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Avec Pierre Conesa, auteur de "Repentance et victimisation, la maladie auto-immune de l'Occident ?" éd. L'aube
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##LE_FACE_A_FACE-2025-06-16##

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News
Transcription
00:00Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face-à-face.
00:08Repentance et victimisation à la maladie auto-immune de l'Occident.
00:13Pierre connaît ça. Vous êtes obligé de parler du Covid là.
00:19La maladie auto-immune. Pourquoi la maladie auto-immune ?
00:23Parce que la maladie auto-immune, enfin celle qu'elle a été définie par les médecins,
00:26c'est que l'infection est provoquée par les agents endogènes du corps.
00:33C'est-à-dire que finalement, au lieu de les protéger, ils contribuent à la diffusion.
00:36Pourquoi j'ai pris ce terme-là ? Parce que je trouve que sur le XXe siècle,
00:41les intellectuels ont largement contribué d'abord au sentiment de repentance, avec raison d'ailleurs,
00:47mais en adhérant parfois à des utopies laïques, rappelez-vous l'entre-deux-guerres,
00:53ceux qui devenaient fascistes, ceux qui devenaient nazis et ceux qui devenaient communistes.
00:57Et après-guerre, évidemment, il était hors de question de critiquer l'URSS.
01:01Grande nation victorieuse, etc.
01:02Mais rappelez-vous comment on traitait un type comme Aaron ou un type comme Camus.
01:06Le grand penseur, c'était Sartre.
01:08Il n'y a pas un type qui s'est plus trompé sur les questions internationales que Sartre.
01:12Il allait mieux avoir un store avec Sartre que raison avec Aaron.
01:16Oui, c'est ça exactement.
01:17Et rappelez-vous qu'il a été communiste, talinien, maoïste.
01:21Et la lumière rouge, ça a été juste. Il n'a pas eu le temps.
01:23Mais enfin, je veux dire, quand on a ce passé-là, on n'en fait pas un héros.
01:26Mais alors justement, vous en parlez, c'est pour ça.
01:29Vraiment, c'est un livre que j'ai lu avec beaucoup de plaisir parce que vous donnez aussi des faits par rapport à ça.
01:36Il y a eu des livres, Les Sanglots de l'Homme Blanc, il y a eu d'autres livres.
01:39Celui-là, ce qui est intéressant, c'est que vous mettez en balance, sans du tout les équilibrer.
01:43Et ce n'est pas le problème de cette, allez, comment on dirait, inclination, tendance, passion de repentance et victimisation.
01:52Vous dites d'accord, ok, l'Occident, Dieu sait s'il est coupable d'un certain nombre de choses.
01:57Mais les autres aussi, il n'y a pas que l'Homme Blanc.
01:58Oui, c'est-à-dire que, si vous voulez, j'ai essayé de composer ce livre en deux parties.
02:03C'est-à-dire, effectivement, le bilan de l'Homme Blanc, il ne faut pas le discuter.
02:07Rappelez-vous quand même qu'entre l'Homme Blanc triomphant du début du XXe,
02:11qui va commencer par faire la guerre de 1914, 20 millions de morts.
02:15Puis ensuite, il va y avoir cette crise de conscience pilote, la Deuxième Guerre mondiale, 50 millions de morts.
02:20Et puis, immédiatement après les guerres de décolonisation,
02:22rappelez-vous que pendant le procès de Nuremberg, il y a les émeutes de Sétif et le bombardement d'Aiphong.
02:28C'est-à-dire qu'on est dans notre bonne conscience.
02:30Ce sont nos colonies et donc il faut reprendre nos colonies.
02:33Et donc, après ces guerres de décolonisation, qui vont quand même durer jusqu'à 1962,
02:37jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie,
02:39vous avez donc quelque chose qui a de quoi dresser un bilan, disons, de responsabilité de l'Occident.
02:45Mais ce qui m'a intéressé, alors, évidemment, dans le paysage, il y a la Shoah.
02:50C'est-à-dire qu'on a pour la première fois procédé à une espèce d'extermination systématique d'une population.
02:55En fonction de ce qu'elle était intrinsèquement, essentiellement.
02:59Absolument. Et alors, en plus, si vous voulez, l'horreur est telle,
03:03qu'on décide pour la première fois de réparer le tort fait à des victimes de guerre.
03:07Rappelez-vous qu'avant, les victimes des guerres, c'était du collatéral.
03:11Il n'y a jamais eu, par exemple, de politique de reconstruction pour les victimes de la guerre de 14,
03:14ou les gens qui avaient vu leur maison détruite, etc.
03:17Là, pour la première fois, on reconnaît que des victimes ont droit à une réparation.
03:20Ça va être la création d'un État.
03:21Vous connaissez la suite, la création d'Israël, etc.
03:24Mais la création de cet État crée ses propres victimes.
03:27Puisque les Palestiniens, qui n'avaient rien à voir avec la Shoah,
03:30se retrouvent dans la situation de victime.
03:32Mais personne ne pouvait prendre en compte le fait que le tort fait aux Palestiniens
03:36était causé par la réparation d'Israël.
03:39Or, pourtant, on était dans un processus identique.
03:41Et donc, à cause de cette repentance acceptée,
03:46l'idée de finalement se manifester comme victime
03:49rencontrait un écho formidable,
03:51d'abord, évidemment, avec les intellectuels
03:54qui, la plupart du temps, contribuaient à amplifier, si vous voulez,
03:57ce sentiment de victimisation,
03:59et donc la repentance exigible de l'Occident.
04:02Oui, pardon, Pierre Connaissal, justement.
04:05Mais ce qui est intéressant, parce que vous en parlez,
04:07qu'est-ce qui fait quand même que, et moi ça m'a...
04:11Qu'est-ce qui fait que les intellectuels,
04:12pas tous quand même complètement imbéciles ou lobotomisés,
04:16vous parlez de Badiou, vous parlez, on parle de Sartre,
04:18on peut en citer des dizaines,
04:20ont accepté, alors on peut parler de Mao, de Pol Pot,
04:24puis de beaucoup d'autres,
04:25ont accepté, intellectuels de gauche, parisiens,
04:28tranquilles, bien chez eux, bien au chaud,
04:31ont accepté de dire,
04:32Mao Tse-tou, la révolution culturelle formidable,
04:35des millions de morts,
04:36Pol Pot, très bien,
04:38le tiers de la population cambodgienne,
04:41éradiqués,
04:42qu'est-ce qui fait que ça, c'est quoi ?
04:44En fait, ma question,
04:46c'est jusqu'où peut aller cette repentance
04:48dans ce masochisme autodestructeur, quand même ?
04:52Pour répondre à la première partie de votre question,
04:54ça m'a aussi beaucoup fasciné.
04:55C'est-à-dire, comment est-ce qu'on pouvait accepter,
04:57jusqu'au bout, par exemple, les exemples que vous avez cités ?
05:01Et alors, à mon avis, il y avait deux choses.
05:02Il y a d'abord l'emprise du marxisme.
05:04C'est-à-dire, le marxisme est une logique
05:06qui, donc, vous promet le bonheur absolu,
05:09et finalement, la fin justifie les moyens.
05:11C'est-à-dire qu'effectivement, il y aura des morts,
05:13mais que de toute façon, à la fin,
05:14c'est la réalisation de l'optimum,
05:17l'égalité absolue, etc.
05:18Le paradis sur terre mérite quelques sacrifices.
05:21Exactement.
05:22Et donc, rappelez-vous que, même à l'époque de Staline,
05:25on va effectivement excuser, on va essayer de ne pas voir, etc.
05:28La deuxième chose, c'est qu'effectivement,
05:31la terre est plate et que le lieu de pouvoir est Paris,
05:33et surtout le cinquième, sixième et septième arrondissement.
05:35C'est-à-dire que peu de gens allaient sur place voir.
05:38Et évidemment, quand ils y allaient, vous savez,
05:39les compagnons de route, ils étaient en général très bien acceptés.
05:41Ils étaient choyés.
05:43Très bien traités, on les amenait où il fallait.
05:46Des villages Potemkin, quoi.
05:48Des villages Potemkin, exactement.
05:49Et puis, en plus, avec tout ce qu'on peut faire avec un intellectuel,
05:52si on lui passe la main dans le dos,
05:53si on fait traduire ses bouquins, etc.
05:55Donc, il y avait une espèce de lâcheté intellectuelle qui était étonnante.
05:58Et encore, je reviens, encore une fois, sur le cas de Haron.
06:01Haron était diabolisé.
06:02D'ailleurs, il écrivait dans le Figaro.
06:03Alors, vous vous rendez compte de la faute que ça pouvait représenter.
06:06Et il a fallu des années pour qu'à la fin,
06:08on reconnaisse que c'était Haron qui avait raison.
06:10Donc, c'est quand même gênant de penser
06:12que ce sont les organismes endogènes de notre société
06:14qui ont créé la maladie.
06:16Oui, alors, justement, mais pour pousser là-dessus,
06:18parce que c'est quand même le fond de la chose,
06:21c'est quoi ?
06:21C'est estimer que, vous vous rappelez cette phrase de Sartre
06:24dans la préface à Fanon, que vous l'a cité d'ailleurs,
06:26tuer un Européen, c'est libérer deux personnes.
06:29L'Européen, il est mort, donc bon.
06:30Et l'autre, on libère le colonisé.
06:33Mais arrivé à ce stade, moi, je vois bien,
06:34et Dieu sait si on ne va pas faire l'éloge de la colonisation et dire à dire,
06:38mais c'est quoi ?
06:40Vous dites le marxisme, mais est-ce qu'il n'y a pas autre chose ?
06:42Est-ce qu'il n'y a pas, je dirais, le repartir chrétien ou judéo-chrétien ?
06:46Je ne sais pas.
06:46Est-ce que ça...
06:47Il a mis du temps à s'exprimer, quand même.
