuellement
17:42des provocations.
17:43On a dit ce qu'on avait à dire
17:44sur le conclave
17:45ou sur le budget.
17:46S'il y avait là
17:47des choses qui seraient intolérables,
17:49tout à fait légitime de dire
17:50qu'on ne peut pas les supporter.
17:52Mais autrement,
17:52ma position,
17:54c'est de dire
17:54nous sommes dans la minorité,
17:56nous devons travailler
17:57pour qu'il n'y ait
17:59rien de pire
17:59qui soit imposé au pays.
18:01C'est-à-dire
18:01aucune mauvaise décision,
18:03voire même
18:03qu'il puisse y avoir
18:04des améliorations.
18:05C'est le sens du conclave.
18:06Et puis ensuite,
18:07il y aura des élections.
18:08Et les élections
18:09permettront d'avoir
18:10un président de la République
18:11et une majorité
18:12à l'Assemblée nationale.
18:14Pardon ?
18:15Si jamais il y avait
18:16dissolution,
18:16si jamais il y avait
18:17de nouvelles élections,
18:18justement ?
18:20Oui,
18:20quelle est votre question ?
18:21La question,
18:23c'est Nicolas.
18:23La ligne
18:24qui a été posée.
18:25Je peux l'anticiper
18:26si vous voulez.
18:27Je peux aussi faire des questions.
18:28Alors,
18:29s'il y avait
18:29une dissolution,
18:31la question,
18:32c'est est-ce que
18:33vous feriez un accord
18:34avec elle ?
18:34Il y a des mots importants
18:35quand même.
18:36Nicolas Maillard-Rossignol
18:38a demandé solennellement
18:39à Olivier Faure
18:40de dire et écrire
18:41et affirmer
18:42unanimement
18:43qu'il n'y aura pas,
18:44sous aucun prétexte,
18:45ni au plan national,
18:47ni local,
18:48même en cas de dissolution,
18:50d'alliance
18:50avec la France insoumise.
18:52Refus
18:52d'Olivier Faure
18:54qui estime
18:54que le Congrès
18:55tranche
18:56cette question de ligne.
18:57c'est tranché,
18:59c'est pas tranché,
19:00c'est quoi ?
19:02Alors,
19:02je pense que
19:03c'est...
19:04On attend une réponse.
19:05Oui,
19:06mais ce n'est pas moi
19:06qui suis le premier
19:07secrétaire du Parti Socialiste.
19:08Il y a deux,
19:09en fait,
19:10il y a deux lignes
19:10au Parti Socialiste,
19:11chacun l'a compris.
19:12Il y en a une
19:13qui a eu un peu plus de voix.
19:16Mais il a gagné.
19:16Olivier Faure a gagné.
19:19Il a gagné de quelque chose ?
19:21Vous l'avez félicité ?
19:22Mais oui,
19:22mais il a gagné.
19:23Vous l'avez félicité Olivier Faure ?
19:23Il a donc cette responsabilité
19:25de donner
19:26ce qui devrait être
19:27la position du Parti Socialiste.
19:29Moi, je vais vous donner la mienne.
19:31La mienne,
19:31c'est qu'il ne peut pas y avoir
19:32d'accord avec LFI
19:34pour quelles raisons ?
19:35Parce que sur
19:36beaucoup de sujets
19:37internationaux,
19:39beaucoup de sujets liés
19:40à la vie politique
19:42et la manière
19:43de la mener,
19:45beaucoup de sujets,
19:45y compris sur les questions
19:46économiques et sociales,
19:48il y a
19:49une
19:50contradiction
19:52tellement forte
19:53entre les positions
19:54de LFI
19:55et les positions
19:55de la gauche
19:56qui n'est pas LFI,
19:58eh bien,
19:58qu'il n'est pas possible
20:00d'avoir un accord
20:00électoral aujourd'hui.
20:02C'est la raison
20:03pour laquelle je plaide
20:04pour qu'il n'y ait pas
20:05de dissolution
20:06et pour qu'il y ait
20:07une élection présidentielle
20:08le moment venu,
20:09c'est-à-dire en 2027,
20:10parce que je rappelle
20:11que pour une élection présidentielle,
20:12il n'y a pas besoin
20:13d'avoir un accord électoral.
20:14Vous ne voulez pas répondre
20:14à ma question ?
20:15Vous avez félicité Olivier Faure ?
20:16Oui, j'ai dit
20:17qu'il était le premier secrétaire,
20:19il avait été élu.
20:20Je ne peux pas aller
20:20beaucoup plus loin quand même.
20:22Oui,
20:22ça veut dire non.
20:24Vous ne l'avez pas félicité.
20:26Une primaire de la gauche
20:27pour désigner un candidat
20:29pour 2027,
20:30c'est ce que souhaite Olivier Faure.
20:32Il a tort,
20:33la gauche peut se permettre
20:34de partir désunie
20:36et divisée ?
20:37La priorité,
20:39c'est que le Parti Socialiste
20:40doit avoir un programme.
20:42C'est quand même
20:42la condition
20:43pour figurer
20:44dans une élection présidentielle,
20:46soit directement,
20:47soit par le passage
20:49par une primaire.
20:50Donc,
20:50le premier devoir
20:52du premier secrétaire,
20:53c'est de préparer
20:55un programme.
