«Le PSG n'a plus rien de parisien, ni de Saint, ni de Germain», estime Gabrielle Cluzel

CNEWS

«Le PSG n'a plus rien de parisien, ni de Saint, ni de Germain», estime Gabrielle Cluzel dans Face à l'info après les violences en marge de la victoire du club à la finale de la Ligue des Champions.

Transcript

00:00Pourquoi le mot barbare fait-il peur, Gabrielle ?

00:04Parce que si tout le monde se met d'accord sur ce mot,

00:06pour qualifier les délinquants, les auteurs des exactions de samedi,

00:10c'est que les barbares sont parmi nous.

00:13Vous savez, il y avait une expression autrefois,

00:15on se faisait peur en criant « les barbares sont à nos portes ».

00:19Alors quand les barbares sont à nos portes,

00:20il faut descendre la herse et lever le pont-levis.

00:24Sauf qu'il n'y a plus de herse, plus de pont-levis,

00:26nous n'avons plus de frontières,

00:28donc forcément les barbares sont déjà là.

00:31Et ce n'est pas étonnant parce que l'offensive barbare,

00:33quand on prend l'histoire,

00:35c'est caractéristique des pays en plein effondrement,

00:37des sociétés, des civilisations même en plein effondrement,

00:41c'est-à-dire que les barbares viennent donner l'estocade finale

00:45et se partager les morceaux.

00:47Donc encore une fois, aucune connotation raciste,

00:50il y a des barbares de toutes sortes.

00:52D'ailleurs vous savez que mon barbare n'est pas forcément le barbare du voisin

00:56puisque Attila, qui est quand même le barbare des barbares chez nous,

00:59eh bien chez les Hongrois, c'est un héros.

01:01Il paraît qu'il y a plein de petits garçons qui s'appellent Attila.

01:03C'est incroyable.

01:04Alors le problème, c'est que le synonyme aujourd'hui, c'est jeune.

01:08On dit jeune, c'est très flou.

01:11Alors moi je remarque qu'il ne faut pas faire d'amalgame,

01:13il ne faut pas stigmatiser, il ne faut pas essentialiser.

01:16Mais en revanche, on ne craint pas de stigmatiser tout le jeunistan.

01:21Vous voyez, Voyoulande, c'est le jeunistan.

01:24Mais moi je connais des jeunes très bien qui n'ont jamais brûlé de voiture,

01:27qui ne savent même pas comment on s'y prend pour le faire d'ailleurs,

01:29ni attaquer de pompiers.

01:30Et mieux, ils s'engagent chez ces pompiers.

01:32Vous voyez, il y en a qui se servent chez Franprix,

01:35et bien il y en a qui servent dans des casernes.

01:37Et d'ailleurs, moi je voudrais dire que samedi soir,

01:40les vrais héros, ce ne sont pas ceux qui ont poussé la baballe,

01:43ce sont ceux qui ont repoussé les barbares, les forces de l'ordre.

01:47Et eux aussi, ils sont jeunes, mais ce sont d'autres jeunes.

01:50Donc cessons de parler de jeunes.

01:54Mais en réalité, ceux qui ont donné du fil à retordre à ces forces de l'ordre,

01:58ce sont des barbares aux deux sens du dictionnaire.

02:00Ils ont commis des actes de sauvagerie,

02:02mais en même temps, ils se sentent extérieurs à la France.

02:05Et on l'a très bien vu.

02:07On a vu notamment nombre de drapeaux palestiniens,

02:11quel rapport avec le foot.

02:13Du reste, le maire de Chalon, Gilles Platret,

02:16le 1er juin, il a décidé de prendre un arrêté

02:18pour interdire les drapeaux palestiniens après la soirée de samedi.

02:22Il dit que des individus ont choisi de saisir l'occasion du match

02:25pour créer du désordre à caractère politique.

02:28Et on a vu aussi, vous allez me dire que ce n'est pas très étonnant,

02:31mais des drapeaux et des maillots du PSG.

02:34Alors certes, ça paraît logique, eu égard à la nature du match,

02:38mais sur ces maillots, je ne sais pas si vous avez marqué,

02:40le PSG, il est petit comme ça,

02:42et le mot Qatar, il est grand comme ça.

02:44Et c'est là qu'on s'interroge,

02:46parce que, évidemment, ces fauteurs de troubles,

02:51ils n'étaient pas stricto sensu des supporters du PSG,

02:54ce qu'on voit dans le stade,

02:56même s'il faut quand même savoir que depuis la création

02:59de la tribune Auteuil,

03:01par opposition à la tribune COP de Boulogne,

03:03réputée d'iltra-droite,

03:04on voit quand même quelques typhos palestiniens sortir de temps à autre,

03:08mais ils ne sont pas tous des antifas ou des émeutiers.

03:11Mais, vous savez, c'est la phrase dont on avait parlé la semaine dernière,

03:16cette fameuse phrase de Malek Benabi,

03:18les émeutiers colonisent ce qui est colonisable,

03:21les événements dans lesquels ils sont miscibles.

03:24Donc, j'entends dire,

03:25ah oui, mais les émeutiers, ils font feu de tout bois,

03:27ils s'agrègent sur un événement.

03:29Ben, pas complètement, vous voyez.

03:32On ne les verra jamais tenter de phagocyter,

03:35je ne sais pas, moi, la manif pour tous.

03:36On ne les verra jamais tenter de phagocyter la coupe de roc de rugby.

03:41Vous voyez ?

03:42D'ailleurs, le Bordeaux a gagné la coupe de roc de rugby il y a quelques jours,

03:47il n'y a eu aucune émeute.

03:49Donc, il y a quand même quelque chose.

03:50Et ce quelque chose, c'est que peut-être, entre autres,

03:54le PSG n'a plus rien par ses nouveaux propriétaires,

03:59ni de parisiens, ni de saints, ni de germains.

04:01C'est un élément, ou en tout cas c'est vécu comme tel,

04:06de soft power islamique et communautaire.

04:10Et il y a peut-être un point de ralliement identitaire.

04:14Alors moi, quand j'entends Emmanuel Macron remercier le Qatar,

04:18vous voyez, comme il l'a fait hier,

04:20quelques jours après la publication de l'antrisme sur les frères musulmans,

04:24j'ai trouvé ça quand même assez troublant.

04:26Et on peut dire que samedi, le Qatar a gagné, mais la France a perdu.

Catégorie

Transcription

Recommandations