- 24/06/2025
Avec Chantal Delsol, philosophe, académicienne, auteur de "Insurrection des particularités" éd. du Cerf
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NewsTranscription
00:00Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face-à-face.
00:06Et le face-à-face aujourd'hui, c'est toujours avec plaisir, je reçois Chantal Delsol qui est philosophe, qui est académicienne,
00:13qui vient de sortir récemment l'insurrection des particularités aux éditions du CERF,
00:19et très récemment, évidemment, combien de livres, Chantal Delsol ? Vous savez combien de livres ?
00:23Non, non, je ne sais pas, ça dépend ce qu'on compte.
00:26Parce que vous avez les collectifs aussi.
00:28Il y a les collectifs, il y a un tas de choses différentes.
00:31En tout cas, je rappelle notamment en 2020 le crépuscule de l'Universel, en 2021 la fin de la chrétienté,
00:37et on peut vraiment se poser quelques questions en ce moment.
00:40Mais je voulais commencer sur une phrase que j'ai vue sur les réseaux sociaux, une phrase de vous,
00:45je ne sais pas si c'était un tweet et une phrase, je vous le dis franchement,
00:48mais elle m'a frappé, elle m'a frappé par sa justesse, et je voudrais qu'on commence à discuter de ça.
00:54Voilà ce que vous avez écrit, Chantal Delsol.
00:56« La démocratie a cessé d'être la souveraineté du peuple pour se définir plutôt comme un idéal moral et social conceptualisé par des élites,
01:07et qu'il faudrait imposer au peuple quelles que soient ses opinions. »
01:12Et ça m'a vraiment frappé parce que c'est très fortement, enfin en tout cas, je ne crois pas être le seul à ressentir,
01:18ce qu'on vit en ce moment, je le rappelle, je vais le relire, parce que la démocratie a cessé d'être à la souveraineté du peuple
01:24pour se définir plutôt comme un idéal moral et social conceptualisé par des élites,
01:32et qu'il faudrait imposer au peuple quelles que soient ses opinions.
01:35– C'est un bon portrait, non ? – Oui, c'est pas inventé, c'est bien ça, ça vient bien de...
01:42Effectivement, c'est très étrange.
01:46Je constate quand même qu'il y a une partie de l'élite,
01:50et bien des gens que je connais directement,
01:53qui n'ont plus envie que le peuple s'exprime,
01:56parce qu'ils estiment que le peuple dit des bêtises, pense des bêtises,
01:59et veut des bêtises,
02:02et qui estime qu'il ne faut plus trop laisser parler les gens.
02:05Vous avez quand même remarqué, comme moi,
02:07que depuis une vingtaine d'années,
02:09il y a eu deux référendas en France,
02:12de nature très différente,
02:13puisqu'il y en a eu un européen et un autre complètement local,
02:17et dans les deux cas,
02:18on a fait après exactement le contraire de ce qui avait été...
02:21– Totalement, alors attendez, on va rappeler, c'est intéressant,
02:24parce que moi je me rappelle bien du référendum de 2005,
02:26où 55% des Français sont proposés au Conseil européen,
02:31et on s'est assis dessus, comme on le sait, deux ans plus tard.
02:35Le référendum local, c'était quoi ?
02:36– Alors, c'était pour un...
02:38Il me semble-t-il en Bretagne, ou quelque chose comme ça,
02:41ou en Vendée, pour une histoire d'aéroport.
02:44On avait décidé de faire voter la population locale,
02:47ce qui était une bonne affaire, mais dans ce cas-là...
02:49– À Nantes, Nantes.
02:50– Voilà, dans ce cas-là, il faut prendre la décision
02:51de vraiment faire ce que les gens ont dit,
02:52sinon il ne faut pas les faire voter.
02:54Et on a fait, finalement, le contraire.
02:57On avait peut-être des bonnes raisons,
02:59je n'ai pas approfondi, mais je pense que c'est assez terrifiant,
03:04parce qu'après, les gens n'ont plus confiance.
03:07– Bien sûr.
03:08Mais alors, justement, qu'est-ce qu'il fait ?
03:09Alors, dans cette élite que vous côtoyez,
03:11que je côtoie en tant que cette partie,
03:13comment vous expliquez ce que les gens disent ?
03:15Oui, mais de toute façon, écoutez, tout ça, c'est fini.
03:18Le peuple, bon, on ne va pas le laisser mourir de faim,
03:20on va s'en occuper, on va le nourrir,
03:22mais qui nous fiche la paix.
03:23Enfin, je dis ça de manière schématique,
03:26mais pas complètement fausse.
03:28Pourquoi ?
03:28Qu'est-ce qui fait qu'il y a cette réaction-là ?
03:30– Je pense qu'il y a deux raisons croisées,
03:34qui finissent par s'éditionner, finalement.
03:36D'abord, il y a vraiment une tendance
03:39à vouloir les lumières post-modernes,
03:41parce qu'en fait, c'est ça, ce qu'on veut,
03:42c'est les lumières post-modernes,
03:44c'est l'émancipation totale, etc.
03:46Et on pense que...
03:47– Mais qu'est-ce que ça a à voir avec les lumières, pardon,
03:50de ne pas faire parler le peuple ?
03:50– Parce que le peuple n'en veut pas.
03:53Le peuple ne veut pas du mondialisme,
03:54le peuple ne veut pas du mélange des cultures.
03:57Attends, on a raison, c'est un autre problème.
03:59– Bien sûr.
03:59– On pense, enfin, les élites pensent que
04:02c'est la vérité, il faut absolument y aller,
04:04c'est la moralité, il faut absolument y aller,
04:07et donc, on ne laisse pas parler du peuple.
04:10Et puis, il y a une deuxième raison
04:11qui, à mon avis, se croit,
04:12c'est qu'il y a une sorte de désaffection démocratique
04:14à tous les niveaux, à tous les échelons,
04:19et vous avez, en même temps,
04:21une partie du peuple, et surtout dans la jeunesse,
04:24qui finit par se dire
04:25qu'il y a des bonnes dictatures.
04:27La notion de bonne dictature,
04:29qui a été bien développée dans les années 25,
04:32c'est-à-dire il y a un siècle,
04:33est en train de réapparaître.
04:34Alors qu'en fait, moi, je pense...
04:35– Mieux vaut un despote éclairé, disons,
04:39que cette démocratie...
04:41– On avait fini par comprendre
04:42que ça n'existe pas, les bonnes dictatures.
04:44Il y a des dictatures, il n'y a pas de bonnes dictatures,
04:46mais ça commence à réapparaître,
04:48et j'ai rencontré, pour ma part,
04:49vous avez dû en voir aussi,
04:50un certain nombre de gens,
04:51plutôt des gens jeunes,
04:52qui disent, après tout, les Chinois,
04:54ça se porte pas mal là-bas, vous voyez ?
04:56– Bien sûr.
04:57– Donc, il y a ça,
04:58il y a une sorte de désaffection démocratique
05:00à tous les échelons,
05:01qui finit par croiser cet esprit
05:04de développer la modernité à tout prix
05:08qu'on trouve chez les élites.
05:09– Mais Chantal Delsol,
05:10est-ce que ce n'est pas aussi dû ?
05:11Il faut le dire,
05:12parce que s'il dit ça,
05:14je ne dis pas qu'ils ont raison,
05:15ce n'est pas le problème,
05:16mais s'il dit ça,
05:17c'est par l'extraordinaire,
05:19et je voudrais quand même
05:20qu'on s'apesantisse un peu là-dessus,
05:22que vous, vous en parliez,
05:24l'extraordinaire carence,
05:26l'extraordinaire vide
05:27de nos Playmobiles,
05:28je ne parle pas seulement
05:29que de la France,
05:30que cette élite dont on parle,
05:32parlons-en,
05:33qu'est-ce qu'elle donne,
05:34qu'est-ce qu'elle fait,
05:35qu'est-ce qu'on entend,
05:35qu'est-ce qu'elle voit,
05:37et où elle agit.
05:38C'est quand même ça aussi,
05:39c'est sur ce désespoir
05:40devant ce qui nous arrive
05:45que les gens,
05:46effectivement,
05:47à tort, peut-être,
05:48mais recherchent autre chose.
05:50– Parce que vous pensez que,
05:51vous parlez de l'élite,
05:53et vous pensez qu'elle est pire qu'avant,
05:55ou bien est-ce que vous pensez
05:56que c'est à cause des catastrophes
05:57de l'État général du monde
06:00que je ne comprends pas très bien la question ?
