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  • 27/05/2025
Avec Danielle Bleitrach, sociologue et ancienne membre du CC du PCF, co-auteur de "Quand la France s'éveillera à la Chine" éd. Delga
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##LE_FACE_A_FACE-2025-05-27##

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Transcription
00:00« Nuit de chile, nuit caline, nuit d'amour, oui, oui, non, on ne va pas faire un roman
00:13d'amour, non, non, ce n'est pas Madame Butterfly, ni Maton Kiki, Maton Kiki, Maton Tinoise,
00:20c'est un livre.
00:21Et un livre vraiment intéressant, parce qu'il donne un autre point de vue sur ce qui se
00:26passe.
00:27C'est un proverbe que j'ai lu dans un livre hongrois, magnifique, qui disait « Dieu créa
00:33le monde, le reste, c'est les Chinois ». Je ne sais pas si on en est là, mais en tout
00:38cas, quand la France s'avéera à la Chine, la longue marche vers un monde multipolaire,
00:45paru aux éditions Delga, et quatre personnes y ont participé, Daniel Breitrach, Marianne
00:52Dunlop, Jean-Julien et Franck Marsal.
00:54Bonjour Daniel Breitrach.
00:56Bonjour.
00:57Alors, dites-moi, d'abord, vous le dites, vous l'affichez, c'est très intéressant
01:02parce que c'est un livre qui est écrit par, je ne sais pas si tous sont membres du Parti
01:08Communiste, enfin vous avez été membre, ou vous êtes encore membre du Parti Communiste
01:11français, non ?
01:12Non, moi non.
01:13Vous non ?
01:14Non, moi non.
01:15Il y a deux membres du Parti Communiste qui sont Marianne Dunlop, Franck Marsal, et moi
01:19je suis la meilleure sympathisante.
01:22D'accord.
01:23Je suis ce qu'on appelle, mais je suis restée communiste.
01:26Vous êtes une compagnonne de route, on peut dire ?
01:28Non, je suis une communiste critique.
01:30D'accord.
01:31Qui pour rester communiste, a besoin de son autonomie.
01:34D'accord.
01:35Ben écoutez, ça me paraît de bon la loi, et partir d'un bon sentiment vrai.
01:39Alors, je parle du livre parce que c'est vrai que, Dieu sait s'il y a eu des livres
01:45écrits sur la Chine depuis le célèbre Perfit quand la Chine s'améliora, mais il y en
01:49a eu des dizaines, voire des centaines d'autres depuis, et vous, vous traitez cela d'une
01:55manière totalement, en tout cas très différente, en disant, mais écoutez, de quoi la Chine
02:00est-elle le nom, dans un monde multipolaire, effectivement, dans un monde où les plaques
02:04tectoniques bougent, et combien elles bougent depuis quelques années.
02:08Personnellement, ce n'est que mon avis personnel, je trouve que nous assistons à un bouleversement
02:14peut-être le plus important depuis, allez, depuis 45, depuis 50, en tout cas facilement
02:19depuis 80 ans, avec cette espèce de bouleversement Amérique, Russie, Ukraine, Moyen-Orient,
02:26et puis évidemment l'Inde, et encore plus évidemment la Chine.
02:30Alors, si vous aviez à dire aujourd'hui, parce que, quand on regarde le point de vue
02:36des Français, et puis d'autres sur la Chine, oui c'est vrai, regardez, quand il y a eu
02:40le Covid, paracétamol, tout est fabriqué en Chine, tout est là-bas, nous avons tous
02:44aidé aux Chinois, voilà, les Chinois, un milliard et demi, ils sont en train de prendre
02:48le monde, etc.
02:49Bon, c'est toujours les clichés, les clichés sont plus compliqués que ça, qu'est-ce
02:53qu'on pourrait dire, si on faisait un portrait, disons, de la Chine aujourd'hui, qu'est-ce
02:58qui paraît le plus frappant pour vous ?
02:59Alors pour moi, le monde est en train de changer, vous avez dit une chose tout à fait juste,
03:06pour moi, ce qu'on est en train de vivre est à peu près de l'ordre d'un changement
03:10de civilisation.
03:11Mais, l'erreur, c'est qu'on croit que ça va venir, c'est déjà là, et c'est déjà
03:17là depuis pas mal de temps.
03:18Il y a des phénomènes qu'on croit être dans l'ébènement, par exemple, on croit
03:26que Trump est un personnage qui d'un coup arrive et bouscule tout, alors qu'il ne fait
03:31que poursuivre une tendance, mais il est confronté à des problèmes, il est une sorte de syndic
03:37de faillite.
03:38C'est-à-dire qu'il est obligé de prendre à un certain moment des trucs.
03:43Mais il change la donne aussi, par se faire.
03:46Oui, bien sûr, parce que tout d'un coup, il ne peut pas faire autrement, c'est-à-dire
03:50que vous avez…
03:51Oui, allez-y.
03:52Alors, la Chine, si vous voulez, pratiquement, on ne peut plus l'éviter, ce qui vient de
04:00se passer, où elle a dit non aux tarifs, vous voyez, où elle a dit, faites ce que
04:05vous voulez, moi, je ne cherche pas la guerre, mais maintenant je dis non, elle a permis
04:11un retournement total, et y compris de nous, on ne voit pas la réalité de nos rapports
04:16avec la Chine.
04:17On nous fait le coup du péril jaune, mais regardez la nouvelle, je vous l'ai apportée,
04:23le ministre du commerce Wang Wen-tao rencontrera le commissaire européen du commerce à la
04:29sécurité économique Marco Sevecic en marge d'une réunion de l'OMC à Paris en France,
04:34début juin.
04:35L'Organisation Mondiale du Commerce, je le rappelle.
04:39Les deux parties mèneront des échanges approfondis sur le sujet important de la coopération
04:43économique et commerciale Chine-UE, en préparant des échanges de haut niveau entre la Chine
04:52et l'UE.
04:53C'est-à-dire qu'ils sont déjà dans la négociation.
04:55Ils l'ont été depuis longtemps.
04:57Oui, mais là, ils sont obligés.
04:59C'est-à-dire, je crois que, si vous voulez, je vous ai dit, en vous parlant de vous et
05:05de votre émission et de ce que vous représentez, que nous partons de deux points de vue très
05:10différents, mais qu'en même temps, vous avez, me semble-t-il, eu la capacité, à
05:15certains moments, de voir la réalité.
05:17J'espère que je l'ai encore, mais vous avez dit, d'ailleurs, dans votre lettre, que je
05:22suis plus un homme de paradoxe que de préjugé.
05:25Oui, c'est très important.
05:26C'est tout à fait, merci de le dire, mais enfin, c'est tout à fait exact, mais c'est
05:29fondamental.
