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00:00:00Bonsoir à tous et bienvenue pour cette nouvelle émission des Incorrectibles.
00:00:20Alors ce soir, mon invité revient me voir après deux passages qu'on fait énormément parler.
00:00:26C'était d'ailleurs il y a assez longtemps. Il est écrivain, essayiste, scénariste, parfois même polémiste malgré lui ou pas.
00:00:34Il est souvent là où on ne l'attend pas. Il est avec nous ce soir pour parler évidemment de politique, de pouvoir, de gauche, de liberté de parole
00:00:41et de tout ce qui se joue ou ne se joue plus. Il a sorti le mois dernier son nouveau livre « Psychologie » aux éditions Amsterdam,
00:00:49un ouvrage où il dissèque avec humour les affects de la société bourgeoise à partir de situations vécues, observées ou fictives.
00:00:58Je suis très heureux donc de le réaccueillir ce soir dans les Incorrectibles, bien qu'étant, me disait-il, un libéral autoritaire, François Bégodeau.
00:01:07Bonsoir.
00:01:08Bonsoir Éric.
00:01:08Parlez-moi, bien entendu.
00:01:10Eh bien, ça faisait longtemps en effet qu'on ne s'était pas vus.
00:01:12Je croyais que vous me faisiez la tête.
00:01:14Oui, c'est ça. Mais je croyais vraiment qu'après cette dernière entrevue, en plus c'était vous qui m'aviez plutôt chargé.
00:01:19Ah non, non, non, je ne vous sais sûrement pas la tête parce que vous aviez fait quelque chose qui était vachement bien.
00:01:23J'avais tout laissé.
00:01:24C'était que le moment où je vous prenais, où je vous malmenais un peu.
00:01:26Je ne vous disais, il avait quand même la liberté de ne pas le monter, de ne pas le retenir au montage.
00:01:31Et vous l'aviez fait.
00:01:32Merci.
00:01:32Et là, respect.
00:01:33Bon, écoutez, merci beaucoup de le relever. En effet, non, non, mais pour moi, la question ne se posait même pas une seule seconde.
00:01:39Alors, on va parler de plusieurs sujets. Si vous le voulez bien, on va dans un premier temps parler de la gauche, puisque je crois que vous êtes de gauche.
00:01:47Il paraît, oui.
00:01:48Il paraît, voilà. Donc, on a intitulé ce premier thème, en tout cas, « La gauche a-t-elle trahi les classes populaires ? »
00:01:54Avant d'en parler plus en détail, je suppose que ça n'aura échappé à personne que vous avez vu qu'il y a un livre qui fait beaucoup parler cette semaine,
00:02:03qui s'intitule « La meute », sorti par deux journalistes de Libération et du Monde, en plus, donc deux journalistes plutôt de gauche,
00:02:09qui allument Jean-Luc Mélenchon et la secte, soi-disant, des Insoumis.
00:02:15Première réaction, je crois que c'est Manuel Bompard qui pensait que ça allait faire pchit.
00:02:20Apparemment, ça ne fait pas pchit. On en parle beaucoup de ce livre.
00:02:22Alors, quelle est votre réaction sur ce qu'ils décrivent ?
00:02:25Moi, je pense que si je rencontrais un jeune écrivain ou une jeune écrivaine de 24-25 ans qui essaie de percer dans le milieu de l'édition,
00:02:34et pour ça, il faut se faire connaître, il faut être publié, puis après, il faut que le livre soit médiatisé.
00:02:39Je lui dirais, fais un livre contre les Insoumis.
00:02:41Tu auras comme ça la certitude d'être invité sur tous les plateaux.
00:02:45Tous les plateaux.
00:02:46Et c'est pour ça que ce livre que je ne lirai pas, parce que je n'ai pas que ça à faire et que ce n'est pas le genre de livre que je lis,
00:02:50eh bien, j'en ai déjà beaucoup entendu parler, alors qu'il est sorti là, à l'heure où on se parle, bon, je ne sais pas, il y a quelques jours.
00:02:57Ils sont invités partout, parce qu'évidemment, les médias mainstream, les médias dominants, les médias, adorent cracher sur les Insoumis.
00:03:04C'est quand même leur sport préféré.
00:03:05Moi, je ne suis pas un grand fan des Insoumis.
00:03:06Tous les gens qui me suivent le savent, et pour plein de raisons.
00:03:09Et je pense que d'ailleurs, le livre pointe des déviances au sein de ce mouvement ou de ce parti qui ne dit pas son nom, qui sont réelles.
00:03:17Des déviances autocratiques, en tout cas d'une organisation autocratique, que j'ai pu constater d'ailleurs à travers quelques amis qui ont un peu végété dans cette orbite-là.
00:03:29Donc, voilà, je ne suis pas en train de dire que le livre est totalement mensonge, et ce n'est pas ça que je dis.
00:03:32Je dis que d'écrire contre les Insoumis, et notamment de déglinguer la gueule de Jean-Luc Mélenchon, c'est le sport préféré des médias mainstream.
00:03:40Il faut quand même le savoir.
00:03:41Il est l'ennemi officiel des médias.
00:03:44Mais il ne s'en prie pas de déglinguer des gens, donc honnêtement, vous trouvez ça injuste ?
00:03:46Je n'ai pas dit que j'allais m'apitoyer ou faire preuve de compassion vis-à-vis du pauvre petit Jean-Luc.
00:03:51Donc, ce n'est pas ça que je dis, mais ça nous permet quand même d'avoir une carte un peu précise de l'idéologie dominante au travail dans les médias mainstream.
00:03:58Cette idéologie dominante a décidé de constituer comme ennemi absolu les Insoumis, et non pas l'extrême droite.
00:04:04Donc, je pense que ça nous donne un petit indicateur pour colorer, je veux dire, les médias mainstream qui sont à peu près tous de la même couleur, avec des nuances de gris.
00:04:14Pour une fois que ça change d'axe, parce que finalement, le procès qui était fait continuellement à ces gens que vous qualifiez d'extrême droite,
00:04:21finalement, à l'époque, vous n'en offusquiez pas tant que ça, non ?
00:04:25Moi, je n'avais ni à m'en offusquer, c'est-à-dire que de la même façon que je ne vais pas me porter au chevet de Jean-Luc Mélenchon,
00:04:31j'avais encore moins de propension à me porter au chevet de l'extrême droite à l'époque.
00:04:35Ils se démerdent, je veux dire, je n'ai pas que ça à faire quand même d'aller, pardon, me faire l'avocat de l'extrême droite.
00:04:41Mais ça, c'est une façon un peu, comment dire, superficielle de voir les choses.
00:04:45Ce sur quoi je voudrais insister, c'est que ce qui est maintenant le point d'inimitié principal des médias mainstream, c'est les insoumis.
00:04:55Contre lesquels, d'ailleurs, beaucoup de journalistes, tout à fait en vue et tout à fait en place, mettent souvent en avant, à l'inverse,
00:05:03la bonne tenue des députés du Rassemblement National,
00:05:05la responsabilité, le sens des responsabilités de M. Bardella, de Mme Le Pen, etc.
00:05:10C'est quand même intéressant comme phénomène précisément pour des gens comme vous et moi
00:05:14qui avons connu effectivement l'époque où le diable, c'était le RN, le FN à l'époque.
00:05:20Ceci a bien changé.
00:05:21Parti qu'on qualifie d'antisémite, tout aujourd'hui.
00:05:23Entre autres choses.
00:05:24C'est LSI.
00:05:25Absolument, absolument.
00:05:27Moi, ça a très largement un caractère diffamatoire.
00:05:30Mais indépendamment de ça, qui serait un autre gros dossier,
00:05:32il faut quand même mesurer le parcours qui a été accompli ou fait par les médias ou par l'idéologie dominante.
00:05:39Moi, je dirais par la classe dominante, dans mes termes à moi, depuis une vingtaine d'années.
00:05:42La classe dominante est farouchement et fondamentalement passée à droite, quoi.
00:05:47Mais du côté d'une droite dure.
00:05:48Ce qui fait que maintenant, elle peut envisager avec une relative sympathie, une certaine tendresse,
00:05:53non seulement le Rassemblement National, mais la possibilité de l'arrivée au pouvoir du Rassemblement National.
00:05:57Et l'ennemi juré de tous ces gens qui font pour moi, qui font ma bloc,
00:06:02c'est incarné sur les scènes politiques, politicardes, par les Insoumis.
00:06:06Et ça donne donc un livre comme celui-là, qui est vraiment accueilli à bras ouverts par tous les médias.
00:06:10C'est quand même ça qu'on observe depuis quelques jours.
00:06:12C'est quoi les critiques que vous pourriez faire ?
00:06:14Vous, vous le disiez, que la FI, finalement, ce n'était pas votre tasse de thé tant que ça, finalement.
00:06:18C'est quoi les critiques que vous pourriez faire à la France Insoumise ?
00:06:21Je ferais à la France Insoumise le procès, ou en tout cas la critique structurelle et fondamentale,
00:06:28que je ferais à tous les partis.
00:06:30Pour moi, les partis politiques sont la plaie de la démocratie.
00:06:33Les partis politiques, puisque les partis politiques sont des machines électorales,
00:06:36sont des machines à gagner des élections et à octroyer à leurs membres des postes.
00:06:41En fait, c'est un travail, c'est une petite entreprise.
00:06:43Une entreprise qui doit s'arranger pour qu'il y ait un maximum de salariés,
00:06:47qu'ils soient pérennisés dans leur salaire.
00:06:48C'est ça qui se passe. C'est une professionnalisation de la politique.
00:06:51Or, pour moi, la politique n'est pas un exercice de professionnel
00:06:55ou qui appelle, comment dire, une certaine professionnalisation.
00:06:59C'est l'inverse. Je pense que la politique doit fondamentalement rester à la matrice.
00:07:02Donc, les professionnels de la politique, que sont aussi les Insoumis,
00:07:05au même titre que les Républicains, au même titre que Renaissance,
00:07:07au même titre que Reconquête, au même titre que le RN,
00:07:09au même titre que tous ces partis, qu'ils s'appellent partis ou pas,
00:07:12eh bien, ils travaillent avant toute chose à leur propre pérennité.
00:07:15Et pour ça, c'est des machines à se présenter aux élections
00:07:17et à essayer de briguer autant de mandats que possible,
00:07:21autant de strapontins que possible, pour pouvoir alimenter la machine.
00:07:24Et donc, l'AFI est tombée exactement dans cette écureuil-là.
00:07:28C'est un parti maintenant qui est strictement et exclusivement concerné par les élections.
00:07:33Et en plus, par la pire d'entre elles, par la pire d'entre les élections,
00:07:36à savoir l'élection présidentielle, qui est sans doute la moins démocratique,
00:07:38la plus spectaculaire, la plus folklorique,
00:07:40et celle qui provoque un abattissement général pendant six mois.
00:07:44Parce qu'elle est très personnalisée,
00:07:46elle est très centrée sur les personnes,
00:07:49et non pas vraiment sur les idées.
00:07:51Et donc, bon, voilà.
00:07:52Donc l'AFI, maintenant, il se lève le matin,
00:07:55tous les gens de l'AFI se lèvent le matin en se disant
00:07:56comment est-ce qu'on peut avoir une micro-chance
00:07:58de gagner les élections et de porter au pouvoir
00:08:00M. Mélenchon, notre guide suprême.
00:08:03C'est ça.
00:08:03En fait, ils sont occupés 24-24 par ça,
00:08:06je dirais, au mépris et au dépens d'un certain nombre de situations réelles,
00:08:10de situations sociales sur lesquelles il ferait mieux d'intervenir.
00:08:14Et j'aimerais revenir justement sur ce procès
00:08:15que beaucoup de journalistes leur font,
00:08:17à savoir ce procès d'antisémitisme.
00:08:20Vous en pensez quoi, vous ?
00:08:21C'est évidemment un procès dégueulasse, de toute façon.
00:08:24Et pas justifié, selon moi.
00:08:26On pourrait dire très calmement,
00:08:27parce que ce sont des sujets sur lesquels il faut être calme,
00:08:29qu'en admettant qu'il y ait des petites particules d'antisémitisme
00:08:36au sein de l'AFI,
00:08:38ce que je ne peux pas exclure,
00:08:40quand bien même il n'y en aurait pas,
00:08:41de toute façon, on leur aurait fait ce procès-là.
00:08:43C'est ça qui est important,
00:08:44si vous voulez comprendre la façon dont ils sont traités médiatiquement.
00:08:47À partir du moment où ils ne se portaient pas au secours
00:08:50de la victoire, de la victoire génocidaire de Netanyahou,
00:08:54et qu'ils émettaient un certain nombre de réserves
00:08:56sur ce qui était en train de passer à Gaza,
00:08:57à partir du moment où ils alertaient sur le sort des Palestiniens,
00:09:00notamment depuis le 7 octobre,
00:09:02mais en fait, pour tout dire, depuis des décennies,
00:09:04alors évidemment, on leur faisait, comme d'habitude,
00:09:06un procès en antisémitisme.
00:09:08Quand bien même ils n'auraient aucune particule d'antisémitisme en eux.
00:09:11C'est bien de ça qu'on parle.
00:09:12Donc c'est une espèce de manœuvre idéologique absolument dégueulasse.
00:09:15Elle vient d'où, d'après vous, alors ?
00:09:17De la classe dominante.
00:09:18La classe dominante a considéré depuis assez longtemps maintenant
00:09:21que faisait partie de l'arsenal de la pensée dominante,
00:09:27ou de la pensée des dominants,
00:09:29en tout cas de la panoplie des dominants,
00:09:31la défense d'Israël.
00:09:33Considérée comme une place avancée de l'Occident,
00:09:36qui serait en fait une espèce comme ça de place avancée,
00:09:38de protection contre le monde voyou,
00:09:41le monde sauvage, le monde barbare,
00:09:44très largement incarné par le monde arabe,
00:09:45et dont les Palestiniens seraient une espèce de cristallisation.
00:09:48Donc il y a une espèce d'éthos de dominants.
00:09:51Les dominants, les gens qui sont en charge,
00:09:53les cadres, les dirigeants, la bourgeoisie,
00:09:57leurs représentants, leurs élus,
00:09:59ont une sympathie immédiate,
00:10:00ou en tout cas se portent naturellement en soutien d'Israël.
00:10:04Quoi que fasse Israël, y compris quand Israël est engagé
00:10:07dans une sorte, je dirais, d'évacuation définitive
00:10:12du problème palestinien par l'évacuation des Palestiniens eux-mêmes.
00:10:15Parce que c'est comme ça, c'est ça dont on est le témoin actuellement.
00:10:18C'est ça dont on est le témoin.
00:10:20Et donc tout le monde, à propos de quoi,
00:10:21tout le monde pourrait se documenter jour après jour.
00:10:24Et donc, bah oui, c'est normal que la classe dominante
00:10:28et ses représentants médiatiques et politiques
00:10:31se portent spontanément au secours d'Israël.
00:10:33Mais pardon de vous poser cette question,
00:10:35est-ce que vous ne vous remettez pas en cause parfois
00:10:37la sincérité de l'engagement sur cette question-là
00:10:40de certains élus et députés LFI ?
00:10:43Parce que beaucoup de gens disent que c'est une attitude électoraliste
00:10:47et qu'il n'y a pas beaucoup derrière.
00:10:48Mais vous voyez, c'est bizarre le débat qu'on a.
00:10:51Nous sommes témoins d'une des, comment dire,
00:10:55des périodes de violences d'État majeures du XXIe siècle.
00:10:59C'est ce qui se passe véritablement à Gaza en ce moment
00:11:01et en Cisjordanie, j'y insiste.
00:11:04C'est de ça que nous sommes témoins.
00:11:05Si nous étions des gens responsables,
00:11:07si nous étions des gens qui essayons vraiment de nous procher...
00:11:09Ils n'en parlaient pas avant, autant.
00:11:11Je vais finir.
00:11:11Dans l'état réel du monde, le débat ou la discussion qu'on aurait,
00:11:15vous et moi, Éric, c'est qu'en est-il en ce moment
00:11:18du sort des gens qui habitent en Cisjordanie ?
00:11:21Qu'en est-il en ce moment du sort des pauvres gens qui habitent à Gaza ?
00:11:24Ça serait ça, notre débat.
00:11:25Si on était des gens sérieux qui nous enquêteront du réel.
00:11:27Au lieu de quoi, vous m'entraînez à parler de choses
00:11:30qui pour moi participent de la politique aérie
00:11:32et qui est dans les Insoumis.
00:11:34Et pour les raisons que j'ai dites,
00:11:35parce que c'est un parti politique avec les écueils
00:11:37qui sont attachés à tout parti politique,
00:11:40c'est-à-dire la falsification, la manipulation, la propagande,
00:11:44les petits arrangements avec le réel,
00:11:45les petits arrangements avec la vérité.
00:11:47Oui, il y a sans doute dans la mise en avant
00:11:50du problème palestinien par les Insoumis
00:11:53depuis notamment le 7 octobre,
00:11:55quelque chose de l'ordre du calcul
00:11:57et peut-être du calcul électoral,
00:11:58puisque c'est un parti qui fait le calcul électoral.
00:11:59C'est le rôle d'un député comme Émeric Caron du 18ème
00:12:01de ne parler que de ça ?
00:12:02Mais le vrai sujet n'est pas là.
00:12:04Le vrai sujet, si on est déjà responsable, n'est pas là.
00:12:06Un député au Parlement de l'Assemblée nationale,
00:12:09en l'occurrence,
00:12:10est-ce que vous pensez que c'est le rôle d'un député
00:12:11comme Émeric Caron de ne parler que de ça
00:12:13lorsqu'il est élu du 18ème arrondissement ?
00:12:15Alors, comme disent beaucoup les politiques,
00:12:17c'est votre question,
00:12:17puis moi j'ai ma réponse.
00:12:18Moi, ma réponse, c'est que, vraiment,
00:12:21je trouve que ce qui est en jeu dans cette affaire
00:12:24rend tout à fait dérisoire
00:12:25la question de savoir si Émeric Caron
00:12:28est plus ou moins sincère,
00:12:29ou sincère sur l'échelle de Richter,
00:12:31de la sincérité, à 7 à 8 à 9.
00:12:31Mais il est dans son rôle, c'est ça que je vous demande.
00:12:33Ça n'est pas mon sujet.
00:12:34Émeric Caron n'est pas mon sujet.
00:12:35Mais vous considérez qu'il est dans son rôle ?
00:12:37Mon sujet, c'est l'avis des dominés,
00:12:39c'est l'avis des gens
00:12:40qui subissent un certain nombre de pressions.
00:12:42Donc, un député de la République
00:12:43dénonce en permanence ce qui se passe à Gaza.
00:12:45Vous considérez qu'il est dans son rôle, quoi.
00:12:47Ça n'est pas mon sujet, apparemment, c'est le vôtre,
00:12:48mais ça n'est pas mon sujet.
00:12:50Mon sujet, c'est l'avis des gens
00:12:51et, par exemple, en l'occurrence,
00:12:53l'avis des Palestiniens.
00:12:56Mais vous en parliez beaucoup avant, ou pas ?
00:12:57Ce sujet-là, vous n'entendez pas tous.
00:13:00Là, je vous inclue dans un...
00:13:02Non, mais c'est une question
00:13:03que je ne vous pose pas à vous spécialement,
00:13:04mais...
00:13:05Vous, les gens de gauche, la famille de gauche,
00:13:08quand même, si vous aviez une petite connaissance
00:13:11de ce que c'est que la constellation de gauche,
00:13:14la constellation, enfin, des gens de gauche...
00:13:15J'ai l'impression qu'on ne les entendait pas autant.
00:13:16C'est-à-dire les gens de gauche,
00:13:17c'est les gens qui militent,
00:13:18les gens qui sont des élus,
00:13:19et puis les gens qui se sentent de gauche,
00:13:21de sensibilité de gauche,
00:13:22qui vont parfois militer dans une association,
00:13:23qui vont parfois se joindre à une manifestation,
00:13:26mais qui, de toute façon,
00:13:26ont une sensibilité de gauche.
00:13:28Moi, j'ai grandi là-dedans, je veux dire,
00:13:29mes parents l'étaient,
00:13:30j'ai grandi dans un contexte de gauche,
00:13:32j'ai eu beaucoup, beaucoup de copains
00:13:33et de copines de gauche,
00:13:34enfin, j'ai grandi...
00:13:35La question palestinienne,
00:13:37elle est non pas centrale,
00:13:39mais très importante
00:13:40dans ce segment-là de la population
00:13:44depuis 50 ans.
00:13:47En tout cas, moi, depuis que je suis né,
00:13:48j'en ai toujours entendu parler.
00:13:49Elle a toujours été considérée,
00:13:51peut-être pas exactement comme centrale,
00:13:52mais comme paradigmatique.
00:13:54Paradigmatique, d'abord,
00:13:55de ce que c'est que l'esprit impérial
00:13:57et l'esprit colonial.
00:13:59C'était quand même,
00:14:00d'une certaine manière,
00:14:00Israël, c'était un peu la dernière colonie
00:14:02après la grande période de décolonisation
00:14:04des années 50-60, vous voyez.
00:14:06Et puis, il s'y jouait énormément de choses
00:14:08qui étaient intéressantes.
00:14:08Donc, bon, oui.
00:14:09Alors, il s'est trouvé pour vraiment...
