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  • 16/06/2025
Dans son édito du 16/06/2025, Thomas Bonnet estime que le président de la République n'est plus écouté en France, signe d'un malaise qui doit alerter les Français.

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Transcription
00:00La politique avec Thomas Bonnet. Vendredi soir, le président de la République a tenu une conférence de presse pour parler de la situation entre Israël et l'Iran.
00:08L'audience cumulée des chaînes d'info qui ont diffusé cette conférence de presse d'Emmanuel Macron était inférieure à celle de CNews.
00:15C'est-à-dire qu'on cumule les trois autres chaînes d'info, le président de la République faisait moins que Philippe Devilliers sur CNews vendredi soir.
00:23Thomas, vous voulez revenir sur cette information qui, selon vous, est révélatrice de nombre de choses et d'un fait politique. Expliquez-nous.
00:32Oui, alors on pourrait dire qu'il s'agit simplement de chiffres d'audience. Je crois au contraire qu'ils en disent long sur la rupture entre Emmanuel Macron et les Français.
00:39La conférence de presse du président vendredi soir a fait un flop. Vers 19h, moins de 800 000 Français ont écouté le chef de l'État en direct parler donc de la situation au Moyen-Orient.
00:48Alors il convient de rappeler que c'était une conférence de presse imprévue, pas d'une allocution classique. Il faut dire aussi qu'à cette heure-là, de nombreux Français sont au rendez-vous chaque semaine
00:57pour écouter Philippe Devilliers et Eliott Deval. Un succès que ni l'actualité, ni la parole du président de la République ne sont venus atténuer.
01:05Et ce chiffre, il arrive après un autre record, celui de l'émission de mardi dernier sur les océans qui a réuni un million et demi de Français seulement sur France 2.
01:13Un plus bas historique pour un président de la République. Un échec qui dit là aussi davantage qu'une simple courbe d'audience.
01:20Alors comment expliquer ces faibles audiences ?
01:23Alors il y a plusieurs explications, Romain. D'abord sur le Moyen-Orient, on peut dire que la parole du chef de l'État a sans doute perdu de sa valeur.
01:29Son en même temps est devenu illisible à mesure que la situation imposait une voix claire.
01:34Vendredi soir, cette conférence de presse impromptue n'a donc pas trouvé son public.
01:38Peut-être parce que les Français n'attendaient rien de cette prise de parole du chef de l'État.
01:42Et plus largement, c'est le lien entre Emmanuel Macron et les Français que l'on doit interroger.
01:47Un président qui préfère parler écologie quand le pays attend des réponses sur l'urgence de l'insécurité.
01:52Une thématique qu'il a évidemment balayée du revers de la main, qu'il a enfermée dans la qualification de faits divers.
01:57Avec évidemment sa formule sur les brainwashers que l'on a beaucoup commenté.
02:02Un président qu'on n'écoute plus. Qu'est-ce que ça dit sur le pays ?
02:05C'est le signe d'un profond malaise qui va crescendo la semaine dernière.
02:09François-Olivier Gisbert, observateur aguerri de la politique française,
02:12estimait sur notre antenne que la parole présidentielle était, je le cite,
02:16« juste du bruit d'un président qui veut occuper l'écran ».
02:19Je partage ce constat, mais j'insiste sur le poids de cette phrase.
02:23La Ve République fait graviter la vie politique française autour de l'Élysée.
02:26L'inconséquence de la parole présidentielle, c'est un signe qui doit tous nous alerter.
02:31On a l'impression d'un président à contretemps qui va déambuler au Groenland
02:35dans l'unique but de mettre en scène son duel avec Donald Trump,
02:38alors que la situation au Moyen-Orient appelle sans doute une unité dans le camp occidental.
02:43Et dans ce contexte, j'entends de plus en plus devoir réclamer la démission du président de la République.
02:48Hier encore, c'est le centriste Hervé Morin qui le demandait sur notre antenne.
02:52Ce scénario n'arrivera pas, mais la fin de règne du chef de l'État risque de nous proposer
02:57un spectacle crépusculaire qui ne sera pas sans conséquence sur la vie politique française.

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