Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour d'Hadrien Bect et Renaud Dély.
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00:00Et bienvenue dans les informés de France Info, votre demi-heure de décryptage de l'actualité politique à la radio
00:11et bien sûr désormais sur le canal 16 de la TNT, avec vous Renaud Vélie, vous changez de canal, vous changez de fréquence.
00:19Mais je vous suivrai partout Adrien Becq, bonjour.
00:21Ça commence bien, bonjour à vous et avec nos deux informés, bonjour Carole Barjon,
00:27éditorialiste à la revue politique et parlementaire et bonjour à vous Louis Ozel.
00:29Bonjour.
00:30Journaliste politique au Figaro. Nous allons parler, Renaud Dely, du Parti Socialiste, le Parti Socialiste qui a un nouveau chef, enfin c'est toujours le même.
00:39Voilà, c'est le même, rien ne vous échappe. Olivier Faure qui a donc été réélu premier secrétaire du Parti Socialiste, de justesse,
00:45une marge très étroite, 50,9% des suffrages contre 49,1% pour son challenger, le maire de Rouen, Nicolas Maillard-Rossignol.
00:53Rappelons qu'Olivier Faure est en poste depuis déjà 2018, 7 ans, et que donc il est bien parti pour aller vers un record de longévité.
01:02Celui-ci est détenu quand même, rappelons-le, par François Hollande, 11 ans premier secrétaire.
01:05Alors, quels étaient les enjeux de ce choix et que peut devenir le Parti Socialiste qui n'a plus que 39 000 adhérents et qui n'est pas dans une forme, on va dire, resplendissante ?
01:15Voici en tout cas ce que quelques jours avant ce second tour, Olivier Faure posait justement comme enjeu au cœur de son discours pour l'avenir du PS.
01:23Loin de nous, l'idée de former un parti du repli sur soi, mais au contraire, la volonté de s'élargir, plutôt que l'isolement, le rassemblement.
01:33Le rassemblement de la gauche et des écologistes, du Ruffin à Glucksmann, pour permettre, parce que c'est là l'enjeu de ce congrès,
01:40l'enjeu ce n'est pas de savoir qui sera premier secrétaire, ce sera bien dérisoire, l'enjeu c'est de savoir comment est-ce qu'on fait pour continuer un chemin
01:46qui permet de rassembler la gauche et les écologistes, pour quoi faire ? Pour battre la droite et l'extrême droite.
01:51Alors, non pas s'isoler, non pas se replier, mais s'élargir, s'unir, sauf que depuis qu'Olivier Faure est à la tête du Parti Socialiste,
01:59qu'il avait récupéré dans des conditions très difficiles au lendemain de la débâcle de 2017, le PS a continué de s'affaiblir en nombre de militants,
02:06rappelons 1,7% pour sa candidate à la dernière élection présidentielle.
02:11Alors, est-ce que cette idée de s'ouvrir, peut-être d'essayer de désigner un candidat commun par une primaire qui irait,
02:17dit Olivier Faure, de Raphaël Glucksmann à François Ruffin, peut-être un avenir pour le Parti Socialiste ?
02:24Avant de parler de tout cela, Carole Barjon, on le disait, donc ce résultat, Paris craque, mais quand même pas beaucoup d'écart.
02:33On est sur 39 000 adhérents, comme le soulignait Renaud un peu plus tôt ce matin, c'est un peu moins que la ville de Ponto Combo.
02:39Comment interpréter ce résultat ?
02:43En fait, c'est une victoire qui est une victoire très serrée.
02:48Donc, au fond, Olivier Faure se maintient à la tête du parti, mais pour autant, rien n'est réglé,
02:57parce que là, le Parti Socialiste est vraiment coupé en deux.
03:01Et du coup, il va falloir rassembler, comme il vient de le dire à l'instant, dans l'extrait que vous avez montré.
03:11Mais moi, je trouve que le problème, c'est rassembler, parce qu'ils parlent tous de ça, de rassembler.