06:49Il a mis du temps à s'exprimer.
06:50Je veux dire, le chaînage qui fait qu'alors qu'on juge
06:52les dignitaires nazis et les dignitaires japonais,
06:55on reprend la recolonisation,
06:57on va bombarder, rappelez-vous, les émeutes de Sétif,
06:59je crois que ça fait 3 000 morts,
07:00et le bombardement d'Aiphong, ça fait 6 000 morts.
07:02Et on est en plein procès de Nuremberg.
07:04Donc, nous ne ferons jamais nous-mêmes le procès
07:05de nos propres horreurs.
07:07Rappelez-vous, la torture, le déplacement de population,
07:09les bombardements de population civile, etc.
07:11Parce qu'encore une fois, on est dans la situation
07:13où de toute façon, la légitimité
07:15a mis beaucoup de temps à se trouver critiquée.
07:18C'est parce qu'on prend le contingent en Algérie
07:20que commence la crise.
07:21La guerre d'Indochine, il n'y a pas de crise en France pour ça.
07:23Il y avait des dockers qui refusaient d'embarquer.
07:26Mais il n'y a pas de crise dans la société française.
07:28– Alors justement, de ce point de vue-là,
07:32quand même, vous dites ça, c'est vrai.
07:35Mais enfin, on peut vous répondre, mais c'est un débat.
07:37Mais je crois qu'ils peuvent...
07:40Enfin, je fais l'avocat de, non pas des diables,
07:42mais des autres.
07:43Il dit, oui, mais attendez, pour détruire l'Allemagne,
07:46bon, il fallait bombarder Dresd.
07:47C'était terrible.
07:48Il y a eu des tas de civils.
07:49Mais est-ce qu'il fallait ne pas le faire ?
07:50Enfin, quand on est dans la guerre, voilà.
07:52Je veux dire, où on peut s'arrêter, là ?
07:54C'est comme Hiroshima et Nagasaki.
07:56Pas question de justifier Hiroshima et Nagasaki.
07:59Mais est-ce qu'il fallait que ça soit,
08:00pour poser la question brutalement,
08:02chez Churchill ou chez Roosevelt ou chez Hitler ?
08:05Grosse question.
08:06– Si vous voulez, la guerre a ses règles.
08:09C'est-à-dire qu'en général, ça vise à finir la guerre.
08:11Ça n'est plus les guerres napoléoniennes.
08:13On ne fait pas une bataille.
08:14Si on l'a gagnée, c'est fini en signe la paix.
08:15Non, on est dans des guerres avec la guerre de 1914
08:17qui commencent à être des guerres d'effectifs,
08:19de massacres de population, etc.
08:20Et donc, après ça, évidemment,
08:23quand on est dans la Seconde Guerre mondiale,
08:25on est là dans une politique
08:26où le technologique va primer dans le conflit
08:29et donc vous aurez les bombardements sur les villes, etc.
08:31Rappelez-vous que dans la guerre de 1914,
08:33à Paris, ça vivait bien.
08:36C'était uniquement la ligne de front qui était marquée.
08:38Pendant la Seconde Guerre mondiale, par contre,
08:39le front est partout.
08:41Et donc, vous allez avoir ces bombardements systématiques,
08:44y compris de Dresse, etc.
08:46Rappelez-vous qu'à la fin de la guerre,
08:48les Américains ont cherché à comprendre
08:49pourquoi les Allemands, malgré tous ces bombardements de villes,
08:52avaient finalement résisté jusqu'au bout.
08:55Et en fait, ils ont mandaté des sociologues
08:56qui sont allés interviewer les populations allemandes
08:59et ils sont arrivés à une conclusion
09:00qui paraît d'un bon sens absolu,
09:02c'est qu'ils disaient
09:02« Mais vous savez, quand on est sous les bombardements,
09:04on se solidarise avec celui qui vous défend,
09:06pas avec celui qui vous bombarde. »
09:08C'est idiot, mais c'est à peu près les contradictions de la guerre.
09:11Et donc, toutes ces choses-là, évidemment,
09:13ont fait qu'on n'a pas empêché,
09:15par exemple, pendant la guerre du Vietnam,
09:16de continuer les bombardements avec des B-52
09:18qui balançaient des bombes sur des populations
09:20à 6 000 mètres d'altitude.
09:22Donc, vous voyez, on n'a pas complètement sorti
09:24du fait qu'on croit que la supériorité technologique
09:26suffit à gagner une guerre.
09:28Voilà.
09:28Oui, ce qui n'a pas été le cas.
09:30Et Dieu sait si les Vietnamiens l'ont montré.
09:33Et alors, pour revenir à justement
09:34cette concurrence victimaire extraordinaire,
09:38d'ailleurs qu'on vit toujours aussi,
09:40chacun se victimise à sa manière d'une certaine...
09:43Et c'est ce que vous racontez dans votre livre.
09:45Encore une fois, je voudrais revenir
09:46sur cette espèce d'opium des intellectuels.
09:49C'était un titre de Raymond Aron, ça.
09:52Et cet opium-là consiste à dire quoi ?
09:54Je me donne bonne conscience, moi je suis là,
09:56moi je ne risque rien,
09:58mais je me donne bonne conscience
09:59en choisissant les bonnes victimes
10:01ou les mauvaises victimes,
10:02les bons bourreaux, les mauvais bourreaux.
10:04Est-ce que quelque part, c'est ça ?
10:06Oui, effectivement, c'est se placer
10:08en position de puissance morale.
10:11Et effectivement, en disant
10:12je connais les victimes, etc.
10:15La différence entre ces intellectuels-là,
10:18et je reviendrai sur le sujet,
10:19et les intellectuels de l'entre-deux-guerres,
10:21c'est que les intellectuels de l'entre-deux-guerres
10:22participaient aux guerres.
10:23Il y a des gens qui sont partis
10:24à la guerre d'Espagne,
10:25Régis Debré est parti en Amérique latine, etc.
10:27C'est là, aujourd'hui,
10:28les intellectuels ne partent plus faire la guerre.
10:30Ils font la guerre d'ici.
10:32Et après la disparition de l'URSS,
10:35quand tout à coup,
10:36la matrice de la bipolarité s'effondre,
10:39et que le marxisme disparaît comme idéologie,
10:41puisque le navire amiral a sombré aussi,
10:43vous avez à ce moment-là,
10:44sur les plateaux de télé,
10:45ce que j'ai appelé
10:45le complexe militaro-intellectuel.
10:47C'est-à-dire que vous voyez bien
10:48sur toutes les chaînes d'infos,
10:49vous savez, le basculement se fait
10:50au moment de la guerre du Golfe.
10:52Pourquoi ?
10:53Parce que, guerre annoncée,
10:54on avait donné six mois à Saddam Hussein
10:56pour se retirer,
10:5735 pays, une coalition de 35 pays
10:59pour battre la quatrième armée du monde,
11:00qui sortait d'une guerre.
11:02Ça dure 120 heures.
11:04Il y a tromperie sur la marchandise.
11:05Quand vous dites qu'on est capable
11:07de réduire...
11:07Je n'ai jamais su qui était
11:08la troisième guerre,
11:09la troisième puissance mondiale,
11:10mais enfin, ce n'est pas grave.
11:11Donc, si vous voulez,
11:12après ça, les Occidentaux
11:13se sont installés
11:14dans une espèce d'hubris guerrière
11:16en se disant
11:17que si on envoie du militaire,
11:18on va faire cesser les guerres.
11:20Sans se poser la question
11:21de la raison de la crise
11:23ou de la guerre, si vous voulez.
11:24Et rappelez-vous,
11:25à Sarayevou,
11:25on envoie des casques bleus
11:26français et anglais,
11:27les pauvres types se font flinguer
11:28parce qu'on ne s'était pas demandé
11:30pourquoi, ni comment, etc.
11:32Et donc, cette espèce
11:33de bonne conscience
11:34s'écroule évidemment
11:34au moment du 11 septembre.
11:36Parce que là, à ce moment-là,
11:37on avait fait quand même déjà
11:38une dizaine, une quinzaine
11:39d'interventions militaires.
11:41À chaque fois, d'ailleurs,
11:41ça s'était mal passé,
11:42ça s'était mal terminé.
11:44Mais le 11 septembre,
11:45tout à coup, c'est le traumatisme
11:46puisque les Américains
11:47qui n'avaient jamais connu
11:48la guerre sur leur territoire,
11:50tout à coup,
11:51se retrouvent en mondiaux vision
11:52avec la destruction des tours,
11:54avec un type qui connaissait très bien
11:56qui s'appelait Ben Laden, etc.
11:57Et à ce moment-là,
11:58vous avez la réaction
11:59d'un organisme démocratique
12:01qui décide qu'il faut une guerre.
12:03Rappelez-vous, George Bush,
12:05en janvier 2002,
12:06il fait une guerre
12:06dans laquelle il annonce
12:07que l'axe du mal,
12:07c'est l'Iran, l'Irak
12:08et la Corée du Nord.
12:09Vous voyez la tête des nord-coréens
12:10quand ils ont appris
12:11qu'ils étaient l'axe du mal.
12:12Donc, on est sur quelque chose
12:13qui est totalement artificiel.
12:15On peut s'occuper d'une crise
12:17ou d'une autre
12:18ou la négliger,
12:19peu importe,
12:19puisqu'il n'y a plus l'URSS derrière.
12:21Par exemple,
12:22la crise la plus grave aujourd'hui,
12:23c'est celle de la crise du Congo.
12:24Mais personne n'a envie
12:25d'envoyer des troupes au Congo.
12:27Donc, voyez comment cette...
12:28Regardez le Soudan.
12:29Il y a un génocide au Soudan,
12:31personne n'en parle.
12:32Ah ben oui, oui.
12:33Le Soudan, mais oui,
12:34en même temps.
12:35Personne n'a envie,
12:36effectivement,
12:36d'envoyer des troupes
12:37se faire tuer au Soudan.
