«Les Verts sont complaisants auprès des extrêmes et du communautarisme pour des causes électorales» tacle Yann Wehrling, président du parti Ecologie positive

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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.

00:05Avec mes camarades de la deuxième heure, bonsoir Mathieu Bocoté, bonsoir Philippe Guilherme,

00:09et bonsoir à vous Yann Verling, merci d'être avec nous en direct sur Europe 1,

00:13vous êtes président du parti écologie positive, vous êtes aussi un ambassadeur de France à l'environnement,

00:18on va parler bien sûr de cette grande conférence à Nice sur les océans,

00:22que vous suivez j'imagine de près, même si vous êtes à Paris.

00:26Oui, mais d'abord une question, parce qu'on a beaucoup parlé de ce navire arraisonné par la marine israélienne,

00:32est-ce que pour vous Greta Thunberg est encore une militante écologiste ?

00:35Vous savez, c'est ce que je pense d'un pas mal d'écolos aujourd'hui,

00:39c'est qu'ils détournent l'écologie à d'autres fins, sur d'autres agendas, sur d'autres sujets,

00:43ça fait beaucoup de mal à l'écologie.

00:45Vraiment, je pense qu'une des raisons pour lesquelles aujourd'hui il y a des reculs sur l'écologie,

00:49c'est pas seulement un mouvement comme ça de balancier,

00:51c'est aussi parce qu'il y a une forme de ras-le-bol que ces militants ont commencé à inscrire dans la tête des gens,

00:57en se disant « mais je me suis trompé, je pensais que l'écologie c'était autre chose,

01:00je pensais que c'était la protection de la planète, la protection de l'environnement,

01:03et en fait c'est autre chose, donc j'ai plus envie de ça ».

01:05Ils ont une lourde responsabilité dans ce recul actuel qu'on constate en matière d'écologie.

01:10Qu'est-ce que vous pensez de Greta Thunberg, d'abord elle, qui a été quand même la voix de l'écologie,

01:15qui refusait les déplacements en avion, qui marchait, j'allais dire, pieds nus sur le sable en disant « regardez ce qui se passe ».

01:22Aujourd'hui on la voit sur un bateau pour la cause palestinienne, elle-même avant tous les autres, qu'est-ce que vous en pensez ?

01:29Moi je ne la connais pas personnellement, très honnêtement je lui accorde le fait d'avoir mobilisé une jeunesse très fortement

01:36sur des sujets essentiels qu'est le changement climatique, objectivement elle a fait quelque chose d'incroyable,

01:43elle s'adresse au chef d'état, mais elle a pris un virage, elle a pris un virage que je trouve regrettable, voilà.

01:50Philippe Hubert, mais est-ce que ce virage que vous notez chez Greta Thunberg,

01:54il n'est pas révélateur du virage aussi des écologistes français, d'élevés,

02:01qui finalement passent beaucoup plus de temps à parler d'un tas de sujets,

02:06des inégalités hommes-femmes, voire de Palestine, que d'écologie je ne me souviens pas.

02:13Et qui ont été le réceptacle dernièrement des, j'allais dire, de ceux qui se sont fait virer d'Alefi d'ailleurs.

02:19Absolument, et d'ailleurs idéologiquement ils sont beaucoup plus proches.

02:22J'allais dire des bagnards.

02:23Oui, oui, absolument, et idéologiquement ils paraissent plus proches d'Alefi que de ce qu'était le parti socialiste,

02:28quand vous l'avez connu il y a une quinzaine ou une vingtaine d'années.

02:32Moi j'ai été dans ce parti pendant quelques années.

02:35Europe Écologie Les Verts.

02:35Europe Écologie Les Verts, qui s'appelait à l'époque Les Verts,

02:38et il y avait déjà cette tendance, cette tendance très à gauche au sein de ce parti,

02:43elle a pris le dessus aujourd'hui, vraiment.

02:45Moi je suis parti justement à cause de ça, parce que pour moi l'écologie c'est le sujet principal,

02:50et pour beaucoup de militants aujourd'hui chez Les Verts, ou chez Europe Écologie Les Verts,

02:55l'agenda il est différent.

02:56Vous savez, c'est ce qu'on appelle la convergence des luttes.