00:14:11Je vais être tout à fait sincère avec vous,
00:14:13parce que vous savez que j'essaie toujours de l'être.
00:14:16En tout cas, elle est honnête intellectuellement.
00:14:18J'ai écrit moi-même des pages
00:14:20dans un livre que j'ai publié en 2012
00:14:22qui parlait de l'antisémitisme de gauche
00:14:24et qui parlait du fait que,
00:14:26parfois, alors que moi,
00:14:28j'étais un sympathisant de la cause palestinienne
00:14:30comme à peu près tous mes amis de gauche,
00:14:32et pour les raisons profondes que je viens de dire,
00:14:34et non pas des raisons de calcul électoraux
00:14:36à l'Henri Caron ou que sais-je,
00:14:38je voyais chez certains d'entre eux
00:14:40ce que j'appelais déjà à l'époque,
00:14:42j'ai écrit Steve, j'avais 40 ans,
00:14:43mais ça faisait longtemps que j'avais fait la remarque,
00:14:44une espèce de fixette palestinienne
00:14:46qui, en tant que fixette,
00:14:48avait quelque chose de douteux.
00:14:50Mais ce n'est pas parce que
00:14:51certains olibrius dans cette constellation-là
00:14:53ont un rapport douteux
00:14:54à la question palestinienne
00:14:56que cette question n'est pas urgente,
00:14:58n'est pas nécessaire,
00:14:59n'est pas consistante,
00:15:00et qu'il n'y a pas nécessité absolue
00:15:02pour n'importe quelle personne de gauche,
00:15:03c'est-à-dire soucieuse de l'émancipation,
00:15:05de se porter au soutien des Palestiniens.
00:15:10D'accord.
00:15:10Alors, pour revenir à vous,
00:15:12parce que c'est intéressant justement
00:15:13pour les gens qui n'auraient peut-être pas forcément vu
00:15:15les deux émissions précédentes
00:15:16où vous étiez venus,
00:15:18comment est-ce que dans ce paysage politique,
00:15:21vous vous situez,
00:15:22d'où parles-tu camarade ?
00:15:23Vous reconnaissez dans un parti non,
00:15:25vous allez me dire,
00:15:26mais est-ce qu'il y a une personnalité,
00:15:27je ne sais pas, Ruffin ou un autre,
00:15:30de qui vous sentez-vous le plus proche ?
00:15:32Non, mais moi, je ne fonctionne pas par personnalité,
00:15:33je suis désolé,
00:15:34je vais être très décevant comme d'habitude,
00:15:35je ne fonctionne pas par personne.
00:15:36Moi, je suis d'une culture politique
00:15:38qui met en avant les collectifs,
00:15:39qui met en avant la capacité,
00:15:41c'est la capacité des gens de s'unir
00:15:43pour constituer des forces,
00:15:45et constituer une puissance.
00:15:46Et donc, tout ceci en dehors des partis
00:15:49et en dehors des personnes.
00:15:50Moi, ce qui m'intéresse,
00:15:50c'est les forces vives de la politique,
00:15:52c'est les gens qui se battent concrètement
00:15:53sur des situations précises de conflits.
00:15:55Pour moi, c'est ça, la politique,
00:15:57et ce n'est pas autre chose,
00:15:58c'est ça qui m'intéresse.
00:15:59Donc non, moi, je veux dire,
00:15:59Ruffin, Mélenchon, tout ça,
00:16:00bon, ils font un peu leur cirque,
00:16:02c'est la course à la présidentielle.
00:16:03Dans l'offre politique électorale,
00:16:06parce que là, on ne dit pas dans la politique,
00:16:08on est dans le monde électoral.
00:16:09Et moi, j'ai écrit un petit livre
00:16:10qui s'appelait
00:16:11Comment s'occuper un dimanche d'élections,
00:16:12qui portait bien son titre,
00:16:13et qui séparait radicalement
00:16:15la politique des élections.
00:16:17Je crois que la scène électorale
00:16:18et la scène politique,
00:16:19c'est deux choses totalement différentes.
00:16:20Donc moi, je m'occupe de la scène politique,
00:16:22c'est-à-dire de cette scène
00:16:23où des gens essaient de faire valoir leur droit,
00:16:26de faire valoir leur droit à exister,
00:16:28et à exister dignement,
00:16:29ou à exister en tout, comment dire,
00:16:32en tout épanouissement,
00:16:34contre des forces qui les oppriment.
00:16:36Que ce soit un patron,
00:16:37un groupe d'actionnaires,
00:16:40un projet d'aménagement urbain
00:16:41un peu hautement et dégueulasse,
00:16:43ou un État.
00:16:45Parce que des fois,
00:16:45les États sont oppressifs.
00:16:46C'est ça plutôt qui m'intéresse.
00:16:47Donc moi, non,
00:16:48je n'ai pas de préférence particulière.
00:16:50En tout cas, ce qui m'intéresse, moi,
00:16:52Vous êtes un peu perdu, alors,
00:16:53avec ce qui se passe en ce moment
00:16:54dans cette non-muleuse...
00:16:55Non, non, moi, j'ai une boussole très claire.
00:16:57Moi, je pense que
00:16:58le pôle principal de toxicité
00:17:03dans la vie réelle,
00:17:05c'est le marché.
00:17:07C'est les forces du marché.
00:17:09Je dis précisément
00:17:10les forces du marché.
00:17:11C'est-à-dire des gens
00:17:12qui ne sont requis
00:17:13que par le fait
00:17:14de tirer du profit
00:17:15d'un certain nombre de manœuvres.
00:17:18C'est bien ça, l'ennemi.
00:17:19Le mot libéralisme
00:17:20étant un petit peu connoté
00:17:22et mal connoté
00:17:22est un peu ambigu.
00:17:23Moi, je préfère toujours utiliser
00:17:24le mot de capitalisme.
00:17:25Mais j'aime bien aussi dire
00:17:26le marché et le monde
00:17:28tel que livré
00:17:29à la prédation
00:17:30et à la voracité
00:17:31des marchands.
00:17:32Voilà.
00:17:33Alors moi,
00:17:34ce qui m'intéresse,
00:17:34c'est d'engager un rapport de force
00:17:35avec les marchands voraces
00:17:37qui sont quand même
00:17:38en train de tout déglinguer.
00:17:39Voilà.
00:17:39Ils déglinguent ça
00:17:40depuis très longtemps.
00:17:43Et donc,
00:17:43je pense que toutes les forces
00:17:44qui essaient de s'opposer,
00:17:45d'opposer une contre-force
00:17:46à la voracité des marchands,
00:17:48ce sont des forces de gauche
00:17:49et ce sont les forces
00:17:50qui m'intéressent.
00:17:51Alors,
00:17:52pour poursuivre,
00:17:52donc,
00:17:52encore un instant
00:17:53sur cette situation,
00:17:55on va dire,
00:17:55de la gauche en France.
00:17:58Aujourd'hui,
00:17:59enfin,
00:17:59cette semaine,
00:17:59il y a eu un sondage
00:18:00qui a été publié,
00:18:01je crois,
00:18:02lundi dernier,
00:18:02qui montrait une gauche
00:18:03donc aux abonnés absents
00:18:03au premier tour
00:18:04de la présidentielle,
00:18:05pardon d'y revenir.
00:18:06Jean-Luc Mélenchon
00:18:06serait crédité entre 10 et 13 %,
00:18:08Raphaël Luxman entre 9 et 15 %
00:18:10selon scénario.
00:18:11La gauche,
00:18:12en l'état,
00:18:12elle paraît complètement larguée.
00:18:13Or,
00:18:14dans le même temps,
00:18:14un sondage Harris Interactive
00:18:15unifiant la gauche,
00:18:17publié le 30 avril dernier,
00:18:18lui,
00:18:18pour regard,
00:18:19placer la NUPES à 26 %,
00:18:21ce qui est là
00:18:22un score tout à fait sensible,
00:18:25derrière un RN à 34 %,
00:18:26ce qui voudrait dire,
00:18:27donc,
00:18:27un possible second tour
00:18:28pour la gauche.
00:18:29Une gauche unifiée en 2027,
00:18:31vous y croyez encore ?
00:18:32Oui.
00:18:32Alors,
00:18:33comme d'habitude,
00:18:33moi,
00:18:33je vais répondre sur mon plan à moi.
00:18:35Désolé,
00:18:35je ne suis que moi-même.
00:18:37C'est très peu de choses,
00:18:38mais j'essaie au moins
00:18:39de tenir quelque chose,
00:18:40enfin,
00:18:40de tenir le cap.
00:18:42Il faut bien mesurer
00:18:43à quel point
00:18:44il y a un business
00:18:45des élections.
00:18:46Il y a un business
00:18:47des élections.
00:18:48Il y a un business
00:18:48des élections.
00:18:49Il y a un marché électoral.
00:18:51J'ai un peu décrit
00:18:51du point de vue des partis.
00:18:52C'est un marché.
00:18:53C'est un marché.
00:18:54Il s'agit d'aller,
00:18:54encore une fois,
00:18:55abriguer des mandats
00:18:55qui sont eux-mêmes
00:18:56pourvoyeurs de salaire,
00:18:57en tout cas de rémunération.
00:18:59Ça,
00:18:59c'est une première chose.
00:19:00Mais c'est aussi
00:19:01un marché pour les journalistes.
00:19:04La chronique électorale
00:19:05est un bon plan
00:19:07pour le système médiatique
00:19:10qui est un marché.
00:19:10Je veux dire,
00:19:11c'est un business.
00:19:12Il y a un business médiatique.
00:19:13C'est normal.
00:19:14C'est des gens,
00:19:14c'est des entreprises.
00:19:15Il y a un intérêt,
00:19:16moi, je dirais peut-être.
00:19:17Ça, c'est autre chose.
00:19:18Heureusement que ça croise
00:19:18un peu un intérêt.
00:19:19Sinon, ça ne marcherait
00:19:20pas complètement.
00:19:20Mais il se trouve
00:19:22que c'est un marché.
00:19:24Or, les journées
00:19:25sont emmerdées.
00:19:26Il y a même des gens
00:19:27qui écrivent là-dessus.
00:19:28Ils sont emmerdés
00:19:28comme des patrons
00:19:29de clubs de foot.
00:19:30La comparaison
00:19:31entre le business électoral
00:19:33et le business sportif
00:19:34marche à tous les coups.
00:19:35Et entre les affects
00:19:36qu'active la passion électorale
00:19:39et les affects
00:19:39qu'active la passion du sport,
00:19:41que je connais bien,
00:19:41il y a vraiment
00:19:42des ponts permanents.
00:19:44Et il y a un truc
00:19:44qui emmerde beaucoup
00:19:45les patrons de clubs de foot.
00:19:47C'est que contrairement
00:19:48à d'autres business,
00:19:49ils ne peuvent pas
00:19:50produire tous les jours.
00:19:53Ils ne peuvent pas
00:19:53faire jouer leurs joueurs
00:19:55tous les jours.
00:19:56On ne joue que tous les 3 jours,
00:19:58tous les 4 jours.
00:19:59Donc pour ça,
00:19:59ils ont eu un certain nombre
00:20:00de palliatifs.
00:20:01Ils se sont mis à augmenter
00:20:01leurs effectifs,
00:20:02d'avoir deux équipes
00:20:03pour pouvoir multiplier les matchs.
00:20:05On a multiplié les compétitions
00:20:06parce que c'est multiplier
00:20:07les zones lucratives,
00:20:10les zones marchandes.
00:20:11J'ai l'air d'être un peu long,
00:20:12mais je vais revenir
00:20:12à la politique.
00:20:14Le gros problème
00:20:14avec le business électorat,
00:20:15c'est que les élections,
00:20:16il n'y en a pas tous les jours.
00:20:17Il n'y en a pas tous les jours,
00:20:18c'est dommage.
00:20:19Alors il y a
00:20:19les élections présidentielles,
00:20:20ça c'est super.
00:20:21Mais les élections présidentielles,
00:20:23moi quand j'avais 15-20 ans
00:20:24et que je les suivais
00:20:25encore un peu,
00:20:26ça durait deux mois.
00:20:28Ce n'était pas beaucoup.
00:20:29disons la zone de commercialisation
00:20:32et de profitabilité
00:20:34du business électoral
00:20:35était moindre.
00:20:37Alors les journalistes,
00:20:38qui sont des copartenaires,
00:20:39qui sont des partenaires économiques,
00:20:41des élus et des sondeurs,
00:20:44tous les journalistes
00:20:45sont plus ou moins partenaires économiques
00:20:46à leur échelle
00:20:48et à leur corps plus ou moins défendant.
00:20:50Eh bien,
00:20:50ils ont inventé quelque chose,
00:20:51c'est qu'il faudrait qu'on arrive
00:20:53à parler de l'élection présidentielle
00:20:54bien avant les deux mois
00:20:56pendant lesquels elle avait lieu
00:21:00en 1981,
00:21:02en 1974
00:21:02et un peu encore en 1988.
00:21:05Et pour ça,
00:21:05ils ont inventé les sondages.
00:21:07Bon, les sondages existent
00:21:07depuis très très longtemps
00:21:08et c'est génial.
00:21:09En fait,
00:21:09on va créer une fausse actualité,
00:21:11une actualité en bois.
00:21:13Un sondage,
00:21:13c'est une actualité en bois.
00:21:14D'ailleurs,
00:21:15à chaque fois que les éditorialistes
00:21:16commentent les sondages,
00:21:17par exemple celui que vous venez
00:21:18de nommer,
00:21:20ils commencent toujours par dire
00:21:21une précaution de l'ocultoire,
00:21:23faute avouer,
00:21:24étant complètement pardonnée,
00:21:25à savoir,
00:21:25vous savez,
00:21:26anticiper sur une élection présidentielle
00:21:28deux ans avant,
00:21:28ça n'a aucun sens.
00:21:30Ça ne va pas les empêcher
00:21:31de le commenter.
00:21:31Et voilà,
00:21:32on a réussi à faire un moment
00:21:33où on a parlé de la chose
00:21:34et donc le produit électoral
00:21:36est maintenant vendable
00:21:37et donc profitable
00:21:38deux ans avant,
00:21:39trois ans avant,
00:21:40quatre ans avant,
00:21:41cinq ans avant.
00:21:41Et ça donne ça,
00:21:42ça donne des trucs pipeaux.
00:21:43Vous pensez qu'on met sur orbite,
00:21:45par exemple,
00:21:45qu'une partie du système
00:21:46par exemple est sur orbite
00:21:47comme certains d'ailleurs
00:21:48le laissent penser
00:21:49à Jordan Bardella,
00:21:50par exemple ?
00:21:51Oui,
00:21:51il semblerait qu'il y ait
00:21:52certains,
00:21:54c'est Bardella
00:21:54et d'autres,
00:21:55Marine Le Pen
00:21:56et d'autres,
00:21:56on sait bien que par exemple
00:21:57M. Stérin,
00:21:59très important.
00:22:00Pierre-Édouard Stérin,
00:22:01donc un homme d'affaires
00:22:02très fortuné
00:22:04et d'extrême droite.
00:22:05Je crois que là,
00:22:05sinon,
00:22:06si lui n'est pas d'extrême droite,
00:22:07alors le mot n'a vraiment
00:22:07plus aucun sens,
00:22:09il est donc d'extrême droite
00:22:09et c'est un...
00:22:11Pour quelle raison selon vous ?
00:22:11Et c'est un ultra libéral.
00:22:13Pour quelle raison selon vous
00:22:13il est d'extrême droite ?
00:22:15Je crois qu'il ne s'en cache pas.
00:22:16Je veux dire,
00:22:16tout ce qu'il dit
00:22:17d'un point de vue sociétal,
00:22:18moral,
00:22:18il est par ailleurs assez...
00:22:20C'est un catholique
00:22:20assez tradi.
00:22:21Il a fait la figure
00:22:22au magazine.
00:22:22Il ne s'en cache pas.
00:22:24Il est par ailleurs
00:22:25évidemment ultra libéral
00:22:26et économiquement.
00:22:27Ça, ça définit...
00:22:28Ça fait de vous
00:22:29quelqu'un d'extrême droite.
00:22:30Mais ça serait quoi
00:22:31d'autre extrême droite
00:22:32si lui ne l'est pas ?
00:22:33Qu'est-ce qu'il faudrait de plus ?
00:22:35Ça ne renvoie pas
00:22:36à des choses
00:22:37qui sont beaucoup plus graves
00:22:39dans l'histoire.
00:22:39Mais moi,
00:22:39je n'ai pas dit nazi,
00:22:40je n'ai pas dit fasciste.
00:22:41Mais extrême droite,
00:22:41vous ne pensez pas que ça...
00:22:42Mais soyons précis, Eric.
00:22:43Si je dis extrême droite,
00:22:44je ne dis pas nazi.
00:22:45Je dis extrême droite.
00:22:46Non, mais vous ne pensez pas
00:22:47que c'est reçu différemment
00:22:49que le terme extrême gauche ?
00:22:50Eh bien, que les gens
00:22:50le reçoivent comme ils l'entendent.
00:22:52Moi, je dis extrême droite
00:22:53parce que ça me ferait très...
00:22:54Marine Le Pen, je crois,
00:22:54avait fait une action en justice
00:22:55pour tenter d'interdire
00:22:57le qualificatif d'être
00:22:58extrême droite.
00:22:58Oui, très bien.
00:22:58Et elle a perdu.
00:22:59C'est normal, Paul.
00:23:00Parce que la justice
00:23:01a considéré
00:23:01que ça n'était pas diffamant.
00:23:03Elle fait son petit business.
00:23:03Elle considère que ce n'est pas diffamant.
00:23:04Elle fait son petit business.
00:23:05Marine Le Pen, c'est très...
00:23:06Non, mais pardon, pardon.
00:23:07Je me permets de m'attendre
00:23:08parce que vous m'aviez justement
00:23:10cherché là-dessus à l'époque,
00:23:12mais ce n'est même pas du tout
00:23:13pour reparler de moi.
00:23:14Mais encore une fois, pardon,
00:23:15vous savez que ce qualificatif
00:23:17employé pour disqualifier
00:23:19l'adversaire,
00:23:20il est diffamant entre nous.
00:23:22Là, je ne parle pas
00:23:23sur un plan juridique.
00:23:25Il n'a pas la même portée
00:23:26que sur l'échiquier politique
00:23:28comme vous le voyez,
00:23:29que le qualificatif extrême gauche
00:23:30et extrême droite,
00:23:31ça renvoie forcément
00:23:32à bordeur nazi, facho, raciste.
00:23:34Mais vous êtes...
00:23:35Éric, moi, je vous écoute beaucoup.
00:23:36C'est une question que vous posez.
00:23:36Moi, je vous écoute souvent.
00:23:37Oui.
00:23:38Je suis souvent vos lives,
00:23:40enfin, les entretiens.
00:23:41Et vous avez l'impression
00:23:41que je suis nazi, par exemple, non ?
00:23:43Est-ce que j'ai dit nazi ?
00:23:44Non, mais vous savez bien
00:23:45que le terme extrême droite...
00:23:45Vous affolez pas, vous affolez pas.
00:23:46Je n'ai pas dit nazi.
00:23:48Non, merci.
00:23:49On ne va pas y ergoter
00:23:50pendant 12 minutes
00:23:51où vous, vous contesteriez
00:23:53un mot que je n'ai pas prononcé.
00:23:55C'est-à-dire que ça va devenir
00:23:55du Ionesco, notre truc-là.
00:23:57Ça va être compliqué, quoi.
00:23:58Ou les frères ennemis, quoi.
00:24:00Mais j'aimerais juste
00:24:00vous entendre dire
00:24:01qu'extrême droite,
00:24:02ça n'a pas la même portée
00:24:03qu'extrême gauche
00:24:04par le sens inverse.
00:24:05Oui, Éric, si les mots vous importent,
00:24:07si vraiment vous fétichisez
00:24:08les mots à ce point-là,
00:24:09si vous voulez,
00:24:10on met extrême droite là,
00:24:11on le met dans la poubelle
00:24:12et on ne l'utilise plus.
00:24:13Très bien.
00:24:13Mais je reviens au point.
00:24:14Au point qui est le point de réalité.
00:24:15Et le point de réalité,
00:24:16c'est qu'il y a un milliardaire,
00:24:17il n'est pas le seul, d'ailleurs,
00:24:18en ce moment,
00:24:18dont on va dire
00:24:20qu'il est très à droite.
00:24:22Ça vous va ou pas ?
00:24:22Oui.
00:24:23OK, c'est cool.
00:24:24On a bien fait
00:24:26de perdre deux minutes avec ça.
00:24:27Donc, il est très à droite.
00:24:29Moi, je pense fondamentalement...
00:24:31Ah, il est catho aussi, c'est vrai.
00:24:33Je pense qu'il est occidentaliste.
00:24:35Je pense qu'il est néo-conservateur.
00:24:37Je pense qu'il croit
00:24:37au conflit des civilisations
00:24:39et la guerre des civilisations,
00:24:40au choc des civilisations.
00:24:41Il croit vraiment
00:24:42qu'il y a une civilisation supérieure aux autres.
00:24:44Vous accepteriez
00:24:45de débattre avec lui, par exemple ?
00:24:46Non, non, vraiment.
00:24:47Au extérieur, sûrement pas.
00:24:47Non, non, mais pas du tout.
00:24:49Encore une fois,
00:24:49moi, c'est jamais la morale qui m'arrête.