05:30Mais revenons à la Chine et revenons à l'essentiel.
05:33Il faut se rendre compte de deux choses.
05:35Premièrement, le jeu de Trump contre l'Europe ne commence pas maintenant.
05:44C'est Biden qui le commence.
05:47Et de loin, et avant.
05:49C'est-à-dire que le premier qui crée un bouleversement, c'est Clinton, en abandonnant
05:57la neutralité lotane.
05:59Il fait avancer l'otane.
06:01Et puis nous étions sortis de l'otane et nous y sommes rentrés nous-mêmes.
06:07Absolument.
06:08C'est-à-dire qu'on accepte d'être protégés par un appui dont nous n'avons aucun commandement.
06:15C'est là-dessus que De Gaulle proteste.
06:18Il ne proteste pas contre l'idée d'une alliance, il proteste de ne pas être dans le commandement
06:23et d'avoir un commandement étranger des forces armées.
06:27Par rapport à ça, ça a pris longtemps que tout ça se joue.
06:32Et la Chine nous propose autre chose.
06:35Alors moi je dis, il faut, ce n'est pas une provocation, c'est un choix.
06:42Je dis, notre alternative c'est d'adhérer aux BRICS, nous la France.
06:48Nous la France, oui, carrément vous dites adhérer aux BRICS.
06:51Nous commençons les négociations pour adhérer aux BRICS.
06:55Et c'est utile et nécessaire.
06:57C'est utile et nécessaire par rapport à ce que nous sommes.
07:00– Mais attendez, est-ce que ça suppose, non mais je suis votre, c'est intéressant,
07:05je suis votre démarche, mais ça veut dire qu'il faut quitter l'OTAN ?
07:08– Oui bien sûr.
07:09– Est-ce qu'il faut quitter aussi l'Europe ?
07:11– L'Union Européenne est devenue un truc absolument technocratique.
07:17C'est-à-dire que la Commission Européenne qui n'était élue par personne,
07:22on est d'accord si vous voulez, impose aux nations.
07:26Et la réalité c'est que vous avez une situation de déséquilibre instable partout.
07:33Avec des pouvoirs qui ne représentent plus rien.
07:37Et une incapacité d'intervention populaire là-dedans,
07:42qui crée une situation de cercle vicieux qui ne peut que se terminer en crise profonde.
07:50– Oui, qui est déjà là d'ailleurs il faut le dire, on est d'accord.
07:54– Totalement.
07:55– Mais alors attendez, c'est très intéressant, vous dites,
07:57vous vous êtes donc pour que la France adhère en tout cas aux BRICS, c'est ça.
08:02Mais est-ce que les BRICS existent déjà ?
08:05Est-ce qu'ils ne sont pas quand même encore, bien sûr qu'ils existent,
08:07mais je veux dire, c'est quand même un embryon de pouvoir encore
08:11du point de vue monétaire et autre, c'est encore le dollar qui règne et un peu l'euro.
08:17Qu'est-ce que ça nous apporterait, mettons, je me mets à la place, je vous entends,
08:24qu'est-ce que ça nous apporterait à votre avis, cette entrée,
08:26je ne dis pas demain, même dans quelques années, dans les BRICS ?
08:30– Écoutez, je ne vous apprendrai pas une chose,
08:31qu'en géopolitique, il y a des déterminants multiples.
08:35On ne peut pas s'amuser à dire que c'est ça, ça, ça,
08:37il y a des déterminants multiples.
08:40– Mais en l'occurrence, qu'est-ce que ça nous apporterait ?
08:42– Moi, il me semble que, bon, un des premiers phénomènes,
08:46je pourrais vous montrer sur les statistiques, mais c'est très…
08:50– Non mais…
08:51– La crise part des années 70, c'est-à-dire la crise du pétrole,
08:57les pétrodollars, la transformation monétaire que ne voulait pas De Gaulle,
09:02le passage au dollar comme monnaie universelle,
09:08vous avez des séries de problèmes.
09:11Et par rapport à ça, vous avez surtout un phénomène,
09:14c'est une baisse de productivité.
09:16Bon, tous ces phénomènes se combinent.
09:20La crise remonte donc beaucoup plus loin que ce qu'on croit.
09:23– D'accord.
09:24– D'ailleurs, c'est la Chine qui nous en a sauvé en 2008, on le sait.
09:30La grande crise de 2008, celle qui a résorbé en achetant massivement
09:33des obligations, c'est la Chine.
09:35– Oui mais enfin, la Chine n'était pas, faisait pas les gens zéliques
09:39Elisabeth Pierre, si je peux encore citer l'abbé Pierre,
09:41c'était pas la chiffonnière d'Emmaüs, la Chine le faisait pour son propre intérêt.
09:45– Attendez, la Chine, je vais vous dire, vous ne comprenez la Chine,
09:50d'abord sur des millénaires, c'est un truc sur des millénaires,
09:54mais vous ne comprenez la Chine communiste que si vous l'analysez
10:00par rapport à l'URSS.
10:01Elle a toujours été impressionnée par l'URSS, mais à la manière de Confucius.
10:06Confucius dit, mon interlocuteur de droite me dit ce qu'il faut faire,
10:11mon interlocuteur de gauche me dit ce qu'il ne faut pas faire.
10:14Donc la Chine est toujours en relation avec ce qu'a fait l'URSS,
10:19mais elle en tire des leçons.
10:22– Vous voulez dire encore aujourd'hui, les effets de la Chine,
10:25il y a l'impression au sens physique du terme de l'URSS.
10:30– Alors je vous explique comment, il y a trois chapitres dans mon livre
10:35qui expliquent les rapports entre Poutine et la Chine.
10:38– Xi Jinping.
10:40– Mais…
10:41– Juste un mot, je ne veux pas vous interrompre, mais là-dessus,
10:43c'est une alliance qui vous paraît solide entre Poutine et Xi Jinping ?
10:47– Oui, je vais vous dire pourquoi, ils se sont obligés.
10:50On voit la Chine et l'URSS uniquement dans le défensif de nous.
10:56Or il y a toute une histoire qu'il faut comprendre qui est celle de l'Asie,
11:00le rapport même, il faut comprendre la Russie et l'Angleterre,
11:04le rapport, comment ça s'est fait, comment…
11:07L'Asie n'a pas été un pays, les mêmes continents que l'Asie,
11:12que l'Afrique et l'Amérique centrale.
11:14Elle ne s'est pas laissée découper, elle est restée avec des pays.
11:18– Des gros pays, des pays continents.
11:23– C'est un continent, l'Eurasie, c'est un sacré continent.
11:26Donc il y a tout un jeu qu'on appelait le fameux jeu,
11:31si vous voulez, les Russes appellent ça le théâtre des ombres, le grand jeu.
