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  • 03/06/2025

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00:00Bonjour Benjamin Haddad, bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1, vous êtes le ministre en charge de l'Europe,
00:05avant de parler évidemment des dossiers européens et de la rencontre, Emmanuel Macron et Georgia Meloni tout à l'heure.
00:11Monsieur le ministre, l'un de vos collègues, en l'occurrence le garde des Sceaux, Gérald Darmanin,
00:14vient de réagir aux premières condamnations pour violences après la victoire du PSG.
00:19Rappelons ce matin qu'il n'y a eu aucune peine ferme pour l'ordre mortier d'artifice, seulement du sursis, des amants, d'un stage de citoyenneté.
00:27Pour Gérald Darmanin, qui s'est exprimé sur X, on l'envoie à l'écran, et je le dis pour nos auditeurs d'Europe 1,
00:32ce n'est plus à la hauteur de la violence que connaît le pays. Il appelle à faire évoluer radicalement la loi.
00:37Tout d'abord sur le constat, Benjamin Haddad, est-ce que vous comprenez que l'écrasante majorité des Français ne comprennent plus de telles décisions de justice ?
00:44Moi je suis complètement en phase avec ce que vient de dire le garde des Sceaux, Gérald Darmanin.
00:48Face à la violence inacceptable qu'on a vue à la suite du match de foot, on a besoin d'une réponse qui est d'une fermeté absolue.
00:55Mais il faut quand même voir de quoi on parle. Vous savez, moi je suis député parisien, je suis un fan de foot,
01:00comme tout le monde, j'ai regardé ce match en famille, ça aurait dû être un moment de liesse, de rassemblement, de joie,
01:06pour tout le monde, pour les familles, pour ceux qui veulent sortir et célébrer.
01:08Et au lieu de ça, on a cette victoire qui est détournée par des casseurs, par des gens qui ne sont pas des supporters,
01:13ils étaient déjà là pendant le match, qui ne sont là que pour casser.
01:17Et donc la République doit être impalquable face aux voyous.
01:20On va en parler, vous dites casseurs, vous dites barbares aussi, comme le ministre de l'Intérieur ?
01:23Moi j'ai retweeté d'ailleurs le message du ministre de l'Intérieur.
01:25Moi je suis complètement en phase avec ce que dit le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux.
01:29Et donc là-dessus, il faut qu'on ait une réponse absolument implacable.
01:32Et donc si ça veut dire faire évoluer la loi pour qu'on ait des réponses, par exemple, systématiques,
01:38comme le propose Gérald Darmanin sur la justice, je crois que ça fait partie effectivement des réponses possibles.
01:43Benjamin Dade, il propose de supprimer les aménagements de peine obligatoires, de supprimer le sursis et de mettre en place par la loi une condamnation systématique
01:50une fois la culpabilité reconnue.
01:52Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi si tard ?
01:54Pourquoi le proposer quand vous n'avez précisément plus de majorité pour faire passer de telle loi à l'Assemblée ?
01:58Déjà on verra si on n'a pas de majorité, puisque je crois qu'à un moment, face à ce type de situation,
02:04on a besoin de transcender l'équilibrage partisan et d'être tous derrière nos forces de l'ordre.
02:07Je le dis parce que...
02:07Bonne chance avec la France.
02:08Eh bien précisément, je le dis parce qu'au moment, encore une fois, où on avait nos forces de l'ordre
02:12qui étaient en train de garantir la sécurité, l'ordre dans les rues de Paris et à travers le territoire,
02:17face aux voyous et face aux casseurs, on a une fois de plus une force politique
02:20qui a fait le choix d'être du côté des voyous.
02:22La France insoumise qui a ciblé le ministre de l'Intérieur, qui a ciblé nos forces de l'ordre
02:26en disant que c'était elle qui était responsable de la violence et une inversion des valeurs absolues.
02:31Dans un moment comme ça, quand on est élu de la nation, au-delà, encore une fois, des clivages politiques légitimes,
02:37on doit être avec nos forces de l'ordre.
02:38On entend votre clarté dans le discours ce matin, mais les Français attendent des actes.
02:42Je vais vous faire écouter ce qu'a dit Emmanuel Macron le soir où il a reçu des champions d'Europe.
02:47Il a utilisé le même mot, d'ailleurs, que vous venez d'utiliser.
02:49Implacable sera la réponse de l'État. Écoutons-le.
