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  • 11/06/2025

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00:00Punchline sur CNews et Europe 1.
00:0318h-19h, Laurence Ferrari.
00:1218h43, de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1 avec Alain Bauer, Opération Zelensky.
00:17C'est le titre de votre roman aux éditions First, passionnant.
00:20Ça raconte vraiment l'histoire du début de cette guerre.
00:23Romancée certes, mais passionnant.
00:25Juste, on se raccroche à l'actualité Alain,
00:26puisque des frappes russes ont tué trois personnes, fait plus de 60 blessés cette nuit à Kharkiv,
00:32alors que la Russie intensifie cette attaque sur l'Ukraine
00:34et que les négociations pèsent, semblent dans l'impasse.
00:37Il y a un nouvel échange de militaires gréants blessés qui est prévu jeudi,
00:40donc demain, selon la Russie.
00:42De son côté, Kiev annonce avoir récupéré 1212 corps de ses soldats tués sur le front.
00:48On a l'impression qu'on n'a jamais été aussi loin de la solution et du cessez-le-feu, Alain Bauer.
00:53Je crois qu'on n'a jamais été aussi prêts.
00:54Ce que je raconte un peu, c'est les coulisses, les coulisses véritables, les coulisses confirmées,
00:59et puis ce dont on parlera dans dix ans, en disant des documents, enfin déclassifiés,
01:03nous confirment que tout ce qu'on nous a toujours dit n'était pas véritablement ça.
01:07Non, non, la réalité, c'est qu'il y a des négociations tout le temps,
01:10avec les Américains, avec les Russes, avec les Turcs,
01:13qui sont l'élément moteur de la négociation,
01:15un peu comme les Qataris ailleurs,
01:17mais les Turcs sont à la fois plus centraux et moins engagés, on dirait.
01:21Et donc, tous ces éléments-là montrent que, d'abord,
01:26les négociations permettent d'avancer sur des sujets humanitaires essentiels,
01:29rapatriement des corps, rapatriement des prisonniers, rapatriement des blessés,
01:33et que ça avance, de ce point de vue-là, plutôt bien.
01:35Deuxièmement, qu'il y a un équilibre qui est,
01:38Vladimir Poutine ne veut s'engager dans un processus de cessez-le-feu,
01:42qui ne sera jamais la paix, jamais,
01:44car, je l'ai dit depuis le toujours,
01:46cette guerre, c'est la Corée.
01:48Et la guerre de Corée, c'est donc une guerre sans paix,
01:50mais avec un cessez-le-feu.
01:51Avec une partition du pays, voilà.
01:52La partition, elle est attaquée.
01:54Sur la Crimée, je crois qu'il n'y a plus personne, n'a aucun doute.
01:56Sur le Donbass, en fait, le problème de Poutine,
01:58c'est qu'il veut finir de récupérer les deux morceaux des oblastes
02:02qu'il veut donner de ces nuances,
02:03et qu'il ne peut pas terminer cette guerre
02:06s'il n'a pas obtenu ce qu'était l'objectif initial,
02:08avec cette grande scène invraisemblable
02:11de, voilà, quels sont les objectifs de guerre.
02:13Car lui a des objectifs de guerre,
02:15on peut dire qu'ils sont incompréhensibles, ça.
02:17Il y a un problème zaporizhia qui est la centrale nucléaire
02:19et la défense du corridor qui permet de connecter la Crimée
02:23aux deux oblastes et donc à la Russie.
02:26Une fois qu'il a consolidé ça,
02:28Poutine pourra dire, bon, j'ai ça.
02:30Et il se trouve que, malencontreusement pour lui,
02:32les Ukrainiens, c'est comme les Russes.
02:34Ils ont la même volonté défensive,
02:37la capacité, comme disait un des proches de Poutine,
02:39de souffrir comme personne, je cite, c'est dans le texte.
02:42Et donc, ils sont épatés de cette guerre de trois jours
02:45qui dure depuis trois ans.
02:46La guerre de Corée a duré presque quatre ans.
02:49On est dans un process qui est celui de la stabilisation.
02:52On est dans l'année 17,
02:53comme disent ceux qui aiment bien la guerre de 14-18.
02:55Et je crois qu'on se rapproche tous les jours un peu plus
02:58du cessez-le-feu.
02:59Et vous avez raison, il n'y aura pas de paix.
03:01On n'en a jamais été aussi éloignés.
03:04Et donc, ces guerres complètes,
03:06malgré l'extraordinaire camouflet
03:08qu'a été la destruction d'un tiers
03:10des équipements stratégiques nucléaires russes,
03:13ne s'est traduit par rien d'autre
03:14qu'une augmentation du nombre de drones iraniens
03:18qui ont été envoyés n'importe où,
03:20juste pour montrer que ça...