00:24:51C'est que ça n'a aucun intérêt.
00:24:52Ou alors, en fait,
00:24:52il ne faudrait pas...
00:24:53Non, il ne faut pas débattre
00:24:54avec ce terrain.
00:24:55Il faut raconter ce terrain.
00:24:58Raconter ce terrain.
00:24:59Raconter ce qu'il fait
00:24:59toute la journée.
00:25:00Où est-ce qu'il met son argent ?
00:25:02Et puis, d'où il vient ?
00:25:03D'où ça lui est venu ?
00:25:04Toutes ses idées ?
00:25:05Et pourquoi il a décidé
00:25:05de mettre une si grande partie
00:25:07de son fric
00:25:08à faire de la propagande ?
00:25:09Enfin, en tout cas,
00:25:10de la gîte propre, en fait.
00:25:12Puisqu'il achète des médias.
00:25:13Il y en a d'autres à gauche
00:25:14qui font ça.
00:25:15Mais bien sûr,
00:25:15mais je n'ai pas dit
00:25:16que c'était mal en soi.
00:25:17Mais je dis,
00:25:17mais c'est intéressant.
00:25:18Donc, le personnage
00:25:19est intéressant.
00:25:20Bon, pour en revenir au point,
00:25:21qui est d'ailleurs un point
00:25:22qui n'est pas passionnant non plus,
00:25:24il semblerait que M. Stérin,
00:25:28puissant et omnipotent
00:25:29comme un monarque,
00:25:30a décidé qu'il n'aimait pas
00:25:31Marine Le Pen.
00:25:33Et qu'il préfère Bardella.
00:25:34Donc, bien sûr,
00:25:35M. Stérin ayant
00:25:36une certaine latitude médiatique,
00:25:38grâce à son argent,
00:25:39il va sans doute essayer
00:25:41de pousser Bardella
00:25:41contre Marine.
00:25:42J'ai l'impression
00:25:43que c'est ce qui se passe
00:25:44un peu dans la petite popote
00:25:45de droite radicale
00:25:46ou de droite dure.
00:25:49Ben voilà.
00:25:49Donc, ils ne s'amusent pas.
00:25:50Mais je n'ai pas bien compris
00:25:50ce que vous dénonciez là.
00:25:51C'était le fait
00:25:52qu'il y ait eu de tout temps
00:25:53des hommes d'affaires
00:25:54qui poussent des...
00:25:55Non, mais je ne dénonce pas.
00:25:56Je décris.
00:25:56Je décris ce qui se passe.
00:25:58Non, mais vous me posez
00:25:59la question de savoir
00:26:00est-ce qu'il y en a
00:26:01qui vont pousser
00:26:01quelques candidats
00:26:02contre d'autres ?
00:26:03Oui.
00:26:03Il y a toujours
00:26:04des forces de l'argent
00:26:04qui poussent
00:26:05quelques candidats
00:26:06contre d'autres.
00:26:06Par rapport au sondage.
00:26:07En effet, je disais
00:26:08qu'il y avait 13...
00:26:09Oui, mais avec le succès
00:26:10qui doit être discutable
00:26:12à l'arrivée.
00:26:13Parce que quand on est
00:26:13le favori deux ans avant,
00:26:14l'histoire nous montre...
00:26:15Oui, bien sûr.
00:26:16C'est ce que je disais moi-même
00:26:17à propos de l'absurdité
00:26:18et l'aberration
00:26:19qu'il y a à commenter
00:26:20les sondages deux ans avant.
00:26:21Mais je répète,
00:26:22ce qui est intéressant,
00:26:23c'est que des milliardaires
00:26:24ou des gens qui ont de l'argent
00:26:25puissent, comment dire,
00:26:27administrer la démocratie
00:26:28ou en tout cas
00:26:28le jeu électoral
00:26:29qui n'a pas grand-chose
00:26:30à voir avec la démocratie,
00:26:31rien qu'avec leur argent.
00:26:32Ce qui fait qu'il y en a
00:26:33quand même un peu plus
00:26:34à droite qu'à gauche
00:26:34pour une raison mécanique,
00:26:36c'est qu'il y a moins
00:26:37de milliardaires de gauche
00:26:38que de milliardaires de droite
00:26:39pour des raisons
00:26:40absolument logiques
00:26:40qui échappent à personne.
00:26:42Alors, en revanche,
00:26:43c'est vrai que j'ai apprécié
00:26:44que vous développiez
00:26:45en effet votre raisonnement
00:26:47parce qu'en effet,
00:26:48je trouvais,
00:26:49et là, vous l'avez en effet
00:26:50développé selon votre opinion,
00:26:52mais c'est vrai
00:26:53qu'on a quand même
00:26:54et vous ne pouvez pas nier
00:26:54l'impression que parfois
00:26:55le terme extrême droite
00:26:57est employé
00:26:58dans un but de disqualification.
00:27:00Je vois que c'est un point
00:27:01névrotique chez vous.
00:27:01Est-ce qu'on peut avoir
00:27:02un point d'accord là-dessus ?
00:27:03Est-ce que vous considérez
00:27:04que quand on voit
00:27:05les gens dans les cadres politiques
00:27:08et notamment vos amis
00:27:08d'extrême gauche,
00:27:10ce qui est assez drôle,
00:27:10c'est quand c'est dans
00:27:11le sens inverse,
00:27:12on s'en indigne énormément
00:27:13et quand eux n'ont à la bouche
00:27:15que le terme extrême droite,
00:27:17extrême droite,
00:27:17extrême droite,
00:27:18quand Raphaël Arnaud
00:27:18ou d'autres gens
00:27:19n'ont pas que ça
00:27:20sans aucun argument derrière,
00:27:22voilà, je relevais jusque là.
00:27:23Bon, ben c'est dit.
00:27:24Est-ce que ça vous a fait
00:27:24du bien de le dire ?
00:27:25Non, mais c'est ça
00:27:26qui est intéressant,
00:27:27c'est que ça vous soulage.
00:27:28C'est pas dans un but de faire du bien,
00:27:28c'est dans un but
00:27:29d'essayer d'être un minimum juste.
00:27:30Moi, je trouve
00:27:31que ça vous a fait du bien de le dire.
00:27:32Un petit peu aussi.
00:27:33Donc je suis content
00:27:33d'avoir participé
00:27:34à cette espèce de catharsis.
00:27:35Eh bien, je vous remercie.
00:27:36Alors, on va faire une digression
00:27:37sur un plan philosophique justement.
00:27:39Est-ce que justement,
00:27:39alors je vous pose la question différemment
00:27:41pour moins parler
00:27:41de politique politicienne,
00:27:43est-ce que par exemple,
00:27:44il faut, d'après vous,
00:27:46François Bégaudot,
00:27:47obligatoirement,
00:27:47une figure médiatique ?
00:27:48Est-ce qu'un individu
00:27:49ne pourrait pas sortir
00:27:50de nulle part
00:27:50pour justement,
00:27:53voilà,
00:27:54susciter l'engouement ?
00:27:56Je pensais peut-être
00:27:57à quelqu'un comme vous,
00:27:58vous dénoncez beaucoup,
00:27:59mais pourquoi vous n'engagez pas
00:27:59en politique vraiment
00:28:00à un moment donné ?
00:28:02Non, mais c'est facile au final.
00:28:04Ah oui, oui.
00:28:05De toute façon,
00:28:05moi, je suis dans une position
00:28:06facile.
00:28:07Vous agressez,
00:28:07vous dénoncez des gens
00:28:08comme Pierre-Edouard Sterrin
00:28:09et d'autres,
00:28:09mais vous,
00:28:10vous n'êtes pas homme d'affaires.
00:28:11C'est toute la différence.
00:28:12Mais finalement,
00:28:13vous n'êtes rien d'autre
00:28:14que exactement ce qu'il fait
00:28:15dans l'autre sens.
00:28:15Vous êtes juste
00:28:16dans un rôle différent.
00:28:18Vous n'avez pas l'argent,
00:28:19mais vous avez l'influence,
00:28:20ce qui n'a peut-être pas…
00:28:21La nuance n'est pas
00:28:22complètement dérisoire quand même.
00:28:23Le fait qu'il soit milliardaire
00:28:24et pas moi,
00:28:24non, vous ne croyez pas ?
00:28:25Moi, je ne peux rien racheter,
00:28:26par exemple.
00:28:27Sur le plan de l'influence,
00:28:27je ne suis pas si sûr
00:28:28que vous n'avez…
00:28:28Oui, oui, oui, bien sûr.
00:28:30Vous pensez que vous avez
00:28:31moins d'influence
00:28:31que Pierre-Edouard Sterrin ?
00:28:32Mais beaucoup plus que lui,
00:28:33bien sûr,
00:28:33mais vous plaisantez ou quoi ?
00:28:35Moi, je ne suis dans
00:28:35aucune position,
00:28:36je suis dans une autre position
00:28:37absolue.
00:28:37Bon, après,
00:28:38des fois,
00:28:38on me demande de parler,
00:28:39donc moi, je parle.
00:28:39Et pourquoi pas l'engagement ?
00:28:40Parce que finalement,
00:28:41on sent quand même…
00:28:42Et vous pouvez peigner ça,
00:28:43François Desvedoux.
00:28:43Mais qu'est-ce que vous appelez
00:28:43l'engagement ?
00:28:44On sent quand même
00:28:46que la chose politique
00:28:47est quelque chose
00:28:47qui est votre corpus,
00:28:50quand même,
00:28:50qui fait partie
00:28:50de votre cortex.
00:28:51C'est vraiment mal.
00:28:52Mais qu'est-ce que je vous ai dit ?
00:28:52Pourquoi finalement,
00:28:53à un moment donné…
00:28:54Oui, mais voudrais que je…
00:28:55C'est bon,
00:28:56j'ai l'impression
00:28:57que vous m'écoutez
00:28:57parce que vous écoutez bien
00:28:58vos invités.
00:28:59Je vous ai dit
00:29:00que pour moi,
00:29:00il y avait une séparation absolue
00:29:01entre la scène électorale
00:29:02et la scène politique.
00:29:04Donc, vous êtes en train
00:29:05de me dire
00:29:05« Oh, ben, engagez-vous
00:29:06sur la scène électorale. »
00:29:07Ben non,
00:29:08puisque je considère
00:29:08qu'elle n'est pas…
00:29:09Précisément,
00:29:10elle n'est pas digne
00:29:11de la chose politique.
00:29:12Et moi qui aime
00:29:12la chose politique,
00:29:13ce qui va plutôt
00:29:13m'importer à moi,
00:29:15c'est de participer
00:29:16à mon échelle,
00:29:17comme un citoyen normal,
00:29:18un individu normal,
00:29:19avec un tout petit peu plus
00:29:20peut-être de visibilité
00:29:22ou de publicité,
00:29:23au sens littéral,
00:29:24à des mouvements politiques.
00:29:26Si demain se remet en place
00:29:28un mouvement
00:29:29contre la réforme des retraites,
00:29:30qui est inique,
00:29:31injuste,
00:29:32et qui surtout
00:29:33est accablante
00:29:34pour les pauvres,
00:29:35pour les plus faibles
00:29:36dans notre société,
00:29:38alors j'en serais.
00:29:38J'en serais à ma manière.
00:29:39J'irais manifester,
00:29:41je me joindrais
00:29:41à des collectifs
00:29:42s'ils s'en montent.
00:29:43Et puis,
00:29:44si on me demande
00:29:44de prendre la parole
00:29:45pour soutenir le mouvement,
00:29:46je le ferais.
00:29:46Moi, c'est ma façon à moi.
00:29:47Mais pardon,
00:29:48vous voyez de revenir…
00:29:49Il y a un truc
00:29:49qui m'a pas raison
00:29:50à la carte collée.
00:29:50De l'engager.
00:29:51Sur la scène présidentielle.
00:29:52Sur l'engagement,
00:29:53si vous ne voulez pas
00:29:54prendre une carte de parti
00:29:55et venir arranguer les foules
00:29:56dans un meeting,
00:29:57je peux à la rigueur l'entendre.
00:29:59En revanche,
00:29:59vous voyez,
00:29:59par exemple,
00:30:00tout à l'heure,
00:30:00ça me surprend,
00:30:01vous disiez…
00:30:02J'aurais été ravi
00:30:02d'essayer d'organiser ce débat.
00:30:04Je ne suis pas sûr
00:30:04qui l'aurait accepté d'ailleurs.
00:30:05Mais vous me dites,
00:30:06voilà,
00:30:06laissez-en juger
00:30:09par le public.
00:30:11Pourquoi est-ce que,
00:30:11par exemple,
00:30:12vous qui avez en plus…
00:30:12Et là,
00:30:12je vais vous faire un compliment
00:30:13puisque tout à l'heure,
00:30:14vous en avez fait un.
00:30:15Donc,
00:30:16je vais vous en faire un retour.
00:30:17C'est vrai que vous avez
00:30:18une particularité
00:30:19et d'ailleurs qui est très rare
00:30:20chez les gens de gauche.
00:30:22C'est-à-dire que vous êtes
00:30:22un des seules personnalités de gauche
00:30:24qui acceptent de venir justement
00:30:26sur certains médias qualifiés
00:30:30d'extrême droite
00:30:31ou en tout cas de venir
00:30:32tendre le flanc pour débattre.
00:30:35Je pense notamment
00:30:36à des gens comme Pierre-Yves Rougéron
00:30:37avec qui vous avez débattu.
00:30:39C'était chez notre ami Aude Lancelin.
00:30:40Mais là,
00:30:40c'était le contraire.
00:30:41On l'avait invité chez nous un peu.
00:30:42Oui,
00:30:42enfin,
00:30:43ce que je veux dire,
00:30:43quel que soit le média réceptacle
00:30:46de ce débat,
00:30:47vous acceptez de donner
00:30:49la confrontation,
00:30:49enfin,
00:30:50de donner le change
00:30:52à des gens comme Pierre-Yves Rougéron.
00:30:53Je crois qu'il y avait aussi
00:30:54quelqu'un d'autre.
00:30:56Ozon,
00:30:56Laurent Ozon.
00:30:57Voilà, Laurent Ozon.
00:30:58Il n'y a pas d'entendre.
00:30:58Donc, finalement,
00:30:59pourquoi est-ce que quelqu'un,
00:31:00moi, je pense que ce serait
00:31:01au contraire,
00:31:01pardon de vous contredire,
00:31:03mais je pense que ça pourrait
00:31:03être passionnant
00:31:04de voir quelqu'un libéral,
00:31:06revendiqué, assumé,
00:31:07homme d'affaires,
00:31:08riche,
00:31:09catalogué à la droite
00:31:10de la droite
00:31:10et face à vous,
00:31:12débattre ensemble.
00:31:13Pourquoi vous refuseriez ?
00:31:14C'est bizarre
00:31:15que vous fassiez plaisir
00:31:16à imaginer quelque chose
00:31:17qui n'aura pas lieu,
00:31:19que je le veuille ou non,
00:31:20quelle que soit ma disposition
00:31:21vis-à-vis de cette perspective,
00:31:23dans la mesure où ce terrain
00:31:23ne débat jamais avec personne.
00:31:25Ce terrain est un activiste
00:31:26par l'argent,
00:31:27dans l'ombre,
00:31:28d'une certaine manière,
00:31:29de moins en moins dans l'ombre.
00:31:30Si je parvenais,
00:31:31je ne sais pas,
00:31:31il y a eu personne.
00:31:32De toute façon,
00:31:33on est en train d'imaginer
00:31:33un truc fou.
00:31:34C'est comme si vous me disiez,
00:31:35vous accepteriez
00:31:36de faire un match de fou
00:31:37contre Maradona.
00:31:38Ça ne va pas être possible
00:31:39parce qu'il a peur.
00:31:41Il sait bien
00:31:41qu'il perdrait Maradona.
00:31:42Ça ne va pas être cliniquement possible.
00:31:46Donc avec ce terrain,
00:31:47arrêtons de nous gargariser
00:31:50à imaginer quelque chose
00:31:50qui nous rappelle.
00:31:51En l'occurrence,
00:31:52on vient à Mélenchon
00:31:53et on clôt comme ça
00:31:54la boucle sur la situation
00:31:55de la gauche en France.
00:31:57Mélenchon,
00:31:57ce livre-là meute,
00:31:58il n'est pas écrit
00:31:59par des hommes de ce terrain,
00:32:00il est écrit par
00:32:00un journaliste de libération
00:32:02et du monde.
00:32:06Comment vous expliquez
00:32:07que ces gens
00:32:08qui sont issus de médias
00:32:09qui ne sont pas étiquetés
00:32:10comme étant forcément
00:32:11à droite de la droite,
00:32:12finalement portent
00:32:14la première saillie ?
00:32:15Mais vous voyez tout à l'heure
00:32:16quand vous m'avez posé
00:32:16la question de savoir...
00:32:17La réaction à ma connaissance
00:32:18n'est pas quand même réputée
00:32:19comme étant très
00:32:20anti-gauche.
00:32:22Oui, génial.
00:32:24Tout à l'heure
00:32:24quand vous m'avez posé
00:32:25la question de savoir
00:32:26si la question palestinienne
00:32:27avait presque surgi
00:32:29d'un chapeau
00:32:30dans la famille de gauche
00:32:31depuis quelques mois.
00:32:32Et je vous ai répondu,
00:32:33je vous ai donné
00:32:34des nouvelles d'un camp,
00:32:36ne le prenez pas mal,
00:32:37mais d'un camp
00:32:38qu'à mon avis
00:32:38vous ignorez beaucoup.
00:32:40Pour des raisons sans doute,
00:32:40je ne sais pas,
00:32:41qui tiennent à votre parcours.
00:32:41Mais je vous le conseille,
00:32:42j'avoue que je n'ai pas...
00:32:43Et je suis toujours frappé,
00:32:45si vous voulez,
00:32:46indépendamment
00:32:47de ce que je peux en penser
00:32:48et de...
00:32:49Comment dire ?
00:32:50De l'inimitié
00:32:51que j'aurais
00:32:51pour le camp d'en face,
00:32:53mais je suis toujours
00:32:53très très frappé
00:32:54par son ignorance de la gauche.
00:32:55Bon.
00:32:56Alors, par exemple,
00:32:56vous ignoriez visiblement...
00:32:58Que le dimanche,
00:32:58avec vos parents,
00:32:59vous parliez de Gaza
00:33:00il y a 20 ans.
00:33:00Voilà.
00:33:01Absolument.
00:33:01Je l'ignorais totalement.
00:33:02J'ai même écrit
00:33:03dans mon autobiographie politique,
00:33:05comme ça pompeusement,
00:33:06qui s'appelle
00:33:06« De singe,
00:33:06je m'ai dit politique »,
00:33:11ma mère me disant par exemple
00:33:13que ma mère n'était pas
00:33:14une militante farouche,
00:33:15mais elle avait comme ça,
00:33:16elle avait absorbé
00:33:17un certain nombre
00:33:17d'axiomes de gauche
00:33:18et elle me disait
00:33:20des choses comme
00:33:21« Les Israéliens font
00:33:22aux Palestiniens
00:33:22ce qu'on leur a fait eux-mêmes »,
00:33:23enfin une espèce
00:33:24d'élément de langage
00:33:24assez discutable d'ailleurs
00:33:25en tant que tel.
00:33:26Cette formulation est discutable,
00:33:27mais j'avais ça.
00:33:29Donc, je vous ai tout à l'heure
00:33:30donné une première information
00:33:31sur cette famille de gauche
00:33:33qu'apparemment
00:33:33vous ne connaissez pas,
00:33:34mais c'est comme si je vous donnais
00:33:35des informations
00:33:36sur un pays
00:33:36que vous n'avez pas visité.
00:33:37Donc, je vais vous donner
00:33:38une deuxième information fondamentale
00:33:40sur le pays
00:33:40qui s'appelle la gauche
00:33:41que vous n'avez jamais visité.
00:33:43Je vous donne des infos.
00:33:44La deuxième fondamentale,
00:33:47c'est que structure
00:33:47la gauche
00:33:49depuis 200 ans,
00:33:51avec une accélération
00:33:52depuis 150 ans,
00:33:53100 ans, 50 ans,
00:33:55une fissure,
00:33:56une fracture,
00:33:58un gouffre,
00:33:58un gap absolu
00:34:00entre la gauche
00:34:01sociale-démocrate
00:34:03qu'on pourrait appeler aussi
00:34:05de mon point de vue
00:34:06la gauche bourgeoise
00:34:07laquelle se précipite
00:34:10dans les bras du capitalisme
00:34:11et dans les bras
00:34:12du camp bourgeois
00:34:12dès qu'elle le peut.
00:34:14C'est d'ailleurs celle
00:34:15qui s'est tout à fait
00:34:15dans Psychologie.
00:34:16Je continue à détailler ça,
00:34:17notamment à travers
00:34:18un texte
00:34:19parce que c'est des fragments
00:34:19qui s'appellent
00:34:20le Doudou PS
00:34:21et donc je nomme
00:34:22ce que ça a été
00:34:23le Parti Socialiste
00:34:24pour la bourgeoisie de gauche.
00:34:25Ça a été une façon
00:34:26quand même
00:34:27d'être bourgeois
00:34:29sans en avoir
00:34:31les écueils
00:34:31et sans en,
00:34:32comment dire,
00:34:33sans en subir
00:34:34l'ignominie.