12:39Donc, on est dans une situation
12:40où, si vous voulez,
12:41sur le plateau télé,
12:42on interpelle le politique
12:43avec un argumentaire
12:45qui consiste à dire
12:45on ne peut pas ne pas.
12:46La double négation
12:47suffisant de preuves.
12:49Et donc, après ça,
12:50le politique va choisir ou pas
12:52d'envoyer ou d'envoyer pas.
12:53Mais on est en bout de course.
12:54C'est fini.
12:54On ne peut plus continuer
12:55à faire semblant
12:56d'envoyer des troupes.
12:57Nous-mêmes,
12:57nous sommes en train
12:58de refouler d'Afrique.
13:00C'est-à-dire que la France-Afrique
13:02est en crise.
13:03Et donc, voyez pour le Mali,
13:04on finit par se retirer
13:05parce qu'on a des salafistes
13:06là-bas aussi.
13:07Donc, on est dans un basculement stratégique.
13:09Et encore une fois,
13:10cette espèce de surcapacité
13:12de ce complexe militaire
13:14ou intellectuel
13:14où vous allez avoir
13:15des intellectuels médiatiques,
13:17vous allez avoir des humanitaires,
13:18vous allez avoir des intellectuels,
13:20vous allez avoir tous ces gens-là,
13:20si vous voulez,
13:21qui vont venir expliquer d'ici
13:22pourquoi il faut envoyer des troupes.
13:24Voilà.
13:25Et ce qu'il faut faire, oui.
13:26Et ce qu'il faut faire.
13:26Et c'est le camp du bien.
13:28On va continuer d'en parler
13:29avec Pierre Connaissard.
13:310 826 300 300
13:33pour ceux qui veulent intervenir.
13:35Et n'hésitez pas à le faire
13:36parce qu'il y a beaucoup de choses à dire.
13:38Et évidemment,
13:39ce qui se passe en ce moment,
13:39que ce soit Russie, Ukraine
13:41ou Iran, Israël,
13:44donne beaucoup, beaucoup, beaucoup
13:45d'eau à notre moulin.
13:48A tout de suite.
13:50Sud Radio.
13:51Sud Radio.
13:51Parlons vrai.
13:52Parlons vrai.
13:53Sud Radio.
13:53Parlons vrai.
13:57Sud Radio.
13:58Bercov dans tous ses états.
14:02L'homme blanc peut-il encore donner
14:04des leçons d'humanité à la Terre entière
14:05et en recevoir ?
14:07Parce qu'il en reçoit aussi,
14:08Pierre Connaissard,
14:10repentance et victimisation,
14:11la maladie auto-immune de l'Occident
14:13qui vient de paraître
14:13aux éditions de l'Aube.
14:15Effectivement,
14:17on parlait de ça,
14:18on parlait de ces paradoxes
14:19assez incroyables,
14:21on parlait aussi hors antenne
14:22parce que quand vous parliez justement,
14:25je me rappelle aussi quelque chose
14:26qui est très intéressant,
14:27juste avant l'effondrement de l'URSS,
14:30pardon,
14:31juste avant le 11 septembre 2001,
14:33en 1999,
14:35il y a eu,
14:36hors ONU, etc.,
14:37l'OTAN qui attaque la Serbie.
14:38En plein,
14:40et puis ça crée pour le Kosovo
14:41et compagnie.
14:42Là aussi,
14:43pendant 4-21 jours de bombardement,
14:45aucun problème,
14:46c'est-à-dire qu'on a l'impression
14:47que chacun,
14:48ça continue sans aucune règle
14:50et après,
14:51ça se donne les amis du bien
14:52et de la morale.
14:54Il vaut mieux l'avoir un peu
14:55en stock avant quand même.
14:57Vous voyez ce que je veux dire ?
14:57Avec le cas de la Serbie
14:59que vous citiez,
15:00effectivement,
15:00il y avait eu ce siège
15:01de Sharajevo,
15:02mais simplement,
15:03l'illusion qu'on en avait,
15:04c'est qu'on pensait
15:04que l'envoi de casques bleus
15:05français et anglais
15:06allait suffire à calmer tout le monde
15:07puisqu'on était dans la sortie
15:08de la guerre du Golfe.
15:10En fait,
15:10on a perdu,
15:11je crois,
15:11une vingtaine,
15:11une quarantaine d'autiles,
15:12victimes de snipers serbes
15:13et donc,
15:15on était quand même
15:15dans une situation
15:16où on ne mesurait pas
15:17non seulement la capacité
15:19militaire de l'autre
15:20mais le propre poids
15:22de nos argumentaires,
15:23si vous voulez.
15:24Et donc,
15:24moi,
15:25j'en avais parlé avec Védrine
15:26et il me disait
15:26que Mitterrand a très longtemps hésité
15:27parce qu'on lui a reproché
15:28de ne pas être intervenu plus tôt.
15:30Mitterrand s'était longtemps interrogé
15:31pour savoir s'il fallait
15:32préserver le modèle titiste
15:34qui avait quand même assuré
15:3540 ans de paix
15:35ou laisser l'éclatement se faire.
15:37Finalement,
15:37après,
15:38les événements
15:38ont dicté la suite
15:39mais il était légitimement
15:41en droit de s'interroger.
15:43Or,
15:43après ça,
15:44on connaît la suite.
15:45Il y en a une crise
15:46que j'aime beaucoup citer aussi
15:47qui est la Somalie.
15:49La Somalie,
15:50rappelez-vous,
15:50court dans les médias
15:51l'idée qu'en Somalie,
15:52il y a une famine
15:53et qu'il y a des chefs de guerre
15:54qui pillent les convois humanitaires.
15:56Moi,
15:57j'en parle avec Broman
15:58et il me dit
15:59mais écoute,
16:00j'ai appelé mes équipes...
16:00Broman,
16:01médecin sans frontières.
16:01Oui, pardon,
16:02un patron de médecin sans frontières
16:03qui dit,
16:04j'ai appelé mes équipes sur place,
16:05ils me disent que
16:05les types qui attaquent les convois
16:08ne sont pas des voleurs.
16:09Ils ne revendent pas.
16:09Ils distribuent dans leur clan.
16:11Ça veut dire qu'il n'y en a pas assez.
16:12Donc,
16:12si on augmente la quantité,
16:13on devrait réduire la conflictualité.
16:15Et en fait,
16:16pendant qu'il est en train
16:17de plaider ça,
16:17vous avez Kouchner,
16:18ancien humanitaire,
16:19devenu ministre,
16:19qui décide de la guerre.
16:21Vous voyez ce que je veux dire ?
16:21Et après,
16:22cette guerre est tellement ridicule
16:23que quand les Américains
16:24voient en grand spectacle
16:25comme à Hollywood,
16:26qu'il faut attaquer
16:27le port de Mogadiscio
16:28parce que là,
16:28il faut arriver
16:29à amener de l'aide en quantité,
16:31il attaque sur une ville
16:32tenue par un chef de guerre
16:33qui s'appelait Haïdide.
16:35Le type l'attendait de pied ferme.
16:36Il abat deux hélicoptères,
16:3720 GIs tués.
16:38Les Américains ont quitté Mogadiscio
16:39sans même nous en informer.
16:41Donc,
16:41vous voyez comment
16:42cette futilité de l'accroche
16:44à la conflictualité
16:45qui évidemment s'est révélée
16:46dans beaucoup de crises secondaires.
16:48C'est-à-dire en fait,
16:50mais en lisant ce que vous écrivez,
16:53on se dit au fond,
16:54on habille tout ça
16:55de très beaux sentiments
16:56que ce soit culpabilité
16:57ou victimation,
16:58mais c'est le cynisme
16:59et le rapport de force
16:59qui jouent de façon absolue.
17:02Oui.
17:03Simplement,
17:04effectivement,
17:04comme il n'y a plus
17:05d'ennemis structurés en face,
17:06comme il n'y a pas d'ennemis
17:07planétaires si vous voulez en face.
17:09Oui,
17:09il n'y a plus la guerre froide,
17:11il n'y a plus Amérique,
17:11URSS,
17:12etc.
17:12Et donc,
17:13si vous voulez,
17:13il y a environ 400 crises
17:14à la surface de la planète,
17:16ça permet de faire son marché.
17:17Il y a des crises
17:18qui n'intéressent personne.
17:19Je vous disais tout à l'heure,
17:21la crise la plus grave aujourd'hui,
17:22c'est la crise du Congo,
17:23mais personne n'a envie
17:23d'envoyer du monde au Congo.
17:25Donc,
17:25le massacre se passe tranquillement,
17:26le Soudan se paraît,
17:27la Somalie paraît.
17:27Congo-Rwanda,
17:28c'est fou,
17:29300 000 hommes,
17:30femmes et enfants tués.
17:31Oui.
17:31Personne n'a rien.
17:32Alors,
17:33le cas du Rwanda
17:33était assez intéressant
17:34parce que j'étais à l'époque
17:35à la délégation
17:35des affaires stratégiques
17:36et avant,
17:37en 1993,
17:38j'ai écrit un papier
17:38en disant que j'ai appelé
17:39poliment plaidoyer
17:40pour un réexamen
17:41de la politique française au Rwanda
17:42parce que je me disais
17:44je ne comprends pas
17:44ce qu'on fait au Rwanda,
17:45c'est une chillure de mouche
17:46à côté du Congo,
17:47bref.
17:48Mais,
17:49c'était tenu par la chaîne militaire
17:50la France-Afrique,
17:51si vous voulez,
17:52remontant à l'Elysée.
17:52Donc,
17:52je me fais engueuler
17:53par un militaire du cabinet
17:55qui me dit
17:55quand on ne connaît pas un sujet,
17:56on n'écrit pas dessus.