06:02– Ah non, moi je crois que dans nos pays,
06:04elle est pire qu'avant.
06:05– Quand je dis qu'elle est pire qu'avant,
06:07écoutez, on a l'impression,
06:08alors vous allez me corriger si je me trompe,
06:10enfin si vous n'êtes pas d'accord, bien sûr,
06:12mais on a l'impression, si vous voulez,
06:15que dans un certain nombre de pays,
06:17dont la France, encore une fois,
06:18ce n'est pas une politique,
06:20on a des gens qui communiquent,
06:22qui communiquent,
06:22qui parlent, qui parlent,
06:23qui parlent,
06:24qui mackinzaient,
06:24qui mackinzaient,
06:25mais on voit les résultats,
06:27et on voit ce qui se passe,
06:28et on voit cette espèce d'entre-soi,
06:31où tel qui était le public passe dans le privé,
06:33tel dans le privé passe dans le public,
06:34on voit ce qui se passe dans les sanctions,
06:37et dans les récompenses,
06:39si vous voulez,
06:40il y a quelque chose,
06:41quand même, qui est là,
06:41et on ne peut pas dire,
06:43moi, en tout cas,
06:43j'y suis très sensible,
06:45et ce n'est pas pour ça que je rêve à des despotes,
06:47mais il y a un problème avec une partie de l'élite,
06:49telle qu'elle est constituée.
06:50– Oui, mais moi,
06:51je n'ai pas l'impression que ce soit pire qu'avant,
06:53enfin, évidemment,
06:54c'est difficile de comparer,
06:55parce qu'on n'a pas été adultes
06:56à d'autres époques.
06:58À d'autres époques,
06:58on n'existait pas,
06:59ou alors on était enfants,
07:00et on ne pouvait pas...
07:00Mais je n'ai pas vraiment l'impression
07:04que ce soit pire qu'avant.
07:05Moi, j'ai beaucoup fréquenté
07:06le milieu politique par mon mari,
07:09et en fait,
07:09c'est un milieu qui est peuplé d'enfants.
07:12Vraiment.
07:13– Ah oui.
07:13– Et ce sont des gens qui pensent
07:15que dès qu'ils ont dit quelque chose,
07:17ça se fait tout seul derrière,
07:18parce qu'ils ont tellement de gens
07:19pour les aider,
07:20ils ont tendance, si vous voulez,
07:22à donner un papier comme ça,
07:24en attendant qu'une main se tente
07:25pour le photocopier,
07:27taper à la machine.
07:28– J'ai dit ça,
07:29et puis voilà...
07:30– Voilà, c'est ce que j'appelle
07:31un milieu qui est peuplé d'enfants.
07:34Et ça, je crois que ça a toujours existé.
07:35– Mais c'est dramatique.
07:36– Oui, mais ça a toujours existé.
07:38Alors ce qu'il y a,
07:38c'est qu'il n'y a peut-être pas assez
07:39de contre-pouvoirs,
07:40ça c'est possible.
07:41Mais sinon,
07:42le milieu des gouvernants lui-même,
07:45c'est toujours un milieu dangereux.
07:46– Alors moi, je vais donner des noms
07:48qui n'engagent que moi.
07:50Est-ce que vous pensez,
07:51Chantal Delsol,
07:52pour prendre que ça,
07:54qu'un Charles Plascois
07:55et un Stéphane Séjourné
07:56boxe dans la même catégorie ?
08:01Je prends exprès,
08:02alors vous allez me dire oui,
08:03mais moi, je prends ça
08:04parce que parlons concrètement aussi.
08:07Et excusez-moi,
08:08et qu'un Charles Millon,
08:09votre mari,
08:10et qu'un...
08:10Je ne dis pas qu'ils étaient mieux,
08:11ce n'est pas le problème
08:12de mieux ou moins bien,
08:13mais on avait l'impression,
08:14alors peut-être que je me trompe complètement,
08:16on est...
08:17Moi aussi, je suis d'une génération
08:19qui a connu un certain nombre de politiques,
08:21mais qu'il y avait au moins quelque chose,
08:24peut-être c'était de l'apparence,
08:25mais qu'il y avait quelque chose
08:26qui existait
08:27au niveau d'une certaine cohérence
08:29et d'un certain suivi.
08:31Là, je me pose des questions.
08:33Alors, vous me permettez
08:34de répondre franchement,
08:35puisque je vous connais.
08:37Je pense que c'est votre jeunesse
08:40que vous regrettez là.
08:41Peut-être.
08:42Ce n'est pas la situation,
08:43parce que je pense que la situation
08:44n'a pas changé.
08:45Je ne pense pas que...
08:47Vous ne parlez pas ce quoi ?
08:48Bon, je reprends.
08:50Je ne pense pas qu'il était meilleur
08:52que ceux d'aujourd'hui.
08:53Il y avait d'autres problèmes.
08:54C'est évident.
08:55Non, mais je ne prends pas
08:56pas ce quoi pour un exemple.
08:58Oui, oui.
08:58Ce n'était franchement pas des exemples,
09:00tous ces gens-là.
09:00Alors, bien sûr,
09:01les Gauss, ils avaient été résistants.
09:03Bon, ok, très bien.
09:04Nous, on n'a pas eu de guerre.
09:05On n'a pas eu la possibilité
09:06d'avoir des résistants.
09:08Si on avait une guerre,
09:09il y en aurait des résistants
09:10parmi nous.
09:10Je ne sais pas qui.
09:11Je ne sais pas ce que moi,
09:12j'aurais été capable de faire.
09:13Mais je ne pense pas
09:15qu'ils étaient meilleurs que nous,
09:16bien franchement.
09:17Et je pense qu'on a tendance,
09:18quand on vieillit,
09:19comme vous ou moi,
09:20on a tendance, en fait,
09:22à s'imaginer
09:23que les choses étaient meilleures
09:24parce qu'en fait,
09:25c'est nous qui étions plus jeunes
09:27et c'est tout.
09:28Oui, alors je vais vous dire,
09:29je vais poser la question autrement
09:30parce que ça,
09:31ça concerne énormément de gens.
09:33Et vous ne pensez pas
09:34que justement,
09:35un certain nombre
09:35de millions de gens,
09:36du coup,
09:37ce que c'est intéressant à creuser,
09:39pensent qu'effectivement,
09:40à tort, encore une fois,
09:41peut-être,
09:42enfin bon,
09:43pensent effectivement
09:43que quand ils regardent
09:45d'un côté,
09:46allez, posons les questions,
09:48ils regardent d'un côté
09:49à Macron,
09:49ils regardent un Trump
09:50ou un Poutine,
09:52se disent que ce serait pas mal
09:53à tort,
09:54en raison, encore une fois,
09:54d'avoir un Trump et un Poutine
09:55qui donne en tout cas
09:57l'apparence,
09:57la réalité,
09:59d'avoir une espèce,
10:00en tout cas,
10:01de notion du temps
10:02qui n'est pas la même.
10:04C'est ça, moi,
10:05qui me...
10:05Je vous assure que ça me frappe,
10:07mais encore une fois,
10:08j'ai peut-être tort.
10:09Avec un Trump ou un Poutine,
10:10vous avez effectivement
10:11des gens qui ne se contentent
10:12pas de parler,
10:12mais qui font,
10:13enfin, en tout cas,
10:14un certain nombre de choses.
10:15Oui.
10:15C'est déjà pas mal.
10:17C'est déjà pas mal,
10:17mais en même temps,
10:19donc c'est un choix à faire,
10:21en effet,
10:22je sais pas,
10:23si j'avais le choix
10:23entre Trump et Macron,
10:25je sais pas bien
10:26ce que je ferais,
10:27mais...
10:28Non, mais franchement,
10:29c'est quand même
10:30très, très compliqué.
10:30Non, mais moi,
10:31parce que je reviens
10:32à votre phrase, Chantal,
10:34ou alors,
10:35c'est des...
10:35Il n'y a rien à faire,
10:36il y a à constater...
10:37Non, je n'ai pas dit ça.
10:38Je n'ai pas dit qu'il n'y avait rien à faire.
10:38Alors, qu'est-ce qu'on fait
10:39par rapport à ce que vous avez dit ?
10:41Non, mais si,
10:41c'est ça le problème.
