Johnny Hallyday – Interview JT 13h (Antenne 2 – 17 Septembre 1986) – Promo Conseil de Famille - Vidéo Dailymotion

Johnny Hallyday l'icône française

Le 17 septembre 1986, Johnny Hallyday est invité au Journal de 13h sur Antenne 2 pour promouvoir le film Conseil de Famille réalisé par Costa-Gavras. L’occasion de découvrir un Johnny acteur, évoquant son rôle, sa collaboration avec Fanny Ardant et Guy Marchand, et son rapport au cinéma. Un moment rare et précieux pour les fans du rockeur et les passionnés de cinéma français.

Transcript

00:00Donc il a dit.

00:00Est-ce que j'ai une tête à céder ?

00:03C'est ignoble, ce môme !

00:04Vous savez, toi, qu'il était ignoble comme ça ?

00:07Tiens, téléphone.

00:08Dis-le au flic, mon petit mouchard.

00:11Je te préviendrai quand vous serez sur le chantier.

00:13Mais vous allez m'emmener.

00:16Bon, votre païonette, on va pas...

00:17Qu'est-ce que c'est, ce môme ?

00:19Qu'est-ce que tu t'imagines, un petit con ?

00:20Ça serait vite fait, hein ?

00:22Ni vu ni connu, puis on te fout dans la scène.

00:23On dit que t'as fait une fugue !

00:26Qu'est-ce que je dis, moi ?

00:30Je t'ai pour rien.

00:32Pour faire peur.

00:35Regarde, à quel état t'as mis ton parrain ?

00:38On dit que c'est pas évident de tourner avec des enfants.

00:40Est-ce que ça a été facile avec ceux-là ?

00:42Parce qu'ils ont l'air très bons et très astucieux.

00:44Qui veut répondre ?

00:46Moi ?

00:46Oui, pourquoi pas.

00:48Non, je pense pas que ça a pas été du tout difficile.

00:52Parce qu'il y a beaucoup de tendresse chez le petit garçon.

00:57Moi, j'ai eu beaucoup de contacts avec le petit garçon

00:58parce que les plateformes de mon rôle se passaient avec lui.

01:05Et c'est un petit garçon merveilleux, ça me tendresse.

01:08Je n'ai jamais joué à la comédie quand j'ai joué avec lui.

01:11C'est un petit garçon qui vient d'où ? Il est lycéen ?

01:13Oui, il vient de Nice et Costa l'a trouvé comme ça un jour dans un aéroport.

01:18Et depuis le tournage du film, vous l'avez revu ?

01:19Vous avez gardé des liens d'amitié ?

01:21Il aurait été en province pour présenter le film il y a deux jours.

01:24Il est venu à la conférence de presse à Nice et il était tout ému, il était content.

01:29Il est saisi par le cinéma maintenant, famille ?

01:30Oui, sûrement.

01:32Parce que je me rappelle, il s'intéressait à tout.

01:35Il s'intéressait au mouvement de la caméra.

01:39Il regardait comment faisaient les lumières.

01:41Il avait pris Costa et tous les gens de l'équipe comme sa famille.

01:45Vous n'avez pas été étonnée quand Costa-Garras vous a demandé de jouer un rôle de comédie ?

01:52Parce que généralement, on vous a vu plutôt dans des rôles frénétiques, des idéaux, c'était terrible, et d'autres.

01:58Vous avez quand même joué des comédies, mais comme celle-là, rarement.

02:02Ce qui m'aurait fait peur, c'est si j'avais dû faire rire rien qu'avec moi.

02:08C'est-à-dire que là, je me suis dit, on se comporte dans ces scènes avec un grand sérieux, une mauvaise foi,

02:12quelque chose de complètement comme ça, vrai, dans des situations qui sont drôles.

02:19Alors là, je me disais, j'ai envie de vivre tout d'un coup avec des situations explosives ou des situations...

02:26Ce que j'aime bien dans La Mer, c'est qu'elle est toujours un peu en décalage.