11:37Et d'une certaine mesure, il y a eu un décrit tricotage par l'URSS,
11:42on ne comprend pas.
11:44Donc la Chine, qui a connu Sun Yat-sen et tout ça,
11:50cherche une modernité.
11:53Et cette modernité, elle la veut occidentale,
11:57mais elle ne veut pas Sun Yat-sen aussi viser la Russie.
12:01– Elle veut occidentale, mais pas perdre son identité millénaire.
12:04– Voilà, et elle ne veut surtout pas l'Angleterre,
12:07tous ceux qui l'ont fait la guerre de l'opium et tout ça, et tout ce truc-là.
12:11Donc elle cherche sa propre identité,
12:13elle va la trouver dans la relation avec, et très tôt, avec la Russie.
12:19Il faut comprendre la zone de Vladivostok, qui est une ville chinoise, etc.
12:23Vous êtes dans un monde qu'on n'a pas vu.
12:25– Très différent, on va en parler juste après cette petite pause.
12:28– Non mais je veux vous expliquer par rapport à ça.
12:30Ce qu'elle veut, ce qui caractérise la Chine par rapport à la Russie,
12:36c'est que la Chine a compris que ce sur quoi s'était cassé la figure la Russie,
12:42c'est qu'elle n'avait pas accordé ce qui est pour elle
12:45la principale contradiction du socialisme, je cite,
12:49« la principale contradiction du socialisme pour Xi Jinping,
12:52c'est le besoin qui naît des peuples et la difficulté à leur répondre
12:59dans un état de sous-développement. »
13:01– C'est clair, attendez, on est obligé de faire une petite pause,
13:06ça fait partie de nos devoirs, on reprend tout à fait ça,
13:14parce que c'est très intéressant, après deux minutes, à tout de suite.
13:17Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h, André Bercoff.
13:23– Quand la France s'éveillera à la Chine, aux éditions Delga,
13:28effectivement, je pense que la France s'est éveillée à la Chine,
13:32simplement, elle ne sait pas quoi faire, et votre livre,
13:36avec vous, avec Marianne Dunlop, Jean-Julien et Franck Marsal,
13:40d'Hélène Brétrache, représente en tout cas des éclairages différents,
13:44et ça c'est toujours intéressant, il ne faut jamais penser avec ces clones,
13:49C-L-O-N-E-S, il faut faire le frotti de cerveau comme disait Montaigne.
13:54Justement, reparlons de la Chine, de Poutine, Xi Jinping,
13:59dans ce jeu incroyable qui est en train de se passer, effectivement,
14:02avec les BRICS, avec la renaissance de tel ou tel,
14:07avec aussi, non pas ce nationalisme, mais ce sens de l'identité,
14:11Poutine a ramené l'église orthodoxe au milieu du village,
14:14Trump ramène l'église évangélique au milieu du village,
14:17mais on pourrait aussi parler de l'église communiste,
14:21je sais qu'on n'aimerait pas ce terme au milieu du village,
14:24mais je veux dire, la Chine, c'est quand même aussi un pays extrêmement...
14:29Je veux dire, Xi Jinping, il travaille pour la Chine,
14:31il travaille pour les Chinois, il ne travaille pas pour l'Europe, etc.
14:34Il travaille pas pour nous !
14:35– Non, non, mais attendez, je pense qu'il faut être très clair là-dessus,
14:39ce que propose la Chine, je vous ai dit...
14:43– Alors, qu'est-ce qu'elle propose pour vous ?
14:44– Alors, d'abord, on a parlé de la relation entre Poutine et Xi Jinping,
14:49il faut savoir que Poutine, c'est quand même le petit-fils du cuisinier de Staline,
14:55on n'est pas le cuisinier de Staline pour rien.
14:58Bon, Poutine est un homme qui a été élevé dans le monde communiste...
15:03– Oui, KGB et compagnie, on est français.
15:05– Il en garde un sens historique, une profondeur historique,
15:09c'est-à-dire une chose qui a disparu de nos visions,
15:14et je crois que c'est quelque chose de très important.
15:18Alors, cette profondeur historique, c'est, rappelez-vous,
15:21le discours qu'ils ont tous les deux à un moment qui est fascinant.
15:24Il y a Xi Jinping qui lui dit,
15:29tu sais que les planètes n'ont pas été alignées depuis 100 ans comme elles sont alignées,
15:36100 ans c'est 1917, c'est même pas il y a 20 ans ou n'importe quoi, c'est 1917.
15:44Il lui dit, tu le sais, l'autre lui dit oui.
15:47Il lui dit, est-ce que tu es prêt ? L'autre lui répond oui.
15:50Bon, c'est-à-dire qu'ils partent d'un truc historique.
15:56Et ça, ils sont très Hegeliens d'une certaine mesure,
15:59vous voyez, c'est-à-dire qu'il y a quelque chose qui les meut.
16:02Et ça, c'est complètement absent.
16:04– Et ce n'est pas l'idéal de 1917.
16:06– Si, si, simplement, attendez, un autre aspect.
16:13Je vous cite un autre aspect de Xi Jinping.
16:15Xi Jinping a un rapport avec l'Inde qui est très intéressant aussi.
16:20Il lui dit, l'Inde essaie de croire qu'il va pouvoir, comme la Chine,
16:26en s'alliant avec les Américains, avoir un développement comme la Chine.
16:31Et Xi Jinping lui dit, tu ne pourras pas,
16:34parce que tu négliges trop le facteur humain.
16:37Et il retrouve ce que dit Marx, il y a un texte de Marx qui dit ça,
16:44qui dit, l'Inde ne pourra pas faire la révolution alors que la Chine le fera.
16:49Pourquoi ? Parce que l'Inde est très divisée, en escasse, en trucs, etc.
16:56Et un peuple divisé ne peut pas avancer.
17:00Or, la Chine, elle, depuis le début, elle n'a pas des esclaves,
17:06elle a le paysan soldat.
17:08La Grande Muraille, elle est faite par des paysans soldats.
17:12Et par des paysans qui sont des hommes libres.
17:16Il y a toute idée de ce qui bat.
17:19J'ai pris le cas du signe chinois, le premier historique,
17:25c'est Rennes, c'est l'homme qui marche.
17:27On dirait un homme en marche, on dirait Giacometti.
17:30Et, si vous voulez, il avance, et il est le prolétaire.
17:34C'est-à-dire que là, vous retrouvez une conception même des classes sociales,
17:38qui n'est pas la conception, c'est le producteur.
17:41C'est-à-dire que vous retrouvez une démarche, justement, dialectique, d'histoire.
17:46Et donc, vous l'avez, et là, sur la page couverture, il y a un signe,
17:53qui est là, écrit en chinois,
17:56« servir le peuple ».
