Avec Marie-Estelle Dupont, psychologue
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NewsTranscription
00:00Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face-à-face.
00:07Malaise dans la civilisation.
00:10Non, c'est pas d'hier.
00:12Un certain Sigmund Freud écrivait ce livre,
00:15Capital bien sûr, en 1930.
00:18Un siècle plus tard, alors les malaises,
00:21le pogré, tout va bien, il n'y a plus de malaise dans la civilisation.
00:24Tout va très bien dans une France, une Europe,
00:27un monde apaisé, débarrassé de toutes ces crises.
00:30Plus de problèmes, mais en fait, allez, sortons du cliché,
00:34sortons de l'image d'Epinal et regardons ce qui se passe.
00:37Ce qui se passe aussi, c'est une forme, appelons-le quoi,
00:41gouvernée par le chaos, managée par la peur,
00:44en tout cas l'inventaire des peurs.
00:46Qu'est-ce qui se passe ?
00:47Qu'est-ce qui se passe en ce moment où il y a une guerre,
00:51on était confinés par le Covid,
00:53où on nous parle du climat qui va faire des milliards de morts,
01:00en tout cas certains le disent,
01:02et des guerres évidemment qui éclatent un peu partout,
01:07dû aujourd'hui de l'aide à mourir, effectivement,
01:10parce que voilà, on a besoin d'aider à mourir,
01:14d'aider à vivre, oui on en parle,
01:16mais peut-être un peu moins.
01:17Et puis on va en parler avec quelqu'un
01:20que nous avons toujours plaisir à recevoir,
01:22qui est Marie-Stelle Dupont,
01:23bonjour Marie-Stelle Dupont,
01:25psychologue, je rappelle,
01:28tous vos livres, vous en avez écrit plusieurs,
01:29mais le dernier, le plus récent,
01:31c'est De l'Esté du point de passer,
01:33Issa Erol, c'est bien si c'est pas le plus récent ?
01:34Ah, c'est une réédition du tout premier en fait,
01:36mais le dernier concerne un peu le sujet d'aujourd'hui,
01:38puisque c'est être parent en temps de crise,
01:40avec une première partie qui est très politique.
01:42Oui, j'allais le citer, effectivement, être parent,
01:44et puis je rappellerai L'Antimère,
01:45qui est un livre qui a fait très légitimement
01:48beaucoup de bruit.
01:50Alors Marie-Estelle Dupont,
01:52moi je voudrais qu'on fasse justement
01:53une espèce de tour d'horizon avec vous,
01:55avec la psychologue que vous êtes,
01:56parce que c'est bien l'interroger le mental,
02:00après tout, on parle géopolitique,
02:02on parle économie, on parle de tout ça,
02:04on parle des rapports de force,
02:06mais il y a comment ça se révercute,
02:10pardon, ça se révercute ?
02:12Ça se répercute, c'est dur à dire.
02:14Le problème, oui, ça se répercute chez nous,
02:17dans notre esprit, dans notre mental, etc.
02:20Et je pense à ce que nous avons vécu pendant le Covid,
02:24je pense à ce que vivons encore maintenant
02:26avec le climat, etc.
02:28Je pense, encore une fois, à tout ce qu'on a dit aux guerres,
02:31et surtout à ce qui s'est passé récemment
02:33avec la loi, effectivement, sur l'aide à mourir,
02:37et enfin, sans vraiment faire un inventaire à l'après-vert,
02:42l'insécurité, ce qui s'est passé aux Champs-Elysées,
02:47à Paris, lors de la Tour du Monde.
02:53Donc, qu'est-ce que ça signifie, ça, Marie-Estelle Dupont ?
02:57Alors, merci de rappeler qu'effectivement,
03:01il y a un impensé dans notre manière d'analyser les choses,
03:05en tout cas dans l'espace public.
03:07En France, ça m'avait frappée, d'ailleurs, au moment du Covid,
03:09c'est pour ça que j'avais saisi l'opportunité
03:10d'être présente sur des antennes.
03:13L'impensé, c'est la psyché individuelle,
03:15c'est-à-dire qu'on a des clés de lecture économiques,
03:18géopolitiques, etc., etc., d'analyses, voilà.
03:24Mais, alors, médical et statistique, ça n'a non plus pouvoir,
03:28mais la dimension de la psyché est un impensé.
03:33Et on ne peut pas comprendre ce qui est en train de se passer,
03:36je pense, si on n'a pas à l'esprit
03:40qu'il y a une forme, pour moi, d'effondrement psychique
03:43de l'homme contemporain dans les sociétés occidentales.
03:45Et quand je parle d'effondrement, je ne parle pas...
03:46Effondrement, carrément.
03:47Oui, c'est un effondrement psychique,
03:49non pas au sens où on se mettrait à pleurer,
03:51quoique, vu le nombre de dépressions, on pourrait se poser la question.
03:56Mais un effondrement au sens où la colonne vertébrale psychique,
04:00en fait, au niveau collectif,
04:02a été très abîmée de manière progressive,
04:07particulièrement depuis la Deuxième Guerre mondiale.
04:09Mais en réalité, ça a commencé pour moi avec les Lumières.
04:12C'est-à-dire qu'à partir du moment où l'être humain a voulu se définir
04:14comme le début, la fin et le centre de tout,
04:17il s'est retiré la verticalisation par le sacré.
04:20Et donc, tout est devenu possible.
04:22Alors, ça a pris un tournant majeur avec Mai 68,
04:25avec Il est interdit d'interdire.
04:26Et d'ailleurs, tu citais Malaise dans la civilisation de Freud.
04:30Et dans les années 50, Herbert Marcus fait une synthèse des travaux de Freud.
04:34L'homme unidimensionnel.
04:35Et des travaux de Marx.
04:37Et écrit Héros et civilisations qui m'avaient beaucoup frappée
04:40quand je l'avais lu en terminale.
04:41Parce qu'en réalité, lui, c'est un homme qui va porter l'idéologie de Mai 68.
04:46Où en fait, il va dire que le refoulement, c'est mauvais.
04:49Et qu'effectivement, il faut jouir sans entrave.
04:51Et il est interdit d'interdire.
04:52Sauf qu'une civilisation, c'est quoi ?
04:54Une civilisation, c'est ce que mettent...
04:56Enfin, une société, c'est ce que mettent en place les grands mammifères
04:59pour maintenir la survie de l'espèce.
05:01Et donc, ça se structure avec des grands interdits.
05:03Dans ces interdits, il y a l'interdit du meurtre.
05:05On est en train de revenir dessus, de proche en proche,
05:09et sous prétexte de faire le bien des gens.
05:11L'interdit de l'inceste, la différence des sexes, la différence des générations.
05:14Et on voit bien comment toute cette architecture,
05:16cette ossature de la psychique collective,
05:19a été progressivement abîmée.
05:21Comment les cadres symboliques, la famille, ça a été très abîmé.
05:25Le problème, c'est qu'une fois que ces cadres sont érodés,
05:29quand il survient une crise,
05:31l'État a d'autant plus de pouvoir pour imposer une doxa uniforme
05:37que les citoyens ne sont plus en capacité de faire fond sur leurs ressources
05:41à la fois communautaires de liens, de liens de voisinage, etc.,
05:45et de liens psychiques.
05:47Et quand tu associes ça à la baisse de l'instruction depuis 40 ans,
05:51où tu t'aperçois que le champ lexical, en fait, est extrêmement réduit,
05:56tu comprends que ce sont des méthodes, en apparence démocratique,
05:59mais en réalité, qui n'ont rien à envier à l'URSS,
06:02où on a camouflé, escamoté une partie de la réalité,
06:05simplement en ne pouvant plus la nommer,
06:07parce que les gens n'ont plus les éléments de langage,
06:09pour penser ce qu'ils vivent.
06:10Et moi, je l'ai vraiment vu.
06:12Les gens me disaient pendant la crise,
06:13mais c'est peut-être moi qui n'ai pas compris,
06:15je me sens mal, mais peut-être que c'est moi qui ne devrais pas me sentir mal.