03:16Est-ce qu'il faut une primaire, pas une primaire ?
03:17Oui, c'est rare qu'on incite à diviser, en plus.
03:20Mais le problème, à mon avis, n'est pas là.
03:22C'est rassembler sur quoi ?
03:24Parce qu'on aimerait savoir ce que le Parti Socialiste pense d'un tas de sujets qui intéressent les Français
03:31et sur lesquels le Parti Socialiste ne se prononce jamais,
03:35que ce soit sur l'insécurité, sur l'immigration, changer le modèle social,
03:41faut-il évoluer vers plus de capitalisation sur les retraites, etc.
03:46Plein de sujets de fonds sur lesquels il ne se prononce pas.
03:50Et tant qu'il ne fera pas ce travail-là, je pense que ça restera un parti en survie.
03:58Parce que pour le moment, c'est un parti en survie.
04:01Alors Louis Osalter, est-ce qu'avec ce score, on peut quand même se dire
04:05« Bon, Olivier Faure, il ne va pas pouvoir diriger tout seul ? »
04:09Ou est-ce que, qu'importe, celui qui gagne, il gagne, et puis après il fait ce qu'il veut ?
04:12Vous allez avoir la grande chorégraphie du rassemblement, effectivement.
04:15C'est « Je t'accorde tel poste à ton équipe parce que tu as fait tel score ».
04:19Ça va être compliqué parce que le score est extrêmement serré.
04:21Mais on n'assiste pas au congrès de Marseille où ça s'est très mal passé.
04:25Le score était serré, mais pour le coup, il y avait eu des contestations.
04:28Et ça avait pris des jours et des semaines pour recoller un petit peu les morceaux.
04:32En fait, maintenant, ce congrès, c'était assez picro-collin.
04:34On ne voyait pas tellement…
04:36Quelqu'un de l'extérieur pouvait avoir du mal à différencier des candidats
04:41qui, au demeurant, ne sont pas connus du public.
04:42Et parfois même quelqu'un de l'intérieur.
04:45Et après, la question pour le Parti Socialiste, en fait, elle devient existentielle.
04:51Maintenant, que ce soit Olivier Faure, ses opposants,
04:53l'objectif qu'ils partagent et qu'ils ont essayé de valoriser
04:56pendant ce congrès du Parti Socialiste, c'est faire exister le PS à la prochaine présidentielle.
05:00Mais est-ce que ça passe forcément par un candidat ?
05:02Je rappelle qu'Anne Hidalgo, elle a fait moins de 2% la dernière fois,
05:04c'était la candidate du Parti Socialiste,
05:07qui fait dire à certains en interne que ce n'est peut-être pas la meilleure idée
05:09d'avoir à tout prix, à toute force, un candidat.
05:12L'autre hypothèse, c'est l'union de la gauche,
05:16ou en tout cas l'union d'une gauche qui irait, selon la formule d'Olivier Faure,
05:19de Ruffin à Glucksmann.
05:22Bon, on voit assez mal.
05:23Ça voudrait dire aussi que le Parti Socialiste
05:25pourrait soutenir un candidat qui ne serait pas issu de ses rangs.
05:30Ce qui serait historique, probablement.
05:32En fait, tout l'enjeu…
05:33C'est arrivé à des élections européennes,
05:34mais ce n'est pas arrivé à une élection présidentielle.
05:36C'est plutôt les écologistes qui se désistaient,
05:38c'est déjà arrivé, pour soutenir un candidat socialiste.
05:41Ça n'a pas porté chance à Benoît Hamon en 2017, par exemple.
05:44Donc, toute la question va être celle-là.
05:46Est-ce que le Parti Socialiste pense que son existence,
05:49sa pérennité, passe absolument par une candidature,
05:52par une offre à la présidentielle ?