02:31Elle rit quand il ne faudrait pas rire.

02:33Et elle a une nostalgie quand tout devrait aller bien.

02:36Donc c'est un rôle qui vit par éclat, plus que par une sorte de rationalité.

02:41Et ça, ça me plaisait.

02:42Est-ce que vous avez mis du temps à être très complice entre Fanny Ardent et Johnny Hallyday ?

02:46Parce que ce n'est pas évident de tourner comme ça avec quelqu'un qui est maintenant dans le cinéma.

02:50En ce qui me concerne, non.

02:51Je sais que ça s'est fait assez vite.

02:55Moi, Johnny m'intimidait.

02:57Et puis moi, j'étais terrifié.

03:01Donc vous avez été très gentil l'un avec l'autre, avec précaution.

03:04Et vous avez été d'admiration pour Fanny.

03:05Alors, en plus, comme ça, elle dégage quelque chose.

03:08Ce n'est pas la femme à qui on tape sur l'épaule.

03:10Je ne sais pas.

03:10Elle me reprend.

03:11On a envie de lui caresser la tête.

03:13Et donc, moi, j'étais très, très impressionné.

03:14Je ne savais pas très bien comment...

03:16J'avais un personnage quand même un peu primaire dans ses films.

03:19Donc, il fallait qu'elle agisse comme quelqu'un de primaire.

03:22Et ce n'était pas évident pour moi, le premier jour de tournage, d'être comme ça avec elle.

03:26Alors, et puis, ça s'est fait, mais très rapidement.

03:30Mais vous aussi, vous n'avez pas l'habitude de faire rire.

03:33Non, mais c'est vrai ce que dit Fanny.

03:36Nous jouons des personnages sérieux.

03:38Et si ça fait rire, c'est par les situations.

03:42Dit Marchand, dit de vous, j'avais une espèce de sympathie mêlée de curiosité.

03:46On n'est pas de la même race de chien, mais c'est quand même un chien lui aussi.

03:49C'est ce que ça veut dire, ça.

03:50Être un chien, c'est...

03:54Je ne sais pas très bien ce qu'il va vous dire.

03:57Moi, je crois qu'il peut dire quelqu'un de violent, mais fidèle.

04:00Oui, je suis certainement fidèle, en tout cas.

04:03Éternel adolescent, comme certains le disent.

04:05Oui, parce que je...

04:08Chez chaque être humain, je crois que...

04:11De rester adolescent, ça veut dire qu'on rêve toujours.

04:15Et je crois que c'est important de rêver.

04:17On rêve quand on va au cinéma.

04:18On rêve quand on voit des acteurs ou quand on voit un film.

04:22Mais les acteurs rêvent aussi, puisqu'ils font rêver les autres.

04:27Et vous allez continuer le cinéma ou reprendre la chanson ?

04:30Pour l'instant, je vais continuer le cinéma.

04:33Mais je reprendrai la chanson en septembre 87.

04:36Tout à l'heure, vous nous avez dit que quelqu'un m'a parlé d'une chanson il y a quelques jours.

04:39Et je me suis dit, tiens, c'est vrai, je suis aussi chanteur.

04:41Oui, c'est vrai que depuis un an, je suis complètement impliqué dans le métier d'acteur.

04:49Les gens que je fréquente sont plus des gens de cinéma que des gens de musical.

04:55Et c'est vrai, j'avais un peu oublié que j'étais chanteur.

04:58Mais je n'en ai pas la chanson, j'adore chanter.

05:01Mais moi j'ai la chance en tout cas de faire les deux choses.

05:04Une façon à ne jamais me lasser d'une chose.

05:08Donc c'est bien, je crois.

05:10Je crois que moi j'en ai besoin pour mon équilibre.

05:14Bon, Fanny, vous dites à un moment aussi dans cette petite brochure,

05:18on est là, on se retrouve chacun avec le métier que l'on a.