10:43Pardon, vous dites,
10:44regardez,
10:44je reviens parce que
10:45c'est capital,
10:46je vous assure,
10:47et c'est au centre
10:48d'un certain nombre
10:49de considérations,
10:50qu'elles soient philosophiques,
10:51éthiques ou politiques.
10:52Qu'est-ce qui se passe ?
10:53Vous dites exactement ça,
10:54c'est-à-dire que le peuple,
10:56on lui donne,
10:59donc on lui vend,
10:59les élites,
11:00on lui vend,
11:01on lui donne,
11:01comme vous voulez,
11:02un idéal moral et social,
11:04le peuple n'y est pour rien,
11:06on l'a dit,
11:07mais il faut l'imposer au peuple.
11:09Donc, quelque part,
11:11est-ce que ce n'est pas
11:12du despotisme,
11:13ça, chère Chantal Delsol ?
11:14Bien sûr, c'est la preuve
11:15que nous sommes entrés
11:17dans une période,
11:18déjà depuis un certain temps
11:19avec l'Europe notamment,
11:20dans une période
11:21de politique scientifique,
11:23c'est ce que Platon
11:25appelait le despotisme éclairé,
11:27c'est un régime
11:28complètement platonicien,
11:29moi je suis aristotélicienne,
11:31donc cette affaire-là
11:32ne me plaît pas du tout,
11:33mais c'est du platonisme,
11:35et on est entrés
11:36dans une période comme ça,
11:37et si vous écoutez
11:37les élites européennes,
11:40le gouvernement européen,
11:42je mets gouvernement entre guillemets,
11:43c'est plutôt de la gouvernance,
11:44mais justement,
11:45vous entendez des gens
11:46qui vous disent
11:47mais il faut faire
11:49ce qui est rationnel,
11:49il ne faut pas écouter les gens,
11:50parce que les gens
11:51ils sont irrationnels,
11:53et donc on est entrés...
11:53Et nous, on sait ce qui est rationnel.
11:56Et nous, nous savons
11:57ce qu'il faut faire,
11:58c'est le gouvernement
12:00de celui qui sait,
12:01donc ça s'appelle
12:01une gouvernance,
12:02ça s'appelle plein gouvernement,
12:03parce que le gouvernement,
12:05c'est la prudence,
12:06c'est une forme de sagesse,
12:07c'est la décision politique,
12:09avec tous les risques
12:10que ça comporte,
12:10tandis que la gouvernance,
12:12c'est la bureaucratie rationnelle.
12:14Nous sommes au cœur du problème,
12:16après cette petite pause,
12:17on va justement,
12:18Chantal Delson,
12:19définir ces mots,
12:20justement,
12:21de scientifique,
12:23de la différence
12:25entre gouvernance
12:26et gouvernement,
12:27etc.
12:27parce qu'on est vraiment
12:29au cœur du problème.
12:30Et si on ne parle pas de ça,
12:31effectivement,
12:31on ne parle de rien,
12:32on se contente de constater
12:35à tout de suite.
12:360 826 300 300
12:38si vous voulez évidemment
12:39intervenir dans l'émission
12:40et poser des questions
12:41à Chantal Delson.
12:43À tout de suite.
12:44T'as midi 14h,
12:46André Bercoff.
12:47Et avec Chantal Delson,
12:49philosophe,
12:49académicienne
12:50et auteur de son plus récent livre
12:51L'insurrection des particularités
12:53aux éditions du CERN,
12:55on va en parler,
12:56bien sûr.
12:57Chantal Delson,
12:58justement,
12:59parlons un peu,
13:00on avait commencé cela,
13:02au fond aujourd'hui,
13:03parce que je crois
13:03qu'il faut vraiment revenir
13:05au mot,
13:06au sens le plus total du terme.
13:08Au mot,
13:08ça ne veut pas dire
13:09au bruit et à l'écume
13:10et ça ne veut pas dire
13:11à la communication.
13:13Qu'est-ce que gouverner
13:14aujourd'hui ?
13:15C'est-à-dire que
13:15quand on dit
13:16les Français
13:16n'ont pas l'impression
13:17d'être gouvernés,
13:19on le disait déjà hier,
13:20on le disait aujourd'hui,
13:21mais au-delà de ça,
13:23qu'est-ce que c'est
13:23que la gouvernance
13:25opposée au gouvernement ?
13:27Très événement.
13:28Exactement.
13:30Le gouvernement,
13:32c'est un art
13:34et pas une science.
13:35C'est un art
13:36parce que
13:37tout est complexe,
13:38rien n'est certain,
13:40il faut courir des risques,
13:41il faut prendre des décisions,
13:42c'est-à-dire vraiment
13:42courir des risques.
13:45et ça demande la qualité
13:49que dans l'Antiquité
13:50on appelait la prudence,
13:52ça ne veut pas dire
13:52qu'il faut faire attention
13:53en traversant la rue,
13:55mais ça veut dire
13:55qu'il faut tout sous-peser
13:57et pas forcément agir
13:59par rationalité pure,
14:01mais aussi...
14:03Par instinct ?
14:03Par instinct, oui.
14:05c'est ça le gouvernement.
14:10Tandis que la gouvernance
14:11qui a été maintenant
14:13bien définie
14:13par les élites européennes,
14:17c'est un gouvernement rationnel.
14:21Ça veut dire quoi ?
14:22Ça veut dire que
14:23ce n'est plus un art,
14:23c'est une science.
14:25C'est la science.
14:26La science de gouverner,
14:28alors ça veut dire
14:28qu'on va toujours
14:29dans un certain sens,
14:30et en fait,
14:32ce n'est plus de la prudence.
14:33Mais ce n'est pas ça la science.
14:34C'est de la science.
14:35Ce n'est pas du tout la science.
14:36La science est l'opposé de ça.
14:37La science est discussion,
14:39ouverture, etc.
14:41Oui, d'accord.
14:41Voilà, c'est-à-dire
14:42le mot science
14:43ne m'en vient dire là.
14:44Disons plutôt rationalité.
14:45D'accord.
14:46Et en fait,
14:46ça ressemble,
14:47la gouvernance,
14:48c'est le...
14:49Contrairement à Aristote
14:51qui avait défini
14:52le gouvernement,
14:53c'était Platon, en fait,
14:54qui avait défini la gouvernance,
14:56qui le définissait
14:56comme un despotisme éclairé.
14:58Ah, c'est ça.
14:59C'était un despote
15:01qui savait où il allait
15:03parce que lui,
15:03il était plus intelligent
15:05et plus puissant
15:08que ceux qui le gouvernaient.
15:11Donc, il gouvernait
15:12par la science, en fait,
15:14par une forme de science,
15:15disons de sagesse.
15:17À cette époque,
15:17on parlait plutôt de sagesse.
15:18Oui, de sa sagesse à lui, oui.
15:20Mais c'était un despote.
15:22C'était lui qui disait
15:22écoutez, moi je sais,
15:23vous ne vous savez pas,
15:24donc vous faites ce que je vous dis.
15:25C'est exactement
15:26ce qu'on vit aujourd'hui.
15:27C'est ce qu'on vit aujourd'hui,
15:28notamment au niveau
15:29européen.
15:30Il y a une phrase absolument
15:31folle
15:32qui, me semble-t-il,
15:34a été prononcée la première fois
15:35au moment où la Grèce
15:36a eu tant de problèmes.
15:38Enfin, écoutez,
15:39il y a des adultes
15:40dans la pièce.
15:41Ah, vous l'avez dit
15:42dans la discussion
15:43du FMI avec la Grèce,
15:45c'est ça ?
15:45Écoutez,
15:46il y a des adultes
15:47dans la pièce.
15:49Vous les enfants ?
15:50Populas,
15:50enfants,
15:51ne rentrez pas.
15:53Nous sommes les adultes.
15:54Nous sommes,
15:55voilà,
15:55les gouvernants européens
15:56sont des adultes
15:57et les autres sont des enfants.
15:58C'est exactement
15:59le despotisme de Platon.
16:01Les peuples sont des enfants
16:02et les gouvernants
16:04sont des adultes.
16:05C'est ça,
16:06la gouvernance.
16:06C'est ça.
16:07Et donc,
16:08si je traduis à aujourd'hui,
16:10nous,
16:10on sait mieux que vous
16:11ce qui est bon pour vous.
16:12Exactement.
16:12C'est ce que les parents
16:13disent aux enfants.