17:58– Oui, attendez.
17:59– Et si vous voulez, c'est là.
18:01– Si je peux, chère, vous n'apportez donc pas la contradiction.
18:03Enfin, vous n'allez pas me dire que votre idéal communiste,
18:08c'est le crédit social à la chinoise,
18:10c'est les 200, je ne sais pas combien, 200 millions de morts dans la révolution culturelle,
18:15c'est le choc des bureaucraties Mao-Lin Piao,
18:18qui était le contraire des trucs du communiste.
18:21Vous me parlez de ça.
18:22Enfin, en quoi c'était communiste ?
18:24Vous aviez des bureaucraties absolument totales,
18:27qui, sous le couvert préservatif du communisme,
18:30étaient les plus grandes oppressions de la planète.
18:34Oui ou non ?
18:35– Tout à fait.
18:36– Ah, très bien.
18:37Alors là, on est d'accord.
18:37– La révolution culturelle, je ne suis pas pour.
18:40– Ah, très bien.
18:41Non mais c'est pour ça que je vous posais la question.
18:44– C'est-à-dire que je pense que c'est y compris anti-Mao,
18:48par rapport à ce qu'on connaît de Mao.
18:50Quand on a lu Mao d'ailleurs,
18:53si vous voulez, Mao intervient à un certain moment
18:56en disant pour Liu Xiaoxi, qui va mourir,
19:00il intervient en disant qu'est-ce que c'est ce truc criminel, fasciste.
19:04– Oui, enfin, vous savez très bien que Mao était aussi assoiffé de pouvoir,
19:09et il était, écoutez, on ne va pas revenir sur la révolution culturelle.
19:12– Non, non, mais attendez, attendez.
19:13Ce que je veux dire...
19:15– Il y a eu quand même une oppression populaire terrifiante.
19:17Oui, allez-y, je vous en prie.
19:18– Vous permettez, l'histoire, le socialisme,
19:26est une naissance tout ce qu'il y a de plus nouvelle.
19:30– Oh, ça fait quand même quelques...
19:32– Attendez, éliminez les termes capitalistes.
19:35– Oui, d'accord.
19:36– Attendez, non seulement ils ont possédé une production,
19:39mais ils possédaient des hommes.
19:40– D'accord, mais aujourd'hui, la Chine, elle est quoi ?
19:43– Ah ben, la Chine, elle n'est pas du tout capitaliste.
19:45– Elle est socialiste, d'accord.
19:47– Alors, je vais vous donner des exemples.
19:49– Écoutez, les grands capitalistes chinois, merveilleux quoi.
19:52– Non, attendez, c'est que vous ne connaissez pas la Chine.
19:55Vous ne savez pas comment elle fonctionne réellement.
19:58– Oui, alors allez-y, expliquez-nous.
19:59– La Chine a tiré le son,
20:01c'est-à-dire qu'elle dit,
20:03la Russie s'est tuée à vouloir entretenir des régimes
20:07qui ne voulaient pas faire la révolution,
20:09donc on les a tenus à bout d'en bas.
20:11Elle vient, là par exemple, ils vont prendre des mesures.
20:16Mais la Chine, elle rentre dans un pays,
20:18elle respecte les lois du pays.
20:20– Oui, certes.
20:21– Si vous, vous avez des exploitants tels,
20:24qui vous traitent comme des chiens, vos capitalistes,
20:27ben c'est votre affaire.
20:29– Mais je croyais que le socialisme était international.
20:31Je croyais qu'il fallait libérer les peuples de leur chaîne.
20:34Donc quand je fais du commerce à la chinoise...
20:36– Monsieur, faire la révolution à la place des autres
20:40n'a jamais été une garantie.
20:41– Mais est-ce que c'est bien de faire du commerce
20:43pour son propre crédit, avec des dictatures les plus totales ?
20:47– Ce n'est pas des dictatures, les chinois eux-mêmes,
20:50moi je vais vous dire, les chinois,
20:52d'abord, on ignore totalement la lutte des classes en Chine actuellement.
20:57– Il y a eu une lutte des classes en Chine.
20:59– Il y a eu des assassinats de chefs d'entreprise.
21:01– Oui, certes.
21:02– Et les chinois s'en servent.
21:05C'est-à-dire que quand ils ont voulu mettre au pas
21:08les capitalistes qui surexploitaient les travailleurs...
21:13– Mais vous êtes d'accord qu'il y a une classe capitaliste
21:16très forte en Chine ?
21:18– Alors, attendez...
21:19– Ce ne sont pas des capitalistes ?
21:21– Attendez, moi, le capital, c'est ce que dit Deng Xiaoping,
21:26il dit que le capital pour le développement, c'est une bonne chose,
21:30mais il ne faut pas l'étrangler, il faut le mettre dans une cage,
21:34c'est-à-dire l'empêcher de ne pas agir pour le peuple chinois.
21:39Par exemple, je vais vous donner un exemple concret, maintenant,
21:43vous avez vu l'histoire du canal de Panama ?
21:49Il faut connaître l'histoire du canal de Panama,
21:51en ce moment, vous savez qu'il y a une grande grève, énorme,
21:56où les bananes du Panama, c'est-à-dire une taille de fruite,
22:00est en train de mettre au pas les travailleurs.
22:04Le Panama, moi j'ai été au moment, vous savez, juste cause,
22:07où on a balancé des bombes pendant qu'on racontait le chargé de Timisoara.
22:15C'est-à-dire que le Panama, Marx le dit,
22:18c'est le moment où il y a la rue et vers l'or,
22:20on creuse le Panama parce qu'il y a la rue et vers l'or, etc.
22:24Et le Panama joue un rôle essentiel.
22:26Or, les Chinois ont pris des ports partout, le long du canal,
22:32mais c'est des ports qui sont pris par des sociétés capitalistes de Hong Kong.
22:39Alors cette société capitaliste de Hong Kong,
22:42c'est un vieux de 91 ans qui a vendu à Trump les trucs.
22:47Les Chinois, ils ont dit qu'à Hong Kong, il a le droit de faire ça
22:52puisque la règle veut qu'à Hong Kong, un capitaliste ait le droit.
22:55Donc on ne l'emmerdera pas.
22:57Mais par contre, le même capitaliste, il a en Chine des tas d'intérêts.
23:03Et alors là, qu'est-ce qu'il paye ?
23:05Jusqu'à ce qu'il change d'avis.
23:07– Attendez, nous sommes d'accord.
23:08On va prendre une autre petite pause,
23:11mais je crois quand même qu'il y a une contradiction
23:13au sein de la contradiction dont on va parler.