00:34:35C'était ça,
00:34:36c'est ce que j'appelle
00:34:36une case mentale,
00:34:37le Doudou PS.
00:34:38Voilà,
00:34:39j'y renvoie.
00:34:40Et donc,
00:34:40depuis toujours,
00:34:41il y a une fracture
00:34:42qui parfois d'ailleurs
00:34:43a été extrêmement sanglante.
00:34:45Ce qui s'est passé
00:34:45en 1919
00:34:46du côté de l'Allemagne
00:34:47si vous voulez,
00:34:48c'est que quand même
00:34:49les sociodémocrates
00:34:50que vous auriez appelés
00:34:51vous des gens de gauche
00:34:52ont massacré
00:34:53les communistes
00:34:54ou en tout cas
00:34:55ont participé
00:34:56au massacre des communistes,
00:34:57Rosa Luxembourg
00:34:58y compris.
00:34:58C'est une vieille inimitié
00:35:00extrêmement brutale
00:35:01et violente.
00:35:02Donc,
00:35:03quand vous avez
00:35:04des journalistes
00:35:05d'un journal
00:35:05comme Libération
00:35:06qui fait partie
00:35:07de la gauche social-démocrate
00:35:08et je l'appelle comme ça,
00:35:09je suis gentil,
00:35:10je pourrais être plus sévère
00:35:11parce que pour moi,
00:35:12c'est...
00:35:12Vous dites doudou,
00:35:13moi je dis bobo.
00:35:13Si vous voulez,
00:35:14moi le mot bobo,
00:35:15je l'ai déjà déconstruit
00:35:15mais si vous voulez,
00:35:16c'est vos mots à moi.
00:35:17Mes mots à moi,
00:35:17c'est que c'est la gauche bourgeoise
00:35:18et au bout du compte,
00:35:19donc comme elle est
00:35:19beaucoup plus bourgeoise
00:35:20que de gauche,
00:35:21elle n'a pas
00:35:22de grande différence
00:35:23avec le camp libéral
00:35:24et le camp...
00:35:25Comment dire ?
00:35:26Les forces du marché.
00:35:27Et d'ailleurs,
00:35:27on les a vus en 2017
00:35:29rejoindre allègrement
00:35:30un président
00:35:31qui à l'époque
00:35:32pouvait encore faire illusion
00:35:34comme étant ni de droite
00:35:35ni de gauche
00:35:35et qui s'est révélé
00:35:36un président de droite
00:35:36à savoir Emmanuel Macron.
00:35:38Donc,
00:35:39quand un journaliste
00:35:40de Libération
00:35:41et un journaliste du Monde
00:35:42font un livre
00:35:44extrêmement virulent
00:35:45apparemment
00:35:46contre les Insoumis
00:35:47dont je m'empresse
00:35:48de repréciser
00:35:48et que je ne les défends pas,
00:35:49j'essaie juste
00:35:50d'analyser la carte du truc.
00:35:51Eh bien,
00:35:51c'est tout à fait normal,
00:35:52ça s'inscrit
00:35:53dans cette vieille
00:35:55illimitié extrêmement brutale
00:35:56entre la gauche
00:35:57sociale-démocrate
00:35:58qui est pro-marché
00:35:59et la gauche
00:36:00qui constitue le marché
00:36:03comme l'ennemi principal.
00:36:04Voilà.
00:36:05Et donc,
00:36:05ce n'est pas du tout étonnant
00:36:06que ce soit
00:36:07des organes de presse
00:36:09comme le Monde
00:36:10et Libération
00:36:10qui tirent les premiers
00:36:11contre les Insoumis
00:36:12parce que
00:36:13le Monde et Libération
00:36:14ont envie de retrouver
00:36:15leur doudou
00:36:15pour reprendre
00:36:17ma métaphore de psychologie.
00:36:18Ils ont perdu leur doudou
00:36:19depuis l'avènement de Macron.
00:36:22Le doudou PS,
00:36:22ils l'ont perdu.
00:36:23Et donc,
00:36:24ils ont très très envie
00:36:25que le doudou se reconstitue.
00:36:26Et un des éléments
00:36:27qui leur a fait perdre
00:36:28le doudou,
00:36:29enfin,
00:36:29il y a eu deux éléments,
00:36:30c'est Macron.
00:36:31Macron qui a
00:36:31très lucidement d'ailleurs
00:36:33considéré qu'en fait,
00:36:34il fallait arrêter
00:36:35de se faire semblant
00:36:36d'être de gauche.
00:36:37En fait,
00:36:37on était très proche
00:36:38du centre droit
00:36:39et on allait réunir tout ça.
00:36:40Ça a été ça,
00:36:41le macronisme.
00:36:41Et puis,
00:36:42de l'autre côté,
00:36:42Mélenchon qui a pris,
00:36:43comme on dit,
00:36:43le leadership à gauche.
00:36:45Ça,
00:36:45ça les rend dingues
00:36:45les sociodémocrates
00:36:46parce que du coup,
00:36:47ils ont perdu.
00:36:48Pour l'instant,
00:36:48ils sont perdants
00:36:49dans la vieille guerre
00:36:50qui les oppose
00:36:50à la gauche de gauche.
00:36:52Et donc,
00:36:52ils n'ont qu'une envie,
00:36:54c'est évidemment
00:36:54de foutre en l'air
00:36:55Mélenchon
00:36:56pour de nouveau
00:36:57que se constitue
00:36:58une place
00:36:58que de nouveau
00:36:59ils appelleront
00:36:59parti socialiste
00:37:00et ils ont retrouvé
00:37:01leur doudou.
00:37:02Et pour retrouver
00:37:02leur doudou,
00:37:03ils ont choisi
00:37:03un candidat.
00:37:04Ils l'ont désigné,
00:37:05ils le chouchoutent,
00:37:07ils font des pages
00:37:07extrêmement complaisantes
00:37:08sur lui
00:37:09à longueur de libération
00:37:10et à longueur de monde,
00:37:11c'est Raphaël Glucksmann.
00:37:12Comme je le dis aussi
00:37:13à la fin de ce même texte,
00:37:15le doudou PS.
00:37:16Voilà,
00:37:16je vous ai décrypté
00:37:17un peu le truc,
00:37:18je vous ai donné
00:37:18des nouvelles
00:37:18du pays de gauche
00:37:19que vous ignorez.
00:37:20Donc,
00:37:20il n'y a absolument
00:37:21rien d'étonnant
00:37:22à ce que les boulets
00:37:24soient tirés
00:37:25par Libération
00:37:25et par le monde
00:37:26qui,
00:37:27par ailleurs,
00:37:27soit dit au passage,
00:37:29boycottent
00:37:30un type comme moi.
00:37:31Je vous en informe aussi,
00:37:32je vous donne
00:37:32d'autres nouvelles
00:37:33du pays de la gauche.
00:37:35Libération,
00:37:35ils écrivent des trucs
00:37:36dégueulasses sur moi
00:37:37depuis quelques années
00:37:38et le monde,
00:37:39ils n'écrivent plus
00:37:39du tout sur moi
00:37:40depuis dix ans.
00:37:41Même quand je fais
00:37:42un livre qui se vend
00:37:43extrêmement bien
00:37:44comme l'an dernier,
00:37:44j'ai fait un roman
00:37:45qui s'est le mieux vendu
00:37:47à la rentrée littéraire
00:37:482023,
00:37:49un roman
00:37:49qui s'appelait L'amour,
00:37:51je n'ai pas eu
00:37:51une seule ligne dans le monde.
00:37:53Vous voyez ?
00:37:54Vous êtes encore un peu
00:37:55invité quand même
00:37:55sur le service public
00:37:56par exemple.
00:37:57Alors dites-moi où ?
00:37:58C'est à vous,
00:37:58je crois, non ?
00:37:59Enfin,
00:37:59ça fait peut-être longtemps.
00:38:00C'est à vous de 2019.
00:38:03Ah oui ?
00:38:03Eh oui.
00:38:04Non mais ça,
00:38:04je vous l'avais déjà dit,
00:38:05vous les gens de droit,
00:38:06vous avez quand même
00:38:06du mal à vous remettre
00:38:07à jour les amis.
00:38:09Non, non, vraiment.
00:38:10Le calendrier,
00:38:11il y a une histoire,
00:38:11il y a de l'historicité
00:38:12en fait,
00:38:13de quelque chose évolue.
00:38:14Donc 2019,
00:38:15je passe à cet avou,
00:38:15ça a été la première
00:38:16et la dernière fois.
00:38:17Et d'ailleurs après,
00:38:18c'est à vous,
00:38:18je n'ai plus été.
00:38:19Vous étiez rentré dans le lard
00:38:19et ça ne leur plaît pas en général.
00:38:20Ils n'aiment pas ça.
00:38:21Et donc voilà.
00:38:22Aude Lancelin disait
00:38:23sur ce même plateau,
00:38:24d'ailleurs à gauche,
00:38:24je la cite,
00:38:25à gauche on ne s'occupe pas
00:38:26du massacre économique
00:38:27du prolo blanc dans les campagnes.
00:38:28On s'occupe de savoir
00:38:30ce qui va se dire
00:38:30sur le front du canal Saint-Martin.
00:38:32Donc vous êtes totalement
00:38:32d'accord avec cette analyse
00:38:34de Lancelin.
00:38:36Je pense que Aude
00:38:37pourrait quand même nuancer.
00:38:39J'ai déjà entendu Aude
00:38:40produire des paroles
00:38:42plus nuancées
00:38:43sur ce sujet-là.
00:38:45Ce n'est pas gentil
00:38:45pour les gens du canal Saint-Martin.
00:38:46Qui est toute une partie
00:38:47de la gauche
00:38:48ou qui se dit encore de gauche
00:38:49qui soit prioritairement requis
00:38:51par des petits problèmes
00:38:51comme ça au mépris
00:38:53de ce qui devrait importer
00:38:55à la gauche avant toute chose,
00:38:56à savoir le sort des classes populaires ?
00:38:57Oui, ça c'est vrai.
00:38:58Mais enfin, globalement,
00:39:00c'est quand même encore
00:39:01la gauche de gauche
00:39:01qui est toujours derrière
00:39:02les classes populaires,
00:39:02quoi qu'on dise.
00:39:04Dès que les classes populaires
00:39:05sont menacées quelque part,
00:39:08je veux dire,
00:39:09qui est-ce qui est en train
00:39:09de se battre en ce moment-là ?
00:39:11Véritablement,
00:39:12jour après jour,
00:39:13jour après jour,
00:39:14pour les salariés d'Arcelor ?
00:39:17Qui ?
00:39:18Non mais qui est vraiment
00:39:19dans le périmètre de l'usine
00:39:21ou dans le pourtour de l'usine ?
00:39:22C'est quel genre de personnes
00:39:23qui soutiennent les ouvriers là-bas ?
00:39:25C'est quel genre de personnes
00:39:27qui soutenaient les ouvriers
00:39:28de telle ou telle usine
00:39:30en Picardie ?
00:39:31Il s'appelle François Ruffin.
00:39:32Il s'est quand même fait connaître
00:39:33essentiellement pour ça.
00:39:34Alors comment vous expliquez
00:39:35que l'URN soit le premier parti
00:39:36ouvrier de France aujourd'hui ?
00:39:37Les gens qui se portent concrètement
00:39:38au secours des classes populaires,
00:39:39je dis bien concrètement
00:39:40en n'y donnant d'ailleurs personne,
00:39:42là où les classes populaires
00:39:43sont concrètement harcelées,
00:39:45oprimées et marginalisées.
00:39:45Comment vous expliquez que l'URN
00:39:47soit, d'après les études,
00:39:49pareil, je ne suis pas
00:39:51son gégé, je ne suis pas grandi,
00:39:54comment vous expliquez que ce soit
00:39:55l'URN qui soit aujourd'hui reconnu
00:39:57comme étant le premier parti
00:39:58ouvrier de France ?
00:39:59Je pense que, dans la psychologie,
00:40:00d'ailleurs je consacre aussi
00:40:01deux textes à ça,
00:40:02donc j'y renvoie,
00:40:02c'est un vrai...
00:40:04Ça s'appelle Gaucho le pénis d'ailleurs.
00:40:05C'est un vrai...
00:40:06Oui, enfin moi je ne dirais pas
00:40:07Gaucho le pénis,
00:40:07je dirais le pénisme.
00:40:09Non, non, c'est un parti, voilà,
00:40:10dans la grande tradition,
00:40:12disons, de ce camp politique,
00:40:14il y a plein de raisons à ça,
00:40:15donc on ne va pas résoudre le problème,
00:40:16mais je crois qu'il ne faut
00:40:17jamais oublier une chose,
00:40:19c'est qu'il y aurait une raison
00:40:20fondamentale qu'on ne dit pas assez
00:40:22et qui relève de l'analyse structurelle,
00:40:27c'est qu'un prolétaire,
00:40:28quelqu'un qui est des classes populaires,
00:40:29ce qui caractérise sa vie,
00:40:31c'est qu'elle est en permanence
00:40:31insécurisée.
00:40:32Elle est d'abord économiquement
00:40:34insécurisée.
00:40:35C'est ça en fait,
00:40:36être un prolétaire.
00:40:37Vous êtes à la discrétion
00:40:38d'un employeur
00:40:39qui a sur vous
00:40:40pouvoir de vie et de mort sociale.
00:40:42Et donc vous êtes fondamentalement
00:40:43insécurisé.
00:40:44Dans une société en plus
00:40:44qui fabrique du chômage
00:40:46structurellement,
00:40:47parce que ça arrange beaucoup
00:40:48d'ailleurs le marché
00:40:49qui est du chômage,
00:40:50comme on sait,
00:40:50puisque ça fragilise encore plus
00:40:52les salariés,
00:40:53en tout cas les travailleurs,
00:40:55eh bien les prolétaires
00:40:56sont doublement insécurisés.
00:40:58Et donc vous avez un parti
00:40:59qui vous propose de la sécurité,
00:41:00de la sécurité au sens strict,
00:41:03le chômage le plus plat du terme,
00:41:05évidemment ça ne peut
00:41:06qu'attirer les classes populaires
00:41:08qui ont besoin...
00:41:10Leur vie est un grand désordre.
00:41:12Leur vie sociale est particulièrement
00:41:13marquée par le désordre.
00:41:14C'est très désordonné,
00:41:15la vie d'un prolétaire.
00:41:16Et donc quelqu'un,
00:41:17un parti qui est un parti de l'ordre,
00:41:18parce que le RN est un parti de l'ordre,
00:41:20qui veut mettre de l'ordre
00:41:21et qui sera toujours du côté de l'ordre,
00:41:24et y compris de l'ordre bourgeois.
00:41:25Et c'est ça peut-être
00:41:26qui échappe parfois
00:41:27aux électeurs prolétaires
00:41:28du Rassemblement national.
00:41:29C'est les alliances objectives
00:41:31entre la bourgeoisie
00:41:32et le parti qui a leur suffrage.
00:41:35On voit Bardella d'ailleurs,
00:41:37je veux dire,
00:41:37pactiser et fraterniser
00:41:39avec beaucoup,
00:41:40beaucoup d'émotions
00:41:40et beaucoup,
00:41:41beaucoup de componctions
00:41:42avec le patronat.
00:41:43C'est ça qu'il est en train
00:41:44de faire Bardella
00:41:44à l'heure où je vous parle.
00:41:45Il va y avoir des patrons
00:41:46pour avoir le soutien des patrons.
00:41:48Bon, ça échappe apparemment
00:41:49à la vigilance
00:41:50des électeurs prolétaires
00:41:51du Rassemblement national.
00:41:52Mais pour en venir
00:41:53au point fondamental,
00:41:53je pense qu'il y a vraiment ça.
00:41:55Oui, ça c'est un truc,
00:41:57c'est pas d'hier
00:41:58que les forces de gauche
00:41:59se sont cassées le nez
00:41:59sur cet état de fait.
00:42:01C'était déjà le cas
00:42:02au 19e siècle, vous savez.
00:42:03C'est pas d'hier,
00:42:05comme quand on dit
00:42:05la gauche a trahi
00:42:06les classes populaires.
00:42:07Non, non.
00:42:08Il y a la continuité
00:42:10et la pérennité
00:42:11ou la constante
00:42:12se heurte à travers l'histoire
00:42:14depuis deux siècles
00:42:15du fait que la gauche
00:42:16qui propose aux classes populaires
00:42:18une émancipation
00:42:18se heurte
00:42:19à une sorte de conservatisme
00:42:21endémique
00:42:23des classes populaires
00:42:24qui vient du fait
00:42:26qu'ils ont déjà
00:42:26leur dose de désordre
00:42:27et de chaos.
00:42:29Et que quand il y a un parti
00:42:29qui leur propose
00:42:30un peu de l'ordre,
00:42:31alors forcément
00:42:31il a une certaine séduction.
00:42:33Mais ça c'est vieux,
00:42:34encore une fois,
00:42:34comme la politique
00:42:35depuis très longtemps.
00:42:36C'est pas très nouveau.
00:42:38Bon, c'est pas qu'il y a
00:42:38une haine aussi
00:42:39parce que quand on vous entend,
00:42:40pardon, je ne suis pas loin
00:42:41de penser que vous avez
00:42:41vraiment une haine
00:42:42du patronat
00:42:43des capitaines d'industrie.
00:42:44Je me trompe ou pas ?
00:42:45Non, je n'ai pas
00:42:46d'accent de haine.
00:42:47Mais je sais
00:42:48que les détenteurs
00:42:49de capitaux
00:42:50sont les gens
00:42:51qui sont les nuisibles.
00:42:52Oui, c'est les nuisibles.
00:42:53Et donc il faut les mettre
00:42:54hors d'état de nuire.
00:42:55C'est le programme.
00:42:57En cela d'ailleurs,
00:42:58je ne sais pas
00:42:58ce que vous en pensez,
00:42:59j'ai reçu ici
00:43:00un entreprise
00:43:00Roi de Branco,
00:43:02vous êtes plutôt
00:43:02sur cette ligne
00:43:03assez radicale.
00:43:04C'est-à-dire quoi
00:43:05les mettre
00:43:05hors d'état de nuire ?
00:43:06Je ne comprends pas bien.
00:43:07Ah ben les exproprier,
00:43:08bien sûr.
00:43:08Ces gens-là
00:43:12possèdent
00:43:13les moyens de production,
00:43:13ils possèdent
00:43:14énormément de moyens
00:43:15de production,
00:43:15donc ils ont entre les mains
00:43:16des choses
00:43:20extrêmement précieuses
00:43:21qui devraient être
00:43:22du domaine du commun,
00:43:23qui devraient être
00:43:23administrées
00:43:24par la collectivité
00:43:25de façon la plus horizontale
00:43:28et fraternelle possible.
00:43:29L'alimentation,
00:43:31le soin,
00:43:32l'alimentation,
00:43:34le soin,
00:43:34l'habitat.
00:43:35C'est les trois choses
00:43:36en fait.
00:43:37Vous savez,
00:43:37quand on parle de politique,
00:43:37on devrait ne parler
00:43:38que de ces trois trucs-là.
00:43:39C'est vraiment le cœur
00:43:39du sujet de l'LVMH
00:43:40par exemple au hasard.
00:43:41J'entends bien,
00:43:42mais il ne vous aurait
00:43:43pas échappé
00:43:43que l'LVMH
00:43:44possède un certain
00:43:45nombre de richesses
00:43:45et donc accapare
00:43:46un certain nombre
00:43:47de richesses
00:43:47qui ne peuvent pas
00:43:48donc du coup
00:43:48être reversées
00:43:49dans le commun
00:43:49et notamment
00:43:50pour les choses
00:43:51que je viens de dire.
00:43:52Ils en produisent
00:43:53des richesses justement.
00:43:54Ils produisent
00:43:54quelques richesses
00:43:55dont ils ont
00:43:56très largement
00:43:56l'usage pour eux-mêmes.
00:43:58Ben oui,
00:43:58il n'y a pas
00:43:58un ruissellement
00:43:59extraordinaire quand même
00:44:00entre eux.
00:44:00Ils produisent des emplois.
00:44:01Ils produisent
00:44:02quelques emplois
00:44:03en France,
00:44:04beaucoup d'emplois
00:44:04à l'étranger.
00:44:05Oui, c'est vrai,
00:44:05comme des entreprises
00:44:06qui marchent.
00:44:07Mais bon,
00:44:07moi j'aurais peut-être
00:44:08d'autres emplois.
00:44:09Il faudrait voir
00:44:09le détail des emplois
00:44:10que produit LVMH.
00:44:11Ce serait intéressant.
00:44:12Il n'en reste pas moins vrai
00:44:13que dans le temps
00:44:14où Bernard Arnault
00:44:15a décidé de constituer
00:44:16sa fortune autour
00:44:16des trucs comme la mode
00:44:17ou des sacs,
00:44:19des gens ne peuvent pas
00:44:20se loger,
00:44:21des gens se nourrissent mal,
00:44:22des gens ne peuvent pas
00:44:23être soignés.
00:44:23Et ça,
00:44:24c'est de la faute
00:44:24de Bernard Arnault.
00:44:25C'est de la faute,
00:44:26pas de Bernard Arnault
00:44:26parce que je ne personnalise
00:44:27pas les choses.
00:44:28Je n'ai rien contre ce monsieur.
00:44:29Si ce n'est,
00:44:30je dirais,
00:44:31un doux mépris.