05:54Ça demande à structurer et solidifier
05:56une offre qui soit à la fois entre les insoumis,
05:59parce que ce n'est pas la même ligne, évidemment,
06:01et l'aile gauche de la Macronie,
06:03où des électeurs seront disponibles,
06:05parce qu'il y a des gens de gauche qui ont voté pour Emmanuel Macron
06:07en 2017 et en 2022 ?
06:08Le problème, c'est que l'avenir du PS passe probablement
06:11par une offre à la présidentielle,
06:13mais qu'il semble qu'il prenne à nouveau le problème
06:15par le mauvais bout.
06:16C'est-à-dire que c'est une offre de projet, d'abord,
06:18de discours, voire de récit aux Français.
06:21C'est ce que disait Carole Barjon.
06:21Voire de récit aux Français, et j'approuve totalement
06:23ce que disait Carole Barjon.
06:24Or, il semble, un, que le PS prenne l'affaire par le bout,
06:28soit du casting, qui, comme candidat,
06:31et alors qu'il est, c'est quand même désespérément vide,
06:34il n'y a aucun présidentiable crédible
06:36qui n'émerge du Parti Socialiste.
06:38On voit d'ailleurs que ce sujet-là,
06:40ça permet de redonner quelques couleurs à la droite,
06:42à LR, parce qu'ils se sont découverts
06:43un nouveau chef et qui a peut-être
06:45des ambitions présidentielles avec Bruno Rotaillot.
06:47Il n'y a rien de tel, aujourd'hui, du côté du Parti Socialiste.
06:50Donc, déjà, il y a une panne totale de leadership de longue date,
06:53et surtout de présidentiable crédible,
06:55ou par, à nouveau, des discussions d'appareils entre eux,
07:01justement, formation politique,
07:02pour accoucher d'une éventuelle primaire
07:04qui irait donc de Glucksmann à Ruffin.
07:06C'est-à-dire, à nouveau, la gauche qui se parle entre elle
07:08et les socialistes qui se parleraient entre eux,
07:11plutôt que de se tourner vers les Français
07:12pour essayer de présenter des idées neuves,
07:15un projet, un récit.
07:16Et on voit bien que c'est cette grande panne idéologique-là
07:19qui pose problème aux socialistes,
07:20notamment sur les sujets régaliens, c'est vrai,
07:22et puis sur bien d'autres.
07:24C'est pour ça, aujourd'hui, que les socialistes
07:26semblent aussi loin du pouvoir.
07:27Et juste un dernier point,
07:28cette crise-là, d'ailleurs, elle n'est pas propre au PS français.
07:30Elle est propre à la social-démocratie à l'échelle européenne.
07:32En Italie, également, par exemple.
07:34Justement, Carole Barjon,
07:35est-ce qu'il existe une solution face à cela
07:38pour le Parti Socialiste,
07:39ou est-ce qu'à un moment donné, il faut acter et dire
07:41« Bon, ben voilà, le Parti Socialiste, ça n'a plus de sens,
07:45maintenant il y a une gauche radicale,
07:47une gauche plus sociale-démocrate,
07:48et nous, on n'a plus notre place. »
07:49Enfin, je ne sais pas si c'est possible d'aller jusque-là.
07:52J'ai rarement vu des leaders de partis
07:56tenir ce discours de disparition programmée.
08:01Non, le propre, généralement,
08:05de tous ceux qui tiennent un appareil,
08:06c'est de conserver l'appareil,
08:07en pensant qu'il faut tenir par les vents mauvais,
08:12et que, petit à petit,
08:14il y aura des jours meilleurs.
08:15Voilà, on retravaillera.
08:17Mais c'est tout l'enjeu, effectivement,
08:20ce que disait Renaud,
08:21de toute la social-démocratie,
08:23et en Europe également,
08:25c'est de se renouveler.
08:28Parce qu'il y a un certain nombre de partis
08:30qui ont su se renouveler,
08:32notamment dans les pays du Nord,
08:35les partis sociaux-démocrates du Nord,
08:37en France, on n'a pas encore vu ça.