17:57Bon,
17:58quelques mois plus tard,
17:58le génocide commence
17:59et après coup,
18:02on a fait justement
18:02avec mes collaborateurs
18:04parce que je l'avais un peu
18:04en travers de la gorge,
18:06le bilan de,
18:07comment dire,
18:07du système d'information
18:09français.
18:11Donc,
18:11on a repris toutes les notes
18:14l'enseignement militaire,
18:15tous les télégrammes diplomatiques,
18:17etc.
18:18Et vous,
18:18vous apercevez que
18:19très peu ont alerté.
18:22Pourquoi ?
18:22Parce qu'ils avaient très peur
18:23que dans cette chaîne
18:24de la France-Afrique,
18:25on leur dise
18:25mais attendez,
18:25occupez-vous de ce qui vous regarde.
18:27Donc,
18:27tous les télégrammes diplomatiques,
18:29ils écrivaient la vie politique
18:30à Kigali
18:31comme si c'était
18:31le cinquième arrondissement.
18:33Alors qu'il y avait
18:33une espèce de propagande
18:35de la Biarrimana
18:36qui qualifiait les Tutsis
18:37de rats,
18:39de chiens.
18:39Bon,
18:40imaginez qu'un type
18:41qui était en Allemagne
18:42dans les années 30
18:43n'ait pas vu
18:43que le nazisme
18:44était antisémite.
18:45Et donc,
18:46cette chaîne...
18:47Ils ne le faisaient pas
18:48par peur
18:48de paraître...
18:50C'est quoi ?
18:51C'est la peur ?
18:51C'est l'opportunité ?
18:52C'est quoi ?
18:53Que ces gens-là
18:54dont le métier
18:55et dont le job
18:56est d'informer
18:56ne le font pas ?
18:58Si vous voulez,
18:59chacun a sa logique.
19:00Bon, d'abord,
19:00que les diplomates
19:01soient des diplomates,
19:02je ne vais pas leur reprocher,
19:03disons qu'ils sont prudents.
19:05Deuxième chose,
19:06la direction
19:07du renseignement militaire,
19:08ce qui l'intéressait,
19:08c'était la conflictualité
19:09qui continue à exister
19:10à la frontière.
19:11Donc,
19:13la DGSE n'est pas informée,
19:15je ne sais pas pourquoi,
19:16mais enfin,
19:16je n'ai rien trouvé,
19:17si vous voulez,
19:17d'alerte.
19:18J'ai dû trouver
19:18une note de la DGSE
19:20qui est effectivement alertée.
19:21Mais vous voyez,
19:22cette audite,
19:23quand on arrive finalement
19:24à cette situation effroyable
19:25du massacre à la Machete,
19:28ça, c'est un aspect
19:29qu'on a complètement raté.
19:30Alors,
19:30après,
19:31ce qui est intéressant aussi,
19:32c'est que
19:32quand on va monter
19:33l'opération turquoise
19:34pour essayer de séparer
19:35les belligérants,
19:36les Américains disent
19:37nous, l'Afrique,
19:37c'est fini.
19:38Il n'y a pas un noir
19:39qui mérite
19:39qu'on tue un G.I.
19:40On va aller
19:41dans l'opération turquoise,
19:42vous connaissez la suite,
19:43et donc, finalement,
19:44on va, à la fin,
19:45réussir,
19:46enfin, en tout cas,
19:47comment dire,
19:48Cagamé-Valemporter.
19:48– Rappelez pour les auditeurs,
19:50parlons-nous,
19:50ce qu'était l'opération turquoise.
19:53– Alors,
19:53l'opération turquoise,
19:54c'est une opération
19:55que monte la France,
19:56justement,
19:57parce qu'elle dit
19:57mais on ne peut pas
19:57laisser le génocide.
19:58Les Français s'étaient retirés,
20:00il n'y avait pas de soldats français
20:01au moment du génocide.
20:01Donc, on dit,
20:02mais il faut y aller,
20:02il faut empêcher le massacre.
20:03– D'accord.
20:04– Donc, on va monter une opération
20:05aux quelques États européens
20:08pour l'essentiel vont venir,
20:09mais enfin, en gros,
20:10le match est déjà fini.
20:10– C'est la France, ouais.
20:11– Et, si vous voulez,
20:12ce qui est intéressant,
20:13c'est que dans le débat
20:15politique français,
20:16les gens n'ont pas cherché
20:17à savoir
20:17qu'est-ce qui s'était
20:18effectivement passé.
20:19Ils ont surtout instruit
20:20le procès de la France.
20:21– Ouais.
20:22– Vous voyez,
20:22ce n'est pas,
20:23je vais prendre
20:23tous les éléments du dossier
20:24pour comprendre.
20:25– Oui, je vais regarder, oui.
20:26– Ce qu'on a fait, nous,
20:26avec mes collaborateurs,
20:27c'était évidemment
20:28le bilan, l'audit
20:29du système d'information publique.
20:30– Bien sûr.
20:31– Et il y a énormément
20:32de crises où malheureusement
20:33c'est comme ça.
20:34– Et justement,
20:35quand il en a parlé,
20:37et aujourd'hui,
20:38effectivement,
20:39à l'heure où il y a des...
20:40parce qu'on parle aujourd'hui
20:41effectivement d'Iran-Israël,
20:42mais il y a,
20:43combien on peut dire,
20:44200 conflits
20:45à la surface de la Terre au moins ?
20:46– Un peu plus, 400,
20:47mais avec des violences
20:48évidemment très différentes.
20:49– Oui, très différentes, oui.
20:51– Non, non, il y a le choix,
20:52on peut faire ce qu'on veut.
20:53On peut faire ce qu'on veut.
20:54– Et prendre son marché,
20:56enfin je dis ça,
20:57c'est assez terrifiant
20:58parce que ce n'est pas
20:59une question de cynisme,
21:00c'est une question justement
21:01de rapport de force d'idéologie.
21:03On va continuer d'en parler,
21:040826 300 300,
21:06avec Pierre Conesa,
21:07et on va parler aussi
21:08de cette espèce de,
21:10moi je dirais,
21:11de victimisation,
21:12d'alignation,
21:13de repentance
21:13à géométrie variable.
21:15Parlons des deux points de mesure
21:16parce que je crois
21:16qu'elle est un peu partout,
21:18elle est très présente.
21:21– Sud Radio,
21:22Bercov dans tous ses états.
21:24– Et nous sommes toujours
21:25avec Pierre Conesa,
21:27repentance des victimisations,
21:29la maladie otomine de l'Occident.
21:31Je crois que nous avons un auditeur,
21:34non, non, non,
21:34je pensais qu'il y avait.
21:37Alors justement,
21:38je voudrais qu'on continue,
21:39alors justement,
21:40dans votre livre,
21:41Pierre Conesa,
21:42vous dites,
21:42attendez,
21:43il y a ce qu'on appelle,
21:44voilà, effectivement,
21:45l'Occident,
21:46mais il y a quand même,
21:47peut-être,
21:48on pourrait regarder aussi,
21:50balayer peut-être,
21:52non pas devant notre porte,
21:53on le fait et c'est très bien,
21:56mais ce qui se passe chez les autres,
21:57c'est-à-dire qu'il y a autant
21:59ou autant de massacres,
22:04de génocides,
22:05il faut remplir ça avec précaution,
22:07mais quand même,
22:08chez d'autres,
22:09notamment en Afrique,
22:10en Asie et ailleurs,
22:11qui, elles,
22:12passent totalement sous silence.
22:13– Ah oui, absolument,
22:14revenons sur l'affaire du Rwanda,
22:16par exemple,
22:17qui est un massacre intra-africain,
22:19mais il n'y a pas de vilain critique africain,
22:22c'est-à-dire,
22:22c'est beaucoup plus simple
22:23de prendre la responsabilité
22:25à la colonisation,
22:25même si elle n'avait plus aucun rapport,
22:27puisque ça avait été une colonie belge
22:29qui avait été cédée à la France,
22:31mais pas formellement,
22:32mais disons,
22:33c'était dans l'ère de la France-Afrique,
22:34quoi.
22:35Et donc,
22:35on a aujourd'hui des génocides,
22:37comme vous citiez le Soudan,
22:38si vous voulez,
22:39ou une massacre collective,
22:40dans laquelle on n'a aucune responsabilité,
22:42mais il reste que...
22:43Alors, il y a un exemple
22:44que j'aime beaucoup,
22:44si vous voulez,
22:45c'est celui de l'Algérie,
22:46parce que l'Algérie,
22:47vous vous souvenez,
22:471962,
22:48il y avait les lignes frontières
22:50qui avaient été bloquées,
22:51vous vous souvenez,
22:52et puis l'armée française
22:53avait quasiment exterminé
22:54la résistance intérieure.
22:57Mais 1962,
22:58quand on signe la paix,
22:58c'est la résistance extérieure
23:00qui rentre à Alger
23:01et qui s'installe.
23:02Bon, évidemment,
23:03ils ont tout intérêt
23:04à survaloriser une guerre
23:05qu'ils n'ont pas faite,
23:06puisqu'ils ne l'avaient pas faite,
23:07justement.
23:08Et donc,
23:08ils vont s'installer
23:09et les militaires algériens
23:10vont capter le pouvoir
23:12jusqu'aux affaires,
23:14si vous voulez,
23:15d'islamisation
23:16et de guerre civile.
23:17Donc,
23:18ils décultivent
23:18un discours anti-français,
23:20ils vont former
23:20tous leurs enfants
23:21à l'idée de la guerre
23:22de libération,
23:23que la France,
23:23le malheur, etc.
23:24Et ces enfants n'ont
23:25comme seule solution
23:25que de venir chercher
23:26du boulot en France.
23:28Vous voyez bien
23:28que ça pose quand même
23:29quelques problèmes,
23:29mais jamais les Algériens
23:30reconnaîtront
23:31qu'ils sont au moins
23:32au même responsable,
23:33parce que les années,
23:34les dix années
23:34de guerre religieuse en Algérie
23:36n'ont rien à voir
23:37avec la France.