00:44:32Non pas en tant
00:44:32que Bernard Arnault,
00:44:33mais quand Bernard Arnault
00:44:34vient chouiner
00:44:35parce qu'on le harcèle
00:44:36le pauvre avec l'impôt,
00:44:38alors là,
00:44:38je le méprise.
00:44:39Je pense que c'est
00:44:40vraiment un pauvre gars.
00:44:41Vraiment.
00:44:42Après,
00:44:42qu'il soit Bernard Arnault,
00:44:43moi je trouve que c'est
00:44:44des vies qui ne sont pas
00:44:45extraordinairement désirables.
00:44:46Moi,
00:44:46je n'aimerais pas être Bernard Arnault.
00:44:47Il fait allusion
00:44:48à la petite remarque
00:44:49qu'il avait faite
00:44:50à l'égard de Macron.
00:44:51Il fait des remarques
00:44:52récurrentes là-dessus.
00:44:53Il vient souvent chouiner
00:44:54parce qu'il est très taxé.
00:44:54Il y avait une petite guillère
00:44:55d'ailleurs entre Michel
00:44:56Édouard Leclerc et lui là-dessus.
00:44:57Il est très taxé.
00:44:58Mais tout ça,
00:44:58c'est l'histoire d'amour
00:44:59un peu avant Bernard Arnault.
00:45:00Il était un peu amoureux
00:45:00de Macron.
00:45:01Il s'aimait bien.
00:45:02Puis maintenant,
00:45:02il a plutôt changé.
00:45:04Il l'a trompé
00:45:05pour Donald Trump.
00:45:07C'est des petites bisbilles
00:45:08entre dominants.
00:45:08Moi,
00:45:09je regarde ça
00:45:09et je trouve que
00:45:10c'est des pauvres gens.
00:45:11Mais je n'ai pas...
00:45:12Voilà, c'est tout.
00:45:13Mais le vrai truc sérieux,
00:45:14c'est qu'il y a des gens
00:45:15qui, avec à part les richesses,
00:45:16lesquelles richesses
00:45:17devraient être reversées
00:45:17dans le commun.
00:45:18Ce n'est pas très compliqué
00:45:20tout ça.
00:45:21Bon, la transition,
00:45:22en tout cas,
00:45:22est simple avant de passer
00:45:23à l'autre sujet.
00:45:24Qu'est-ce que vous pensez
00:45:25du wokisme
00:45:25avant de parler
00:45:26un instant de Trump ?
00:45:28Dès qu'on me le définit,
00:45:29je vous dis ce que j'en pense.
00:45:30Mais je pense qu'on avait
00:45:31déjà eu cet échange.
00:45:31Oui, mais bon,
00:45:32aujourd'hui,
00:45:32ça évolue tellement.
00:45:34Non, mais aujourd'hui,
00:45:36alors Donald Trump plutôt,
00:45:37parce que c'est vrai
00:45:38que par force des choses,
00:45:39ça me fait parler
00:45:40autant du wokisme que de Trump.
00:45:43Cette élection,
00:45:46démocratique quand même,
00:45:47quoi qu'on en dise,
00:45:48il a été élu démocratiquement.
00:45:50Non, alors,
00:45:51juste une petite incise
00:45:52qui va vous embêter.
00:45:53Ah, vous allez dire que non.
00:45:54Non, non,
00:45:54parce que je vais faire
00:45:56de la pensée structurelle
00:45:57et c'est toujours
00:45:57un petit peu fastidieux
00:45:58et ennuyeux.
00:46:00Pour moi,
00:46:00les élections ne sont jamais
00:46:01démocratiques,
00:46:02qu'elles soient américaines.
00:46:03Etienne Chouard.
00:46:03Qu'elles soient américaines.
00:46:04Tout à fait.
00:46:05Là-dessus,
00:46:05je trouve toujours
00:46:06les réflexions d'Etienne Chouard
00:46:08tout à fait lumineuses.
00:46:08Mais il n'y a pas d'autres systèmes.
00:46:09D'ailleurs,
00:46:09elles sont très largement
00:46:11inspirées de Jacques Rancière.
00:46:12Vous avez un meilleur système
00:46:12à proposer,
00:46:14François Bécaudot ?
00:46:14Non, mais vous me dites
00:46:15que les élections
00:46:15étaient démocratiques.
00:46:16Je dis,
00:46:16comme toute élection,
00:46:17elles ne l'étaient pas.
00:46:17Mais après,
00:46:18revenons à Trump.
00:46:19Pourquoi elle n'est pas démocratique ?
00:46:21Pourquoi l'élection en soir ?
00:46:22Appelez-nous...
00:46:23Non, mais...
00:46:23Pourtant,
00:46:23vous avez beaucoup écouté
00:46:24Etienne Chouard.
00:46:24Oui, avec Chouard,
00:46:25mais je vous laisse...
00:46:26Vous avez peut-être
00:46:26une variante avec lui.
00:46:28Mais vous savez,
00:46:28déjà,
00:46:29les élections reposent
00:46:30sur la délégation.
00:46:31Voilà,
00:46:31on ne les représente.
00:46:32Oui, c'est ça.
00:46:32Oui, donc on ne va pas répéter
00:46:34la leçon.
00:46:34Non, mais c'est pour les gens
00:46:35qui n'ont peut-être pas vu
00:46:36l'émission de Chouard.
00:46:36Qui est fondamentalement
00:46:37une leçon de Jacques Rancière
00:46:38ou de Castoriadis
00:46:39avant même...
00:46:40Si on peut d'ailleurs
00:46:40ne pas trop parler d'Etienne Chouard
00:46:41parce que ça m'a valu
00:46:42une convocation
00:46:42à la police judiciaire.
00:46:43Voilà, mais c'est pour ça
00:46:54pour eux.
00:46:55Élisée reclue parmi les anarchistes
00:46:57ou autre encore au XIXe.
00:46:58Bon, mais indépendamment de ça,
00:47:01Trump a été élu.
00:47:02Bon, ben voilà,
00:47:03dans les conditions...
00:47:04On lui a délégué le pouvoir
00:47:05et maintenant,
00:47:07il l'exerce.
00:47:08Et est-ce que c'est
00:47:08une bonne nouvelle
00:47:09pour l'humanité ?
00:47:12Ah non, mais c'est vous
00:47:13qui êtes l'interviewé.
00:47:14Vous en pensez quoi ?
00:47:15Parce que je pense que...
00:47:16Ah non, non, mais moi,
00:47:16encore là, vous essayez de...
00:47:18Mais non, mais ça vous essayez
00:47:19encore de m'envoyer dans ce corner.
00:47:20C'est pas étonnant.
00:47:21Enfin, c'est pas...
00:47:21Voilà.
00:47:23Moi, je n'ai pas à dire
00:47:23ce que je pense dans cette émission.
00:47:24À la rigueur,
00:47:25je peux aussi être citoyen
00:47:26et avoir des idées.
00:47:26Mais là, en l'occurrence,
00:47:27s'il vous plaît,
00:47:27vous n'allez pas me refaire le coup.
00:47:29Non, en revanche,
00:47:29petite parenthèse,
00:47:30j'aimerais juste...
00:47:31Non, mais moi, c'est dommage
00:47:31parce que j'aurais bien aimé
00:47:32vous entendre sur le coin.
00:47:33Eh bien, alors,
00:47:34on va faire une petite confession,
00:47:35nous, hors antenne,
00:47:36puisque les gens nous regardent.
00:47:37Mais évidemment,
00:47:37ça nous arrive quand même
00:47:38de parler un tout petit peu
00:47:39avant de prendre l'antenne.
00:47:40Bon, apparemment, voilà,
00:47:42vous n'étiez pas au courant.
00:47:43J'avais eu le droit
00:47:44à une petite convocation
00:47:45à la police judiciaire
00:47:46après avoir reçu Étienne Chouard.
00:47:47Et là, vous m'avez dit
00:47:48un truc qui m'a, pardon,
00:47:49aussi étonné.
00:47:50On vient un instant,
00:47:50on fait une digression sur Gaza.
00:47:52Ah oui, d'accord,
00:47:52on est loin de Trump.
00:47:53Oui, on est loin de Trump,
00:47:54mais tout se rejoint un peu,
00:47:55vous allez voir.
00:47:56Et vous me disiez
00:47:57que finalement,
00:47:58j'ai vécu,
00:47:59enfin, j'aurais vécu
00:48:00ce que des gens...
00:48:01Pardon.
00:48:02Vous avez eu un corps de gauche
00:48:02pendant deux, trois heures.
00:48:04Mais parce que...
00:48:05Et moi, je vous dis que non,
00:48:06ils ne sont pas convoqués.
00:48:07Bono, à mes yeux,
00:48:08elle n'a pas été convoquée
00:48:09à la police judiciaire.
00:48:10Appel, Arnaud,
00:48:10je ne m'en souviens plus.
00:48:11Mais vous avez,
00:48:12en fait,
00:48:12vous avez un petit problème,
00:48:13vous avez un petit biais.
00:48:14Et c'est dommage
00:48:14pour un journaliste.
00:48:15Ah, alors là...
00:48:16C'est qu'encore une fois,
00:48:17je n'arrive pas
00:48:17à vous convaincre...
00:48:19Définir, peut-être.
00:48:21Détendre votre champ de vision
00:48:23de la chose politique.
00:48:25Vous êtes vraiment
00:48:26électoralocentrique.
00:48:28Vous êtes très, très vectorisé
00:48:30par la vie des partis
00:48:31et la vie des élections.
00:48:32Ah oui, par exemple.
00:48:33Donc, vous me parlez
00:48:34d'élus insoumis.
00:48:35Au bono, Arnaud.
00:48:38Je vais encore vous donner
00:48:39des nouvelles
00:48:39à la fois du pays de la gauche
00:48:41mais aussi de la vraie politique.
00:48:43C'est-à-dire que là
00:48:43où les gens agissent,
00:48:45il y a de toute évidence
00:48:47depuis quelque temps.
00:48:48Récemment, d'ailleurs,
00:48:49une figure politique
00:48:51très à gauche
00:48:52qui s'appelle Anas Kazib.
00:48:53Oui, bien sûr.
00:48:54Je veux dire,
00:48:54elle est l'objet d'un procès.
00:48:56Parce qu'il a dit
00:48:57un certain nombre de choses.
00:48:58Et oui, il faut se renseigner.
00:48:59Ce n'est pas dans les médias
00:49:00mainstream que vous entendrez
00:49:01parler de cette histoire.
00:49:02Donc, soutien à Anas,
00:49:03au passage.
00:49:04Mais il n'est pas le seul.
00:49:05Ça, c'est une figure
00:49:06plutôt en vue, Anas Kazib.
00:49:07Enfin, relativement en vue
00:49:08parce qu'il est invité nulle part.
00:49:09Mais le nombre
00:49:11de militants de gauche,
00:49:12le nombre de militants écologistes,
00:49:14le nombre de militants
00:49:14de gauche radicale
00:49:15qui, depuis 5, 6, 7, 8 ans,
00:49:18ont été criminalisés,
00:49:19ce qu'on voit en ce moment,
00:49:20c'est une criminalisation
00:49:21de l'opposition de gauche radicale.
00:49:25C'est vraiment ça
00:49:25qu'il y a une espèce d'offensive
00:49:26qui a été très largement
00:49:27impulsée par Barmanin
00:49:30et que continue, évidemment,
00:49:32l'actuel ministre de l'Intérieur
00:49:33qui n'est pas exactement un gauchiste.
00:49:34C'est plutôt ça
00:49:35qui se passe dans la vraie vie.
00:49:36C'est indépendamment
00:49:37de ce qui passe à la télé,
00:49:38au Bono, machin.
00:49:39Dans la vraie vie,
00:49:39ce sont les militants
00:49:40de gauche radicale
00:49:41qui sont criminalisés.
00:49:42Il y a une petite subtilité
00:49:43que je n'avais pas relevée.
00:49:45C'est qu'à la différence
00:49:46de Raphaël Arnaud
00:49:47ou de Daniel Bono,
00:49:48en l'occurrence,
00:49:49moi qui ai été convoqué à l'APJ,
00:49:50je n'étais pas celui
00:49:51qui avait tenu les propos.
00:49:53Et c'est ça,
00:49:53la petite variante.
00:49:54Et je ne crois pas
00:49:55qu'il y ait beaucoup
00:49:55de journalistes du camp.
00:49:57Je n'ai pas compris.
00:49:58Vous n'aviez pas tenu
00:49:58les propos ?
00:49:59Non, pas du tout.
00:50:00Je recevais Étienne Chouard
00:50:01et j'ai été
00:50:02dans le cadre d'une enquête
00:50:03en tant qu'à la fois journaliste
00:50:05et directeur
00:50:06de la publication
00:50:06de cette chaîne YouTube,
00:50:07ce qui me fait être
00:50:08d'une certaine manière
00:50:09co-responsable
00:50:10des propos tenus
00:50:11par l'invité que je reçois.
00:50:12Ce qui est quand même
00:50:13sur un plan journalistique,
00:50:15ça pose quand même un sujet.
00:50:17C'est-à-dire que moi,
00:50:18je suis...
00:50:19Mon ADN est là-dessus.
00:50:20Je crois que vous m'en faites crédit.
00:50:23C'est de donner la parole
00:50:24autant que possible
00:50:25à presque tout le monde.
00:50:26D'accord.
00:50:26Pas encore tout le monde totalement,
00:50:27mais presque tout le monde.
00:50:28Mais voilà,
00:50:29ce que je trouve pas normal,
00:50:30c'est qu'à un moment donné,
00:50:31bon, ça prouve que je fais pas
00:50:32trop trop mal mon boulot,
00:50:33quand je reçois quelqu'un
00:50:33qui est à fond pro-Israël,
00:50:36c'est les gens anti-Israël
00:50:38qui essayent de me pourrir
00:50:41sur les réseaux sociaux,
00:50:42puis quand c'est l'inverse,
00:50:43c'est le jeu.
00:50:44Bon, ben voilà.
00:50:45Là, la vraie particularité,
00:50:46c'est qu'on essaie de criminaliser
00:50:48ou judiciariser la parole politique,
00:50:50mais y compris pour les gens
00:50:51qui la donnent, quoi.
00:50:52Oui, oui, tout à fait.
00:50:53Je suis d'accord.
00:50:54C'est ça qui était un vrai sujet.
00:50:55Non, alors pour revenir au walkies,
00:50:56parce que vous n'allez pas
00:50:57vous échapper comme ça.
00:50:59Bon, je parlais de Trump
00:51:00parce qu'évidemment,
00:51:01on sait que Trump,
00:51:01une des premières décisions
00:51:02qu'il a prises, je crois,
00:51:03c'est de dire qu'il y avait
00:51:03seulement deux sexes aux Etats-Unis,
00:51:07le sexe féminin
00:51:08et le sexe, enfin, deux genres,
00:51:09pardon,
00:51:10sur la question du genre,
00:51:11par exemple,
00:51:12est-ce que c'est un sujet
00:51:12sur lequel vous allez ou pas
00:51:13ou est-ce que vous exprimez là-dessus ?
00:51:16Alors, je vais répondre.
00:51:17Petite introduction d'abord.
00:51:19Pardon, hein,
00:51:19c'est pas mon idée de faire de la promo,
00:51:23mais dans le livre
00:51:24que j'ai en sorti,
00:51:24de la psychologie,
00:51:25il y a un autre texte
00:51:25qui s'appelle
00:51:26l'élixir walk.
00:51:28Et en fait,
00:51:29j'analyse non pas le walkisme
00:51:30en tant que tel,
00:51:30qui est un peu un truc
00:51:31assez improbable quand même
00:51:32à définir,
00:51:33mais pourquoi le mot
00:51:34a eu un tel succès ?
00:51:36Il y a des mots,
00:51:36des fois,
00:51:36qui ont du succès.
00:51:37Ça a pris, quoi.
00:51:39Je veux dire,
00:51:40en 2015,
00:51:41personne ne connaissait le mot walk,
00:51:42pourtant il date de,
00:51:43il y a très longtemps en fait,
00:51:45le stay walk,
00:51:46dont c'est parti,
00:51:47ça date des années 70.
00:51:48Rester éveillé.
00:51:50Très beau mot d'ordre,
00:51:51d'ailleurs,
00:51:51rester éveillé.
00:51:52Et puis après,
00:51:53il y a eu le walkisme,
00:51:53tout ça,
00:51:54et ça,
00:51:54c'est à partir de 2015.
00:51:55En 2015,
00:51:56personne ne connaissait ce mot.
00:51:56On se demande comment on est fait.
00:51:57En 2025,
00:51:58ma belle-mère le connaît.
00:51:59Parce que ma belle-mère
00:52:00m'a récemment demandé,
00:52:02la compagne de mon père,
00:52:03m'a demandé à la table,
00:52:04comme ça,
00:52:04elle est toujours charmante,
00:52:05elle me reçoit très bien,
00:52:06on s'entend très bien,
00:52:06elle m'a dit,
00:52:06qu'est-ce que c'est que le walkisme
00:52:09au juste François ?
00:52:10Donc en fait,
00:52:10le mot était arrivé
00:52:12jusqu'à ses oreilles
00:52:12qui d'habitude
00:52:13ne sont pas très attentives
00:52:14à la chose politique.
00:52:15Et donc c'est intéressant
00:52:16la circulation de ce mot.
00:52:17Et pourquoi ce mot
00:52:18a très bien circulé ?
00:52:19Parce que c'est un cadeau
00:52:20à la droite.
00:52:22Et c'est la meilleure façon
00:52:23qu'a trouvé la droite
00:52:24de ne surtout pas discuter
00:52:27ou avoir à répondre
00:52:28avec ce qui est son vrai ennemi
00:52:30et ce qu'elle a toujours identifié
00:52:31comme le camp ennemi
00:52:32et le camp véritablement dangereux
00:52:34pour elle,
00:52:35à savoir le camp communiste,
00:52:36au sens le plus littéral du terme,
00:52:38celui qui veut exproprier
00:52:39ceux qui possèdent.
00:52:41C'est ça la vraie inimitié,
00:52:42c'est ça que les bourgeois
00:52:43craignent depuis toujours.
00:52:44Et c'est ce contre quoi
00:52:47ils n'ont rien à dire.
00:52:48Alors comme ils n'ont rien à dire
00:52:49à l'hypothèse communiste,
00:52:51si ce n'est des trucs
00:52:52du genre l'URSS,
00:52:53millions de morts,
00:52:53mais sur le fond,
00:52:54ils n'ont rien à dire
00:52:55parce qu'ils sont un peu
00:52:56pris la main dans le sac
00:52:56par le communisme quand même.
00:52:58Alors ils préfèrent détourner
00:52:59un peu l'attention
00:52:59et ils vont un peu
00:53:00recolorer la gauche
00:53:01à leur manière,
00:53:02ils vont un peu la ridiculiser,
00:53:04ils vont aller chercher
00:53:04les éléments plus ridicules
00:53:05dans ce qui se présente
00:53:07comme étant de gauche
00:53:07et ils vont appeler ça
00:53:09le bouquisme.
00:53:09Et donc du coup,
00:53:10ils vont passer leur journée
00:53:11à taper dessus,
00:53:12ce qui leur permet
00:53:14de ne jamais répondre
00:53:15à des intellectuels
00:53:16comme Frédéric Lordon
00:53:17par exemple
00:53:17qui écrit des livres
00:53:18comme figure du communisme.
00:53:19Par exemple,
00:53:20ou à Bernard Friot
00:53:21qui parle d'un salaire à vie.
00:53:22Vous voyez ?
00:53:23Ou à tout un tas
00:53:24d'autres intellectuels
00:53:25qui font un travail
00:53:25extrêmement intéressant
00:53:26et qui est un travail
00:53:27extrêmement de gauche
00:53:28et qui a constitué
00:53:29le capitalisme
00:53:29comme l'adversaire principal.