08:41Et, je voudrais quand même souligner
08:42qu'il y a dans les rangs socialistes
08:44un ancien président de la République
08:46qui a été premier secrétaire du Parti Socialiste
08:49pendant 11 ans,
08:51et qui, lui, voudrait faire renaître
08:55une nouvelle social-démocratie,
08:57et qui œuvre dans l'ombre.
08:58Il a soutenu, en coulisses,
09:01Nicolas Maillère-Rossignol,
09:03puisque, au fond, c'était tout sauf Olivier Faure.
09:08Le tout sauf Olivier Faure
09:09n'a pas fonctionné,
09:11et donc, il est temps, pour François Hollande,
09:15peut-être, d'impulser quelques idées nouvelles.
09:18Louis Halter, vous avez 30 secondes.
09:19– C'est quand même un échec pour François Hollande,
09:22effectivement, la victoire d'Olivier Faure.
09:23– C'est ce que je dis.
09:24– Il voulait le déloger, clairement.
09:25Il l'a dit comme ça,
09:26mais c'était son objectif.
09:28Lui, effectivement, son point de vue,
09:31c'est de structurer une offre sociale-démocrate,
09:33mais est-ce qu'elle ira autour de Raphaël Glucksmann,
09:35qui ne cache plus ses ambitions présidentielles,
09:37mais qui ne veut pas faire partie du Parti Socialiste ?
09:39Donc, il semble attendre un soutien du PS à lui,
09:41qui est une figure plus connue qu'un Olivier Faure,
09:43qu'un Boris Vallaud, qu'un Nicolas Maillère-Rossignol,
09:45que sais-je encore.
09:46C'est tout ça qui va devoir se décanter, se décider,
09:49et ça va être assez douloureux d'ici 2027.
09:51– Vous avez fait les 30 secondes.
09:52– Merci.
09:52– On va se retrouver juste après le fil info de 9h16.
09:55On va parler de MaPrimeRénov'.
09:57Est-ce que le gouvernement fait une croix sur ses dépenses
10:01pour aider à la transition écologique ?
10:04C'est juste après, donc, effectivement,
10:05le rappel de l'actualité, le fil info 9h16.
10:08Étienne Cholaise.
10:10– Oubliez l'idylle entre Donald Trump et Elon Musk.
10:12Le patron de SpaceX et Tesla estime que Donald Trump
10:15n'aurait jamais gagné la présidentielle chez lui.
10:18Il décrit aussi la grande loi budgétaire du président américain
10:22comme une abomination répugnante.
10:25Donald Trump se dit très déçu
10:26et menace de couper les subventions aux entreprises d'Elon Musk.
10:29L'homme accusé du meurtre de Puget sur Argent
10:32s'est mis en examen pour assassinat
10:35et tentative d'assassinat terroriste.
10:37Il est en détention provisoire ce matin.
10:40Ce Français de 53 ans est soupçonné d'avoir tiré à plusieurs reprises
10:43et tué samedi dernier Hichem Méraoui, un Tunisien, son voisin,
10:48dans cette commune du Var.
10:49Toulouse est la meilleure ville étudiante de France.
10:53C'est le classement annuel du média L'étudiant.
10:55Besançon et Montpellier arrivent deuxième ex éco.
10:57Parmi les critères, il y a le logement, les transports ou la culture.
11:01Enfin, si vous avez prévu de prendre la route,
11:04aujourd'hui, soyez patient.
11:05C'est le début du week-end de la Pentecôte.
11:08Lundi, c'est férié.
11:09C'est rouge dans le sens des départs dès aujourd'hui.
11:11Orange dans le sens des retours aussi.
11:13France Info
11:18Les informés, Adrien Beck, Renaud Delis.
11:24Toujours avec Carole Varjon, éditorialiste à la Revue politique et parlementaire
11:28et Louis Auxalter, journaliste politique au Figaro.