23:38C'est parce qu'ils avaient
23:38voulu ré-islamiser
23:39qu'ils n'avaient pas d'imam,
23:40ils les faisaient venir
23:41d'Arabie Saoudite.
23:42Vous voyez le service
23:42qui se rendait à eux-mêmes.
23:45Et donc...
23:45Et personne n'a pas...
23:46Ils n'ont fait aucune analyse
23:47de ces dix ans
23:48où il y a eu
23:49300 000 personnes massacrées
23:50en Algérie.
23:50Non, parce que si vous voulez,
23:51la fin de la politique
23:52de réconciliation nationale,
23:53c'était on arrête tout.
23:54Bon, on a dit
23:55ça a laissé des cicatrices énormes,
23:56c'est évident.
23:57Mais encore une fois,
23:58avec quelque chose
23:58qui était une économie ruinée
24:00par la guerre,
24:01une suprématie des militaires
24:02qui n'ont toujours pas
24:03quitté le pouvoir.
24:04Et donc, on est dans
24:04ces situations fascinantes.
24:06Rappelez-vous quand même
24:07qu'ils ont sorti
24:08cette espèce de fantoche
24:09qui était Bouteflika,
24:10qui avait la peine
24:11à aller jusqu'à l'urne,
24:13mais simplement pour dire
24:13nous avons un ancien
24:14combattant civil.
24:16Vous voyez,
24:16il fallait prendre
24:16les Algériens
24:17pour des imbéciles
24:18quand même à ce point-là.
24:19Donc, c'est ça l'Algérie.
24:21Puis aujourd'hui,
24:21évidemment,
24:22je ne reviens pas
24:22sur l'affaire Boilem Sansal,
24:23mais vous voyez bien
24:24combien la construction
24:25anti-française
24:26est une espèce
24:27d'identité politique
24:28en Algérie ?
24:28En fait, oui,
24:29c'est une espèce
24:30de cheval
24:30qui leur sert bien.
24:32D'ailleurs,
24:33c'était Xavier Driancourt,
24:34vous savez,
24:34l'ancien ambassadeur
24:35de France en Algérie
24:36qui m'avait rappelé,
24:37moi, vraiment,
24:38c'est quelque chose
24:38qui n'a pas été très...
24:40C'est que les signataires
24:41des accords déviants,
24:42ce n'étaient pas
24:43les mecs de l'armée
24:43de l'intérieur.
24:44Ils avaient été balayés.
24:45Six mois après,
24:46c'est l'armée de l'extérieur,
24:47c'est Ben Bella et compagnie.
24:50Oui, on les a fait sortir
24:51de prison
24:51parce qu'ils étaient
24:52un peu donnés en France.
24:53Et c'est eux qui vont,
24:54effectivement,
24:54dans un premier temps,
24:55capter le pouvoir.
24:56Mais en Algérie,
24:57il n'y a pas d'autre légitimité
24:58pour le moment
24:59que celle de l'armée.
25:01Et donc,
25:02les pauvres algériens,
25:02ils sont obligés
25:03de, effectivement...
25:04Il y a captation
25:05de la rente pétrolière
25:06et donc,
25:06comme beaucoup de pays pétroliers,
25:08il n'y a pas de boulot sur place.
25:08Donc, les types ne peuvent venir
25:09que chez l'ancien ennemi
25:11qui est quand même la France.
25:12Voilà.
25:12Donc, aujourd'hui,
25:13les enfants de deuxième
25:14ou troisième génération
25:15qui sont parfois nés en France,
25:17si vous voulez,
25:18ont parfois du mal,
25:19effectivement.
25:19Ils recherchent une identité
25:21dans une espèce
25:21de radicalisation religieuse.
25:23On n'est pas sortis
25:24de l'auberge, quand même.
25:25C'est ça.
25:26Non, mais est-ce que ça ne risque pas,
25:27franchement,
25:27et on le voit,
25:28d'entraîner quand même
25:29des conséquences
25:30dont on ne voit absolument pas
25:31comment elles pourraient être contrôlées ?
25:33Écoutez,
25:34de toute façon,
25:34moi, il y a deux exemples
25:35qui me frappent
25:36qui sont l'assassinat
25:38de deux professeurs
25:38de l'éducation nationale.
25:40Samuel Paty.
25:40Samuel Paty et Dominique Bernard.
25:42C'est quand même
25:42la première fois
25:43dans l'histoire
25:44de l'enseignement public
25:45que deux professeurs
25:47sont assassinés.
25:48Ce qui m'a frappé,
25:49c'est que le premier
25:49a été assassiné
25:50par un Tchétchène.
25:52Alors, vous dites,
25:52attendez,
25:53les Tchétchènes,
25:53pourquoi on l'a accepté
25:54en droit d'asile ?
25:55Ah, parce que les Tchétchènes,
25:56ils sont massacrés par les Russes.
25:57Les Russes nous disaient,
25:58faites attention,
25:58les Tchétchènes sont des mecs
25:59qui réglent le tout
26:00à coup de feu.
26:00Ah non, non, non,
26:01c'est des victimes.
26:02Le jeune Andzorov
26:04arrive à l'âge de 9 ans.
26:05Il fait l'école publique française.
26:08Et à 15 ans,
26:09il décide d'aller
26:09décapiter un professeur
26:11qu'il ne connaît pas,
26:12dont il a appris
26:13qu'il avait,
26:13soi-disant,
26:14commenté les images
26:15de Charlie Hebdo.
26:16Et donc,
26:17il va aller
26:17se le faire identifier
26:19pour le suivre,
26:19pour le décapiter.
26:21Donc, je me pose
26:21une première question,
26:22c'est,
26:23est-ce qu'on avait jugé
26:23de la dangerosité
26:24de Tchétchènes
26:25quand on les a acceptés ?
26:26Deuxième aspect,
26:27celui de Dominique Bernard
26:28qui, lui,
26:28va être assassiné
26:29par un de ses anciens élèves.
26:30Pareil, lui,
26:31c'est un Ouzbék.
26:32Alors, vous dites,
26:32attendez,
26:32c'est pas de pays
26:33dans lesquels
26:33la politique française
26:34est particulièrement menaçante.
26:36Ça veut dire
26:36qu'on a un droit d'asile,
26:37si vous voulez,
26:38qui ne regarde plus
26:39la dangerosité
26:40de l'individu
26:40qu'on accueille,
26:41mais est-ce qu'il est menacé
26:42chez lui ?
26:44À la fin,
26:44vous vous retrouvez
26:45quand, finalement,
26:45le droit d'asile
26:46leur est refusé
26:46avec la situation
26:47des OQTF.
26:48Ah oui, non,
26:49il ne peut pas rester,
26:49il faut qu'il s'en aille.
26:50Vous avez obligation
26:51de quitter le territoire français.
26:52S'il vous plaît.
26:53Obligation de quitter
26:54le territoire français.
26:55Et comme vous savez
26:55que la jurisprudence européenne
26:57fait que même
26:57si vous voulez expulser
26:58quelqu'un,
26:58il faut vérifier
26:59qu'il sera bien traité
27:00chez lui,
27:01vous dites,
27:01on va renvoyer
27:01aux Algériens
27:02leurs anciens islamistes
27:03qu'on va libérer de prison,
27:04vous pensez
27:04qu'ils vont les récupérer ?
27:06Et donc,
27:06on est dans cette situation
27:07aberrante
27:07où le droit a perdu contact
27:09avec la réalité.
27:10Que ce soit le droit d'asile,
27:11d'ailleurs,
27:12ou que ce soit le droit européen.
27:14Oui, et puis,
27:14voilà,
27:15et les politiques
27:15ont totalement plié
27:17devant cela.
27:18Enfin,
27:18ils se sont courbés.
27:19Ah, totalement,
27:20totalement,
27:20parce qu'encore une fois,
27:21quand on dit
27:22qu'on vit dans un état de droit,
27:24c'est bien,
27:25mais il faut que le droit
27:25ait un contact
27:26avec la réalité.
27:27Vous le voyez bien
27:28qu'avec l'obligation,
27:29l'interdiction
27:29d'expulser un type
27:31qui est sous OQTF,
27:32ça veut dire
27:32qu'il est sorti de prison,
27:33il a fait sa peine,
27:34il est toujours dangereux
27:35et on ne veut pas le garder,
27:37mais on ne peut pas
27:37l'expulser.
27:39Donc,
27:39il y a un moment
27:39où vous dites,
27:40attendez,
27:40les juges,
27:40il faut mettre les types
27:42à Bruxelles,
27:42il n'y a plus que ça
27:43comme solution.
27:44C'est clair.
27:45C'est clair.
27:45Et effectivement,
27:46comme Bruxelles commande,
27:48enfin,
27:48en tout cas,
27:49tout se passe
27:50comme si Bruxelles
27:51commandait.
27:52Je voudrais,
27:52alors justement,
27:54venir à cette espèce de...
27:56Mais ça fait partie,
27:57je dirais presque,
27:58on dirait quand même,
28:00parce que,
28:00pourquoi personne
28:01parmi les politiques
28:02est venu nous dire,
28:03écoutez,
28:04c'est une situation aberrante,
28:05vous le dites,
28:05tout le monde le constate,
28:06enfin,
28:06beaucoup le constatent,
28:07ils sont un peu lucides,
28:09mais on ne peut rien faire.
28:10Ce qui est extraordinaire,
28:11c'est dans la bouche
28:12des politiques,
28:13même d'un certain nombre
28:14d'intellectuels
28:14ou d'un certain nombre
28:15de « sachant »
28:16de guillemets,
28:17oui, oui,
28:17c'est vrai,
28:18c'est vrai,
28:18c'est terrible,
28:19on ne peut rien faire.
28:19Ce qu'on ne peut rien faire,
28:21c'est quoi ?
28:22Ça vient de quoi, ça ?