02:52Je vous le dis, la réponse de l'État sera à la hauteur.
02:56Nous poursuivrons, nous punirons, on sera implacable.
03:00Le football, ça n'est pas ça.
03:02Il a ajouté, effectivement, tout à l'heure, implacable.
03:05Implacable, mais la question, nous avons déjà connu de telles violences, monsieur le ministre,
03:09nous avons déjà eu des émeutes dans notre pays.
03:12Qu'est-ce qui garantit que demain, alors que vous êtes au pouvoir depuis des années,
03:15cette réponse sera à la hauteur, la gravité des faits ?
03:18Mais vous savez, notre majorité, avec le président de la République,
03:20c'est celle qui a fait augmenter de façon historique les effectifs de la police,
03:25des forces de l'ordre et de la justice.
03:27Alors que les majorités précédentes, d'ailleurs, de gauche comme de droite,
03:31avaient fait réduire les effectifs.
03:32Et là, maintenant, s'il faut aller plus loin,
03:34et notamment en renforçant la réponse pénale comme le propose le garde des Sceaux,
03:38moi, je le soutiens et j'espère qu'on trouvera des majorités pour cela.
03:40Encore une fois, quand la situation évolue,
03:43quand on a des événements comme ceux de ce week-end,
03:45on se doit d'y répondre.
03:46On ne peut pas dire d'un côté...
03:47Vous n'avez pas l'impression de vous réveiller qu'il est minuit et quart,
03:51et pas minuit moins le quart ?
03:52Non, parce que sur beaucoup de sujets, je vous l'ai dit,
03:53depuis 2017, on a fait, par exemple, un exemple très précis,
03:56on a fait augmenter les moyens de la police.
03:57Depuis 2017, on a fait augmenter les moyens de la police,
03:59alors que ces budgets-là avaient été réduits avant.
04:02Maintenant, encore une fois, moi, je suis très à l'aise pour vous le dire,
04:04quand on a ce type de violence,
04:06s'il faut faire évoluer la réponse pénale,
04:08et apporter plus de fermeté, plus de rapidité,
04:11comme le propose le garde des Sceaux, moi, je le soutiens.
04:12Il y a la loi, il y a l'image également de notre pays.
04:15Vous êtes le ministre en charge de l'Europe,
04:16une grande partie de la presse étrangère,
04:17notamment européenne.
04:18Benjamin Haddad a évoqué ce qui s'est passé dans notre pays.
04:20D'ailleurs, c'est étrange, la presse étrangère en a parlé,
04:23alors que certains de nos médias ne voulaient pas faire de vagues.
04:26En tous les cas, je cite quelques titres,
04:28l'Espagne a titré sur deux nuits de terreur.
04:31En Italie, où se rend tout à l'heure Emmanuel Macron
04:33pour rencontrer Madame Mélanie,
04:34la principale agence de presse transalpine
04:36a titré sur les scènes de chaos à Paris,
04:39après la victoire du PSG.
04:40Quelle image nous renvoyons en ce moment ?
04:42Bon, écoutez, vous savez, nos voisins et les autres pays
04:44ne sont pas exempts malheureusement aussi de ce type de violence.
04:47Ce sont des sujets...
04:48En Italie, là, et Naples, il y a quelques jours,
04:50il y a eu une ferveur incroyable sans de telles scènes.
04:53Mais la vérité, c'est que ce sont des sujets,
04:54que ce soit les sujets de violence, de criminalité,
04:57qui touchent toutes nos démocraties.
04:59Et d'ailleurs, c'est pour cela précisément
05:00qu'il faut aussi apporter des réponses.
05:01Ce n'est pas une singularité française aujourd'hui
05:03d'avoir de tel débordement, de telle haine...
05:06Non, mais vous savez, dire cela,
05:08ce n'est absolument pas le relativiser.
05:09Au contraire, moi, j'ai été le premier à vous dire
05:11qu'il faut une réponse absolument ferme
05:12et qu'il faut faire évoluer la loi.
05:14Mais c'est pour ça aussi, d'ailleurs,
05:15qu'on peut travailler au niveau européen.
05:17Vous savez, les pays européens s'intéressent aussi
05:19à la façon dont on répond à ces phénomènes.