03:21Mais en même temps,
03:22la libération des prisonniers se fait,
03:24la libération des corps se fait.
03:25Il y a une sorte de double ou de triple niveau
03:27de dialogue entre les Russes et les autres
03:29parce que, pour eux,
03:31la violence n'est pas le dernier refuge
03:32de l'incompétence comme chez nous,
03:33mais un niveau normal de la négociation.
03:36Chez eux, on escalade pour désescalader.
03:39Nous, on essaye de jamais escalader
03:41parce que ça nous fait peur,
03:42ce qui explique notre frilosité,
03:44notre incapacité à nous adapter
03:46au discours stratégique russe
03:47qui, pourtant, est écrit depuis l'Empire.
03:49Bien sûr.
03:50Et Geoffrey Lejeune,
03:50ça donne des opérations ukrainiennes insensées,
03:53folles,
03:54avec des drones qui partent
03:55dans le centre de la Russie.
03:57C'est un véritable...
03:59C'est incroyable.
04:00C'est un exploit qu'ont réussi les Ukrainiens.
04:01Je me souviens des commentaires
04:03au tout début de ce conflit
04:05où on pensait que...
04:06Beaucoup de gens très sérieux
04:07pensaient que la guerre durerait une semaine
04:09et que la Russie gagnerait.
04:11C'est vrai qu'on s'est dure trois ans.
04:12Si vous le permettez, Laurence,
04:12je vais reposer une question à Alain Bauer.
04:15Si on est plus proche que jamais du cessez-le-feu,
04:17quel est, selon vous,
04:18le prochain élément important
04:20qui va se produire,
04:20qui pourra nous rapprocher
04:21de la fin de ce conflit ?
04:23Une des offensives
04:23qui peut permettre à Vladimir Poutine
04:25de faire la grande scène de
04:26« J'ai gagné ».
04:27D'accord.
04:27Il lui faut la scène de « J'ai gagné ».
04:29Et pour cela,
04:30à la différence de la propagande générale,
04:32il lui faut un élément.
04:33Je raconte la jeunesse de Poutine,
04:35d'ailleurs,
04:35dans Opération Zelensky,
04:36parce que c'était intéressant
04:37de montrer d'où ça vient
04:39et comment ça s'est construit.
04:40Poutine, c'était l'homme de l'Ouest
04:42et de Primakov à Moscou.
04:44C'est l'homme qui a démantelé
04:45une partie des missiles nucléaires russes
04:48avec des agents de la CIA.
04:49Il le raconte lui-même.
04:50Je ne suis pas allé chercher
04:52des secrets d'État.
04:53Et tout d'un coup,
04:54après l'opération de l'OTAN
04:55contre la Serbie,
04:57il y a un moment
04:58où la Russie dit
04:59« Nous voulions l'Eurasie
05:00et nous connecter à l'Occident. »
05:01En fait, non.
05:02Ils veulent nous détruire.
05:04Nous allons donc nous défendre
05:05et les détruire.
05:06Et il fixe trois lignes rouges absolues.
05:08Kaliningrad,
05:09cette enclave essentielle russe
05:12dans l'Union européenne,
05:14au milieu des Pays baltes,
05:15le couvert de Soualky,
05:16et puis les deux autres
05:17qui sont l'Ukraine et la Géorgie.
05:19Dès que l'Ukraine et la Géorgie
05:21ont décidé,
05:21pour des raisons qui les regardent,
05:23eux, leur peuple,
05:24de basculer de l'Est à l'Ouest,
05:28Poutine a déclenché
05:29ce qui allait être
05:30le processus de la guerre.
05:32Il est là depuis 2000.
05:33De 2000 à 2008,
05:34il n'a pas arrêté de dire
05:35« Ça va être la guerre,
05:36ça va être la guerre,
05:37ça va être la guerre. »
05:37Et on n'y a jamais cru.
05:38Jamais.
05:39Jamais.
05:39On n'a pas écouté.
05:39Sauf que les dictateurs disent
05:40ce qu'ils vont faire.
05:41Toujours.
05:42Et qu'on ne les croit pas.
05:43Et qu'on ne les écoute pas.
05:44André Vanini, un petit mot.
05:45Je vous souviens très bien
05:47que dans les mois
05:48qui ont précédé l'attaque russe,
05:50la Russie ne cessait
05:51d'amener des troupes
05:53et des matériels de guerre
05:54aux frontières de l'Ukraine.
05:56J'étais à l'époque
05:56à la commission de la défense
05:57du Sénat.