05:22Et ce qui est très important, c'est de savoir un petit peu la biographie de celui qui est en face de soi.

05:26De savoir quelle est son histoire pour que ça marche mieux.

05:29Je crois que pour être plus précis, ça serait de ne pas la connaître, mais de la deviner.

05:35Et qu'au fur et à mesure, justement sur ces trois mois et demi de tournage,

05:38je ne sais pas les anecdotes de la vie de Jenny et de Guy,

05:42mais tout d'un coup je savais les choses qui les sensibilisaient,

05:48qui leur faisaient du bien ou du mal.

05:50Alors, je trouve qu'on arrive sur un tournage avec que ce qu'on est,

05:54même si on rentre dans une fiction.

05:56Et je préfère au contraire ne pas, si on me dit,

05:58quel effet ça vous fait de tourner avec la Néa Lidé ?

06:00Mais c'est comme si au début d'un tournage, tout le monde déposait ses bagages.

06:03Tout recommence à zéro.

06:05Et pour Costa, et pour Guy, et pour Johnny, et pour moi.

06:07Mais après, la biographie, c'est les choses qui font un être ce qu'il a d'unique.

06:12Est-ce que vous avez eu des moments de friction entre vous,

06:14au contraire de très grande solidarité, très vite ?

06:17Vous êtes tapés de ce point-là ?

06:19Non, non, on a beaucoup ri.

06:23Et Costa, justement, s'est servi des rires qui n'étaient pas prévus,

06:26des rires qui n'étaient pas contrôlés.

06:28Parce que comme c'était des tournages à l'extérieur,

06:31on a voyagé, on a connu les hôtels, tout ça.

06:34C'est un tournage fatiguant, il paraît.

06:37Des fois, oui, c'était assez fatigant,

06:39parce que Costa voulait absolument terminer le film dans les temps voulus,

06:44et on a fait énormément de dépassements en horaire.

06:48Mais ce qui est frappant dans ce film,

06:50et je crois que c'est la qualité de Costa,

06:52de vous avoir donné ces personnages,

06:54c'est qu'on sent que vous avez des enfants.

06:57Parce que dans le film, vous les touchez,

06:58aussi bien Johnny que Fanny,

07:00comme des gens qui ont eu des enfants.

07:03Et c'est pas toujours vrai quand on n'en a pas eu.

07:07On avait des enfants formidables.

07:10Oui, c'est pour vrai qu'un enfant, on a envie de le toucher.

07:13Et puis souvent, les cheveux sont à la hauteur des mains,

07:16et c'est doux les cheveux.

07:18Et il y a quelque chose de fragile,

07:19alors on a envie de protéger,

07:21mais en même temps, ils vous protègent.

07:22C'est vrai que d'avoir des enfants, ça aide peut-être,

07:25parce que les gens qui n'ont pas d'enfants,

07:27quand ils jouent avec des enfants,

07:28ils auraient peut-être tendance à en faire trop.

07:32Alors que des enfants, il faut leur parler normalement,

07:34comme à tout le monde.

07:35Ils ont leur petite vie, puis nous, on a la nôtre.

07:37Et c'est vrai aussi qu'un enfant,

07:40quand ils sont dans la cour de récréation,

07:43ils ont ce phénomène,

07:44on dirait que tu es le gendarme,

07:46et on dirait que je suis...

07:47Alors la notion de jeu est très vite là.

07:50Et de jouer avec un enfant,

07:52tout de suite on dit, on va jouer,

07:54en prenant les plus grands risques,

07:56comme dans la cour de récréation.

07:57Est-ce que vous êtes d'accord

07:59avec cette réflexion de Guy Marchand,

08:00qui était notre invité hier,

08:02selon laquelle Johnny Hallyday

08:04aurait un petit peu de Gary Cooper ?

08:07C'est vrai ?

08:09Quand on a commencé le film,

08:11il m'a dit,

08:12tu sais que tu as quelque chose de John Derrick.

