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Motion de censure : «Le PS revient à une stratégie raisonnable et prend son indépendance vis-à-vis de LFI. Ce n'était plus tenable», estime Georges Fenech
Europe 1
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05/02/2025
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News
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00:00
Europe Un Soir. 19h21, Pierre De Villeneuve.
00:04
Et voilà, donc ça passe pour M. Bayrou, qui reste donc à Matignon,
00:09
qui a dit qu'on ne pourra pas avoir ce budget-là pendant des décennies,
00:12
mais c'est un budget d'urgence, il fallait le faire.
00:15
122 voix pour la deuxième motion de censure,
00:24
128 voix pour la première motion de censure.
00:27
Aux sorties ou à l'issue de cette première motion de censure ratée,
00:31
entre guillemets, pour les Insoumis notamment,
00:33
Mathilde Panot a pris la parole.
00:35
Toutes celles et ceux qui vont voir ce budget injuste s'appliquer
00:38
pourront dire merci non seulement à Marine Le Pen et à Jordan Bardella,
00:42
mais aussi à François Hollande et à Olivier Faure.
00:45
Nous prenons donc acte aujourd'hui que le PS a décidé unilatéralement
00:49
de rompre avec le Nouveau Front Populaire.
00:52
Il renie ainsi l'espoir populaire qu'avait fait naître le Nouveau Front Populaire
00:57
et les engagements qu'ils avaient pris devant les électeurs et les électrices.
01:00
Il renoue surtout avec la politique qui avait été menée sous François Hollande
01:05
et qui avait dégoûté tant et tant de gens,
01:07
et nous rappelle qu'Emmanuel Macron est le produit,
01:10
avant d'être président de la République,
01:12
du ministre du gouvernement sous François Hollande
01:17
lorsqu'il était lui-même président.
01:19
C'est quand même dément de voir que Mme Panot,
01:23
qui accueillait à bras ouverts François Hollande,
01:25
rendait compte un ancien président de la République
01:28
qui fait partie du Nouveau Front Populaire.
01:31
Et là, il le renie,
01:33
elle le jette comme une vieille éponge.
01:35
Le PS renie l'espoir populaire.
01:39
Georges Fenech ?
01:40
Je crois surtout que le PS revient à une stratégie raisonnable.
01:46
Ils prennent leur indépendance vis-à-vis d'Alephi,
01:49
ça n'était plus tenable.
01:51
J'ai encore entendu tout à l'heure
01:54
la déclaration de Jean-Luc Mélenchon qui a dit
01:58
qu'à un moment, on n'a pas eu besoin de fusils
02:01
pour faire tomber le premier gouvernement, vous imaginez ?
02:04
Et puis le fait d'avoir fait monter l'antisémitisme dans le pays.
02:10
Le Parti Socialiste, c'est une question vraiment de survie.
02:13
Il fallait qu'il décroche.
02:15
Moi j'ai trouvé la position équilibrée d'Olivier Faure en réalité.
02:18
On n'est pas satisfait de ce budget,
02:21
mais on veut un budget pour le pays.
02:23
Je crois que c'est aussi ce qu'on dit même Bayrou lui-même.
02:28
Il le dit dans sa déclaration.
02:30
Je crois que c'est une bonne nouvelle pour le Parti Socialiste,
02:34
pour la gauche de gouvernement,
02:37
et maintenant, Alephi va jouer cavalier seul.
02:40
Louis Oselter, cavalier seul pour Alephi,
02:42
qui maintenant, on a l'impression qu'ils sont complètement passés à autre chose.
02:45
Ils savent qu'il s'est plié et qu'il reste 2027.
02:48
Et puis là, ils tapent presque plus sur François Hollande et Olivier Faure
02:51
que sur François Bayrou et Emmanuel Macron.
02:54
Ce qui montre qu'il y a une phase de guerre des gauches qui est enclenchée.
02:58
Alors, il y a plusieurs étapes à scruter.
03:01
Déjà, le Parti Socialiste a déposé une motion de censure
03:04
qu'on va qualifier de morale, pour donner bonne conscience.