05:21Par exemple, il y a quelques jours,
05:22le gouvernement suédois a annoncé
05:24faire aussi un rapport sur la question de l'antrisme
05:27et des frères musulmans,
05:28parce qu'il y a des phénomènes
05:29qui sont assez similaires en Suède
05:31et qu'il a été intéressé par le travail
05:33qui a été fait par le ministère de l'Intérieur
05:34sur ces sujets et qu'il veut s'en inspirer
05:36et s'inspirer aussi de la réponse
05:38qu'on a apportée, par exemple,
05:39lors de la loi séparatisme
05:40pour pouvoir distinguer des associations,
05:42des lieux de culte,
05:43pour pouvoir lutter contre les associations.
05:45Par rapport à ce qui s'est passé,
05:45on n'est pas vu comme un modèle aujourd'hui.
05:46Non, mais encore une fois,
05:48je vous dis qu'il faut qu'on ait une réponse
05:49qui soit absolument ferme
05:51et que si on doit faire évoluer la loi
05:52comme le propose le garde des Sceaux,
05:53je le soutiens.
05:54Mais une fois de plus,
05:56on a ces phénomènes,
05:57que ce soit dans le reste de l'Europe
05:58ou aussi aux Etats-Unis,
06:00phénomènes de criminalité et de violence.
06:02La première ministre italienne
06:04reçoit ce jour le président français à Rome.
06:06La presse italienne, Benjamin Haddad,
06:08parle d'une visite pour réparer,
06:09dit-elle, les pots cassés.
06:11Et elle parle d'un dégel en vue.
06:12Comment vous qualifiez,
06:13si vous deviez utiliser un mot,
06:15les relations entre M. Macron et Mme Mélanie ?
06:17Déjà, au-delà,
06:18c'est la relation entre la France et l'Italie.
06:20Et la France et l'Italie,
06:21c'est deux partenaires historiques,
06:23l'Italie, c'est un pays fondateur
06:24de l'Union européenne
06:25avec qui on a énormément de choses en commun,
06:27d'intérêts en commun.
06:28Et donc, on respecte l'Italie,
06:30on respecte leurs dirigeants
06:31et Mme Mélanie.
06:31On a besoin de travailler avec eux.
06:33Vous savez, aujourd'hui,
06:34le président de la République,
06:35il va parler de sujets
06:35qui sont absolument structurants
06:36pour les intérêts...
06:37Un mot, pour décrire vraiment
06:39entre le président français
06:41et cette première ministre italienne,
06:43au-delà des deux pays, des deux nations.
06:44Mais c'est une relation importante,
06:45c'est une relation de premier plan.
06:46Apaisée ?
06:47Entre deux dirigeants ?
06:48Pendue ?
06:48Difficile ?
06:49Mais vous savez bien
06:50que dans l'histoire de...
06:51Mais d'ailleurs, au-delà de ces dirigeants,
06:53il y a eu parfois des désaccords.
06:54Mais entre alliés,
06:55on peut avoir des désaccords.
06:56Mais là, on a deux pays
06:57qui sont amis, qui sont alliés
06:58et encore une fois,
06:59qui ont beaucoup de choses
06:59à construire ensemble
07:00dans les moments géopolitiques
07:02qu'on est en train de vivre.
07:02Je vous donne quelques exemples
07:04sur la question de la défense
07:05de notre industrie,
07:06de notre industrie automobile,
07:08de réduire les contraintes,
07:09les normes qui pèsent
07:10sur notre industrie automobile
07:11pour pouvoir les accompagner.
07:12On doit pouvoir travailler
07:13avec les Italiens.
07:13Moi, je le fais
07:14avec mon homologue italien,
07:16d'ailleurs, mon collègue
07:16Thomas Sofotti,
07:18avec qui nous travaillons beaucoup
07:18sur ces sujets
07:19de simplification
07:20de la réglementation.
07:22Je sais que vous êtes engagé
07:22dans ce débat.
07:23Sur la question de la lutte
07:24contre l'immigration illégale.
07:26Là aussi, on a besoin
07:27précisément de coopération européenne.
07:28Mais pourquoi l'Italie réussit
07:29là où on semble échouer ?
07:31Non, mais regardez...
07:32L'immigration a fortement diminué
07:35en Italie.
07:36Madame Eleni réussit
07:37à nouer des partenariats
07:38avec les pays méditerranéens
07:39là où nous n'y arrivons plus.
