À 84 ans, Warren Buffett annonce son départ de la présidence de Berkshire Hathaway. L'événement dépasse la liste des simples passages de témoins. C’est une époque qui s’efface. Celle d’un capitalisme lent, silencieux, et extraordinairement rentable. Avec une fortune personnelle estimée à 130 milliards de dollars, il quitte la scène sans fracas, après avoir bâti un empire sans dette, sans effet d’annonce et sans cession majeure. À l’heure des licornes éphémères et des storytelling exagérés faisons un retour sur une stratégie fondée sur trois idées simples : comprendre, attendre, décider. [...]
00:00A 84 ans, Warren Buffett annonce son départ de la présidence de Berkshire Hathaway.
00:13L'événement dépasse la liste des simples passages de témoins.
00:17C'est une époque qui s'efface, celle d'un capitalisme lent, silencieux et extraordinairement rentable.
00:23Avec une fortune personnelle estimée à 130 milliards de dollars, il quitte la scène sans fracas après avoir bâti un empire sans dette, sans effet d'annonce et sans cession majeure.
00:36A l'heure des licornes éphémères et des storytelling exagérés, faisons un retour sur une stratégie fondée sur trois idées simples.
00:45Comprendre, attendre, décider.
00:48Buffett ne joue pas, il n'anticipe pas les marchés, il les regarde se tromper.
00:52Il ne s'excite pas, il calcule.
00:56Il ne cherche pas l'originalité, il cherche la valeur.
00:59Formé par Benjamin Graham, il applique sans relâche les principes du value investing.
01:05Acheter une entreprise solide quand elle est sous-évaluée.
01:08Et surtout, attendre.
01:10Buffett ne détient pas des actions, il achète des morceaux d'entreprise.
01:15Il ne parie pas sur des tendances, il mise sur des modèles économiques.
01:19Buffett a toujours fui la complexité.
01:22Pas de biotech, pas de crypto, pas de tech incompréhensible.
01:26S'il ne comprend pas, il ne touche pas.
01:29Cela lui a coûté des occasions, mais cela lui a évité les modes, les bulles et les effondrements.
01:36Il a investi dans Coca-Cola, American Express, Apple, les chemins de fer, les assurances.
01:42Des entreprises qui fabriquent quelque chose, qui résistent au temps et qui dégagent du cash.
01:48Un luxe en bourse, la lisibilité.
01:51Buffett a fait de Berkshire Hathaway un réacteur économique unique.
01:57À partir d'un vieux textile moribond, il construit une holding qui absorbe, finance et fait croître des dizaines d'entreprises.
02:05La clé ? Le cash généré par les filiales et notamment les primes d'assurance, qu'il réalloue avec un taux de précision clinique.
02:15Berkshire, c'est l'inverse d'un fond.
02:18Pas de rotation, pas de lovier, pas de storytelling.
02:22Juste du capital qui travaille en silence.
02:25Buffett ne dirige pas, il choisit les bonnes personnes.
02:29Il ne contrôle pas, il fait confiance.
02:31Il ne gère pas, il observe.
02:33Pas de comité stratégique, pas de reporting kafkaien.
02:37Ces managers sont responsables, autonomes et rarement remplacés.
02:42Cette gouvernance minimaliste, presque artisanale, a généré l'un des meilleurs tracks ricordes financiers de l'histoire.
02:50Moins de process, plus de discernement.
02:53C'est l'anti-management bureaucratique.
02:56Warren Buffett n'a jamais changé de méthode, parce qu'il n'a jamais eu besoin de séduire.
03:01Il a fait fortune, sans levée de fonds, sans déclarations facaissantes, sans jargon stratégique.
03:08Il a résisté à toutes les bulles, parce qu'il n'a jamais cru à autre chose qu'au compte.
03:13Et il se retire sans drame, comme il a investi, calmement.
03:18Il est peut-être le dernier investisseur analogique dans un monde devenu numérique.
03:22Et c'est peut-être l'une des recettes de son succès.