28:24D'abord,
28:24la fragmentation du champ politique,
28:26ça c'est une chose,
28:26c'est-à-dire que,
28:27si vous pouvez accuser l'autre
28:29de porter atteinte
28:29aux droits de l'homme,
28:30si vous voulez,
28:30vous allez gagner le match.
28:32Donc,
28:32on ne sait pas ce que c'est
28:33que les droits de l'homme,
28:33mais ça ne fait rien
28:34si vous êtes soupçonné
28:35d'avoir porté atteinte.
28:37Et donc,
28:37on est dans ces situations
28:38où, si vous voulez,
28:39il n'y a pas de discours politique
28:40consensuel et fort
28:41sur cette question-là.
28:43Pourquoi ?
28:43Parce que,
28:43regardez le droit d'asile,
28:44la France,
28:45pays des droits de l'homme,
28:45terre d'asile,
28:46moi, je me suis amusé une fois,
28:48je lisais tellement
28:48de télégrammes diplomatiques,
28:50dans le fond,
28:50la fonction que j'occupais
28:51au ministère,
28:52une fois,
28:52je me suis amusé
28:53à écrire un télégramme diplomatique
28:54sans objet.
28:55C'est-à-dire,
28:56la France,
28:57membre permanent
28:57du Conseil de sécurité,
28:58puissance nucléaire,
28:59pays des droits de l'homme,
29:00ne peut pas,
29:00dans cette région du monde
29:01où elle compte tant d'intérêts,
29:02etc.
29:03Et puis,
29:03j'expliquais
29:04qu'il fallait avoir
29:04besoin du militaire,
29:05etc.
29:05Et je l'ai glissé
29:06dans le paquet.
29:07Et personne n'a résisté.
29:09J'avais ni la date,
29:10ni le lieu,
29:11si vous voulez.
29:11Mais c'est simplement
29:12pour dire comment
29:13vous êtes pris culturellement
29:15dans un système.
29:17Et encore une fois,
29:17celui qui va alerter,
29:18c'est celui qui,
29:19malheur à celui qui,
29:20etc.
29:21Vous connaissez la phrase
29:22de la Bible.
29:22Donc,
29:22on est dans cette situation-là.
29:24Et aujourd'hui,
29:25on est exactement
29:26dans la même situation.
29:27On a aujourd'hui,
29:28à Tel Aviv,
29:29un type qui est un fasciste,
29:30qui s'appelle Netanyahou,
29:31qui a décidé de lui-même
29:32d'exterminer les gens de Gaza.
29:34Il est appuyé par des religieux
29:35qui ont dit
29:35mais ça,
29:36c'est la terre
29:36qui nous a été donnée par Dieu.
29:38Vous l'avez déjà entendu
29:39cet argument-là.
29:40Oui.
29:40En même temps,
29:41il soutient la recolonisation
29:44de la Cisjordanie
29:45avec des religieux
29:47qui créent des villages fantômes,
29:49pirates,
29:50protégés par l'armée.
29:52Et après,
29:52il décide d'étendre
29:53la guerre à l'Iran.
29:54Ça fait quand même
29:54un peu beaucoup, non ?
29:56Certes.
29:56Certes.
29:57Mais enfin,
29:57attendez,
29:57juste pas pour prendre
29:58la position.
29:59Mais il peut vous dire aussi
30:00que le Hamas,
30:02et je ne parle pas seulement
30:03du 7 octobre,
30:04avait pour but
30:04et dans sa charte
30:05l'éradication
30:06de l'État d'Israël.
30:07Oui, bien sûr.
30:08Vous le savez.
30:09Là, vous avez la preuve
30:10de l'éradication
30:11du peuple laïcidien.
30:12Oui.
30:13Enfin,
30:13il n'est pas heureusement
30:14et il n'est pas encore mort.
30:15Attendez,
30:16on est à 50 000 morts à Gaza.
30:17Oui.
30:18Ça fait quand même beaucoup.
30:19Et encore une fois,
30:20ce n'est pas parce qu'un type
30:21fait un attentat au sol
30:22qu'il est qualifié de terroriste
30:24que celui qui envoie
30:24une bombe à 3 000 mètres
30:25d'altitude
30:26qui ne fait pas la différence
30:26entre une femme,
30:27un enfant et un terroriste,
30:28lui est un combattant.
30:30C'est quand même assez étonnant.
30:31Quand vous avez eu
30:32les négociations
30:33pour la libération
30:33des otages,
30:34vous savez que
30:36Israël avait accepté
30:39certains échanges
30:40à condition
30:40qu'ils aient pas de sang
30:41sur les mains.
30:42C'était la libération
30:43de quelques otages
30:44contre ce qu'on appelait
30:46des prisonniers.
30:48Les prisonniers de quoi ?
30:49C'était des types
30:49qui avaient,
30:50s'ils avaient pas de sang
30:50sur les mains,
30:51qu'ils avaient jeté
30:52des pierres sur taille ?
30:53Voyons,
30:53on ne mesure plus
30:54le parallélisme.
30:57Sauf que,
30:58alors c'est très compliqué,
30:59enfin,
30:59pour moi,
31:00c'est une situation,
31:01enfin pour moi,
31:02pas seulement pour moi,
31:02c'est une situation
31:03très compliquée,
31:03parce que vous savez
31:04que Yahsa Sinoir,
31:05par exemple,
31:06qui avait été soigné
31:09dans un hôpital israélien
31:10d'un cancer du cerveau
31:11et avait été guéri.
31:12C'est très compliqué ça.
31:14Bien sûr.
31:14C'est vrai que,
31:15moi je ne crois pas du tout
31:16qu'il y a éradication.
31:17D'abord,
31:19le vrai problème,
31:20il est que,
31:22comment,
31:22si vous voulez,
31:23au fond,
31:24quand il y a un refus comme ça,
31:26quand il y a d'un côté
31:27des extrémistes
31:27qui veulent le grand Israël,
31:29mais d'un autre côté,
31:30des gens qui vous disent
31:31et qui l'écrivent,
31:32etc.,
31:33qu'il n'est pas question
31:34qu'il y ait un centimètre
31:35carré de terre
31:37qui ne soit pas arabe
31:38et qu'il faut les éliminer
31:40et les tuer,
31:41c'est des deux côtés,
31:41c'est terrible.
31:42Vous avez,
31:42en fait,
31:44deux psych...
31:45Comment on dirait ?
31:47Deux psychismes
31:47de part et d'autre,
31:49l'inconsidérant,
31:49comme l'héritier des nazis
31:51et l'autre considérant
31:52comme l'héritier des occupants.
31:54C'est ça ?
31:54Oui, c'est vrai.
31:55Mais simplement,
31:55vous ne pouvez pas
31:56opposer aux Palestiniens
31:57la Shoah ?
31:58Parce que je veux dire,
31:58autant la réparation
31:59vis-à-vis de nous,
32:01l'argumentaire se reçoit,
32:03mais eux,
32:03en créant Israël,
32:04on crée des victimes
32:05qui, encore une fois,
32:05les Palestiniens
32:06qui, eux,
32:06ont eu des années et des années
32:08à être reconnus comme tels.
32:10Deuxième chose,
32:10on était effectivement,
32:11et là,
32:12vous avez complètement raison,
32:13on était en pleine négociation
32:14des accords d'Abraham,
32:15c'est-à-dire que les pays du Golfe
32:16commençaient à se dire
32:16« Israël,
32:18on peut peut-être arriver
32:19à trouver un mot
32:20du Jivendi, etc. »
32:21Le Hamas a cassé
32:22cette dynamique-là
32:23puisque finalement,
32:24au-delà des dirigeants,
32:25il s'est adressé au peuple
32:26en disant « Regardez,
32:28ils trahissent la cause. »
32:29Donc, pour le cas des musulmans,
32:32le psychisme,
32:33c'est très intéressant,
32:33c'est que le salafisme,
32:34aujourd'hui,
32:35qui est une création saoudienne,
32:36on peut l'appeler
32:37bohabisme,
32:38mais enfin,
32:38c'est ça, le salafisme.
32:39Oui, c'est la même chose.
32:40Ça tue plus de musulmans
32:42que de non-musulmans.
32:43Oui, mais ça...
32:44Vous voyez ce que je veux dire ?
32:45C'est-à-dire qu'on est
32:45dans le délire le plus complet.
32:47Non, mais ça, c'est vrai.
32:47Mais ce n'est pas une excuse.
32:49Enfin, vous le présentez
32:50comme une excuse.
32:51Le problème,
32:52c'est que pour les salafistes,
32:53les musulmans qui ne croient pas
32:55au salafisme pur et dur
32:56ne sont pas des musulmans.
32:58Ce sont des faux musulmans,
32:59ce sont des mécréants.
33:00Non, non, je ne le présente pas
33:01du tout comme une excuse.
33:02Pas du tout.
33:03C'est qu'au contraire,
33:04c'est beaucoup plus facile
33:04de désigner Israël
33:05comme faute de tout,
33:06comme c'est plus facile
33:07de désigner l'ancien colon,
33:09sauf de se regarder
33:09ses propres problèmes.
33:11Le monde arabo-musulman
33:12aujourd'hui est en plein délire,
33:13encore une fois,
33:14parce qu'ils ont très peur
33:15des Iraniens.
33:16C'est des chiites.
33:17Il y a une guerre sunnite-chiite
33:18aujourd'hui.
33:19Et cette guerre sunnite-chiite
33:21est une guerre
33:22qui est très violente,
33:23qui se fait en particulier
33:24par des attentats,
33:25qui se fait par des accrochages,
33:26etc.
33:27Mais ils continuent
33:27à raconter que le problème,
33:29c'est Israël.
33:29Ça n'est plus le problème israélien.