07:41Mais ce qui obtient des résultats,
07:42les partenariats méditerranéens,
07:44c'est une option
07:45que je soutiens,
07:45mais je rappelle que c'est
07:46des partenariats
07:46de l'Union européenne
07:47qui ont été soutenus
07:48par l'Italie.
07:49Et l'Italie, effectivement,
07:50est en première ligne,
07:51d'ailleurs, face à cette question
07:52migratoire en Méditerranée centrale.
07:55Ce sont des partenariats
07:56que l'Union européenne
07:57a noués avec des pays
07:58comme la Tunisie,
07:58ce qui permet effectivement
07:59de réguler les flux.
08:01Après, en Italie,
08:01il y a aussi
08:02des régularisations massives
08:03pour pouvoir, notamment,
08:05des gens qui sont intégrés
08:05et qui travaillent.
08:07Et puis, il y a une coopération.
08:08C'est-à-dire ?
08:08Parce que là,
08:09les résultats en Italie,
08:11c'est l'immigration illégale
08:12qui a drastiquement baissé.
08:14C'est une chute incroyable.
08:15On ne voit plus
08:15ces migrants illégaux
08:16arriver sur les pays italiennes.
08:17Mais précisément,
08:18par la route
08:18de la Méditerranée centrale,
08:19c'est la voie
08:20de la coopération européenne.
08:22C'est en travaillant
08:22avec les autres Européens
08:23qu'on a pu...
08:24Et c'est un sujet
08:25sur lequel il faut aller plus loin.
08:26Vous savez qu'en ce moment,
08:27il y a des débats
08:27sur le fait de réformer
08:29la directive retour
08:31pour pouvoir expulser
08:31plus facilement.
08:32On y travaille
08:33avec Bruno Retailleau
08:33au niveau européen,
08:35de pouvoir renforcer
08:35les instruments externes
08:36de l'Union européenne,
08:37que ce soit
08:37la conditionnalité des visas,
08:39que ce soit
08:40l'aide au développement,
08:41les accords commerciaux
08:42pour mettre la pression
08:43sur les pays de départ
08:44qui ne reprennent pas
08:45leurs ressortissants expulsés
08:46sans pouvoir le faire
08:47au niveau européen
08:48parce qu'on est plus fort
08:48pour assurer des rapports
08:50de force à 27.
08:51Expliquez-moi pourquoi
08:51elle arrive à le faire
08:52au niveau européen
08:53avant nous.
08:54Mais on le fait ensemble.
08:56Mais pourquoi c'est
08:56elle qui obtient les résultats ?
08:57Tant mieux pour l'Italie.
08:59Mais c'est des résultats
09:00pour toute l'Europe
09:00et on obtient des résultats.
09:01Vous voulez dire que nous aussi
09:02on a réduit drastiquement
09:03aujourd'hui l'entrée
09:04des migrants illégaux ?
09:06La route de la Méditerranée centrale,
09:08encore une fois,
09:08c'est une route
09:08où l'Italie
09:09est le pays de première entrée.
09:11Donc là-dessus,
09:12les résultats,
09:13effectivement,
09:13on les voit d'abord en Italie
09:14parce que c'est le pays
09:15de première entrée.
09:16Mais ce sont,
09:16encore une fois,
09:17la question migratoire,
09:18c'est un sujet
09:18qui touche tous les Européens
09:20sur lequel on a besoin
09:20de coopération européenne
09:21et on a besoin clairement
09:22d'obtenir des résultats
09:23pour maîtriser nos frontières extérieures.
09:24Donc je vous le disais,
09:25on travaille
09:26pour protéger notre industrie
09:29et la compétitivité
09:30de notre économie
09:31pour lutter contre
09:32l'immigration illégale,
09:33pour protéger nos agriculteurs
09:34aussi sur des sujets
09:36comme le Mercosur,
09:37comme la réduction
09:38des normes agricoles,
09:39comme la préservation
09:40de la politique agricole commune
09:41aussi qui est une de mes priorités
09:43à l'Europe.
09:44Voilà des sujets
09:44sur lesquels on doit pouvoir
09:45travailler avec l'Italie.
09:46En particulier,
09:46par exemple,
09:47la santé économique
09:49de l'Italie.
09:50Il y a un chiffre,
09:51une donnée
09:51qui a beaucoup fait réagir
09:52ces derniers temps,
09:53c'est le PIB par habitant.