11:31Nous allons, Renaud, vers notre deuxième sujet.
11:34On a vu, on a entendu parler ces derniers jours de cette suspension
11:37à partir de l'été de MaPrimeRénov'
11:41qui permet de financer la rénovation énergétique des logements.
11:44Est-ce que l'État a encore les moyens de financer cette transition écologique ?
11:48Alors, ce n'est pas du tout pour faire des économies.
11:50C'est ce qu'a dit Eric Lombard, le ministre de l'Économie.
11:52Donc, cette suspension de ce dispositif d'aide publique
11:54assez complexe et massive.
11:56En tout cas, MaPrimeRénov' qui a été créée en 2020.
11:59Il s'agit plutôt de faire face, d'une part, à un trop-plein de demandes
12:02et puis aussi de faire la chasse aux fraudeurs
12:05puisqu'il y aurait de nombre de dossiers frauduleux.
12:07Eric Lombard l'a assuré.
12:08Il ne s'agit donc que d'une suspension.
12:10Ce système a vocation à revenir, à se remettre en route à la fin de l'année.
12:15Il n'empêche que 3,6 milliards d'euros avaient été budgétés sur cette année 2025.
12:201,3 milliard ont déjà été dépensés selon Bercy,
12:23ce qui signifie donc que la suspension, ça équivaut quand même
12:26et une économie de l'ordre de 2,3 milliards.
12:30Le secteur du bâtiment, les professionnels du bâtiment sont en colère.
12:34Ils envisagent des actions.
12:36Justement, ils manifestent leur stupéfaction, leurs inquiétudes après ces décisions.
12:40Je propose d'écouter Olivier Saleron,
12:42qui est le président de la Fédération française du bâtiment
12:44et qui s'exprimait hier sur France Info.
12:46– C'est totalement injustifiable et inqualifiable.
12:50C'est une catastrophe.
12:51Quand je dis que 100 000 salariés vont être sur le carreau
12:54avant la fin de l'année, c'est la vérité.
12:56Aujourd'hui, on arrive dans un corner.
12:58Si jamais ma prime rénov' est arrêtée et stoppée d'une façon unilatérale,
13:03ça va faire beaucoup de grabuges.
13:05Nos artisans et nos entrepreneurs vont être au vent de boue.
13:07Puisque si dans ce pays, il faut se mettre à hurler,
13:09descendre dans la rue, je vais l'organiser.
13:11– Alors, est-ce que les conséquences économiques de cette décision
13:14peuvent être aussi redoutables que le disait à l'instant
13:17le président de la Fédération française du bâtiment ?
13:19Et puis, pourquoi est-ce que le gouvernement
13:20prend cette décision de suspension de ma prime rénov' ?
13:24Est-ce que c'est parce qu'effectivement, ce système est trop complexe
13:26et notamment est l'objet de nombreuses fraudes ?
13:29Ou est-ce que ce n'est pas aussi une façon quand même
13:31de faire des économies au moment où, rappelons-le,
13:33François Bayrou cherche 40 milliards d'euros d'économies
13:36pour le prochain budget ?
13:37– Alors, Carole Barjon, votre avis, est-ce qu'il s'agit de faire des économies
13:40en même temps, pour quand même, non pas pour me faire l'avocat
13:43du gouvernement, mais quand même, le taux de fraude
13:46est assez colossal sur MaPrimeRénov'.
13:50– Oui, sûrement, mais le dispositif MaPrimeRénov'
13:56est en réalité aussi victime de son succès,
13:59dans la mesure où, à partir du moment où on sait que maintenant,
14:04pour, comment dire, ou bien faire des économies d'énergie chez soi,
14:07ou bien, si on veut vendre son bien immobilier,
14:12il faut un diagnostic de performance…
14:14– Ou même le louer, quelquefois.
14:15– Ou le louer, exactement, il faut le diagnostic de performance énergétique,
14:20ça implique de faire des travaux, double vitrage, toiture, etc.