33:31Leur véritable problème,
33:32encore une fois,
33:32c'est d'apprendre à vivre
33:33avec des pays
33:34qui ne sont pas de même culture,
33:36qui ne peuvent pas
33:36déqualifier de mécréants
33:37parce qu'ils ne sont pas
33:38sunnites majoritaires,
33:40etc.
33:41C'est quand même l'Algérie
33:41qui a subi cette crise interne
33:44qui a fait plus de 200 000 morts.
33:46Mais alors,
33:46est-ce que vous ne pensez pas,
33:47et c'est vrai,
33:47l'un des sujets de votre écrit,
33:49en tout cas de la seconde partie
33:50de votre bouquin,
33:50parce que là,
33:51vous touchez quelque chose
33:52de très fort.
33:52Qu'est-ce qui fait que nous,
33:54nous, disons occidentaux,
33:55parlons comme ça,
33:56Pierre Colésa,
33:57nous, nous sommes prêts
33:58à reconnaître,
33:59mais en discuter,
33:59c'est vrai,
34:00là, ça ne va pas du tout,
34:01on a été nuls là-dessus,
34:02etc.
34:03Et Dieu sait si on a pu être
34:04plus que nuls,
34:04ou criminels,
34:05ou autres.
34:06Qu'est-ce qui fait que
34:07de l'autre côté,
34:08on ne dit rien,
34:10il n'y a pas de problème,
34:10mais non,
34:10oui, mais c'est vous,
34:11c'est vous,
34:12bande d'occidentaux
34:12de n'importe quoi,
34:15vous,
34:16il faut que vous,
34:17parce que vous avez été
34:18intrinsèquement,
34:19je ne parle pas du
34:19spématisme blanc,
34:21vous avez été intrinsèquement
34:22l'homme blanc,
34:22vous le savez,
34:23pour certains,
34:23les économistes,
34:24vous n'êtes que des criminels,
34:26oppresseurs,
34:27etc.
34:28C'est tout le woke,
34:29aujourd'hui,
34:30américain,
34:31enfin,
34:31bon,
34:32comment ça se fait que
34:33de l'autre côté,
34:34à part quelques exceptions,
34:36il n'y a pas d'incertre
34:37reconnaissance,
34:38en tout cas,
34:38d'enseignement de cette
34:40reconnaissance,
34:41de nous aussi,
34:42on a fait des trucs.
34:42Ah ben absolument,
34:43écoutez,
34:44de toute façon,
34:45c'est évident que c'est plus
34:45agréable d'être accusateur
34:46que victime quand même,
34:47donc une fois qu'on est
34:48installé intellectuellement
34:50là-dedans,
34:51vous voyez bien,
34:51comme je vous le disais,
34:52qu'aujourd'hui,
34:53il y a une guerre sunnitite,
34:54je pourrais vous citer
34:55plusieurs pays dans lesquels
34:57effectivement,
34:57ils se massacrent entre eux,
34:58mais ils continuent à faire croire
34:59que c'est Israël leur problème.
35:00Et deuxième chose,
35:02vous avez effectivement
35:03ce travail d'audit interne,
35:05si vous voulez,
35:06c'est un audit qui ne se fait pas,
35:07c'est-à-dire les intellectuels
35:08du monde arabe
35:09n'ont pas le droit d'écrire
35:09sur certains sujets.
35:11Boalem Sansal,
35:12qui s'est permis de critiquer
35:13l'Algérie,
35:13dès qu'il a mis l'épi en Algérie,
35:14donc on a 10 ans de prison,
35:16vous croyez que ça entretient
35:17les intellectuels
35:18à s'exprimer clairement ?
35:20Donc on est dans quelque chose
35:21qui est une espèce
35:21de censure institutionnelle,
35:23la cause sacrée,
35:24un peu comme on notait
35:25à la guerre de 1914
35:26si on avait écrit
35:27Siegfried et le Limousin,
35:28vous voyez ce que je veux dire.
35:29Donc on est dans quelque chose
35:30qui est une espèce de psychose
35:31du monde arabo-musulman.
35:34Reprenons sur le cas de l'Iran.
35:35Moi, le cas de l'Iran
35:36m'intéresse tout particulièrement
35:37parce que c'est un pays
35:38qui a 3 000 ans d'histoire.
35:40Ils sont emmerdants les Iraniens
35:41parce qu'ils ont toujours
35:42une histoire plus antérieure
35:43à la nôtre,
35:43si vous voulez.
35:44Quand vous leur racontez
35:44la mythologie grecque,
35:45ils disent oui,
35:46ça vient de chez nous.
35:46Et donc ce pays,
35:49si vous voulez,
35:49dans l'histoire contemporaine,
35:52a une histoire très intéressante
35:53parce qu'en 1953,
35:55Mossadegh nationalise le pétrole.
35:57Cet homme avait raison trop tôt.
36:00Nationaliser le pétrole à l'époque,
36:01les Américains organisent
36:02un coup d'État,
36:03il va être renversé,
36:06ils redistribuent le pétrole
36:07quand même,
36:07c'est-à-dire qu'ils en prennent
36:08la grosse part
36:08et il a sa petite part aux Anglais
36:09qui était jusque-là majoritaire.
36:12Mossadegh va finalement
36:12finir en exil.
36:14Et puis, installation d'un type
36:16qui est le chat d'Iran
36:17qui ne parlait pas le persan.
36:19Il engueulait ses ministres
36:20en français.
36:21Oui, pas mal.
36:21La francophonie était fière quand même.
36:23Et donc,
36:24ce type va rester 25 ans au pouvoir
36:25avec une police politique
36:26qui s'appelait Asavak
36:27qui allait exterminer
36:28les opposants à l'étranger.
36:30Et puis, à la fin,
36:31quand il y a la révolution de 1979,
36:33rappelez-vous,
36:34on pensait que Romény
36:35était une espèce de fantoche
36:36Giscard propose de l'accueillir
36:38en Auvers-sur-Oise.
36:39Moi, j'étais très surpris
36:40parce que mes copains iraniens
36:41qui étaient des opposants de gauche
36:43allaient le voir
36:43à l'offre-le-château
36:45parce qu'ils allaient faire allégeance.
36:48Ils ne comprenaient pas
36:48qui était ce type.
36:49Mais ce type était
36:49un révolutionnaire extraordinaire
36:51puisqu'il réintroduisait la religion
36:54dans la politique internationale.
36:56Et ça, on n'a pas pu le comprendre.
36:57Alors, on va en parler de ça,
36:58justement,
36:59la réintroduction de la politique
37:00et ce qui se passe aujourd'hui
37:02par rapport,
37:03chez nous aussi,
37:03la gauche,
37:04les islamistes, etc.
37:05C'est vraiment un des aspects
37:08les plus intéressants
37:08de ce qu'on vit aujourd'hui.
37:10A tout de suite,
37:11avec Pierre Connaissat.
37:12on se retrouve dans deux minutes.
37:20Passionnant livre,
37:21passionnant ouvrage,
37:22effectivement,
37:23sur l'Occident,
37:24repentance et victimisation,
37:27sur l'homme blanc,
37:28où on en est
37:29et surtout,
37:29et surtout,
37:30comment l'homme blanc
37:31se fait cocuifier,
37:32enfin,
37:32c'est mon appellation,
37:34pas celle de Pierre Connaissat,
37:36par rapport à ce qui se passe aujourd'hui
37:38en pensant qu'il va s'en sortir.
37:40Et je pensais à l'Iran,
37:41on parlait de l'Iran.
37:42Et on rappelait,
37:44Pierre Connaissat,
37:44qu'en 1979,
37:46moi j'avais des amis du tout-dé,
37:48gauchistes et communistes,
37:50vous en avez eu aussi,
37:51qui disaient,
37:52formidable,
37:53on est allé voir le Khomeini,
37:55c'est un révolutionnaire,
37:57il va nous aider,
37:58et on va faire la révolution en Iran.
37:59Et ça va être le socialisme,
38:01à visage humain,
38:02etc.
38:03On a vu ce qui s'est passé,
38:04il est arrivé,
38:05et en 15 jours ou un mois,
38:07les gauchistes et les communistes
38:08ont été,
38:09je dirais,
38:10pulvérisés façon puzzle,
38:12comme disait un certain
38:12Michel Odediard.
38:14Et au fond,
38:14c'est intéressant,
38:15on parlait de ça hors antenne,
38:17c'est que l'État islamique d'Iran,
38:19c'est vraiment l'introduction officielle
38:20de la religion en politique.
38:22En politique internationale,
38:23oui, absolument.
38:24Absolument.
38:25On était, nous,
38:26si vous voulez,
38:26dans Marx,
38:27depuis Marx,
38:27Freud,
38:28et Nietzsche,
38:30on savait que la religion,
38:31c'était fini.
38:32C'est sûr.
38:33Or, en fait,
38:34tout à coup,
38:34on retrouve un pays
38:35qui se construit
38:36son identité nationale
38:37avec cet enracinement
38:38qui est l'islam
38:39dans l'identité iranienne,
38:40il ne faut pas le négliger,
38:42mais qui tout à coup,
38:43alors,
38:44ce qui caractérise le chiisme
38:45par rapport au chunisme,
38:46c'est que le chiisme
38:47a une hiérarchie,
38:48c'est-à-dire une hiérarchie religieuse,
38:50vous savez,
38:50avec les ayatollahs,
38:51etc.
38:52Et donc,
38:52c'est un peu proche
38:53du catholicisme
38:54où, effectivement,
38:55vous avez un pape,
38:56ce qui n'est pas le cas
38:57du protestantisme.
38:57Donc,
38:58ces religions à hiérarchie
38:59sont des religions,
39:00évidemment,
39:01qui ont un ancrage politique.
39:02Dans un pays comme l'Iran,
39:03c'était évidemment,
39:04tout à coup,
39:04redevenu un poids important.
39:07Pour vous donner une idée,
39:08le Shah d'Iran
39:08était un individu
39:09qui avait passé sa joignesse
39:10en Italie
39:11et qui ne parlait pas le persan
39:13ou qui le parlait très mal.