06:18Et ils se sentaient coupables d'avoir encore un appareil à sentir,
06:21un appareil à penser ce qui se passait, tu vois.
06:24Voilà, c'est un début de réponse, mais je vais te laisser.
06:26Oui, mais justement, par rapport à ça quand même,
06:29parce que là, tu vas loin, on va se tutoyer,
06:33puisqu'on se tutoie, on ne va pas, même si...
06:35On ne va pas faire semblant.
06:37On ne va pas faire semblant.
06:39Non mais Marie-Estelle Dupont,
06:41la chose c'est que tu remontes aux Lumières,
06:45tu remontes effectivement à 68, etc.
06:47D'accord.
06:48Mais enfin, il faut dire aussi que dans les sociétés verticales,
06:52dans les sociétés transcendantales, religieuses, etc.,
06:56il y avait quand même aussi les mêmes failles,
06:58enfin les mêmes failles, d'autres failles, mais aussi importantes.
07:01Les interdits étaient peut-être très intéressants,
07:04mais les refoulements étaient terribles,
07:05les oppressions étaient terribles.
07:07Est-ce qu'on peut opposer ?
07:08Est-ce que c'est vraiment ça, la lecture,
07:11ou c'est au contraire cette espèce d'acceptation,
07:16justement, de l'individu roi,
07:19en supprimant tout le reste ?
07:20Donc la biologie, etc., pas seulement la religion ?
07:24Je ne suis pas en train de faire l'apologie du patriarcat ou de la monarchie.
07:28Je suis en train de dire que pour comprendre ce qui s'est joué
07:31au moment du Covid,
07:32et dont la gestion doit quand même nous servir de paradigme,
07:35quand les gens me disent « mais le Covid c'est fini »,
07:36non, ce qui s'est passé pendant le Covid,
07:39c'est le paradigme, c'est le mindset
07:40qui doit nous permettre de comprendre
07:42la gestion de toutes les autres crises.
07:44Tu vas décliner sur le climat, sur la guerre, sur tout.
07:47On a réduit à peau de chagrin le débat public en l'hystérisant,
07:50c'est-à-dire t'es pour ou t'es contre.
07:52Il n'y a plus de nuance possible.
07:53Il y a cette confiscation de la disputation.
07:56Sauf qu'en démocratie, la disputation,
07:57le fait d'argumenter, le fait de ne pas être d'accord,
07:59le fait peut-être de repartir de la discussion
08:01à un autre endroit du curseur,
08:03parce que l'autre t'a opposé des arguments
08:04et que finalement tu as changé un peu ton point de vue,
08:07si ça disparaît, t'as plus d'espace de catharsis de la violence.
08:10Et donc cette violence, elle va aller s'agir.
08:11Elle va s'agir dans la rue,
08:13mais elle va s'agir aussi au niveau des instances législatives
08:17qui vont être dans des logiques extrêmement binaires
08:19où finalement, ce que les singularités
08:24devraient nous faire avoir à l'esprit n'existe plus.
08:26Je prends l'exemple du Covid
08:27où le fait qu'un père ne puisse pas aller voir son fils
08:30atteindre un cancer à l'hôpital mourant,
08:33que dans les EHPAD on ne puisse pas visiter des gens
08:35qui faisaient des syndromes de glissement,
08:37que des cantines scolaires dans des territoires
08:39veuillent maintenir la possibilité pour les parents très précaires financièrement,
08:44que les enfants mangent à l'école.
08:47La bureaucratie, la centralisation très jacobine de l'État ne l'a pas permis.
08:51Donc il y a une confiscation de tout ce maillage,
08:55de tout ce maillage dans la société
08:56qui fait la vitalité, qui fait les ressources de chacun.
08:59Mais ça, pour moi, si tu veux,
09:01c'est aussi la conséquence du fait que les citoyens
09:05ont été petit à petit dépouillés
09:07de leur incitation à penser par eux-mêmes
09:10en se reposant sur un État tout-puissant,
09:12notamment par la baisse de l'instruction,
09:14aussi par le divertissement de masse,
09:16qui a beaucoup abruti.
09:18On est un peu à Panem et Sirkenses quand même en ce moment.
09:21La question que je pose à la psychologue,
09:24pourquoi et comment, pas comment d'ailleurs,
09:27ou comment on sait,
09:28pourquoi se sont-ils laissés dépouillés
09:31alors qu'on disait l'Occident,
09:33les citoyens les plus avancés,
09:34les plus analfabétisés,
09:36les plus conscients, les plus lucides,
09:37les plus instruits, etc.
09:39Parce qu'on a joué sur des ressorts,
09:41on avait fait une émission avec toi d'ailleurs
09:43sur le management par la peur.
09:44En fait, en démocratie,
09:47c'est ce que Roland Gory explique,
09:49on n'interdit pas, on empêche.
09:51On nous a en apparence laissé des choix
09:52qui en fait étaient tellement coûteux
09:54qu'on n'avait pas le choix.
09:56C'est-à-dire que la menace d'être ostracisé
09:58dans l'entreprise,
09:59la menace d'être culpabilisé,
10:02montrer du doigt,
10:03parce que si t'étais sorti quand t'avais 20 ans,
10:06réviser tes examens chez un voisin,
10:07t'aurais pu tuer papi et mamie.
10:09Il y a eu vraiment des ressorts,
10:12des glissements sémantiques
10:13et des ressorts dans le langage
10:15de culpabilisation de ce qu'on appelle
10:18en psychologie le « gaslighting »,
10:19c'est-à-dire on fait croire à l'autre
10:20qu'il est malade alors qu'en fait
10:21on le rend malade,
10:22qui ont vraiment mis sous emprise
10:25les cerveaux d'un grand nombre de gens,
10:27ça a aboli leur discernement,
10:28ils ont été pris dans la sidération.
10:30Enfin tu sais, le 16 mars,
10:31on a quand même tous été surpris.
10:32Les rappelles-toi,
10:33les restaurateurs avaient 4 heures
10:34pour vider les congélateurs.
10:36Et donc cette sidération...
10:36C'est pas préparé, ça c'était le choc.
10:39Cette sidération,
10:40quand t'es dans une sidération traumatique,
10:42déjà t'as plus de recul.
10:43Ton amygdale cérébrale,
10:44elle est tellement en alerte
10:46que ton cortex frontal n'arrive plus
10:48à discerner, à raisonner.
10:49Et puis après tu rajoutes des louches
10:52et des louches de communication politique
10:54avec ces espèces...
10:56Moi j'avais l'impression d'être dans un laser game géant,
10:58tester tracé isolé,
10:59puis après ils nous l'ont fait sur l'écologie,
11:01différer, éteindre,
11:03je sais pas quoi là,
11:04sur les sèches-linges.
11:05Qu'en fait,
11:06tu n'arrives plus à penser.
11:08Et donc les gens n'arrivaient plus
11:09à faire ce pas de côté.
11:11Et comme les crises se succèdent aux crises,
11:13parce que ça fait 40 ans,
11:14enfin moi quand j'étais gamine,
11:15Chirac nous parlait déjà de crises,
11:16les crises se succèdent aux crises,
11:19en fait le mot crise,
11:20il allume dans ton cerveau,
11:22urgence,
11:23donc je ne pense pas,
11:24j'obéis,
11:25je suis dans la panique.
11:26Et donc ça sidère
11:27les capacités de discernement.
11:29Donc en fait,
11:30si en plus de ça,
11:30les jeunes générations
11:31arrivent avec très très peu
11:32de culture historique,
11:34de culture...
11:34Enfin aujourd'hui,
11:35les jeunes médecins,
11:35ils n'ont pas étudié l'anthropologie,
11:37ils n'ont pas fait leurs humanités.
11:38Quel rapport ils vont avoir à la mort
11:40quand ils voient des jeunes de leur âge
11:41mourir alors qu'ils sont encore étudiants ?
11:43Tu vois ?
11:44On ne leur fait pas travailler ce truc-là.
11:45Donc évidemment qu'ils sont vulnérables
11:48à une emprise idéologique
11:49qui est très très très bien rodée
11:50sur plein de sujets.