05:59Et quand on essayait de dire
06:00que ça pouvait dire
06:01quand même quelque chose
06:02et que Poutine s'apprêtait
06:03à attaquer,
06:04il dit « Non, jamais de la vie,
06:05il ne faut pas croire ça.
06:06Poutine n'est pas un guerrier,
06:08il n'est pas un bellicite. »
06:09Je me souviens,
06:09je m'étais accroché
06:10avec l'ambassadeur de Russie
06:11à Paris
06:12qui était venu
06:13dans la commission du Sénat
06:14et il m'avait envoyé
06:15sur les roses,
06:16si j'ose dire,
06:17en me jurant,
06:17c'est grandieux,
06:18que jamais Poutine
06:18n'attaquerait l'Ukraine.
06:20Et je termine d'un mot
06:21en disant que je partage assez
06:23l'idée d'Alain Boer
06:24à savoir que ça va se terminer
06:25hélas pour les Ukrainiens
06:26pour une espèce
06:27de conflit gelé
06:27avec des frontières provisoires
06:30qui vont durer longtemps,
06:31une force d'interposition peut-être
06:32et puis des années de négociations
06:34qui déboucheront peut-être un jour.
06:35Édouard Tétrault,
06:37vous vouliez rajouter un mot ?
06:38Oui, un mot en fait
06:39pour citer les bons auteurs.
06:41Alain Guttmann
06:41qui écrivait sur la guerre de Crimée.
06:44C'est ce qu'on dit
06:44où ça s'arrête ce truc.
06:47Vous savez qu'il y a
06:47quatre bases russes
06:49à 40 km de la frontière
06:51avec la Finlande
06:52qui sont en train
06:52d'être réarmées
06:53du jamais vu
06:54depuis la Deuxième Guerre mondiale
06:56en termes de stock, etc.
06:57En fait,
06:57le peuple russe
06:58est éminemment spiritualiste.
07:00Le Tsar règne
07:01en insufflant au cœur et aux âmes
07:02une sorte d'enthousiasme moral,
07:04force incomparable
07:05dont ne dispose aucun autre souverain.
07:07Mais la médaille à son revers,
07:09je ne serai pas long,
07:09une fois mise en branle,
07:10la Sainte-Russie
07:11ne peut s'arrêter
07:12qu'après avoir atteint
07:13ses objectifs.
07:14La marche arrière
07:15est interdite.
07:16La marche arrière
07:17est interdite.
07:18Il y a eu un truc
07:19qui s'appelait
07:19la Grande Guerre du Nord,
07:20c'était la Russie
07:21contre la Suède.
07:22Ça a été formidable,
07:23les Russes ont perdu,
07:24perdu, perdu, perdu, perdu, perdu,
07:25et à la bataille de Poltava
07:26en Ukraine,
07:28ils ont gagné
07:28parce que la masse
07:29a gagné contre la technologie.
07:31Ce qui est le message
07:31de la guerre de Corée
07:32et qui explique pourquoi
07:33il y a des armes nucléaires
07:34tactiques américaines
07:35en Europe,
07:37c'est parce que
07:37les tenants de la guerre de Corée
07:39où la frontière
07:39a basculé quatre fois,
07:40c'est où il a été envahi,
07:41détruit,
07:42c'est remonté,
07:423 millions de morts,
07:433 millions de morts
07:44dans la guerre de Corée,
07:45tout le monde a oublié,
07:45dont des Français.
07:47Il s'est passé un événement
07:48qui est que les Américains
07:49ont dit,
07:50si ça se passe,
07:50en fait,
07:51si les Russes
07:51nous font la même chose
07:52que les Coréens
07:53plus les Chinois,
07:54en fait,
07:55tous nos chars,
07:55tous nos avions,
07:56tous nos machins
07:57où on est supérieur
07:58technologiquement,
07:58en fait,
07:58on n'a pas le nombre.
08:00Donc,
08:00il faut rééquilibrer
08:01par des armes
08:02d'une autre dimension.
08:04Et ceci explique cela.
08:05Et ce message-là,
08:06guerre de Corée,
08:07et je suis d'accord avec vous,
08:08guerre de Crimée
08:08ou grande guerre du Nord,
08:10qui était vraiment
08:12la situation
08:12de ce conflit incroyable
08:14des milliers,
08:15des centaines
08:15de milliers de morts
08:16où les Russes
08:17allaient à la boucherie
08:18les uns derrière les autres
08:19et les Suédois
08:19ont été épuisés
08:21par leur supériorité technologique
08:23et leur incapacité
08:24à dire encore une vague,
08:25encore une vague,
08:25encore une vague,
08:26et à la fin,
08:26ils ont perdu.

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