- 03/06/2025
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00:00Pour commencer, désespérant, on en parlait dans le journal, 4 personnes interpellées lors des violences en marge des célébrations du titre du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions ont été jugées donc en comparution immédiate hier.
00:11Elles ont toutes écopé de peines de prison avec sursis, amendes pour certains, stages de citoyenneté pour d'autres.
00:17Le ministre de l'Intérieur pousse un coup de gueule ce matin, Gérald Darmanin, qui critique des peines qui ne sont plus à la hauteur de la violence que connaît notre pays
00:25et des propositions qui sont donc saluées par Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l'Europe.
00:31Il était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin sur CNews Europe 1.
00:34Moi je suis complètement en phase avec ce que vient de dire le garde des sceaux Gérald Darmanin.
00:38Face à la violence inacceptable qu'on a vue à la suite du match de foot, on a besoin d'une réponse qui est d'une fermeté absolue.
00:45Et donc la République doit être impalquable face aux voyous.
00:48On va en parler, vous dites classeurs, vous dites barbares aussi comme le ministre de l'Intérieur ?
00:51Moi j'ai retweeté d'ailleurs le message du ministre de l'Intérieur.
00:53Moi je suis complètement en phase avec ce que disent le ministre de l'Intérieur et le garde des sceaux.
00:57Et donc là-dessus il faut qu'on ait une réponse absolument implacable.
01:00Et donc si ça veut dire faire évoluer la loi pour qu'on ait des réponses par exemple systématiques
01:06comme le propose Gérald Darmanin sur la justice, je crois que ça fait partie effectivement des réponses possibles.
01:11Alors suppression des aménagements de peine obligatoires, suppression du sursis,
01:15mise en place par la loi d'une condamnation minimum systématique une fois la culpabilité reconnue.
01:19C'est ambitieux, Gabriel Cluzel, mais a-t-il les moyens de ses ambitions ?
01:25Le problème c'est qu'on a l'impression qu'on reste dans la parole magique.
01:28Une fois qu'on a parlé, on a fait.
01:31Non, moi je suis désolée, mais ce gouvernement est quand même là depuis un moment.
01:35Quand on voit Mélanie de l'autre côté des Alpes, qui a par décret imposé sa loi sécurité il y a un mois,
01:43qui traite de ces sujets-là précisément, on se dit on peut faire.
01:48Pourquoi parler ? On a l'impression que c'est la première fois qu'il y a des émeutes dans ce pays.
01:52Je crois qu'il y a une grande lassitude de la parole chez les Français.
01:55Il faut que ceux qui nous gouvernent se rendent compte de ceci.
01:59Il y avait eu les émeutes au Stade de France en 2022.
02:01Non mais les émeutes ça revient comme les chenilles pro-décessionnaires.
02:05C'est devenu catastrophe naturelle ce truc.
02:08On a l'impression qu'on ne peut rien faire.
02:09Écoutez, ça commence à être un peu insupportable de voir qu'il n'y a que des propositions qui n'aboutissent jamais.
02:19On a quand même un gouvernement qui est en mesure d'asier.
02:21Gérald Daranin était ministre de l'Intérieur et aujourd'hui il est garde des Sceaux.
02:25Il réagit ce matin alors qu'il y avait des comparutions immédiataires.
02:27Oui, j'entends bien.
02:28Quatre seulement alors qu'il y a quand même 642.
02:31Il vaut mieux aller piller un magasin qu'ouvrir sa boulangerie un 1er mai tel que se présentent les...
02:39Exactement.
02:40Donc si vous voulez, il y a quelque chose d'insupportable.
02:42Mais j'ai un peu de mal avec ces postures d'opposition qu'adopte Gérald Daranin.
02:46Oui, très bien.
02:47On ne peut pas être à la fois dans le gouvernement et dans l'opposition.
02:50Là, c'est de la critique d'opposition.
02:51Vous voyez, il y a un côté schizophrénique.
02:53Moi, je trouve quand même qu'on a...
02:55Alors, je suis d'accord avec Gabriel sur le point de désacte, mais si on veut commencer par juger les discours, il y a tout de même un changement de paradigme fondamental.