08:16Peut-être Gary Cooper dans les votes.

08:18Oui, dans la démarche.

08:20Oui, mais vous vous dites aussi,

08:21à un moment, il y a une phrase très importante

08:22que vous pouvez prononcer sur New York.

08:25New York, que t'es tendre à définir.

08:26J'ai voulu faire rando.

08:28On a un petit peu une charge

08:29sur ce qu'on s'imagine,

08:33la mafia américaine.

08:34Oui, reprenons référence Brando

08:36dans Le Parrain.

08:39Mais je veux dire,

08:41c'est une charge.

08:43C'est impossible d'être Brando.

08:46Alors maintenant, vous avez fait rire à l'écran.

08:47Est-ce que vous avez envie de pleurer ?

08:49De jouer un grand rôle dramatique ?

08:52Oui, oui, ça me plairait bien.

08:54Vous avez une idée déjà

08:55de la personne avec qui vous voudriez le tourner ?

08:58J'ai plusieurs idées.

08:59Bon, déjà, je commence un film au mois d'avril

09:01avec Pierre William Glenn

09:02qui, là, est complètement différent.

09:05C'est un film d'aventure

09:06avec beaucoup de cascades,

09:07beaucoup de...

09:08Il y a des bons, des méchants,

09:09comme dans les westerns.

09:10Il y a...

09:10Il y a ce film-là en avril.

09:12Et puis, j'ai un projet pour Janvier.

09:16J'ai éventuellement un projet pour Janvier

09:18avec Jean-Marc Boeuf, justement.

09:20C'est que Guy était là pour présenter Vaudville.

09:22Et moi, j'ai vu Vaudville,

09:23c'est un film formidable.

09:24Je tiens à le dire.

09:26Et le film avec Jean-Marc Boeuf,

09:29si ça se réalise,

09:30ce serait éventuellement comme ça

09:31un film dramatique,

09:32un film à la limite du drame.

09:36Alors, quant à vous, Fanny,

09:38moi, je vais vous poser la même question,

09:39mais dans le sens contraire

09:40que celle qui a été posée

09:41à Johnny Hallyday par France Roche.

09:43Vous avez goûté à la comédie.

09:45Est-ce que vous avez envie de continuer

09:46ou au contraire de revenir

09:47dans les rôles qu'on vous a connus

09:49jusqu'à maintenant ?

09:50Moi, j'aime bien les mélanges.

09:53J'aime les films dans lesquels

09:54les larmes et les rires

09:56n'étaient pas programmés.

09:59Ça vient d'une histoire, quelquefois,

10:02qui va être triste,

10:02mais où on choisit de rire

10:04parce que ça va faire trop mal.

10:05J'aime bien le mélange des deux genres.

10:08C'est ce que j'ai aimé

10:08dans le film de Costa,

10:10c'est que ce n'est pas complètement

10:11toujours de la comédie,

10:12c'est que tout d'un coup,

10:13il y a comme un gong

10:15qui fait que tout ne va pas très bien,

10:16Madame la Marquise,

10:17il y a quelque chose qui ne va pas.

10:19Et bon, en tant qu'acteur,

10:21on a toujours envie de dire

10:22j'ai envie de tout jouer.

10:25Merci beaucoup.

10:26Merci Fanny Ardant,

10:27merci Johnny Hallyday

10:28pour ce Conseil de famille,

10:29un film de Costa Gavras

10:30qui, je le rappelle,

10:31a été coproduit par Antenne 2.

10:33Est-ce pas, François ?

10:34Oui, et nous sommes très fiers.

10:35Voilà.

10:35Très bien, c'est un film

10:36qui sort sur les écrans

10:38le 19 mars prochain.

10:39Nous allons maintenant retrouver

10:40Gérard Leclerc à la Bourse de Paris

10:42pour savoir si tout ce petit monde

10:43se porte bien.

10:44c'est-à-c'à-c'est d' Strong's.

10:45...

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