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  • 16/06/2025
Le 12 juin, la délégation aux droits des femmes du Sénat, dans le cadre de son travail sur les femmes et les sciences, auditionnait Laura Chaubard, directrice générale de l’Ecole polytechnique. Devant les sénatrices, la directrice a reconnu des “chiffres préoccupants” sur le nombre de femmes dans les filières scientifiques. Elle considère que c’est un enjeu national puisque les écoles d’ingénieurs sont “des voies d’émancipation individuelle, au cœur d’enjeux technologiques majeurs pour notre pays et pour l’Europe”. La place des femmes dans ces filières est donc “un enjeu de souveraineté et de puissance économique pour la France”. Laura Chaubard a insisté sur deux points essentiels pour faire bouger les choses dans les prochaines années : “l’expérimentation et l’enseignement des maths à l’école primaire”. Elle considère qu’il est “urgent d’expérimenter”, que ce soient “des quotas de femmes” ou des “classes non-mixtes". Pour cela, “il y a un verrou législatif mais aussi idéologique à faire sauter” selon la directrice générale. Année de Production :

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Transcription
00:00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver sur Public Sénat pour un nouveau numéro de 100% Sénat,
00:00:14l'émission qui vous fait vivre les travaux de la Haute Assemblée.
00:00:17La délégation aux droits des femmes du Sénat a auditionné la directrice générale de l'école polytechnique
00:00:22dans le cadre des travaux de cette délégation sur les femmes et les sciences.
00:00:26La directrice de l'école polytechnique est revenue sur le manque de femmes dans les études scientifiques.
00:00:31Je vous laisse écouter cette audition.
00:00:33Chère madame Chobard, je vous souhaite la bienvenue parmi nous et vous remercie pour votre disponibilité.
00:00:39Vous êtes la première femme à diriger l'école polytechnique et avez été, avant cela, docteur en mathématiques,
00:00:45ingénieure générale de l'armement, experte en intelligence artificielle, direction générale de l'armement,
00:00:51conseillère pour l'innovation et le numérique au cabinet de l'ancienne ministre des Armées Florence Parly.
00:00:58Comme vous le savez, notre délégation s'intéresse depuis plusieurs mois à la place des femmes dans les sciences.
00:01:05Notre mission vise à identifier les leviers d'action permettant de donner aux filles et aux femmes
00:01:10toute leur place dans les parcours et carrières scientifiques,
00:01:14alors qu'elles ne représentent encore qu'un tiers des chercheurs scientifiques
00:01:17et qu'un quart des ingénieurs de France.
00:01:21Cette sous-représentation féminine dans ces domaines
00:01:24est la conséquence d'une insuffisante orientation des filles vers les filières et spécialités scientifiques au lycée,
00:01:31puis dans les études supérieures,
00:01:33mais aussi de différences de représentation et de résultats entre filles et garçons,
00:01:39dès l'école primaire, en particulier en mathématiques.
00:01:41En 2023, la France ne comptait que 13% d'étudiantes universitaires diplômées
00:01:47dans les domaines des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques,
00:01:51l'estime, contre 40% d'étudiants diplômés.
00:01:55L'école polytechnique n'est pas épargnée par cette désaffection des filles
00:01:59puisqu'à la rentrée 2024, la proportion de femmes admises au concours du cycle ingénieur
00:02:05par la voie des classes prépa, était de 16% contre 21% en 2023,
00:02:11soit une baisse de 5 points en un an.
00:02:14Nous vous savons très engagés sur cette question de la féminisation des filières scientifiques.
00:02:19Vous avez par exemple mis en place des programmes de sensibilisation s'adressant aux lycéennes
00:02:24et vous vous êtes déclarés en faveur des quotas de filles dans les grandes écoles et les classes préparatoires.
00:02:30Comme vous, nous sommes convaincus que l'accroissement du nombre de femmes dans les sciences
00:02:33aura un impact sur la réduction des inégalités salariales,
00:02:38sur la compétitivité des entreprises et sur notre croissance économique.
00:02:43Nos précédentes auditions nous l'ont bien montré, les défis sont nombreux et présents à tous les niveaux,
00:02:49celui de la famille, de la société dans son ensemble, celui du système éducatif,
00:02:55celui des différents paliers d'orientation dans l'enseignement secondaire et supérieur
00:02:59et celui des trajectoires professionnelles.
00:03:01Elisabeth Borne a annoncé début mai un plan filles et maths avec plusieurs mesures visant à féminiser les filières scientifiques
00:03:10et à redonner le goût des maths aux filles,
00:03:15parmi lesquelles la sensibilisation et la formation de tous les professeurs au biais et stéréotypes de genre en science,
00:03:22de l'école primaire jusqu'au lycée, afin de mettre en place une pédagogie égalitaire tout au long de la scolarité,
00:03:30puisqu'on se rend compte que c'est dès l'école primaire, dès le cours préparatoire que le décrochage se fait,
00:03:36la sensibilisation des parents à l'intérêt des filières scientifiques pour les filles,
00:03:40puisque effectivement dans la prescription, les parents peuvent jouer un grand rôle et à défaut de prescription dans le frein,
00:03:49le renforcement de la place des filles dans les enseignements qui ouvrent vers les filières d'ingénieurs et du numérique
00:03:55avec un objectif d'ici 2030 de 50% de filles qui choisissent la spécialité maths en première et en terminale
00:04:03et de 30% de filles dans chaque classe préparatoire scientifique.
00:04:09Enfin, la promotion de rôles modèles scientifiques féminins pour changer durablement les représentations.
00:04:16Certains aspects d'une politique publique ambitieuse pour accroître la part des femmes dans les filières scientifiques
00:04:22méritent sans doute d'être développés.
00:04:24Je pense notamment aux modalités de mise en œuvre des quotas de filles.
00:04:29À quelle étape de la scolarité seront-ils les plus efficaces ?
00:04:32Comment les faire respecter ?
00:04:34À la mise en place de bourses pour engager les jeunes femmes à s'engager dans des parcours scientifiques
00:04:40et à l'augmentation du nombre de places réservées aux filles dans les internats.
00:04:45À l'évolution des épreuves de concours.
00:04:48À l'adaptation des cursus au sein des grandes écoles permettant d'encourager les passerelles
00:04:53entre les filières scientifiques ou encore à l'importance d'une réelle politique de lutte contre les violences sexistes et sexuelles,
00:05:01que ce soit à l'école, dans les grandes écoles, dans les universités et partout où les filles n'osent plus aller.
00:05:09Sur ce point particulier, l'école polytechnique organise depuis 4 ans une enquête interne sur l'ampleur des VSS parmi la population étudiante.
00:05:19Cette enquête a fait l'objet d'une publication détaillée et complète en 2024, mais pas en 2025.
00:05:25Alors, pas à notre connaissance en 2025, année pour laquelle la synthèse publiée était parcellaire
00:05:32et a de ce fait suscité des critiques parmi les élèves qui nous ont été relayées.
00:05:38Donc, vous nous expliquerez cela.
00:05:41Sur tous ces sujets, il nous a donc semblé essentiel avec les 4 rapporteurs,
00:05:45Marie-Doach Liman, Jocine Antoine, Laure d'Arcos et Marie-Pierre Meunier.
00:05:50Marie-Doach Liman, vous priant d'excuser son absence, donc de vous entendre.
00:05:56Cher Laura Choubar, je vous laisse sans plus tarder la parole et proposerai ensuite au rapporteur de vous interroger.
00:06:01Madame la Présidente, mesdames les sénatrices, merci pour cette invitation à m'exprimer sur un sujet
00:06:10qui me tient particulièrement à cœur et sur lequel, effectivement, l'école polytechnique est engagée depuis 10 ans.
00:06:20Et je dois rendre là hommage à mes prédécesseurs qui se sont saisis du sujet bien avant moi.
00:06:26Les chiffres, Madame la Présidente, je ne vais pas revenir dessus, vous les avez rappelés.
00:06:31Ils sont préoccupants. Les effets de la réforme du lycée sont encore sous observation puisqu'elle est assez récente
00:06:41et provoque des ajustements dans les comportements d'orientation des jeunes femmes, des jeunes hommes et des familles.
00:06:49Mais à minima, on peut affirmer qu'on ne va pas vers une nette amélioration, voire que les chiffres des dernières années
00:06:57sur l'intégration dans les écoles d'ingénieurs en général et les classes préparatoires sont plutôt préoccupants.
00:07:05Alors, pourquoi est-ce un problème ? Après tout, et c'est une question qu'on me pose régulièrement,
00:07:11les femmes font des choix d'orientation différentes de celles des hommes, elles sont plus attirées par les métiers du soin,
00:07:15on entend ça régulièrement. Pourquoi est-ce un problème ?
00:07:19À l'échelle individuelle, évidemment, tous ces choix de carrière sont valorisables et valorisants.
00:07:26Pour moi, cela pose deux questions préoccupantes à l'échelle collective.
00:07:31D'abord, aujourd'hui, les carrières scientifiques et d'ingénieurs sont extrêmement valorisantes,
00:07:38socialement, intellectuellement, financièrement également.
00:07:43Donc, ce sont des voies d'émancipation individuelles.
00:07:47Elles sont au cœur d'enjeux technologiques majeurs pour notre pays et pour l'Europe,
00:07:52et les femmes en sont majoritairement absentes.
00:07:55Donc, c'est des voies particulièrement valorisantes.
00:08:01Il y a plus de places en école d'ingénieurs que de candidats au concours,
00:08:04pas à l'école polytechnique, mais sur l'ensemble des écoles d'ingénieurs.
00:08:08Et les femmes s'en écartent massivement pour aller vers des secteurs tout aussi compétitifs.
00:08:16Les études de médecine sont des études extrêmement compétitives et, certes, de magnifiques professions,
00:08:24mais pas plus valorisantes, en tout cas socialement et financièrement.
00:08:29Et puis, c'est un enjeu, vous l'avez dit, de souveraineté et de puissance économique pour la France.
00:08:34Il manque des dizaines de milliers d'ingénieurs sur le marché du travail.
00:08:40Nous sommes dans une période de bouillonnement technologique absolument inédit,
00:08:47avec l'émergence rapide de l'IA qui accélère le développement technologique
00:08:54et le progrès scientifique dans tous les domaines.
00:08:56La révolution quantique n'est pas loin derrière, donc on va avoir besoin d'ingénieurs
00:09:02pour assurer l'autonomie stratégique et le développement technologique de la France et de l'Europe.
00:09:10Alors, face à cette situation, qu'est-ce qui est déjà fait ?
00:09:14Vous l'avez rappelé, Lix est engagée depuis 10 ans dans des actions de terrain
00:09:18visant à promouvoir les filières scientifiques, spécifiquement auprès des jeunes femmes.
00:09:23Nous ne sommes pas tout seuls à le faire.
00:09:26Beaucoup d'autres établissements d'enseignement supérieur et de recherche scientifique
00:09:31sont engagés dans les mêmes actions.
00:09:32Et nous ne le faisons pas tout seuls, évidemment.
00:09:34Nous le faisons aux côtés des associations les plus engagées sur ce sujet,
00:09:39des territoires aux grandes écoles, filles et maths, une équation lumineuse.
00:09:43Il y a vraiment des acteurs de terrain avec des actions remarquables.
00:09:46Du côté de l'école polytechnique, nous avons une équipe dédiée à l'égalité des chances,
00:09:51à la fois pour augmenter la parité dans nos recrutements,
00:09:55mais également la diversité sociale.
00:09:57Ce n'est pas le sujet d'aujourd'hui, c'est aussi un sujet de préoccupation.
00:10:02Alors, cela passe par des actions d'incarnation, d'inspiration
00:10:07et de promotion des filières scientifiques.
00:10:09Tous nos élèves de première année,
00:10:13quand ils sont en stage de formation humaine et militaire répartis sur le territoire,
00:10:17vont en binôme dans deux établissements scolaires, collèges ou lycées,
00:10:21pour parler des filières scientifiques et des attraits qu'ils leur ont trouvés.
00:10:26Ils y vont de plus en plus avec des alumnis de l'école
00:10:30pour incarner ce que c'est qu'être ingénieur,
00:10:32parce que ce n'est pas toujours clair quand on est au collège ou au lycée
00:10:36et qu'on n'a pas un repère familial de ce qu'est être ingénieur autour de soi.
00:10:41Nous mettons aussi en place, depuis plusieurs années,
00:10:45de nombreuses actions de tutorats, mentorats,
00:10:48avec des cibles spécifiques sur les jeunes femmes.
00:10:51Tutorats, mentorats, qui est réalisé à la fois par nos élèves étudiants,
00:10:55par nos enseignants-chercheurs également,
00:10:58pour amener à une découverte des sciences par la recherche,
00:11:01qui est complémentaire de la formation scientifique au lycée ou au collège.
00:11:07Et puis, nous accueillons de nombreux élèves sur le campus,
00:11:11collégiens, lycéens, soit dans des camps de sciences pendant l'été,
00:11:15avec là aussi des cibles sociales et de parité très claires,
00:11:21ou à l'occasion d'événements, et notamment la fête de la science,
00:11:25où nous accueillons plusieurs milliers de collégiens et lycéens.
00:11:33Alors, est-ce que c'est efficace ?
00:11:36À l'échelle individuelle, il y a de formidables histoires.
00:11:44Et nous avons encore, dans les deux dernières promotions,
00:11:47des jeunes femmes et des jeunes hommes,
00:11:49issus de milieux dans lesquels l'environnement n'était pas propice
00:11:54à la poursuite d'études scientifiques,
00:11:57qui sont passées par ces programmes de tutorat-mentorat,
00:12:00qui ont intégré l'X, en l'occurrence,
00:12:03mais on a aussi des exemples à Télécom Paris
00:12:04et dans d'autres écoles, ou à l'ENS,
00:12:07et qui nous disent, c'est vraiment à l'occasion de ces stages,
00:12:10de ces rencontres, que j'ai formé ma décision
00:12:14de poursuivre des études scientifiques.
00:12:16Donc, on est effectivement ravis,
00:12:18mais je pense que collectivement, on ne peut pas s'arrêter là.
00:12:21Les chiffres sont têtus. L'évaluation de ces actions est difficile.
00:12:25Je sais qu'une évaluation est en cours du programme des Cordées de la réussite.
00:12:29Le suivi des cohortes est particulièrement difficile
00:12:32dans ce type d'action.
00:12:37Et globalement, à l'échelle nationale,
00:12:38on voit que les progrès ne sont pas notables
00:12:40sur la féminisation des carrières scientifiques.
00:12:44Ce qui m'amène à me demander si on comprend réellement
00:12:47les mécanismes d'évitement et de biais d'orientation genrés.
00:12:52Et je pense que la réponse aujourd'hui est non.
00:12:54On ne comprend pas.
00:12:55Ils sont évidemment multifactoriels,
00:12:57extrêmement ancrés dans notre société.
00:13:01Et aujourd'hui, malgré beaucoup d'actions déployées,
00:13:06de nombreux acteurs,
00:13:08le faible effet de ces actions à l'échelle collective,
00:13:11je le répète, montre qu'on ne comprend pas bien
00:13:12où se forment ces biais d'orientation.
00:13:15C'est pourquoi on a pris la décision
00:13:18d'orienter aussi notre action vers la recherche.
00:13:22Aujourd'hui, les parcours scolaires
00:13:25des écoliers, écolières, collégiens, collégiennes
00:13:29sont fortement numérisés.
00:13:33Nous avons de la donnée sur les établissements
00:13:37qu'ils ont fréquentés,
00:13:38les choix d'options qu'ils ont faits,
00:13:40leurs absences, les absences de leurs professeurs,
00:13:42etc.
00:13:44Et évidemment, le développement de l'IA
00:13:47peut nous aider à analyser ces données.
00:13:50Nous lançons un projet de recherche dans ce sens
00:13:52en partenariat avec l'éditeur de Pronote
00:13:55pour essayer de détecter à quel moment ces biais se forment,
00:13:59arriver à les qualifier.
00:14:01Et je le rajoute parce qu'il y a déjà des instituts de recherche
00:14:05qui travaillent sur ces sujets,
00:14:06notamment l'Institut des politiques publiques,
00:14:08qui est une référence en matière d'économie de l'éducation
00:14:11avec lesquels nous travaillons activement,
00:14:15qui apporte des éléments, des hypothèses de compréhension.
00:14:20Je voudrais citer deux études récentes de l'Institut des politiques publiques.