14:26Et c'est vrai que ce dispositif, les particuliers se sont rués dessus.
14:30Donc, est-ce qu'il y a un défaut aussi d'anticipation de l'État
14:35sur le succès de ce dispositif ?
14:38C'est possible.
14:40Il y a aussi des fraudes.
14:43Simplement, il y avait des, comment dire,
14:46des particuliers qui s'étaient engagés.
14:48Alors là, on leur dit que jusqu'au mois de juillet,
14:50ils pourront encore en profiter,
14:52mais qu'il faut finaliser leur dossier très vite.
14:55Mais pour ceux qui avaient commencé déjà à envisager des travaux,
14:58ça va s'arrêter en juillet.
15:00Donc, comment dire, le professionnel que vous avez interviewé
15:06dit que ça va avoir des effets.
15:09C'est un peu ce qu'on se dit forcément.
15:13Or, on sait bien, comme on dit généralement,
15:17que quand l'immobilier va, tout va.
15:20Quand le bâtiment va, tout va.
15:22Là, on peut se demander si ça ne va pas avoir des répercussions
15:25effectivement sur l'emploi.
15:27Ce sont des centaines de milliers d'emplois en France
15:29effectivement loués aux haltères.
15:30Est-ce qu'il y a peut-être aussi un problème de calibrage ?
15:32Ça me rappelle un peu le leasing solidaire de voitures
15:36qui, au bout de quelques semaines,
15:37il n'y avait plus de voitures à louer, c'était trop tard.
15:39La caisse était vide.
15:40Et là, c'est la même chose.
15:41Il y a plus de 2 milliards d'euros qui ont déjà été tirés
15:43sur l'année 2025.
15:44Seulement depuis le début de l'année, sur MaPrimeRénov'.
15:46Donc, à un moment, le gouvernement,
15:48qui, je le rappelle, cherche 40 milliards d'euros d'économie,
15:50a fermé le robinet.
15:51Et en fait, en effet, des particuliers vont se retrouver sur le carreau.
15:54Le secteur du BTP risque de souffrir
15:56face à une décision qui est un petit peu impromptue.
15:59Mais parce que tout ça est en germe dans la conception,
16:02la conception même de MaPrimeRénov'.
16:04C'est le type du dispositif qui est bancal,
16:07qui est mal fichu.
16:08Les règles ont changé 30 fois depuis sa mise en place en 2020.
16:12Il y a plus de 80 niveaux de primes différentes
16:14quand vous faites les formulaires
16:15pour savoir à quoi vous avez le droit.
16:17Et comme les règles changent tout le temps,
16:18vous ne savez pas si c'est pour juste installer la pompe à chaleur
16:21ou pour refaire l'intégralité de votre mur.
16:23Tout ça a changé, vraiment,
16:24ça a changé une trentaine de fois en seulement 5 ans.
16:28Donc, et par ailleurs, ça coûte extrêmement cher.
16:31Et évidemment, plein de margoulins qui ont flairé la martingale.
16:35L'Agence nationale de la Vitale, en dernier,
16:36a chiffré à au moins 1 dossier sur 10
16:39qui était frauduleux, en rien que dans les dossiers
16:40qui étaient adressés.
16:42Donc, il y en a qui s'en sont mis, évidemment, plein les poches.
16:45Mais en fait, le vrai sujet,
16:46moi, la fronde compréhensible du BTP
16:49face au comté assez brutal et impromptu de la décision,
16:52elle me rappelle la fronde des taxis
16:54quand on leur explique qu'on ne va plus subventionner
16:56autant qu'avant le transport sanitaire.
16:58Et aujourd'hui, il y a des secteurs entiers,
17:01des secteurs privés qui sont sous perfusion de l'argent public.
17:06Que ce soit les taxis pour faire du transport sanitaire,
17:08et certains taxis, aujourd'hui, ne font plus que ça.