02:58C'est-à-dire qu'à un moment donné, ces mouvements d'extrême gauche estiment que

03:02les mouvements écologistes, les mouvements pro-palestiniens,

03:05les mouvements dans un certain nombre de syndicats ouvrés,

03:08tout ça sont des luttes qui doivent se rassembler pour faire la révolution,

03:12et pour renverser le chaos, etc.

03:14Vous savez, enfin c'est les vieux livres d'histoire qu'on a connus au siècle dernier.

03:17Mais cet agenda-là, il est dans la tête de ces militants,

03:20et moi je le dénonce, parce que pour moi le sujet de l'écologie,

03:23il est vital, on ne peut pas s'en passer.

03:26Donc détournez le sujet de l'écologie.

03:27Tout comme d'ailleurs, là, ces derniers jours, le sujet LGBT,

03:31qui lui aussi a été détourné à Paris,

03:33c'est exactement la même idée.

03:35Avec l'affiche, la fameuse affiche.

03:36Avec la fameuse affiche, c'est exactement la même chose.

03:38La convergence des luttes, on détourne une lutte qui est celle juste LGBT,

03:43on détourne la lutte écolo juste,

03:45et pour l'emmener sur un autre sujet qui n'a rien à voir.

03:47Mathieu Beaucoté.

03:47Mais est-ce qu'il n'y a pas un autre élément qui handicap peut-être

03:49la question environnementale aujourd'hui ?

03:51C'est qu'on se retrouve, je donne l'exemple d'Emmanuel Macron,

03:53avec un Emmanuel Macron qui prétend pouvoir protéger le fond des mers,

03:57pouvoir peut-être enrayer le dérèglement climatique,

04:00mais qui par ailleurs est incapable d'assurer la sécurité

04:03des Champs-Élysées le soir de victoire,

04:04et celle du Champs-de-Mars au quotidien.

04:06Il y a une telle démesure, d'un côté, on va sauver la planète,

04:09et de l'autre, on n'est pas capable d'assurer la sécurité de nos citoyens.

04:12Le commun des mortels devant cela se dit, point d'interrogation.

04:16Oui, bien sûr, bien sûr qu'il peut se poser cette question.

04:20Et vous soulignez un point qui est important pour moi,

04:22c'est qu'en matière d'écologie, ce qui est important,

04:25aujourd'hui plus encore qu'avant,

04:27c'est de chercher des compromis.

04:28Or, il y a deux façons de faire de l'écologie.

04:31Soit on donne des baffes à tout le monde, ce que font les Verts,

04:32et ce que fait un petit peu Emmanuel Macron et sa ministre Agnès Pannier-Runacher.

04:37Soit on écoute, on essaie de trouver le compromis avec ceux qui ne sont pas d'accord,

04:40et on fait avancer les choses.

04:41Parce que là, ce n'est pas le statu quo dans lequel on est.

04:45C'est des reculs.

04:45Le rejet de la ZFE, c'est juste un recul,

04:49parce qu'on aurait pu trouver un compromis qui était de rester au critère 3.

04:52Mais la ministre l'a refusé, résultat, on a perdu tout.

04:55Donc, tout le monde est aujourd'hui responsable en matière de recul écologique

04:59quand on ne cherche pas le compromis.

05:01Quand on veut aller jusqu'au bout,

05:03l'expression ça passe ou ça casse,

05:05aujourd'hui ça casse.

05:06C'est ce que vous écrivez dans une tribune publiée,

05:08justement dans le journal La Tribune,

05:10ce soir même, vous dites,

05:12quand ce parti, en l'occurrence Europe Écologie-Les Verts,

05:16s'oppose à l'implantation de safran au périphérie de Rennes,

05:18alors qu'on est dans une période géopolitique

05:21qui nous oblige à nous renforcer,

05:22à renforcer notre défense,

05:24il fait preuve d'irresponsabilité.

05:27Quand vous dites, un agriculteur en difficulté

05:29pense à ses fins de mois avant de penser transition,

05:32un employé en grande couronne parisienne

05:33qui gagne moins de 1500 par mois

05:35peut avoir besoin de sa voiture pour aller te réveiller,

05:38une TPE, une PME, avant de se verdir,

05:39doit d'abord rester à flot.

05:41C'est du bon sens, Yann Werling ?

05:43Est-ce que c'est un bon sens

05:44que les Verts d'aujourd'hui ne veulent pas entendre ?