09:55On a été rattrapé
09:55par l'Italie
09:56et même on a été
09:57légèrement dépassé.
09:58Mais regardez,
09:59la France,
10:00le plus attractif,
10:01on a eu le sommet
10:02de Chouz-France récemment,
10:03le pays le plus attractif.
10:04Comment vous expliquez
10:05qu'en 5 ans,
10:05l'Italie nous est dépassée
10:06sur le PIB par habitant ?
10:07Mais non, regardez,
10:07encore une fois,
10:10on voit au contraire
10:11la France
10:12qui continue à être en croissance
10:13quand certains
10:14de ses principaux partenaires,
10:15je pense l'Allemagne
10:16qui est en 3ème année
10:16de récession,
10:18on a le pays
10:19le plus attractif
10:19pour les investissements étrangers,
10:20on a fait baisser
10:21le chômage de façon historique
10:23à son plus bas
10:24depuis 40 ans.
10:25Non, moi je ne vous dis pas
10:26si je suis engagé en politique,
10:27ce n'est pas pour vous dire
10:27que tout va très bien.
10:28Au contraire,
10:29on doit aller plus loin,
10:29on doit continuer les réformes,
10:30on doit continuer
10:31à transformer au niveau national
10:32comme au niveau européen
10:33pour soutenir nos entreprises,
10:35nos PME,
10:36notre compétitivité.
10:37Moi, ce qui m'inquiète
10:39quand je compare,
10:41et d'ailleurs ça a été souligné
10:42par des économistes italiens
10:43comme Mario Draghi
10:44ou Enrico Letta,
10:45c'est le décrochage,
10:46le risque de décrochage
10:47de l'Europe
10:47par rapport à ses concurrents,
10:48que ce soit décrochage
10:49industriel, technologique,
10:51c'est pour ça
10:51qu'on doit simplifier nos règles,
10:52c'est pour ça
10:53qu'on doit approfondir
10:54notre marché unique,
10:55on doit vraiment réduire
10:56la bureaucratie européenne
10:57qui pèse
10:57sur nos entreprises.
11:00La bureaucratie,
11:01alors est-ce que ce sont
11:01des réponses suffisantes
11:03par rapport à la vague,
11:04certains l'appellent
11:05populiste
11:05qui est en cours en Europe ?
11:07Je voudrais vous faire réagir,
11:08M. le ministre
11:08en charge de l'Europe justement.
11:10Je suppose que Mme Méloni
11:11est assez proche
11:12du nouveau président en Pologne,
11:14M. Carole Navrochi.
11:15Est-ce que les équilibres
11:16et les rapports de force
11:17sont en train de s'inverser,
11:19selon vous,
11:19en Europe
11:20avec une telle élection ?
11:21En Pologne,
11:22vous savez,
11:22c'est déjà un régime parlementaire,
11:24donc on a un gouvernement
11:24de M. Tous
11:25qui est un gouvernement pro-européen,
11:26il était le président
11:27du Conseil européen.
11:28On vient d'ailleurs
11:29de signer, vous savez,
11:30le traité de Nancy,
11:31qui est un traité de coopération
11:32entre la France et la Pologne
11:33sur les questions de défense,
11:34sur les questions économiques,
11:35sur les questions énergétiques,
11:36avec le nucléaire,
11:37pays avec lequel
11:38on a un partenariat historique.
11:40Après,
11:40vous avez là
11:41le président,
11:42c'est le même parti
11:44que le sortant,
11:45je tiens quand même
11:45à le préciser.
11:46Il est conservateur,
11:48il est souteniste,
11:49il est eurosceptique.
11:51Vous êtes d'accord
11:52sur les trois qualificatifs ?
11:53Mais de toute façon,
11:54la population polonaise
11:56est quand même
11:56très pro-européenne.
11:57Après,
11:58fondamentalement,
11:59vous savez...
11:59Et en partie,
11:59pour certains,
12:00ils ont été séduits
12:01par un repli aussi souverainiste.
12:03Moi,
12:03je suis un réaliste,
12:05je crois qu'on doit travailler
12:05et respecter
12:06tous les dirigeants
12:07qui ont été élus
12:08par leur peuple
12:09et défendre nos intérêts.
12:10C'est vrai que souvent,
12:10on n'utilise plus trop
12:11ce terme aujourd'hui
12:12en politique étrangère
12:13ou au niveau européen,
12:14mais on défend les intérêts
12:15de la France,
12:15on travaille avec les dirigeants.