00:14:24La première, il y a un an et demi,
00:14:28qui montrait, qui était une expérimentation
00:14:30dans laquelle on donnait à une cohorte de candidats à Parcoursup
00:14:35l'information de ce que des élèves qui avaient les mêmes résultats qu'eux et elles
00:14:39avaient fait comme choix et avaient obtenu comme cursus d'enseignement supérieur.
00:14:45Ils ont comparé leur propre choix à une cohorte qui n'avait pas cette information.
00:14:50Eh bien, dans la cohorte qui avait cette information,
00:14:53les jeunes femmes faisaient des choix plus sélectifs, plus ambitieux,
00:14:57plus orientées vers les carrières scientifiques.
00:15:00Et de la même façon, mais avec des mécanismes assez différents,
00:15:04les jeunes hommes et femmes issus de milieux moins favorisés.
00:15:08La deuxième étude que je vous récitais, elle est parue très récemment,
00:15:14est sur la réussite des jeunes femmes en classe prépa scientifique.
00:15:21Et l'étude de l'Institut des politiques publiques
00:15:25témoigne du fait que, même quand elles sont rentrées en classe prépa,
00:15:34elles ont moins de chances de réussir statistiquement
00:15:37que les jeunes hommes en classe préparatoire.
00:15:40L'étude s'arrête là et on est très tenté de demander pourquoi.
00:15:47Et quand je dis qu'on ne comprend pas bien,
00:15:50parce qu'on peut se dire qu'elle rentre avec un niveau différent,
00:15:54la pédagogie des classes prépa n'est pas adaptée aux jeunes femmes.
00:15:57Ou alors, quand elles se retrouvent à 4 sur 50 dans une classe prépa étoile,
00:16:07les plus sélectives, qui préparent un meilleur concours,
00:16:09il y a des phénomènes d'isolement, de moindre émulation,
00:16:12peut-être de mal-être, qui peuvent apparaître
00:16:14et qui peuvent affecter leur performance.
00:16:17J'ai mon idée sur ces trois hypothèses,
00:16:20mais aujourd'hui, je pense urgent d'expérimenter,
00:16:26d'expérimenter, de dépasser les raisonnements
00:16:30et les hypothèses, j'allais dire de comptoir,
00:16:34parce qu'en tout cas, moi, j'en discute très souvent
00:16:36et avec des gens qui ont des perceptions
00:16:40et des hypothèses différentes,
00:16:42qui sont toutes potentiellement, théoriquement pertinentes.
00:16:47Il est urgent d'expérimenter,
00:16:50et je trouve que nous sommes trop frileux à le faire
00:16:52dans le système français,
00:16:54d'expérimenter des quotas.
00:16:56Je ne sais pas si ce sera la solution.
00:16:58J'ai l'intuition que ça aura un effet positif,
00:17:01mais peut-être pas.
00:17:03D'expérimenter, pourquoi pas, des classes non mixtes.
00:17:07Je sais que le proviseur d'un grand établissement
00:17:11de classes préparatoires extrêmement prestigieux
00:17:13réfléchit à rassembler, en tout cas,
00:17:18rassembler, je vais lui laisser la primeur
00:17:20de l'annonce s'il va au bout de sa démarche,
00:17:23à rassembler les jeunes femmes qui sont en préparatoile
00:17:26dans une même classe,
00:17:27pour qu'elles ne soient plus 4 par classe,
00:17:29mais 20 ou 25 dans une même classe
00:17:32et qu'elles constituent un noyau de solidarité,
00:17:35de camaraderie, de dialogue.
00:17:37Mais il hésite, il hésite tant les réactions
00:17:42peuvent être fortes, il hésite tant on brandit
00:17:48assez vite des obstacles réglementaires,
00:17:50voire législatifs, voire constitutionnels,
00:17:52à ce type de mesures face à l'égalité d'accès
00:17:58à l'enseignement supérieur et au concours
00:18:01de la fonction publique pour ce qui concerne
00:18:02le concours de l'école polytechnique.
00:18:04Je pense vraiment qu'il y a là un verrou
00:18:08peut-être législatif,
00:18:11mais aussi idéologique à faire sauter.
00:18:17Je rappelais à la sénatrice Laure d'Arcos
00:18:20qu'il y a quelques dizaines d'années,
00:18:23il y avait des écoles normales féminines,
00:18:27des écoles normales masculines,
00:18:29avec un nombre de places de chaque côté.
00:18:32Ça ressemble drôlement à un quota
00:18:33et que nous avions la même constitution.
00:18:37Donc je pense qu'il y a des moyens,
00:18:39des voies réglementaires et législatives,
00:18:41s'il le faut, pour expérimenter,
00:18:43se donner les moyens de mieux comprendre
00:18:45dans quel cadre les femmes réussissent mieux
00:18:48et dans quel cadre elles sont confrontées
00:18:52à l'échec ou à l'évitement.
00:18:55J'ai été sur cette question des classes non mixtes
00:19:01et des cursus non mixtes
00:19:02qui, bien sûr, peuvent être perçus
00:19:04comme un retour en arrière
00:19:05qui n'est pas forcément souhaitable.
00:19:07Je voudrais quand même citer Nicole Elcaroui,
00:19:11qui est une grande mathématicienne française,
00:19:13la papesse de la mathématique financière,
00:19:17qui a créé à elle seule toute une école
00:19:19de la mathématique financière en France
00:19:21et qui était normalienne
00:19:23et qui racontait il y a peu
00:19:26que quand, dans les années 80,
00:19:28une femme prenait la parole
00:19:30dans une conférence mathématique
00:19:31de premier plan,
00:19:32on savait que c'était une française
00:19:33parce que l'école normale
00:19:35avait créé cette filière de femmes
00:19:37extrêmement brillantes en mathématiques
00:19:40et que les autres pays
00:19:41n'avaient pas cette chance.
00:19:43Aujourd'hui, à l'école normale en maths,
00:19:45je ne connais pas le pourcentage exact,
00:19:48mais enfin, il ne doit pas être loin
00:19:49de celui de l'école polytechnique,
00:19:50même peut-être un peu en dessous
00:19:51puisque les filières mateuses
00:19:53sont les moins paritaires.
00:19:57Voilà.
00:19:57Un autre point,
00:19:59donc vraiment,
00:19:59j'insiste sur le fait
00:20:01de trouver des moyens d'expérimenter
00:20:02pour mieux comprendre
00:20:03parce qu'aujourd'hui,
00:20:05on est tous et toutes
00:20:06extrêmement préoccupés
00:20:08par la situation,
00:20:09mais les actions
00:20:10qu'on a mises en place,
00:20:11visiblement,
00:20:12n'ont pas l'effet de levier
00:20:13que nous espérons.
00:20:18Le deuxième point
00:20:19sur lequel j'aimerais insister,
00:20:21c'est l'enseignement
00:20:22des mathématiques
00:20:23et en cela,
00:20:25j'applaudis
00:20:27le plan
00:20:28filles et maths
00:20:29annoncé par Elisabeth Borne.
00:20:31Je pense qu'effectivement,
00:20:32l'enseignement des mathématiques
00:20:33est un point de cristallisation
00:20:34de ces biais d'orientation
00:20:36genrés,
00:20:38à la fois parce que
00:20:39la France est un pays
00:20:40de mathématiques.
00:20:40c'est paradoxal
00:20:42quand on entend
00:20:43chaque année
00:20:43la litanie
00:20:44des classements PISA
00:20:45qui nous alerte
00:20:46sur le niveau
00:20:47moyen en mathématiques.
00:20:50Mais la France
00:20:50est un grand pays
00:20:51de mathématiques.
00:20:53Elle a formé
00:20:53de très grands
00:20:56mathématiciens
00:20:56et mathématiciennes.
00:20:57Elle est à la première place
00:20:58mondiale
00:20:59du nombre de médailles
00:20:59Fields
00:21:00à égalité
00:21:00avec les Etats-Unis.
00:21:03Et la culture mathématique
00:21:05est profondément ancrée
00:21:06en France.
00:21:07c'est l'approche française
00:21:09des sciences
00:21:10que de les aborder
00:21:10par les mathématiques.
00:21:11C'est pour ça
00:21:12qu'on est aussi
00:21:12très fort en physique quantique
00:21:13parce que c'est
00:21:14une théorie
00:21:15extrêmement mathématisée.
00:21:18Et c'est un critère
00:21:19de sélection
00:21:20très fort.
00:21:21Très fort.
00:21:22Qu'on le veuille ou non,
00:21:23on est resté
00:21:24très attaché
00:21:25à la sélection
00:21:27par les mathématiques.
00:21:29Personnellement,
00:21:29j'y suis aussi attaché.
00:21:30Mais enfin,
00:21:30en tout cas,
00:21:31ce n'est pas neutre
00:21:32en termes de genre
00:21:33puisqu'on voit
00:21:34que
00:21:35les
00:21:36mathématiques
00:21:38cristallisent
00:21:39les évitements
00:21:40d'orientation
00:21:41des femmes.
00:21:43Elles sont trois fois
00:21:44moins nombreuses
00:21:45à choisir aujourd'hui
00:21:46l'option math
00:21:46qu'elles ne l'étaient
00:21:47à choisir
00:21:47une première scientifique.
00:21:50Et elles sont plus nombreuses
00:21:50à abandonner l'option math
00:21:51en première
00:21:53que les garçons.
00:21:57Vous l'avez dit,
00:21:57Madame la Présidente,
00:21:58des études montrent
00:21:59que
00:22:00cette projection différente
00:22:02dans les mathématiques,
00:22:03cette projection genrée
00:22:04dans les mathématiques,
00:22:05remonte à l'école primaire.
00:22:07Et je pense vraiment
00:22:08que l'effort
00:22:09est à mettre
00:22:09sur l'enseignement
00:22:10des mathématiques
00:22:11à l'école primaire.
00:22:13La formation des enseignants,
00:22:15alors à la pédagogie
00:22:15non genrée,
00:22:16c'est très bien,
00:22:16mais aux mathématiques
00:22:17puisqu'on demande
00:22:21beaucoup de choses
00:22:22aux enseignants
00:22:24et aux enseignantes
00:22:25parce que c'est
00:22:25une grande majorité
00:22:26de femmes
00:22:26du primaire.
00:22:28On leur demande
00:22:29à la fois
00:22:30d'enseigner
00:22:31le code de la route,
00:22:32l'éducation affective
00:22:33et les mathématiques.
00:22:35Or, pour beaucoup,
00:22:36elles n'ont pas
00:22:36dans leur cursus académique
00:22:39suivi une formation scientifique
00:22:42qui leur permette
00:22:43non pas de comprendre
00:22:44les programmes de mathématiques,
00:22:45évidemment qu'elles les comprennent,
00:22:48mais d'avoir le recul suffisant
00:22:51sur les mathématiques
00:22:55pour les inscrire
00:22:57dans une perspective
00:22:59d'apprentissage
00:23:00de la construction,
00:23:02du raisonnement,
00:23:03de la démarche scientifique.
00:23:05Ces notions
00:23:05sont trop peu présentes
00:23:07à l'école primaire
00:23:11où les mathématiques
00:23:13sont enseignées
00:23:16comme une somme
00:23:17de connaissances
00:23:17plutôt que comme
00:23:19une démarche
00:23:20et une construction.
00:23:23Et effectivement,
00:23:24je pense que
00:23:26l'apprentissage
00:23:27de l'abstraction
00:23:27comme dans les matières artistiques
00:23:29est essentiel aussi
00:23:30dans la construction
00:23:31des jeunes écoliers
00:23:34et écolières.
00:23:38Voilà,
00:23:38donc les deux
00:23:39sujets
00:23:42sur lesquels
00:23:42j'espère
00:23:43qu'on puisse
00:23:44faire bouger les choses
00:23:46dans les prochaines années,
00:23:47c'est l'expérimentation
00:23:48et l'enseignement
00:23:49des maths
00:23:49à l'école primaire.
00:23:51Je pense qu'il faut aider
00:23:52l'école publique.
00:23:54Il est entendu
00:23:55que les professeurs
00:23:57des écoles
00:23:57acceptent
00:23:59de l'aide
00:24:00en musique,
00:24:01en sport,
00:24:02avec des interventions
00:24:03extérieures
00:24:04de gens formés.
00:24:06Je pense
00:24:06qu'on en est
00:24:07à ce point
00:24:08en mathématiques.
00:24:09Il faut absolument
00:24:10apporter des forces
00:24:12en mathématiques
00:24:12à l'école primaire.
00:24:14Puis,
00:24:15je conclurai
00:24:15sur le point
00:24:17sur les violences
00:24:17sexistes
00:24:18et sexuelles.
00:24:21C'est malheureusement
00:24:22un phénomène
00:24:23persistant
00:24:24dans l'ensemble
00:24:24de la société française,
00:24:26même si
00:24:27les différents
00:24:28mouvements
00:24:29MeToo
00:24:30et assimilés
00:24:31ont fait progresser
00:24:33à la fois
00:24:33leur visibilité,
00:24:34leur prise en compte
00:24:35et leur dénonciation.
00:24:39La population étudiante
00:24:41est loin d'être épargnée,
00:24:42l'école polytechnique
00:24:42non plus.
00:24:46Nous sommes néanmoins
00:24:47la seule école
00:24:48d'ingénieurs
00:24:49à faire depuis
00:24:50quatre ans
00:24:51cette enquête
00:24:52systématique
00:24:53et en publier
00:24:54les résultats.
00:24:56La synthèse
00:24:56qui a été publiée
00:24:57et postée
00:24:58dans notre salle
00:24:58de presse
00:24:59cette année
00:24:59contient le même
00:25:00détail,
00:25:01le même degré
00:25:01d'information
00:25:02que celle
00:25:02des années précédentes.
00:25:05En revanche,
00:25:05chaque année,
00:25:06les élèves
00:25:06me posent
00:25:07les mêmes questions
00:25:08et veulent avoir
00:25:10accès à l'intégralité
00:25:11des résultats,
00:25:13question par question,
00:25:14cursus par cursus.
00:25:17Et chaque année,
00:25:17je leur réponds non.
00:25:19Je vais vous expliquer
00:25:19pourquoi.
00:25:21Cette enquête,
00:25:22elle est anonyme
00:25:23et elle noue un lien.
00:25:25La première promesse
00:25:28de cette enquête,
00:25:29c'est de préserver
00:25:30la confidentialité
00:25:31de ceux qui y répondent.
00:25:33Elle ne sert donc pas
00:25:34à instruire
00:25:35les cas de VSS.
00:25:37Je dépose un article 40
00:25:39chaque année
00:25:40après cette enquête,
00:25:41mais elle ne sert pas
00:25:42à instruire
00:25:44les cas individuels
00:25:46puisque,
00:25:47par définition,
00:25:47les déclarations
00:25:48sont anonymes.
00:25:50Elle sert à deux choses.
00:25:52Elle sert chaque année
00:25:53à remobiliser
00:25:55l'ensemble des acteurs
00:25:56de l'école,
00:25:57et j'espère un peu plus largement
00:25:59de l'enseignement supérieur,
00:26:01sur la question
00:26:02et la lutte
00:26:03contre les violences
00:26:04sexistes et sexuelles.
00:26:05Elle sert à mobiliser
00:26:07les élèves en disant
00:26:07ça ne concernait pas
00:26:09que la promotion précédente.
00:26:10C'est dans votre promotion.
00:26:12Ça se passe sur notre campus.
00:26:13C'est autour de vous.
00:26:15Et puis,
00:26:16elle sert à suivre
00:26:16dans le temps
00:26:17nos actions,
00:26:19à les ajuster,
00:26:20à nourrir aussi
00:26:21le groupe de travail
00:26:22que nous avons
00:26:22avec les élèves
00:26:23sur ce sujet
00:26:23depuis quatre ans,
00:26:25à faire évoluer
00:26:26nos dispositifs
00:26:27de sensibilisation,
00:26:28de prévention,
00:26:29de signalement
00:26:30et d'accompagnement
00:26:31des témoins
00:26:31et des victimes.
00:26:34C'est pour ça
00:26:34que je me méfie
00:26:35beaucoup
00:26:36des restitutions
00:26:37qui peuvent aller
00:26:39dans les petits nombres.
00:26:40Quand les élèves réclament
00:26:41et ils le réclament
00:26:42chaque année,
00:26:43un tableau complet
00:26:45avec l'ensemble
00:26:46des réponses
00:26:47question par question,
00:26:48cursus par cursus,
00:26:49on arrive très vite
00:26:50à des petits nombres
00:26:51qui compromettraient
00:26:53l'anonymat,
00:26:55finalement,
00:26:56des personnes
00:26:59qui ont témoigné
00:27:00ou signalé
00:27:01au travers
00:27:02de cette enquête.