23:16C'est très important parce que je vois la vision que vous avez de la Chine,
23:21mais il y a aujourd'hui quelque chose qui est…
23:24et je vais vous poser des questions parce que je rêvais qu'on s'explique
23:29justement sur un certain nombre de contradictions chinoises.
23:32C'est un pays absolument fascinant et passionnant.
23:35Moi je ne suis pas en train de…
23:36il n'y a pas une question de…
23:37on ne va pas faire du manichéisme là-dessus,
23:39mais les questions qui se posent sont fondamentales.
23:41– Tout à fait.
23:42– On va en parler tout de suite après cette petite pause.
23:45– Sud Radio.
23:46– Parlons vrai.
23:47– Parlons vrai.
23:48– Sud Radio.
23:49– Parlons vrai.
23:50– Bonjour, c'est…
23:51– 14h, André Bercoff.
23:53– Quand la France s'éveillera à la Chine,
23:55et Dieu sait, on parle de cet éveil,
23:57on n'est peut-être pas d'accord,
23:58mais c'est très intéressant, encore une fois,
24:00je vous recommande le livre,
24:01il y a des choses sur lesquelles je suis d'accord.
24:03D'ailleurs Fabien Roussel lui-même…
24:04– Ah oui c'est pareil.
24:05– Il a dit « je ne suis pas d'accord sur beaucoup de choses mais… »
24:08– Alors il n'est pas d'accord sur Poutine,
24:10il déteste Poutine.
24:11– Non mais c'est un autre problème.
24:12– Et si vous voulez, il a dit simplement,
24:15et ça c'est très bien,
24:16c'est la preuve que le Parti communiste peut avancer,
24:19il a proposé, il a dit voilà,
24:21on ouvre un espace démocratique qui n'existe pas.
24:24– Il serait temps, il serait temps.
24:25– Voilà, on ne peut pas éviter.
24:27Maintenant la Chine est devenue un espace défendant tel qu'on ne peut pas l'éviter.
24:30– Alors justement, revenons à la Chine et revenons à tout ça.
24:33Moi je voudrais vraiment comprendre,
24:35parce que hors antenne vous me disiez
24:37oui on a eu tendance à l'universalisme, nous Français,
24:40on voudrait que tout le monde soit comme nous,
24:42des démocraties avancées ou autres,
24:44enfin avec les problèmes et les…
24:46Mais quand même, quand vous voyez qu'en Chine,
24:49le traitement qui est fait avec les Ouïghours,
24:52les musulmans Ouïghours, de…
24:53– Mais ça c'est un mythe, je ne suis pas d'accord.
24:55– Ce n'est pas vrai ?
24:56– Alors je vais vous dire, Marianne qui a vécu en Chine…
25:01– Parce que ce qu'on entend sur les Ouïghours en Xinjiang, c'est terrifiant.
25:05– D'abord, je vais vous dire, il faut répondre statistiquement.
25:08– Oui.
25:08– C'est-à-dire que la Chine, moi je défie quiconque d'avoir un génocide
25:14quand vous passez d'un million deux cent mille habitants à deux millions cinq, alors que…
25:19– Non mais on ne parle pas de génocide, on parle de mauvais traitement, terrible.
25:22– Ah ça c'est autre chose.
25:23– Oui non mais c'est de ça que je parle, je ne parlais pas de génocide.
25:25– Genocide déjà, c'est Napoléon.
25:28Je vais vous dire, très honnêtement…
25:30– Mais ne me dites pas qu'ils ne sont pas très, très…
25:32– Alors je vais vous dire…
25:33– T'en vois raison, je ne…
25:35– Non mais je vous explique.
25:36– Oui.
25:36– Bon, la Chine, Marianne qui parle donc chinois, elle vit, elle a deux enfants chinois.
25:43– Marianne Dunlop, c'est ça oui.
25:45– Elle fait de la traduction simultanée en turc, en chinois, en coréen, etc.
25:49– D'accord.
25:50– Et elle le bat dans un pays au gourd, sans personne, en voyant, et elle a une vision.
25:58Alors elle est à la fois, elle comprend très bien, mais elle regrette.
26:01Parce qu'il y a toute une part qui lui paraît disparaître dans cet effort,
26:08dans cette espèce de rationalisation.
26:12Mais il faut remarquer d'abord, ce qu'on appelle le pays au gourd,
26:16c'est un pays, si vous voulez, mi-désertique,
26:21et vous avez d'autres minorités musulmanes.
26:26Mais simplement, la Chine ne supporte pas le terrorisme.
26:31Et il faut voir que c'est une secte.
26:34La Chine a un passé laïque, comme vous n'avez pas idée.
26:39Elle n'a pas besoin, on donne tous les exemples.
26:43La Chine est un pays qui a été fondamentalement laïque.
26:46Je vous donne un exemple, dans les milles chinois, il y a l'éternel déluge.
26:50Mais vous n'avez pas de dieu qui a créé ça, vous avez un héros, vous avez un promulgé.
26:55– Il est vraiment laïque, il n'y a pas un monothéisme radical.
27:00– Non, mais il n'y a pas que ça, il n'y a pas un dieu, il y a des héros,
27:05hommes ou singes ou animaux, qui délivrent l'humanité.
27:10Et vous avez un phénomène qui est très proche du français,
27:14vous savez, la constitution de l'endeux, la nécessité de la révolte.
27:20C'est ce qu'on appelle le mandat divin.
27:22C'est-à-dire que les peuples doivent subir l'envoyé divin, etc.
27:30Il y a le mandat divin.
27:31Mais si un empereur, un représentant du peuple ne va pas,
27:42il peut être enlevé par une révolution.
27:45C'est un droit légitime.
27:47Et alors ça va encore plus loin que le mécontentement.
27:50C'est-à-dire qu'ils peuvent juger qu'une inondation,
27:54un phénomène terrien signifie qu'il faut abolir l'homme.
28:00Donc ça peut vous partir vraiment d'une manière ou d'une autre.
28:04Et ça, ça a été élaboré sous une école qui date à peu près équivalente à Socrate.
28:12Et depuis, Bensus.
28:15En fait, ce que vous dites, c'est qu'il y a une histoire multimillénaire de la Chine,
28:19et qu'il faut se tenir compte de toute cette histoire multimillénaire pour le comprendre.
28:23Nous, on a Rome, Athènes, Jérusalem.
28:26Les grecs, les romains, les judéo-chrétiens, etc.
28:30Mais je veux vous dire, on a aussi une part de la Chine en nous, qu'on a oublié.
28:35Qu'est-ce qu'on a de chinois en nous ?
28:37Ah, beaucoup.
28:38Par exemple ?
28:38Dans le désirant concret ?
28:40On a toute une série d'inventions.