16:14Je sais mieux que toi.
16:14Quand j'ai 4 ans,
16:15je sais ce qui est bon pour toi.
16:17Tout à fait.
16:17Ce qui est vrai.
16:18Mais quand j'ai 4 ans...
16:19C'est vrai quand on a 4 ans.
16:20Voilà.
16:21Et c'est tout à fait
16:22antidémocratique
16:23parce que la démocratie
16:23consiste justement,
16:25et ça a été très bien dit
16:26par Chesterton,
16:27enfin, à mon avis,
16:28celui qui l'a le mieux dit,
16:29les peuples
16:31ne sont pas des enfants.
16:33Car les peuples,
16:34n'importe qui dans le peuple,
16:36n'importe qui,
16:37même s'il n'a jamais eu
16:38un bouquin
16:38ou s'il n'est pas très intelligent,
16:40est capable de choisir
16:41son conjoint
16:41et d'éduquer ses enfants.
16:43Et ça signifie
16:44que c'est un adulte
16:44et que par conséquent,
16:46du moment qu'il est capable
16:46de ça,
16:47il est capable aussi
16:47de voter pour un gouvernant.
16:49C'est ça la démocratie.
16:50La démocratie,
16:51elle est assise
16:52entièrement là-dessus.
16:53Alors, on peut ne pas y croire,
16:54on peut ne pas être démocrate.
16:55Mais quand on est démocrate,
16:57on part de là.
16:58Eh bien, c'est très important
17:00de rappeler ça, effectivement.
17:00C'est très important, je pense.
17:02Oui, parce que
17:02beaucoup de gens disent
17:03« Ah oui, mais il n'a pas étudié. »
17:04Eh bien, ce n'est pas grave,
17:05il n'a pas étudié,
17:06mais je peux vous dire
17:07qu'il est capable
17:07d'éduquer son enfant
17:09aussi bien que quelqu'un
17:10qui a lu une bibliothèque entière
17:11et qui est capable
17:12de foutre en l'air son enfant
17:13d'une autre façon.
17:15Vous voyez ce que je veux dire ?
17:15Absolument.
17:16Ce n'est pas une question
17:17d'intelligence
17:18ni de savoir.
17:19C'est une question
17:20de finesse,
17:21de prudence,
17:21de sagesse locale.
17:24Et ça, c'est donné
17:24à tout le monde.
17:25Et la démocratie
17:26est entièrement fondée là-dessus.
17:28C'est ça.
17:28Et c'est ce qui fait,
17:29on va vraiment
17:30continuer d'en parler.
17:31Et alors,
17:31qu'est-ce qui fait,
17:32juste,
17:33Chantal Delsol,
17:34qu'aujourd'hui,
17:35honnêtement,
17:35quand je vous écoute
17:36et que ces définitions-là,
17:38nous vivons aujourd'hui,
17:39je ne dirais pas
17:40dans le monde entier,
17:41parfois dans des tas
17:42de pays du monde,
17:43y compris le nôtre.
17:44Et encore une fois,
17:44ça n'a rien à faire
17:45avec la gauche et la droite
17:46dans cette espèce
17:48de despotisme
17:48plus ou moins éclairé
17:50et de camp du bien
17:52qui dit
17:52« Moi, je sais encore une fois
17:53mieux que vous
17:54ce qui est bon pour vous. »
17:55C'est quand même
17:56ce...
17:56On vit là-dedans,
17:57aujourd'hui.
17:57Oui, parce qu'il y a
17:58une forme d'idéologie
17:59des post-lumières,
18:01je dirais,
18:01parce que ce n'est plus
18:03vraiment les lumières
18:03telles qu'elles étaient
18:04au départ,
18:05mais bon,
18:05c'est quand même
18:06la suite,
18:07l'héritage,
18:08et qui veut absolument
18:10s'imposer
18:11et qui pense que
18:12si vraiment
18:13on ne va pas
18:14dans cette direction-là,
18:15on retourne en arrière,
18:16on régresse.
18:19Alors...
18:19C'est la religion du progrès,
18:20c'est ça.
18:20C'est la religion...
18:21Oui, on peut appeler ça
18:22la religion du progrès, oui.
18:24Et comme les peuples
18:25trouvent que ça,
18:26ça va un peu trop loin,
18:28et non seulement les peuples,
18:29mais je pense
18:30que beaucoup de pays,
18:31c'est un peu ça
18:31qui permet d'expliquer,
18:33à mon avis,
18:34la chute de l'empire
18:35culturel occidental,
18:36c'est qu'il y a
18:36un certain nombre
18:37de peuples,
18:38on appelle...
18:40On parle du sud global,
18:41mais ce n'est pas vrai
18:42parce qu'il y a
18:42beaucoup de peuples
18:43qui ne sont pas du tout
18:44au sud et qui appartiennent
18:44à cette catégorie,
18:45par exemple,
18:46de peuples qui disent,
18:47écoutez,
18:47les lumières occidentales,
18:50bon,
18:51ok,
18:53on nous demandait,
18:53par exemple,
18:54de laisser les femmes voter,
18:56par exemple,
18:56bon, d'accord,
18:57mais maintenant,
18:58si les lumières occidentales,
18:59ça nous oblige
19:00à transformer les filles
19:01en garçons
19:02et les garçons en filles,
19:02ça ne marche plus.
19:04Je pense que les lumières
19:05occidentales ont été
19:06trop loin,
19:06et que ça explique
19:07en grande partie
19:08la chute
19:08de l'empire culturel occidental,
19:10et que ça explique aussi
19:11en grande partie,
19:12pas totalement,
19:13mais en grande partie,
19:14le fait que les peuples
19:15disent,
19:15mais attendez,
19:16maintenant,
19:16il faut arrêter là.
19:17avec un certain nombre
19:18de choses,
19:19il faut arrêter.
19:20On continue juste
19:22après cette petite pause
19:24avec Chantal Delsol,
19:25effectivement,
19:27la démocratie,
19:27le peuple,
19:28ça nous concerne tous.
19:31Sud Radio,
19:31Sud Radio,
19:32Parlons Vrai,
19:33Parlons Vrai,
19:33Sud Radio,
19:34Parlons Vrai.
19:35Pour une meilleure compréhension,
19:36cette publicité
19:37des bières Pélican
19:37sera traduite en direct
19:38par notre brasseur Damien.
19:42Alors,
19:43comment déguster
19:43la bière Pélican
19:44non filtrée ?
19:45D'abord,
19:45prendre la bouteille
19:46dans une main,
19:47puis,
19:50avant de l'ouvrir,
19:51la retourner
19:51pour révéler tout le caractère
19:53et les arômes généreux
19:54de la bière blonde Pélican.
19:56Pélican,
19:56bière du Nord
19:57non filtrée
19:57à 7,5 degrés.
19:59Pélican,
20:00retourné,
20:01savouré.
20:02Pour votre santé,
20:02attention à l'abus d'alcool.
20:04Savez-vous qu'en France,
20:0516 millions de personnes
20:06ont déjà pris
20:06des médicaments psychotropes ?
20:08Prescrits de plus en plus tôt,
20:10ces médicaments ont pour but
20:11de mieux gérer
20:12les difficultés
20:12de la vie courante.
20:13Mais quels en sont
20:14les effets ?
20:15Le documentaire Choc,
20:16la normalité sous ordonnance,
20:18explore ce sujet
20:19à travers différents témoignages
20:20d'experts et de patients.
20:22Un film essentiel
20:23pour avoir des informations
20:24indispensables
20:25et vous faire
20:25votre propre opinion
20:26sur ces médicaments
20:27qui ne sont pas sans risque.
20:29La normalité sous ordonnance,
20:31en accès libre
20:32sur YouTube
20:33et Odyssée.
20:34Sud Radio,
20:35une radio,
20:35une chaîne,
20:36une communauté.
20:37Sud Radio,
20:38parlons vrai
20:38comme vous ne l'avez jamais vu
20:40sur YouTube.
20:41Les voix que vous aimez,
20:42les visages qui les incarnent
20:43et des contenus
20:44qui vont plus loin.
20:45En vidéo,
20:46Sud Radio,
20:46parlons vrai,
20:47au cœur du débat,
20:48c'est encore plus fort.
20:49Rejoignez-nous
20:50sur YouTube maintenant.
20:51Oh mais comment tu fais
20:52pour avoir l'air en pleine forme
20:53dès le matin comme ça ?