00:27:03Donc,
00:27:03c'est pour ça
00:27:03qu'on publie
00:27:04une synthèse
00:27:04agrégée
00:27:05mais néanmoins
00:27:06détaillée
00:27:07question par question.
00:27:09Encore une fois,
00:27:10nous sommes,
00:27:11je crois,
00:27:12la seule école
00:27:13à le faire
00:27:14chaque année,
00:27:16à le faire
00:27:17en interne
00:27:18mais également
00:27:18dans notre salle
00:27:19de presse
00:27:19qui donne lieu
00:27:20chaque année
00:27:20à des articles
00:27:22forcément désagréables
00:27:24à lire.
00:27:25Je préférais
00:27:25qu'il n'y en ait plus
00:27:26sur les violences
00:27:28sexistes et sexuelles
00:27:29à l'école polytechnique.
00:27:31Pour autant,
00:27:32c'est une ligne
00:27:34que nous assumons
00:27:35que notre ministère
00:27:37de tutelle,
00:27:38le ministère des armées
00:27:38assume à nos côtés
00:27:39parce que,
00:27:41pour moi,
00:27:41c'est le seul moyen
00:27:42qu'on en parle
00:27:43chaque année
00:27:43et qu'on continue
00:27:44à avancer
00:27:45sur ces sujets.
00:27:50Je vais m'arrêter là
00:27:51parce que j'ai oublié
00:27:52ce que je voulais dire.
00:27:53Merci.
00:27:53C'est moi qui vous remercie.
00:27:59Vous disiez,
00:28:00pour terminer sur ce sujet,
00:28:02que vous déclenchiez
00:28:03un article 40
00:28:04à chaque fois
00:28:05et vous arrivez
00:28:07à avoir un suivi.
00:28:09Qu'est-ce qui se passe
00:28:10quand vous déclenchez
00:28:10l'article 40 ?
00:28:12Est-ce qu'il y a
00:28:12des conséquences réelles ?
00:28:13Alors,
00:28:14pas sur cette enquête
00:28:15parce qu'elle est
00:28:15entièrement anonyme.
00:28:17Donc,
00:28:18pas sur cette enquête.
00:28:19En revanche,
00:28:20nous avons
00:28:21une plateforme
00:28:22et une cellule
00:28:23de signalement
00:28:24qui recueille
00:28:25des témoignages
00:28:27et lorsque
00:28:27nous avons
00:28:28donc suspicion
00:28:30d'un crime
00:28:32ou d'un délit,
00:28:32nous déclenchons
00:28:33un article 40.
00:28:34Nous accompagnons
00:28:35aussi nos élèves
00:28:36à la gendarmerie
00:28:38pour porter plainte
00:28:39dans certains cas.
00:28:41Et oui,
00:28:41il y a des enquêtes
00:28:41qui sont menées
00:28:43par la suite.
00:28:48Je vais quand même
00:28:49plus loin
00:28:49puisque les enquêtes
00:28:50sont menées par la suite
00:28:51et vous faites quoi
00:28:52de l'élève
00:28:53en question
00:28:53au niveau de l'école.
00:28:55Le temps 2.
00:28:56Oui.
00:28:57Au niveau de l'école,
00:28:59nous prenons
00:29:00très rapidement
00:29:02des mesures
00:29:03conservatoires
00:29:03et déclenchons
00:29:05lorsque c'est
00:29:08pertinent
00:29:09une enquête
00:29:10de commandement,
00:29:11enquête administrative
00:29:12dans le cadre militaire,
00:29:14afin d'arriver
00:29:15à des mesures
00:29:15disciplinaires
00:29:16dans le cadre
00:29:17de l'école.
00:29:19Donc,
00:29:20mesures conservatoires,
00:29:21ça peut aller
00:29:22de la séparation
00:29:27physique
00:29:29de la victime
00:29:31présumée
00:29:32et de l'auteur
00:29:32présumé
00:29:33sur le campus,
00:29:35de l'interdiction
00:29:35de fréquenter
00:29:36les mêmes cours,
00:29:36de l'interdiction
00:29:37pour l'auteur
00:29:38présumé
00:29:39de participer
00:29:41à la vie associative
00:29:42et au lieu
00:29:43de convivialité
00:29:46de l'école.
00:29:47ça peut aller
00:29:49jusqu'à la suspension
00:29:50le temps
00:29:51de l'enquête.
00:29:53Et puis,
00:29:53à l'issue
00:29:54de l'enquête
00:29:55administrative,
00:29:56là,
00:29:56on a toute la gamme
00:29:57de sanctions
00:29:58disciplinaires.
00:30:03Je dois dire
00:30:04qu'en réalité,
00:30:06les cas
00:30:06où il est
00:30:07le plus simple
00:30:09de sanctionner,
00:30:11de prendre
00:30:11des mesures
00:30:11rapides,
00:30:14sont les cas
00:30:14les moins graves
00:30:15qui se passent
00:30:16souvent en public
00:30:17d'atteintes sexistes,
00:30:19que ce soit
00:30:20parole
00:30:20ou physique,
00:30:22d'agression sexuelle
00:30:23qui se passent
00:30:25devant témoins
00:30:26dans des soirées,
00:30:28etc.
00:30:28Là,
00:30:28c'est très facile
00:30:29pour nous
00:30:30d'agir.
00:30:32Quand on va
00:30:33sur des faits
00:30:34beaucoup plus graves
00:30:35d'agression sexuelle
00:30:36ou de viol
00:30:37qui se passent
00:30:39en général
00:30:40dans la sphère privée
00:30:41des élèves,
00:30:43même si la sphère privée
00:30:43est sur le campus,
00:30:44donc je ne me dis pas
00:30:45mal,
00:30:46il est souvent
00:30:48beaucoup plus compliqué
00:30:49pour l'école
00:30:50d'agir
00:30:50et de préempter
00:30:54l'enquête judiciaire
00:30:56qui doit avoir,
00:30:58qu'on prend des mesures
00:30:59conservatoires,
00:31:00on prend beaucoup
00:31:00plus rarement
00:31:01des sanctions
00:31:02dans ce cadre-là
00:31:03par difficulté
00:31:05à établir
00:31:05la matérialité
00:31:06du fait.
00:31:07Je vais changer
00:31:08de sujet
00:31:08en posant
00:31:08une dernière question
00:31:09avant de passer
00:31:10la parole
00:31:10au rapporteur.
00:31:11Quel est le pourcentage
00:31:12de filles
00:31:13qui se présentent
00:31:14au concours
00:31:14polytechnique ?
00:31:15Alors, vous êtes
00:31:15dans un concours commun ?
00:31:17Non,
00:31:18oui,
00:31:18avec les ENS
00:31:19et le SPCI.
00:31:21Le pourcentage de filles
00:31:23et ensuite le pourcentage
00:31:24de filles à l'arrivée.
00:31:25Oui.
00:31:25Alors, la question est
00:31:27un tout petit peu
00:31:28plus complexe
00:31:29parce qu'en fait,
00:31:29on dit le concours
00:31:30mais on a autant
00:31:30de concours
00:31:31que de filières.
00:31:32Donc, il faut faire
00:31:32un baril centre
00:31:35entre le nombre
00:31:35de places, etc.
00:31:38Vous l'avez dit,
00:31:39on était autour
00:31:40de 20-21%
00:31:41de filles admises
00:31:42et ces dernières années,
00:31:44ça correspondait
00:31:45au pourcentage
00:31:46pondéré
00:31:46de candidates
00:31:47à l'école
00:31:49polytechnique
00:31:50selon nos différentes
00:31:52filières.
00:31:52Donc, on était
00:31:54insatisfaits
00:31:56de ce chiffre
00:31:57mais à la fois
00:31:58satisfaits du fait
00:31:59que les femmes
00:32:00réussissaient aussi bien
00:32:02le concours
00:32:03que les hommes,
00:32:0420% de candidates,
00:32:0520% d'admises.
00:32:06L'année dernière
00:32:07a été un décrochage
00:32:09dans cette symétrie.
00:32:13Encore une fois,
00:32:14en faisant la moyenne
00:32:15pondérée des candidates,
00:32:16on était autour
00:32:17de 18%,
00:32:18donc c'est déjà
00:32:19en dessous
00:32:20des 20%.
00:32:21Et après admission,
00:32:23nous étions à 16%.
00:32:24Donc là aussi,
00:32:25il y avait un décrochage,
00:32:27double décrochage
00:32:27entre le nombre
00:32:28de candidates
00:32:29et le nombre
00:32:30d'admises.
00:32:31Je dois néanmoins
00:32:32nuancer ces chiffres,
00:32:34enfin, nuancer,
00:32:34non, ils restent
00:32:35vrais,
00:32:36mais en rappelant
00:32:38que l'école polytechnique
00:32:39accueille aujourd'hui
00:32:414000 élèves et étudiants
00:32:43dans le cycle ingénieur
00:32:44mais pas que,
00:32:45dans le programme bachelor,
00:32:47dans les programmes
00:32:47de master,
00:32:47dans les programmes
00:32:48de doctorat,
00:32:49et que sur l'ensemble
00:32:49des cursus,
00:32:50alors que le cycle ingénieur
00:32:52est le programme
00:32:52qui comporte
00:32:54le plus d'élèves,
00:32:55donc il y a un point fort
00:32:56dans cette moyenne,
00:32:57sur l'ensemble des cursus,
00:32:59nous sommes autour
00:32:59de 30% de femmes.
00:33:00Je veux dire
00:33:00que dans les autres cursus
00:33:01et qui recrutent
00:33:02beaucoup à l'international,
00:33:03on arrive à attirer
00:33:06des jeunes femmes brillantes
00:33:08à l'école polytechnique.
00:33:09Très bien.
00:33:12Mesdames,
00:33:13laquelle se lance ?
00:33:16Jocelyne Antoine.
00:33:19Sur le sujet
00:33:20que vous venez d'évoquer,
00:33:22on voit qu'il y a
00:33:22de multiples mesures
00:33:24qui sont prises
00:33:24depuis de nombreuses années
00:33:25en s'intéressant
00:33:26à la question.
00:33:27Je veux dire,
00:33:28ce n'est pas une question,
00:33:30femmes et sciences
00:33:30n'est pas une question
00:33:31d'aujourd'hui.
00:33:33Vous y travaillez déjà
00:33:33depuis plusieurs années.
00:33:35Comment vous pouvez expliquer
00:33:37que malgré cela,
00:33:40vous ayez ce décrochage
00:33:42que vous citez
00:33:43à la fois sur le nombre
00:33:45de candidats au concours
00:33:46et le nombre
00:33:47de candidats reçus ?
00:33:48Deux fois deux points,
00:33:49si j'ai bien compris.
00:33:52On met de plus en plus
00:33:54de choses en place.
00:33:55Les chiffres sont toujours
00:33:58plus mauvais quelque part.
00:34:00On s'en rend bien compte.
00:34:01Il y a un vrai décrochage.
00:34:03Je voudrais avoir
00:34:04votre analyse sur...
00:34:06Alors bien sûr,
00:34:07vous l'avez dit,
00:34:07elle est multifactorielle,
00:34:09etc.
00:34:10Mais est-ce qu'il y aurait
00:34:12deux, trois points
00:34:13sur lesquels
00:34:14on pourrait vraiment agir
00:34:15de façon à endiguer
00:34:17cette courbe ?
00:34:19Parce qu'en fait,
00:34:19on est sur une courbe
00:34:20descendante, là.
00:34:22Est-ce que vous avez
00:34:23des pistes en la matière ?
00:34:27Alors, oui.
00:34:28D'abord, je voudrais rappeler
00:34:29qu'effectivement,
00:34:30les résultats de l'année dernière
00:34:31sont très préoccupants.
00:34:32Ils sont préoccupants à l'X,
00:34:33mais dans les autres
00:34:33écoles d'ingénieurs également.
00:34:35En revanche,
00:34:37on ne peut pas dire
00:34:38que dans les...
00:34:39Si on prend un peu de recul
00:34:40dans les dernières décennies,
00:34:41la courbe soit descendante.
00:34:43Vous l'avez rappelé,
00:34:44je suis moi-même
00:34:45issue d'une promotion
00:34:47de polytechnicien.
00:34:48Nous étions 10 % de femmes
00:34:49il y a 25.
00:34:52Donc,
00:34:53on est passé
00:34:54d'une moyenne de 10 %
00:34:55à une moyenne de 20 %.
00:34:56C'est absolument pas satisfaisant.
00:34:58Et à ce rythme-là,
00:34:59on sera encore là...
00:35:00Enfin, nos successeurs
00:35:00seront encore là
00:35:01à discuter de ce sujet
00:35:02dans 50 ans.
00:35:04Mais néanmoins,
00:35:06il y a eu plutôt
00:35:07une amélioration
00:35:10dans les dernières décennies.
00:35:12Je vais être très prudente
00:35:13sur l'interprétation
00:35:15des chiffres de l'année dernière.
00:35:16D'abord,
00:35:17parce qu'une année,
00:35:18ça fait une série statistique
00:35:19assez limitée.
00:35:20Ensuite,
00:35:21parce que je l'ai dit,
00:35:22et là aussi,
00:35:23je suis prudente,
00:35:23je ne tire pas à boulet rouge
00:35:24sur la réforme
00:35:26du baccalauréat.
00:35:27elle a des effets
00:35:29qui sont encore
00:35:30sous observation,
00:35:31qui sont encore
00:35:32incertains
00:35:35dans les conséquences
00:35:37que ça a
00:35:37sur les comportements
00:35:38des familles,
00:35:40des élèves,
00:35:41des enseignants,
00:35:42des chefs d'établissement,
00:35:44qui sont tous
00:35:45prescripteurs
00:35:46de l'orientation.
00:35:48Et en fait,
00:35:49cette réforme
00:35:50n'a pas encore été digérée.
00:35:53et certains chefs
00:35:56d'établissement
00:35:57vont avoir
00:35:57un discours,
00:35:59j'allais dire,
00:36:01un peu naïf
00:36:01sur l'orientation
00:36:02en disant
00:36:02qu'il faut que les élèves
00:36:03prennent les options
00:36:04qui leur plaisent.
00:36:05Tous les doublés,
00:36:06tous les triplettes
00:36:07ont les mêmes vertus.
00:36:10Or,
00:36:11on sait qu'en matière
00:36:11d'orientation
00:36:12de l'enseignement supérieur,
00:36:13ce n'est pas vrai.
00:36:15Et que,
00:36:16aussi passionnante
00:36:18soit la combinaison
00:36:19entre la biologie
00:36:21et la musique,
00:36:23en matière d'orientation,
00:36:25c'est plutôt pénalisant.
00:36:27Et ça,
00:36:28c'est quand même
00:36:28un discours
00:36:28qui n'a pas été tenu
00:36:29dans les premières années
00:36:30de la réforme
00:36:31du baccalauréat.
00:36:33Donc ça,
00:36:34ça va s'ajuster.
00:36:35C'est en train
00:36:36de s'ajuster.
00:36:37Les familles
00:36:37prennent conscience
00:36:38que tous les choix
00:36:39ne se valent pas
00:36:40en matière d'orientation.
00:36:41Les élèves
00:36:42prennent conscience.
00:36:44Et donc,
00:36:46c'est un effet
00:36:47transitoire,
00:36:49il me semble.
00:36:49Et puis,
00:36:51l'éducation nationale
00:36:52a aussi,
00:36:53j'allais dire,
00:36:54corrigé le tir
00:36:56sur l'enseignement
00:36:56des maths
00:36:56en réintroduisant
00:36:57des heures obligatoires
00:36:59en première,
00:37:01en introduisant,
00:37:03et c'est à venir,
00:37:04une épreuve
00:37:05de mathématiques
00:37:05obligatoire
00:37:08au bac anticipé
00:37:09en première également.
00:37:12Donc,
00:37:12on est dans une période
00:37:13de transition.
00:37:14Ce qui est sûr,
00:37:14c'est que les premiers effets
00:37:15en matière
00:37:19de parité,
00:37:20c'est qu'on a
00:37:20demandé aux femmes
00:37:22de faire le choix
00:37:23des maths,
00:37:25alors qu'avant,
00:37:25on leur donnait le choix
00:37:26entre une filière littéraire
00:37:27et une filière scientifique.
00:37:29Or,
00:37:29les femmes font des sciences.
00:37:30Elles font massivement
00:37:31des sciences de la vie.
00:37:32Elles s'orientent massivement
00:37:33vers les filières
00:37:34de santé,
00:37:36médicales.
