Dans son édito du 11/06/2025, Thomas Bonnet revient sur les réactions du président de la République Emmanuel Macron quant aux derniers faits divers qui ont touché la France.
00:00Oui Romain, le président de la République a daigné mettre son combat écologique entre parenthèses l'espace de quelques instants.
00:06Il a daigné aborder le sujet de l'insécurité.
00:09Il faut dire qu'il pouvait difficilement éviter l'actualité dramatique du jour confronté à la réalité de l'ensauvagement.
00:15Emmanuel Macron défend son action depuis 8 ans, dit qu'il veut interdire les réseaux sociaux au moins de 15 ans d'ici quelques mois
00:22et surtout, surtout, il cible les chaînes d'info.
00:25Alors, parlant de manipulation, le chef de l'État dénonce un débat politique qui deviendrait du suivisme de l'actualité.
00:32Autrement dit, le réel n'existe que parce qu'il est commenté par les médias.
00:37C'est donc de notre faute.
00:38S'il n'y a plus aucun endroit safe en France, c'est de notre faute.
00:41Si les meurtriers d'Elias étaient en liberté, c'est de notre faute aussi.
00:45Si des milliers d'émeutiers ont ravagé les rues de Paris.
00:48Désolé, monsieur le président, que le réel se soit immiscé dans votre agenda à l'espace d'une journée.
00:53Désolé que vous ayez eu à commenter la mort d'une surveillante pendant que vous décertiez sur l'avenir des océans.
00:59Pardon de parler de ce qui préoccupe les Français, d'entendre l'inquiétude monter dans le pays, d'écouter les témoignages des familles des victimes.
01:06Hier, c'est d'ailleurs la mère d'Elias, adolescent tué à coup de couteau, qui a pris la parole.
01:10Oui, un témoignage à coup de machette.
01:12Un témoignage bouleversant et digne d'une mère qui ne verra plus son fils rentrer du foot.
01:16Un cri du cœur aussi, quand elle dénonce la qualification en fait d'hiver, ainsi que les propos d'Elisabeth Borne.
01:22La ministre de l'éducation nationale estimait ce week-end qu'il ne fallait pas légiférer à chaud.
01:27Une déclaration qui s'est là aussi heurtée à la réalité dramatique de la journée d'hier.
01:32On aimerait légiférer à froid.
01:34Le seul souci, c'est qu'il ne se passe plus une semaine sans qu'un drame ne se produise.
01:37Et vienne nous rappeler à quel point la France est plongée dans l'insécurité.
01:41Le gouvernement a promis des mesures fortes pour répondre au drame de nos gens.
01:47Oui, et je vous annonce donc qu'il ne sera bientôt plus possible pour un mineur d'acheter un couteau
01:50et que les portiques seront bientôt la norme pour entrer dans un établissement scolaire.
01:54En clair, on transforme les collèges en aéroports et on espère ne plus avoir à consoler une famille endeuillée.
02:00Les fouilles mises en place dans les établissements scolaires font apparaître une réalité absolument sidérante.
02:05Plus de 180 couteaux saisis en trois mois dans les sacs à dos des élèves au cours de 6000 opérations de contrôle.
02:12Cette réalité appelle un choc d'autorité autrement plus ambitieux.
02:16Hier, j'ai aussi entendu Gabriel Attal et Édouard Philippe, tous deux invités à la télévision.
02:21Tous deux promettent de faire demain ce qu'ils n'ont pas fait hier.
02:24Tous deux admettent aujourd'hui que le bilan sécuritaire d'Emmanuel Macron n'est pas terrible.
02:28Cette lucidité tardive n'a pas encore gagné l'Elysée.
02:32Un palais qui se transforme en Atlantide tellement il est plongé dans un océan de déni et de déconnexion.