03:07
Sur les termes utilisés par François Bayrou.
03:10
Le sentiment de submersion migratoire.
03:12
Donc il laisse passer le budget, mais pour se donner bonne conscience,
03:15
il dépose une motion de censure.
03:17
Si le RN la vote, ce serait étrange que le RN vote une motion de censure
03:21
qui pointe ses mots de sentiment de submersion migratoire.
03:24
Si jamais Marine Le Pen l'a fait voter, le gouvernement tombe.
03:27
C'est peu probable à ce stade.
03:29
Elle est plutôt d'accord qu'il y ait un sentiment de submersion migratoire ?
03:32
Oui, mais elle a déjà voté une motion de censure qui l'insultait quasiment
03:35
quand elle a fait tomber le gouvernement de Michel Barnier.
03:38
Le texte, en général, ne l'a pas toujours dérangé.
03:41
Et puis là, c'est moins l'intérêt de Marine Le Pen de faire tomber François Bayrou à court terme.
03:44
Prochaines étapes à scruter ensuite, c'est l'atterrissage
03:47
de ce qui va se passer entre les partenaires sociaux sur les retraites.
03:50
On va voir si le Parti Socialiste est floué
03:53
et si c'était une embrouille de François Bayrou pour gagner du temps
03:56
ou s'il y a un résultat qu'il peut faire valoir devant ses électeurs.
03:59
Je ne vois quand même difficilement un autre résultat
04:02
qu'il puisse faire valoir.
04:05
Mais est-ce qu'on est dans la pomme piquée comme on dit dans le jargon
04:08
ou est-ce qu'il y a un infime espoir
04:11
que le PS français
04:14
redevienne une sorte de SPD allemand
04:17
même si aujourd'hui la SPD ne se porte pas bien ?
04:20
Là, on va être dans les mois de vérité.
04:23
Ce sont des sociodémocrates.
04:26
Est-ce que c'est l'équipe Cazeneuve, Cambadélis
04:29
des gens qui sont de gauche, qui sont du PS
04:32
mais qui ont des idées qui font avancer
04:35
et c'est la gauche qui est structurée ?
04:38
Il y a un courant qui a existé en France.
04:41
Il y a une filiation politique, il y a eu des présidents, c'est une réalité.
04:44
On revient à un clivage
04:47
qui sera peut-être un peu plus intéressant, apaisé
04:50
que c'est nous ou le RN
04:53
qui a quand même été manié par Emmanuel Macron et les macronistes pendant des années.
04:56
Et puis n'oubliez pas quand même qu'Olivier Faure
04:59
c'est un homme d'appareil
05:02
et donc il prépare le congrès.
05:05
Il est évident que s'il était resté dans la roue
05:08
dès les filles, il aurait été évincé
05:11
de la direction du parti socialiste.
05:14
Donc je pense que là vraiment c'est une très très bonne nouvelle
05:17
encore une fois, non seulement pour les socialistes
05:20
ceux qui sont amenés à gouverner
05:23
peut-être un jour, qui reviendront peut-être un jour au pouvoir
05:26
mais c'est une bonne nouvelle, vous l'avez dit, pour la démocratie
05:29
parce qu'on a besoin d'avoir un parti socialiste
05:32
qui soit un parti raisonnable et de gouvernement
05:35
et non pas qui soit dans la roue d'un parti qui s'est radicalisé
05:39
avec Mélenchon.
05:42
Pour moi c'est une très bonne nouvelle aujourd'hui.
05:45
Pendant ce temps, c'est comme dans les BD,
05:48
Jean-Luc Mélenchon se voit déjà ailleurs.
05:51
Ce projet de 2027 n'est pas loin
05:54
il reste une autre chance.
05:57
Le PS n'est plus là, une partie des écologistes ne sont plus là non plus
06:00
mais alors du coup, un narratif connu
06:03
mais il persiste, il signe
06:06
Jean-Luc Mélenchon ce dimanche à Toulouse
06:09
Oui monsieur Zemmour, il y a un grand remplacement
06:12
Oui monsieur Bayrou, il y a un grand remplacement
06:15
Quel est ce remplacement ?