00:37:37Mais là,
00:37:37on leur a demandé
00:37:38est-ce que vous voulez
00:37:38faire des maths ?
00:37:39Et pour toutes les raisons
00:37:41qu'on a esquissées
00:37:43à cette question,
00:37:47elles répondent
00:37:47plutôt non.
00:37:49Plus massivement
00:37:49que à la question
00:37:50est-ce que vous voulez
00:37:50faire des sciences ?
00:37:51Donc,
00:37:52en forçant le choix
00:37:53des maths,
00:37:53finalement,
00:37:55on a vu un phénomène
00:37:58d'éviction massive.
00:37:59Et donc,
00:38:00je reviens
00:38:01à ce que je pense
00:38:02être vraiment
00:38:03le sujet principal
00:38:06qui est
00:38:07les premiers contacts
00:38:09avec l'enseignement
00:38:10mathématique
00:38:10à l'école primaire.
00:38:12Et comment
00:38:12on donne à voir
00:38:14ce que peut être
00:38:15l'apprentissage,
00:38:17la pratique
00:38:17des mathématiques,
00:38:19une pratique
00:38:19à la fois créative
00:38:21qui structure
00:38:23la pensée
00:38:24et le rapport
00:38:27à la vérité
00:38:29pour,
00:38:30évidemment,
00:38:31les scientifiques
00:38:31mais également
00:38:32pour tous les citoyens.
00:38:35Je fais
00:38:35une étude sociologique
00:38:36sur l'ensemble
00:38:37des scientifiques
00:38:38que nous auditionnons.
00:38:40Est-ce qu'à la fin
00:38:40de la seconde,
00:38:41vous avez hésité
00:38:42ou vous saviez déjà
00:38:43que vous vouliez
00:38:43aller faire des sciences ?
00:38:45Moi, il y a 25 ans ?
00:38:46Oui.
00:38:46Il y a 30 ans,
00:38:47pardon,
00:38:47je me rajeunis un peu.
00:38:52Ou est-ce que vous avez
00:38:53prié-est-ce
00:38:53parce que ça vous permettait
00:38:54de tout faire ensuite ?
00:38:56Non,
00:38:58j'avais un goût
00:38:58pour les mathématiques.
00:38:59Après,
00:38:59j'étais une élève
00:39:00assez équilibrée
00:39:00entre littéraire
00:39:02et scientifique.
00:39:05Je n'ai pas hésité
00:39:05sur la première S.
00:39:06En revanche,
00:39:07l'orientation post-bac,
00:39:08j'aurais pu aller
00:39:09vers une filière
00:39:10plus équilibrée
00:39:13entre maths
00:39:14et matières littéraires.
00:39:16Et d'ailleurs,
00:39:16j'ai beaucoup apprécié
00:39:17de retrouver
00:39:17à l'école polytechnique
00:39:19la possibilité
00:39:20d'étudier
00:39:22la philosophie,
00:39:23l'architecture,
00:39:24le cinéma,
00:39:25les langues vivantes
00:39:26qui sont
00:39:27peu présentes
00:39:29en classe préparatoire
00:39:30scientifique.
00:39:30Mesdames,
00:39:35Marie-Pierre Meunier.
00:39:36Oui.
00:39:38Merci,
00:39:38merci pour vos propos.
00:39:39C'était fort intéressant
00:39:41et on voit
00:39:41toute l'analyse
00:39:43que vous avez faite
00:39:43et le travail
00:39:44que vous faites
00:39:45pour que les choses
00:39:45changent.
00:39:46C'est important.
00:39:48Je rejoins
00:39:49ce que vous avez dit
00:39:49sur l'école primaire.
00:39:50Moi,
00:39:50j'étais enseignante
00:39:51en mathématiques
00:39:51au collège,
00:39:52un peu au lycée.
00:39:54Et c'est vrai
00:39:54que c'est important
00:39:56dès l'école primaire
00:39:58qu'on arrive
00:39:59à avoir
00:39:59des gens
00:40:00très pédagogues
00:40:01à la fois
00:40:01sur le sens
00:40:02de la construction
00:40:03des nombres,
00:40:03le sens des opérations
00:40:05et arriver à abstraire,
00:40:08c'est très dur
00:40:08mais c'est aussi
00:40:09comme ça que ça se passe
00:40:10quand on fait
00:40:10des études mathématiques
00:40:11et donc il faut avoir
00:40:13des gens
00:40:13qui arrivent
00:40:14à vulgariser
00:40:15quelque chose
00:40:15qui au fond
00:40:16est assez compliqué
00:40:17et donc en effet
00:40:18la formation,
00:40:19je crois qu'il faut
00:40:20vraiment y revenir.
00:40:22Je voulais revenir
00:40:23sur les quotas.
00:40:24Vous avez dit
00:40:24que vous étiez d'accord
00:40:25et la ministre
00:40:26a annoncé
00:40:27la mise en place
00:40:28de je crois
00:40:29un minimum
00:40:30de 30%
00:40:31de filles.
00:40:33C'est la cible
00:40:34à l'entrée
00:40:35des CPGE.
00:40:36Moi je voulais savoir
00:40:36si vous considériez
00:40:38ça comme suffisamment
00:40:39ambitieux
00:40:40et est-ce que vous avez été
00:40:42d'ores et déjà
00:40:43commencé à être associé
00:40:45à la concertation
00:40:46qui s'engage
00:40:46sur ce sujet
00:40:47ou pas
00:40:47parce que vous êtes
00:40:48quand même bien
00:40:48identifié là-dessus.
00:40:50Votre école
00:40:50a quand même
00:40:51les élèves
00:40:52ont le statut
00:40:53militaire
00:40:54les élèves
00:40:54de polytechnique.
00:40:56Est-ce que vous pensez
00:40:56que ça peut constituer
00:40:57un frein supplémentaire
00:40:58dans la projection
00:40:59des jeunes filles
00:41:00à poursuivre
00:41:01un cursus
00:41:01au sein de votre école
00:41:02au regard des stéréotypes
00:41:04de genre
00:41:05qui restent encore
00:41:06nombreux
00:41:06associés à l'armée ?
00:41:09Si oui,
00:41:10quelle prise en compte
00:41:10de cet aspect
00:41:11dans la communication
00:41:12de l'école
00:41:12et de sa promotion
00:41:13auprès des potentielles
00:41:16futures étudiantes ?
00:41:17Vous avez dit
00:41:18que vous receviez
00:41:19tout à l'heure
00:41:19sur le campus
00:41:22des jeunes lycéens,
00:41:24des jeunes collégiens
00:41:25ou collégiennes
00:41:26ou lycéennes ?
00:41:27Est-ce que vous,
00:41:27vous allez aussi
00:41:29dans des établissements ?
00:41:31Est-ce que vous développez
00:41:32le aller vert ?
00:41:34Est-ce que vous avez ça ?
00:41:37Et puis,
00:41:38qu'est-ce que j'avais encore
00:41:39à vous dire ?
00:41:42Les chiffres.
00:41:43Là,
00:41:43vous avez dit
00:41:44que c'était
00:41:45sur l'an dernier
00:41:48à la rentrée,
00:41:48c'était,
00:41:49je crois,
00:41:4918 %.
00:41:50Avant,
00:41:51c'était 21 %.
00:41:52Est-ce que vous avez
00:41:53une projection
00:41:54sur une décennie,
00:41:55deux décennies ?
00:41:55Est-ce que globalement
00:41:56sur l'école,
00:41:57vous avez eu
00:41:57une amélioration
00:41:59de la place
00:42:00des filles ?
00:42:04Et est-ce que vous êtes
00:42:05sensibilisés
00:42:06sur le mentorat ?
00:42:08Enfin,
00:42:08vous avez vraiment
00:42:09institué ça ?
00:42:10Comment faire
00:42:11que les filles aussi
00:42:12qui sont dans votre école
00:42:14se sentent bien ?
00:42:15On a bien compris
00:42:15comment ça pouvait être compliqué
00:42:17pour des filles
00:42:18qui choisissent des filières
00:42:19où il y a beaucoup de sciences,
00:42:20particulièrement des mathématiques.
00:42:22Vous avez dit
00:42:23pour qu'elles se sentent bien
00:42:24et est-ce que vous accompagnez cela ?
00:42:27Merci.
00:42:30Alors,
00:42:33j'ai noté,
00:42:34mais je vais répondre
00:42:35peut-être dans le désordre.
00:42:36Sur les actions
00:42:37qu'on met en place
00:42:37vers les établissements
00:42:38et le mentorat.
00:42:41Donc,
00:42:41oui,
00:42:42aujourd'hui,
00:42:42on a plusieurs centaines
00:42:44d'établissements partenaires
00:42:45sur le territoire,
00:42:46en métropole,
00:42:47en Outre-mer.
00:42:49notre façon
00:42:50de constituer ce réseau,
00:42:52c'est grâce au fait
00:42:52que nos élèves
00:42:53en première année
00:42:54en stage de formation
00:42:55humaine et militaire
00:42:55sont répartis
00:42:56sur le territoire.
00:42:58Ils passent plusieurs mois
00:42:58dans les armées
00:42:59ou dans des associations
00:43:00civiles
00:43:02ou dans des établissements
00:43:03scolaires.
00:43:04En stage,
00:43:06quand ils sont
00:43:06dans les établissements
00:43:07scolaires,
00:43:07ils font à la fois
00:43:08du soutien scolaire
00:43:10mais également
00:43:10du mentorat-tutorat
00:43:11en sciences.
00:43:11pendant qu'ils sont
00:43:17en stage
00:43:17de formation
00:43:18humaine et militaire
00:43:19partout sur le territoire,
00:43:20ils vont dans les lycées
00:43:21et dans les collèges
00:43:23en binôme
00:43:24avec de plus en plus
00:43:25un ancien élève
00:43:26qui s'appelle
00:43:27l'opération Monge
00:43:28en référence
00:43:32au fondateur
00:43:33de l'école
00:43:33qui avait lui-même
00:43:34parcouru le territoire
00:43:35pour aller dénicher
00:43:36les élèves
00:43:37les plus doués
00:43:38en sciences
00:43:40et constituer
00:43:41la première promotion
00:43:42de l'école polytechnique
00:43:43opération Monge.
00:43:45C'est 500 établissements
00:43:47scolaires
00:43:47qui sont ainsi
00:43:48touchés chaque année
00:43:50et sur l'ensemble
00:43:52de nos actions
00:43:53c'est 25 000 jeunes
00:43:54qu'aujourd'hui
00:43:54on touche
00:43:55chaque année
00:43:56avec nos actions
00:43:58à la fois
00:43:59d'information
00:44:00d'inspiration
00:44:01mais aussi
00:44:02de mentorat-tutorat.
00:44:03Mentorat-tutorat
00:44:04ça prend plusieurs formes
00:44:05pour les collégiens
00:44:06lycéens.
00:44:07On travaille
00:44:08avec plusieurs associations
00:44:11avec l'association
00:44:11Télémac
00:44:12qui fait un travail
00:44:13remarquable
00:44:14avec l'association
00:44:14du territoire
00:44:15aux grandes écoles
00:44:16également.
00:44:18On mène des actions
00:44:19de tutorat-mentorat
00:44:20donc dans les établissements
00:44:21pour les élèves
00:44:21qui y sont affectés
00:44:22en stage
00:44:23en visio
00:44:26tout au long
00:44:28de l'année
00:44:28avec nos enseignants
00:44:30chercheurs
00:44:30qui donnent
00:44:31des cours de mathématiques
00:44:32ou de physique
00:44:33avec une approche
00:44:33proche de la recherche
00:44:35pour faire découvrir
00:44:35les sciences
00:44:37autrement
00:44:38et puis sur le campus
00:44:40avec ces camps
00:44:42de sciences
00:44:43qui sont
00:44:44à parité
00:44:45hommes-femmes
00:44:45avec des critères
00:44:47sociaux
00:44:49ou d'environnement
00:44:50également
00:44:52et qui mêlent
00:44:54des cours scientifiques
00:44:56par des profs
00:44:57de classe préparatoire
00:44:58nos enseignants
00:44:59chercheurs
00:44:59mais aussi
00:44:59nos élèves
00:45:00et étudiants
00:45:00qui viennent
00:45:01et puis
00:45:02des activités
00:45:03de cohésion
00:45:04de confiance en soi
00:45:05de sport
00:45:06sur le campus
00:45:08on est en partenariat
00:45:10avec le lycée international
00:45:11qui est notre voisin
00:45:12et qui héberge
00:45:13dans son internat
00:45:14cette population mineure
00:45:16et c'est un format
00:45:19qui fonctionne
00:45:20il me semble très bien
00:45:23en tout cas
00:45:24il y a une énergie
00:45:24débordante
00:45:25qui se dégage
00:45:26de ces promotions
00:45:27et on voit ensuite
00:45:28quelques années plus tard
00:45:29ces élèves
00:45:31arriver dans nos écoles
00:45:32on a également
00:45:34mis en place
00:45:35récemment
00:45:36des stages
00:45:36coup de boost
00:45:37pour les classes prépa
00:45:37justement
00:45:38pour les classes prépa
00:45:39au moment des vacances
00:45:40de la Toussaint
00:45:41parce qu'en fait
00:45:42non seulement
00:45:43les femmes sont pas très nombreuses
00:45:44à aller en classe prépa
00:45:45scientifique
00:45:45mais en plus
00:45:46dans les premiers mois
00:45:48elles sont plus nombreuses
00:45:49à abandonner
00:45:50donc au moment
00:45:51des vacances
00:45:52de la Toussaint
00:45:52on les amène
00:45:53dans les Calanques
00:45:54pour faire
00:45:55une semaine
00:45:57de
00:45:58de
00:45:58de
00:46:00de sciences
00:46:00mais pas que
00:46:00parce qu'elles sont déjà
00:46:01ils et elles ont déjà
00:46:03ingurgité beaucoup
00:46:04de maths et de physique
00:46:05dans leur premier trimestre
00:46:07mais là aussi
00:46:08des activités
00:46:09de
00:46:10de
00:46:10de confiance en soi
00:46:12de
00:46:12de travail en équipe
00:46:13pour les rebooster
00:46:15pour
00:46:15persévérer
00:46:17dans
00:46:17dans cette voie
00:46:18vous parliez du mentorat
00:46:21tutorat des jeunes femmes
00:46:21qui ont intégré
00:46:22l'école polytechnique
00:46:23et je dois reconnaître
00:46:23qu'il n'y a pas d'action
00:46:24dans ce domaine là
00:46:26mais c'est
00:46:27alors il y a des
00:46:28des groupes
00:46:29et des associations
00:46:30de jeunes femmes
00:46:31qui
00:46:32se réunissent
00:46:35il y a
00:46:35il y a une action
00:46:36envers les doctorantes
00:46:37qui
00:46:38elles aussi
00:46:40connaissent
00:46:41des phénomènes
00:46:41d'isolement
00:46:42dans les laboratoires
00:46:43en sciences fondamentales
00:46:44donc il y a
00:46:45un groupe
00:46:46de doctorantes
00:46:47auquel
00:46:47les enseignants
00:46:50chercheurs
00:46:50les enseignantes
00:46:51chercheuses
00:46:51et l'école
00:46:53apportent
00:46:54animation
00:46:54et soutien
00:46:56on soutient
00:46:58les activités
00:47:00des associations
00:47:01de femmes
00:47:02étudiantes
00:47:03dans nos cursus
00:47:04mais il n'y a pas
00:47:05d'action
00:47:06de mentorat
00:47:07tutorat
00:47:07spécifique
00:47:08aux jeunes femmes
00:47:09qui ont intégré
00:47:10l'école polytechnique
00:47:11c'est une piste
00:47:13même si elles sont
00:47:15je dois le dire
00:47:16très attachées
00:47:17à
00:47:18la légitimité
00:47:21qu'elles ont acquise
00:47:22en intégrant
00:47:23en réussissant ce concours
00:47:24et en intégrant
00:47:26cette école
00:47:26ils ne souhaitent pas
00:47:27forcément
00:47:28être bénéficiaires
00:47:30d'actions
00:47:30particulières
00:47:31qui les distingueraient
00:47:32au sein de l'école
00:47:34tout comme
00:47:35elles sont nombreuses
00:47:36à ne pas être
00:47:36favorables à la mise
00:47:37en place de quotas
00:47:38c'est une discussion
00:47:38que j'ai avec elles
00:47:40régulièrement
00:47:41vous avez parlé
00:47:44des chiffres
00:47:46pluriannuels
00:47:46de féminisation
00:47:47donc je vous le disais
00:47:49ça fait
00:47:49ça fait
00:47:52plusieurs années
00:47:54je dirais
00:47:54il faut que je regarde
00:47:56mais je dirais
00:47:56une bonne décennie
00:47:57qu'on était sur un plafond
00:47:59autour de 20%