17:10Que ce soit du BTP pour faire la rénovation,
17:12et aujourd'hui, nombre d'artisans tiennent essentiellement
17:15grâce à MaPrimeRénov'.
17:16Mais on peut penser aussi aux subventions d'une culture élitiste,
17:18par exemple, au détriment d'une culture populaire.
17:20Il y a plein de secteurs où, dans un contexte budgétaire,
17:25pareil, et on nous explique par ailleurs
17:26qu'il va falloir concentrer des moyens sur la défense
17:29face aux menaces d'un monde
17:30que l'on sait, évidemment, instable,
17:33et je ne le détaille pas.
17:34Il va falloir, effectivement, débrancher des perfusions.
17:37Mais la manière dont c'est fait est brutale,
17:38parce que la conception même de ces dispositifs
17:40a été très manquée dans la main.
17:41Et qu'ils sont adossés à des obligations, par ailleurs,
17:44qu'est-ce que c'est Carole Barjon ?
17:45Exactement.
17:45Des obligations énergétiques de DPE.
17:47Il y a plein de contradictions, tout ça.
17:48Il faut quand même souligner que la transition énergétique
17:52qui est indispensable,
17:54mais qui est, comment dire, imposée aux citoyens,
17:59il faut bien qu'il y ait un accompagnement social.
18:02On a bien vu...
18:02Mais tout le monde n'a pas les moyens
18:03de mettre 30, 40, 50 000 euros de rénovation dans sa maison.
18:06Et par exemple, si on prend l'exemple des voitures thermiques,
18:10où on décide qu'il n'y a plus de voitures thermiques,
18:12alors ils ont 2035.
18:14Mais il y a des gens qui n'ont absolument pas les moyens
18:17d'acheter une voiture électrique
18:19qui est quand même encore plus chère
18:21parce qu'ils ont un vieux véhicule thermique
18:23qui fonctionne encore très bien
18:24et qui leur est très utile.
18:26Il faut bien qu'il y ait un accompagnement social.
18:29Et l'accompagnement social, ça coûte cher.
18:31Voilà, ça coûte de l'argent.
18:32Et là, on est au cœur du problème.
18:33Il y a toute la complexité du dispositif
18:35qu'a très bien résumé Louis Salter à l'instant.
18:37Mais au cœur du problème, il y a la question du financement,
18:39en fait, de cette transition énergétique
18:40qui est de la transition écologique.
18:42Et on sait bien que le financement
18:45de la transition écologique,
18:46donc d'abord, ça coûte cher, ça coûte de l'argent.
18:49Avant d'en rapporter à terme,
18:51il faut aller dans cette direction-là
18:52et il faut que ce secteur-là devienne rentable.
18:55Il l'est déjà d'ailleurs par certains secteurs.
18:58Mais d'abord, ça coûte cher.
18:59Il y a besoin d'un accompagnement social,
19:01comme vous disiez Carole Barjon,
19:02donc il y a besoin d'argent public.
19:04Or, les caisses sont vides.
19:05On retombe exactement sur le problème qu'on connaît,
19:08ce qui explique d'ailleurs des décisions prises dans l'urgence.
19:10Cette suspension de MaPrimeRénov'
19:13s'était annoncée de façon extrêmement rapide.
19:16Donc, le cœur du problème, c'est ça.
19:19Est-ce qu'aujourd'hui, le gouvernement et l'État
19:20ont encore les moyens de financer
19:23la transition écologique ?
19:25Ou est-ce qu'au regard des caisses qui sont vides,
19:27il faut couper dans l'urgence ?
19:29Et la deuxième question que ça pose,
19:30qui n'est plus, si j'ose dire, annexe,
19:32mais c'est la question du bilan d'Emmanuel Macron.
19:35Il y a quelques jours, il a manifesté son mécontentement,
19:38sa colère de voir l'Assemblée Nationale supprimer
19:40les ADFE, les zones à faible émission.