06:18
Ce remplacement, c'est celui d'une génération
06:21
qui vient après l'autre et qui ne ressemblera jamais
06:24
à la précédente. Car non, le futur n'est pas
06:27
voué à être le passé toujours recommencé
06:30
et il y en a assez de passer son temps à faire l'apologie de la tradition.
06:34
Et ça c'était Dimanche, écoutez Hier à Nantes
06:37
Dans notre pays,
06:40
une personne sur quatre a un grand-parent étranger
06:43
40% de la population
06:46
parle au moins deux langues
06:49
Nous sommes voués à être une nation créole
06:52
et tant mieux que la jeune génération
06:55
fasse le grand remplacement
06:58
de l'ancienne génération
07:01
On a bien compris Louis Auxalter
07:04
que c'était des raisons purement électoralistes pour 2027
07:07
mais est-ce que ça va marcher ?
07:10
C'est la grande question. Déjà, il faut s'arrêter
07:13
à ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon dimanche
07:16
il a aussi parlé de la ruralité
07:19
en disant que les campagnes se vident
07:22
C'était le fameux discours que Geoffroy Lejeune
07:25
a très justement qualifié de colonisateur
07:28
Jean-Luc Mélenchon considère vraiment la frosse profonde
07:31
comme un ramassis de racistes
07:34
François Ruffin avait même dit quand il est allé à Hénin-Beaumont
07:37
qu'il lui attribuait des propos qui traitaient les électeurs d'Hénin-Beaumont
07:40
d'alcooliques, de presque tous obèses
07:43
Il les aurait traités de bouseux
07:46
L'état d'esprit de Jean-Luc Mélenchon est vraiment comme ça
07:49
sa pire campagne, il le dit, c'est quand il est allé affronter Marine Le Pen
07:52
en 2012 à Hénin-Beaumont aux élections législatives
07:55
il n'est plus jamais revenu
07:58
et c'est là qu'il a compris que son programme ne correspondait pas
08:01
aux habitants de ces zones rurales
08:04
mais aussi périurbaines déclassées
08:07
et à ce moment-là il a abandonné cette France-là
08:10
il a acté que cette France-là c'était des vieux ramassis racistes
08:13
et qu'on n'en ferait jamais rien
08:16
et là il s'est tourné vers les immigrants
08:19
habitants de banlieues et musulmans
08:23
Est-ce que ça marche ?
08:26
Déjà il y a une question de calendrier pour Jean-Luc Mélenchon
08:29
d'abord lui-même pour son bio-rythme
08:32
il a 73 ans et c'est pour ça qu'il a plutôt intérêt à ce qu'une élection présidentielle intervienne
08:35
rapidement plutôt qu'en 2027
08:38
d'où tout ce qu'il fait pour précipiter
08:41
73 ans c'est l'âge de Mélenchon, de Bayrou
08:44
et Michel Barnier
08:47
c'est l'âge à la mode pour être Premier ministre
08:51
Jean-Luc Mélenchon est sans doute suffisamment lucide
08:54
que certes cette stratégie peut lui apporter des voix
08:57
dans la perspective d'un premier tour
09:00
ça a plutôt marché la dernière fois, il arrive à 20% en 2022
09:03
en faisant cette jonction entre des centres-villes
09:06
et des électeurs qu'il va chercher
09:09
chez les abstentionnistes de banlieue
09:12
parce que la plupart de ces gens sont en réalité abstentionnistes
09:15
et c'est en les politisant que Jean-Luc Mélenchon arrive à les attraper
09:18
beaucoup de partis ne s'y intéressent même pas
09:21
pour eux les habitants de banlieue c'est un angle mort
09:24
parce qu'en réalité je crois qu'ils ne sont même pas tous de gauche
09:27
ils ne sont pas tous pour la vision socialisante, parfois presque communiste
09:30
de Jean-Luc Mélenchon. En conclusion, je pense que ça peut lui apporter des voix
09:33
pour un premier tour, mais il irrite tellement, il crispe tellement
09:36
il fracture tellement qu'au second tour, quelle que soit la configuration
09:39
je ne vois pas comment il peut remporter une élection présidentielle
09:42
Avant d'entendre Georges sur la question, je voudrais qu'on écoute Jean-Luc Mélenchon
09:45
enger sur ce que fait le PS
09:48
Moi j'en parle avec tristesse parce que je vous dis les choses comme elles sont
09:51
La stratégie sur laquelle a été construite le mouvement insoumis
09:54
c'était nous allons créer une gauche de rupture
09:57
parce que la gauche qui n'est pas de rupture ne sert à rien
10:00
et que partout dans le monde où il y a une gauche pas de rupture
10:04
de centre gauche, toujours, partout, ça se termine
10:08
de la même manière des fachos au pouvoir le coup d'après
10:11
l'unité est possible que si la gauche de rupture mène le convoi
10:15
parce que sinon, que se passe-t-il ? Les gens n'y croient pas
10:18
et vous croyez qu'après un épisode pareil, on va pouvoir faire croire à qui que ce soit
10:22
que François Hollande a l'intention d'améliorer leur vie ?