00:48:00pour le cycle ingénieur
00:48:02par concours
00:48:02et
00:48:04depuis que nous avons
00:48:06ouvert
00:48:06d'autres cursus
00:48:08donc à partir
00:48:09de 2017
00:48:10on a vu
00:48:11les chiffres globaux
00:48:12de parité
00:48:12sur le campus
00:48:13augmenter
00:48:14pour atteindre
00:48:15environ 30%
00:48:16avec encore une fois
00:48:18des effectifs
00:48:18dans les autres cursus
00:48:19qui sont moindres
00:48:21donc ça veut dire
00:48:22des parts de femmes
00:48:22plus importantes
00:48:23et puis
00:48:24vous parlez
00:48:26des quotas
00:48:26est-ce suffisant
00:48:27en fait
00:48:28moi je
00:48:29je suis consciente
00:48:32que les quotas
00:48:33n'auront pas
00:48:33d'effet miracle
00:48:34personne n'empêche
00:48:37les femmes
00:48:39de choisir
00:48:40des classes préparatoires
00:48:41donc moi ce que j'en attends
00:48:42c'est à la fois
00:48:45un signal
00:48:47qu'elles y sont
00:48:49attendues
00:48:50et bienvenues
00:48:51deux
00:48:54une réflexion
00:48:55des établissements
00:48:56sur la manière
00:48:57de les accueillir
00:48:59sur la manière
00:49:00de les faire réussir
00:49:01quand elles ne seront plus
00:49:03une très faible minorité
00:49:05je pense qu'il y a
00:49:06un effet de seuil
00:49:07qui est très important
00:49:08à atteindre
00:49:09qui est
00:49:10autour de 30%
00:49:11donc je pense que
00:49:13fixer
00:49:14le premier objectif
00:49:15à 30%
00:49:16est plutôt
00:49:18bien calibré
00:49:19et ensuite
00:49:20c'est comme
00:49:21dans les
00:49:22dans les entreprises
00:49:23ces quotas
00:49:24ils sont
00:49:25amenés à suivre
00:49:26les progrès
00:49:28de la parité
00:49:28dans les filières
00:49:30scientifiques
00:49:31je l'espère
00:49:32et
00:49:33il n'y a pas
00:49:36de raison
00:49:36à terme
00:49:37qu'on n'ait pas
00:49:38au moins 40%
00:49:39de femmes
00:49:39et au moins 40%
00:49:40d'hommes
00:49:40dans ces filières
00:49:43scientifiques
00:49:44c'est une mesure
00:49:50parce que là
00:49:51on parle des quotas
00:49:52dans les classes préparatoires
00:49:53là je pense
00:49:53qu'ils sont
00:49:54complètement légitimes
00:49:55parce que c'est
00:49:55une politique publique
00:49:56de concentrer
00:49:57des moyens
00:49:58un environnement
00:49:59plutôt privilégié
00:50:00des places d'internat
00:50:02vous l'avez rappelé
00:50:02c'est très important
00:50:03que ce soit
00:50:04accompagné
00:50:05de places d'internat
00:50:06pour créer
00:50:07un collectif
00:50:09de travail
00:50:09d'émulation
00:50:10d'ambition
00:50:11dans ces classes
00:50:13autour des jeunes femmes
00:50:14il y a encore
00:50:15des établissements
00:50:15où en fait
00:50:16les places d'internat
00:50:17hommes-femmes
00:50:17sont contingentées
00:50:18et donc ça
00:50:18ça contingente
00:50:20de fait
00:50:21le nombre de femmes
00:50:22qui accèdent
00:50:23à ces classes
00:50:24alors souvent
00:50:25c'était pour des questions
00:50:26immobilières
00:50:26d'organisation
00:50:28mais il faut trouver
00:50:30les moyens
00:50:30d'ouvrir plus de places
00:50:31d'internat
00:50:32pour les jeunes femmes
00:50:34j'ai perdu le début
00:50:37de ma phrase
00:50:38donc en classe prépare
00:50:42ça me paraît
00:50:43complètement légitime
00:50:43parce que c'est
00:50:44une politique publique
00:50:44d'investir
00:50:45plus particulièrement
00:50:46sur des élèves
00:50:47qui ont le potentiel
00:50:48de mettre des études
00:50:49particulièrement brillantes
00:50:52la question se posera
00:50:54aussi sur les concours
00:50:55et je suis consciente
00:50:59du totem
00:51:00de la méritocratie
00:51:01que représentent
00:51:02les concours
00:51:03dans l'école d'ingénieurs
00:51:04et le concours
00:51:04de l'école polytechnique
00:51:05en particulier
00:51:06et je pense
00:51:08qu'il faut vraiment
00:51:08se poser la question
00:51:09parce que c'est
00:51:09une chaîne
00:51:11depuis l'école primaire
00:51:14jusqu'à l'insertion
00:51:16professionnelle
00:51:17et puis après
00:51:17dans les carrières
00:51:18également
00:51:18et à chaque maillon
00:51:20de la chaîne
00:51:21on doit affirmer
00:51:22que nous voulons
00:51:25des femmes scientifiques
00:51:27et des femmes
00:51:28qui suivent
00:51:28des études scientifiques
00:51:29y compris au concours
00:51:31il faut le faire
00:51:34avec délicatesse
00:51:36parce que
00:51:38le concours
00:51:41de l'école polytechnique
00:51:42est une machine
00:51:43bien huilée
00:51:44mais je pense
00:51:46que c'est à terme
00:51:47nécessaire et bénéfique
00:51:49alors ce ne sera pas
00:51:50un cadeau
00:51:50ce ne sera pas
00:51:52un cadeau
00:51:53pour les jeunes femmes
00:51:54qui en bénéficieront
00:51:55qui
00:51:56c'est ça
00:52:12et les jeunes femmes
00:52:14sont très
00:52:15réticentes à ça
00:52:17celles qui ont
00:52:17passé le concours
00:52:19qui ont réussi
00:52:19se disent
00:52:21mais vous allez
00:52:21sabrer notre légitimité
00:52:23dans les premières
00:52:24promotions
00:52:24ce n'est pas
00:52:26un cadeau
00:52:27pour les jeunes hommes
00:52:28qui les entourent
00:52:28non plus
00:52:28qui vont se sentir
00:52:30lésés
00:52:31auront toujours
00:52:32le soupçon
00:52:35d'avoir été lésés
00:52:36dans leur accession
00:52:37à ces écoles
00:52:37en revanche
00:52:39je suis convaincue
00:52:39que c'est un cadeau
00:52:40pour les générations
00:52:41à venir
00:52:43que d'instaurer
00:52:45pas après pas
00:52:46ce seuil
00:52:46de parité
00:52:47dans les
00:52:48filières scientifiques
00:52:49sur les quotas
00:52:52on nous a fait remarquer
00:52:53que les quotas
00:52:54en classe prépa
00:52:55on parle de l'entrée
00:52:56en classe prépa
00:52:57mais effectivement
00:52:57quand vous répondez
00:52:59par le boost
00:52:59dont vous parliez
00:53:01l'idée était
00:53:02de vraiment compter
00:53:03à la deuxième année
00:53:03puisque on sait
00:53:04que les filles
00:53:04abandonnent
00:53:05c'est ce que vous disiez
00:53:07quand elles rentrent
00:53:08en prépa
00:53:08oui avec le boost
00:53:11oui c'est pour ça
00:53:13et que du coup
00:53:14on les a pas
00:53:14en deuxième année
00:53:15clairement
00:53:15mais d'où l'idée
00:53:17la réponse du boost
00:53:18c'est une des réponses
00:53:19pour effectivement
00:53:20essayer de les avoir
00:53:21aussi en deuxième année
00:53:22mais effectivement
00:53:23on nous a signalé
00:53:24que c'était surtout
00:53:25sur la deuxième année
00:53:25qu'il fallait les compter
00:53:26plus encore
00:53:27que sur la première
00:53:28et insister aussi
00:53:29sur les classes dites étoiles
00:53:31parce que là
00:53:32à quelques
00:53:33à quelques appréciations
00:53:37à quelques points
00:53:38près sur un contrôle
00:53:40continu en prépa
00:53:40vraiment
00:53:41il y a des différenciations
00:53:42de destin
00:53:43entre ceux et celles
00:53:45qui accéderont
00:53:45à la classe étoile
00:53:46et elles sont
00:53:46très très peu nombreuses
00:53:47qui vont donc préparer
00:53:49les concours
00:53:50les plus prestigieux
00:53:50et les autres
00:53:52qui vont intégrer
00:53:53des écoles d'ingénieurs
00:53:53tout à fait
00:53:56tout à fait formidable
00:53:59mais vraiment
00:54:00là il y a une différenciation
00:54:02qui se fait
00:54:02au moment du passage
00:54:03en deuxième année
00:54:04la dernière question
00:54:07c'est sur la militarité
00:54:08sur la militarité
00:54:09et le lien
00:54:11implicite
00:54:13que vous feriez
00:54:14que vous faites
00:54:15entre militarité
00:54:16et environnement
00:54:18défavorable
00:54:19aux jeunes femmes
00:54:21bon
00:54:24d'abord je constate
00:54:26que les jeunes femmes
00:54:26s'orientent massivement
00:54:27vers des filières
00:54:28où la question des VSS
00:54:29est également très présente
00:54:30les professions médicales
00:54:32il me semble
00:54:34les professions artistiques
00:54:35ça n'exonère en rien
00:54:39les armées
00:54:41de leur examen
00:54:43de conscience
00:54:44et au-delà
00:54:44et d'ailleurs
00:54:45le ministre des armées
00:54:46Sébastien Lecornu
00:54:47est particulièrement
00:54:48engagé
00:54:49fermement
00:54:50dans la lutte
00:54:51contre les violences
00:54:52sexuelles
00:54:53ce que je constate
00:54:54mais je ne peux constater
00:54:55qu'à posteriori
00:54:56c'est-à-dire
00:54:56les jeunes femmes
00:54:57qui intègrent
00:54:58l'école polytechnique
00:54:59qui sont sous statut militaire
00:55:00elles en sont
00:55:03d'abord
00:55:04très fières
00:55:05et puis
00:55:06elles
00:55:08ont un attachement
00:55:09particulier
00:55:10à s'engager
00:55:11dans le service public
00:55:12aujourd'hui
00:55:14on est dans une période
00:55:14où les élèves
00:55:15polytechniciens
00:55:16ont cet appétit
00:55:18pour le service public
00:55:19ça varie
00:55:19selon les époques
00:55:20mais aujourd'hui
00:55:21sont très nombreuses
00:55:22et nombreux
00:55:22à candidater
00:55:24notamment encore
00:55:25de l'état
00:55:25et les jeunes femmes
00:55:27sont en bonne place
00:55:28dans ces souhaits
00:55:31de rejoindre
00:55:32la fonction publique
00:55:33et les armées
00:55:34ce qui
00:55:36encore une fois
00:55:36n'exonère en rien
00:55:38les armées
00:55:39de poursuivre
00:55:40leur action
00:55:41et leur lutte
00:55:42contre les violences
00:55:42sexistes et sexuelles
00:55:43dans les stéréotypes
00:55:47de genre
00:55:47l'armée
00:55:48ce n'est pas pour les filles
00:55:49je ne l'avais pas vu
00:55:50au niveau des violences
00:55:51je suis mal placée
00:55:53pour vous répondre
00:55:54je suis une femme militaire
00:55:55double peine
00:55:56et militaire
00:55:57et scientifique
00:55:58d'accord
00:56:00j'avais une question
00:56:04en effet
00:56:05sur la précision
00:56:06que vous vouliez faire
00:56:06sur à quel stade
00:56:08les quotas
00:56:08les classes étoiles
00:56:11en fait
00:56:11est-ce que c'est la pression
00:56:13de concours
00:56:15qui est encore plus forte
00:56:15qu'ailleurs
00:56:16c'est-à-dire que
00:56:16on a toujours
00:56:18on parle toujours
00:56:19dans différents
00:56:20déjà dans ces travaux
00:56:23sur femmes et sciences
00:56:23dans toutes nos auditions
00:56:25mais même dans d'autres
00:56:26sur le syndrome
00:56:26de l'imposteur
00:56:27des femmes
00:56:29est-ce que
00:56:30ça se pose encore plus
00:56:31psychologiquement
00:56:33vraiment là
00:56:33je parle juste
00:56:34du mental
00:56:35des femmes
00:56:37de se dire
00:56:37est-ce que je suis vraiment
00:56:38capable d'aller jusque là
00:56:39quand on voit
00:56:40la dureté
00:56:41de la compétition
00:56:42qu'il y a à ce moment-là
00:56:43entre ces jeunes
00:56:45hommes et femmes
00:56:46pour atteindre
00:56:48ces concours
00:56:49les plus élitistes
00:56:50à votre avis
00:56:52est-ce que c'est
00:56:52de cet ordre-là
00:56:53est-ce que c'est
00:56:54psychique
00:56:55deuxièmement
00:56:56pour
00:56:57c'était pas
00:56:58le terme d'abstraction
00:56:59mais
00:57:00je suis vraiment
00:57:01la victime totale
00:57:03du traumatisme
00:57:04des maths
00:57:05dès le primaire
00:57:06c'est que si on m'avait
00:57:06appris
00:57:07et on l'a souvent dit
00:57:08d'ailleurs dans certaines
00:57:09auditions
00:57:10quelle était
00:57:11la finalité
00:57:12des mathématiques
00:57:13déjà en effet
00:57:14dans la logique de pensée
00:57:16mais même
00:57:16de ce que ça pourrait
00:57:17m'apporter
00:57:18comme métier
00:57:19et comme
00:57:20usage
00:57:22au quotidien
00:57:23que de faire
00:57:24de la géométrie
00:57:25ou des problèmes
00:57:26ou après des fractions
00:57:27etc
00:57:28je pense que
00:57:29j'aurais fait les choses
00:57:29autrement
00:57:29
00:57:30et je pense que
00:57:32c'est encore le cas
00:57:32on impose
00:57:34ces exercices
00:57:35aux garçons
00:57:37comme aux filles
00:57:37en fait
00:57:37et soit
00:57:39vous chopez
00:57:40la bosse mat
00:57:44et à ce moment là
00:57:45vous le prenez
00:57:45de vous même
00:57:46en aspect ludique
00:57:48mais si ça vous bloque
00:57:50oui
00:57:51mais moi je vois pas
00:57:51du tout comme ludique
00:57:52et en fait
00:57:53je pense que
00:57:53c'est traumatisant
00:57:55quoi
00:57:55et en fait
00:57:57d'être sur ce plateau
00:58:00de Saclay
00:58:00depuis tant d'années
00:58:02j'en suis malade
00:58:03de me dire que
00:58:04j'aurais adoré
00:58:05être dans ce milieu là
00:58:06mais
00:58:07mais j'ai jamais eu
00:58:08quelqu'un
00:58:09qui m'ait proposé
00:58:10de faire ça
00:58:11de manière ludique
00:58:11c'est en voyant
00:58:12Cédric Bidani
00:58:13en rigolant
00:58:13je lui dis
00:58:13si je l'avais eu
00:58:14comme professeur de maths
00:58:15je pense que
00:58:15ma carrière
00:58:16en aurait été changée
00:58:17c'est
00:58:18je pense
00:58:18ou sûrement toi
00:58:19Marie-Pierre
00:58:20mais je pense
00:58:22qu'il y a vraiment
00:58:22cet aspect là
00:58:23et donc je pense que
00:58:24dans les programmes
00:58:26ça sera très important
00:58:28et pour revenir
00:58:29parce que c'est mon dada
00:58:30mes collègues
00:58:30m'entendent toujours
00:58:31le dire
00:58:32moi je pense
00:58:33qu'on n'a pas encore
00:58:33l'effet exact
00:58:34de la réforme Blanquer
00:58:36sur le fait
00:58:37que celles
00:58:37qui n'ont pas choisi maths
00:58:39quand elles vont décider
00:58:41d'être professeurs
00:58:42des écoles
00:58:42non mais d'ailleurs
00:58:43c'est lui
00:58:44mais c'est un effet
00:58:45collatéral
00:58:46celles qui n'ont pas
00:58:47choisi maths
00:58:48parce que
00:58:49elles ne se voyaient pas
00:58:49dans le cadre scientifique
00:58:50mais aussi parce que
00:58:51comme moi
00:58:51elles sont traumatisées
00:58:52par les maths
00:58:53forcément quand elles vont
00:58:54devenir professeurs
00:58:55des écoles