00:53:31Donc le bouquisme
00:53:31a été le meilleur cadeau
00:53:33fait à la droite
00:53:34depuis dix ans
00:53:35et du coup,
00:53:36elle sent comme un beau joujou,
00:53:37elle en joue beaucoup,
00:53:39elle s'en amuse
00:53:40depuis dix ans comme ça
00:53:41et désigne toujours
00:53:42alors elle adore
00:53:42Sandrine Roussot
00:53:44les gens de droite
00:53:46oui Roussot
00:53:47ils se lèvent le matin
00:53:48ils vont tout de suite
00:53:49voir le fil Twitter
00:53:50je ne sais pas comment on dit
00:53:51de Sandrine Roussot
00:53:52pour voir la dernière connerie
00:53:53qu'elle a dit
00:53:53comme ça ils vont pouvoir
00:53:54faire l'actualité dessus
00:53:55et ça leur permettra
00:53:56et ça leur permettra
00:53:58de ne pas parler
00:53:59des expropriations
00:54:00qui ont lieu en ce moment
00:54:01en Cisjordanie
00:54:01ça leur permettra
00:54:02de ne pas parler
00:54:03du sort des salariés
00:54:04d'Arcelor
00:54:04je prends ces deux exemples
00:54:05parce qu'ils sont dans l'actualité
00:54:06donc du bon usage
00:54:07du bouquisme par la droite
00:54:08ceci étant dit
00:54:09vous vouliez qu'on parle de genre
00:54:10moi ce qui m'intéresse
00:54:12c'est la vie des gens
00:54:12la vie des gens
00:54:13la vie des individus
00:54:14il y a des individus
00:54:15il y a des individus
00:54:18dans le réel
00:54:19vous en connaissez
00:54:20j'imagine
00:54:21moi j'en connais
00:54:21qui sont nés
00:54:23avec un sexe féminin
00:54:25mais qui ne se sentent pas femmes
00:54:27ou sont nés
00:54:29avec un sexe masculin
00:54:31et ne se sentent pas hommes
00:54:33il y en a
00:54:34il y a des gens comme ça
00:54:36ça génère chez eux
00:54:37un certain nombre de souffrances
00:54:38il y a des gens
00:54:39qui peuvent avoir aussi
00:54:40des troubles psychiatriques
00:54:41je veux dire
00:54:42un trouble n'exclut pas l'autre
00:54:44on parlait de genre
00:54:45permettez que je ne puisse pas parler
00:54:46de tous les troubles
00:54:47d'un seul
00:54:48en une seule intervention
00:54:50il y a des gens comme ça
00:54:52et ils en souffrent
00:54:53si la communauté sociale
00:54:55peut se porter
00:54:57au secours
00:54:58ou porter assistance
00:55:00à ces gens qui souffrent
00:55:01de ne pas être nés
00:55:03dans le bon corps
00:55:04en quelque sorte
00:55:04pour résumer un petit peu
00:55:05synthétiquement la chose
00:55:07et bien pourquoi pas
00:55:08la communauté sociale
00:55:09peut décider
00:55:10qu'on peut accompagner
00:55:10ces gens
00:55:11lesquels gens
00:55:12peut-être
00:55:13comme la communauté sociale
00:55:14ne s'enquire pas
00:55:15à ces deux
00:55:15se sont manifestés
00:55:17se sont fait connaître
00:55:18sur la place publique
00:55:19comme il arrive
00:55:20que des ouvriers
00:55:20se fassent connaître
00:55:21sur la place publique
00:55:21vous pensez par exemple
00:55:22qu'un homme peut devenir
00:55:23enceint
00:55:24tout de suite
00:55:25je caricature pas
00:55:26c'est un vrai sujet
00:55:28mais si vous caricaturez
00:55:28et vous faites un truc
00:55:30parce que je suis en train
00:55:31de dire un truc
00:55:31qui est relativement implacable
00:55:32c'est qu'il y a des gens
00:55:33et donc immédiatement
00:55:34vous folklorisez
00:55:35donc avant de savoir
00:55:37vous savez en fait
00:55:3799,99999999
00:55:40des gens
00:55:41non mais c'est du pathos
00:55:42là pardon
00:55:42moi je considère
00:55:43que c'est du pathos
00:55:44c'est la vie des gens
00:55:44on est tous d'accord
00:55:46personne ne va vous apporter
00:55:47la contradiction
00:55:47mais alors
00:55:48donc du coup
00:55:49vous devriez être comme moi
00:55:51derrière ces gens
00:55:52quand ils revendiquent
00:55:52de pouvoir changer de sexe
00:55:54et de pouvoir être accueilli
00:55:56par la communauté sociale
00:55:57le plus normalement du monde
00:55:59et ne pas être stigmatisé
00:56:00ne pas être opprimé
00:56:01ne pas être accueilli
00:56:02c'est tout
00:56:02vous appelez ça du pathos
00:56:03mais c'est pas du pathos
00:56:04c'est la vie des gens
00:56:05non mais quand on demande
00:56:06à un gamin de 12 ans
00:56:07600 garçons ou filles
00:56:10excusez-moi
00:56:10folklorisation
00:56:11folklorisation de la position
00:56:13c'est une folklorisation
00:56:14que de dire qu'un gamin
00:56:15de 8 ans, 9 ans, 10 ans
00:56:1611 ans, 12 ans
00:56:17peut ne pas savoir tellement
00:56:18ce qu'il dit
00:56:19à 8, 9, 10, 11, 12 ans
00:56:20si vous êtes d'accord
00:56:21avec ce que j'ai essayé
00:56:24de pointer
00:56:24si vous êtes d'accord
00:56:25vous êtes d'accord
00:56:27c'est une très bonne nouvelle
00:56:28parce que dans ce cas-là
00:56:30nous vous trouverons
00:56:31à nos côtés
00:56:32quand il s'agira
00:56:32de défendre ces gens
00:56:33qui souffrent
00:56:34mais vous me trouverez toujours
00:56:35et je pense qu'on est là-dessus
00:56:36complètement d'accord
00:56:36pour aider quelqu'un
00:56:37qui souffre
00:56:38c'est l'essentiel
00:56:39tout le reste est folklore
00:56:39quand même
00:56:41ça pose pas un sujet
00:56:42quand même
00:56:43de poser la question
00:56:44de l'homme enceint
00:56:45par exemple
00:56:45c'est pas folklorique
00:56:46de poser cette question
00:56:47vous m'avez coupé
00:56:48vous m'avez coupé
00:56:49donc je vais finir la phrase
00:56:50je vais passer à autre chose
00:56:51non non non
00:56:52vous m'avez coupé
00:56:53je m'en souviens maintenant
00:56:54que vous m'avez coupé
00:56:54donc je vais finir ma phrase
00:56:55je vais la reprendre
00:56:56puis je vais la finir
00:56:56les individus
00:56:58dont je viens de décrire la vie
00:56:59et qui existent
00:57:00qui existent
00:57:00d'ailleurs
00:57:01de façon significative
00:57:02significative
00:57:03bon c'est pas rien
00:57:04dans une société
00:57:0599,9999% d'entre eux
00:57:09n'envisagent
00:57:10d'aucune manière
00:57:11quand c'est
00:57:13comment dire
00:57:14quand ils font
00:57:15une transition
00:57:15d'homme à femme
00:57:17de devenir
00:57:18des hommes enceints
00:57:19n'envisagent
00:57:22d'aucune manière
00:57:23donc si vous voulez
00:57:24en fait
00:57:24ça n'est pas
00:57:25un sujet dans la vie
00:57:26ça n'est un sujet
00:57:27que monter en mayonnaise
00:57:29par la droite aux sphères
00:57:30pour pouvoir constituer
00:57:31un adversaire
00:57:32à sa mesure
00:57:33c'est à dire
00:57:33à une piètre mesure
00:57:34et bien oui
00:57:35c'est comme ça
00:57:35qu'il se passe
00:57:35mais c'est fou de rattacher
00:57:36ça encore une fois
00:57:37à un biais idéologique
00:57:38c'est à dire que forcément
00:57:39quand on ne partage pas
00:57:40vos opinions
00:57:41on est de la droite aux sphères
00:57:42pour ne pas dire
00:57:42fâche aux sphères
00:57:43il ne vous a pas échappé
00:57:44que de mettre en avant
00:57:44ces exemples-là
00:57:45et quand même
00:57:45l'apanage de la droite aux sphères
00:57:47je connais même
00:57:48des gens qui sont
00:57:49d'abord
00:57:50qui sont
00:57:51quelle que soit
00:57:52leur orientation sexuelle
00:57:53par exemple
00:57:53il y a des gens
00:57:54sur le mariage homosexuel
00:57:55vous savez qu'il y a même
00:57:56des gens
00:57:56d'orientation sexuelle
00:57:59homosexuelle
00:57:59qui ne sont pas forcément
00:58:00ça vous aura peut-être échappé
00:58:02pour le mariage homosexuel
00:58:03ça n'en fait pas
00:58:04pour autant des gens
00:58:04qui sont homophobes
00:58:05ce serait difficile
00:58:06ce que je dis juste
00:58:07c'est que la réalité
00:58:08et c'est pour ça
00:58:09que j'ai renvoyé quand même
00:58:10à Trump
00:58:10qui a foutu quand même
00:58:11une sorte de
00:58:13un coup de poing
00:58:14dans cette sphère
00:58:15qui n'a pas
00:58:17avec la plus grande finesse
00:58:18je vous l'accorde
00:58:18c'est pas un coup de poing
00:58:20qu'il a mis
00:58:20c'est qu'il a posé
00:58:21ses couilles sur la table
00:58:22parce que Donald
00:58:22c'est comme ça
00:58:23Donald c'est viril quoi
00:58:24Donald c'est quelqu'un
00:58:25qui arrive et qui dit
00:58:26moi je suis un vrai mec
00:58:27maintenant on est des vrais mecs
00:58:28il y en a marre un peu
00:58:29des gonzesses de gauche
00:58:29les gauchias
00:58:30ces espèces de tapettes
00:58:32et donc on va quand même
00:58:33rappeler des évidences
00:58:33et qu'il y a des hommes
00:58:34et des femmes
00:58:34en fait c'est ça son discours
00:58:35et c'est de ça
00:58:37que vous voudriez qu'on parle
00:58:38vous qui êtes un penseur
00:58:39un intellectuel
00:58:40justement ce serait bien
00:58:40de vous entendre
00:58:41au moins un moment
00:58:42admettre des vérités
00:58:43qui sont des vérités
00:58:44physiologiques
00:58:45est-ce que vous considérez
00:58:46que par exemple
00:58:47d'envisager
00:58:48c'est pas du tout folklorique
00:58:49d'envisager qu'à un moment donné
00:58:51un homme puisse devenir enceint
00:58:53ça n'est pas possible
00:58:54factuellement
00:58:55c'est-à-dire que quelle que soit
00:58:56la transition qui aura lieu
00:58:57un homme restera un homme
00:58:59génétiquement
00:58:59une femme restera
00:59:00une femme génétiquement
00:59:02est-ce qu'on est d'accord
00:59:03là-dessus au moins
00:59:03juste c'est ça
00:59:04sur cette question
00:59:06et le wokiste a tendance
00:59:08à essayer de nous faire
00:59:08prendre des vessies
00:59:09pour des lanternes
00:59:09sans jeu de mots
00:59:10c'est-à-dire que de toute façon
00:59:11on ne pourra pas changer
00:59:12des...
00:59:12non mais sur cette question
00:59:14qui...
00:59:15c'est même au contraire
00:59:16sur cette question
00:59:17qui vous obsède
00:59:19tout m'obsède
00:59:20dès lors que je ne suis pas d'accord
00:59:20et dont le caractère obsessionnel
00:59:22mériterait analyse
00:59:23ah voilà
00:59:24maintenant c'est
00:59:25il faut psychanalyse la chose
00:59:26mais pourquoi avez-vous
00:59:28tellement peur
00:59:29de perdre votre virilité
00:59:30qui vous a dit
00:59:31que j'avais peur
00:59:32de perdre ma virilité
00:59:32moi je pense que c'est ça
00:59:33le fond du truc
00:59:34non mais là c'est...
00:59:35parce que sinon
00:59:36vous ne diriez pas
00:59:36autant de conneries
00:59:37mais c'est fou ça
00:59:38non mais...
00:59:39donc moi comme je suis bon
00:59:40comme un chrétien
00:59:41quand j'entends
00:59:41un de mes semblables
00:59:42dire de telles énormités
00:59:44et fixer
00:59:45il n'y a que deux genres
00:59:46je termine ma phrase
00:59:47et fixer sur des problèmes
00:59:48qui n'en sont pas
00:59:49je me dis
00:59:50en fait le problème
00:59:50est ailleurs
00:59:51ouais c'est ça
00:59:52c'est mon côté
00:59:52bonté chrétienne
00:59:53donc en fait j'ai affaire
00:59:54à un souffrant
00:59:54je n'ai pas affaire
00:59:56à un idiot
00:59:56vous n'êtes pas idiot
00:59:57j'ai affaire à un souffrant
00:59:58je me dis
00:59:58il y a un petit problème
00:59:59avec le viril quoi
01:00:00donc il faut se mettre au clair
01:00:02avec sa virilité
01:00:02les amis
01:00:03ça ira beaucoup mieux
01:00:04sur le sujet de...
01:00:06moi je vous reprends
01:00:07la question dans l'autre sens
01:00:08sur le sujet de la transidentité
01:00:09j'ai dit ce que j'avais à dire
01:00:10et qui seul m'importe
01:00:11il y a des gens qui souffrent
01:00:14et si
01:00:15la communauté sociale
01:00:17peut leur prêter assistance
01:00:18et considère
01:00:20que leur prêter assistance
01:00:21je souffre parce que
01:00:23j'ai envie de devenir chaise
01:00:24il faudra peut-être
01:00:25me greffer une chaise
01:00:25parce qu'il y aura
01:00:26une tourbabilité
01:00:27bonne blague de droite
01:00:28ça
01:00:28bonne blague de droite
01:00:29humour de droite
01:00:29j'aime bien
01:00:30non non j'aime bien
01:00:30j'aime bien
01:00:31je suis assez client
01:00:31non mais voilà
01:00:32bon je suis un scarabée
01:00:33de toute façon
01:00:34mais caricaturez la position
01:00:36parce que la position
01:00:36elle-même
01:00:37vous n'avez rien à dire contre
01:00:38c'est pour ça que vous la caricaturez
01:00:39non mais c'est intéressant
01:00:40c'est un procédé
01:00:41et moi je dis
01:00:42vous êtes logique
01:00:42par rapport à votre positionnement politique
01:00:45voilà
01:00:45c'est fou
01:00:46non non
01:00:47c'est une sorte de
01:00:47non mais c'est fou
01:00:48mon positionnement
01:00:49je pense que vraiment
01:00:50si vous m'écoutez bien
01:00:51vous remarquerez qu'en fait
01:00:52moi j'ai une seule ligne
01:00:53c'est toujours
01:00:55qu'est-ce qu'il en est
01:00:56de la vie des gens
01:00:56et comment ils ressentent
01:00:58comment ils se sentent
01:00:58dans leur corps
01:00:59je vous ai parlé de
01:01:00comment se sentent actuellement
01:01:02les gens de Cisjordanie
01:01:03j'insiste bien sur la Cisjordanie
01:01:04parce que je trouve
01:01:05qu'on n'a pas passé
01:01:05comment se sentent actuellement
01:01:07les ouvriers d'Arcelor
01:01:08comment se sentent actuellement
01:01:09des gens qui nés
01:01:10avec un sexe féminin
01:01:11se sentent hommes
01:01:12il n'y a que ça
01:01:14qui m'importe
01:01:14d'accord
01:01:15mais vous pouvez admettre
01:01:16qu'il y a des choses
01:01:16qui malheureusement
01:01:17ne peuvent pas changer
01:01:18dans la vie aussi
01:01:19c'est parfois triste
01:01:20mais la transidentité
01:01:21ça existe
01:01:21moi je connais des gens
01:01:22je connais des gens
01:01:23qui ont opéré une transition
01:01:25et qui après avoir été malheureux
01:01:27pendant 30-40 ans
01:01:29sont très malheureux
01:01:30et le regret pour certains
01:01:31en tout cas moi
01:01:33j'en connais un certain nombre
01:01:34qui du coup
01:01:34sont absolument soulagés
01:01:36libérés
01:01:37et se sont octroyés
01:01:38une sorte de deuxième vie
01:01:39ça existe
01:01:39que certains d'ailleurs
01:01:41sont trouvent malheureux
01:01:42de toute façon
01:01:42j'ai prévu
01:01:43de recevoir prochainement
01:01:45quelqu'un qui a fait
01:01:45une transition de genre
01:01:46et je pense que ce sera
01:01:47la personne la plus légitime
01:01:49pour parler de ça
01:01:50beaucoup plus que moi
01:01:50et que vous
01:01:51si je peux me le permettre
01:01:52mais si je peux me permettre
01:01:53c'est vous qui avez
01:01:54décidé qu'on en parle aujourd'hui
01:01:56parce que je considère
01:01:56que c'est un sujet
01:01:57donc vous ne manquez pas d'air
01:01:58donc vous ne manquez pas d'air
01:01:59de me dire qu'en fait
01:01:59au moins
01:02:00c'est comme si
01:02:01ce que vous venez de dire
01:02:02c'est comme si moi
01:02:03je vous ai dit
01:02:03non mais Eric
01:02:03moi je veux dire quelque chose
01:02:05je voudrais parler
01:02:05de transidentité
01:02:06ce n'est pas ce qui s'est passé
01:02:07c'est vous qui avez mis
01:02:08ce sujet sur la table
01:02:09et maintenant
01:02:10vous allez me reprocher
01:02:11de ne pas être le premier
01:02:11concerné
01:02:12je ne vous reproche rien du tout
01:02:12je me suis permis
01:02:13juste d'apporter
01:02:14une petite contradiction
01:02:15et donc cette personne
01:02:16en transition
01:02:16j'imagine que du coup
01:02:17elle est très épanouie maintenant
01:02:18écoutez je lui poserai la question
01:02:20je pense qu'il y aura
01:02:21un vrai sujet
01:02:23mais non non
01:02:24contrairement à ce que
01:02:25vous n'imaginez pas du tout
01:02:26peut-être qu'elle n'ira pas
01:02:28dans mon sens
01:02:29ah d'accord
01:02:29très bien bravo
01:02:30pour votre ouverture d'espoir
01:02:31voilà
01:02:33bon on continue
01:02:34on sera
01:02:35et d'abord on n'a pas
01:02:36à être d'accord
01:02:36on ne peut pas être d'accord
01:02:37c'est pour ça
01:02:38non mais ce qui m'amuse aussi
01:02:39pardon
01:02:40et je le prends plutôt
01:02:40comme un presque quelque chose
01:02:42d'affectueux de votre part
01:02:43c'est que
01:02:44à chaque fois que
01:02:45je vous apporte une contradiction
01:02:46n'essayez pas
01:02:47de me faire forcément
01:02:48exposer mon opinion
01:02:50sur le sujet
01:02:50d'abord ça intéresse
01:02:51avec tout le respect
01:02:52que je porte à mon public
01:02:53je pense ça n'intéresse
01:02:54personne de savoir
01:02:55si je suis en souffrance
01:02:56par rapport à mon identité
01:02:57ou ma viralité
01:02:58non mais moi je vous donne
01:02:59je vous ai donné
01:03:00mon hypothèse
01:03:01je vous ai donné
01:03:02mon hypothèse
01:03:03et je vous ai dit
01:03:04mon mode de raisonnement
01:03:05quand j'entends des gens
01:03:06dire des aberrations
01:03:08je me dis
01:03:08soit ils sont bêtes
01:03:09et je ne pense jamais
01:03:10qu'ils sont bêtes
01:03:10soit ils sont de la droite
01:03:10aux sphères
01:03:11soit ils ont un petit
01:03:13il y a un truc qui ne va pas
01:03:14il y a un truc à régler
01:03:15de la droite aux sphères
01:03:16oui
01:03:16et c'est ça qui est fou
01:03:17est-ce que vous acceptez
01:03:19parfois
01:03:19que vous puissiez avoir
01:03:20la contradiction
01:03:20de la part de gens
01:03:21qui sont idéologiquement
01:03:22peut-être
01:03:23mais qu'est-ce que je fais là ?