11:52Alors justement,
11:53on va en parler,
11:53on va continuer à en parler
11:54parce que ce qui est absolument passionnant,
11:57c'est qu'on est entré,
11:58il faut le dire,
11:59en état de sidération,
12:00quelque part,
12:02et on va parler ensuite
12:03sur comment on peut en sortir
12:05et en tout cas,
12:06quelles sont les armes,
12:07déjà les armes du cerveau,
12:08les armes de la psyché,
12:09les armes de l'inconscient,
12:11quelles sont nos armes là-dessus,
12:12on va faire l'inventaire
12:13avec Marie-Estelle Dupont,
12:14tout de suite après cette petite pause.
12:17A tout de suite.
12:17Sud Radio,
12:22Bercov dans tous ses états.
12:24Bon exemple de pervers.
12:27Marie-Estelle Dupont,
12:29malaise dans la civilisation
12:31et malaise évidemment avec un S,
12:34parce que quand on voit
12:36ce qui se passe,
12:36on a commencé à parler
12:37de ce management par le chaos,
12:40de se gouverner par la peur
12:42et de cette espèce
12:43d'effondrement
12:45dont tu parlais,
12:48d'effondrement psychique,
12:50mais je dirais que
12:50ce qui est étonnant,
12:53c'est que, encore une fois,
12:54on en parlait hors antenne,
12:57cette sidération,
12:59cette, je dirais,
13:01partiement résignation.
13:02Tu vois, aujourd'hui, là,
13:03depuis deux jours juste,
13:05je reçois des policiers,
13:07je reçois des pompiers,
13:10je reçois des gens,
13:11des entrepreneurs,
13:13des gens qui disent,
13:14oui, d'accord,
13:15on fait ce qu'on peut
13:15dans notre truc,
13:16mais on ne peut rien faire
13:17parce qu'il y a
13:17comme une espèce
13:18de chape de plomb
13:19qui est là
13:20et que disent,
13:21oui,
13:21les plus optimistes disent,
13:23il faut attendre 2027,
13:25les nouvelles élections présidentielles
13:26et il faut renverser la table
13:28et qu'on voulait
13:29qu'on renseigne la table
13:30parce que la table,
13:31elle a été vissée.
13:33Je n'entends,
13:33enfin, que ça,
13:34en tout cas,
13:34chez un certain nombre,
13:35je ne dis pas
13:36que ça représente
13:36tout le monde,
13:37mais un certain nombre
13:37d'interlocuteurs,
13:38Marie-Cindèle Dupont.
13:40Si tu veux,
13:40je pense que des tyrans,
13:42il y en a toujours eu,
13:43c'est-à-dire que le propre
13:44du pouvoir,
13:44Machiavel le disait,
13:45c'est de se maintenir en place
13:46et quand,
13:47on le voit bien,
13:48quand il est en échec
13:49patenté sur le régalien,
13:50il devient obèse
13:51et il se justifie
13:52en étant très intrusif
13:53avec la vie intime des gens.
13:55Mais la particularité
13:56aujourd'hui,
13:57c'est que comme il n'y a
13:58plus du tout
13:58de notion de bien commun
13:59dans la tête des politiques
14:01et que la figure...
14:02Il n'y a plus de notion
14:03de bien commun à ton avis ?
14:04Non, il n'y a plus
14:04de notion de bien commun.
14:05Disons que la figure
14:06du gentilhomme,
14:07elle a été un peu remplacée
14:08par la figure du requin,
14:09c'est-à-dire que ce n'est pas
14:10d'avoir des valeurs
14:11et d'avoir une certaine noblesse
14:14et un certain sens
14:15du bien commun
14:15et une certaine idée
14:17que le pouvoir
14:17doit quand même
14:18être au service
14:19de la protection
14:20des plus vulnérables.
14:21C'était quand même
14:21vaguement dans la tête
14:22de certaines personnes
14:23il y a très longtemps.
14:24Aujourd'hui,
14:25c'est plutôt
14:26comment je maintiens mon poste
14:27et comment je place
14:28mes copains.
14:29Donc, on est plutôt
14:29dans la figure du requin.
14:31On le voit dans les entreprises.
14:31Ce n'est pas un peu
14:32paysimiste ?
14:33Non, mais dans les entreprises
14:34et dans les institutions publiques.
14:36Moi, j'ai quitté
14:37l'hôpital public aussi
14:38pour ça.
14:39On me demandait des choses
14:40qui violaient mon éthique.
14:42Tu sens qu'il y a quand même
14:43une torsion.
14:44On est quand même
14:45dans un moment
14:46de notre société
14:46parce que le sacré
14:48a été foulé au pied
14:49où, et moi je trouve
14:51que d'ailleurs
14:51cette volonté du progrès
14:53de présenter comme un progrès
14:54le fait de tuer
14:55le plus facilement possible
14:56les gens,
14:56ça montre qu'on est un peu
14:58dans une société
14:58très sacrificielle.
14:59Mais je referme la parenthèse.
15:02On a l'impression
15:03que dans beaucoup de systèmes
15:05on donne un avantage
15:06considérable
15:07à deux types de profils.
15:08C'est ce que je dis
15:08dans mon livre.
15:09C'est les profils pervers
15:10qui ne sont donc pas guidés
15:12par un surmoi
15:13et une notion de bien commun
15:14mais par le fait
15:15d'avoir le plus de pouvoir
15:16possible sur l'autre
15:17et qui donc réduit l'autre
15:18au statut d'objet.
15:19À quoi il peut me servir ?
15:20Est-ce qu'il peut me mettre
15:21en valeur ?
15:21Est-ce qu'il peut exécuter
15:22les petites tâches ?
15:23Est-ce qu'il peut me servir
15:24d'objet sexuel ?
15:25Voilà.
15:26Ça, c'est la logique perverse.
15:27Ce n'est pas la logique
15:27de l'altérité.
15:29Et puis, les profils
15:30d'aussi les soumis.
15:32Donc, tu disais
15:32pourquoi les gens
15:33se sont laissés faire ?
15:34Parce que les gens
15:34avaient peur
15:35de perdre leur place,
15:38leur image sociale,
15:39leur gagne-pain pour certains
15:40et que quand tu contrôles
15:42la peur,
15:43Machiavel le disait,
15:43tu contrôles l'âme des gens.
15:45Bien sûr.
15:46Et donc, le pervers,
15:46il fait quoi ?
15:47Il divise pour régner.
15:48À partir du moment
15:48où il va diviser,
15:50tu ne peux pas aboutir
15:51à un bien commun.
15:52Tu vas saper
15:53les bonnes volontés.
15:53C'est-à-dire que le système
15:54est tellement puissant
15:55une fois que les pervers
15:56ont capté les postes à clé,
15:57que ce soit dans une
15:58grande entreprise,
15:59j'entends des gens
16:00en burn-out ou ailleurs,
16:02ou des managers pervers
16:03qui ne vont pas être choisis
16:04pour leurs compétences
16:05mais pour leur capacité
16:06à diviser l'équipe
16:07et à maintenir le pouvoir,
16:08qu'en fait,
16:09les gens qui ont envie
16:10de fonctionner de manière saine,
16:11ils finissent par être
16:13très anxieux,
16:14très déprimés,
16:15en burn-out, etc.
16:16Parce qu'à chaque fois,
16:16ils ne comprennent pas pourquoi
16:18mais ils se prennent des gadins.
16:20Tu vois,
16:20ils ne sont pas mis en lumière
16:21et donc ramener
16:22quelque chose
16:23de l'ordre de la santé mentale
16:25à l'échelle collective,
16:27c'est ramener pour moi
16:27la capacité de discernement.
16:30Mais je reviens,
16:31alors justement,
16:31je reviens à ça.
16:33Toutes les sociétés,
16:34restons en Occident,
16:36mais toutes les sociétés
16:37ne fabriquent pas des pervers
16:38ou c'est devenu aujourd'hui
16:40une espèce presque
16:41d'automatisme
16:42de fabriquer des pervers ?
16:44La nature humaine,
16:45elle ne change pas.