03:02C'est que la phrase de Gérald Darmanin, juste après ses condamnations pas suffisamment fermes, on ne l'aurait pas eu de ses prédécesseurs.
03:09On ne l'aurait pas eu d'Éric Dupond-Moretti, on ne l'aurait pas eu de Nicole Belloubet, on ne l'aurait pas eu de Didier Migaud.
03:14Et on ne l'aurait pas eu, à mon avis, de Christiane Taubira et de tous ceux d'avant.
03:16Donc, à un moment donné, si vous voulez, le fait de même qu'au gouvernement, des ministres comme M. Haddad ou comme Gérald Darmanin, le garde des Sceaux,
03:23disent que ça suffit et que désormais, la justice, quelque part, c'est un peu ce qui est sous-jacent dans le discours,
03:28que là, en l'occurrence, c'est laxiste ou en tout cas qu'on n'a pas les bons outils légaux, c'est déjà un vrai changement.
03:33Oui, mais on attend quand même le lendemain.
03:34Et quand on sait que les gardes à vue durent 48 heures, ça veut dire que chaque minute compte.
03:39Il y a une vingtaine d'interpellations, peut-être une soixantaine aujourd'hui, des délinquants qui vont être jugés en comparaison immédiate,
03:45mais il y en a 642, ça veut dire que tous ces gens sont dans la nature.
03:47Bien sûr, mais c'est terrifiant, c'est-à-dire que la disproportion entre la gravité des faits qui leur sont reprochés,
03:53la déstabilisation du pays que nous avons connu ces 48 dernières heures,
03:56et la gravité très faible des peines qui leur sont infligées,
04:00est quelque chose qui est insupportable pour la plupart des Français.
04:03D'autant qu'on est très fort en France pour mettre en place un certain nombre de mesures, de règlements, de normes.
04:08On ne peut plus fumer sur la plage.
04:10Si on vous contrôle à 37 km heure, au lieu de 30, vous y avez droit, il faut payer des sous.
04:14Il y a des voitures qui vous flashent des sulfateuses APV partout.
04:16Donc, on est très fort avec les faibles, mais vous avez des gens qui cassent les abribus,
04:20qui pillent des boutiques, qui s'en prennent aux forces de l'ordre.
04:22Il y a eu deux morts.
04:23Et là, on est comme incapable de mettre en place des peines exemplaires.
04:27Il faudrait des peines exemplaires, d'autant que...
04:28Mais pourquoi ? Parce qu'il y a des prisons qui sont surchargées.
04:30133% de suroccupation carcérale.
04:33Écoutez ce que dit, très intéressant, Aurélien Martini, secrétaire général adjoint de l'Union syndicale des magistrats
04:39qui dénonce justement le manque de place dans les prisons et le risque des meutes.
04:42Si l'objectif de la loi, c'est d'incarcérer plus, où va-t-on incarcérer ?
04:46Parce que les magistrats reçoivent tous les jours des messages disant qu'il ne faut pas incarcérer
04:50parce que les prisons sont pleines et que l'été, avec la promiscuité et la chaleur,
04:54les centres pénitentiaires vont exploser.
04:56Gérald Darmanin a même sermonné les procureurs généraux en leur disant
04:59« Mais que faites-vous ? Vous incarcérez trop. »
05:02Donc si vous voulez, à un moment donné, il faut savoir ce qu'on veut.
05:04Soit on demande plus de fermeté.
05:06Moi, je ne suis pas contre.
05:07Ce n'est pas un mot qui est dans ma bouche imprononçable.
05:09La fermeté, la répression, je n'ai aucune difficulté avec ça.
05:11Les images qu'on a vues sur les sens journalistes sont intolérables.
05:14Mais simplement, il faut se donner les moyens de cette sévérité.
05:16Voilà, Aurélien Martini, ça pique quand même sur BFM ce matin, ce qu'il dit.
05:20Très bien, là, on est dans le comment.
05:21Moi, j'ai un peu de mal.
05:23Oui, on reçoit tous les jours des demandes nous demandant de ne pas carcerer.
05:25Oui, bien sûr.
05:26Parce qu'on est en saturation absolue.
05:27On se rend compte qu'il y a une gestion hôtelière des prisons en fonction du surbooking.