01:03:24ben non puisque vous considérez
01:03:25que je ne suis pas du tout
01:03:25idéologiquement de votre camp
01:03:26mais c'est vrai
01:03:27factuellement c'est peut-être
01:03:29assez vrai
01:03:30mais ça n'empêche pas
01:03:31donc j'ai raison
01:03:32donc tout va bien
01:03:33il peut m'arriver
01:03:34d'avoir des gens
01:03:35qui sont entre guillemets
01:03:36pas de mon camp
01:03:37avec lesquels je puisse
01:03:38être d'accord
01:03:38vous pouvez m'en connaître ça
01:03:40j'ai l'impression
01:03:41qu'à chaque fois
01:03:42qu'on n'est pas d'accord
01:03:42avec vous
01:03:43c'est un relance
01:03:44encore une fois
01:03:44on va parler là-dessus
01:03:45c'est la liane
01:03:46à droite aux sphères
01:03:47puisque vous en parlez
01:03:47on va en parler vraiment
01:03:48donnez-moi
01:03:49un truc de gauche
01:03:50à quoi vous adhérez
01:03:52on va dire un truc mieux que ça
01:03:55un truc dans le programme
01:03:56des insoumis
01:03:57ah bah là vous m'en demandez trop
01:03:58je n'ai pas tout le programme
01:04:00des insoumis
01:04:00pardon
01:04:01vous connaissez peut-être
01:04:02un ou deux points
01:04:03vous avez dit
01:04:03ah ça j'aime bien
01:04:04ah bah je vais vous demander
01:04:05c'est quoi le programme fort
01:04:05le plus fort aujourd'hui
01:04:07des insoumis
01:04:07à part sur Gaza
01:04:09je comprends bien
01:04:09non mais puisque vous avez
01:04:10les trucs de gauche en vous
01:04:11il est temps de le dire
01:04:12au monde entier
01:04:13non mais
01:04:14le truc de gauche
01:04:15ça veut dire juste
01:04:16je vous laisse mon temps de parole
01:04:17non non mais mon temps de parole
01:04:18je vous le donne bien volontiers
01:04:19enfin je pense encore une fois
01:04:21que les gens se contrefoutent
01:04:22de mon avis
01:04:22moi je ne crois pas du tout
01:04:23qui viennent
01:04:23et ça j'en suis certain
01:04:24c'est que vous n'avez pas
01:04:26le monopole du coeur
01:04:27pardon
01:04:27ça m'appelle quelqu'un ça
01:04:29bah oui moi aussi c'est pour ça
01:04:30ça m'appelle une phrase
01:04:31bah oui moi aussi
01:04:31c'est pour ça que je l'ai dit
01:04:32cette phrase
01:04:33c'est que je veux dire
01:04:34parce que
01:04:35c'est fou quoi
01:04:36mais où est-ce que j'ai prétendu
01:04:37qu'il y avait du coeur
01:04:38dans ce que je disais
01:04:38je vois pas
01:04:39non mais si
01:04:39parce que tout à l'heure
01:04:40comme vous faites le coup du
01:04:41mais il y a des gens qui souffrent
01:04:42et donc chez vous forcément
01:04:44mais vous voyez
01:04:44je suis entendu
01:04:45vous êtes du côté des gens
01:04:46qui souffrent en volonté de transition
01:04:48et parce que moi
01:04:48je ne serais pas d'accord avec vous
01:04:49sur le plan
01:04:54ça voudrait dire que je suis un affreux
01:04:57mec d'extrême droite
01:04:58mais pas du tout
01:04:58puisqu'on s'est mis d'accord
01:05:00tous les deux
01:05:00puisque quand je vous ai exposé
01:05:02la position de gens
01:05:03qui sont nés avec un sexe féminin
01:05:04et qui se sentent hommes
01:05:05et qui en souffrent
01:05:05vous avez dit oui ça existe
01:05:06oui mais moi je ne suis pas pour
01:05:08et tant qu'on peut les aider
01:05:09aidons-les
01:05:09ah oui mais le moyen de les aider
01:05:11n'est pas forcément le même
01:05:12chez vous que chez moi
01:05:13c'est à dire que moi
01:05:14un gamin à 12 ans
01:05:15qui me dit je souffre
01:05:15je pense que je suis une fille
01:05:16dans mon corps d'homme
01:05:18je lui dis attends
01:05:19je ne vous ai pas parlé de ces gens
01:05:20je lui dirais attend d'abord
01:05:21je ne vous ai pas parlé de ces gens
01:05:22oui mais moi je vous en parle
01:05:23je vous en parle
01:05:24un gamin de 12 ans
01:05:25puisque c'est le cas aux Etats-Unis
01:05:26alors on va dire
01:05:26est-ce que vous seriez
01:05:27pour que les soins
01:05:29que occasionnent
01:05:31la transidentité
01:05:33la transition
01:05:34le changement de sexe
01:05:35disons des choses comme ça
01:05:36pour des personnes
01:05:38disons qui auraient plus de 25 ans
01:05:40est-ce que le fait
01:05:41qu'on puisse rembourser
01:05:42ces soins-là
01:05:43rembourser cette transition
01:05:44est-ce que vous êtes pour ou contre
01:05:45pour des gens de plus de 25 ans
01:05:47alors je serais potentiellement
01:05:48pour si le remboursement
01:05:51dans des cas semblables
01:05:52dans d'autres maladies
01:05:53était absolument
01:05:54ah ben moi je suis pour
01:05:55le remboursement de tout
01:05:56vous savez
01:05:56donc voilà
01:05:57pour ça il faudrait que
01:05:58monsieur Arnaud
01:05:58lâche un peu d'argent
01:06:00mes lunettes
01:06:02et mes appareils auditifs
01:06:03se rembourser
01:06:04bonne façon de contourner
01:06:05ma question
01:06:05et d'être folklorique
01:06:06vous pourriez faire de la politique
01:06:07très très bon évitement
01:06:09c'est vraiment
01:06:09c'est pas se mangeant
01:06:10c'est de l'aminé à mal
01:06:12en termes de fin
01:06:13qui est l'invité ce soir
01:06:14un petit mot
01:06:15avant de parler de nouveau
01:06:16de la liberté d'expression
01:06:17si vous deviez résumer
01:06:19la politique d'Emmanuel Macron
01:06:20au terme de ces années
01:06:21de j'allais dire
01:06:22de monarchie
01:06:23comment vous le feriez ?
01:06:26il a été élu
01:06:28par des gens
01:06:29qui sont pro-marché
01:06:30il a fait une politique
01:06:31en faveur du marché
01:06:31les gens qui l'ont élu
01:06:32sont donc très contents de lui
01:06:33il a un électorat
01:06:35d'ailleurs assez stable
01:06:35et vous savez
01:06:36qu'il y a même des gens
01:06:37qui l'ont élu
01:06:38en voulant
01:06:39sans doute
01:06:40faire barrage au RN
01:06:41et qui étaient issus
01:06:43de votre famille politique
01:06:43cela vous leur dites quoi
01:06:44aujourd'hui ?
01:06:45là je
01:06:45c'est marrant
01:06:46parce que vous avez
01:06:46vraiment des fixettes
01:06:47parce qu'on avait parlé
01:06:47la dernière fois que je suis venu
01:06:48déjà je vous avais dit
01:06:50que ça ne m'intéressait pas
01:06:52alors moi je vais répondre
01:06:53dans mes termes
01:06:54mais vous voyez
01:06:54vous ne notez pas ça
01:06:55parce qu'il y a un grand
01:06:56angle mort dans votre édition
01:06:57c'était il y a deux ans
01:06:57François Bégodot
01:06:58d'abord vous auriez pu évoluer
01:07:00depuis deux ans
01:07:00moi je pensais être invité ici
01:07:01et donc pouvoir parler
01:07:02et bien allez-y
01:07:03c'est ce que je vous ai dit
01:07:04off tout à l'heure
01:07:05je vous ai dit
01:07:05moi je peux parler
01:07:06avec tout le monde
01:07:07je peux aller dans tous les médias
01:07:09y compris ceux
01:07:09que la gauche pourrait réprouver
01:07:11parce qu'ils sentent
01:07:11un petit peu le souffre
01:07:12à condition d'avoir
01:07:13une plage de parole
01:07:15donc merci
01:07:15vous me posez des questions
01:07:16vous m'avez renvoyé la base
01:07:17merci donc de me laisser
01:07:18finir mes phrases
01:07:19sinon je ne viendrai plus
01:07:20là pour le coup
01:07:21j'en serais très malheureux
01:07:21donc j'aimerais finir mes phrases
01:07:22vous voyez j'ai dit
01:07:23vous me demandez
01:07:24c'est quoi la politique de Macron
01:07:26je vous réponds
01:07:27avec mes mots à moi
01:07:28je vous dis
01:07:28il avait été élu
01:07:30par les gens
01:07:30qui sont pro-marché
01:07:31et donc il a fait
01:07:33une politique pro-marché
01:07:34qui a satisfait
01:07:35les gens qui l'ont élu
01:07:36c'est ça le fait Macron
01:07:37et pas que
01:07:38je vous réponds pas que
01:07:39le fait central c'est ça
01:07:40le fait consistant
01:07:41c'est ça
01:07:42et là immédiatement
01:07:43sans même enregistrer
01:07:45ce que je vous ai dit
01:07:46qui me paraissait digne
01:07:47au moins d'attention
01:07:48vous en allez tout de suite
01:07:49ça y est
01:07:50on est reparti
01:07:50sur la Champions League
01:07:53c'est à dire
01:07:53les petits billards
01:07:55à huit bandes électoraux
01:07:56avec les barrages
01:07:57et les pas barrages
01:07:57c'est dommage
01:07:58parce que moi
01:07:59j'essaie un petit peu
01:07:59de tirer la conversation
01:08:00à des choses un peu structurelles
01:08:02et puis vous
01:08:03vous êtes reparti dans
01:08:04en fait je ne sais pas
01:08:05vous devriez être
01:08:06Alain Duhamel en fait
01:08:07et pas faire des médias
01:08:08où on est le temps
01:08:09de parler longtemps
01:08:09parce que vous êtes
01:08:10dans le commentaire
01:08:11de course du chevau
01:08:12déjà Alain Duhamel
01:08:13vous n'en avez peut-être
01:08:13pas deux heures
01:08:14pour parler
01:08:14tout à fait
01:08:15c'est bien pour ça
01:08:15que je suis là
01:08:16je peux au milieu
01:08:16de ces deux heures
01:08:17essayer d'en placer une
01:08:17je vous dis juste
01:08:19que pardon
01:08:19encore une fois
01:08:20je trouve que ces gens
01:08:21pas comme vous
01:08:22sont un peu sacrément
01:08:24gonflés aujourd'hui
01:08:25et là je me fais presque
01:08:26le défenseur de Macron
01:08:27c'est vous dire
01:08:27les gens qui aujourd'hui
01:08:29s'indignent
01:08:30de l'élection de Macron
01:08:31et de la dérive
01:08:32autoritaire de Macron
01:08:33je trouve sont
01:08:34un poil gonflés
01:08:35quand ils viennent
01:08:36aujourd'hui
01:08:37nous faire la morale
01:08:38sur le côté
01:08:39droiteaux
01:08:39alors que ce sont
01:08:40ceux-là même
01:08:41qui ont permis
01:08:42l'élection de Macron
01:08:43au nom du barrage
01:08:44anti-républicain
01:08:45vous êtes conscient
01:08:46que vous êtes en train
01:08:46de parler de quelqu'un
01:08:47qui ne vote pas
01:08:47pourquoi vous me dites
01:08:48à moi
01:08:48c'est pas de ma faute
01:08:50c'est comme si vous me disiez
01:08:52oui il y a eu des inondations
01:08:53au sud de l'Italie
01:08:54vous prenez ce qui vous arrange
01:08:56quand ça vous arrange
01:08:57non mais moi je m'en fous
01:08:58de tout ça
01:08:59je ne vote pas
01:09:00les barrages
01:09:01pas barrages
01:09:01en plus par ailleurs
01:09:02non seulement c'est un peu
01:09:03une fixette chez vous
01:09:04mais en plus
01:09:04comme souvent les fixettes
01:09:06en fait d'avoir une fixette
01:09:07ça pose deux problèmes
01:09:08d'abord il y a le côté répétitif
01:09:11et deuxièmement
01:09:12en général
01:09:12quand on reste un peu bloqué
01:09:13sur le même truc
01:09:14à un moment le réel
01:09:15se modifie
01:09:16et le truc sur quoi
01:09:17on est bloqué
01:09:18est complètement périmé
01:09:19donc là par exemple
01:09:20vous savez en 2027
01:09:21la question ne va plus
01:09:22du tout se poser
01:09:23puisqu'en fait
01:09:24au deuxième tour
01:09:25il n'y aura pas de barrage
01:09:26de personnes
01:09:26et l'extrême droite
01:09:27va passer
01:09:28en tout cas
01:09:28le rassemblement national
01:09:29qui n'est pas d'extrême droite
01:09:30vous le pensez
01:09:31qu'il y a un vrai risque
01:09:31alors c'est une vraie question
01:09:33pour le coup
01:09:33et elle n'a aucune
01:09:34arrière pensée
01:09:35tout est programmé
01:09:36à votre égard de ma part
01:09:37est-ce que vous croyez
01:09:38qu'il y a un véritable risque
01:09:40probabilité
01:09:41que l'extrême droite
01:09:41comme vous le dites
01:09:42l'emporte en 2027
01:09:44c'est possible
01:09:44oui tout à fait
01:09:45et est-ce que
01:09:46sans faire trop de jeu politicien
01:09:48est-ce que vous pensez
01:09:48qu'un duel
01:09:50face à l'extrême gauche
01:09:51serait envisageable
01:09:52c'est vraiment fou
01:09:53oui mais à un moment
01:09:55il faut prendre ses coronets
01:09:56mais pardon
01:09:56j'ai le droit quand même
01:09:57de m'intéresser à certaines choses
01:09:58et pas à d'autres
01:09:59enfin c'est quand même
01:09:59ma liberté
01:10:00c'est comme si vous me disiez
01:10:01qu'est-ce que vous pensez
01:10:02en ce moment
01:10:02du championnat
01:10:03ceux qui ne votent pas
01:10:04ils n'ont qu'un droit
01:10:05ok sur le gazon pakistanais
01:10:06je n'ai pas d'avis
01:10:07pour moi ceux qui ne votent pas
01:10:08à un moment
01:10:08c'est le propre
01:10:09alors tiens
01:10:09c'est intéressant
01:10:10je vais me faire engueuler maintenant
01:10:11sur l'abstention
01:10:12je passe un sale moment
01:10:12sur les abstentionnistes
01:10:14par exemple
01:10:15je trouve ça un peu
01:10:16c'est un peu
01:10:16fort de café
01:10:17j'ai répondu à ça
01:10:19dans mon livre
01:10:19sur les élections
01:10:20permettez que tout le monde
01:10:21n'ait pas lu tous vos livres
01:10:23et que tout le monde
01:10:23n'ait pas lu toutes vos émissions
01:10:25je l'apprends
01:10:25donc peut-être que
01:10:27pour des gens qui vous écoutent
01:10:28et qui sont intéressés
01:10:30et qui ne vous connaissaient pas
01:10:31ne soyez pas méprisants
01:10:31pour mon public
01:10:32s'il vous plaît
01:10:32peut-être le vôtre
01:10:33d'ailleurs en partie
01:10:34aucunement
01:10:34sinon je ne serai pas là
01:10:35et d'ailleurs
01:10:36pardon
01:10:37ça aussi j'en parlais
01:10:38avec Juan de Banco
01:10:39c'est assez marrant
01:10:40parce que
01:10:40je pense qu'une bonne partie
01:10:41du public qui m'écoute
01:10:43et d'ailleurs je le prends très bien
01:10:44n'est pas forcément
01:10:46aussi uniforme
01:10:48qu'on peut imaginer
01:10:49ça j'en suis sûr
01:10:50j'en suis même
01:10:51enfin j'en ai la preuve
01:10:51j'en suis convaincu
01:10:52donc je pense que
01:10:53justement pour la partie du public
01:10:55qui ne vous connaitrait pas
01:10:56ou qui ne partage pas
01:10:57vos opinions
01:10:57mais qui malgré tout
01:10:58est très intéressée
01:10:59par vous écouter
01:11:00parce que je le sais
01:11:01pour les messages
01:11:01nombreux que j'ai reçus
01:11:02je crois qu'ils n'en ont
01:11:04un peu rien à foutre
01:11:04que je leur dise
01:11:05que moi ouais
01:11:05je vois bien
01:11:06un candidat d'extrême gauche
01:11:07devant un candidat d'extrême droite
01:11:08non mais par exemple
01:11:08si si
01:11:09par exemple sur l'abstention
01:11:10moi j'ai plein plein
01:11:11non non non
01:11:11j'ai plein plein de gens
01:11:12que je connais
01:11:13qui m'ont dit
01:11:13maintenant on ne m'aura plus
01:11:15je ne voterai plus
01:11:16et bien à un moment donné
01:11:17il faut leur parler
01:11:18à ces gens là
01:11:19parce que je considère
01:11:19que ces gens là
01:11:20moi je m'abstiens moi
01:11:20donc je ne vais pas
01:11:21les convaincre
01:11:22de plus abstiner
01:11:22c'est à vous de leur parler
01:11:24allez-y je ne sais pas
01:11:24défendez les élections
01:11:25parce que ce n'est pas à moi
01:11:26de défendre le système
01:11:27je veux dire
01:11:27c'est à vous
01:11:28à un moment de proposer
01:11:28un autre système
01:11:29si vous en avez un
01:11:30de meilleur
01:11:30et à un moment donné
01:11:31voilà ça veut dire
01:11:33qu'avec votre façon de penser
01:11:34et bien voilà
01:11:36vous pouvez difficilement
01:11:36vous plaindre
01:11:37si vous ne permettez pas
01:11:39que des gens
01:11:39qui pensent que vous dites
01:11:40s'expliquent
01:11:41non mais ça m'intéresse
01:11:43sur un plan
01:11:43et si vous voulez bien
01:11:44me laisser en placer une
01:11:45je vais vous dire
01:11:47ce que je pense
01:11:47en plus je vais vous offrir
01:11:50sur un plateau
01:11:50une transition
01:11:51je crois qu'on fait
01:11:54une confusion
01:11:54en général
01:11:55un amalgame
01:11:57et une confusion
01:11:58entre l'expression
01:12:01et l'action
01:12:02la démocratie pour moi
01:12:03ce n'est pas le pouvoir
01:12:04de s'exprimer prioritairement
01:12:05c'est le pouvoir
01:12:07d'agir
01:12:08donc moi la démocratie
01:12:09elle s'exerce
01:12:09là où les gens
01:12:10agissent sur leur vie
01:12:11se donnent les moyens
01:12:12d'agir
01:12:13sur leur destin social
01:12:14notamment
01:12:15c'est ça la démocratie
01:12:16donc la démocratie
01:12:17elle a lieu
01:12:18dans les mouvements sociaux
01:12:19elle a lieu
01:12:19dans les collectifs
01:12:20qui se montent
01:12:20contre tel ou tel projet
01:12:22par exemple urbanistique
01:12:23ou par exemple
01:12:24polluant
01:12:25etc
01:12:25ça c'est la démocratie
01:12:27effective
01:12:27et c'est celle
01:12:27qui m'intéresse
01:12:28et ce que je constate
01:12:31c'est qu'en général
01:12:32l'énergie démocratique
01:12:34d'une population donnée
01:12:36est très largement absorbée
01:12:38par ces espèces de leur
01:12:40que sont les élections
01:12:41où les gens
01:12:42ne feront jamais
01:12:42que s'exprimer
01:12:43s'exprimer
01:12:45et en plus
01:12:46très largement
01:12:47déléguer l'expression
01:12:48à d'autres gens
01:12:49qu'eux
01:12:49considérés comme plus sachants
01:12:51considérés comme plus compétents
01:12:52comme plus professionnels
01:12:53et ce sera encore
01:12:55une situation
01:12:55où ils n'agiront pas
01:12:56c'était ça en fait
01:12:58ce slogan
01:12:59qui a été beaucoup
01:12:59moqué
01:13:00rétrospectivement
01:13:02et qui avait une grande
01:13:04intelligence au fond
01:13:05sous ses apparences
01:13:06un peu bourrues
01:13:06élection piège à con
01:13:08en tout cas piège
01:13:09le piège c'était
01:13:11on va les occuper
01:13:11comme ça
01:13:12on va les occuper
01:13:13comme ça
01:13:13on va leur donner
01:13:14des segments comme ça
01:13:15de la vie
01:13:15de leur vie
01:13:16où ils pourront avoir
01:13:17l'impression de s'exprimer
01:13:18et d'être dans la démocratie
01:13:19et pendant ce temps
01:13:20ils n'agiront pas
01:13:21sur leur propre destin
01:13:22et on a un peu trop
01:13:24habitué les gens
01:13:25à faire encore une fois
01:13:26un amalgame
01:13:26entre expression
01:13:27et démocratie
01:13:28mais l'expression
01:13:28est très très secondaire
01:13:29dans la vie démocratique
01:13:30la vie démocratique
01:13:30encore une fois
01:13:31c'est le pouvoir
01:13:31d'agir
01:13:32d'agir directement
01:13:33sur sa propre vie
01:13:34donc c'est à ce titre là
01:13:36que bon je trouve
01:13:37que les élections
01:13:38sont à l'heure
01:13:38sont une sorte
01:13:39comme ça
01:13:40d'absorbeur d'énergie
01:13:41lesquelles énergie
01:13:42pourraient tout à fait
01:13:43se réinvestir au contraire
01:13:44dans l'action
01:13:45d'accord
01:13:46non mais là
01:13:46j'entends en effet
01:13:47la correspondance idéologique
01:13:50avec Étienne Chouard
01:13:50mais on se trouve
01:13:51que malheureusement
01:13:52à défaut d'avoir
01:13:52un système meilleur
01:13:53à un moment donné
01:13:54refuser de participer
01:13:55au système
01:13:56c'est quelque part aussi
01:13:57il continue de l'entretenir aussi
01:13:58parce que
01:13:59je vais même vous faire
01:14:00une confession
01:14:00vous voyez moi récemment
01:14:01j'ai fait une tribune
01:14:04où je m'indignais
01:14:05sans nommer
01:14:05de ces gens
01:14:07qui se revendiquent
01:14:08très patriotes
01:14:08et qui justement
01:14:09s'expatrient fiscalement
01:14:11à Londres
01:14:12à Bruxelles
01:14:13et à d'autres endroits
