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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2025-06-01##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Perez.
00:04Bonjour et bienvenue dans la santé en mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:08Et aujourd'hui nous allons parler de la fin de vie et du droit de l'aide à mourir dans le contexte de la proposition de loi votée cette semaine à l'Assemblée Nationale.
00:17Avec nos invités, nous tenterons de comprendre quels sont les enjeux autour de la loi et surtout comment elle peut être vécue, que l'on soit patient, aidant ou professionnel de santé.
00:24Nous verrons également comment accompagner au mieux nos aînés sur cette dernière étape et si le choix entre EHPAD, domicile ou hôpital est encore possible à cette étape de la vie.
00:34La santé en mouvement, spéciale fin de vie et aide à mourir, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:39Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Perez.
00:43Et pour commencer cette émission, j'ai le plaisir d'accueillir Monique Girard avec toute son énergie.
00:47Oui, Monique, bonjour. Vous êtes gériatre et membre actif de l'association M-Corps, qui est l'association qui représente au niveau national l'ensemble des médecins du secteur médico-social.
00:57Alors Monique, pour commencer, quand on parle du droit à l'aide à mourir, j'aimerais que vous nous expliquiez comment on peut ressentir cette loi qui a été votée,
01:05que l'on soit un patient âgé, que l'on soit un médecin ou que l'on soit membre d'une famille.
01:09Le patient âgé, qui est le résident dans nos EHPAD, très souvent se voit comme une charge, se voit comme quelqu'un qui a fini sa vie, qui n'a plus d'utilité.
01:24Et ça, le plus souvent, lorsqu'ils atteignent le grand âge.
01:29Nos résidents, ils sont très âgés, 87 ans en moyenne, porteurs de polypathologie et avec une énorme perte d'autonomie.
01:43Et cette perte d'autonomie, elle peut être physique, elle peut être psychique, et elle pèse beaucoup sur la vie de nos résidents, et notamment en fin de vie.
01:54Donc il y a cette notion de « je ne suis plus utile à la société, je ne suis plus utile à ma famille » et également « je suis une charge financière ou humaine pour ma famille ».
02:09De notre côté, les familles elles-mêmes, les proches, le plus souvent, ils sont dans le fait d'accompagner,
02:19et d'avoir une vie, une prise en soin pour leur aîné qui soit de bonne qualité.
02:27Mais malheureusement, la situation dans les EHPAD, elle est très très hétérogène, et notamment sur l'accompagnement de fin de vie.
02:36Et nos soignants, et je parle aussi bien des soignants que des non-soignants qui sont autour de nos résidents,
02:44ils ne sont pas assez formés. Ils ont beau mettre toute leur humanité, tout leur cœur dans cet accompagnement,
02:53mais ils ne sont pas assez formés, nous manquons de moyens.
02:56Le vote de la première partie de la loi est une bonne nouvelle pour nous par rapport à un plan de développement des soins palliatifs.
03:06Mais vous n'avez pas le sentiment, Monique, que certains résidents, justement, qui sont dans cette culpabilité de vivre encore
03:10et d'être un poids pour leur famille, pour la société, vous disent « écoutez, moi je suis éligible, alors allez-y, on arrête tout ».
03:17Ce n'est pas un risque, ça ?
03:19Alors il faut savoir qu'effectivement, 50% de nos résidents sont atteints de pathologies évoluées, très évoluées, souvent.
03:30Mais par contre, 70% de nos résidents présentent des troubles cognitifs à des degrés plus ou moins importants.
03:42Et lorsque l'on va décider, lorsque ce droit à mourir doit dépendre d'une décision libre, éclairée,
03:54avec toutes les facultés de discernement possibles, ça n'est pas quelque chose qui est applicable dans nos EHPAD.
04:07Et notamment, les termes de la loi sont assez flous là-dessus, parce que les facultés de discernement,
04:13telles que nous, nous les évaluons dans nos EHPAD,
04:16le mode de discernement n'est pas explicité, n'est pas réaliste sur ces modalités de la loi.