16:46Mais le rôle d'une société,
16:48en tout cas d'une société saine,
16:49c'est de limiter
16:50les instincts de domination
16:52à des choses symboliques.
16:54domination commerciale,
16:56domination rhétorique
16:58dans une joute verbale,
16:59etc.
17:00Et plus tu casses
17:01les cadres symboliques
17:02et les lieux d'exercice
17:04d'une violence saine,
17:05notamment le débat public
17:06qui aujourd'hui
17:07est complètement hystérisé.
17:08Moi, je me suis fait traiter
17:09de complotiste d'extrême droite
17:10quand je disais
17:11qu'il ne fallait pas mettre
17:11de masque aux enfants.
17:13Et aujourd'hui,
17:13les mêmes journalistes
17:14qui font mine
17:15d'avoir complètement oublié
17:16leurs propos me disent
17:16« Mais alors,
17:17vous aviez lancé l'alerte
17:18sur les troubles de langage
17:19et les retards de parole ? »
17:21Oui, à l'époque,
17:23quand tu disais
17:23« Le masque,
17:25c'est vrai,
17:25tu l'avais dit ici aussi,
17:27mais quand tu disais
17:27« Le masque fait ce qui fait
17:29déforme et atrophie,
17:32on te traitait de complotiste. »
17:33Tu sais,
17:34moi j'avais dit
17:35dans le Figaro
17:36en février 2021,
17:37on va avoir des jeunes
17:38qui seront soit très déprimés,
17:39soit très violents.
17:41On a les deux.
17:42C'était évidemment prévisible
17:43puisque la réalité,
17:44l'expérience du terrain
17:46qu'on avait,
17:46nous les cliniciens,
17:48nous montrait que
17:49de leur couper leur espérance,
17:50de leur couper les ailes,
17:51de leur dire
17:52« De toute façon,
17:53c'est foutu,
17:53c'est foutu sur l'écologie,
17:54c'est foutu sur le Covid,
17:55donc restez chez vous,
17:57ne faites rien
17:57parce que vous seriez
17:58un danger pour la planète,
17:59un danger pour papi et mamie. »
18:01On savait, nous,
18:02que c'était de la pédagogie noire.
18:03On savait que c'était toxique,
18:04on savait que ça allait laisser
18:05des séquelles.
18:06Alors à l'époque,
18:06on ne voulait pas nous entendre
18:07et puis aujourd'hui,
18:09on reconnaît
18:10qu'effectivement,
18:11il y a un problème
18:11sur la santé mentale.
18:13Mais on le reconnaît
18:14pour l'escamoté
18:14parce qu'en réalité,
18:15on continue de casser
18:17la psychiatrie en France.
18:19Donc,
18:20je ne sais plus
18:21quelle est ta question.
18:22Moi, je me suis perdue
18:22en cours d'autre.
18:23Non, non,
18:23mais la question était de dire
18:25comment une société fabrique
18:28et justement,
18:28je veux dire parce que
18:29c'est important
18:30pour ceux qui nous écoutent
18:31et ils sont nombreux
18:32comme tu sais,
18:34en fait,
18:35comment on définit le pervers
18:36justement qu'il soit
18:37entreprise
18:38qui soit en politique
18:39ou ailleurs.
18:39C'est quoi le pervers ?
18:41Comment pourrait-on le définir ?
18:42Un fonctionnement pervers,
18:43c'est un fonctionnement
18:44qui n'a pas atteint,
18:45en fait,
18:46c'est un fonctionnement psychique
18:47qui est tellement immature
18:48qu'il n'est pas arrivé
18:49au stade de l'altérité.
18:51C'est-à-dire que
18:52le pervers
18:54ne va pas considérer
18:56la personne en face
18:57comme une personne
18:58dotée d'une sensibilité
18:59et des mêmes droits
19:01que lui.
19:02Il va le considérer
19:03sous l'angle de
19:06comment peut-il me servir.
19:07Comment puis-je
19:10le soumettre
19:11et si je n'arrive pas
19:12à le soumettre,
19:13salir son image
19:14auprès des autres ?
19:14On a tous eu des pervers,
19:16soit dans notre famille,
19:17soit dans notre environnement
19:18professionnel,
19:18on sait bien comment ça fonctionne.
19:20Si le pervers sent
19:21qu'il ne peut pas avoir
19:22de pouvoir sur vous,
19:23il va essayer d'en avoir
19:24sur les gens qui vous entourent
19:25en salissant votre image.
19:26Donc le pervers,
19:27il divise pour régner
19:28et il jouit de diviser.
19:30Ce qui semble
19:31évidemment impensable
19:32à quelqu'un
19:34qui n'est pas pervers,
19:35qui jouit de réunir,
19:36de créer du lien,
19:37que les choses se passent
19:39de manière harmonieuse.
19:40Ce qui fait que
19:41ils ont le bénéfice du doute.
19:44C'est-à-dire que
19:44les non-pervers se disent
19:45que ce n'est pas possible
19:46de fonctionner comme ça,
19:46on ne peut pas fonctionner
19:47sans empathie,
19:48on ne peut pas jouir
19:48de détruire,
19:49on ne peut pas jouir
19:50du chaos.
19:51Et donc,
19:52j'en parle dans l'antimer
19:53à l'échelle familiale,
19:55mon père accordait
19:55le bénéfice du doute
19:56à ma mère.
19:57Ce n'est pas possible
19:58qu'elle ait envie
19:58de détruire sa famille.
19:59Tu vois ce que je veux dire ?
20:00Parce que le pervers
20:00jouit en fait
20:02de cette destruction
20:03et il jouit de passer pour...
20:05Il se masque toujours
20:06de la vertu.
20:07Il te dit toujours
20:08c'est pour ton bien.
20:08C'est pour ton bien
20:09que je t'humilie,
20:10c'est pour ton bien
20:10que je t'enferme,
20:11etc.
20:12Donc le pervers
20:12va utiliser
20:13des glissements sémantiques.
20:15Alors il y a eu
20:15un glissement sémantique
20:16dans la communication politique
20:17très important
20:18pendant le Covid,
20:19c'était qu'on a confondu
20:20le mot effort
20:21et sacrifice.
20:23Et pour moi,
20:24moi je l'avais dit,
20:25cette communication
20:26elle n'est pas bonne
20:28pour les jeunes
20:28parce qu'ils ont
20:29qu'ils entendent
20:29qu'ils doivent faire
20:30un effort
20:30à un endroit
20:31où on leur demande
20:31de sacrifier des années
20:33qui sont irratrapables
20:35au niveau
20:35de leur construction sociale.
20:36Et on voit bien
20:36comme aujourd'hui d'ailleurs
20:37ils sont en difficulté
20:38dans les compétences sociales.
20:40Et ce qui est très intéressant
20:41parce qu'on se rappelle
20:42la phrase connue
20:43présidentielle,
20:45il n'a pas dit
20:46j'emmerde les non-vaccinés,
20:47il a dit
20:47j'ai envie d'emmerder
20:49les non-vaccinés
20:50jusqu'au bout.
20:51Une phrase qui était
20:52dans la presse écrite,
20:53c'était un parisien,
20:54c'est intéressant,
20:55j'ai envie.
20:56C'est-à-dire quelque part
20:57il n'y a, je ne dirais pas
20:58une jouissance
20:59mais il y a quelque chose
21:00qui est très forte
21:01et qui fait qu'aujourd'hui
21:03d'ailleurs on le voit
21:03mais dans tout par exemple
21:05mais prenons un exemple
21:06mais je pense
21:07c'est la psychologue
21:09là on fait une petite
21:10analyse
21:10mais une analyse intéressante
21:12c'est que
21:12par exemple
21:13depuis dix ans
21:14et même plus
21:14chaque fois qu'il y a
21:15une émeute,
21:16chaque fois qu'une manifestation
21:17chaque fois qu'il y a
21:19des milliards
21:19des magasins saccagés
21:22des histoires
21:23de refus d'obtempérer
21:24etc.