01:14:14parce que je me dis
01:14:15bah voilà
01:14:15avant de s'indigner
01:14:16et donner des leçons
01:14:17en plus de démocratie
01:14:18et de patriotisme
01:14:19on vient
01:14:19dans la fosse
01:14:21se battre
01:14:22vous voyez ce que je veux dire
01:14:22c'est juste
01:14:23à un moment donné
01:14:24François Beigodot
01:14:26sur les débats
01:14:27que justement
01:14:27je vous promets
01:14:28que vraiment
01:14:29si je l'avais dit
01:14:30à l'époque de mon livre
01:14:31sur les élections
01:14:31mais je le redirais
01:14:32si vraiment
01:14:33pour me racheter
01:14:34une bonne conscience
01:14:35parce que là
01:14:36vous êtes en train de faire
01:14:37pardon
01:14:37un petit procès moral
01:14:38c'est un petit procès moral
01:14:39parce que c'est dire
01:14:40oui oui
01:14:40vous dites ça
01:14:41mais en même temps
01:14:41vous faites rien
01:14:42c'est un peu facile
01:14:43c'est un procès moral
01:14:44c'est un petit serment
01:14:45je vais répondre à votre serment
01:14:46si pour se racheter
01:14:47une bonne conscience
01:14:48et pour avoir votre
01:14:49comment dire
01:14:51votre assentiment moral
01:14:52ou votre validation morale
01:14:54il suffit
01:14:55qu'aux prochaines élections
01:14:56quelles qu'elles soient
01:14:57municipales ou autres
01:14:58je descende
01:14:59en bas de chez moi
01:15:00et que ça me prenne
01:15:01trois minutes
01:15:01pour aller foutre
01:15:02un bulletin au hasard
01:15:03et que là
01:15:04d'un seul coup
01:15:04je deviendrai quelqu'un
01:15:05déminemment respectable
01:15:06à vos yeux
01:15:07je vous promets de le faire
01:15:08non pas au hasard
01:15:08ça sera inodore
01:15:09ça sera sans douleur
01:15:11pour personne
01:15:11ni pour le système
01:15:13ni pour moi
01:15:13mais au moins
01:15:14vous aurez
01:15:15j'aurais gagné
01:15:17votre respect
01:15:18là je parlais même
01:15:19de manière générale
01:15:19on peut pas être
01:15:20à 100% d'accord
01:15:21avec quelqu'un
01:15:21qui défend
01:15:22des idées politiques
01:15:24dans un parti
01:15:25non c'est pas mon problème
01:15:26moi je suis pas une question
01:15:27d'être d'accord
01:15:27ou pas d'accord
01:15:28c'est le système lui-même
01:15:29que je trouve vérolé
01:15:31mais encore une fois
01:15:31malheureusement
01:15:32je serais preneur
01:15:32d'un autre système
01:15:33mais c'était en effet
01:15:34l'essentiel de la discussion
01:15:35avec Etienne Chouard
01:15:35pour revenir
01:15:37et ça ça m'intéresse
01:15:38sur un plan philosophique
01:15:39les débats
01:15:41que vous aviez
01:15:41avec des gens
01:15:42comme justement
01:15:42Laurent Ozon
01:15:43Pierre-Évroujéron
01:15:44encore une fois
01:15:46je vous dis
01:15:46je vous en porte crédit
01:15:47vraiment
01:15:48parce que je trouve ça bien
01:15:48qu'est-ce qui vous a
01:15:50qu'est-ce qui vous fait
01:15:51débattre avec ces gens-là
01:15:52accepter de débattre
01:15:53là où peu l'acceptent
01:15:54qu'est-ce que vous en retirez
01:15:56quelle est la conclusion
01:15:57que vous en avez tiré
01:15:57Pierre-Évroujéron
01:15:58par exemple
01:15:59qu'on a reçu d'ailleurs
01:16:00à maintes reprises ici
01:16:01je pense que
01:16:02alors là en le cœur
01:16:03on parle de débat
01:16:04avec des gens
01:16:05qui sont quand même affiliés
01:16:06à une droite
01:16:08assez nationaliste
01:16:09voilà
01:16:10c'est bien comme ça
01:16:11c'est plutôt bien nommé
01:16:12encore que Pierre-Évroujéron
01:16:13il est plutôt souverainiste
01:16:13mais bon
01:16:14oui mais
01:16:14je pense que
01:16:15le mot nationaliste
01:16:17ne lui ferait pas peur
01:16:17je pense
01:16:18et osons non plus
01:16:19bon
01:16:20l'intérêt de discuter
01:16:22avec ces gens
01:16:23pendant deux heures
01:16:24c'est évidemment pas
01:16:25de les convaincre
01:16:26je ne les convaincrai pas
01:16:27ils ne me convaincront pas
01:16:28mais en revanche
01:16:29d'essayer d'élucider
01:16:30nos positions
01:16:31et de les clarifier
01:16:31pour les gens qui nous écoutent
01:16:33voilà
01:16:33moi c'est ça que j'essaie
01:16:34de faire avec eux
01:16:35c'est vraiment
01:16:35au moins qu'ils clarifiaient
01:16:36et alors éventuellement
01:16:38éventuellement
01:16:39moi je pourrais pointer
01:16:40des contradictions
01:16:40dans leur position
01:16:41des choses comme ça
01:16:42qui me paraissent
01:16:43ne pas tenir debout
01:16:44ou pointer par exemple
01:16:47leur idéalisme
01:16:48là où ils se piquent
01:16:50d'être du côté du réel
01:16:51moi je mettrais toujours
01:16:53j'essaierai toujours
01:16:54de mettre en avant
01:16:54le fait qu'ils produisent
01:16:55des fables
01:16:56bon ben ça va être ça
01:16:57moi mon travail
01:16:58devant ces gens là
01:16:59et après le spectateur
01:17:00tranchera
01:17:00il verra bien
01:17:01si ça a été clarifié
01:17:03je pense dans le cadre
01:17:04dans le cadre où j'ai rond
01:17:05finalement
01:17:06l'effet de clarification
01:17:07n'a pas été extraordinaire
01:17:08parce qu'il a avancé masqué
01:17:09il n'a pas abattu ses cartes
01:17:11parce que je ne sais pas
01:17:12il se considérait prêt
01:17:13il jouait à l'extérieur
01:17:15comme on dit en foot
01:17:15il avait peut-être
01:17:16un peu peur
01:17:17comme ça
01:17:17de se retrouver
01:17:17dans une espèce
01:17:18de chaudron de gauche
01:17:19et donc il n'a pas lâché
01:17:20les lions
01:17:21et du coup il a avancé masqué
01:17:23et donc du coup
01:17:23il était entre deux chaises
01:17:25et bon je ne pense pas
01:17:26qu'il ait été très très content
01:17:27de sa prestation de ce soir là
01:17:28et Ozon c'est un peu pareil
01:17:29je veux dire
01:17:30il dit quand même
01:17:31des choses extrêmement radicales
01:17:32je pourrais dire brutales aussi
01:17:33quand il est livré à lui-même
01:17:35et là bon
01:17:35c'était un petit monsieur
01:17:37tout poli
01:17:37bon qui finalement
01:17:38la remigration
01:17:39bon
01:17:40c'était pas forcément
01:17:42renvoyer tous les arabes
01:17:43chez eux
01:17:44c'était un truc plus cool
01:17:46avec leur consentement
01:17:47donc c'est vrai
01:17:48que ça serait plus intéressant
01:17:49si comment dire
01:17:50il jouait franc jeu
01:17:51là il y aurait
01:17:52un vrai effet de clarification
01:17:53après fondamentalement
01:17:54vous savez
01:17:54avec Ode Lancelin
01:17:56quand on a monté
01:17:57l'explication
01:17:58on appelle comme ça
01:17:58cette plage de parole
01:18:00enfin cette plage de discussion
01:18:01on n'est pas forcément
01:18:03très content de nous
01:18:04après ces émissions là
01:18:05moi je veux dire
01:18:06l'émission avec Rougeron
01:18:06moi je pense qu'elle apporte
01:18:07pas grand chose
01:18:08et l'émission avec Ozon
01:18:09non plus
01:18:10je pense que c'est des émissions
01:18:11globalement ratées
01:18:11en tout cas
01:18:13elles sont ratées
01:18:13pour la pensée
01:18:14la seule chose qui m'intéresse
01:18:15c'est qu'on arrive à penser
01:18:15et qu'on arrive à faire penser
01:18:17ceux qui nous écoutent
01:18:17je pense que l'échange
01:18:19avec Rougeron
01:18:19il n'avait pas un grand intérêt
01:18:21et je pense que l'échange
01:18:22avec Ozon non plus
01:18:23la meilleure explication
01:18:24qu'on ait faite
01:18:24et vraiment
01:18:25je ne dis pas du tout ça
01:18:26pour dire qu'à gauche
01:18:27on pense mieux que
01:18:28d'ailleurs
01:18:28ce n'est pas du tout ça
01:18:29qu'on ne se méprenne pas
01:18:29sur ce que je vais dire
01:18:30c'était la dernière en date
01:18:32avec Vera Nikolsky
01:18:34qui est une femme de gauche
01:18:35avec une
01:18:36d'ailleurs je pense
01:18:39qu'on ne serait pas
01:18:39exactement de la même gauche
01:18:40si on creusait
01:18:41mais ce n'est pas le problème
01:18:42de gauche
01:18:42et surtout elle était matérialiste
01:18:43elle a écrit un livre passionnant
01:18:44je l'avais lu
01:18:45on a échangé
01:18:46on avait quelques petits désaccords
01:18:47et en même temps
01:18:48on était quand même
01:18:48dans le même périmètre
01:18:49et là
01:18:50j'ai trouvé
01:18:51qu'on avait produit
01:18:52quelque chose
01:18:52de vraiment fertile
01:18:53donc en fait
01:18:54les castings
01:18:55les plus oppositionnels
01:18:56ne sont pas forcément
01:18:57les meilleurs
01:18:58peut-être que
01:18:59évidemment
01:18:59c'est de la machine
01:19:00à produire du clash
01:19:01et ça
01:19:01internet aime beaucoup
01:19:03les marchands aiment beaucoup
01:19:04les marchands aiment le clash
01:19:05moi mon truc
01:19:07c'est plutôt
01:19:07est-ce que ça va être fécond
01:19:09d'un point de vue intellectuel ?
01:19:10le public aime bien le clash aussi
01:19:10c'est comme quand vous m'aviez proposé
01:19:12parce que Nab
01:19:12a dit des trucs sur moi
01:19:13oui tout le monde me parle de vous
01:19:15dans chacune de mes éditions
01:19:16Daniel Conversano
01:19:17Marc-Edouard Nab
01:19:18tout le monde veut débattre avec vous
01:19:19je suis très flatté
01:19:20mais en fait
01:19:21moi ces gens-là
01:19:22j'en pense pas grand chose
01:19:23vous en pensez quoi par exemple
01:19:24Marc-Edouard Nab
01:19:25qui est un écrivain
01:19:27quand même reconnu
01:19:27par ses pairs
01:19:28non non non
01:19:29ça fait 30 ans
01:19:31qu'il n'existe plus
01:19:32il a édité chez Galdemar
01:19:32il a édité
01:19:33pardon
01:19:33non non mais il n'existe plus
01:19:34sur la scène littéraire
01:19:34depuis très longtemps
01:19:35mais je ne sais pas
01:19:36moi je ne l'ai pas lu depuis 30 ans
01:19:37peut-être qu'il écrit des shadows
01:19:37mais je ne sais pas
01:19:38en fait je n'ai pas d'avis
01:19:39et je ne sais même pas
01:19:39ce qu'il pense de quoi que ce soit
01:19:40je n'ai pas suivi
01:19:41donc je ne vais pas débattre
01:19:41avec un type
01:19:42ce n'est pas un sujet pour moi Nab
01:19:43et je dis ça avec autant de respect
01:19:46que je dois vouer à mes semblables
01:19:48premièrement
01:19:49donc on ne débat pas comme ça
01:19:51avec n'importe qui
01:19:52n'importe quand
01:19:52puis ça aurait donné quoi
01:19:53bon lui il aurait fait ses bons mots
01:19:54parce qu'il est un peu comme ça
01:19:55Nab il aurait fait un peu son d'Artagnan
01:19:58il aurait voulu ferrailler
01:20:00non
01:20:00c'est pas insultant de dire ça
01:20:02ça ne m'intéresse pas plus que ça
01:20:03en fait
01:20:03je pense que
01:20:04non je pense que produire du clash
01:20:06ce n'est pas vraiment ce qui m'intéresse
01:20:08et c'est vrai que vous avez
01:20:09vraiment un profil singulier
01:20:11au milieu de
01:20:11je veux dire des intellectuels
01:20:13puisque en tout cas
01:20:13on vous définit comme tel
01:20:15et je pense que
01:20:16c'est vraiment
01:20:17à mettre encore une fois
01:20:18à votre crédit
01:20:18parce qu'il y a peu de gens
01:20:20issus de la gauche
01:20:21qui acceptent comme ça
01:20:21de débattre avec des gens
01:20:22qui ne sont pas d'accord
01:20:23vous voyez par exemple
01:20:24vous parlez d'une émission
01:20:25comme Frédéric Taddy
01:20:26ce soir ou jamais
01:20:27vous y étiez je suppose
01:20:28ah oui oui
01:20:29ce soir ou jamais
01:20:30je n'y allais pas beaucoup
01:20:30pour une raison simple
01:20:31c'est que moi j'ai toujours le même truc
01:20:32je l'ai fait deux trois fois
01:20:34au tout début d'ailleurs
01:20:35non et moi j'adorais la regarder
01:20:37mais pas la faire
01:20:37parce qu'on était trop nombreux
01:20:38moi je ne supporte pas
01:20:40que ma langue
01:20:40enfin mes interventions
01:20:41soient saucissonnées
01:20:42et devoir attendre
01:20:43déjà par une personne
01:20:44en plus c'est vraiment
01:20:45quand moi j'ai une conception
01:20:46assez sportive de la pensée orale
01:20:47et je pense que c'est vraiment
01:20:49une gymnastique
01:20:49et franchement
01:20:50la meilleure façon
01:20:51que les gens
01:20:52ne produisent pas de l'intelligence
01:20:54quand ils parlent
01:20:55c'est de leur donner
01:20:55un dispositif comme ça
01:20:56parce que
01:20:57quand vous avez une prise de parole
01:20:59toutes les 20 minutes
01:21:00et qu'en plus la prise de parole
01:21:01est dure
01:21:01chez Taddy
01:21:02c'est vrai qu'on avait le temps de parler
01:21:03plus qu'ailleurs
01:21:03mais ce n'était pas top non plus
01:21:05et bien en fait
01:21:06vous n'êtes pas chaud
01:21:06vous ne prenez jamais
01:21:08le temps de chauffer
01:21:08moi je le vois bien
01:21:09quand je fais des entretiens
01:21:09comme celui-ci
01:21:10parlons de gymnastique un peu
01:21:11parce que c'est vraiment important
01:21:12moi c'est au bout de 20 minutes
01:21:13que je chauffe
01:21:14c'est une vraie gymnastique
01:21:15au bout de 20 minutes
01:21:16les phrases commencent à s'agencer
01:21:17ça y est le cerveau est un peu
01:21:19c'est comme un footing
01:21:20bon
01:21:20et donc non
01:21:22moi je trouve que ce soir ou jamais
01:21:23c'est une émission
01:21:24qui a une grande réputation
01:21:25et elle est justifiée
01:21:26pour un certain point
01:21:28moi je n'ai jamais été ébloui
01:21:29par la qualité
01:21:30de ce qui s'y disait
01:21:31parce que je pense
01:21:31que ce n'est pas un bon dispositif
01:21:33pour que les gens
01:21:33comment dire
01:21:34soient au maximum
01:21:35de leur puissance intellectuelle
01:21:36voilà
01:21:37et donc
01:21:37vous me proposiez
01:21:39off aussi
01:21:39de pourquoi pas passer
01:21:40à Bistro Liberté
01:21:41qui est plutôt identifié
01:21:42quand même
01:21:42comme un périmètre
01:21:43très à droite
01:21:44pardon de le dire
01:21:45mais je crois que ce n'est pas
01:21:46complètement dévoyé les choses
01:21:47et bien moi
01:21:48ne va pas du tout me gêner
01:21:49d'aller discuter
01:21:50avec des gens comme ça
01:21:51ce qui me gêne
01:21:51c'est qu'il y a trop de gens
01:21:53sur votre plateau là
01:21:54il y a trop de gens dans ce Bistro
01:21:55vous n'auriez pas été
01:21:55à droit de réponse de Polak
01:22:00là c'est que du cirque en fait
01:22:02et non
01:22:03ce n'est pas intéressant
01:22:04d'accord
01:22:05pour la dernière partie
01:22:06de cette émission
01:22:07j'aimerais bien qu'on parle
01:22:07là encore
01:22:08c'est un lieu commun
01:22:10mais bon
01:22:10malheureusement
01:22:11il est toujours d'actualité
01:22:12ce sujet
01:22:13de la liberté d'expression
01:22:14en France
01:22:14sur la liberté d'expression
01:22:17est-ce que quand même
01:22:20on le voit avec le succès
01:22:21d'ailleurs vous en parlez
01:22:22dans certaines
01:22:23de vos déclarations
01:22:24de vos écrits
01:22:24le succès de Pascal Praud
01:22:26de l'heure des pros
01:22:27sur CNews
01:22:28et d'autres émissions
01:22:28et j'en passe
01:22:29que le politiquement correct
01:22:30serait plutôt aujourd'hui
01:22:31l'apanage de gens
01:22:32de droite
01:22:32et non plus de gauche
01:22:33ce qui n'était pas le cas avant
01:22:35comment vous expliquez
01:22:36qu'il y a eu cette balle
01:22:37attends
01:22:37j'ai l'impression
01:22:38que vous avez fait
01:22:38un petit lapsus
01:22:39le politiquement correct
01:22:41est maintenant de droite
01:22:41non non
01:22:41je voulais dire
01:22:42le politiquement incorrect
01:22:43vous voyez je vous connais bien
01:22:43écoutez bien
01:22:45merci François
01:22:46je vous récupère des trucs
01:22:47en psychanalyse
01:22:48parce que je connais bien
01:22:49votre thèse
01:22:50je connais bien la thèse
01:22:50de tout
01:22:51pardon
01:22:51des gens qui seraient
01:22:53à peu près de votre sensibilité
01:22:54c'est que oui
01:22:55un joli lapsus
01:22:55les francs tireurs
01:22:57maintenant
01:22:57les incorrects
01:22:58d'ailleurs vous appelez
01:22:58les incorrectibles
01:22:59ce sont les gens de droite
01:23:02alors que la gauche
01:23:03sont devenus des bien-pensants
01:23:05moralineux
01:23:06j'ai pas de tort
01:23:07est-ce que je vous fais
01:23:09cet effet là ?
01:23:10bah non vous non
01:23:11mais je ne parlais pas
01:23:11que de vous
01:23:12bah moi les intellectuels
01:23:13de gauche qui m'intéressent
01:23:14et puissants
01:23:14ils ne me font jamais
01:23:15cet effet là
01:23:16non mais ça m'intéresse
01:23:16c'est quoi
01:23:17je les trouve toujours
01:23:18souversés
01:23:18la ganerie par exemple
01:23:19n'est pas du tout
01:23:20un bien-pensant
01:23:20d'accord
01:23:22je m'excusez
01:23:22de ne pas le connaître
01:23:23bah Geoffroy de la ganerie
01:23:24quand même
01:23:25bah oui
01:23:25c'est quelqu'un d'important
01:23:26à gauche
01:23:26je le confesse
01:23:27qui écrit beaucoup de livres
01:23:28très puissants
01:23:28je vais regarder
01:23:29bah oui
01:23:29et puis il lisait un peu
01:23:30Lordon
01:23:30et puis j'ai cité Friot
01:23:31tout à l'heure
01:23:32et puis plein d'autres
01:23:32enfin j'ai dit
01:23:33tout un tas de gens
01:23:34qui écrivent
01:23:34bah c'est pas des bien-pensants
01:23:35en fait vous parlez
01:23:36toujours de la même scène
01:23:37en fait la scène
01:23:38électorale ou médiatique
01:23:39où là il y a des gens
01:23:41comme ça
01:23:41qui se baladent
01:23:42qui se disent de gauche
01:23:43et qui ne sont que des gens
01:23:44qui déversent de la morale
01:23:45voilà
01:23:46mais bon les gens de droite
01:23:47aussi déversent de la morale
01:23:48je veux dire
01:23:48Pascal Praud aussi
01:23:49qui se vit comme un grand
01:23:50franc-tireur
01:23:51il déverse de la morale
01:23:52à longueur des missions
01:23:53je veux dire
01:23:54il fait pampan-cucu
01:23:55aux méchants délinquants
01:23:56c'est de la bien-pensance aussi
01:23:58ça finalement
01:23:58de dire
01:23:59oh là là
01:23:59bah dis donc
01:23:59il y a de la drogue
01:24:00il y a des dealers
01:24:01c'est pas bien les dealers
01:24:01il faut les mettre en prison
01:24:02c'est très moral
01:24:03c'est le bourgeois du 19ème
01:24:05qui trouvait que
01:24:06la racaille des vides
01:24:07la racaille ouvrière
01:24:08il était temps
01:24:09que les forces de l'autre
01:24:10s'en occupent quoi
01:24:11du ment
01:24:12bon bah finalement
01:24:13moi je trouve que la droite
01:24:14est restée fondamentalement
01:24:15bien-pensante
01:24:16puisque c'est le camp
01:24:17de la bourgeoisie
01:24:17et que la bourgeoisie
01:24:18elle est bien-pensante
01:24:19donc moi je vois vraiment
01:24:20pas vraiment d'électrons libres
01:24:21à droite
01:24:21je suis pas très frappé
01:24:23par l'incorrection
01:24:24ni des intellectuels de droite
01:24:25ni des élus de droite
01:24:27ni des éditorialistes de droite
01:24:28ça me
01:24:29moi je trouve rien de sulfureux
01:24:31dans ce qu'ils disent
01:24:31mais rien du tout
01:24:33Blanche Gardin
01:24:33après son sketch
01:24:34sur l'antisémitisme
01:24:37enfin il fait un sketch là-dessus
01:24:38je sais pas si vous l'avez vu
01:24:39comment y échapper
01:24:40bon
01:24:41très bon sketch
01:24:42voilà un sketch
01:24:44en plus avec deux des meilleurs comics
01:24:47en activité
01:24:48Aymeric Lompré
01:24:48et Blanche Gardin
01:24:49donc ça pouvait pas être mauvais