04:26Alors justement, vous parlez de ces critères, mais il y a d'autres critères qui laissent une place importante
04:30à la subjectivité du médecin ou du patient, comme une affection grave ou le pronostic vital.
04:35Est-ce qu'on ne risque pas des contentions avec les familles, justement, sur cette ambiguïté ?
04:39Effectivement, je dirais que les affections graves et incurables, on en a forcément chez nos résidents
04:55qui sont polypathologiques, et les familles sont assez déconcertées,
05:00parce que très souvent, nous avons celles, les familles qui veulent absolument
05:07que la personne soit accompagnée, traitée, qu'on soit dans le curatif jusqu'au bout,
05:15et puis celles qui, à l'inverse, nous demandent d'aider la personne dans cet accompagnement.
05:25Et pour nous, aider, c'est le soin. Aider une personne à finir ses jours,
05:32ça n'est pas enlever le problème, solutionner le problème par sa disparition,
05:39c'est pas notre façon de voir les choses.
05:42Et je pense que les familles aussi sont très demandeuses de cet accompagnement de qualité
05:47au sein de nos EHPAD.
05:49Monique, excusez-moi de vous poser la question, mais est-ce que vous voyez une corrélation,
05:52quelque part, purement économique, entre ces enjeux de financement des retraites,
05:57le déficit de la sécurité sociale, et le poids pour la société d'une population hyper médicalisée ?
06:02Il y avait une urgence à faire cette loi ?
06:05Non, vraiment pas. Je pense que l'urgence, elle était à reprendre tous les termes de la loi,
06:17à faire mieux connaître la loi Clèche-Leonetti de 2016,
06:21à porter beaucoup plus de moyens sur la formation,
06:26sur l'organisation et le financement de cet accompagnement de fin de vie.
06:32Je pense que cette loi est une réelle illusion du libre choix.
06:41C'est une illusion parce que la santé est en pleine crise,
06:44la santé dans nos EHPAD, mais la santé également en général.
06:48Et bien sûr, il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt,
06:52et certaines mutuelles ont affiché cette volonté de faire des économies,
06:57de faire des économies sur les retraites, de faire des économies sur les remboursements de soins.
07:04Un exemple concret au Canada sort à une fréquence annuelle, je pense,
07:12le chiffrage de ces économies faites avec l'aide à mourir.
07:17Monique, une dernière question.
07:19Le délit d'entrave condamne d'une peine allant de deux ans de prison à 30 000 euros d'amende
07:22l'opposition d'un soignant au désir de mourir.
07:25Ça vous choque ?
07:28Totalement.
07:30Vous savez que nous sommes, cette année 2025,
07:35dans la préoccupation de la santé mentale,
07:39et notamment dans le plan de prévention du suicide,
07:43avec le fameux numéro 31-14,
07:46qui permet d'aider les gens qui sont en volonté, en démarche suicidaire.
07:51Ce délit d'entrave est pour nous quelque chose qui va vraiment à l'encontre
07:58de notre non-abandon de la personne.
08:03Parce que lorsque une personne va nous demander de mettre fin à ses jours,
08:09souvent, nous envisageons avec elle d'autres solutions,
08:15nous envisageons avec elle un accompagnement beaucoup plus solidaire,
08:19beaucoup plus fraternel, comme dit notre président Macron.
08:25En tout cas, ce délit d'entrave, nous, on aurait bien aimé qu'il soit assorti
08:31d'un délit d'incitation.
08:34Parce qu'on a vraiment la peur que des pressions s'exercent,
08:40notamment sur nos personnels, sur nos personnes âgées, vulnérables, fragiles,
08:45qui se sentent déjà de trop dans cette société.
08:49Donc, c'est carrément un véritable tri social
08:53des plus vulnérables auxquels on s'expose.
08:57Merci Monique Girard, je rappelle que vous êtes gériatre et membre actif de M-Core.
09:02Avant de nous retrouver dans quelques instants,
09:04je vous propose de découvrir une nouvelle séquence dans la Santé en Mouvement.