12:17Et en effet,
12:17vous avez raison de le dire,
12:18si on a des forces populistes
12:20qui émergent dans nos pays,
12:22on doit d'abord
12:22respecter,
12:23écouter les électeurs
12:24et trouver des solutions.
12:25C'est important ce que vous dites
12:25par rapport à ce qui s'est passé
12:26à la Roumanie.
12:27Beaucoup ont cru quand même
12:28qu'il y a eu une élimination
12:30d'un candidat
12:30parce qu'on ne voulait pas
12:31entendre telle voix.
12:32En Roumanie,
12:33on a déjà eu l'occasion
12:33d'en parler sur votre plateau.
12:35Ça a été avéré,
12:36démontré vraiment,
12:37y compris par TikTok
12:38qui a dû désactiver
12:39des centaines de milliers de comptes.
12:41Il y avait eu,
12:41lors de la première élection présidentielle,
12:42une ingérence massive.
12:44Il ne faut pas être naïf.
12:45Vous avez des vrais problèmes
12:46à régler,
12:46que ce soit la question migratorie,
12:48la protection des frontières,
12:49que ce soit la prospérité,
12:49la compétitivité,
12:50la réduction de la bureaucratie,
12:56des réponses.
12:57Mais vous avez aussi
12:58des puissances hostiles
12:59comme la Russie
13:00qui vont amplifier
13:02de façon artificielle
13:04et manipuler
13:05par les algorithmes,
13:06par les réseaux sociaux,
13:08nos débats publics
13:08pour pouvoir aller
13:09s'ingérer dans des élections.
13:11En Pologne,
13:12ce n'était pas la main des Russes.
13:13Mais vous voyez bien
13:13que ce n'est pas ce que je vous dis
13:14sur la Pologne.
13:15Il faut pouvoir trouver des résultats.
13:16Mais ce que je voudrais quand même...
13:16Mais quelle leçon vous tirez,
13:17M. Louis ?
13:18Parce que le slogan de M. Navoukri,
13:20c'est quand même
13:20la Pologne d'abord,
13:21c'est l'écho délibéré,
13:22évidemment,
13:23de ce qui a amené Donald Trump,
13:25ramené Donald Trump
13:26à la Maison Blanche.
13:26Je le disais,
13:27les conservateurs,
13:28il a répondu à une partie
13:29de la volonté populaire
13:30d'un repli souverainiste.
13:31Qu'est-ce que le pro-européen
13:33que vous êtes,
13:34eh bien, répond à cela ?
13:35Moi, je réponds à deux choses.
13:36Premièrement,
13:37c'est qu'être pro-européen,
13:38c'est aussi être lucide
13:40et être exigeant.
13:41Et voir que quand
13:42il y a un désaveu,
13:43quand vous avez
13:44beaucoup de citoyens
13:45qui considèrent
13:45que l'Europe rapporte
13:47de la bureaucratie supplémentaire,
13:49de la complexité supplémentaire,
13:50il faut pouvoir y répondre.
13:51Et donc,
13:52quand vous avez des sujets
13:52comme l'immigration,
13:53on doit pouvoir apporter
13:54des résultats...
13:55Il a promis de bloquer
13:56le pacte migratoire
13:56qui est à son droit de veto
13:57au nouveau président.
13:59Moi, je pense que
14:00ce serait une erreur
14:00parce qu'au contraire...
14:02Il l'a promis.
14:02Il y en a qui vont tenir
14:03leurs promesses.
14:04Mais encore une fois,
14:05là, le pacte asile-migration,
14:06c'est ce qui permettrait
14:07la première sélection
14:09des deux mordeurs d'asile
14:11au front de l'ordre.
14:11C'est pour ça que Mme Mélanie
14:12le soutient.
14:13Et après,
14:13la répartition des migrants.
14:14Et après,
14:15la deuxième partie...
14:16Et on doit aller plus loin.
14:17Et on doit aller plus loin.
14:18C'est pour ça que je vous disais
14:18faciliter les expulsions
14:19avec le règlement retour,
14:21pouvoir utiliser
14:22les leviers externes
14:22comme les visas
14:23ou l'aide au développement.
14:24C'est aussi apporter
14:25de la prospérité.
