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00:00Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le délégué national du syndicat de police alliance, Eric Henry.
00:07Bonjour Eric Henry.
00:09Bonjour.
00:10Des vélos qu'on lance sur le périphérique parisien depuis un pont, en visant les véhicules, un taxi qu'on sort de sa voiture pour incendier son véhicule,
00:20ou encore des routes que l'on coupe pour organiser des rodéos.
00:23Voilà, scène vue ce week-end à Paris et même ailleurs en France, avec un bilan exceptionnellement lourd.
00:30Deux morts, des dizaines de blessés, plus de 500 interpellations.
00:33Voilà ce qui se passe quand un club français remporte la Ligue des champions.
00:37Alors on s'inquiétait d'une défaite du PSG sur le plan sécuritaire.
00:41C'est ce que disait Laurent Nunez, le préfet de police de Paris, vendredi sur l'antenne d'Europe 1.
00:46Désormais, il semble qu'on célèbre aussi la victoire en cassant tout, Eric Henry.
00:51Tout à fait, mais pour nous, alliance police nationale, on a toujours craint, le pire, que ce soit une défaite ou une victoire du Paris Saint-Germain.
00:57Alors au préalable, monsieur, permettez-moi d'avoir une pensée pour les policiers et gendarmes, sapeurs-pompiers, civils qui ont été blessés,
01:04et particulièrement une pensée pour notre collègue de Coutances, qui est dans le coma au moment où je vous parle, qui a été victime d'un jet de mortier.
01:10Qu'est-ce qui lui est arrivé exactement à ce collègue de Coutances ?
01:13Il était en renfort à Rennes, dans le cadre justement de la sécurisation des fanzones,
01:21et il a pris en plein visage un jet de mortier, qui a été lancé par une tierce personne,
01:26qui n'a toujours pas été identifiée, une enquête est ouverte.
01:29Au moment où je vous parle, il est dans le coma artificiel, il a été opéré par un neurochirurgien,
01:33et on attend des nouvelles, en espérant que sa situation, sa santé s'améliore.
01:38Vous l'avez dit monsieur, oui un week-end en enfer, et je pèse mes mots,
01:43un week-end en enfer pour nos collègues, qui ont dû affronter le pire.
01:46Vous avez rappelé quelques événements, c'est des événements extrêmement graves,
01:50mes collègues, grâce à leur mobilisation, ont évité le chaos, le chaos national.
01:55Ils ont permis de contenir une situation à haut risque, dans un contexte où on était quasiment en guerre civile, en violence urbaine.
02:02Pour vous la situation a été contenue, parce que justement, il peut y avoir polémique sur l'interprétation du bilan,
02:08Laurent Nunez, préfet de police de Paris, a dit, ça n'est ni un succès, ni un échec.
02:12Et pourtant, on a quand même eu le sentiment que les forces de l'ordre avaient été débordées ce week-end, Eric Henry.
02:18Moi, ce que je peux vous dire, au nom d'Allianz, c'est que nos collègues n'ont pas failli.
02:21Nos collègues, encore une fois, ont répondu, présent.
02:24Pendant que certains fêtaient la victoire, nos collègues, policiers nationaux, municipaux, gendarmes, pompiers,
02:28tout le monde affrontait le pire.
02:29Si on n'avait pas été là, si les forces de sécurité intérieure n'avaient pas été là, ça aurait été chaos total.
02:33Et la situation que vous décrivez aurait été bien pire.
02:37Alors, on peut s'interroger sur la doctrine d'emploi, sur la volumétrie.
02:40Effectivement, moi, ce que je peux vous dire, c'est que depuis 40 ans, et l'Allianz Postationale le dénonce régulièrement,
02:47depuis 40 ans, c'est le laxisme.
02:4940 ans de laxisme qui ont conduit à cette situation qu'on connaît actuellement.
02:54Et les policiers, les gendarmes, les forces de sécurité intérieure, qui arrivent en bout de chaîne,
02:57ne peuvent pas guérir de tous les maux.