20:56Et sur la base
20:57de ce programme,
20:57voir s'il est compatible
20:59avec les autres familles
21:00de la gauche,
21:01justifiant qu'il puisse
21:02y avoir une primaire.
21:02Mais je vais vous raconter
21:04ce qu'est quand même
21:05une élection présidentielle.
21:06Une élection présidentielle,
21:07ce n'est pas un accord
21:08entre partis.
21:09Une élection présidentielle,
21:11ce n'est pas une tractation,
21:12ce n'est même pas
21:13une primaire
21:14plus ou moins organisée.
21:15Une élection présidentielle,
21:17c'est une figure
21:18avec une candidature,
21:21avec un projet
21:23et une vision pour le pays.
21:25Et ça,
21:25ça ne se discute pas,
21:28ça ne se négocie pas.
21:29Et c'est un rapport
21:30entre les Français
21:32et cette figure-là
21:34qui doit donner confiance
21:35et qui doit fixer...
21:36Ça peut passer par une primaire, non ?
21:38Non, ça ne peut pas forcément
21:39passer par une primaire.
21:40Moi, j'ai eu cette procédure
21:42dans le cadre du Parti Socialiste,
21:44ce n'était pas toute la gauche,
21:45c'était le Parti Socialiste.
21:46Je pense que la formule
21:47des primaires a montré
21:48toutes ses limites,
21:49voire même ses dangers.
21:50Donc je pense que
21:51l'élection présidentielle,
21:52c'est bien sûr
21:53un candidat qui est issu
21:55d'une famille politique
21:56et qui va porter ce projet,
21:58donner sa vision.
21:59Et aujourd'hui,
22:00il faut incarner...
22:01Vous voyez le mot qui compte ?
22:03C'est l'incarnation
22:04d'une autorité
22:05car il faut une autorité
22:06dans ce pays.
22:07Il faut une autorité rassurante.
22:08Le monde est totalement déstabilisé.
22:11Il y a une peur
22:11qui monte partout
22:12dans toutes les catégories
22:13de la population.
22:15Il faut une autorité rassurante.
22:17Vous ?
22:18Non, je ne vais pas
22:19m'ajouter à cette liste.
22:20Moi, j'ai déjà été préhentie.
22:21Je donne
22:22ce qu'est une élection préhentielle
22:23et ce que doit être
22:24un mandat présidentiel.
22:26François Hollande,
22:27deux petites questions
22:27pour terminer.
22:28Lors du congrès
22:29du Parti Socialiste dimanche,
22:30le député socialiste Jérôme Guedj
22:31a parlé de Jean-Luc Mélenchon
22:32comme d'un salopard antisémite.
22:34Votre avis ?
22:36Jean-Luc Mélenchon
22:36a demandé des excuses.
22:37Oui, Jérôme Guedj
22:38s'est exprimé.
22:39Il a dit
22:39je regrette salopard,
22:41je garde antisémite,
22:42c'était bien ce qui est.
22:42Mais Jérôme Guedj,
22:43ça fait des mois et des mois
22:45qu'il est insulté,
22:46qu'il est agressé
22:48par les amis
22:49de Jean-Luc Mélenchon,
22:52qu'il est accusé de tout.
22:53Et à un moment,
22:55on voudrait que
22:56ce député
22:58qui a eu
22:58une relation
23:00plus personnelle
23:01avec Jean-Luc Mélenchon,
23:02dont il a été autrefois
23:03il y a longtemps
23:04un des plus proches,
23:06et on voudrait
23:06qu'il ne réagisse pas
23:07quand il se fait
23:08à chaque fois,
23:10non pas simplement
23:11sermonner,
23:12ça fait partie
23:12de la vie politique,
23:13mais accuser,
23:14montrer du doigt.
23:16Donc moi,
23:16je soutiens,
23:17non pas les mots,
23:18mais je soutiens
23:19ce que
23:19Jérôme Guedj,
23:21quant à l'antisémitisme,
23:24écoute,
23:25les filles
23:25et tout sauf un barrage
23:26contre l'antisémitisme.
23:28Un dernier mot,
23:29Nicolas Sarkozy
23:30exclut de la Légion d'honneur
23:31après sa condamnation définitive
23:33à un an de prison ferme
23:34dans l'affaire des écoutes.
23:37Vous comprenez cette décision
23:38ou elle vous choque ?
23:40Je n'ai ni à la comprendre
23:41ni à être choqué.
23:45C'est l'application stricte
23:46du règlement.
23:47Ce n'est pas d'ailleurs
23:48le président de la République,
23:49Emmanuel Macron,
23:50qui en a décidé,
23:50c'est le chancelier
23:52de l'ordre
23:53de la Légion d'honneur.
23:54Et il n'avait pas de choix.
23:56Toute personne condamnée,
23:57personne n'avait imaginé
23:58que ça pouvait être
23:59un président de la République,
24:00toute personne
24:01disposant,
24:03ayant été distinguée
24:04de la Légion d'honneur
24:05ou de l'ordre national
24:06du mérite,
24:07toute personne condamnée
24:08à plus d'un an de prison
24:09est prise à la Légion d'honneur.
24:12Il n'y avait pas d'autre choix.
24:13Et je pense que
24:13c'était évidemment douloureux.
24:16Merci François Hollande.
24:17Merci d'avoir été
24:18au micro d'Inter.
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