10:25
A personne on peut faire croire un truc pareil
10:28
et alors je vous le dis, c'est plus Olivier Faure qui dirige le PS
10:31
On reconnait bien Mélenchon, dès les années 2000
10:34
il disait à tous ces nouveaux adhérents de la France insoumise
10:38
il disait, il faut que tout soit insurrection, sinon ça ne fonctionne pas
10:41
Oui, c'est ça, il faut tout conflictualiser
10:45
dans sa tonalité, dans sa façon d'exprimer les choses
10:49
moi, peut-être un peu trop optimiste, mais je ne vois que des bonnes nouvelles en ce moment
10:54
et donc je crois que c'est le commencement du déclin de Mélenchon
10:58
d'abord il y a eu cette déroute de Louis Boyard
11:03
à Villeneuve Saint-Jean, battu par une candidate à l'aise
11:07
il a beau dire que le score est meilleur que la dernière fois, mais c'est quand même une défaite
11:11
les LR qui sont en train de bouger quand même
11:14
avec trois résultats au moins à Boulogne, à Frangeville et à Villeneuve en leur faveur
11:22
ça peut-être préfigure un retour gauche-droite
11:28
tel que nous l'avons toujours connu sous la Vème République
11:32
il serait temps que les LR aussi retrouvent de l'oxygène
11:36
mais ils sont en train de le retrouver avec Retailleau et la reconstruction qui se prépare
11:41
et je crois qu'aussi la bonne nouvelle c'est que Mélenchon finalement a jeté le masque
11:46
quand il a repris à son compte le terme de grand remplacement
11:50
qui était autrefois un terme employé uniquement par l'extrême droite, Renaud Camus, etc.
11:55
et donc, est-ce que les Français peuvent entendre ce discours ?
11:59
c'est-à-dire que nous allons remplacer une France, la France éternelle, la France tradition
12:05
la France avec sa créativité, par la génération qui arrive et qui va remplacer, qui va réécrire le roman national
12:12
je ne pense pas que les Français...
12:14
d'ailleurs même sur le thème de l'immigration, à gauche, il y a une majorité pour dire qu'il y a trop d'immigration
12:19
donc je crois qu'il a mangé son pain blanc, ce qui est en train de se passer
12:23
ça commence à bouger sérieusement
12:26
même les immigrés, les fils d'immigrés, vous en avez un qui vous parle ce soir
12:30
sont fiers des quinze siècles d'histoire de France
12:33
et si mes parents ont choisi, par exemple, de venir ici même
12:37
c'est aussi parce qu'il y avait des liens avec la famille depuis des siècles
12:40
mais c'est surtout parce que c'était la France et pas un autre pays
12:43
alors c'était la France de Pompidou, certes
12:46
peut-être qu'il est possible de la refaire, cette France-là
12:51
20h44, dans un instant, le rappel des titres de l'actualité
12:55
et juste après, on parlera de politique encore, à tout de suite
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