20:54Ben je dors mieux.
20:55Avec mes volets roulants Vélux,
20:56je ne suis plus embêté
20:57par la lumière extérieure
20:58et il fait tellement moins chaud
20:59dans ma chambre.
21:00Sérieux ?
21:00Mais oui, fonce !
21:01Il s'installe en moins d'une heure
21:02et en ce moment,
21:03tu as une chance par jour
21:04de te le faire rembourser
21:05à 100%.
21:05Cet été,
21:06échappé à la chaleur
21:07et gagné en confort
21:08avec les volets roulants Vélux.
21:09Modalité complète
21:10sur Vélux.fr
21:11Noroto
21:14Oh !
21:15Ben enfin,
21:16tu t'es mis à jouer
21:17au niveau musique ?
21:18Oui,
21:18il y a même le Bluetooth.
21:19Ça c'est de l'autoradio de compète.
21:21Mon lecteur multimédia,
21:22tu veux dire,
21:23avec Bluetooth et port USB
21:25à 17,99€ chez Noroto.
21:2717,99€ avec Bluetooth et USB ?
21:30C'est pas vrai !
21:31Et si, c'est vrai !
21:32En ce moment,
21:33chez Noroto,
21:33l'autoradio Caliber
21:34est à 17,99€.
21:36Avec des prix comme ça,
21:37pas étonnant
21:38qu'on soit la marque préférée
21:39des Français.
21:40Étude Opinion Way,
21:40mars 2024.
21:42Leclerc, bonjour !
21:43Oui, bonjour !
21:43Il paraît que vos pêches plates
21:45sont vraiment délicieuses.
21:46C'est vrai ?
21:46Et c'est de saison ?
21:47Mais qui vous a dit ça ?
21:49Ben, mes enfants,
21:50après avoir englouti la dernière.
21:51La prochaine fois,
21:52gardez-en pour vous.
21:53Du 24 au 26 juin,
21:55les pêches plates blanches
21:56sont à 1,89€ le kilo.
21:58Et chaque semaine,
21:58profitez de 10%
21:59de tickets Leclerc
22:00sur les fruits et légumes
22:01à activer sur votre appui
22:02Mont Leclerc.
22:03Chez Leclerc,
22:04le goût du frais,
22:05ça se défend tous les jours.
22:06Catégorie 1,
22:06calibre 67-73 mm,
22:08origine Espagne,
22:09modalité et magasin
22:10participant
22:10sur www.e.leclerc.
22:12Sud Radio,
22:13c'est la radio
22:14qui vous suit partout
22:15et aussi à la maison.
22:17Sur votre enceinte connectée,
22:18dites OK Google
22:19ou Alexa joue Sud Radio.
22:21Et pour des moments uniques,
22:22retrouvez-nous aussi
22:23sur sudradio.fr
22:24et vos réseaux sociaux préférés.
22:26Sud Radio,
22:27parlons vrai
22:27avec vous
22:28où que vous soyez.
22:29Quand votre déodorant
22:31a l'agonie,
22:32vous dit dans un dernier soupir
22:33Je vais de mon mieux,
22:35mais je suis vraiment
22:36sur la fin.
22:38Pas de panique,
22:39votre nouveau déodorant
22:40est déjà en route.
22:41Il arrive demain
22:42avec Prime.
22:43Produit du quotidien,
22:44livré en un clin d'œil,
22:46c'est sur Prime.
22:47Sous réserve du respect
22:48des heures limites de commande.
22:51Sud Radio,
22:52Bercoff,
22:52dans tous ses états,
22:53midi 14h.
22:54André Bercoff.
22:55Et il y a de quoi être
22:56dans tous ses états,
22:57mais nous sommes en tout cas,
22:58et heureusement,
22:59avec Chantal Delsol,
23:00philosophe,
23:00académicienne et auteure.
23:02On va en parler
23:02de l'insurrection
23:03des particularités,
23:04son plus récent livre.
23:06Et nous avons Serge
23:08qui nous appelle de Vichy.
23:10Bonjour Serge.
23:11Oui,
23:12bonjour M. Bercoff,
23:14bonjour Mme Delsol.
23:16J'ai toujours eu plaisir
23:18à lire dans Valeurs Actuelles
23:20à une certaine époque.
23:23Je voulais juste revenir
23:26sur la différence
23:28entre le gouvernement
23:29et la gouvernance.
23:31Pour moi,
23:32qui est fréquenté
23:33pour des raisons professionnelles,
23:35les écoles de commerce,
23:36et notamment celles de Lyon,
23:37l'OM Lyon,
23:38pendant des décennies,
23:41on parlait beaucoup
23:44de gouvernance,
23:44mais la gouvernance
23:46était, après tout,
23:47uniquement limitée
23:48au management d'entreprise.
23:50Or, j'ai l'impression
23:51qu'on a transféré
23:52cette gouvernance
23:54d'entreprise
23:55à un État.
23:57Mais un État,
23:57ce n'est pas une entreprise.
23:59Et je crois que
24:01les malheurs
24:02viennent aussi de ça.
24:04Parce que
24:04gérer une entreprise,
24:06c'est avoir une vision
24:08qui, la plupart du temps,
24:09est court-termiste,
24:10ou au mieux,
24:11l'avoir à 5,
24:135, 10 ans pour plus.
24:15Quand on dirige un État,
24:16il faut avoir une vision
24:17qui va plus loin.
24:19Le temps long, bien sûr.
24:20Voilà, le temps long,
24:21comme on dit maintenant.
24:23Mais j'ai l'impression
24:25que tous les gouvernants
24:26qu'on peut avoir,
24:27que ce soit au niveau européen,
24:28que ce soit au niveau mondial,
24:30et surtout au niveau français,
24:33c'est des gens
24:35qui mettent des rustines
24:36un peu partout,
24:37qui sont incapables
24:38de se projeter.
24:40On nous bassine
24:41avec des valeurs
24:42de la République
24:42qu'on n'est même pas capable
24:44de le définir.
24:45Comme si, en plus,
24:46la France se limitait
24:47à la République.
24:49Or, la République,
24:51ça existe depuis 1789,
24:53mais on oublie
24:55tout ce qui s'est passé avant,
24:56tout cet héritage
24:58des siècles
25:01et des millénaires avant.
25:03Merci, Serge.
25:05Je voudrais que, justement,
25:06merci beaucoup.
25:07Non, non, je voudrais que,
25:08justement,
25:09Chantal Delsol répondre.
25:10Mais peut-être avant,
25:11Chantal,
25:12on va prendre une autre Chantal,
25:14qui habite Bastia, elle.
25:16Et comme ça,
25:16vous répondrez aux deux questions.
25:17Bonjour, Chantal.
25:19Bonjour, André.
25:20Bonjour, madame Delsol.
25:21Bonjour.
25:23Voilà, bon,
25:24je suis entièrement d'accord
25:25avec vous.
25:25L'instruction n'a jamais
25:26donné l'intelligence.
25:28Et je pense qu'on a perdu
25:29le bon sens, surtout.
25:31Alors, ne pensez-vous pas
25:33quand vous parlez
25:33de dictature,
25:35justement,
25:35comme les jeunes disent,
25:36une bonne dictature,
25:38pour voir que les jeunes
25:39ou même les personnes âgées
25:40sont frappées directement
25:42par l'insécurité
25:43et que ces gouvernements
25:45attendent que ce soit
25:46le peuple lui-même
25:47qui demande des choses
25:50comme la reconnaissance faciale,
25:53comme des techniques
25:55qui sont...
25:56Parce que moi,
25:57je n'en vis pas les Chinois,
25:58personnellement.
25:59Et je me dis
26:00que de laisser faire,
26:03alors,
26:03ça sera beaucoup plus facile
26:04pour eux,
26:05ensuite,
26:06de nous imposer
26:07en disant,
26:07mais c'est vous
26:08qu'il avait demandé.
26:11Chantal Delsol,
26:12alors, peut-être d'abord,
26:13donc,
26:13répondre à notre premier auditeur
26:15et puis ensuite à...
26:17Oui,
26:17le premier auditeur,
26:18oui, monsieur,
26:19vous avez parfaitement raison.
26:21Le mot gouvernance
26:23vient du domaine
26:23de l'entreprise,
26:24en effet,
26:25historiquement,
26:25c'est exact.
26:27Ça signifie
26:28management d'une entreprise.