05:46Moi je pense qu'il manque dans ce parti,

05:49je parle encore une fois d'Europe Écologie-Les Verts,

05:51ou de ce qui...

05:51Les écologistes, mais je leur défends,

05:53je ne leur donne pas le droit de s'appeler les écologistes,

05:55parce que j'en suis un aussi.

05:56Aujourd'hui, ils ont un problème

05:58de culture, de gouvernement.

06:01Ce n'est pas un parti de gouvernement.

06:03Par exemple, les Grunen en Allemagne,

06:05c'est un parti de gouvernement.

06:06Ils cherchent les compromis de société

06:08quand il les faut, quand ils sont...

06:09Et surtout, la plupart du temps,

06:10ils sont dans la coalition.

06:11Et surtout, ils sont effectivement...

06:13Et Europe Écologie-Les Verts,

06:14ça fait un paquet de temps

06:15qu'ils n'étaient pas au gouvernement,

06:16et ça se sent, et ça se voit.

06:18Moi, ce dont je parle dans ma tribune,

06:19ce sont des cas concrets.

06:20J'ai vu des agriculteurs qui m'ont dit

06:22« Moi, je ne me lève pas le matin

06:23pour détruire l'environnement,

06:24mais j'ai besoin de vivre.

06:25J'ai besoin de gagner ma croûte. »

06:27Donc je veux bien parler d'environnement,

06:28mais considérez d'abord le fait

06:29que je dois gagner ma croûte.

06:31Je suis vice-présent

06:33de la région Île-de-France

06:33à la transition écologique,

06:34donc je croise beaucoup de Franciliens

06:36qui vivent en grande couronne,

06:37qui ont besoin de venir travailler

06:39dans la partie métropolitaine,

06:40Et qui n'ont pas 35 000 euros

06:41pour s'acheter une voiture électrique.

06:42Qui n'ont absolument pas les moyens

06:43de s'acheter une voiture,

06:43même avec les aides,

06:45une voiture neuve, électrique.

06:46Et donc, ils me disent

06:47« Moi, le critère 3, ça m'allait.

06:49Mais maintenant que vous m'interdisez

06:50le critère 3,

06:50alors que je me suis acheté

06:51cette voiture il n'y a pas longtemps,

06:52vous m'étranglez. »

06:54Et comme en plus,

06:54les deniers publics sont ce qu'ils sont,

06:56c'est-à-dire qu'on ne peut pas

06:56ouvrir le porte-monnaie

06:57pour aider et aider,

06:58comme l'extrême-gauche

06:59le prétend toujours.

07:00Eh bien, la solution,

07:01c'était le compromis,

07:01c'était rester au critère 3.

07:03Philippe Guivert.

07:04Alors, est-ce que l'avenir

07:04de l'écologie est à droite aujourd'hui ?

07:07Je vous pose la question

07:07de façon un peu provocatrice.

07:09Est-ce que c'est dans l'alliance...

07:10Alors que vous n'en croyez pas un mot,

07:11Philippe Guivert.

07:12Regardez-vous.

07:13Je ne sais plus exactement

07:15avec qui l'écologie doit faire alliance.

07:17Avec la gauche,

07:17on a décrit la situation.

07:19Avec Emmanuel Macron,

07:20on a décrit aussi le caractère...

07:21Non, mais c'est une bonne question.

07:22Et restons-en là,

07:27c'est les gruden allemands.

07:28C'est-à-dire,

07:28ils sont en capacité,

07:30quand ils y arrivent,

07:30à trouver des compromis

07:31avec des coalitions.

07:32Mais ils ne sont pas de droite.

07:33Avec la droite,

07:34ou avec la gauche.

07:35Ça dépend.

07:36Au niveau local,

07:37ils ont fait des alliances

07:38avec la droite.

07:39Au niveau fédéral,

07:40ils ont fait des alliances

07:41avec la gauche.

07:42Ils le font comme c'est possible.

07:43Mais ce qui est un point

07:45qui me paraît important

07:46et qui n'est pas vrai aujourd'hui

07:47chez les écologistes français

07:49qui sont à l'Assemblée,

07:50enfin, Europe Écologie L'Hiver,

07:51c'est qu'ils refusent les extrêmes.

07:53Ils refusent les populismes.

07:55Et c'est ça qu'aujourd'hui

07:56on n'a pas en France.

07:57On n'a pas une écologie

07:58qui refuse les populismes.