21:25Vraiment on ne voit pas
21:25toutes ces cités
21:26il faudrait cinq heures
21:27il y a tel ou tel ministre
21:29tel ou tel responsable
21:31tel qui vient dire
21:31bah écoutez
21:32mais non non
21:33on va être ferme
21:34on va être ferme
21:35c'est fini
21:35on ne peut plus accepter ça
21:37on sera implacable
21:39on sera avec
21:40ces fauteurs de troubles
21:41comme les marches blanches
21:42avec les petites filles
21:43qui sont assassinées
21:43voilà
21:44oui alors attention d'ailleurs
21:45à ne pas tomber dans un piège
21:46qui est de ne voir que le lait
21:48qui est mis en avant
21:48sans doute parce que
21:50ça fait plus de like
21:51et plus de buzz
21:52la destruction et la violence
21:54mais
21:54on tombe aussi dans le panneau
21:56d'un système pervers
21:57si on cesse de voir
21:58le beau de l'existence
21:59bien sûr
22:00on est bien d'accord
22:01il faut parler du beau de l'existence
22:03on est bien d'accord
22:04et c'est là où moi
22:05j'allais dans les médias
22:06mais j'allais dans les médias
22:07toujours en me disant
22:07attention parce que
22:08je dois à la fois
22:08lancer l'alerte sur quelque chose
22:10qui ne va pas bien
22:10mais en même temps
22:11je dois immédiatement donner
22:12des outils pour espérer
22:13parce que sinon
22:14je ne fais qu'aggraver
22:15le désespoir qui est engendré
22:16par ce sentiment
22:17que les gens ont
22:18d'être impuissants
22:18que les gens ont
22:23d'être impuissants
22:23parce que ce qui génère
22:24du désespoir
22:24c'est jamais la difficulté
22:25l'être humain
22:26il est outillé
22:27notre cerveau
22:27il est fait pour la difficulté
22:29il est fait pour les preuves
22:30en revanche
22:31il n'est pas fait
22:31pour la perte de sens
22:32et des systèmes
22:34de sociétés
22:34comme les nôtres
22:35où il y a une
22:36déspiritualisation majeure
22:37on fabrique la perte de sens
22:39on fabrique la perte de sens
22:40on le voit en entreprise
22:41avec les burn-out
22:42on fabrique la perte de sens
22:44en vendant à l'être humain
22:46quelque chose
22:46qui est une fausse anthropologie
22:48et c'est là que je veux
22:48vraiment revenir sur ça
22:49c'est que pour moi
22:50les erreurs qui sont faites
22:51dans les sciences politiques
22:52dans les sciences éducatives
22:53en histoire
22:54en psychologie
22:55d'ailleurs maintenant
22:56c'est du développement personnel
22:57la psychologie
22:57c'est lié à la mer
23:00de toutes les sciences humaines
23:01la mer de toutes les sciences humaines
23:02c'est l'anthropologie
23:03c'est-à-dire la définition
23:04qu'on donne de l'homme
23:05si une société se donne
23:06une mauvaise définition de l'homme
23:08elle ne peut que commettre
23:09des erreurs
23:09aussi bien dans le champ politique
23:11que dans le champ personnel
23:12très important ça
23:13alors écoutez
23:14après on va prendre
23:15une petite pause
23:16on va parler d'anthropologie
23:17on va parler du sens effectivement
23:18c'est quoi le sens aujourd'hui
23:20et en fait la question
23:21que vous posez
23:22parce qu'on ne va pas retrouver
23:23la tendance du sacré
23:25ni du médiéval
23:26ni des siècles qui ont suivi
23:29mais on peut retrouver
23:31une transcendance
23:32on peut retrouver effectivement
23:33en tout cas une cause commune
23:36un effort commune
23:37une décence commune
23:39comme disait un certain Orwell
23:40et c'est le plus important
23:44comment le définir
23:45je crois que ça c'est vrai
23:46Marie-Estelle Dupont
23:47ça c'est très important
23:48d'en parler
23:48on le fait après
23:50cette petite pause
23:50et je vous rappelle
23:52si vous avez des questions
23:53à poser
23:530826 300 300
23:550826 300 300
23:58vous pouvez nous appeler
23:59sur le standard
24:00de Sud Radio
24:01Sud Radio
24:05Bercov dans tous ses états
24:07et je ne suis pas le seul
24:09Marie-Estelle Dupont
24:10psychologue
24:11elle analyse tous les états
24:13elle n'est pas dans tous ses états
24:14mais elle les analyse
24:15se délester du poids du passé
24:18le livre sur les parents
24:20l'antimaire
24:21et on parlait justement
24:22de ce qui fait société
24:23et surtout ce qui défait société
24:27aujourd'hui
24:27et on parlait d'anthropologie
24:29mais je voudrais être très concret
24:31Marie-Estelle Dupont
24:32effectivement aujourd'hui
24:33on ne va pas parler
24:34d'un modèle de société
24:35mais qu'est-ce qui fait
24:36que justement
24:36tout s'est rapetissé
24:38et givaroisé sur l'individu
24:40et que quand on parle
24:42du bien collectif
24:43on ne sait même plus
24:43ce que ça veut dire
24:44le bien collectif
24:45quel pourrait être
24:46aujourd'hui un bien collectif
24:47dans des pays comme le nôtre
24:48parce que l'anthropologie
24:49qui est en fait à l'oeuvre
24:51l'anthropologie dominante
24:52à l'oeuvre
24:52et qui est dans
24:53le mindset de nos politiques
24:56qui sont à peu près
24:56tous formés de la même manière
24:58c'est l'anthropologie progressiste
24:59l'anthropologie progressiste
25:01c'est Dieu est mort
25:03le Dieu c'est le progrès
25:04ce Dieu est impitoyable
25:06parce qu'il a
25:06la caution de la rationalité
25:08mais c'est une rationalité
25:09qui est coupée du réel
25:10donc c'est une folie raisonnante
25:11c'est presque quelque chose
25:13de paranoïaque parfois
25:14et donc au nom du progrès
25:17au nom du bien
25:18on va redéfinir
25:19les conditions même
25:20de l'existence humaine
25:21alors qu'une anthropologie
25:22qui est saine
25:23c'est une anthropologie
25:23qui regarde l'homme
25:24comme une partie d'un tout
25:26qui ne peut pas exister
25:28sans lien
25:28on voit bien que
25:29aussi bien les tout petits bébés
25:31que les personnes âgées
25:31meurent quand ils sont privés
25:32de lien humain
25:33et que l'existence
25:34elle est d'emblée réticulaire
25:36elle est d'emblée lien
25:37et dans l'anthropologie progressiste
25:40et bien en fait
25:40tu as une vision
25:41extrêmement mécanique
25:42statistique
25:43normative
25:44de l'être humain
25:45qui est définie
25:45par ses conduites
25:46les calories
25:47dont il a besoin
25:48son coût
25:49sa rentabilité
25:50et en fait
25:50quand tu vois l'être humain
25:51uniquement comme un
25:52consommateur contribuable
25:54tu ne peux que
25:56mettre en place
25:57une violence
25:58légitime
26:00tu ne peux que
26:01mettre en place
26:02des lois violentes
26:02puisqu'elles escamotent
26:04la subjectivité
26:05et la sensibilité
26:05de l'être humain
26:06et quand ça va
26:06jusqu'à la disparition
26:07de la biologie
26:08comme par exemple
26:09les mouvements du genre
26:09les théories du genre
26:10parce que
26:11on peut parler de ça
26:12l'exemple
26:12parler de ça
26:13non oui mais alors
26:14c'est un exemple
26:14très intéressant
26:15parce qu'il s'en prend
26:16à une
26:17ça et la GPA
26:19je trouve c'est très intéressant
26:20parce que c'est vraiment
26:20des instrumentalisations
26:21de la science
26:22une instrumentalisation
26:25de la science
26:26où encore une fois
26:27on fait croire
26:28que c'est au nom du bien
26:29et du progrès
26:29qu'en réalité
26:30on revient
26:30sur quelque chose
26:32de fondamental
26:32qui est d'une part