26:30Or,
26:31le fait même
26:32de considérer
26:33qu'un État,
26:35c'est comme une entreprise,
26:36c'est déjà très,
26:36très dangereux
26:37parce que
26:37ça n'a effectivement
26:39rien à voir.
26:40Les salariés
26:41d'une entreprise
26:42sont des gens
26:43qui n'en savent pas autant
26:44que leur patron
26:45et qui,
26:46en l'occurrence,
26:46doivent obéir.
26:47Ça ne veut pas dire
26:47qu'il faut les traiter
26:48comme des chiens,
26:48évidemment,
26:49mais doivent obéir
26:50parce qu'ils n'en savent pas autant,
26:51tandis que
26:52pour la gouvernance,
26:54c'est tout à fait différent.
26:55Comme disait Chester Tone,
26:57le citoyen
26:58sait aussi bien
27:00éduquer ses enfants
27:01et se moucher le nez,
27:02il disait ça.
27:03Absolument,
27:03c'est très joli.
27:05L'État n'est pas une entreprise,
27:07enfin une nation
27:08n'est pas une entreprise.
27:08Une nation n'est pas une entreprise
27:10et ça correspond aussi
27:12avec le matérialisme ambiant,
27:14si vous voulez,
27:14tout ça.
27:15Mais je suis entièrement
27:15d'accord avec vous,
27:16monsieur,
27:16il y a une sorte
27:17de glissement de concept
27:18qui est éminemment dangereux.
27:20Alors quant à la question
27:22de cette dame,
27:26je ne pense pas quand même
27:27que les gouvernements
27:29que nous avons,
27:30les uns ou les autres,
27:32attendent que les citoyens
27:33soient tellement affolés
27:34par l'insécurité
27:35pour qu'ils demandent
27:36la reconnaissance faciale.
27:37Mais cela dit,
27:38même s'il n'y a pas
27:40une intention au départ,
27:41ce que je ne pense pas,
27:43il y a probablement
27:44une causalité.
27:45Et il est vrai
27:46que quand les gens
27:47en auront assez
27:48de voir une personne
27:50se faire poignarder
27:51tous les jours,
27:52ils finiront par réclamer
27:54la reconnaissance faciale
27:55des Chinois.
27:55Mais vous savez,
27:56ce n'est pas parce qu'on fait
27:57la reconnaissance faciale
27:58que les choses s'améliorent.
27:59Parce que,
28:00pourquoi est-ce qu'il n'y a
28:02pas d'insécurité
28:03dans des pays,
28:04non seulement en Chine d'ailleurs,
28:05mais dans beaucoup
28:06de pays asiatiques ?
28:07Parce que les gens
28:08sont véritablement punis.
28:10Quelqu'un qui fait
28:11une infraction
28:12est vraiment puni.
28:13Or nous,
28:14on ne punit pas.
28:16Donc c'est ça la question.
28:18Dans une dictature,
28:19effectivement,
28:19une dictature qui punit,
28:21les choses marchent mieux.
28:22Ce n'est pas pour ça
28:22qu'il faut la souhaiter.
28:23Mais effectivement,
28:24ça peut être un résultat.
28:26C'est vrai.
28:27Alors justement,
28:28Chantal Delsol,
28:29entre la dictature,
28:30quand même,
28:31et une société
28:31à irresponsabilité illimitée
28:33et surtout une société
28:34sans sanctions.
28:35On le voit quand même.
28:36On voit ce qui se passe.
28:38Bien sûr.
28:38PSG,
28:39vous avez vu les sursis,
28:40il n'y a plus que des sursis,
28:41des choses comme ça.
28:42On en parlait
28:42dans l'émission un peu plus tôt
28:44avec Pierre-Marie Sèvres,
28:45mais on en parle très très souvent.
28:48Qu'est-ce qui fait
28:49qu'il y a...
28:50Est-ce qu'on peut,
28:51ou c'est une utopie totale
28:52de dire,
28:53est-ce qu'on peut avoir
28:54un équilibre
28:54entre, effectivement,
28:56qui veut une dictature
28:57avec ce que ça suppose
29:00et de sanglant
29:00et de répression,
29:01etc.
29:02Bien sûr.
29:03Mais une espèce de...
29:06Comment je dirais ?
29:07Je ne dirais pas
29:08de maison de passe,
29:09mais de maison courant d'air
29:11où...
29:11Oui,
29:12ben écoutez,
29:13je dirais
29:14où la culture de l'excuse
29:15travaille beaucoup plus
29:17que de sanctionner
29:19les semeurs de haine.
29:20Mais on est arrivé
29:22à un stade
29:22où on ne parvient pas
29:24à exiger
29:25quoi que ce soit
29:26de quelqu'un.
29:28Une autre manière
29:29de le dire,
29:30c'est dire
29:30qu'il n'y a pas d'autorité.
29:32Et ça,
29:32c'est à tous les échelons.
29:33C'est à l'école,
29:34c'est dans la police,
29:35c'est partout.
29:37Vous trouvez
29:38un jeune délinquant,
29:39vous le prenez sur le fait,
29:40bon très bien,
29:40vous n'arrivez pas
29:41à exiger de lui
29:42une réparation,
29:43une punition,
29:44vous y arrivez
29:45très très mal
29:45ou très très peu.
29:47Et pourquoi on n'arrive pas ?
29:47Parce qu'il y a eu
29:49une sorte,
29:50ça il faut bien l'appeler
29:51comme ça,
29:51une sorte de déclin
29:53des capacités
29:55d'autorité
29:56parce que celui
29:57qui pourrait exiger,
29:59celui qui devrait avoir
30:00de l'autorité,
30:01n'ose plus.
30:03Il a peur,
30:04il a peur
30:05de ne pas être
30:06lui-même
30:06une personne
30:09assez importante
30:10pour pouvoir le faire
30:11et il a peur
30:12d'être méchant.
30:13Il a peur
30:14d'être méchant.
30:14Il a peur
30:15de faire
30:15de la discrimination.
30:18Finalement,
30:18il n'y arrive pas.
30:19Et ça,
30:19c'est à tous les échelons.
30:20C'est les parents
30:20qui n'arrivent pas
30:21à imposer à leurs enfants,
30:22même des petits,
30:24de sortir,
30:25de quitter la balançoire.
30:26Enfin,
30:27c'est vraiment...
30:27Et ça,
30:28c'est une sorte
30:29de déclin du courage
30:30comme disait
30:31Solzhen Zin.
30:31C'est un peu ça.
30:32Oui,
30:33c'est le déclin du courage
30:34absolu.
30:35Et qui s'est imposé
30:37pratiquement
30:38en quelques décennies.
30:40Alors,
30:40vous me dites,
30:41c'est pour ça
30:41que je dis,
30:42est-ce que vraiment,
30:43sans faire la nostalgie
30:45de notre jeunesse,
30:46Chantal Delsol,
30:47est-ce que...
30:49Non,
30:49mais est-ce que c'est vrai ?
30:50Est-ce que...
30:52Parce qu'il n'y a aucune raison
30:53qu'il y ait moins de courage.
30:55Moi,
30:55je ne dis pas,
30:56c'est fini,
30:57c'était mieux avant,
30:58tout ça.
30:58Oui,
30:58je sais bien.
30:59mais qu'est-ce qui fait
31:03qu'à un moment donné,
31:04regardez,
31:04encore une fois,
31:05que ce soit aux Etats-Unis,
31:07je ne veux pas toucher,
31:08mais regardez ce qu'on disait
31:09de l'Argentine,
31:10regardez ce qu'on disait,
31:11je ne suis pas pour les méthodes
31:12de boucler au Salvador,
31:14au Salvador,
31:15moi j'y suis allé il y a 10 ans,
31:16on ne pouvait pas sortir
31:16à 7h du soir,
31:17parce qu'il y avait
31:181000 meurtres par jour,
31:20etc.,
31:20enfin,
31:21ou presque.
31:21Bon,
31:22à un moment donné,
31:23avec de la volonté,
31:24du courage,
31:24ça change.
31:25Évidemment qu'il y a des gens
31:26qui ont hurlé
31:27toute réforme,
31:28etc.,
31:28vont provoquer des hurlements.
31:30Mais qu'est-ce qui fait
31:31qu'on est tétanisés,
31:32en tout cas,
31:33les princes qui nous gouvernent,
31:34quels qu'ils soient,
31:35sont tétanisés
31:36par prendre la moindre
31:39des démarches
31:40qui consisteraient à dire
31:41au-delà de stop,
31:43ici,
31:44attaquer au-delà de là
31:44vos tickets les plus valables.
