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  • 09/06/2025
Dans son édito du 09/06/2025, Thomas Bonnet revient sur les récentes déclarations du président de la République.

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Transcription
00:00On a une passion pour le drame permanent. Thomas Bonnet, est-ce qu'il faut y voir une nouvelle expression du déni du chef de l'État ?
00:05Une déconnexion, une sécession intellectuelle, un déni coupable.
00:10J'y vois aussi un affront pour les victimes et leurs familles.
00:13Je pense ce matin au père de Benoît, à la mère de Lola, à la mère d'Elias aussi,
00:17qui en plus d'affronter leur chagrin, doivent désormais écouter les leçons de morale du président de la République.
00:22Emmanuel Macron se vôtre dans le relativisme, estimant que le réchauffement climatique
00:26est une cause autrement plus noble que celle de protéger les Français,
00:30contraint de faire face à l'ensauvagement du pays.
00:33Au fond, le sous-texte de cette déclaration, c'est ce mépris élyséen auquel nous a habitué le chef de l'État.
00:38Les Français et certains responsables politiques seraient ainsi des manipulateurs et des manipulés
00:43qui se détourneraient des vrais sujets.
00:45Monsieur le Président de la République, les Français sont plus inquiets par l'idée
00:48que leurs fils prennent un coup de couteau à la sortie d'une boîte de nuit
00:50que par les émissions de gaz à effet de serre.
00:53Pardonnez-les, ils ont le tort de côtoyer un réel
00:56qui semble définitivement vous échapper.
00:58Le timing de cette déclaration est aussi très étonnant.
01:02Une semaine pile après avoir invoqué une réponse implacable de l'État contre les émeutiers
01:06et alors que la justice a brillé la semaine dernière par son laxisme,
01:10quelques heures aussi après les mots saisissants,
01:12la colère froide du père de Benoît, jeune de 17 ans,
01:15tué de plusieurs coups de couteau à Dax,
01:18en étiquetant le réel du saut de faits divers,
01:20Emmanuel Macron réduit le phénomène à une forme de fatalité de tout temps.
01:24La violence a existé, l'émergence des écrans la rendrait simplement plus visible.
01:28Voilà le discours relativiste qui a souvent cours sous les ordres de la République
01:32et dans certaines salles de rédaction.
01:34Quant à l'invasion du pays dont a parlé Emmanuel Macron,
01:37la formule vise là aussi à disqualifier quiconque remettrait en cause
01:40l'arrivée d'une immigration légale représentant l'équivalent de la ville de Toulouse
01:44chaque année en France.
01:45Là encore, la tonalité est pleine de ce mépris qui veut dire en substance
01:50qu'il n'est pas de cause moins noble que celle de l'immigration.
01:53Avec cette interview, Emmanuel Macron acte définitivement sa rupture avec les Français.
01:58C'est comme ça que vous voyez les choses ?
01:59Oui, depuis son arrivée à l'Élysée, le président de la République a multiplié les petites phrases
02:04des gens qui ne sont rien jusqu'au fait d'emmerder les non-vaccinés.
02:07Et par deux fois, les Français ont porté Emmanuel Macron à l'Élysée.
02:11Et pourtant, au moment de quitter l'Élysée, je ne suis pas sûr que le chef de l'État
02:15aura réussi à créer un lien, un véritable lien avec le peuple français.
02:19Son agenda est tourné vers l'international et sur le plan intérieur,
02:22son en même temps a plongé tout un pays dans le formule.
02:26Selon ses interlocuteurs et selon les médias auxquels il s'adresse,
02:29son discours varie, les mots se contredisent.
02:32Un jour, il promet 100% d'exécution des OQTF.
02:35Un autre, il saisit le Conseil constitutionnel pour censurer une partie de la loi immigration.
02:40À ses intermoiements idéologiques, s'est ajoutée une perte de contrôle politique.
02:44Il y a un an, jour pour jour, Emmanuel Macron prononçait la dissolution de l'Assemblée
02:47dans un souci de clarification.
02:49Et à la place, nous avons eu l'instabilité et l'immobilisme.
02:52Finalement, le véritable lieu où la clarification est plus que jamais nécessaire,
02:56c'est bien à l'Élysée.
02:58Elle arrivera quoi qu'il arrive dans deux ans.
02:59Et d'ici là, il faudra composer avec un président de la République
03:02de plus en plus isolé et de plus en plus déconnecté.
03:05Sous-titrage Société Radio-Canada
03:10Sous-titrage Société Radio-Canada

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