19:42On sait que le chef de l'État redoute, déplore,
19:46de constater, semaine après semaine,
19:49en quelque sorte, le détricotage de son bilan,
19:51notamment sur le domaine environnemental.
19:53Là, c'est de nouveau le cas,
19:54avec cette suspension de la PrimeRénov'.
19:56C'est vrai que le aux alters, on peut quand même se dire
19:57que dans le bilan d'Emmanuel Macron,
20:00dans son bilan écologique,
20:01ça fait partie du plus grand nombre de points,
20:06peut-être, qui ne passent pas auprès des Français.
20:08Oui, tout à fait.
20:09Dans l'entier de son bilan.
20:10Dès le début, on l'a vu avec les Gilets jaunes
20:12qui se révoltaient contre la taxe carbone.
20:15Mais le problème, c'est qu'il n'a jamais été très clair
20:17sur la question.
20:18En effet, la transition écologique,
20:19si on veut la faire, on peut la faire,
20:20ça coûte très cher.
20:21C'est 100 milliards d'euros,
20:22selon le rapport Pizani-Ferry,
20:23qui disait qu'il faut que l'État mette cette somme sur la table,
20:26qu'il le mette en bloc et on le fait.
20:29Mais ça, c'est un vrai choix politique.
20:30Or, Emmanuel Macron, il ne parle d'écologie
20:32pendant sa campagne présidentielle de 2022
20:34qu'au second tour.
20:35Il fait un meeting à Marseille
20:36où il explique que ce quinquennat sera écologique
20:38ou ne sera pas
20:39et qu'il reprend les mots de Jean-Luc Mélenchon
20:41en disant « je vais faire de la planification écologique ».
20:43Donc, en fait, il est uniquement là
20:44pour racoler les voix de gauche
20:45face à Marine Le Pen au second tour.
20:46Ce n'est pas pensé du tout dans son programme.
20:48Et je pense d'ailleurs que lui-même
20:49n'est pas très au clair sur sa pensée écologique.
20:52Ce n'est pas du tout le cœur de son logiciel
20:54et le cœur de son parcours.
20:55Et pour autant, il s'agace de la suppression des ZDFE ?
20:58Il s'agace depuis la distribution.
21:00De toute façon, il s'agace de tout ce qui est fait
21:01sans son accord.
21:02Et voilà, on le comprend.
21:03Mais la dissolution, c'est lui qui l'a décidé.
21:06Mais il n'y a jamais eu d'élan politique clair
21:08et de légitimité donnée
21:10à un responsable politique jusqu'ici
21:11pour dire « on met 100 milliards d'euros
21:14sur la transition écologique ».
21:16Alors que même, effectivement,
21:17plein d'experts expliquent
21:17qu'il faudrait le faire,
21:19que les dégâts des catastrophes naturelles,
21:21ça coûte cher,
21:22qu'il y a plein d'effets pervers
21:23qu'il faudrait éviter.
21:24Mais pour l'instant,
21:24ça n'a pas été légitimé,
21:26posé dans une élection.
21:28Le chef de l'État s'agace.
21:29Mais est-ce qu'il s'agace
21:30parce que c'est son bilan environnemental
21:32qui est détricoté
21:33ou est-ce que c'est parce que c'est son bilan ?
21:35C'est-à-dire, est-ce que c'est vraiment sur le fond,
21:37sur la question de l'environnement
21:38ou est-ce que c'est parce que c'est son œuvre
21:40qui est remise en cause ?
21:41Merci Renaud Delis,
21:42merci d'avoir été là une fois de plus,
21:44merci Louis Ozelter,
21:45journaliste politique au Figaro,
21:47merci à vous Carole Barjon,
21:48éditorialiste politique
21:49à la Revue Politique et Parlementaire.
21:51Merci à vous d'avoir suivi,
21:53bien sûr, les informés de France Info,
21:55les informés qui reviennent ce soir,
21:57sans faute, à 20h.