26:33notre nature de mammifère
26:35et donc le bébé humain
26:37quand il sort du ventre
26:38de sa mère
26:38a besoin du corps
26:39de sa mère
26:40et le chimérisme
26:42materno-fétal
26:43qui a montré
26:44depuis les années 60
26:44que pendant 27 ans
26:46je porterais
26:46des cellules
26:47de mes bébés
26:48et que mes enfants
26:48porteraient des cellules
26:49de leur mère
26:50c'est complètement escamoté
26:52donc là tu vois bien
26:53comment sous prétexte
26:54de progrès
26:54de rationalité
26:55de science
26:55en fait
26:55on est dans quelque chose
26:56de religieux
26:57où on nie
26:58des évidences absolues
26:59et des vérités scientifiques
27:00qu'on connait
27:01depuis très longtemps
27:01et c'est pareil
27:03sur la question
27:04de la différence des sexes
27:04on s'en prend
27:05à la différence des sexes
27:05qui est fondamentale
27:06dans une civilisation
27:08et oui absolument
27:09je crois que nous avons
27:10beaucoup d'éditeurs
27:12qui appellent
27:12en attente
27:13on a d'abord Richard
27:13qui appelle de Toulouse
27:14oui bonjour Richard
27:16bonjour Richard
27:16oui bonjour à vous
27:18et bien bravo pour l'intervention
27:20merci
27:21et en fait j'avais une question
27:23est-ce qu'il n'y a pas
27:24des organisations perverses
27:25en fait aujourd'hui
27:26parce que c'était
27:27c'était un peu au début
27:28de votre intervention
27:29c'est pour le Covid
27:30moi je travaille
27:31dans l'industrie
27:32et je me suis averti
27:33que les consultants
27:34utilisent beaucoup
27:35la méthode de John Cotter
27:36pour poser des changements
27:38en réalité
27:39des gens qui ne l'attendent
27:41pas forcément
27:41donc on crée
27:42un sentiment de panique
27:43on crée une coalition
27:45qui remplace
27:46les structures d'existence
27:47on fabrique des héros
27:48on ostracise
27:49les gens qui refusent
27:50de suivre
27:51donc en fait
27:52j'ai l'impression
27:53qu'on a complètement
27:54appliqué ça
27:55pour le Covid
27:55on peut faire le parallélisme
27:56et je pense
27:58qu'il faut que les gens
27:59soient éveillés à ça
28:00et qu'est-ce que vous en pensez
28:02est-ce qu'on n'a pas
28:03même des organisations
28:05aujourd'hui
28:05qui deviennent perverses
28:07est-ce qu'il n'y a pas
28:07de structures de pervers
28:09qui s'organisent
28:10ah mais si
28:10mais pour moi
28:11c'est pas les
28:11c'est pas qu'il y a plus
28:13le problème n'est pas
28:14qu'il y a plus d'individus pervers
28:15le problème est que
28:16le système
28:16en ayant cassé les cadres
28:18tels de régulation
28:19comme le surmoi
28:19à l'échelle nationale
28:21des contre-pouvoirs
28:22très importants etc
28:23permet
28:24aux plus pervers
28:26de prendre les postes clés
28:27et donc ça ruisselle
28:28et ça fait que les gens
28:30pour pas crever
28:30s'adaptent
28:31et se mettent à fonctionner
28:32de manière perverse
28:33et apprennent à fonctionner
28:34de manière perverse
28:35par exemple
28:35il y a des entreprises
28:36que je ne citerai pas
28:37où les managers
28:38sont formés
28:39à des méthodes
28:40de division
28:41d'humiliation
28:41d'ostracisation
28:43du salarié
28:43qui pose trop de questions
28:44et donc à des méthodes perverses
28:47et c'est pareil
28:47dans le commerce
28:48et le marketing
28:48pardon mais quand vous êtes
28:49dans la rue
28:50avec des petits enfants
28:51et que vous voyez
28:51des abribus
28:52avec des publicités
28:52c'est super important
28:53de lui dire
28:54alors tu vois
28:54sur la publicité
28:55il y a ça
28:55et toi ça te fait quoi ?
28:57parce qu'en fait
28:57dans le marketing
28:58il y a des ressorts
28:59évidemment d'infantilisation
29:00perverse
29:01pour inciter le consommateur
29:03tout en se faisant croire
29:04qu'il est libre
29:05de faire le choix
29:05qu'il fait
29:06à aller
29:06par petits coups
29:08de nudge
29:08de petits coups de coude
29:09vers le choix
29:10qu'on attend de lui
29:11et d'ailleurs
29:11le directeur
29:13de l'institut BVA
29:14nudge
29:14pendant le Covid
29:14avait dit que
29:15les attestations
29:17avaient été rédigées
29:17à dessein
29:18de manière
29:18très protocolaire
29:21très solennelle
29:22pour se signer soi-même
29:23pour aller promener son chien
29:24pour que les gens
29:26obéissent
29:26et donc ça
29:27c'est évidemment
29:28des ressorts
29:28de sémantique perverse
29:30bien sûr
29:30nous avons
29:31merci Richard
29:32nous avons
29:32évidemment Marc
29:33qui appelle Deléron
29:35Marc bonjour
29:36ah c'est joli
29:36Deléron
29:37oui bonjour
29:38non Deléron
29:39ah Deléron
29:40pardon
29:40excusez-moi
29:41pardon pardon
29:42non non
29:42il est de Villeneuve
29:43les Béziers
29:44Marc
29:44c'est bien ça
29:45c'est bien ça
29:46merci André
29:47et merci André
29:48pour à chaque fois
29:49les invités
29:50que vous faites intervenir
29:51parce que
29:52c'est une
29:53c'est une
29:54c'est une jouissance
29:57en fait
29:57c'est une bouffée d'oxygène
29:59merci
29:59et je suis au moins seul
30:00dans notre quotidien
30:01merci
30:01et encore aujourd'hui
30:03et donc
30:04simplement
30:05alors il y aurait beaucoup de choses
30:06je vais essayer d'être bref
30:08la gestion
30:09je confirme
30:10ce qu'a dit Alexandre
30:11c'est-à-dire
30:11la gestion
30:13par la terreur
30:14ça c'est
30:14ce qu'on vit au quotidien
30:16en tout cas moi je le vis
30:17et non seulement
30:18effectivement
30:18on fait monter
30:19dans la hiérarchie
30:19les pervers
30:20mais aussi
30:21les pervers
30:22qui savent obéir
30:22parce que si un pervers
30:23est un électron libre
30:25on ne peut pas lui imposer
30:26de pérenniser le système
30:28et moi je vois
30:29beaucoup de pervers
30:30effectivement
30:31qui ont une certaine capacité
30:32à obéir
30:33et c'est cela
30:33qu'on fait monter
30:34je voulais faire une remarque
30:37je voulais faire une remarque aussi
30:37effectivement
30:38sur ce qu'a dit
30:39votre intervenante
30:40par rapport
30:40elle a pris
30:41à l'exemple
30:42des futurs
30:44genres de médecine
30:47du secteur médical
30:48moi j'ai une
30:48nièce
30:50filleule
30:50qui vient d'être
30:51chirurgienne
30:52réparatrice
30:54effectivement
30:55ces jeunes là
30:56n'ont aucune éducation
30:57générale
30:58n'ont aucune culture générale
31:00et des fois
31:01je me demande
31:02comment elle va gérer
31:02alors dans les études
31:04dans la formation
31:05parce que heureusement
31:06il y a quand même
31:07des médecins
31:07qui ont une famille
31:09qui leur a fourni
31:09des éléments
31:10de lecture etc
31:11mais si ça vient pas
31:12du terreau familial
31:13ou de leur propre envie
31:14effectivement
31:15ça devient assez pauvre
31:16l'enseignement se fait
31:17à coup de QCM
31:18et heureusement
31:19il y a des médecins
31:20qui sont
31:21oui Marc
31:21vous avez tout à fait raison
31:23et je pense à ses parents
31:24qui heureusement
31:24eux sont un peu
31:25avisés de tout ça
31:27et puis enfin
31:28dernier point
31:29est-ce que vous voulez pas
31:31aborder le risque zéro
31:33dont on nous rabâche
31:34les oreilles
31:35et que vous n'avez pas
31:36encore abordé
31:36qu'est-ce que vous appelez
31:37le risque zéro
31:38en l'occurrence Marc ?
