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  • 14/05/2025
Dans son édito du 14/05/2025, Thomas Bonnet revient sur l'interview d'Emmanuel Macron accordée à TF1.

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Transcription
00:00Oui, alors hier on pensait voir Emmanuel Macron, on a vu Raymond Devos.
00:04Mesdames et messieurs, moi, lorsque je n'ai rien à dire, je veux qu'on le sache, je veux en faire profiter les autres.
00:10On attendait des perspectives, voire des annonces pour les deux années à venir.
00:14On a eu la défense acharnée d'un bilan.
00:16Ça fait huit ans qu'Emmanuel Macron est président et quand on l'écoute, on a l'impression que son bilan est merveilleux.
00:22On peut appeler ça du déni ou de l'optimisme surjoué.
00:25Moi, j'appelle ça de la déconnexion.
00:26Le principe même de l'émission en pose les bases.
00:29Le décor soigné du plateau de la plaine Saint-Denis agit comme un village Potemkin.
00:33C'est comme si on pouvait ignorer qu'à quelques mètres de là, les difficultés de la France se font plus saillantes que jamais.
00:40Les intervenants se succèdent et mettent le président face à son bilan.
00:44Un casting, fruit du en même temps, Sophie Binet, puis Agnès Verdier-Molinier, Robert Ménard, puis Salomé Saké.
00:51On assiste à une partie d'échecs où les concurrents se relaient pour tenter de battre le champion.
00:55Sauf que le jeu est pipé car le champion ne joue pas au même jeu que les autres.
00:59Il ne voit pas, lui, les échecs et se plonge dans une partie de solitaire.
01:03À plusieurs reprises, Emmanuel Macron a refusé d'admettre ses erreurs.
01:07L'état des finances publiques, les Français sont pessimistes.
01:10La crise de la dette, la responsabilité date de 20 ans.
01:13L'étendue du narcotrafic, on a mis tous les moyens contre le terrorisme.
01:17L'immigration irrégulière, on doit continuer à être efficace.
01:20Des exemples comme ça, je pourrais vous en citer des dizaines.
01:23Alors comment voulez-vous avancer quand vous n'êtes pas capable d'avoir un constat lucide ?
01:27En écoutant le président de la République hier, j'avais en tête les images de la Rix dans le tribunal de Bordeaux
01:32ou celle de la tentative de kidnapping à Paris.
01:35Le parallèle entre son discours n'en était plus que terrible.
01:39Hier soir, Emmanuel Macron, c'était Pangloss, le personnage de Voltaire.
01:43Comme le maître de Candide, on avait hier un professeur en optimisme.
01:46Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
01:48Emmanuel Macron a ressorti une énième fois les exemples de Notre-Dame et des Jeux Olympiques
01:53pour tenter de relancer l'enthousiasme français.
01:56Au fond, voilà ce qu'il reste des 8 ans d'Emmanuel Macron à la tête de la France.
02:00De belles cartes postales et quand même pas mal de problèmes.
02:03La lutte contre l'insécurité et le contrôle de l'immigration
02:05semblent secondaires pour le président de la République.
02:08Bruno Retailleau, qui est notre invité à 8h10,
02:10qui répondra aux questions de Sonia Mabrouk à 8h10,
02:13doit se sentir bien seul ce matin, ce que vous nous dites ?
02:15Oui, parce que de toute la partie sur les sujets régaliens,
02:18la seule avancée, c'est l'idée d'étendre les pouvoirs de la police municipale.
02:23C'est bien maigre.
02:24Sur le reste, Emmanuel Macron est contraint d'approuver les initiatives parlementaires
02:28comme la loi sur le narcotrafic.
02:30Sur l'immigration, les Français ne seront pas à consulter
02:33et aucune modification profonde n'est à attendre.
02:36Pas de remise en cause du regroupement familial,
02:38pas de changement de doctrine,
02:39tout juste le vœu que les décrets d'application de la loi d'immigration 2024
02:44s'appliquent enfin.
02:45Tant pis si nos voisins européens mettent le paquet en la matière,
02:48tant pis si les Français veulent du changement.
02:50Bruno Retailleau va être bien en peine pour maintenir son volontarisme
02:53avec un président qui ne veut pas agir.
02:55À quelques jours de l'élection de la présidence DLR,
02:58l'association avec l'Elysée devient sans doute un handicap
03:01aux yeux des militants de droite.
03:03Alors ce matin, Bruno Retailleau sera face à ce dilemme.
03:05Défendre ce matin le président de la République,
03:08c'est prendre un risque pour l'élection des Républicains.
03:10Prendre ses distances posera la question de sa démission.
03:14Réponse à 8h10.

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