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  • 03/06/2025
Avec Reda Didi, fondateur de l’association Graines de France et spécialiste des politiques de sécurité locale

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-06-03##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Il est 7h41, nous sommes avec Reda Didi, qui est fondateur de l'association Graines de France
00:10et spécialiste des politiques de sécurité locale.
00:12Bonjour.
00:13Bonjour.
00:13Merci d'être avec nous.
00:14Revenons sur les violences après la victoire du Paris Saint-Germain.
00:17Alors, j'ai vu ces initiatives qui sont prises sur les réseaux sociaux,
00:22des jeunes français issus de l'immigration,
00:25qui dit à ceux qui ont détruit, qui ont saccagé,
00:29et qui s'adressent à eux.
00:31Vous salissez nos quartiers, vous encouragez le racisme
00:35et vous crachez sur un pays qui vous nourrit.
00:39C'est salutaire, c'est l'action.
00:41Oui, c'est plutôt salutaire.
00:43Il faut noter que c'est une minorité agissante,
00:46mais qui a beaucoup d'orat médiatique, finalement,
00:51qui est beaucoup reprise médiatiquement
00:54et qui salit les quartiers populaires,
00:56sur lesquels il ne faut pas jeter totalement de l'opprobre,
00:58parce qu'eux-mêmes, ces quartiers populaires,
01:00les habitants de ces quartiers populaires,
01:02sont parfois pris en otage par cette image.
01:05Oui, et d'ailleurs, les habitants de ces quartiers dits populaires,
01:07parce que je n'aime pas trop, il y a un peu de mépris.
01:10Enfin, il faut dire, les mots, ils sont plus populaires
01:12que les quartiers du centre de Paris, évidemment.
01:15Mais ces quartiers dits populaires,
01:16en ont assez de cette image renvoyée.
01:19assez de voir ces débordements.
01:24Eux aussi en ont assez autant que ceux qui habitent dans le centre-ville.
01:28Très clairement, très clairement.
01:29Et en fait, ce qui s'est posé à nous ce week-end,
01:33c'est que les débordements sont arrivés jusqu'au centre-ville.
01:35Mais ils existent parfois dans les quartiers populaires
01:37et les gens vivent avec ça.
01:38Ils vivent parfois avec cette pression-là.
01:40Et là, on en parle moins.
01:41Et on les règle moins, finalement.
01:43On les règle moins.
01:43C'est des difficultés qui traversent ces quartiers populaires-là.
01:46Oui, vous dites, les quartiers populaires
01:48ne sont pas les auteurs collectifs de ces violences.
01:50Non, non.
01:51Et j'ai pu voir comme ça apparaître
01:53le fait que certains jetaient l'opprobre
01:57sur tous ces territoires-là, sur tous ces habitants.
02:00Alors que c'est, quoi, une centaine,
02:02peut-être un millier de personnes
02:03qui ont débordé pendant ce week-end.
02:09Tous les autres sont venus manifester leur joie,
02:12ont communié avec le reste des Français.
02:16Moi, j'ai pu le voir à Paris
02:18en me baladant avec mes enfants
02:19sur Place de la République, Grand Boulevard, Bastille.
02:23C'était bon enfant.
02:25Voilà, les gens se prenant les uns les autres dans les bras, chantant.
02:29Ne laissons pas penser
02:30que tous les jeunes des quartiers populaires
02:33sont violents ou incontrôlables.
02:36Non, ce n'est pas le cas.
02:38Ce serait dommageable
02:39et ce serait de donner encore du grain à moudre
02:40aux extrêmes.
02:42qui se nourrissent de ça.
02:44Oui.
02:44Vous dites que la République est une et indivisible.
02:47Oui.
02:48On est bien d'accord.
02:50Rappelons que dans le football,
02:52au quotidien,
02:53dans ces quartiers,
02:55dans ces banlieues,
02:56il y a des bénévoles,
02:57il y a des matchs tous les week-ends.
02:59Même si, parfois,
03:01ils sont émaillés d'incidents.
03:03Oui, ça arrive.
03:03Et de plus en plus souvent,
03:05quand même.
03:06De plus en plus souvent,
03:07on a des problèmes de rixes,
03:08mais comme de plus en plus souvent,
03:09on a une forme de violence
03:11un peu plus visible
03:13dans notre société,
03:14mais en même temps,
03:15vous avez des milliers et des milliers
03:16de manifestations
03:16qui se redéroulent très très bien
03:18où les principaux acteurs
03:21sont des jeunes de quartier.
03:22Il y a des milliers de matchs
03:23tous les dimanches,
03:24je vous dois le rappeler.
03:25Moi, je viens du milieu de la boxe
03:27et dans les galas de boxe,
03:29il n'y a rarement de débordement.
03:30Vous me direz,
03:30le sport fait que.
03:33Oui.
03:34Vous ne pouvez pas déborder.
03:35Je n'ai rarement envie de déborder.
03:38Oui, c'est ça.
03:38Oui.
03:39Non, mais Reda Didi,
03:40pourquoi ?
03:42Pourquoi ?
03:43Pourquoi cette situation ?
03:46Je crois qu'on a...
03:47Vous réfléchissez à cela.
03:48Tout le monde se pose la question.
03:50Pourquoi est-ce que des jeunes
03:52pour fêter le Paris Saint-Germain
03:54des jeunes venus
03:56pour l'essentiel
03:58de quartiers populaires de banlieue
04:00viennent détruire,
04:02saccager sur les Champs-Elysées ?
04:04Mais pourquoi ?
04:05Et c'est vrai,
04:06dans d'autres villes,
04:07il n'y a pas qu'à Paris,
04:07les Champs-Elysées.
04:08Ça s'est produit
04:09dans d'autres villes de province.