28:44C'est pas pour rien qu'il y a l'histoire de Marco Polo,
28:46mais on a le papier, on a les soirées, on a la route de la soie,
28:51on a un échange, on a les porcelaines.
28:53Mais ça, c'est les apports, effectivement.
28:54On mange les porcelaines.
28:56On a des échanges.
28:58Il y a tout un monde.
29:02Et vous savez, il faut bien vous rendre compte qu'on a les meilleurs sinologues que je connaisse.
29:07On a une école de sinologues remarquable, les chinois le savent.
29:12Donc, il faut voir aussi que nous avons des échanges de haut niveau.
29:18Souvent, que nous...
29:20Vous voyez, l'autre jour, je rencontrais un étudiant qui était à Columbia.
29:23Bon, moi, je me suis persuadé que c'était ça.
29:27C'est-à-dire que sous l'histoire juive, il y a aussi la nécessité de se libérer des chinois, de les renvoyer.
29:37Et si vous voulez, il y a une vague anti-chinoise en Amérique.
29:42Mais c'est une imbécilité.
29:44Il me disait, le gars, il était parti à Columbia,
29:46il faisait les meilleurs étudiants mathématiciens, tout ça.
29:49C'est les chinois.
29:51Après, c'est les indiens. Après, c'est les français.
29:53C'est-à-dire que nous ne mesurons pas, comme nous avons des atouts,
29:58si nous acceptons que la Chine fasse partie de notre histoire.
30:01Et pas de refuser ce que nous devons à l'universal humain.
30:06– Mais personne ne refuse l'apport de la Chine.
30:12Le problème, c'est le savoir...
30:14– Mais si, on le refuse.
30:16Le Pays Jaune est une imbécilité qu'avant chaque guerre, on invente.
30:19– Oui, mais on n'est plus là, on n'est plus au Pays du Jaune aujourd'hui.
30:23– Attendez, on comprend ce que ça veut dire.
30:25– Non mais le problème, écoutez,
30:27ce n'est pas la faute de la Chine.
30:29Vous ne pouvez pas nier que nous avons, nous, bradé nos industries,
30:38– Mais qui est-ce qui l'a bradé ? Est-ce que c'est les chinois ?
30:40On leur a apporté ?
30:42– Absolument, mais c'est ce que je voulais vous dire.
30:44– Vous plaignez-vous d'eau capitaliste ?
30:46– Si vous n'êtes pas capable de leur envoyer, bravo.
30:48Mais eux, les chinois, ils ne vont pas vouloir envoyer pour vous.
30:50– Mais c'est tout.
30:52Les chinois en ont profité, et très bien.
30:54– Ils en ont profité, mais qui n'en aurait pas profité ?
30:56Ils ont travaillé comme des dingues.
30:58– Bien sûr qu'ils ont travaillé comme des dingues.
31:00– Ils ont des générations entières qui se sont crevées
31:02pendant que nous on bénéficiait de rentes.
31:04Parce que ne croyez pas,
31:06tous vos jeunes qu'on voit en ce moment,
31:08là je les voyais dans les radios,
31:10tous ces jeunes gens,
31:12ils sont bien habillés,
31:14ils ont tout,
31:16ils ont des tenues.
31:18Pourquoi ? Parce qu'on a des tas de produits
31:20qui viennent de Chine, qui ne coûtent rien,
31:22on peut avoir des salaires très bas.
31:24Donc on a eu des tas de gens.
31:26– Donc d'où vous dites,
31:28vous vous dites, prenez les produits de Chine ou ailleurs,
31:30payons les très bas,
31:32pendant ce temps notre agriculteur se casse la gueule,
31:34notre industrie est foutue,
31:36mais ça ne fait rien,
31:38vous allez avoir des produits de première nécessité.
31:40– C'est vous qui dites ça.
31:42Moi je dis qu'au contraire,
31:44il faut faire très attention,
31:46parce que vous ne voyez que le début.
31:48En ce moment, est-ce que vous connaissez
31:50les usines sombres ?
31:52– C'est quoi les usines sombres ?
31:54– Je vais vous dire, et vous allez prémire.
31:56– Oui, allez-y.
31:58– Il y a actuellement en Chine,
32:00des usines qui travaillent
32:0224h sur 24,
32:04sans la moindre présence humaine.
32:06Vous savez ce que c'est ?
32:08– Les robots, enfin les robotisateurs.
32:10– Et puis avec l'intelligence artificielle
32:12qui dit ce qu'il faut faire
32:14avec un minimum
32:16d'utilisation des produits.
32:18C'est-à-dire qu'ils calculent tout au millimètre.
32:20Le produit arrive avec un taux…
32:22Pour certains aspects
32:24du coulage de l'acier,
32:26ils sont 3600%
32:28plus rapides
32:30et plus exemplaires que nous.
32:32L'usine sombre,
32:34c'est une usine qui travaille de nuit et de jour,
32:36sans la moindre goutte d'électricité.
32:38Parce qu'on économise ça,
32:40on économise les produits, c'est écologique.
32:42– Et puis pas de congés payés, pas de syndicats,
32:44pas de problème, c'est bien.
32:46– Je vais vous dire ça,
32:48si ce n'est pas le socialisme qui le gère,
32:50si c'est votre capitalisme, on crève tous.
32:52– Vous voulez dire que
32:54les Chinois sont… – Je dis la vérité.
32:56– Vous voulez dire que les Français capitalistes
32:58sont incapables de gérer un projet d'usine sombre.
33:00– Regardez Macron,
33:02vous êtes ensemble au capitalisme.
33:04C'est des abrutis intégraux.
33:06On est passé d'un capitalisme
33:08où il y avait des gens qui pensaient
33:10qu'ils étaient des chefs d'entreprise,
33:12qu'ils connaissaient leur boulot,
33:14pour appeler les Dassault, les Ostres, etc.
33:16C'était des ingénieurs.
33:18Le gars qui était à Dassault,
33:20c'était un ingénieur de haut niveau.
33:22– Absolument, absolument.
33:24– On est passé à qui ?
33:26À des joueurs de bourse,
33:28des institutions de la bourse,
33:30Elon Musk, des machins…
33:32– Non, Elon Musk, vous ne pouvez pas dire ça.
33:34– C'est un producteur, Elon Musk.
33:36SpaceX et compagnie, arrêtez de dire n'importe quoi.
33:38– Attendez, s'il n'arrive pas à la NASA…
33:40– Là, vous dites n'importe quoi sur Elon Musk.
33:42– S'il n'arrive pas à la NASA…
33:44– Mais enfin, attendez, avant la NASA,
33:46c'est un entrepreneur.
33:48Votre anti-américanisme primaire
33:50vous fait dire n'importe quoi, cher Jean.
33:52Elon Musk est par essence
33:54quelqu'un qui est extrêmement respecté par les Chinois.