09:07Cette séquence, c'est une bande-annonce pour Medicating Normal,
09:11un documentaire sur la prévention en santé mentale,
09:13dans une époque où la prescription massive de médicaments psychotropes
09:16donne lieu à une nouvelle menace pour la santé publique.
09:19La normalité sous ordonnance, le documentaire choc
09:22où la paduguin rencontre la détresse de l'être humain, présente.
09:26C'est l'histoire de Rebecca.
09:32Rebecca, c'est une fillette joyeuse, elle a 11 ans.
09:35Lorsque sa famille déménage, pour la énième fois, tout change.
09:38Elle devient très anxieuse.
09:40Elle a des maux de ventre, elle ne va plus à l'école,
09:42elle ne mange presque plus.
09:44Inquiet, ses parents l'emmènent consulter une thérapeute.
09:47Et sur l'ordonnance, des antidépresseurs.
09:50De la sertaline, pour commencer,
09:52et puis de la fluoxétine, plus communément appelée Prozac.
09:55Et là, tout bascule pour la jeune fille.
09:58Rebecca commence à voir une petite fille imaginaire qui lui parle.
10:02Rebecca l'appelle Alice.
10:04Alice, elle devient envahissante et l'incite à se faire du mal.
10:08Rebecca enchaîne alors des séjours à l'hôpital psychiatrique.
10:11Elle n'a que 13 ans.
10:13A chaque passage, on lui ajoute un médicament de plus,
10:16pour compenser les effets du précédent.
10:17Ses parents ne la reconnaissent plus
10:19et prennent une décision alors difficile,
10:22arrêter les traitements.
10:23Et quelques mois plus tard, les hallucinations disparaissent.
10:27Rebecca reprend sa vie en main,
10:28décroche un diplôme avec mention
10:30et travaille aujourd'hui dans la communication.
10:33L'histoire de Rebecca,
10:34elle interroge,
10:35elle fait douter.
10:36Jusqu'où faut-il prendre des traitements
10:38pour calmer l'esprit,
10:39quitte à finalement le détruire ?
10:41Alors avant de recourir aux psychotropes,
10:43dont les effets secondaires sont parfois lourds
10:45et sources de sevrage difficiles,
10:47il est essentiel de s'informer
10:48et d'explorer d'autres voies.
10:51Vous doutez encore ?
10:52Découvrez le documentaire
10:53La Normalité sous ordonnance
10:54en accès libre sur Youtube
10:56et sur la chaîne Odyssée.
10:58La Normalité sous ordonnance,
11:00le documentaire choc
11:01où la pas du gain rencontre
11:02la détresse de l'être humain,
11:04présente.
11:06Sud Radio,
11:07la santé en mouvement,
11:08Vanessa Perez.
11:09Et pour continuer cette émission,
11:11j'ai le plaisir d'accueillir
11:12Nicolas Balmel,
11:13direction des relations institutionnelles
11:15chez Bastide Médicale.
11:17Nicolas, bonjour,
11:18on est ravis de vous avoir parmi nous.
11:19Alors on le sait,
11:20de plus en plus de Français
11:21sont soignés chez eux,
11:22que ce soit après une hospitalisation
11:24ou en cas de maladie chronique.
11:26Et chez Bastide,
11:27vous êtes prestataire de santé à domicile.
11:29Alors comme les mots sont importants,
11:31j'aimerais que vous nous redéfinissiez
11:32c'est quoi un prestataire de santé à domicile ?
11:35Oui, merci beaucoup
11:36de me poser cette question-là.
11:37Effectivement, concrètement,
11:38en fait, on intervient vraiment
11:39sur prescription médicale
11:41et c'est vraiment extrêmement important
11:42de préciser ce point.
11:44Et dans le sur prescription médicale,
11:45donc les équipes des prestataires
11:46de santé à domicile
11:47se rendent chez le patient
11:48pour lui apporter
11:49le ou les dispositifs médicaux
11:51dont ils ont besoin
11:51alors qu'ils sont prescrits
11:52par le médecin.
11:53Donc ça peut être
11:54des lits médicalisés,
11:55des fauteurs roulants,
11:56des dispositifs qui sont liés
11:57à des problématiques d'apnée du sommeil
11:59ou des pompes à perfusion
12:00ou à insuline.