00:58:55elles n'ont pas du coup
00:58:56cette appétence
00:58:57vers l'enseignement
00:58:58des mathématiques
00:58:59et je pense qu'en effet
00:59:00on va avoir un effet
00:59:01collatéral
00:59:01assez prochainement
00:59:03dans les prochaines promotions
00:59:04de professeurs
00:59:05des écoles
00:59:06qui finalement
00:59:06n'auront pas
00:59:08forcément envie
00:59:09elles aussi
00:59:10d'apprendre
00:59:11les mathématiques
00:59:12en primaire
00:59:13d'où la réforme
00:59:14pluridisciplinaire
00:59:15que Elisabeth Borne
00:59:18est en train
00:59:18de mettre en place
00:59:19qui à mon avis
00:59:19peut faire la différence
00:59:20donc vous avez répondu
00:59:22un peu sur les classes étoiles
00:59:23mais je veux bien
00:59:24sur l'aspect psychique
00:59:25et moi j'avais aussi
00:59:26une autre question
00:59:27sur les bijutages
00:59:29parce qu'on a parlé
00:59:31VSS
00:59:32mais les bijutages
00:59:33dans les grandes écoles
00:59:35et notamment
00:59:35à Polytechnique
00:59:36mais pas que
00:59:37ça a été pendant
00:59:38très très très longtemps
00:59:39un sujet
00:59:41c'était une tradition
00:59:42je l'entends bien
00:59:43mais ça fait longtemps
00:59:44qu'on n'en entend plus parler
00:59:47moi je dois dire
00:59:48que je dois rendre
00:59:48à César
00:59:49ce qui est à César
00:59:50la première
00:59:50qui en est parlée
00:59:51c'était
00:59:52Ségolène Royal
00:59:53quand elle est arrivée
00:59:54en 97
00:59:54où elle parlait
00:59:56des problèmes de pédophie
00:59:58de professeur
00:59:59et de bijutage
01:00:00et un certain
01:00:02doyen d'inspection générale
01:00:05que je connais bien
01:00:05c'était un peu étonné
01:00:07parce qu'en fait
01:00:08personne ne l'avait vue
01:00:09et le bijutage
01:00:10ce jour-là
01:00:11a été mis
01:00:12sous le projecteur
01:00:13et a commencé
01:00:14en fait
01:00:14entre guillemets
01:00:15à s'améliorer
01:00:18ou à disparaître
01:00:19quand c'était
01:00:20trop dur
01:00:20est-ce que
01:00:22vous avez
01:00:23quand même
01:00:23encore une tradition
01:00:24de
01:00:25je ne parle pas
01:00:26simplement des soirées
01:00:27mais de
01:00:28de mise à l'épreuve
01:00:30en classe prépa
01:00:32où tout ça
01:00:33a complètement disparu
01:00:34parce que ça aussi
01:00:36ça peut être
01:00:36sûrement très traumatisant
01:00:38pour les jeunes filles
01:00:38voilà
01:00:39et en tout cas
01:00:41merci pour tout
01:00:41ce que vous avez dit
01:00:42parce que
01:00:42je pense que
01:00:43pour mes collègues
01:00:43c'était
01:00:44moi je leur parlais
01:00:46de tout ce que
01:00:47vous aviez mis en place
01:00:48comme initiative
01:00:49etc
01:00:49mais je pense que
01:00:51même si en effet
01:00:52vous l'avez dit
01:00:52vous-même
01:00:53avec beaucoup d'honnêteté
01:00:54c'est quand même
01:00:56très frustrant
01:00:57parce qu'on ne voit pas
01:00:58les résultats
01:00:59continuez
01:01:00parce que je pense
01:01:01qu'en effet
01:01:01ça va finir
01:01:02par faire sauter
01:01:05le plafond de verre
01:01:05et vous êtes un modèle
01:01:06en tout cas
01:01:07dans les écoles
01:01:08que je connais
01:01:08je peux
01:01:15bah oui
01:01:17ou sinon
01:01:17elle répondait alors
01:01:18puisqu'elle a répondu
01:01:19à chacune d'entre vous
01:01:20puis après
01:01:20c'était un complément
01:01:21ah non
01:01:21excuse-moi
01:01:22vas-y
01:01:22c'est un complément
01:01:24sur les concours
01:01:25puisque vous avez parlé
01:01:26éventuellement
01:01:27que dans l'avenir
01:01:29il faudrait peut-être
01:01:29réfléchir à un quota
01:01:30sur les concours
01:01:31sur ces concours
01:01:32je voulais
01:01:33nous avons auditionné
01:01:34ici la vice-présidente
01:01:36de l'université
01:01:38ex-Marseille
01:01:39en charge
01:01:40justement
01:01:41de l'égalité
01:01:42et de
01:01:43de ces questions
01:01:45au sein de l'université
01:01:46qui met en place
01:01:48une formation
01:01:50des jurys
01:01:50parce que
01:01:52les biais de genre
01:01:53existent
01:01:53mais
01:01:54ils sont souvent inconscients
01:01:55et que les jurys
01:01:57eux-mêmes
01:01:57font une forme
01:01:59de sélection
01:02:00je voulais savoir
01:02:01si à Polytechnique
01:02:02vous aviez également
01:02:04ce genre de démarche
01:02:05à savoir
01:02:06la sensibilisation
01:02:07des jurés
01:02:08qui pour le coup
01:02:09parce qu'avant
01:02:10d'y mettre des quotas
01:02:11il faut peut-être aussi
01:02:12sensibiliser ceux
01:02:12qui vont faire la sélection
01:02:13y compris dans leur approche
01:02:15de la manière
01:02:16de poser les questions
01:02:17puisqu'on n'approche pas
01:02:20une jeune femme
01:02:21qu'on approcherait
01:02:22un jeune homme
01:02:23je voulais savoir
01:02:24si ce genre
01:02:25de sensibilisation
01:02:26ce genre de démarche
01:02:26a été mise en place
01:02:27à Polytechnique
01:02:28peut-être en commençant
01:02:31par la dernière question
01:02:31la réponse est oui
01:02:32en revanche
01:02:35nous avons encore
01:02:36la réponse est oui
01:02:37les jurés
01:02:38sont sensibilisés
01:02:39même si
01:02:40aujourd'hui
01:02:41on manque de données
01:02:42scientifiques
01:02:43pour le coup
01:02:44sur
01:02:46y a-t-il
01:02:49comment dire
01:02:51une approche
01:02:51genrée
01:02:52de la pédagogie
01:02:52oui
01:02:53j'en suis
01:02:55fondamentalement
01:02:56pas persuadée
01:02:57même si
01:02:58je suis persuadée
01:03:01que l'effet
01:03:01de minorité
01:03:03des jeunes femmes
01:03:04dans les classes préparatoires
01:03:06comme quand on passe
01:03:07les concours
01:03:07et qu'on passe
01:03:09après 10 garçons
01:03:10a un effet
01:03:11sur le comportement
01:03:12des jeunes femmes
01:03:13alors sur les jurés
01:03:15il nous reste quand même
01:03:16du travail
01:03:16parce que la grande
01:03:17difficulté
01:03:18c'est dans les
01:03:19donc l'école polytechnique
01:03:22aujourd'hui
01:03:23ne recrute que des jurés
01:03:24qui soient anciens
01:03:25chercheurs
01:03:26pas de profs de prépa
01:03:27parce qu'on estime
01:03:28qu'ils sont visés
01:03:28d'une manière
01:03:29ou d'une autre
01:03:29vis-à-vis de leurs propres
01:03:30étudiants
01:03:31mais on doit être
01:03:32la seule école
01:03:32à avoir cette politique
01:03:34ce qui restreint
01:03:35le vivier de recrutement
01:03:36et donc on a
01:03:38toutes les peines du monde
01:03:40à avoir
01:03:41dans les jurés
01:03:42de mathématiques
01:03:43des femmes
01:03:44elles sont sur-sollicitées
01:03:52elles sont sur-sollicitées
01:03:55donc on est en train
01:03:57d'examiner
01:03:58comment élargir
01:04:00un petit peu le vivier
01:04:00pour ne plus avoir
01:04:02un seul jury
01:04:03monogenré
01:04:05dans les matières scientifiques
01:04:08c'est de reprendre
01:04:12les questions
01:04:14sur les classes étoiles
01:04:16et la compétition
01:04:16en classe prépa
01:04:17je pense que c'est
01:04:18alors certes
01:04:20la compétition existe
01:04:21en classe prépa
01:04:21mais c'est aussi
01:04:22des collectifs
01:04:24de taille réduite
01:04:26une quarantaine
01:04:27une cinquantaine
01:04:27où existe
01:04:28la plupart du temps
01:04:30une grande solidarité
01:04:31des groupes de travail
01:04:32encore faut-il
01:04:35qu'il y ait des groupes
01:04:35de femmes
01:04:35qui puissent se former
01:04:37quand elles sont
01:04:37quatre par classe
01:04:38c'est pas la même chose
01:04:41que d'avoir
01:04:42un groupe
01:04:42d'une dizaine
01:04:43d'une douzaine
01:04:43de camarades
01:04:44alors on peut travailler
01:04:45les femmes
01:04:45travaillent avec
01:04:46les garçons
01:04:46et moi
01:04:50j'ai expérimenté
01:04:53travailler en groupe
01:04:54évidemment
01:04:55avec des garçons
01:04:55et des femmes
01:04:56mais néanmoins
01:04:57je pense que ça a
01:04:57vraiment un effet
01:04:58et que la perception
01:05:00de la compétition
01:05:00est d'autant plus
01:05:01forte
01:05:02quand on est
01:05:03isolé
01:05:05ou pas
01:05:06dans une dynamique
01:05:07d'émulation
01:05:08que peut apporter
01:05:09aussi
01:05:09ou de solidarité
01:05:11que peut apporter
01:05:11la compétition
01:05:13quand on ne peut pas
01:05:14se retrouver
01:05:15à l'internat
01:05:15en groupe
01:05:16pour travailler
01:05:17après les cours
01:05:18donc
01:05:19et encore une fois
01:05:21les femmes
01:05:21s'orientent massivement
01:05:22vers des filières
01:05:23autrement plus compétitives
01:05:24le taux de succès
01:05:26en première année
01:05:27de médecine
01:05:27il est bien plus bas
01:05:28que le taux de succès
01:05:28au concours
01:05:29d'école d'ingénieur
01:05:30donc
01:05:33je pense vraiment
01:05:34qu'il y a une question
01:05:35de seuil de parité
01:05:36qui permettra
01:05:37de
01:05:39transformer
01:05:41cette compétition
01:05:42mais souvent
01:05:43ils ne sont pas en compétition
01:05:44avec les élèves
01:05:44de leur propre classe
01:05:45ils se confrontent
01:05:46à un concours national
01:05:47en émulation
01:05:50y compris
01:05:50entre femmes
01:05:51sur l'appétit
01:05:54des professeurs
01:05:55l'appétit
01:05:56et la formation
01:05:56des professeurs
01:05:57des écoles
01:05:57vers l'enseignement
01:05:59des maths
01:05:59je pense que
01:06:00la question
01:06:01est déjà présente
01:06:02aujourd'hui
01:06:02parce que massivement
01:06:03les professeurs
01:06:07heureux
01:06:07des écoles
01:06:08qui sont
01:06:08majoritaires
01:06:10ont plutôt
01:06:11un bagage littéraire
01:06:13et encore une fois
01:06:16c'est pas
01:06:16on ne peut pas
01:06:18tout leur demander
01:06:19en même temps
01:06:19sans formation
01:06:20donc
01:06:21la formation
01:06:23aux mathématiques
01:06:24même à postériori
01:06:25des professeurs
01:06:27des écoles
01:06:28l'intervention
01:06:29d'un intervenant
01:06:30extérieur
01:06:31avec un recul
01:06:33scientifique
01:06:33un profil
01:06:34scientifique
01:06:35ou ingénieur
01:06:35me semble
01:06:36mesure d'urgence
01:06:38à prendre
01:06:38dans l'enseignement
01:06:40primaire
01:06:41sur le traumatisme
01:06:44des maths
01:06:44la bosse des maths
01:06:45ça fait partie
01:06:47des clichés
01:06:48persistants
01:06:49que
01:06:50bizarrement
01:06:52on ne retrouve pas
01:06:54parce que
01:06:54je connais aussi
01:06:55beaucoup de traumatisés
01:06:56de l'orthographe
01:06:57ou de la grammaire
01:06:58mais ce traumatisme
01:06:59s'efface
01:07:00avec le temps
01:07:00on trouve
01:07:02d'autres rapports
01:07:03à la langue
01:07:03à la littérature
01:07:04à l'expression
01:07:05orale
01:07:05ou écrite
01:07:06alors que
01:07:06ce premier rejet
01:07:09de l'enseignement
01:07:10mathématique
01:07:10il persiste
01:07:11c'est pour ça
01:07:12qu'on peut
01:07:13dans une soirée
01:07:15entre gens
01:07:15très bien éduqués
01:07:16entend des gens
01:07:17qui disent
01:07:17moi j'ai jamais
01:07:18rien compris au maths
01:07:18je n'en connais pas
01:07:20qui dirait
01:07:21sur le même ton
01:07:21moi
01:07:23Victor Hugo
01:07:24ça m'a toujours
01:07:24fait suer
01:07:25même s'ils le pensent
01:07:27ils ne le diront pas
01:07:29ils ne l'affirmeront pas
01:07:30en public
01:07:30de la même façon
01:07:31donc voilà
01:07:33on a un rapport
01:07:33très paradoxal
01:07:34aux mathématiques
01:07:35à la fois
01:07:38matière d'excellence
01:07:39de sélection
01:07:40et aussi
01:07:41de rejet
01:07:41acceptable
01:07:44en société
01:07:46sur le
01:07:48sur le
01:07:49bisutage
01:07:49alors
01:07:50je suis mal placée
01:07:51pour parler du bisutage
01:07:52en classe prépa
01:07:52parce que
01:07:52je n'y suis pas
01:07:54je ne l'ai pas
01:07:57connu
01:07:57mais encore une fois
01:07:58mon expérience
01:07:59date maintenant
01:08:00plusieurs dizaines
01:08:00d'années
01:08:01et je sais
01:08:04que les proviseurs
01:08:04d'établissement
01:08:05sont extrêmement
01:08:07sensibilisés
01:08:08depuis longtemps
01:08:08donc c'est vrai
01:08:09qu'on
01:08:09comme vous
01:08:11je dirais
01:08:11qu'on n'en entend
01:08:12plus parler
01:08:13est-ce que ça
01:08:14est par ailleurs
01:08:15là aussi
01:08:17il existe encore
01:08:18fortement
01:08:19dans d'autres filières
01:08:20voilà
01:08:23mais bon
01:08:24même si
01:08:24tous les acteurs
01:08:25se sont mobilisés
01:08:26contre
01:08:27cet effet
01:08:29moi je suis
01:08:30très
01:08:31j'ai un rapport
01:08:35très
01:08:37très nuancé
01:08:38avec le terme
01:08:38de tradition
01:08:39j'estime que
01:08:40ce qui se perpétue
01:08:42dans le temps
01:08:42et que
01:08:42ne s'est pas justifié
01:08:43autrement
01:08:44parce que
01:08:45la tradition
01:08:46est toujours suspect
01:08:46donc
01:08:49en revanche
01:08:50ce que je peux vous dire
01:08:51c'est que nos élèves
01:08:52aujourd'hui
01:08:53ils sont très attentifs
01:08:56aux rituels
01:08:57ils sont
01:08:59parfois un peu
01:09:01perdus
01:09:02inquiets
01:09:04de l'état du monde
01:09:06on ne peut pas
01:09:06leur en vouloir
01:09:07et donc
01:09:09très attachés
01:09:10à ce que cette école
01:09:11peut leur amener
01:09:11de rituels
01:09:12or
01:09:13la militarité
01:09:16la formation
01:09:17humaine et militaire
01:09:18qu'ils érichent
01:09:19de ces rituels
01:09:20rituels collectifs
01:09:22rituels d'insertion
01:09:24dans un
01:09:24dans un groupe
01:09:25et
01:09:28ces rituels
01:09:31peuvent être
01:09:31extrêmement positifs
01:09:32je ne parle pas
01:09:34du bijoutage
01:09:35je ne parle pas
01:09:35de rituel
01:09:35ni d'humiliation
01:09:36ni de
01:09:37voilà
01:09:37mais simplement
01:09:39être
01:09:40intégré
01:09:41incorporé
01:09:42à un groupe
01:09:42c'est-à-dire
01:09:44que sous statut
01:09:45militaire
01:09:45on va servir
01:09:46quelque chose
01:09:46qui nous dépasse
01:09:47qui dépasse
01:09:49nos intérêts