05:33Sauf qu'évidemment, un séjour en prison, ce n'est pas tout à fait du tourisme ni du loisir.
05:38Donc, cette appréhension de la prison est insupportable.
05:40Mais si vous voulez, si on regarde de plus haut, mettez-vous à la place des Français.
05:43Pour les gilets jaunes, quand on a voulu réprimer, on a réussi à le faire.
05:47Quand pour la crise Covid, on a voulu enfermer 60 millions de personnes qui n'avaient rien demandé.
05:52On a réussi à le faire.
05:53On trouve des solutions.
05:54Là, on nous explique que c'est une minorité.
05:56Moi, j'ai entendu Bruno Retailleau dire que c'est une minorité de voyous.
05:59C'est une rhétorique d'ailleurs très récurrente.
06:02C'est-à-dire que les narcotrafiquants, c'est une minorité.
06:04Les islamistes, c'est une minorité.
06:06Les émeutiers, c'est une minorité.
06:07Pétard, on n'arrive à rien faire avec une minorité.
06:09Quand cette minorité va s'étoffer, je ne sais pas ce que nous allons devenir.
06:13Donc, si vous voulez, je veux bien qu'il n'y ait pas assez de place en prison.
06:17J'ai envie de dire que c'est leur boulot de gérer ce problème.
06:20Mais en tout cas, vu de haut, il est absolument insupportable
06:24que l'on n'arrive pas à venir à bout de cette minorité.
06:29Et puis, un détail, on nous dit qu'il y a 25% de personnes de nationalité étrangère en prison.
06:34Là, il y avait des étrangers parmi les émeutiers.
06:36Pourquoi ne reviennent-ils pas chez eux, tout simplement ?
06:41On va continuer à parler du manque de moyens et des réactions aussi politiques
06:45et pile du profil de ces émeutiers qu'on a découverts lors de ces comparutions immédiates.
06:49On se retrouve dans quelques instants, à tout de suite.
06:50D'orage, à partir de 14h.
06:5313h, 14h.
06:55Europe 1, 13h.
06:55Europe 1, 13h.
06:56La suite sur Europe 1, avec vous, c'est Diane Giroux.
06:58Et aujourd'hui, Gabriel Cluzel et Paul Melun.
07:00Et on continue à parler des déclarations de Gérald Darmanin,
07:04qui donc souhaite que les condamnations soient à la hauteur des peines.
07:09Il critique les peines de prison avec sursis, prononcées à l'encontre des émeutiers.
07:13On en a parlé.
07:14Il veut faire évoluer la loi aussi, en supprimant notamment ces fameuses peines avec sursis.
07:19Et je vous propose d'écouter tout de suite le maire de gauche de Marseille, Benoît Payan,
07:24qui dénonce le manque de moyens de la police et de la justice.
07:27Il était sur BFM ce matin.
07:28Les dégradations, elles ne sont pas acceptables.
07:30Elles sont inacceptables.
07:32Et je considère qu'en effet, quelqu'un qui commet un acte répréhensible, un acte délictueux, doit être jugé.
07:38Évidemment qu'on ne peut être que choqué par le fait qu'il soit ressorti libre.
07:42Quelqu'un qui détruit quelque chose et qui ressort les mains dans les poches, il y a un problème.
07:46Qu'est-ce que vous voulez que je vous raconte ?
07:48Qu'il n'y a pas de place dans les prisons, on le sait.
07:49Qu'il n'y a pas de place dans les commissariats, on le sait.
07:51Il faut vous rendre compte qu'on en est en France.
07:52C'est-à-dire que moi qui suis maire de Marseille,
07:55je suis en train de construire des commissariats de police municipale.
07:59J'ai doublé ma police municipale en un mandat.
08:01C'est-à-dire que je suis passé de 400 policiers municipaux à 800.
08:04C'est-à-dire que moi, ville, j'ai recruté plus de policiers municipaux
08:08que ce que la police nationale ne m'a apporté de policiers nationaux.
08:11Parce que c'est une nécessité.
08:13Voilà, c'était Benoît Payan, le maire de Marseille.
08:16De gauche.
08:16De gauche.