12:02Et ce qui est important ici,
12:04c'est que de préciser,
12:06c'est qu'au-delà de la simple installation
12:07du dispositif médical au domicile,
12:09en fait, on accompagne aussi le patient,
12:11ses aidants, leur famille,
12:13à bien comprendre le fonctionnement
12:14du dispositif
12:15afin qu'il soit le plus observant possible,
12:17pour qu'il suive concrètement
12:18le traitement prescrit par le médecin.
12:20Et nous gardons d'ailleurs
12:21avec celui-ci, avec le médecin,
12:23un lien très précis
12:25tout au long de la pathologie.
12:28Alors justement, Nicolas,
12:29quand une famille vous contacte,
12:30c'est souvent dans l'urgence,
12:32avec beaucoup d'émotions
12:33et de confusions,
12:35vous devez réagir vite et bien.
12:37Comment se passe votre première intervention
12:38sur le terrain, très concrètement ?
12:41Alors oui, sur la question
12:42de la fin de vie, effectivement,
12:43il faut quand même préciser
12:44qu'on est quand même
12:45finalement assez rarement contacté
12:46par les familles.
12:47Ce sont souvent les médecins,
12:49le personnel médical
12:50qui nous signifient
12:51la prise en charge à réaliser.
12:52Et donc, notre premier contact,
12:54il va être beaucoup plus
12:55d'un professionnel de santé
12:56qui souhaite nous confier son médecin,
12:58son patient, pardon,
12:59pour répondre à son premier besoin
13:00qu'il aura identifié.
13:02Donc, une fois qu'on a
13:03cet appel téléphonique,
13:05nos équipes sont en capacité
13:06d'évaluer avec lui
13:07ce qui est réalisable
13:09avec les infirmières libérales,
13:11avec les partenaires soignants de ville.
13:13Donc, à ce moment-là,
13:14on prend la prise en charge,
13:15elle est effectivement très importante
13:16et c'est là où on doit être
13:17effectivement extrêmement réactif
13:19et extrêmement précis.
13:21Et c'est la raison pour laquelle aussi
13:22nous pourrons conseiller
13:23auprès du prescripteur
13:26ne pas forcément faire la prestation,
13:29mais de la confier
13:30à l'hospitalisation à domicile,
13:32à la HAD,
13:33avec qui, effectivement,
13:34les prestataires de santé à domicile
13:35travaillent en totale complémentarité
13:37et en totale partenariat.
13:40Nous, chez le groupe
13:40Bastille Médicale,
13:42ça fait plus d'une vingtaine d'années
13:43que nous sommes partenaires
13:44des structures
13:45d'hospitalisation à domicile
13:46qui ont effectivement
13:47beaucoup plus de compétences
13:48que nous
13:49pour ce qui relève du soin
13:50et du suivi médical.
13:51Nous, nous sommes vraiment
13:52des experts
13:53du dispositif médical.
13:55Concrètement, Nicolas,
13:56les solutions concrètes
13:57que vous mettez en place
13:57pour le décrire
13:58par rapport à nos auditeurs,
13:59quelles sont-elles
14:00pour qu'on vous repère clairement ?
14:03Tout à fait.
14:03Comme je l'évoquais tout à l'heure,
14:05d'abord,
14:06il y a cet appel téléphonique
14:07du professionnel de santé
14:08qui arrive dans notre cellule
14:09de coordination
14:09chez Bastille Médicale
14:11et nous, chez Bastille,
14:12nos experts,
14:13qu'ils sont soit des infirmiers,
14:14des diététiciens,
14:15ils vont tout mettre en œuvre
14:16pour répondre
14:16à la demande formulée
14:17et donc,
14:19on est au quotidien
14:20toujours à gérer
14:21cette urgence,
14:22être adaptable
14:22et réactif.