31:46Il faut relire les textes
31:48de Tocqueville
31:48sur la douceur démocratique.
31:51La démocratie engendre
31:53la douceur.
31:54Et ça,
31:54ce n'est pas une mauvaise chose,
31:55parce que,
31:56seulement,
31:57à force de lutter
31:58contre les excès,
31:59on tombe tellement facilement
32:00dans l'excès inverse.
32:02Quand on voit
32:02les affaires de Bétharam
32:04qu'on nous a racontées,
32:05je ne parle même pas
32:05des problèmes de péophilie,
32:07je parle des punitions.
32:08Punitions terribles.
32:10On n'a pas envie de ça.
32:11On a envie de...
32:12Voyez ?
32:13On a envie d'effacer tout ça.
32:14Seulement,
32:15en l'effaçant,
32:15on tombe facilement
32:16dans l'excès inverse,
32:17parce que l'équilibre
32:18est une chose
32:18qui est extrêmement difficile
32:19à trouver.
32:21Et ça,
32:21on est dans un phénomène
32:22de douceur démocratique.
32:23C'est tout à fait vrai.
32:25Je trouve qu'en plein douceur,
32:27vous vous appelez
32:28une litote,
32:29là,
32:29parce que c'est une mollesse
32:31démocratique.
32:32Non ?
32:32Parce qu'entre Bétharam...
32:32Ça va toujours trop loin,
32:34évidemment.
32:34Oui, c'est ça.
32:35Parce qu'entre Bétharam
32:36et de dire
32:37qu'on a vu
32:39qu'il tabasse quelqu'un
32:40avec un sort
32:41et sans rien,
32:43et on verra
32:43dans six mois
32:44et en un an,
32:45est-ce qu'il n'y a pas
32:46une mesure,
32:48je ne dirais même pas
32:48d'équilibre,
32:49mais une mesure intermédiaire ?
32:51Il y a un peu
32:51une affaire française aussi.
32:53Parce qu'en France,
32:54la France est un pays
32:55tellement à gauche,
32:59tellement éperdu
33:01dans le problème social.
33:04Il y a toujours tendance
33:05à penser
33:05que si les gens
33:06se conduisent mal,
33:07c'est parce qu'ils n'ont
33:07pas assez d'argent.
33:08C'est ce qu'on a tendance
33:10à penser en France.
33:11Ou qu'ils ont fait
33:11une famille miséreuse
33:13comme si...
33:14Comme si c'était ça.
33:15Alors que ce n'est pas vrai.
33:17C'est l'une des causes,
33:18bien sûr,
33:18mais ce n'est pas du tout
33:19la cause principale
33:20tout le temps.
33:20Et donc,
33:21on a toujours tendance
33:22à trouver une excuse.
33:25C'est quand même
33:25beaucoup plus vrai en France
33:26que dans des pays voisins.
33:29Beaucoup plus vrai en France
33:29qu'en Italie ou en Suisse,
33:31par exemple.
33:31Oui, c'est vrai.
33:32Ou en Espagne,
33:33même en Espagne.
33:34Ou en Espagne, bien sûr.
33:36Et vous pensez
33:36que c'est philosophique,
33:38c'est idéologique ?
33:40Oui, la France est comme ça
33:42depuis la Révolution.
33:44Ce n'est pas un hasard
33:44si la Révolution
33:45s'est produite en France
33:47et la France a gardé
33:48cette tradition-là.
33:50Oui, et pourtant,
33:51dans la Révolution,
33:52on coupait les têtes.
33:53On n'était pas avare
33:56de couper les têtes.
33:57Ah ben oui,
33:58mais si on coupe des têtes
33:59pour la bonne cause,
34:00c'est formidable.
34:01C'est vrai, c'est vrai.
34:02Tout dépend de la cause,
34:03effectivement.
34:05On va continuer
34:06d'en parler
34:06après cette dernière
34:08petite pause
34:08avec Chantal Delsol
34:09et on va parler
34:10de l'insurrection
34:11des particularités.
34:14Sud Radio Bercoff
34:15dans tous ses états
34:16midi 14h.
34:17André Bercoff.
34:18Et j'espère que vous aussi
34:19vous êtes dans tous vos états.
34:21En tout cas,
34:21on a intérêt à être réveillés,
34:23mais pas dans le sens
34:23woke du terme,
34:25bien sûr.
34:26Et nous sommes toujours
34:27avec Chantal Delsol
34:28et je voudrais qu'on parle
34:29de déjà,
34:31le titre dit bien
34:32ce qu'il veut dire,
34:33l'insurrection des particularités
34:35aux éditions du Cerf.
34:38Qu'est-ce que vous entendez
34:38par particularité,
34:40Chantal Delsol ?
34:42Les Grecs disaient
34:45idiotesse.
34:46Ah là là !
34:47D'où est venu le mot...
34:48Donc les particuliers
34:48sont idiotes.
34:49D'où est venu le mot idiot.
34:50C'est vrai ?
34:51Oui.
34:51Ah, ils appelaient ça
34:52idiotesse.
34:53Idiotesse, ça voulait dire
34:54un particulier
34:55au sens où
34:55quelqu'un qui s'occupe
34:56finalement
34:57que de sa propre maison
34:58et qui ne s'occupe pas
35:00du commun.
35:01D'accord,
35:01ah oui, ça c'est
35:02très intéressant.
35:03Très intéressant.
35:04Oui, le bien commun
35:05on s'en fout.
35:06Voilà, on s'occupe
35:07de sa famille
35:07et puis le reste...
35:08Ah mais non,
35:09on est peuplé
35:09d'idiotesses
35:10et même gouverné
35:11par des idiotesses.
35:12D'où le particulier
35:13c'est ça en fait.
35:14C'est quelqu'un
35:15qui est un peu
35:17narcisse
35:18et qui se regarde
35:18lui-même
35:19sa propre réputation,
35:23sa propre beauté,
35:24sa propre intelligence
35:25et qui regarde
35:27peu le commun
35:29et les autres.
35:31Donc c'est vrai
35:31que notre époque
35:32a produit un peu ça.
35:34Et elle a produit
35:35un peu ça,
35:35elle vous dit toujours
35:36c'est les post-lumières,
35:37c'est un peu ça
35:38le...
35:39Oui, vous savez
35:40l'affiliation.
35:42Arendt avait dit
35:43quelque chose
35:45de très...
35:46Anna Arendt, oui.
35:46Anna Arendt avait dit
35:47quelque chose
35:47de très beau.
35:48Elle avait dit
35:49lorsque l'homme
35:51contemporain
35:52s'est séparé
35:53de la religion,
35:54donc s'est séparé
35:55de la transcendance,
35:56il n'est pas retombé
35:58dans le monde,
35:59il est retombé
36:00en lui-même.
36:00C'est-à-dire qu'en fait,
36:03il n'y avait plus
36:03de monde
36:04dans lequel
36:04il pouvait retomber
36:05parce que le monde
36:06commun avait été
36:07tellement,
36:09disons,
36:12il y avait tellement
36:13de transcendance
36:14dedans,
36:14il était tellement
36:15fait par la transcendance
36:16parce que c'était
36:16un monde chrétien
36:17à l'époque,
36:18qu'en enlevant
36:20la transcendance,
36:21on enlevait
36:21le monde lui-même
36:22et l'homme
36:22ne pouvait plus
36:23retomber dedans,
36:24il n'y avait plus
36:24de monde en quelque sorte.
36:25Après,
36:26il est en train
36:27de recréer un,
36:28mais il est d'abord
36:29retombé en lui-même
36:30et ça,
36:31je pense que
36:31c'est très juste
36:32et actuellement,
36:34vous avez des gens
36:34qui sont très centrés
36:37sur eux-mêmes.
36:38Mais alors,
36:39justement,
36:39question,
36:40on peut avoir
36:40une transcendance
36:41sans religion
36:41parce qu'il y a eu
36:42des transcendances
36:43sans religion,
36:44je ne dis pas
36:44qu'elles sont
36:44bonnes ou mauvaises.
36:46Il y aurait plutôt
36:47des religions
36:47sans transcendance,
36:48non ?
36:50Je ne peux pas dire,
36:52c'est vrai.