08:17C'est important de voir qu'il y a aussi des hommes politiques,
08:20des élus locaux de gauche qui constatent la difficulté à maintenir l'ordre
08:24et à faire la sécurité dans ce pays.
08:26Mais si vous voulez, sur les peines, et sur le fait, il l'a dit justement d'ailleurs,
08:29qu'on voit ressortir de garde à vue des gens qui ont commis des actes délictueux
08:34et qu'on les voit ressortir les mains dans les poches,
08:37parfois sifflottants, parfois même, j'en ai vu certains parler à la presse
08:40et être tout à fait détendus.
08:42Et pour beaucoup d'entre eux, la garde à vue, le travail d'intérêt général,
08:45la prison avec sursis ou la petite amende de 500 euros,
08:48c'est de l'ordre du folklore.
08:49Ça les amuse.
08:50Ça leur permet après de se vanter auprès de leurs copains,
08:53des autres voyous et racailles avec lesquels ils ont participé à ces choses-là
08:57le samedi dernier,
08:59et de dire, regarde, c'est formidable, t'as vu ce qui m'est arrivé,
09:01ça fait de moi un dur, un caïd.
09:03Donc on n'est pas du tout dans quelque chose de dissuasif.
09:05Pour que ce soit dissuasif, il faut des peines bien plus fortes.
09:08Mais il y a une forme d'hypocrisie quand même,
09:10parce qu'on le constate, on n'a pas les moyens,
09:12et après, quand on entend effectivement le syndicat de la magistrature qui dit,
09:16oui, les moyens, c'est-à-dire, il y a les peines de prison à l'étranger,
09:19dans les places de prison à l'étranger,
09:21il y a les peines probatoires aussi,
09:23mais ça demande des moyens, parce qu'il faut faire un suivi.
09:25Il y a surtout de la volonté politique,
09:26parce que le débat sur les moyens, je suis d'accord,
09:28il est important, on le pose tout le temps.
09:29Il y avait ce chiffre, pardon, Paul Melin,
09:30sur 1000 euros de prélèvement,
09:328 euros seulement vont à la justice aujourd'hui.
09:34Ça, c'est un constat qui est implacable.
09:35On le dit depuis longtemps,
09:36on donne moins part justiciable en France à la justice qu'en Allemagne,
09:42un problème de volonté politique.
09:44Gabriel le disait tout à l'heure,
09:45vous avez un quart des détenus français qui sont étrangers.
09:47Déjà, si vous les faites partir dans leur pays,
09:50vous libérez un quart des places.
09:51Pourquoi c'est ce sujet-là ?
09:53On a autant de mal à l'aborder.
09:54Pour ensuite, les émeutiers qui ne sont pas français,
09:57qui ont un titre de séjour,
09:58on va faire quoi ?
09:58On va leur renouveler leur titre de séjour,
10:00ils vont rester, ça n'a pas de sens,
10:01expulsion sur le champ.
10:03Ça fera déjà de la place, là aussi,
10:04si on a besoin d'exécuter les peines.
10:06Et puis ensuite, ceux qui sont binationaux,
10:08est-ce qu'on ne peut pas réfléchir,
10:09pour ceux qui ont commis des actes graves,
10:10à la déchéance de nationalité,
10:12puisqu'ils ont une autre nationalité,
10:13le droit international nous y autorise ?
10:14Toutes ces pistes-là,
10:16elles sont peut-être taboues,
10:17elles sont peut-être polémiques,
10:18mais je pense qu'il faut aussi les explorer.
10:20En tout cas, la sortie de Gérald Darmanin
10:21fait beaucoup réagir.
10:22On va écouter Laurent Jacobéli,
10:24le député RN de Moselle,
10:25qui était l'invité de Pascal Praud,
10:26ce matin sur Europe 1,
10:27en compagnie de l'ancien magistrat Georges Fenech.
10:30En 2022, le match au Stade de France,
10:33M. Darmanin, en plein déni de réalité,
10:35qui nous explique que ce sont les Anglais
10:36qui sont à l'origine des troubles,
10:39et les Kevin et les Matteo.