39:14Donc,
39:14quand il faisait un discours,
39:15il était obligé
39:15de lire ses notes
39:16et il engueulait
39:17ses ministres en français.
39:18Donc,
39:18quand vous êtes
39:18cette accroche-là
39:19avec un leader
39:20qui n'a pas cette capacité,
39:22elle,
39:22à fédérer,
39:23ce qui est une composante forte
39:24de ce nationalisme iranien,
39:28bouleverser la planète, quoi.
39:29C'est ça.
39:30Et qui a couversé la planète
39:31et qui s'est...
39:32Et ça me fait penser
39:33qu'au Paraison n'est pas raison,
39:35mais quand même,
39:35ça me fait penser
39:36aux gens ici,
39:37aujourd'hui en France
39:38qui,
39:39il faut le dire,
39:39flattent les frères musulmans,
39:41je dis bien les frères musulmans
39:41et l'islamisme politique
39:43n'a pas grand-chose à voir
39:45avec la majorité des musulmans,
39:47enfin,
39:47à mon avis,
39:48mais quand même,
39:49et qui pensent
39:50qu'ils vont, eux,
39:51faire la révolution avec eux.
39:53Ce qui est quand même...
39:54Je ne sais pas
39:54ce que vous en pensez.
39:55Je crois qu'il y a eu effectivement
39:56une espèce de transformation sociologique
39:59en France
40:00qui fait que l'ouvrier
40:01n'est plus la classe dominante.
40:03Et donc,
40:04les gens de l'extrême-gauche
40:05ont pensé
40:05que le réservoir de voix
40:07était le réservoir
40:08de vote musulman.
40:09Mais il n'y a pas
40:09de vote musulman.
40:11C'est-à-dire que
40:11vous avez comme moi
40:13des amis,
40:14avocats,
40:14ingénieurs,
40:15etc.,
40:15qui trouvaient la place
40:16dans cette société.
40:17Simplement,
40:18effectivement,
40:18quand il y a un attentat,
40:19on va les voir
40:19en leur disant
40:20« Bon, alors vous,
40:20vous êtes musulman,
40:21qu'est-ce que vous en pensez ? »
40:21C'est-à-dire que tout à coup,
40:22on les renvoie à une identité
40:23qu'ils ont abandonnée
40:24depuis longtemps.
40:25Alors,
40:25le rapport sur les frères musulmans
40:26est très intéressant
40:27parce qu'évidemment,
40:27la première version
40:28qu'on a connue, nous,
40:29c'est les attentats sur le territoire.
40:30Donc,
40:30c'était la version salafiste.
40:33Les frères musulmans
40:34ont été beaucoup plus habiles
40:35parce qu'encore une fois,
40:36c'est une organisation
40:37avec des leaders,
40:38avec des gens qui pensent
40:39la société.
40:40Et eux,
40:41ils ont choisi
40:41de se battre
40:42sur des théâtres secondaires.
40:43C'est-à-dire,
40:44vous ne pouvez pas,
40:45dans le droit de la famille,
40:46imposer à une famille
40:47que leur petite fille
40:48ne porte pas le voile.
40:49Parce que vous êtes
40:49la conjonction du droit
40:51de la liberté,
40:52si vous voulez.
40:53On les voit,
40:54effectivement,
40:54clubs sportifs musulmans.
40:56On va les voir
40:56sur des sujets comme ceux-là
40:57parce que ce sont des sujets
40:58de l'entrisme.
40:59Ils font de l'entrisme.
41:00Ils font de l'entrisme
41:00et sur des théâtres secondaires
41:01parce que là,
41:02à ce moment-là,
41:02vous ne pouvez difficilement
41:04dire « on va faire une loi
41:04pour que les parents
41:06interdisent à leur petite fille
41:07de porter le voile ».
41:08Donc, voyez,
41:08on est sur des situations
41:09comme celle-là.
41:09Ils ont beaucoup plus
41:10d'intelligence
41:11et donc,
41:16de prendre à leur avantage
41:19la loi républicaine.
41:20Mais fondamentalement,
41:21il y a un régime derrière.
41:23Une pensée politique derrière.
41:25Moi, je reviens souvent
41:26sur un constat
41:27que je répète à l'infini.
41:28C'est que la France
41:29est le pays
41:29qui a la plus grosse
41:30communauté musulmane,
41:31la plus grosse communauté juive,
41:32la plus grosse communauté arménienne,
41:33la plus grosse communauté chinoise,
41:34la plus grosse communauté vietnamienne
41:35des pays de l'Union européenne.
41:37Or, nous n'avons des problèmes
41:38qu'avec le séparatisme musulman.
41:40Donc, il ne faut pas renverser
41:41la charge de la preuve.
41:43Le système d'intégration marche.
41:45La question, c'est
41:45pourquoi il y a-t-il
41:46du séparatisme musulman ?
41:47Et c'est là que les frères musulmans,
41:48si vous voulez,
41:48jouent sur une espèce de velours
41:50parce que vous avez
41:51des partis politiques
41:52qui vont aller
41:53dans le sens de la victimisation
41:54alors qu'il n'y a pas de preuves.
41:56Il y a 1 200 lieux de culte en France.
41:57Mais parce qu'ils ont besoin de voix.
41:58C'est calcul électoral.
41:59Ah oui, complètement.
42:00Je vous dis,
42:01il y a plus de 1 200 lieux
42:02de culte musulmans en France.
42:04Peut-être qu'il n'y en a pas assez,
42:04j'en sais rien,
42:05mais toujours est-il
42:06qu'on ne va pas expliquer
42:06que c'est une religion interdite.
42:07Alors, ce qui a été intéressant,
42:09c'est que le collectif
42:10contre l'islamophobie en France,
42:11je ne sais pas si vous voulez,
42:12organisé il y a une quinzaine d'années.
42:14C'est CIF, oui.
42:15J'avais besoin de les voir
42:17parce que j'ai travaillé
42:18sur je ne sais quel rapport.
42:19Alors j'appelle
42:19et je tombe sur la porte-parole.
42:22La porte-parole était une convertie.
42:24Et je lui dis,
42:24je voudrais discuter avec vous
42:26parce que je travaille
42:26sur le terrorisme islamiste, etc.
42:28Elle me dit,
42:28nous, ça ne nous concerne pas,
42:29seuls nous intéressent
42:30les actes islamophobes.
42:32Mais attendez,
42:33il n'y a pas d'autre.
42:34Non, non, non.
42:36Seuls nous intéressent
42:36les actes islamophobes.
42:38Alors je dis,
42:38c'est marrant,
42:38quand je parle avec vous,
42:39j'ai l'impression
42:39de parler avec le CRIF.
42:41Le seul fait de l'avoir comparé
42:42avec le CRIF,
42:42si vous voulez,
42:43il a fait gloupe.
42:44J'ai dit,
42:44quand vous avez un juif radical
42:45et un musulman intégriste
42:46qui se tape dessus,
42:47comment fait-on ?
42:47C'est de l'islamophobie
42:48ou c'est de l'antisémitisme ?
42:50Mais parce que le concept
42:51s'est installé.
42:52L'idée de l'islamophobie
42:53et puis pareil,
42:54vous avez de l'autre côté,
42:54pareil aujourd'hui,
42:55c'est que les juifs
42:56institutionnels,
42:58enfin les juifs religieux
42:59utilisent le concept
43:00d'antisémitisme institutionnel.
43:02Alors quand vous dites,
43:02mais attendez,
43:03trouvez-moi une loi
43:04qui diabolise les russes
43:06ou les musulmans.
43:08Vous voyez donc,
43:09ce processus de discussion
43:10est particulièrement pervers.
43:12Et c'est pour ça
43:12qu'il faut effectivement
43:14combattre
43:14cette espèce
43:15d'utilisation,
43:16de manipulation
43:17de ce qu'on appelle
43:19la repentance
43:19et la victimisation.
43:20En tout cas,
43:21lisez,
43:21je vous le conseille vraiment,
43:23je vous le recommande,
43:23le livre de Pierre Connaissat.
43:25L'homme blanc peut-il encore
43:27donner des leçons de mériter ?
43:28En fait,
43:29juste Pierre Connaissat,
43:30une dernière question,
43:31mais rapide
43:32et à réponse rapide,
43:35est-ce qu'on peut en sortir
43:35de cette espèce de,
43:37je dirais presque,
43:39de gloubi-boulga
43:40cognitiste et psychique ?
43:42Écoutez,
43:43moi j'ai fait un projet
43:44que j'ai du mal à placer,
43:46qui est un petit guide
43:46de victimisation
43:47pour les plus, plus, plus
43:48oubliés par les LGBT.
43:50Vous reconnaîtrez
43:51que c'est un sujet important.
43:52Pas mal, pas mal.
43:53Bon, alors la question
43:54c'est comment obtenir
43:54une lettre.
43:55Parce que si vous êtes
43:56plus, plus, plus,
43:57personne ne le connaît.
43:57Si vous devenez Z ou W,
43:59etc.
44:00Eh bien j'ai beaucoup
44:00de mal à le placer.
44:01Parce que si vous voulez,
44:02personne n'ose,
44:03si vous voulez poser
44:04la question comme ça.
44:05Parce que ce serait
44:05reconnaître que l'LGB...
44:06Vous l'avez écrit ?
44:07Pardon, oui, oui.
44:08Vous l'avez écrit ?
44:09Oui, je l'ai écrit, bien sûr,
44:10mais je l'ai envoyé
44:10à plusieurs éditeurs
44:11et personne n'a voulu.
44:13Ah bah écoutez,
44:13alors je fais appel aux éditeurs,
44:14on va le publier.
44:15Il n'est pas question
44:16de ne pas le faire.
44:17C'est une très bonne idée.
44:17Merci beaucoup.
44:18Merci, bien connaît ça.

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