36:53Je ne sais pas
36:53s'il peut y avoir
36:54une transcendance
36:55sans religion,
36:55enfin sans religion,
36:57tout dépend
36:57ce qu'on entend
36:57par religion,
36:58si on entend
36:59par religion,
36:59une institution,
37:00un véritable corps
37:01de doctrine,
37:02effectivement.
37:04Mais...
37:05Si vous entendez,
37:05c'est la religion,
37:06oui,
37:07disons transcendance
37:08et au sens
37:09on est plus
37:10que soi-même,
37:12c'est ça ?
37:13Oui,
37:14c'est...
37:15Disons que
37:15nos sociétés,
37:17depuis quand même
37:18un très grand nombre
37:19de siècles,
37:20depuis la fin
37:20du IVe siècle,
37:21en fait,
37:21ça fait quand même
37:22très vieux,
37:23étaient complètement
37:24marquées
37:25par la religion
37:26transcendante
37:27qui nous avait fait,
37:28qui nous avait construit
37:29et nous en sommes
37:31débarrassés,
37:32on peut dire
37:33les choses comme ça,
37:33libérés,
37:34je dirais d'autres,
37:35seulement il y a 50 ans,
37:36donc finalement
37:37c'est très récent.
37:39À ce moment-là...
37:4050 ans,
37:41un peu plus quand même.
37:42Moi je dirais
37:43que c'est les années 70.
37:44Ah oui ?
37:45Ah oui,
37:46à peu près.
37:46Ah oui,
37:46vous datez ça
37:47des années 70 ?
37:48Moi je date ça
37:48du début,
37:49de la deuxième moitié
37:50du XXe.
37:51Alors bien sûr,
37:53il y a beaucoup de gens
37:53qui n'avaient plus la foi
37:54depuis très longtemps.
37:55Je pense que les élites
37:56avaient perdu la foi
37:57pratiquement depuis
37:58l'époque de Montaigne,
37:59enfin moi je dirais ça.
38:00Donc c'est vieux.
38:02Moi je lis beaucoup de romans
38:04et quand on lit les romans
38:05du 18e,
38:0619e,
38:07on voit bien
38:09que les gens
38:09n'avaient plus la foi.
38:10Les élites n'avaient plus la foi.
38:12Mais la religion elle-même
38:14en tant qu'élément structurant,
38:16qui structurait les écoles,
38:18les hôpitaux,
38:19les églises,
38:20etc.,
38:21qui structurait la morale
38:22parce que la morale
38:23était avec la religion.
38:24Ça se termine
38:25dans les années 70.
38:27C'est les grandes manifestations
38:29pour l'IVG.
38:30C'est ça la fin
38:31de l'importance.
38:34Oui, c'est-à-dire qu'il n'y avait plus
38:34ce lien-là avec effectivement...
38:37Mais est-ce que vous avez,
38:38alors vous,
38:38j'imagine,
38:39vous avez la nostalgie
38:40de l'époque
38:40générée
38:42où cette transcendance
38:45existait
38:46et était intériorisée ?
38:48Non, je n'ai pas de nostalgie.
38:49Je n'ai pas de nostalgie.
38:50Non.
38:50Je n'ai pas du tout l'impression
38:51que c'était mieux avant.
38:53Je pense qu'en vous non plus.
38:54On va vivre autrement,
38:56on fera autre chose.
38:57On peut toujours,
38:58personne n'est obligé
39:00de se débarrasser
39:01de sa religion.
39:02On peut très bien
39:02garder sa religion,
39:03mais simplement,
39:04ce n'est plus elle qui gouverne
39:05et en fait,
39:06moi,
39:06je ne le regrette pas personnellement.
39:08Mais je reviens
39:08aux idiotesses
39:09et aux biens communs,
39:10Chantal Delson.
39:12On voit aujourd'hui,
39:13quand même,
39:13encore une fois,
39:14on voit des gens,
39:15je parle à travers le monde
39:17ou des dirigeants,
39:18parce qu'on ne connaît
39:19que ce qu'on lit aussi
39:21quand je parle de lire
39:23et je parle aussi
39:23de lecture de fond,
39:26qui sortent
39:27de leur zone de confort
39:28et qui pensent
39:29aux biens communs.
39:29Il y en a.
39:30Bien sûr qu'il y en a.
39:31Mais naturellement,
39:32il y en a.
39:32Et pourquoi on ne les...
39:34Et c'est difficile,
39:36pourquoi on ne les...
39:37Qu'ils ne sont pas
39:38plus aux affaires,
39:39je dirais.
39:40Comment vous expliquerez
39:41que,
39:43puisque,
39:43en fait,
39:43elle est politique,
39:44quelle qu'elle soit,
39:45je veux dire,
39:46au sens très large du terme,
39:48ils sont là
39:48pour s'occuper
39:49et gérer le bien commun,
39:51au nom du bien commun
39:52et pour le bien commun.
39:54On a l'impression
39:54qu'encore une fois,
39:57la denrée se fait rare.
40:00Je ne sais pas
40:00si elle se fait rare.
40:01Je crois qu'il y a
40:02énormément de gens
40:03qui travaillent
40:03pour le bien commun.
40:04Il y a énormément
40:05d'associations en France.
40:06Les Français sont des gens
40:07qui sont très associatifs,
40:09ce qui prouve bien
40:09que la particularité,
40:12elle est...
40:13Il faut quand même
40:13nuancer tout ça.
40:14C'est un phénomène important,
40:16mais il ne faut pas
40:17s'imaginer que
40:18toutes les personnes
40:21qui nous entourent,
40:22y compris nous,
40:22sont des gens
40:23complètement narcissiques
40:24qui ne pensent qu'à eux.
40:24C'est beaucoup plus compliqué
40:26que ça.
40:27Et en plus,
40:27quand vous demandez aux gens
40:28quels sont vos modèles,
40:29ils vous répondent,
40:30je ne sais pas,
40:30Mère Thérésa,
40:32ils ne vous disent plus
40:32l'abbé Pierre
40:33parce qu'on a découvert
40:33certaines choses,
40:35mais ils prennent comme modèle
40:37des gens qui s'occupent
40:38des autres.
40:38Oui, mais ça,
40:39ça, parce que ça fait bien.
40:40Pardon.
40:41Je ne suis pas sûre.
40:42Vous ne croyez pas ?
40:42Non, je ne crois pas.
40:43Je crois qu'il y a
40:44une véritable admiration
40:45pour les gens
40:46qui s'occupent des autres
40:47et il y a beaucoup
40:48de gens qui s'occupent
40:48des autres.
40:49Bien sûr.
40:50Donc, je ne pense pas
40:51que le monde
40:52est devenu mauvais,
40:53je ne pense pas du tout ça.
40:54Il est très différent
40:55d'avant.
40:57Et en même temps,
40:58il y a quand même
40:59une demande
40:59de responsabilité
41:01extérieure à nous,
41:04notamment avec l'écologie.
41:06L'écologie,
41:07qu'est-ce que c'est ?
41:07C'est une demande
41:08de responsabilité
41:09pour des choses
41:09qui sont extérieures à nous
41:10et de demandes
41:12d'un certain sacrifice.
41:14Alors, ça ne veut pas dire
41:14que ça marche forcément,
41:15mais ça prouve quand même
41:16qu'on n'est pas là
41:18à dire aux gens
41:19« Soyez narcisses,
41:20c'est très bien. »
41:21Tant mieux, tant mieux.
41:22Ça, c'est vrai.
41:23C'est vrai.
41:23Mais en tout cas,
41:24une fois,
41:24bien commun que de crimes
41:26on commet en tombe.
41:26Ah ben,
41:27alors, c'est encore
41:28un autre problème.
41:29C'est vrai.
41:29C'est un autre problème.
41:30C'est vrai, écoutez,
41:31je voudrais dire
41:32à Chantal Delsol,
41:33on va reparler,
41:34on n'a pas eu le temps
41:34de parler assez
41:35de l'insurrection
41:36des particularités.
41:37Ça mérite totalement
41:38une autre émission
41:39que nous ferons.
41:41Je rappelle quand même
41:42le crépuscule universel
41:43et je dis toujours,
41:44vous savez,
41:45écoutez la radio,
41:46mais lisez, lisez, lisez.
41:47C'est le plus important.
41:49Le crépuscule universel,
41:50je rappelle la fin
41:51de la chrétienté
41:53et je rappelle de...
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