04:11Mais ce n'est pas vrai qu'à Paris,
04:12ce n'est pas vrai qu'en France,
04:14d'ailleurs,
04:14et ce n'est pas vrai que
04:15pour la Ligue des champions
04:18de cette année, je veux dire.
04:20On a la mémoire courte, en fait.
04:21Oui, ça, c'est vrai.
04:22Parce que 1998,
04:24ce n'était pas aussi idyllique
04:25que les uns et les autres.
04:26Il y a eu aussi des débordements.
04:29Les différents rapports
04:30qui parlent de sécurité
04:32vous diront que la violence
04:33n'a pas augmenté.
04:34Bon, voilà,
04:34ceci est à revoir.
04:36Par contre,
04:36le sentiment
04:37et le fait que ça voyage,
04:39que les réseaux sociaux
04:39sont présents
04:41et qu'aujourd'hui,
04:42on a quand même
04:42un manque de choc d'autorité,
04:46un manque d'imposition du cadre.
04:48Pour les jeunes ?
04:51Pour les jeunes,
04:51je pense qu'aujourd'hui,
04:53on a affaire à des jeunes
04:54qui parfois,
04:55même si les profils
04:56que vous avez définis
04:57qu'on commençait à passer
04:58en comparution immédiate
04:59sont très particuliers,
05:01on a parfois des jeunes
05:02qui sont en manque d'éducation
05:03et en manque de cadre.
05:04Oui, mais pardon,
05:05manque d'éducation,
05:06manque de cadre,
05:07je viens,
05:07mais vous avez raison,
05:08les premières comparutions immédiates
05:10montrent quoi ?
05:11Les jeunes interpellés
05:12sont des jeunes
05:13qui n'ont pas de casier judiciaire,
05:14qui sont insérés
05:16dans la société.
05:17Il y avait même hier,
05:18au tribunal,
05:19un jeune qui est en master,
05:21étudiant qui est en master,
05:22et qui est allé
05:24affronter la police,
05:25saccager,
05:26piller sur les Champs-Elysées,
05:28mais incompréhensible.
05:30Vous savez bien,
05:30M. Bourdin,
05:31et votre expérience,
05:31que la meute,
05:32ces moments d'euphorie comme ça,
05:34amènent aussi
05:34une forme de folie,
05:36et les gens sortent d'eux-mêmes
05:38et font des choses
05:40qu'ils ne feraient jamais
05:40dans des conditions
05:42entre guillemets normales.
05:43Oui, évidemment, évidemment.
05:45Alors,
05:47que pensez-vous
05:47des propos de Bruno Rotaillot
05:49qui les qualifie de barbares ?
05:52Moi,
05:53je n'interdis pas les mots.
05:55Ce que j'aimerais,
05:55c'est que mettre en place
05:56des dispositifs
05:57qui permettent d'éviter
05:58ce type de choses.
06:00Et ce dont je me rends compte
06:01aujourd'hui,
06:01c'est que la répression
06:01est une bonne chose.
06:02Il faut être répressif,
06:03il faut être répressif.
06:04C'est un risque en ça.
06:05J'ai toujours été pour le cadre.
06:07Et en même temps,
06:07il faut aussi de la prévention
06:08si on n'y arrivera pas.
06:10On ne peut pas laisser
06:1090% du travail
06:12de notre société
06:13à la police
06:13aux forces de sécurité intérieure.
06:14Ce n'est pas possible.
06:15Ça ne marche pas.
06:17En fait,
06:17si on ne fait pas de travail
06:18en amont
06:19pour éviter
06:20ce type de débordement,
06:22on n'y arrivera pas.
06:23Et moi,
06:23ce qui m'intéresse
06:24pour mon pays,
06:25pour mes enfants,
06:27pour nos concitoyens,
06:28c'est d'essayer
06:28de trouver des solutions
06:29qui sont efficientes.
06:31Alors,
06:31vous travaillez
06:32sur la sécurité locale.
06:33Vous avez des solutions ?
06:34Nous,
06:35on travaille sur
06:36beaucoup de sujets.
06:36Là,
06:36c'est un sujet très large.
06:38Mais oui,
06:39on travaille surtout
06:40sur une ligne
06:40qui permet d'être
06:42sur de la co-construction
06:43avec notamment
06:44les habitants.
06:45On ne peut plus
06:46aujourd'hui
06:46avoir le luxe
06:48de créer
06:48ou de penser
06:49une politique publique
06:51sur les questions
06:51de sécurité
06:52sans y associer
06:53des habitants.
06:53Il y a des territoires
06:54sur lesquels
06:54on n'entre plus.
06:55Il y a des territoires
06:56qui sont enfermés
06:57sur eux-mêmes.
06:58Il y a un manque
07:00de moyens flagrants.
07:02Et tout ça,
07:02il faut le repenser
07:03avec les habitants
07:04pour qu'ils soient
07:04partie prenante
07:05de cette politique-là
07:06et qu'ils y adhèrent vraiment.
07:07Avec les maires,
07:07avec les collectivités locales,
07:09bien sûr,
07:10avec les élus,
07:12mais aussi avec les habitants
07:13parce que les élus
07:13ont déjà comme compétence
07:16la tranquillité publique.
07:18Bon.
07:19Merci beaucoup,
07:20Reda Didi.
07:21Merci,
07:21c'est intéressant.
07:22Pas absolument.
07:23Conclusion,
07:23mettez tout le monde
07:24dans la boxe.
07:24Moi,
07:24c'est ce que je dis.
07:26C'est ce que j'ai retenu.
07:28Là,
07:28ça ne passe plus rien.
07:28Merci,
07:29Association Graines de France,
07:30spécialiste des politiques
07:31de sécurité locale.
07:32La politique.
07:33Merci.

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