07:59Au contraire,

08:00au contraire,

08:00les Verts,

08:01et je le dis,

08:01je le dénonce,

08:03sont complaisants

08:04vis-à-vis des extrêmes.

08:05Ils sont complaisants

08:05vis-à-vis d'un certain

08:06communautarisme

08:10aujourd'hui en France.

08:10Et ça, c'est très grave

08:11parce que c'est fait

08:12pour des raisons électoralistes.

08:14Mathieu Beaucoté.

08:15Alors, je vous me pardonnerai

08:16de rajouter une couche

08:17d'escepticisme,

08:18non pas par rapport

08:18à la cause environnementale

08:19elle-même,

08:19mais de son usage.

08:21Je postule que l'être humain,

08:22il y a une passion

08:23du contrôle social

08:23chez l'être humain

08:24et plus encore

08:24chez les gouvernements.

08:25On aime contrôler son prochain,

08:27c'est notre mauvais côté

08:27comme être humain.

08:28Est-ce que l'écologisme

08:29ne sert pas aussi

08:30quelquefois

08:31à légitimer

08:32cette passion du contrôle ?

08:33Je vais donner un exemple

08:33montréalais,

08:34mais je crois qu'il existe

08:35d'ailleurs en Europe,

08:36les inspecteurs

08:36de sacs de poubelles.

08:38Il y a quand même

08:38quelque chose d'étrange

08:39à payer des gens

08:39pour vérifier

08:40si vous avez fait correctement

08:41votre tri

08:41entre vos poubelles,

08:43vos vidanges

08:43et le recyclable.

08:44Est-ce qu'il n'y a pas

08:44derrière cela

08:45quelque chose,

08:46une forme d'affect totalitaire

08:47qui ne dit pas son nom

08:48dans cette passion du contrôle ?

08:50Réponse de Yann Verling

08:51sur Europe 1.

08:51Là, vous allez un peu loin.

08:52Moi, je pense que

08:53toute société a besoin

08:54de se réguler

08:54et que le politique,

08:56il est là pour réguler

08:56un certain nombre de choses.

08:57Sinon, c'est un peu

08:58le bordel, pardon,

08:59pour l'expression.

09:00Oui, mais crier l'intimité,

09:00c'est ça que ça veut dire quand même.

09:01Mais après,

09:02il faut faire attention

09:03à la manière de faire les choses.

09:04Moi, je crois beaucoup

09:04au fait qu'on peut convaincre les gens.

09:07Et il faut surtout

09:07leur réexpliquer.

09:08Et vous donnez l'exemple des déchets.

09:09Aujourd'hui, moi, je constate

09:10que les gens ne savent plus

09:11pourquoi ils doivent trier leurs déchets.

09:13Il faut leur réexpliquer

09:14pourquoi on trient les déchets.

09:15Parce qu'on récupère de la matière

09:16et que de la matière,

09:16on en a besoin aujourd'hui

09:17parce que sinon,

09:18il faut la prédire dans la nature.

09:19Je crois que le commande immortel

09:19comprend ça très bien.

09:20Je ne suis pas sûr.

09:21Mais ensuite, si on lui dit

09:22que parce qu'il a mis

09:23un cœur de pomme dans le mauvais truc,

09:25l'agent vert peut être là

09:27pour lui coller une contravention.

09:28Mais ça existe, ça.

09:29Oui, mais ça, ça va trop loin.

09:31Ça, ça va trop loin.

09:32Pardon.

09:32Là, on rebute les gens.

09:34On fait du rejet.

09:35Et l'écologie est partie

09:36avec l'eau du bain,

09:37comme on le dit.

09:38Alors, puisqu'il y a encore

09:39beaucoup de choses à dire,

09:40vous allez rester avec nous

09:41dans la deuxième partie de l'émission.

09:43Yann Verling,

09:44si vous le voulez bien,

09:44si votre agenda le permet,

09:46comme on dit dans les textos.

09:48Tout ça pour vous dire également

09:49que, bien sûr,

09:51la semaine prochaine,

09:51votre radio préférée

09:52réunit la grande famille européenne.

09:54Semaine exceptionnelle,

09:55venez rencontrer vos animateurs.

09:58Découvrez comment les journalistes travaillent.

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10:01que vous entendez,

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10:05c'est la semaine prochaine

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10:07au dimanche 22 juin.

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