10:40Bref, un Gérald Darmanin,
10:42macroniste,
10:42qui refuse de décrire la réalité,
10:45le problème de l'immigration,
10:46le problème de l'ensauvagement,
10:48le problème de certaines banlieues.
10:49Et aujourd'hui, à l'aube de 2027,
10:51il se réveille.
10:52Il s'est excusé dans les fameux podcasts.
10:55Maintenant, s'il est sincère,
10:56je vais vous dire,
10:56on a un moyen de le savoir.
10:57Il prend son téléphone,
10:58il appelle les procureurs,
10:59il leur demande de faire appel.
11:00C'est possible, ça ?
11:01Eh non, ça ne marche plus.
11:02Depuis Mme Taubira,
11:03on a supprimé les instructions individuelles au parquet.
11:05Il ne peut pas demander aux procureurs.
11:08Les procureurs sont devenus des rois de lait de la République.
11:09Mais il peut le demander quand même.
11:10Il a le droit.
11:11Et non.
11:12Il n'y a pas le droit de s'exprimer.
11:13Il n'y a plus d'instructions individuelles.
11:15Ce qu'il peut faire,
11:16c'est des circulaires générales.
11:17Eh bien, c'est déjà bien.
11:18Les parquets font ce qu'ils veulent.
11:18Donc, il ne sert à rien.
11:20Voilà, Laurent Jacobéli et Georges Fenech,
11:22Gabriel Cluzel,
11:23voilà, on en est là.
11:25Non, mais ce qui est évident,
11:26c'est que quand la justice souhaite agir,
11:30ça fonctionne.
11:31Moi, un magistrat me disait hier,
11:33il y a cinq ou six ans,
11:35les émeutes, je ne sais plus à quelle occasion.
11:38Les jeunes de 22 ans avaient été condamnés
11:40à de la prison ferme.
11:41Ils me disaient de tête,
11:4318 mois, 24 mois, 30 mois.
11:45Eh bien, pendant quatre ans,
11:47il ne s'est plus rien passé à Lorient.
11:48C'est tout.
11:49Voilà, donc, il y a aussi un problème de décision,
11:51de moyens.
11:52Moi, je veux bien qu'on rajoute des policiers.
11:53Mais si ces policiers sont désarmés
11:56sur tous les plans,
11:57parce que moi, j'ai vu des images,
11:58j'ai trouvé ça détestable et humiliant,
12:00des policiers qui étaient harcelés
12:03par des jeunes autour d'eux.
12:04Alors, c'est vrai que Gérald Darmanin,
12:06on se souvient quand même
12:06de sa cécité,
12:09les fameux supporters anglais
12:13que là, on ne peut pas incriminer.
12:14Il n'y avait pas non plus
12:15de supporters italiens.
12:16Enfin, si, Matteo, c'est un peu italien,
12:17mais en l'occurrence,
12:18ce n'est pas eux qui étaient dans la rue.
12:19Pourtant, c'était un match contre Milan.
12:21Et donc, aujourd'hui,
12:23il semble ouvrir les yeux,
12:24mais lui-même n'a rien vu,
12:28n'a rien vu quand il était à l'intérieur.
12:29Donc, on se dit qu'il y a quelque chose
12:32d'une posture dans tout cela.
12:34Et encore une fois,
12:35s'agissant des policiers,
12:36je reviens à Georgia Meloni
12:37et aux dispositions
12:38qu'elle a prises par décret,
12:40pour qu'ils se sentent moins démunis,
12:42qu'ils osent agir,
12:43elle a pris aussi des mesures
12:45de protection pour les aider
12:46à se défendre
12:47quand ils sont accusés
12:47de violences policières, etc.
12:49Parce qu'il y a cela aussi,
12:50vous savez,
12:51ça paralyse les forces de l'ordre.
12:53Moi, encore une fois,
12:55je suis très frappée
12:56de voir qu'ils interviennent
12:58plutôt en basse intensité.
12:59En tout cas,
13:00ce qui interpelle aussi,
13:01c'est cette culture
13:02de la mensuétude,
13:03de la compassion
13:04qu'ont eues les magistrats.
13:05Alors, c'est vrai
13:06que c'est une décision
13:06qui est subjective
13:07face à des émeutiers,
13:09on va les appeler comme ça,
13:11au profil bien ciblé.