33:56Il va en Chine, il les respecte.
33:58– Bien sûr, bien sûr.
34:00– Mais parce que c'est un producteur.
34:02– C'est le problème.
34:04– Mais oui, vous, les Américains,
34:06c'est l'ennemi.
34:08– Non, non, alors là, vous trompez.
34:10– Ah, mais si.
34:12– Voyez comme vous interprétez tout de suite.
34:14– Elon Musk est par essence un producteur.
34:16– Vous me faites dire…
34:18– Oui.
34:20– Vous refusez d'écouter.
34:22Les Chinois ne veulent pas,
34:24justement, étrangler
34:26les Américains.
34:28– Non, bien sûr,
34:30ils commercent avec eux.
34:32– Les Chinois savent que chaque peuple
34:34peut apporter quelque chose,
34:36y compris au bien-être chinois.
34:38– On est bien d'accord.
34:40– Qu'est-ce que je reproche
34:42à ces capitalistes ?
34:44Moi, à la limite,
34:46s'il y a des entrepreneurs
34:48qui sont prêts
34:50à se battre
34:52pour la réindustrialisation de la France,
34:54pour ne pas faire ce qu'ils font,
34:56c'est-à-dire récupérer des usines,
34:58ne pas transformer les matériaux
35:00et après se barrer avec l'argent
35:02de la France,
35:04eh bien ceux-là, je les accepte.
35:06C'est ce que font les Chinois.
35:08Ils disent, si tu viens chez nous,
35:10tu acceptes d'être un véritable
35:12entrepreneur.
35:14– Mais c'est ce que font les Américains.
35:16– Moi, je veux.
35:18– Mais attendez, là-dessus,
35:20on est d'accord, voyons, on se rejoint.
35:22– Oui, on est d'accord.
35:24Votre différence, c'est que vous refusez de voir
35:26que ce qu'il y a aujourd'hui
35:28comme développement
35:30des forces productives
35:32exige de la planification,
35:34de l'organisation des capitalistes
35:36qui a un sens, qu'on puisse tenir
35:38pour l'intérêt général.
35:40– Alors, je vais vous dire
35:42ce que je reproche, non,
35:44c'est que j'ai envie de tout ça, et c'est très bien,
35:46mais pas le parti unique, pas le crédit social,
35:48pas la surveillance généralisée.
35:50– Ah ben nous, on est d'accord.
35:52– Moi, j'ai pas envie d'un pays flic.
35:54– Je suis française, j'ai pas envie de me retrouver,
35:56je suis pas chinoise,
35:58j'ai pas 4 000 ans derrière moi
36:00avec l'option du monde.
36:02– Mais même si vous aviez 4 000 ans,
36:04j'imagine que vous auriez le prurit de la liberté,
36:06c'est ça qui vous meut. – Mais c'est clair.
36:08– Eh ben voilà, on est d'accord.
36:10– Un Français, j'ai toujours dit qu'un Français,
36:12c'est comme maigré, un anarchiste étatiste.
36:14– Pas mal, c'est une bonne...
36:16On, on, on, on,
36:18anarchiste étatiste, ça me plaît,
36:20on continue après une page de publicité.
36:22Sud Radio Bercoff,
36:24dans tous ses états, midi 14h.
36:26André Bercoff.
36:28– Alors cette Chine, cette Chine qui nous occupe,
36:30cette Chine qui nous fascine,
36:32cette Chine qui, effectivement,
36:34bon, avec ses 1,5 milliards...
36:36– Mais surtout, on ne peut pas l'éviter.
36:38– C'est vrai, c'est la fascination, la répulsion.
36:40– Non, c'est pas la fascination, c'est que vous l'avez
36:42dans la figure et vous ne pouvez pas l'éviter.
36:44– Bah écoutez, on a tout le monde
36:46dans la figure, il n'y a pas que nous.
36:48– Vous savez, Xi Jinping a dit,
36:50Xi Jinping a dit, calmez-vous,
36:52mais c'est tout petit.
36:54Xi Jinping a dit, là on est trop gros, on nous voit,
36:56donc il faut qu'on assume.
36:58– Sauf que, moi je rappelle cette phrase de Deng Xiaoping,
37:00et je voudrais avoir votre avis, il disait,
37:02très connue cette phrase, il disait,
37:04qu'importe que le chat soit blanc ou noir,
37:06pourvu qu'il mange la souris.
37:08Alors, dernière page,
37:10la souris c'est nous ?
37:12– Non, pas du tout.
37:14Les Chinois sont,
37:16alors vraiment, je vous dis,
37:18il y a un malentendu complet.
37:20Je ne vous dis pas que ça soit un peuple
37:22oblatif, encore que,
37:24ils ont compris,
37:26ils n'ont pas le même traitement
37:28si c'est les pays du Sud
37:30et si c'est nous.
37:32C'est-à-dire que,
37:34ils ont une sorte de mission.
37:36Il y a des choses, quand je parle...
37:38– C'est quoi la mission, dites-moi,
37:40concrètement, en quelques mots, c'est quoi la mission ?
37:42– Alors, il faut que je vous explique,
37:44celui qui m'a alerté là-dessus, c'est Fidel Castro,
37:46j'étais à Cuba.
37:48Je trouve dans les bouquins
37:50qu'on vendait
37:52dans la vieille ville,
37:54il y avait plein de bouquins,
37:56je trouve un rapport de
37:581983.
38:00Écoutez,
38:02je l'ai encore, génial.
38:04Il annonce qu'il va y avoir,
38:06que l'Union Soviétique ne pourra pas résister, qu'il y a une crise,
38:08et qu'il va y avoir de nouveaux rapports Sud-Sud.
38:10– Un rapport qui est écrit par qui ?
38:12– Fidel Castro.
38:14C'est le rapport de Fidel Castro,
38:16en 1983, où on est aligné.
38:18– D'accord. – C'est génial.
38:20Et je suis
38:22stupéfait, et je vis
38:24à l'époque, très proche,
38:26mon compagnon très proche,
38:28c'est l'homme que Fidel Castro a envoyé
38:30négocier avec Kissinger,
38:32et c'est celui
38:34qui, maintenant, est chargé d'aller en Chine.
38:36Il m'a dit
38:38une chose très juste.
38:40Il m'a dit, être un homme d'État, c'est pas compliqué.
38:42On raconte beaucoup de choses.
38:44Être un homme d'État,
38:46c'est savoir, nous,
38:48que si, un jour,
38:50on baisse la garde,
38:52alors qu'on a le pire ennemi du monde,
38:54à 500 kilomètres, on est mort.
38:56Pour les Chinois,
38:58c'est s'ils oublient qu'ils ont 1,3 milliard
39:00de bouches à nourrir,
39:02ils sont morts.