02:59C'est un continuum institutionnel et un choc d'autorité.
03:02Ce qu'on demande depuis un certain temps, ce choc d'autorité, qui n'est pas un concept théorique,
03:05mais une nécessité absolue pour restaurer l'autorité de l'État, ce qu'attendent nos concitoyens.
03:10Oui.
03:11Alors, Bruno Rotaillot a parlé aussi d'une minorité de voyous.
03:15Minorité.
03:15Est-ce que ces mots vous semblent appropriés pour commenter ce qui s'est déroulé ce week-end,
03:21ce qu'on a tous vu ?
03:22A savoir que dans toute la France, dans plein de villes moyennes,
03:25il y a eu des débordements quand même, des morts, des blessés, Éric Henry.
03:30Qu'est-ce qu'on entend par une minorité ?
03:31En tout cas, je peux vous dire que c'est quelques milliers, même plusieurs milliers,
03:34parce que vous venez de le rappeler, ça a eu lieu aussi dans d'autres villes de France.
03:37Je pense que c'était quelques-unes, notamment la nuit de samedi à dimanche,
03:41qui a été pire sur le plan national.
03:44Et on avait déjà eu le débat sur combien sont-ils lors des émeutes en 2023.
03:48Voilà, exactement.
03:48Exactement.
03:50Donc là, quelques villes, Pau, Bayonne, Dax, Mulhouse, Lorient, Le Havre, Nantes,
03:55voilà, encore deux, Dijon par exemple, je voudrais vous citer.
03:59Alors, c'est quelques milliers, mais c'est quelques milliers qui sèment un chaos indestructible.
04:0615 ans, 25 ans en moyenne, majoritairement, profil de droit commun,
04:11issu des quartiers, souvent connu de la police et de la justice,
04:15ces mêmes individus que mes collègues rencontrent régulièrement,
04:17qu'ils interpellent pour des faits de droit commun,
04:20qu'ils présentent à la justice, qu'ils se retrouvent régulièrement dehors,
04:23des jeunes qui sont réfractaires à toute autorité,
04:26qui sont, je dirais, livrés à eux-mêmes,
04:30qui n'ont aucun repère parce qu'également, au niveau de la sphère parentale,
04:34les parents sont démissionnaires.
04:35D'où cette nécessité, ce continuum institutionnel,
04:38pour reprendre les choses, les fondamentaux,
04:40restaurer non seulement l'autorité de l'État,
04:41mais restaurer aussi les valeurs, le respect.
04:45C'est l'addition des droits individuels,
04:47maintenant, qui a pris le pas sur les droits collectifs.
04:49Et les policiers, dites-vous, Éric Henry,
04:51eux, ils arrivent en bout de chaîne et ne peuvent que contenir,
04:54contenir finalement l'explosion de violence,
04:56qui prend pour prétexte les célébrations, en l'occurrence sportives.
05:01Tout à fait.
05:01On a l'habitude de le dire, chez Alliance Police Nationale,
05:04la police ne peut pas guérir tous les maux MAUX de la société.
05:08Donc, quand on parle de faillite,
05:10c'est une faillite collective, une faillite étatique,
05:12mais certainement pas la faillite des professionnels de la sécurité que nous sommes,
05:16parce que, vous voyez encore, encore de nombreux blessés,
05:1915 000 et quelques parents, en moyenne,
05:21des collègues aussi, malheureusement,
05:22quelquefois, ils laissent la vie,
05:24qui ont le sens de l'engagement.
05:25Donc, non, la faillite, elle vient de l'État,
05:28elle vient de ces années de laxisme,
05:31mais certainement pas du professionnalisme et de l'investissement de mes collègues.
05:34Merci à vous, Éric Henry, d'avoir été avec nous ce matin sur Europe.
05:37Je rappelle que vous êtes délégué national du syndicat de police Alliance.
05:41Merci à vous, bonne journée.