13:13Je vous propose d'écouter
13:14Thomas Sauvadet,
13:15sociologue spécialiste
13:16de la délinquance juvénile.
13:17Il a dressé justement
13:18le profil de ces délinquants
13:20de ce week-end.
13:21Il était l'invité
13:22de Dimitri Pavlenko
13:23ce matin sur Europe.
13:24On a un peu,
13:25à chaque fois,
13:25quand même,
13:26les mêmes profils,
13:27c'est-à-dire avec
13:27le noyau dur
13:29de la délinquance juvénile,
13:31celle qui a une forme
13:33d'assurance
13:34et de confiance en elle
13:35dans des quartiers
13:36qui sont des quartiers
13:37pauvres,
13:38de banlieue,
13:39et où ils ont pris
13:41une place très très importante
13:42depuis une vingtaine d'années.
13:43On peut dire aussi
13:44première, deuxième génération
13:45sur le noyau dur
13:46de la délinquance
13:46au niveau de l'immigration.
13:47Donc là, on a beaucoup,
13:48par exemple,
13:48l'immigration subsaharienne.
13:50Sur les bandes de jeunes,
13:51on est vraiment
13:51sur l'immigration récente.
13:53C'est vraiment le profil type,
13:54c'est la famille
13:55qui est arrivée récemment
13:56et qui a des difficultés
13:58de contrôle social,
13:59d'éducation,
14:00avec des ruptures générationnelles
14:01importantes.
14:02Et il y a un apprentissage
14:03de la violence,
14:04il y a une expérimentation
14:05de la violence
14:06qui fait aussi que
14:06ceux qui sont vraiment
14:07dans le noyau dur
14:08ne sont pas les premiers
14:09à se faire attraper
14:09par la police.
14:10Voilà, le profil type
14:12dressé par Thomas Sauvadet,
14:14sociologue et spécialiste
14:15de la délinquance
14:15de l'île ce matin
14:16sur Europe 1.
14:17Ce que dit M. Sauvadet
14:18est très juste
14:19et je crois qu'il y a
14:19une volonté
14:20de la part de ces profils,
14:22de ces sociologies-là aussi.
14:23Vous savez,
14:24il y a une symbolique
14:25à rentrer dans la capitale,
14:26à aller dans les beaux quartiers
14:28et à tout casser,
14:29à se dire
14:30l'avenue des Champs-Elysées,
14:31c'est la plus belle avenue du monde.
14:32Du reste,
14:32c'est un peu la même démarche
14:33qu'il y avait eu
14:33pendant les émeutes pour Naël.
14:35On va entrer,
14:36on va tout casser,
14:37les boutiques de luxe,
14:38on va piller.
14:38Il y a eu des pillages.
14:39Et soudé par ce sentiment
14:40de puissance finalement.
14:41Par un sentiment de puissance
14:42et vous savez,
14:43de conquête culturelle
14:44et de conquête territoriale.
14:45C'est là que Bruno Retailleau
14:47était très critiqué
14:48pour l'usage du mot barbare
14:49mais il a raison.
14:50Vous savez,
14:50la mise à sac de Rome
14:51par Alaric,
14:52c'était ça.
14:53On entre,
14:54on détruit ce que possède l'autre
14:56et on marque son hégémonie
14:58viriliste, masculiniste,
15:00pourrait-on dire
15:00si on parlait
15:01comme Mme Rousseau,
15:02pour montrer cela.
15:03D'ailleurs,
15:03je rappelle qu'il n'y avait
15:04effectivement pas de femmes
15:05ni d'enfants
15:06parmi ces gens
15:07qui étaient soi-disant en liesse
15:08mais qui ont fini par en fait
15:09être des bandes d'émotiers.
15:10Il n'y avait que des hommes
15:11plutôt jeunes
15:11et très violents.
15:12Et donc,
15:13il y a cette volonté-là
15:14de supériorité
15:16territoriale et physique
15:17et d'affirmation
15:18par la violence
15:19de leur puissance
15:21sur la ville.