14:26Donc, finir notre marché unique
14:27est encore trop fragmenté
14:28avec trop de réglementations
14:30différentes,
14:31de fiscalité différentes,
14:32de droits des affaires
14:33différents d'un pays
14:34à un autre.
14:35Alors que,
14:35si vous regardez aux Etats-Unis,
14:37vous avez là
14:37une profondeur de marché.
14:38Et donc, fondamentalement,
14:39c'est apporter des réformes
14:40et répondre aux préoccupations.
14:42Mais après,
14:42je voudrais dire
14:43un deuxième point
14:43parce que je vous ai dit
14:44que je tirais deux leçons.
14:45C'est aussi qu'à un moment,
14:47il faut voir aussi
14:48quel est le bilan
14:49des nationalistes en Europe.
14:50Parce que,
14:50moi, je suis très humble
14:51et lucide
14:52et vous dire
14:52qu'il faut apporter des résultats.
14:53Mais regardez,
14:54les Britanniques,
14:56vous croyez qu'ils sont plus heureux
14:57après le Brexit ?
14:57Mais je ne sais pas.
14:58Vous avez un indice
15:00du bonheur des Britanniques ?
15:01Tous les sondages
15:01qui vous montrent aujourd'hui
15:02que les Britanniques,
15:04dans une immense majorité,
15:05aujourd'hui,
15:06montrent vraiment l'inverse.
15:07Non,
15:08si le Brexit,
15:09si le référendum
15:10avait lieu aujourd'hui,
15:11je voterais contre.
15:11Donc, ils ont mal voté ?
15:12Ils ont élu.
15:15Le choix souverain,
15:16encore une fois,
15:16des Britanniques,
15:17on le respecte.
15:17Mais fondamentalement,
15:19et d'ailleurs,
15:19quand vous voyez aussi bien
15:20en termes de maîtrise
15:21de l'immigration,
15:22où il y a plus d'immigration
15:23illégale aujourd'hui,
15:24ou que ce soit sur le plan
15:25économique...
15:25C'est très paradoxal.
15:26On vient de parler
15:26de Mme Mélonie
15:27qui est conservatrice souverainiste
15:28dont on a salué
15:29les premiers résultats.
15:30Donc, voilà des résultats
15:31qui contredisent
15:32ce dont vous parlez.
15:33Mais qui a fait le choix européen.
15:34Mais ce que je vous disais précisément,
15:35c'est qu'elle a fait le choix
15:36de la coopération européenne.
15:37Et nous, on travaille
15:45précisément de se détourner
15:46et de s'isoler.
15:47Vous avez aujourd'hui,
15:48ils ont d'ailleurs fait le choix
15:49d'un nouveau gouvernement,
15:51un gouvernement
15:51qui veut se rapprocher
15:52de l'Union européenne.
15:53On vient de signer,
15:54il y a quelques semaines,
15:55un accord pour rapprocher
15:56l'Union européenne
15:58et le Royaume-Uni.
15:58On en a besoin d'ailleurs
15:59quand on regarde
16:00la guerre en Ukraine,
16:02quand on regarde
16:02tous les grands enjeux géopolitiques.
16:03On doit pouvoir travailler
16:04sur la construction
16:05de la défense européenne
16:06avec la Grande-Bretagne.
16:08Mais les nationalistes échouent.
16:09Mais en revanche,
16:10on doit écouter.
16:11On doit écouter
16:12les populations.
16:14on doit respecter
16:16et on doit pouvoir trouver
16:16des solutions concrètes.
16:18Et c'est ce qu'on fait
16:18encore une fois
16:18sur tous les sujets
16:19au niveau européen.
16:20Merci Benjamin.
16:21Vous n'avez pas répondu
16:21à la question un mot
16:22pour décrire la relation
16:23entre M. Macron et Mme Mélanie ?
16:24Je vous ai dit,
16:25c'est une relation importante,
16:26c'est une relation de premier plan.
16:27Mais qualificative,
16:29apaisée, tendue ?
16:30Non, mais non.
16:30On a besoin,
16:31surtout apaisée bien sûr.
16:33D'ailleurs,
16:33c'est ce qu'a dit
16:34Mme Mélanie elle-même.
16:35Mme Mélanie,
16:35elle a dit apaisée et amicale.
16:37Mais fondamentalement,
16:37c'est un grand pays.
16:44Merci Benjamin Haddad.
16:46Merci Sonia Mabrouk.

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