39:04C'est bon.
39:06C'est-à-dire que vous avez des contraintes.
39:08– Nourrir tout leur peuple, c'est ça.
39:10– Donc, vous avez des contraintes
39:12historiques,
39:14qu'un homme d'État ne peut pas oublier.
39:16Et les Chinois
39:18sont des grands hommes d'État.
39:20– Pas tous, pas tous.
39:22Il y en a eu.
39:24– Ils ont quand même eu trois personnes,
39:26même d'autres, plus intermédiaires,
39:28ont eu des trucs très intelligents.
39:30Je vous conseille de lire le chapitre
39:32intermédiaire.
39:34– J'ai pas tout lu, évidemment.
39:36– Quand j'ai lu, je l'ai vu arriver,
39:38le chapitre, c'était le petit livre rouge,
39:40le petit livre rouge.
39:42Bon, mais il est très important.
39:44Parce qu'il vous montre
39:46le fonctionnement de l'appareil du parti.
39:48Ça n'a rien...
39:50Moi je le connais, j'ai vécu
39:52ce que sont les communistes.
39:54Mais il vous montre
39:56que les Chinois fonctionnent,
39:58on n'arrive pas
40:00au plus haut niveau du débat
40:02sans que toute la question
40:04ait été traitée avant.
40:06Quand les hommes d'État se réunissent,
40:08c'est que la question est avancée.
40:10Il y a un temps, si vous voulez,
40:12d'hommes d'État très important.
40:14Les Chinois, ils ont d'abord
40:16leur peuple à nourrir.
40:18Et ils savent qu'il ne faut pas
40:20donner à la contre-révolution
40:22telle qu'elle est apparue
40:24en URSS,
40:26une base sociale.
40:28C'est ça leur idée.
40:30Donc pas de base sociale à la contre-révolution.
40:32Il faut maîtriser tout ça.
40:34Est-ce que ça doit se faire ?
40:36C'est très dur.
40:38C'est très dur là, par exemple.
40:40Ils ont un vrai problème.
40:42Il y a eu des millions de morts
40:44pendant la révolution culturelle.
40:46Oui, c'est vrai.
40:48C'est vrai, la révolution culturelle.
40:50Est-ce que ça ne pose pas
40:52quand même un problème
40:54structurel ?
40:56Vous allez dire
40:58qu'on a eu des millions de morts en Europe.
41:00Qu'est-ce que vous pensez de la terreur ?
41:02J'ai vu le Napoléon d'Abelgans
41:04et avec tout ce truc-là,
41:06Robespierre lui dit
41:08tu as une mission.
41:10Comme vous le vouliez ou non,
41:12aujourd'hui,
41:14on est tous sous le régime
41:16de la révolution française.
41:18On est plus ou moins pour les sociétés.
41:20En ce moment, ils sont en retour
41:22à l'archaïsme.
41:24Ils ont leur crise de retour
41:26Seppad Berne,
41:28Marie-Antoinette, etc.
41:30On est quand même tous les enfants
41:32de la convention.
41:34Ça n'a rien à voir, bien sûr.
41:36Mais le problème, si vous voulez, c'est toujours pareil.
41:38C'est le prix à payer.
41:40Écoutez, je vais vous choquer absolument.
41:42Allez-y.
41:44Je vous jure, ce n'est pas le Parti communiste
41:46qui parle de ma personne, c'est Daniel Blettrach.
41:48D'accord ? Je me libère.
41:50Un jour, j'ai dit
41:52que
41:54le goulag était un niveau supérieur
41:56de l'humanité par rapport à la guillotine.
41:58Le goulag, on en sort.
42:00Voyez ? C'est le bagne.
42:02C'est le bagne. Ah si ! Regardez, même
42:04sur le gestine, il est guéri de son cancer.
42:06Il y a eu des dizaines de millions de morts.
42:08D'infamies, etc.
42:10Attendez. Pourquoi ?
42:12Ce que j'ai vu.
42:14Les Russes ne sont pas
42:16des abrutis qui aiment le Knut,
42:18etc.
42:20Actuellement, en Russie,
42:22moi, Saline, il ne m'a rien fait.
42:24Mais le problème n'est pas
42:26qu'il vous a fait à vous.
42:28Hitler non plus ne vous a rien fait.
42:30Qu'est-ce que ça veut dire ?
42:32Il a fait théoriquement au peuple russe.
42:34On est d'accord. Pas à moi.
42:36Moi, il m'a libéré des nazis.
42:38Je ne dis rien.
42:40Le modèle, pendant les
42:42trends glorieuses, Dieu merci,
42:44on était tranquille, ils avaient peur
42:46qu'on leur foute le communisme.
42:48Donc, je n'ai rien à lui dire.
42:50Mais par contre,
42:52les Russes, ils pourraient avoir dit.
42:54Ils considèrent que Staline
42:56est l'homme qui a
42:58le plus paix pour
43:00leur libération.
43:02C'est le héros des Russes.
43:04J'ai écrit au cas
43:06qui s'appelle
43:08Staline, tyran sanguinaire ou héros national.
43:10Je suis allée
43:12interroger les gens dans la rue.
43:14Oui.
43:16Il y a de tout. C'est vrai.
43:18C'est à un moment donné.
43:20Mais on va refaire cette discussion.
43:22A un moment donné, évidemment.
43:24Je suis d'accord pour qu'on la fasse réellement.
43:26On va le faire réellement, mais je crois qu'on ne peut pas
43:28dire que les tyrans sanguinaires
43:30qui sont des gens qui ont fait tuer des millions
43:32de morts parce qu'à moi, ils ne m'ont rien
43:34fait, c'est pas grave.
43:36Ne m'interprétez pas.
43:38Je dis à moi, ils m'ont rien
43:40fait, mais par contre, ceux à qui ils ont fait
43:42quelque chose,
43:44ils considèrent que...
43:46Et ceux à qui ils ont fait quelque chose ne sont plus là pour en parler.
43:48Il y en a beaucoup qui sont revenus.
43:50Il y en a beaucoup, regardez.
43:52Solzhenitsyn, il a dit ce qu'il y avait à dire.
43:54Sur l'état profond de l'URSS,
43:56Solzhenitsyn, il a dit ce qu'il...
43:58Il est revenu guéri de son cancer.
44:00Il est revenu guéri du cancer.
44:02Arrêtez, arrêtez, arrêtez.
44:04Franchement.
44:06C'est très bien de chercher une justification,
44:08mais là, c'est de la magie noire.
44:10On a terminé.
44:12On va refaire cette émission, je vous le promets,
44:14sur le communisme.
44:16Non, mais je veux terminer.
44:18C'est terminé.

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