01:09:50individuels
01:09:50d'étudiants
01:09:51qui jusque-là
01:09:52avaient
01:09:53surtout optimisé
01:09:57leur performance
01:09:58individuelle
01:09:59là tout d'un coup
01:09:59ils sont intégrés
01:10:01dans un groupe
01:10:01c'est la performance
01:10:02collective
01:10:02qui va
01:10:03qui va primer
01:10:04ils vont servir
01:10:06quelque chose
01:10:06qui les dépasse
01:10:07complètement
01:10:07la nation
01:10:09l'intérêt général
01:10:10et ça
01:10:12c'est quelque chose
01:10:13qui les fait
01:10:14grandir
01:10:16mûrir
01:10:16très rapidement
01:10:17et de l'ordre
01:10:19du rituel
01:10:19positif
01:10:20on est très
01:10:22vigilant
01:10:22mais ils sont
01:10:23très friands
01:10:24de rituel
01:10:24ils en rajoutent
01:10:25chaque année
01:10:26donc le dialogue
01:10:28que j'ai avec eux
01:10:29c'est vous les rajoutez
01:10:29une cérémonie
01:10:30de je ne sais quoi
01:10:31qu'est-ce que vous enlevez
01:10:32parce que
01:10:33sinon
01:10:34c'est sédimentaire
01:10:35et effectivement
01:10:36ils se transmettent
01:10:37les rituels
01:10:39et on est dans une période
01:10:40où ils ont besoin
01:10:41d'être sécurisés
01:10:41par ces rituels
01:10:43Béatrice Gosselin
01:10:45oui alors merci
01:10:46pour tous ces propos
01:10:47alors je reprendrai
01:10:48l'éducation
01:10:49mathématique
01:10:50en niveau scolaire
01:10:51l'enseignement
01:10:52parce que
01:10:52contrairement à l'or
01:10:53je reprendrai
01:10:54ce que tu as dit
01:10:55moi je n'étais pas
01:10:56j'étais meilleure
01:10:56en français qu'en maths
01:10:57et j'ai adoré
01:10:58j'ai enseigné
01:10:59pendant 42 ans
01:11:00j'ai adoré enseigner
01:11:01les maths
01:11:01donc tu vois
01:11:02ça peut avoir
01:11:03l'effet inverse aussi
01:11:03tout simplement
01:11:04parce que j'ai compris
01:11:05certaines choses
01:11:06que je ne comprenais pas
01:11:07quand j'étais enfant
01:11:08et j'ai trouvé ça formidable
01:11:09de pouvoir l'exprimer
01:11:10mais je pense aussi
01:11:12que ce qui nous fait peur
01:11:13c'est le manque
01:11:14enfin on ne fait pas
01:11:15le relationnel
01:11:16avec ce qui se passe
01:11:17dans la vie courante
01:11:18et je crois que
01:11:19on fait des maths
01:11:20une abstraction totale
01:11:21ce cours qu'on va ouvrir
01:11:22quand on entre dans la classe
01:11:23et qu'on va refermer
01:11:24quand on a fini ses devoirs
01:11:26en fait c'est ça
01:11:26le problème c'est qu'on n'entre
01:11:27pas les mathématiques
01:11:28dans la vie courante
01:11:29on ne fait pas le lien
01:11:30avec tout ce qu'on vit
01:11:32de façon générale
01:11:33et pour faire un parallèle
01:11:34moi qui étais enseignante
01:11:35en primaire donc j'avais
01:11:36toutes les matières
01:11:37je peux vous assurer
01:11:38que c'est la même chose
01:11:39quand on avait la conjugaison
01:11:41la conjugaison pour les enfants
01:11:42ils alignent les verbes
01:11:44et pour eux c'est du barbare
01:11:45mais je dis
01:11:45mais tu l'utilises tous les jours
01:11:46quand tu parles
01:11:47faire le lien
01:11:48avec le concret
01:11:49et je crois que
01:11:50dans l'enseignement primaire
01:11:51mathématique
01:11:52comme dans certaines bases
01:11:53de français
01:11:54ou d'enseignement primaire
01:11:55en général
01:11:55ce qu'il faut c'est ce lien
01:11:57avec le réel
01:11:58avec la réalité
01:11:59c'est ce que l'enfant
01:12:01peut vivre tous les jours
01:12:02et quand il fait le lien
01:12:03avec les fractions
01:12:04vous déjeunez le midi
01:12:05vous dites
01:12:06voilà j'ai une pizza
01:12:07je l'ai partagé
01:12:08et ça marche tout seul
01:12:09et moi j'ai expérimenté
01:12:11après avec mes petits-enfants
01:12:12ça fonctionne bien
01:12:13en disant
01:12:13ben tu vois
01:12:14la pizza elle était en quatre
01:12:15si on est huit
01:12:16ben comment on fait
01:12:17on la partageront
01:12:18voilà
01:12:18et c'est des petites choses
01:12:19comme ça
01:12:19alors que quand vous parlez
01:12:20fraction à un gamin
01:12:21de CM1
01:12:22qui ne le vit pas
01:12:25au quotidien
01:12:25c'est complètement
01:12:27de l'abstraction
01:12:28et je crois réellement
01:12:29que les programmes
01:12:29et moi je me bats
01:12:30pour qu'on retravaille
01:12:31les programmes de maths
01:12:32et de français
01:12:32sur cette volonté
01:12:34de s'adapter
01:12:34à l'enfant
01:12:35dans sa vie de tous les jours
01:12:36et on aura beaucoup plus
01:12:37de facilité
01:12:38pour que nos gamins
01:12:40apprennent
01:12:40et apprécient les maths
01:12:42comme les autres matières
01:12:43et vraiment
01:12:44aient envie d'en faire
01:12:44par la suite
01:12:45alors après évidemment
01:12:46au collège
01:12:46ça se complique
01:12:47mais je crois que la base
01:12:48même du primaire
01:12:48c'est ça
01:12:49c'est vraiment l'adapter
01:12:49à la vie de tous les jours
01:12:50de l'enfant
01:12:51parce qu'il ne fait plus
01:12:52pour lui c'est vraiment
01:12:53un travail de scolarité
01:12:56c'est de l'enseignement
01:12:57ça n'est pas la vie
01:12:58de tous les jours
01:12:58et je crois que c'est vraiment
01:13:00là le problème
01:13:00voilà
01:13:01il faut les simplement reprendre
01:13:02parce que c'est quelque chose
01:13:03que j'ai vraiment vécu
01:13:05et sur lesquels
01:13:06je m'en suis fait
01:13:08la réflexion
01:13:08au bout de quelques années
01:13:09d'enseignement
01:13:09mais je dis
01:13:10mais j'adore enseigner les maths
01:13:11et vraiment
01:13:12j'étais plus mal à l'aise
01:13:13en français
01:13:13contrairement
01:13:14Alic Billon
01:13:16Merci Madame la Présidente
01:13:18merci à vous
01:13:19Madame la Directrice Générale
01:13:20pour être venue
01:13:22à la rencontre
01:13:22de la délégation
01:13:23et des rapporteurs
01:13:23ce matin
01:13:24moi
01:13:25vous avez parlé
01:13:26beaucoup de rôle modèle
01:13:27et du coup
01:13:27finalement
01:13:28de ces jeunes filles
01:13:30qui s'engageaient
01:13:31dans cette école polytechnique
01:13:34et du coup
01:13:34qui étaient extrêmement sollicité
01:13:36alors deux questions simples
01:13:38est-ce que vous
01:13:39vous jouez un rôle modèle
01:13:40aussi en tant que
01:13:41directrice générale
01:13:42puisque vous êtes
01:13:43assez peu nombreuses
01:13:44finalement
01:13:44à ces postes là
01:13:45dans ces écoles d'ingénieurs
01:13:47et comment
01:13:48comment
01:13:49jouez-vous ce rôle
01:13:51qu'est-ce que vous
01:13:53imaginez avoir
01:13:54devoir de faire
01:13:55de plus
01:13:55finalement
01:13:56à ce poste
01:13:57que
01:13:58vous ne l'auriez pas fait
01:14:00si vous étiez un homme
01:14:01et peut-être
01:14:03aussi
01:14:04est-ce que vous pensez
01:14:05que s'il y avait
01:14:07plus de femmes
01:14:08dans les postes
01:14:09à responsabilité
01:14:10à la fois
01:14:11dans les écoles
01:14:12d'ingénieurs
01:14:12mais dans
01:14:13tous les stades
01:14:14dans toutes les strates
01:14:15de la société
01:14:16on serait face
01:14:17à cette situation
01:14:18également
01:14:19merci
01:14:20alors
01:14:24lorsque j'ai été
01:14:30nommée à ce poste
01:14:33je savais que j'étais
01:14:35la première femme
01:14:36à occuper ce poste
01:14:37je n'en mesurais pas
01:14:38l'effet produit
01:14:41je pense que j'ai ressenti
01:14:42la même chose
01:14:43que si un homme
01:14:43avait été nommé
01:14:44j'étais heureuse et fière
01:14:45soucieuse
01:14:47de tenir ce poste
01:14:49du mieux possible
01:14:50et c'est vrai
01:14:52que j'ai constaté
01:14:53dans les réactions
01:14:54qui m'ont été adressées
01:14:55réaction
01:14:57d'anciens collègues
01:14:59réaction de parents
01:15:00d'élèves
01:15:00réaction des élèves
01:15:03elles-mêmes
01:15:03que ça avait
01:15:06une dimension particulière
01:15:07et une implication
01:15:08particulière
01:15:09c'était aussi
01:15:11l'année
01:15:11où on célébrait
01:15:12les 50 ans
01:15:13de l'entrée des femmes
01:15:14à l'école polytechnique
01:15:15dans le quotidien
01:15:19je ne m'oblige pas
01:15:23à faire des choses
01:15:23en me disant
01:15:25je le fais
01:15:25parce que je suis une femme
01:15:26et je ne le ferais pas
01:15:26si j'étais un homme
01:15:27j'ai bien sûr
01:15:28une sensibilité particulière
01:15:30à ces sujets
01:15:31que ce soit la lutte
01:15:31contre les violences
01:15:32sexuelles
01:15:32la parité
01:15:34la parité
01:15:35parce que
01:15:36à la fois
01:15:36j'ai été
01:15:38passionnée par le parcours
01:15:40que j'ai suivi
01:15:40et passionnée par les mathématiques
01:15:43et leur apprentissage
01:15:44donc je ne perçois pas
01:15:47qu'il y ait une dimension
01:15:48genrée à la pratique
01:15:50et au plaisir des mathématiques
01:15:51je souhaite la partager
01:15:53avec
01:15:53le plus grand nombre
01:15:56de jeunes femmes
01:15:56et de jeunes hommes
01:15:57donc non
01:15:59je ne me force pas
01:16:01à être
01:16:02à
01:16:02incarner un modèle
01:16:05de quoi que ce soit
01:16:06c'est un poste
01:16:07où l'exemplarité
01:16:08est quand même
01:16:08importante
01:16:10qu'on soit un homme
01:16:10ou une femme
01:16:11et par contre
01:16:14j'ai une attention
01:16:15toute particulière
01:16:16au sujet
01:16:17de parité
01:16:18je pense d'ailleurs
01:16:19qu'au-delà
01:16:20des directrices
01:16:20d'école
01:16:21les rôles mondels
01:16:22dont on a vraiment besoin
01:16:23c'est des femmes scientifiques
01:16:24et des femmes ingénieures
01:16:26je disais
01:16:28on a
01:16:28fêté les 50 ans
01:16:30de montrer des femmes
01:16:30à l'école polytechnique
01:16:31j'ai eu le plaisir
01:16:34d'inaugurer
01:16:34l'avenue Anne-Chopiné
01:16:35en présence d'Anne-Chopiné
01:16:36sur le campus
01:16:38qui va devenir
01:16:38l'allée centrale
01:16:39dans le réaménagement
01:16:41du campus
01:16:41dans les prochaines années
01:16:42il y a aujourd'hui
01:16:44des mères ingénieurs
01:16:45et des grands-mères ingénieurs
01:16:46et je pense que c'est ça
01:16:47le signe d'espoir
01:16:49le plus fort
01:16:50parce que
01:16:52c'est vrai
01:16:53que c'est compliqué
01:16:55de se projeter
01:16:56dans des études
01:16:57dans une carrière
01:16:58si on n'a pas
01:16:59autour de soi
01:17:00un repère familier
01:17:01de ce que c'est
01:17:03qu'être ingénieur
01:17:03et c'est un mot valise
01:17:04dans lequel il est
01:17:05très difficile
01:17:05de se projeter
01:17:06tant il ouvre
01:17:07d'opportunités
01:17:08et de métiers différents
01:17:09et
01:17:12donc c'est plutôt
01:17:14l'incarnation
01:17:15des métiers scientifiques
01:17:16par les femmes
01:17:17je pense plus que
01:17:18les métiers de direction
01:17:20d'école
01:17:20qui sont
01:17:22qui sont d'ailleurs
01:17:22beaucoup occupés
01:17:23par les femmes
01:17:24à tous les niveaux
01:17:26de l'enseignement
01:17:28je voudrais peut-être
01:17:31rebondir
01:17:31sur
01:17:32ce débat
01:17:35ancien
01:17:37entre
01:17:38les maths
01:17:40de la vie quotidienne
01:17:41et puis
01:17:42l'apprentissage
01:17:43de l'abstraction
01:17:44je pense qu'il ne faut pas
01:17:44opposer les deux
01:17:45c'est comme opposer
01:17:46l'art figuratif
01:17:47à l'art abstrait
01:17:49quand on enseigne
01:17:50les arts plastiques
01:17:51bien sûr que ça va être
01:17:52important que l'enfant
01:17:53puisse représenter
01:17:55se représenter
01:17:56représenter sa famille
01:17:57représenter son environnement
01:17:58quotidien
01:17:59mais ça peut lui apporter
01:18:00quelque chose
01:18:01aussi
01:18:02de s'échapper
01:18:02dans l'abstraction
01:18:03un refuge
01:18:06un espace
01:18:08de liberté
01:18:08une construction
01:18:10intellectuelle
01:18:11différente
01:18:12il ne faut pas
01:18:12opposer les deux
01:18:14et je pense qu'il y a
01:18:15dans les mathématiques
01:18:15ce même
01:18:16continuum
01:18:17très bien
01:18:21mesdames
01:18:23non
01:18:23plus de questions
01:18:24écoutez
01:18:26voilà
01:18:26il me reste
01:18:27vraiment
01:18:28à vous remercier
01:18:29malgré tout
01:18:31vous avez
01:18:32un parcours
01:18:33qui est suffisamment
01:18:34complet pour être
01:18:35un véritable rôle modèle
01:18:36pas forcément
01:18:37en tant que
01:18:38directrice
01:18:39générale
01:18:40de l'école
01:18:41polytechnique
01:18:42même si c'est un poste
01:18:43prestigieux aussi
01:18:44mais vous en avez
01:18:45occupé d'autres
01:18:46et je crois
01:18:48que
01:18:49il faut
01:18:51très probablement
01:18:53l'accepter
01:18:54effectivement
01:18:54les femmes sont
01:18:56souvent trop modestes
01:18:57en disant moi
01:18:58non
01:18:58bah non pas moi
01:18:59elle oui
01:19:00très probablement
01:19:01mais moi
01:19:01quand même
01:19:02et je pense que
01:19:03c'est dommage
01:19:04vraiment il faut
01:19:05s'affirmer
01:19:06et montrer
01:19:07et effectivement
01:19:08attirer
01:19:09les filles
01:19:11vers les maths
01:19:12mais en commençant
01:19:13et là
01:19:14Béatrice avait raison
01:19:15par le primaire
01:19:16et puis en voyant
01:19:17parce que
01:19:18effectivement
01:19:18Laure nous cite
01:19:20souvent la main
01:19:20à la pâte
01:19:21et moi c'est quelque chose
01:19:22qui m'effraie
01:19:22parce que moi
01:19:23la main à la pâte
01:19:24j'aurais pas aimé du tout
01:19:25parce que moi
01:19:25ce que j'aimais
01:19:26dans les maths
01:19:27c'était le côté ludique
01:19:28et abstraction
01:19:28mais alors
01:19:30dès qu'on me parlait
01:19:30de physique
01:19:31ça m'ennuyait terriblement
01:19:33la vie quotidienne
01:19:34m'ennuyait terriblement
01:19:36donc j'aimais les maths
01:19:37je les assimilais
01:19:38plutôt à de la musique
01:19:39à une façon
01:19:41effectivement
01:19:42d'aller dans l'abstraction
01:19:44et de rêver autrement
01:19:45ou de jouer
01:19:46donc voilà
01:19:47il faut réussir
01:19:49à trouver