15:22Et ça,
15:22c'est quelque chose
15:23qui si vous n'avez pas
15:23face à ça
15:24un autre mur
15:25de rempart de violence
15:26qui s'appelle
15:26le monopole de la violence légitime
15:27qui est l'État,
15:28c'est-à-dire la police,
15:29on en parle depuis tout à l'heure,
15:30ou la justice
15:30après en dernière intention,
15:32on se fait complètement
15:33marcher dessus.
15:33Mais ils sont totalement
15:34désinhibés,
15:35Gabriel Cruz,
15:35elle s'est jeune,
15:36on l'a vu,
15:36pas masqués le plus souvent
15:38désormais.
15:39Et la religion,
15:40disait Thomas Sauvadet,
15:41peut aussi jouer un rôle
15:42dans leur mode de vie
15:44parce qu'il justifie
15:45parfois certains actes
15:46à l'acte,
15:47certains passages à l'acte
15:48lorsqu'on vole
15:50ou on tape,
15:50c'est un mécréant,
15:51en fait,
15:52on joue sur l'absence
15:52de culpabilité aussi.
15:54C'est ce qui est soude.
15:55Non, mais c'est évident
15:55que pour certains,
15:57en plus,
15:57il y a une démarche
15:58de revanche.
15:59La revanche du colonisé
16:01sur le colonisateur
16:02qui là aussi
16:04a quand même été
16:04assez développé
16:06par un certain
16:06parti politique
16:08qui met des mots
16:09sur une situation
16:12de confusion
16:13sans doute intellectuelle,
16:15de malaise.
16:16Et puis,
16:17on dit oui,
16:18ça n'a rien à voir
16:18avec le foot.
16:19Bah oui et non
16:19parce qu'en réalité,
16:20vous savez,
16:21ce PSG
16:22qui a été préompté
16:23par le Qatar.
16:24On a eu ça
16:24au 14 juillet,
16:25on a eu ça
16:26au 31 décembre.
16:26Mais on n'a pas eu ça
16:27comme par hasard
16:28à la...
16:28Le 14 juillet,
16:29c'est la fête nationale.
16:31On n'a pas eu ça
16:32à la Coupe d'Europe
16:34de rugby.
16:34Vous voyez ?
16:35Pourquoi ?
16:35Moi, je ne sais pas.
16:36Pourtant,
16:36Bordeaux a gagné.
16:37Donc, c'est tout à fait comparable
16:39avec le PSG
16:40qui a gagné le foot.
16:41Donc, il y a quand même
16:42une identification,
16:43je pense,
16:44au Qatar.
16:45Voilà.
16:46Ça,
16:46ça me semble assez évident
16:47pour certains,
16:48en tout cas.
16:49Et il y a une espèce
16:50d'identité
16:51communautaire
16:53et islamique
16:54qui existe.
16:55ça, à mon avis,
16:56il ne faut pas l'éluder
16:58parce que ce serait
16:58passer à côté du sujet.
17:00Mais une fois qu'on a développé
17:01tout ça,
17:01moi, je veux bien
17:02qu'on fasse de la psychologie,
17:03mais après,
17:03on peut peut-être
17:04faire de l'action,
17:04c'est-à-dire se dire
17:05est-ce que c'est intelligent
17:06sachant que nous n'arrivons pas
17:08à gérer cette première,
17:09cette deuxième,
17:09parfois cette troisième génération
17:11parce que parfois,
17:11ça se passe plus mal
17:12avec la troisième génération
17:13qu'avec la deuxième.
17:14il y a une forme
17:15de désassimilation,
17:17c'est quand même
17:17assez grave,
17:18est-ce qu'on ne pourrait
17:19pas se dire
17:20par principe de prudence
17:21limitons l'immigration,
17:25arrêtons l'immigration ?
17:27Paul Melun
17:28parlait de barbare,
17:30quand on se sent menacé,
17:32on lève le pont-levis,
17:34on baisse la herse.
17:35Le problème,
17:35c'est qu'il n'y a plus
17:36ni herse,
17:37ni pont-levis
17:37parce que nos frontières
17:38sont ouvertes à tout va.
17:39Mais cette question-là,
17:40vous remarquerez
17:41que c'est la zone grise,
17:42l'angle mort
17:43de la réfection.