31:39la culture du risque zéro
31:41c'est-à-dire qu'on fait croire
31:42aux gens
31:43qu'on peut atteindre
31:44le risque zéro
31:45alors que ça n'existe pas
31:46dans la vie
31:47il y a toujours des risques
31:48et bien même
31:49on arriverait
31:50à aboutir au risque zéro
31:51et bien après
31:51la vie sera fade
31:52alors évidemment
31:53c'est facile à dire
31:54quand on est confortable
31:55et qu'on n'a pas de soucis
31:56mais il n'en reste pas moins
31:57que je pense que le risque zéro
31:58c'est une façon d'entretenir
31:59les gens
31:59dans la recherche vaine
32:01du sans-danger
32:03alors que vous...
32:04Marc, vous parlez autrement
32:06du principe de précaution
32:07appliqué jusqu'au bout ?
32:09Oui, on peut l'appeler
32:10comme ça
32:10Oui, Marie-Estelle Dupont ?
32:14Ça me fait penser à quelque chose
32:16la question du risque zéro
32:17c'est que moi je m'étais dit
32:18je ne sais pas si tu te rappelles
32:19il y avait eu
32:20dans l'actualité
32:22un homme qui ouvrait
32:24son bar tabac
32:25un matin vers 6h
32:26et qui avait été attendu
32:27par des délinquants
32:28qui s'en étaient pris à lui
32:30et puis en fait
32:31cet homme s'était défendu
32:32et donc évidemment
32:34les médias avaient à nouveau
32:35reparlé de l'insécurité
32:36de la violence qui montait
32:37etc.
32:39et moi je m'étais dit
32:40ce qui me pose problème
32:41c'est que
32:42c'est un peu ambivalent
32:43à force de le montrer
32:44et c'est une réalité
32:45et en même temps
32:46à force de la montrer
32:47on va aboutir
32:48à quelque chose
32:48de très pervers
32:49c'est-à-dire que c'est
32:50les honnêtes gens
32:51eux-mêmes
32:52qui ne violent jamais la loi
32:54qui vont réclamer
32:56la société de contrôle
32:57et la société de surveillance
32:58pour se prémunir
33:00de cette violence
33:01que l'État
33:02a été totalement incapable
33:03de juguler
33:04voire attirer
33:07des bénéfices secondaires
33:08qu'elles se développent
33:11et du coup
33:12on va arriver
33:12à une société de surveillance
33:13par la demande même
33:14des gens
33:14qui n'auraient pas besoin
33:15d'être surveillés
33:15et alors là
33:16on va faire le bonheur
33:18de la super technostructure
33:20de Bruxelles
33:21qui n'a qu'une envie
33:22c'est de nous contrôler
33:22le plus possible
33:23oui sauf que les gens
33:24qui demandent
33:25sauf que les gens
33:26je crois
33:26beaucoup compris
33:27que cette société
33:28technologique de Bruxelles
33:29elle fabrique
33:30la sécurité
33:31au contraire
33:32ça c'est un autre problème
33:34mais qu'il faudrait voir
33:35oui mais est-ce qu'ils ont compris
33:36pourquoi
33:36elle la fabrique
33:37elle fabrique la violence
33:37parce qu'elle déshumanise tout
33:39non non non
33:39elle fabrique
33:40parce qu'elle a décidé
33:41d'abolir toute frontière
33:42d'abolir tout
33:44tout sentiment d'identité
33:46et donc
33:47on ouvre tout
33:48et open bar
33:49je ne parle pas seulement
33:49d'immigration
33:50je parle en général
33:51c'est ça qui s'est passé aussi
33:53c'est qui s'est passé
33:54c'est que
33:54au contraire
33:55les mondialistes
33:57globalistes
33:58eux
33:58la sécurité
33:59ça ne les gêne pas
34:00parce qu'elle ne les éteint pas
34:01au contraire
34:01c'est très bien
34:02on fait la peur
34:04on demande l'autorité
34:05et sous ce contexte
34:06d'autorité
34:07eux
34:08ils vont très très bien
34:10établir
34:10et on augmente la peur
34:12c'est à dire
34:12ça marche très très bien
34:13ce système
34:14le problème
34:15c'est des gens
34:15qui sortent de ce système
34:16et qui réétablissent
34:17quand je dis les frontières
34:18pas seulement extérieures
34:20mais intérieures
34:21mais on va en reparler
34:22on a
34:23on a
34:23on a un troisième auditeur
34:25Jérôme de Haute-Garonne
34:26oui bonjour Jérôme
34:27oui bonjour monsieur Bercoff
34:29bonjour à votre invité
34:30madame Dupont
34:31bonjour
34:32écoutez en préambule
34:34j'ai écouté
34:35sur la voiture
34:35et puis à un moment donné
34:38je voulais vous remercier
34:39madame Dupont
34:40parce que
34:40je vous écoute
34:41depuis le début
34:42et en fait
34:43vous avez tout simplement
34:45structuré une pensée
34:46sur mes ressentis
34:47c'est toujours agréable
34:48c'est extraordinaire
34:52on n'a pas toujours
34:53effectivement
34:53une formation de base
34:55et puis ni la capacité
34:57à le faire
34:57et là voilà
34:58ce ressenti
34:58ce glissement
34:59moi j'ai 58 ans
35:01j'ai deux petits-enfants
35:01j'ai trois enfants
35:02donc un TDAH le dernier
35:04et puis un
35:05qui a une maladie
35:07en tout cas psychologique
35:08ou psychiatrique
35:09je ne suis pas compétent
35:10pas traité
35:10donc j'ai vu
35:13si vous voulez
35:14ce glissement sociétal
35:15ce délitement
35:17ce normatif
35:20c'est-à-dire que
35:21il y a eu tellement
35:23d'échanges riches
35:24avec vos interlocuteurs aussi
35:25que ça m'a un peu coupé
35:27la question
35:27mais je vais arriver
35:27à la formuler
35:28mais effectivement
35:29on est dans une
35:31moi qui ai 58 ans
35:3367
35:33mon grand-père
35:34a été prisonnier
35:35au stalacte 2B
35:36mon père a fait
35:37trois ans et demi
35:37d'Algérie
35:38c'était des gens
35:39qui avaient peur de rien
35:40et moi j'ai été élevé
35:42par des gens
35:42qui ont peur de rien
35:43en gros c'est ça
35:44sauf de mourir
35:46dans d'atroces souffrances
35:47en gros c'est ça
35:48et aujourd'hui
35:49effectivement
35:49cette normalisation
35:51ce comportement
35:52ce politiquement correct
35:54ça me fait mal aux amis
35:56parce que
35:56j'ai l'impression
35:57que
35:58les gens
35:59bon
36:00sans masque
36:01on ne se structure pas
36:01on porte toujours
36:02masques
36:02sociaux
36:03personnels
36:03etc
36:04je m'adresse
36:05au psychologue
36:06mais quelque part
36:08il y a de plus en plus
36:09de masques
36:09c'est-à-dire les gens
36:10même entre amis
36:11ils n'osent même pas
36:12sortir de la norme
36:15et ça me fait peur
36:16alors vous allez dire
36:17que la peur
36:18fait peur
36:19on n'écarte pas le danger
36:20non mais voilà
36:22en tout cas
36:22ça m'attriste
36:24parce que
36:24je ne voudrais pas
36:25que nos jeunes
36:26effectivement
36:28on est en plein Orwell
36:30vous l'avez dit
36:30ça a été répété
36:31on est en plein
36:32et vous êtes d'accord
36:34c'est-à-dire que
36:34quelque part
36:35on va droit
36:37à l'abattoir
36:37les gens seront heureux
36:38d'aller à l'abattoir
36:39et surtout
36:40et surtout
36:41à un moment donné
36:42d'y envoyer les autres
36:43mais quand on viendra
36:44aller chercher à eux
36:45il n'y aura plus personne
36:45pour rien dire
36:46c'est le problème
36:47merci Jérôme
36:49merci
36:49je pense que pour comprendre
36:50les ressorts de la peur
36:51c'est très important