01:19:49pour chaque enfant
01:19:50comment on l'attire
01:19:51et comment
01:19:52on l'amène
01:19:53pour se rendre compte
01:19:55de ça
01:19:55et puis après
01:19:56je suis d'accord
01:19:56avec vous
01:19:57les maths
01:19:57c'est quand même
01:19:57la seule matière
01:19:58dont on dit
01:19:59avec fierté
01:20:00moi je suis nulle en maths
01:20:01et jamais
01:20:03personne ne dit
01:20:04moi je sais pas bien écrire
01:20:05je sais pas bien lire
01:20:07on est jamais fier
01:20:09de pas bien savoir lire
01:20:10quoi
01:20:10même quand
01:20:11on n'en est pas fier
01:20:12alors qu'on arrive
01:20:14à être fier
01:20:14d'être nul en maths
01:20:15et c'est dommage
01:20:16et là aussi
01:20:16je pense que
01:20:17c'est quelque chose
01:20:18qui est à modifier
01:20:20mais en tout cas
01:20:20merci beaucoup
01:20:21vous y contribuez
01:20:23à notre façon
01:20:24nous essayons
01:20:25de contribuer aussi
01:20:26à faire qu'il y ait
01:20:27plus de filles scientifiques
01:20:29d'ailleurs
01:20:30c'était né
01:20:31d'une idée
01:20:32de Lord Arcos
01:20:34qui effectivement
01:20:35s'en remet pas
01:20:36de ne pas pouvoir
01:20:37travailler à Saclay
01:20:38effectivement
01:20:39nous sommes allés
01:20:40à l'école normale supérieure
01:20:41et on comprend
01:20:42que c'est un environnement
01:20:44quand même extraordinaire
01:20:46que d'être à Saclay
01:20:47et donc voilà
01:20:48elle s'est dit
01:20:49il faut que d'autres filles
01:20:50puissent y accéder
01:20:51moi j'ai fait
01:20:52l'école spéciale
01:20:53des travaux publics
01:20:54qu'on n'était que 10
01:20:55sur 150
01:20:55donc je comprends
01:20:56ce que veut dire
01:20:57le fait de ne pas être
01:20:59très nombreuses
01:21:00mais bon
01:21:01on survit très bien
01:21:02à la preuve
01:21:03donc merci beaucoup
01:21:05et puis voilà
01:21:06nous essayons
01:21:07nous aussi
01:21:07de contribuer
01:21:08à notre façon
01:21:09pour voir comment on fait
01:21:11pour vous amener
01:21:11plus de filles
01:21:12parce que je crois
01:21:12qu'une société
01:21:13paritaire
01:21:14plus égalitaire
01:21:16et aussi plus sereine
01:21:17merci madame la présidente
01:21:19et merci à toutes
01:21:19pour votre action
01:21:20sur ce sujet
01:21:20on continue à parler
01:21:22de la place des femmes
01:21:23dans les métiers scientifiques
01:21:24avec cette audition
01:21:25au sénat
01:21:26des dirigeants
01:21:26de l'université
01:21:27d'Aix-Marseille
01:21:28je vous laisse l'écouter
01:21:29madame la présidente
01:21:31lors des auditions
01:21:32précédentes
01:21:33par votre délégation
01:21:34le rôle des stéréotypes
01:21:35de genre
01:21:36a très souvent
01:21:37été évoqué
01:21:38et à juste titre
01:21:39en effet
01:21:40car ces stéréotypes
01:21:41ont une influence
01:21:42extrêmement puissante
01:21:43mais en fait
01:21:44de quoi parle-t-on
01:21:45de quelle influence
01:21:46s'agit-il
01:21:47et comment est-ce possible
01:21:48et par quel mécanisme
01:21:50et bien c'est justement
01:21:51à ces questions-là
01:21:52que la psychologie sociale
01:21:54et cognitive
01:21:54permet de répondre
01:21:55grâce à l'accumulation
01:21:57de connaissances scientifiques
01:21:58sur le sujet
01:21:59depuis les années 1930
01:22:01et qui ont donné lieu
01:22:02à des milliers
01:22:03de publications scientifiques
01:22:04au niveau international
01:22:05nos actions
01:22:07à Aix-Marseille Université
01:22:09s'appuient justement
01:22:10sur les résultats
01:22:11de ces travaux scientifiques
01:22:12et je vais vous donner
01:22:14quelques illustrations
01:22:15de ces résultats
01:22:16pour que vous compreniez
01:22:17la nature des actions
01:22:18que nous menons
01:22:19à Aix-Marseille Université
01:22:20depuis 2021
01:22:22sur le sujet
01:22:23d'abord
01:22:24les stéréotypes de genre
01:22:25de quoi parle-t-on
01:22:26quand nous parlons
01:22:27de stéréotypes de genre
01:22:28les stéréotypes
01:22:29ce sont des croyances
01:22:30qui sont partagées
01:22:31à des degrés divers
01:22:32au sein d'une société
01:22:32et d'une culture
01:22:33et qui portent
01:22:34sur des caractéristiques
01:22:35souvent des traits
01:22:36de personnalité
01:22:37des comportements
01:22:38des compétences
01:22:39voire des incompétences
01:22:41qui seraient propres
01:22:42à certains individus
01:22:43en fonction
01:22:43de leur appartenance
01:22:44de genre
01:22:44et c'est ainsi
01:22:45que l'on confine
01:22:46les femmes et les hommes
01:22:47dans certains rôles
01:22:48très précis
01:22:49et qu'on leur attribue
01:22:51des compétences
01:22:51ou des incompétences
01:22:53extrêmement différentes
01:22:54ces croyances
01:22:56conduisent
01:22:57à simplifier
01:22:58notre environnement
01:22:59alors c'est aussi
01:22:59une utilité
01:23:00évidemment
01:23:01parce que
01:23:01même si notre cerveau
01:23:03a des capacités
01:23:03cognitives extraordinaires
01:23:05elles sont néanmoins
01:23:05limitées
01:23:06or le monde
01:23:07dans lequel nous vivons
01:23:08est extrêmement complexe
01:23:09nous devons donc
01:23:10créer des raccourcis
01:23:12cognitifs
01:23:12pour mieux
01:23:13nous y comporter
01:23:14en tout cas
01:23:14bien souvent rapidement
01:23:16les stéréotypes
01:23:17y contribuent
01:23:18mais ils nous conduisent
01:23:19nécessairement
01:23:20à faire des erreurs
01:23:21parce qu'en
01:23:21sur-généralisant
01:23:22ils nous conduisent
01:23:23à nier la diversité
01:23:25du vivant
01:23:25ce qui se situe
01:23:26à un niveau
01:23:27inter-individuel
01:23:28et certainement
01:23:29pas au niveau
01:23:29des groupes
01:23:30qui sont créés
01:23:30socialement
01:23:31et culturellement
01:23:32ces stéréotypes
01:23:33nous conduisent
01:23:34donc à associer
01:23:35de manière automatique
01:23:36s'agissant des sciences
01:23:37et technologies
01:23:37et bien tout ce qui est
01:23:38de l'ordre du masculin
01:23:40et ce extrêmement rapidement
01:23:41sans effort
01:23:42c'est presque un réflexe
01:23:43en revanche
01:23:44à l'inverse
01:23:44nous associons
01:23:45assez rapidement
01:23:46tout ce qui est
01:23:46de l'ordre
01:23:47des sciences humaines
01:23:47et sociales
01:23:48des soins aussi
01:23:49tout ce qui est
01:23:50de l'ordre du féminin
01:23:51évidemment
01:23:51les hormones
01:23:52nous ont prédisposé
01:23:53à être toutes
01:23:54de bonnes mères
01:23:55c'est bien connu
01:23:56et toutes des infirmières
01:23:57en puissance
01:23:58mais certainement pas
01:23:59les médecins
01:23:59et encore moins
01:24:00les chirurgiens
01:24:01au masculin
01:24:03ces stéréotypes
01:24:04dans leurs composantes
01:24:05automatiques
01:24:06sont acquis
01:24:07par les enfants
01:24:08dès l'âge de 10 ans
01:24:09et ce sont les études
01:24:10les plus récentes
01:24:11qui le démontrent aujourd'hui
01:24:11ils sont connus
01:24:12par les enfants
01:24:13dès l'âge de 4-5 ans
01:24:14mais j'insiste
01:24:15sur leurs composantes
01:24:16automatiques
01:24:17c'est à dire
01:24:17quand les enfants
01:24:18pensent à mathématiques
01:24:19ils pensent garçons
01:24:20et quand ils pensent
01:24:21à lecture
01:24:22ils pensent à fille
01:24:23et pas l'inverse
01:24:23et c'est à partir
01:24:24de 10 ans
01:24:25cette composante
01:24:27automatique
01:24:27bien sûr
01:24:27on la retrouve
01:24:28chez les adultes
01:24:29et ce pour tous
01:24:30les stéréotypes
01:24:31pas que pour le genre
01:24:32puisque même si mon propos
01:24:33aujourd'hui va porter
01:24:34sur les stéréotypes
01:24:35de genre
01:24:35sachez que tous les phénomènes
01:24:37que je vais évoquer
01:24:37très rapidement
01:24:38aujourd'hui
01:24:38s'appliquent exactement
01:24:40de la même manière
01:24:40dans le fonctionnement
01:24:41cognitif
01:24:42à tous les stéréotypes
01:24:43sociaux
01:24:43qui soient liés
01:24:44à l'âge
01:24:44à l'origine culturelle
01:24:45à l'origine sociale
01:24:46ou aux situations
01:24:47de handicap
01:24:47maintenant s'agissant
01:24:50de l'influence
01:24:50de ces stéréotypes
01:24:52un grand nombre
01:24:53de publications
01:24:53au niveau international
01:24:54démontrent sans aucune
01:24:55ambiguïté
01:24:56que ces stéréotypes
01:24:57sont puissants
01:24:58au point de conduire
01:24:59les personnes
01:24:59pourtant les plus
01:25:00compétentes
01:25:01d'un domaine
01:25:01à produire des performances
01:25:03en dessous
01:25:03de leur plein potentiel
01:25:04et c'est valable
01:25:05pour les femmes
01:25:06et les maths
01:25:06et pour les disciplines
01:25:07scientifiques en général
01:25:09mais c'est valable
01:25:10également pour les garçons
01:25:11et la lecture également
01:25:12et figurez-vous
01:25:13qu'il est même possible
01:25:15de faire échouer
01:25:17des hommes forts
01:25:18en maths
01:25:18en fonction de ce qu'on
01:25:19leur dit juste avant
01:25:20si par exemple
01:25:21on challenge
01:25:23des étudiants forts
01:25:25en maths
01:25:25avec un test
01:25:26extrêmement difficile
01:25:27en maths
01:25:27mais qu'on leur fait croire
01:25:28que dans la salle d'à côté
01:25:29il y a des asiatiques
01:25:30qui vont réaliser
01:25:31le même test de maths
01:25:32qu'eux
01:25:32et que l'on va comparer
01:25:33leurs performances
01:25:34et bien ces étudiants
01:25:36extrêmement forts en maths
01:25:37vont chuter significativement
01:25:38dans leurs performances
01:25:39comment est-ce possible
01:25:40et bien tout simplement
01:25:41parce que le fait
01:25:42d'avoir parlé d'asiatiques
01:25:43ça activait automatiquement
01:25:44en mémoire un stéréotype
01:25:45bien connu
01:25:45selon lequel les asiatiques
01:25:46seraient moins forts
01:25:47en maths que les occidentaux
01:25:48et comment ce stéréotype
01:25:50peut induire
01:25:51une contre-performance
01:25:52et bien tout simplement
01:25:54parce que ce stéréotype
01:25:55comme il véhicule
01:25:56des attentes
01:25:56de moindre réussite
01:25:57par rapport à un autre groupe
01:25:58et bien il génère
01:25:59des interférences cognitives
01:26:00il exacerbe un stress
01:26:02la peur de l'échec
01:26:03et tout cela
01:26:04vient saturer
01:26:04quelque chose
01:26:05de très important
01:26:06dont nous avons besoin
01:26:07pour résoudre
01:26:08des tâches complexes
01:26:08qui est la mémoire de travail
01:26:09c'est-à-dire notre partie
01:26:10notre système de traitement
01:26:11de l'information
01:26:12qui nous permet
01:26:13de mobiliser nos connaissances
01:26:14de mettre de côté
01:26:15ce qui n'est pas pertinent
01:26:15avec la tâche
01:26:16de réguler le stress
01:26:17et donc d'essayer
01:26:18de réussir la tâche
01:26:19si la tâche est simple
01:26:20on peut compenser
01:26:20si la tâche est complexe
01:26:22c'est une contre-performance
01:26:23y compris
01:26:23chez les meilleurs
01:26:24et puis il y a
01:26:26d'autres résultats
01:26:26d'autres effets
01:26:27l'effet backlash
01:26:28l'effet backlash
01:26:29très connu
01:26:29l'effet backlash
01:26:30est un effet de sanction
01:26:31vis-à-vis de toute personne
01:26:33qui ne se comporterait
01:26:33pas en conformité
01:26:34avec les rôles prescrits
01:26:36par son groupe d'appartenance
01:26:37donc un homme
01:26:38qui se montrerait
01:26:39peut-être un peu trop féminin
01:26:40dans son comportement
01:26:41ou une femme
01:26:41qui se montrerait
01:26:42trop masculine
01:26:43dans son comportement
01:26:44les deux vont être sanctionnés
01:26:46et les expérimentations
01:26:47le démontrent clairement
01:26:48et avec l'expérimentation
01:26:49il est très facile
01:26:51de dire
01:26:51à CV identique
01:26:53donc à CV identique
01:26:55et à audition identique
01:26:56lors d'un comportement
01:26:57à l'oral
01:26:57lorsqu'un homme
01:26:59à l'audition
01:26:59se comporte
01:27:00de manière assertive
01:27:01et compétitive
01:27:01le jury
01:27:02quelle que soit
01:27:03sa composition genrée
01:27:04très compétent
01:27:06et quel charisme
01:27:07bon futur directeur
01:27:08de labo
01:27:09la candidate
01:27:10qui va se comporter
01:27:11exactement de la même manière
01:27:12parce qu'on fait
01:27:13de l'expérimentation
01:27:13donc nous avons
01:27:14des acteurs
01:27:14et des actrices
01:27:15qui apprennent un rôle
01:27:15y compris au niveau
01:27:17non-verbal
01:27:17donc tout ça
01:27:18évidemment est calibré
01:27:18qui va se comporter
01:27:20également de manière
01:27:20assertive et compétitive
01:27:22qui sont néanmoins
01:27:23des caractéristiques
01:27:24habituellement valorisées
01:27:25lorsqu'elles sont émises
01:27:26de la part des hommes
01:27:27et bien cette candidate
01:27:28certes va être évaluée
01:27:29peut-être compétente
01:27:30néanmoins un petit peu
01:27:31moins compétente
01:27:32quand même que monsieur
01:27:32mais par contre
01:27:34un peu agressive
01:27:36non
01:27:37vous ne l'avez pas
01:27:37trouvé un peu autoritaire
01:27:38c'est compliqué
01:27:39de travailler avec elle
01:27:40il faut qu'on réfléchisse
01:27:41quand même
01:27:41parce qu'on est là
01:27:42pour recruter quelqu'un
01:27:42pour 20-30 ans
01:27:43donc ça sera plus simple
01:27:45avec monsieur
01:27:45voilà pour ces échanges
01:27:47au Sénat
01:27:47sur la place des femmes
01:27:48dans les métiers scientifiques
01:27:49c'est la fin de cette émission
01:27:51merci de l'avoir suivie
01:27:52continuez à suivre
01:27:52l'actualité politique
01:27:53et parlementaire
01:27:54sur notre site internet
01:27:55publicsénat.fr
01:27:56je vous souhaite
01:27:57une très bonne suite
01:27:58des programmes
01:27:58sur Public Sénat
01:27:59Sous-titrage Société Radio-Canada
01:28:04Sous-titrage Société Radio-Canada
01:28:09Sous-titrage Société Radio-Canada

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