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  • 04/06/2025

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00:00Messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur, bien sûr que ce crime est beaucoup plus qu'un crime parce que c'est un drame, c'est une tragédie.
00:09Et au moment où je vous réponds, j'ai encore une pensée pour la victime, pour ses proches, pour sa famille que nous avons, comme vous le savez, retrouvée,
00:17mais aussi pour la communauté tunisienne en France. C'est la raison pour laquelle très vite j'ai appelé dès lundi mon homologue tunisien.
00:25Dès mardi matin, je me suis rendu à l'ambassade de Tunisie pour témoigner de notre soutien pour démoigner de la plus profonde désapprobation de l'ensemble du gouvernement vis-à-vis de cet acte, vis-à-vis de ce crime.
00:37Ce crime, vous l'avez très bien décrit, il était non seulement prémédité, mais il était aussi signé. Prémédité parce qu'on le voit bien au fur et à mesure que les informations sortent.
00:48Il a été minutieusement préparé. Il a été donc prémédité. Mais il a été aussi signé. C'est un crime qui est un crime raciste.
00:57On le voit d'ailleurs dans les propos, dans les deux vidéos. Une vidéo qui était tournée avant, mise sur Facebook.
01:03Une autre vidéo après le crime. C'est donc un crime raciste. C'est sans doute aussi un crime anti-musulman.
01:11Je le dis sans doute parce que c'est au PNAT qui s'est saisi, à l'autorité judiciaire désormais, d'en faire tout l'éclairage, de le documenter.
01:20C'est sans doute aussi un crime à dimension terroriste, puisque le PNAT, le Parquet national anti-terroriste, s'est saisi.
01:28C'est la DGSI et la SDAT, la sous-direction anti-terroriste, qui sont chargées précisément de l'enquête.
01:35Et permettez-moi de vous dire que j'ajoute un quatrième critère, une quatrième qualification.
01:42C'est que quand on voit au fil des jours les différentes informations qui nous sont remontées,
01:48c'est un crime dont l'idéologie s'enracine dans une ultra-droite radicale, comme j'ai pu m'en entretenir avec le procureur national.
01:58C'est un crime, par conséquent, qui est odieux, qui doit être combattu avec la plus extrême fermeté.
02:06Oui, j'ai dit, et je le répète devant vous, vous m'avez cité, le racisme c'est un poison.
02:11Et c'est un poison qui peut tuer.
02:12Vous avez parlé de la France, de la République.
02:14Je voudrais vous dire que tout acte raciste est un acte anti-français, parce que la République,
02:21ce n'est pas ni la couleur de la peau, ni l'origine, ni la religion.
02:28La parole est à M. Éric Kerouche pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.
02:37Merci, Madame la Présidente, chers collègues.
02:39Ma question s'adresse au ministre de l'Intérieur.
02:44Cinq semaines après le meurtre d'Aboubakar Sissé, un deuxième homicide à motivation raciste et anti-musulmane
02:51a eu lieu samedi dernier dans le Var.
02:54Hicham Mirawi, tunisien de 45 ans, a été tué par balle.
02:57Nous avons une pensée pour lui, sa famille.
03:01Nous saluons l'efficacité des forces de l'ordre pour l'interpellation de son meurtrier,
03:06admirateur sans borne du Rassemblement national et client ordinaire de la fachosphère.
03:12Hier, à l'Assemblée et aujourd'hui, M. le ministre, vous avez déclaré que ce crime était prémédité,
03:18certainement raciste, sans doute anti-musulman et peut-être terroriste.
03:23Cette déclaration contraste nettement avec certains mots et expressions employés au sein du gouvernement,
03:30comme celle de submersion migratoire, qui contribue à alimenter un climat délétère et une culture du soupçon.
03:37Pour la première fois depuis sa création, le parquet national antiterroriste s'est en effet saisi d'un meurtre,
03:42possiblement inspiré par les idées de l'ultra-droite.
03:47Cette menace est bien réelle dans notre pays.
03:48Depuis 2017, au moins dix attentats ont été déjoués et qui étaient liés à cette ultra-droite.
03:55En 2023, le directeur de la DGSI alertait sur la montée de cette menace,
04:02marquée par une banalisation de la violence et une radicalisation idéologique, néo-nazi, complotiste, raciste, accélérationniste.
04:13Ces thèses sont notamment relayées par l'extrême droite et par certains médias complaisants.
04:18Et comme de nombreux mouvements radicaux, la propagande de l'ultra-droite intervient majoritairement en ligne.
04:24Ces mouvements, M. le ministre, menacent notre République.
04:28Ils sont organisés.
04:30Quels leviers entendez-vous actionner pour les contrer et les éliminer ?
04:34Et à titre personnel, comptez-vous enfin vous inscrire dans une pacification du discours public ?
04:41Pour vous répondre, M. Bruno Retailleau, ministre d'État, ministre de l'Intérieur.
04:47Madame la Présidente, M. le Sénateur,
04:51Je vais répondre avec la même franchise avec laquelle j'ai répondu à notre précédent, à votre précédent collègue, pardon.
05:01C'est un crime qui est odieux.
05:03J'ai utilisé quatre qualificatifs.
05:05Raciste, c'est sûr.
05:09Antimusulman, certainement.
05:12Terroriste, vraisemblable.
05:15Et de l'ultra-droite.
05:16Le parquet national antiterroriste a été saisi depuis ces dernières années d'une vingtaine d'affaires.
05:26Je crois pouvoir dire que une quinzaine d'attentats qui s'enracinaient dans l'idéologie de l'ultra-droite radicale,
05:33je reprends la terminologie précisément du PNAT, l'ultra-droite radicale,
05:38ont été à l'époque déjouées.
05:41Donc oui, il faut être sans aucune concession avec ces mouvements.
05:46J'espère que dans les prochaines semaines,
05:49j'aurai l'occasion de transmettre la dissolution d'un groupuscule lyonnais, Lyon populaire,
05:56pour sa dissolution au Conseil des ministres.
06:00Maintenant, je pense que la démocratie, c'est le dissensus.
06:05J'accepte le débat.
06:06Vous m'avez connu comme sénateur.
06:08Et nous avons souvent débattu.
06:10Je pense que le débat public, bien sûr, doit être serein.
06:13Mais il ne doit pas méconnaître des réalités.
06:16Par exemple, lutter contre l'islamisme,
06:20ce n'est pas lutter contre l'islam.
06:21Lutter contre l'islamisme, c'est lutter contre une idéologie politique
06:25qui n'a rien à voir avec une religion.
06:26C'est une politique.
06:28Rien à voir avec la foi.
06:30Le pire des amalgames, ce serait de dire que quand on veut taper l'islamisme,
06:35on taperait les musulmans.
06:37Vous savez, j'ai eu l'occasion de le dire ici.
06:39Les pays qui ont été les plus durs avec les frères musulmans
06:42ne sont pas les démocraties occidentales.
06:44Ce sont des pays arabes musulmans.
06:46Le dernier, c'est la Jordanie.
06:48Voilà ce que je veux dire.
06:49Donc, on peut avoir des désaccords.
06:52Mais je pense que, notamment, lorsqu'il y a ce genre d'événements,
06:54il faut qu'on se situe à une certaine hauteur
06:56et qu'on retrouve peut-être, au-delà des débats et du dissensus naturel,
07:00une forme d'unité pour faire face à ces menaces qui sont graves.

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