36:52de comprendre
36:52la falsification du langage
36:54d'ailleurs Orwell en parle
36:55il y a l'appauvrissement
36:57de la langue déjà
36:58le meilleur antidote
37:00à la peur
37:00moi je le vois en consultation
37:01c'est que les gens
37:02mettent des mots
37:03sur les choses
37:03et donc plus on a
37:04de nuances fines
37:05pour exprimer
37:05ses émotions
37:06etc
37:06plus on arrive à construire
37:08un chemin
37:08en dehors de la prison
37:09de la peur
37:10et l'appauvrissement
37:11du langage
37:11c'est une prison sans clé
37:12puisque vous n'avez même pas
37:13les mots pour penser
37:14le déficit
37:15qui organise
37:17toute votre confusion mentale
37:19puisque les mots
37:20c'est des petites boîtes
37:21dans lesquelles on met
37:21des petits bouts de la réalité
37:22donc c'est ce qu'on fait
37:23quand on a des jeunes enfants
37:24à la maison
37:25on met des petits bouts
37:26de la réalité
37:26dans des petites boîtes
37:27qui s'appellent les mots
37:28et petit à petit
37:29ça les aide à structurer
37:30leurs pensées
37:30donc l'appauvrissement
37:32de la langue
37:33plus les glissements
37:34sémantiques
37:34et la falsification
37:36des débats
37:37empêche les gens
37:39vous voyez sur
37:40la question là
37:41de la fin de vie
37:41c'est quand même
37:42un débat civilisationnel
37:44absolument majeur
37:45on parle pas d'euthanasie
37:48fin de vie
37:49aide à mourir
37:50d'ailleurs le mot euthanasie
37:52n'est absolument pas
37:53il n'est pas une fois
37:54employé dans le texte de loi
37:56qu'est-ce qu'on ne te dit pas
37:58dans ce débat
37:59c'est qu'il n'y a
38:00que 50% des français
38:01qui ont accès aux soins palliatifs
38:02que 3% des gens
38:04qui ont des douleurs chroniques
38:05qui sont réellement
38:05bien pris en charge
38:07que en fait
38:08la loi Leonetti
38:09permet déjà
38:09des sédations longues
38:11et prolongées
38:11et profondes
38:12de gens
38:13qui ne sont
38:14ni curables
38:15ni simples
38:16à soulager
38:17et donc on escamote
38:19le débat
38:20au moment où il est posé
38:21le jugement
38:21est déjà tranché
38:22en fait
38:23parce qu'on a falsifié
38:25les termes du débat
38:26c'est un des exemples
38:27les plus récents
38:27on va juste prendre
38:28une dernière petite pause
38:29avant de conclure
38:31avec Marie-Estelle Dupont
38:33de conclure
38:34merci à l'auditeur
38:35ce n'est pas
38:35évidemment
38:36une conclusion définitive
38:38on en parlera encore
38:39beaucoup de ce malaise
38:40de ces malaises
38:41dans la civilisation
38:42Sud Radio
38:44Bercov
38:44dans tous ses états
38:45toujours et plus que jamais
38:49avec Marie-Estelle Dupont
38:51effectivement
38:52je crois qu'on a fait
38:53un premier inventaire
38:55il faudrait des heures
38:56mais je pense
38:56que nous allons renouveler
38:58effectivement
38:59ces entretiens
39:01sur les malaises
39:02dans la civilisation
39:03et surtout
39:04le pourquoi
39:04et comment
39:05la société
39:06d'un quai nous
39:07fabriquons
39:08un certain nombre
39:09soit de pervers
39:10soit de systèmes fermés
39:12et surtout
39:13aujourd'hui
39:13on arrive à la fin
39:14de cette émission
39:14Marie-Estelle Dupont
39:15c'est pas en deux minutes
39:17trois minutes
39:17qu'on va créer
39:18dire ou inventorer
39:20les instruments
39:21de la libération
39:21mais qu'est-ce qui pour vous
39:23est le plus important
39:24je veux dire
39:24après tout
39:26pour dire aux personnes
39:27c'est quoi
39:28c'est liser
39:29c'est ouvrir
39:30c'est ouvrir quoi
39:31c'est-à-dire
39:32qu'est-ce qui est le plus important
39:33je dirais
39:33dans la démarche intérieure
39:35dans la démarche psychique
39:37dans la démarche mentale
39:38alors deux choses
39:39deux choses
39:40d'abord
39:40Carl Gustav Jung
39:41est quand même
39:42un de mes maîtres à penser
39:43avait très bien vu
39:44que l'homme occidental
39:45ne se définissait que
39:46par l'extériorité
39:47et avait du mal
39:48à penser son intériorité
39:49et dès lors
39:50qu'un homme est vidé
39:51et coupé de son intériorité
39:52il n'est plus en capacité
39:53de penser ce qui lui arrive
39:54et donc il est très manipulable
39:55donc travailler sur soi
39:57et avoir une véritable introspection
39:59c'est extrêmement important
40:00pour aussi
40:00ne pas se laisser déprimer
40:01penser qu'on ne peut rien faire
40:02on peut déjà faire
40:04tout ce qu'on peut faire
40:05et c'est déjà beaucoup
40:05notamment avec nos enfants
40:06et puis la deuxième chose
40:08c'est que je pense que
40:08quand tu dis il faut lire
40:09oui il faut lire
40:10mais il faut lire quoi ?
40:11je crois qu'il faut lire
40:11les grands penseurs
40:12parce que
40:12un des problèmes aujourd'hui
40:14c'est que dans ce système
40:15il y a une forme de papélardise
40:17ou d'hypocrisie
40:18d'un certain nombre
40:19d'intellectuels
40:19qui pour rester bien vus
40:22se coupent d'une partie
40:23de la réalité sensible
40:24et donc font des élucubrations
40:25intellectuelles
40:26mais qui ne mettent
40:28justement pas des mots
40:29sur
40:30les mots
40:31et puis même le ressenti
40:34même sans être un mal
40:35et les gens ont besoin
40:36d'avoir des petites fléchettes
40:37sémantiques
40:38pour penser ce qu'ils vivent
40:39pour le comprendre
40:40et ça je crois
40:41que c'est plutôt
40:41les grands penseurs
40:42parce que Marcel Decorce
40:43le dit très bien
40:44dans l'intelligence
40:44en péril de mort
40:45l'intelligentsia
40:47à un moment donné
40:48s'est coupée
40:48de la base
40:49de la réalité sensible
40:50et donc elle pense en rond
40:51elle se donne raison
40:52à elle-même
40:53elle s'auto-proclame
40:54on a bien vu
40:55pendant la crise
40:55des intellectuels
40:56qui s'auto-proclamaient
40:57sachant
40:58et puis 5 ans après
41:00ils se retournent leur veste
41:01et ils disent comme moi
41:01sur la santé mentale
41:02et c'est insupportable
41:03donc je crois
41:05qu'il faut retourner
41:05aux grands penseurs
41:07de la réalité
41:07il y a Sénèque
41:09il y a tout
41:10et puis plein d'autres
41:11il faudra qu'on se fasse
41:12une liste comme ça
41:13et qu'on le dise
41:14non mais c'est très important
41:15effectivement
41:15il y a les fondamentaux
41:16moi mon fils aîné
41:17pendant la crise
41:18je lui ai fait lire Huxley
41:19je lui ai fait lire Orwell
41:19je lui ai fait lire
41:20voilà
41:21il aime lire
41:21il sent qu'il possède
41:24quelque chose en lisant
41:24que ceux qui ne lisent pas
41:25n'ont pas
41:26voilà ce que je leur dis
41:27vous avez écouté
41:28merci
41:28mais surtout ensuite
41:30allez lire
41:31c'est très important
41:32qu'est-ce que vous lisez ?
41:33qu'est-ce que tu penses
41:34de ce que tu lis ?
41:34bien sûr
41:35merci Marie-Estelle Dupont
41:36merci André
41:37merci