14:24C'est grosso modo
14:25en une journée
14:26lorsqu'on a un appel le matin,
14:279 fois sur 10,
14:28le patient est installé
14:30le jour même
14:31à son domicile
14:32et nous sommes bien sûr
14:33disponibles 7 jours sur 7
14:34et 24 heures sur 24.
14:35Alors Nicolas,
14:36excusez-moi d'être
14:37un peu pragmatique
14:37mais j'ai envie
14:38de vous poser une question
14:39que tout le monde se pose.
14:41Est-ce que ça coûte plus cher
14:42d'être à l'hôpital
14:42ou à la maison ?
14:43Combien ça coûte réellement ?
14:45En fait,
14:46d'abord,
14:46la prise en charge du patient
14:48est prise en charge
14:49par l'assurance maladie.
14:50Donc pour ce qui concerne
14:52la mise en place
14:53de soins palliatifs,
14:55ça permet à un patient
14:56de revenir chez lui
14:57auprès de ses proches
14:58mais aussi,
14:59et c'est vraiment le sens
14:59de votre question,
15:00ça permet de libérer
15:01un lit d'hôpital.
15:02Or,
15:03il a été clairement dit
15:04et écrit
15:04et prouvé
15:05qu'en fait,
15:06une prise en charge
15:06à domicile
15:07est nettement moins onéreuse
15:09qu'une prise en charge
15:10dans une structure hospitalière
15:11avec toutes les économies
15:12de structures
15:13que ça peut générer
15:14en termes de bâtiments
15:15d'électricité.
15:16Et d'ailleurs,
15:17durant la période
15:17du Covid,
15:19les prestataires
15:19de santé à domicile
15:20ont joué un très très grand rôle
15:21pour libérer des lits d'hôpitaux
15:23et faire des économies
15:24effectivement à l'assurance maladie.
15:26Pour conclure,
15:27en 30 secondes,
15:27Nicolas,
15:28dans ce contexte
15:28effectivement de loi
15:30qui vient d'être votée,
15:31quel regard vous portez
15:31sur l'accompagnement
15:32des patients
15:33en fin de vie à domicile ?
15:35Alors effectivement,
15:36c'est un moment
15:37qui est naturellement
15:37très très sensible
15:38et très délicat
15:39pour les familles
15:40et pour leurs proches
15:41et le groupe Bastille Médical
15:43essaie forcément
15:43naturellement
15:44d'avoir une vision
15:44humaine,
15:45bienveillante
15:46dans le traitement
15:48et le suivi
15:48de cette problématique-là.
15:50Donc moi,
15:51j'ai la chance
15:51justement d'être salarié
15:52d'un groupe
15:53qui a ces valeurs humaines
15:54bien chevillées au corps,
15:56de respect,
15:56d'écoute,
15:57du travail bien fait
15:58et bien entendu
15:59de valeurs humaines
16:01et bienveillantes.
16:01Donc c'est notre ADN
16:03et donc on met un point d'honneur
16:04à le faire
16:05dans toutes nos prestations
16:06mais particulièrement là
16:07effectivement
16:07pour la fin de vie.
16:09Merci beaucoup Nicolas Balmel.
16:10Je rappelle que vous êtes
16:11directeur des relations
16:12institutionnelles
16:13chez Bastille Médical
16:14et pour continuer cette émission
16:15j'ai le plaisir
16:16d'accueillir Antoine Piau.
16:17Antoine, bonjour.
16:18Merci d'être parmi nous
16:19en plateau
16:20et d'avoir fait le déplacement
16:21depuis Toulouse.
16:22Vous êtes gériatre
16:23justement à l'IHU de Toulouse.
16:27Alors là aussi
16:27on va revenir
16:28sur une définition
16:29on sait tous
16:30ce que c'est un EHPAD
16:31mais pas forcément
16:32et j'aimerais que vous nous disiez
16:33précisément
16:33qui est concerné justement.
16:35Alors un EHPAD
16:35ou une maison de retraite
16:36comme son nom l'a dit
16:37c'est un établissement
16:38qui héberge
16:39des personnes âgées dépendantes
16:40dire quoi ?
16:41En fait d'abord
16:41c'est des gens très âgés
16:43la moyenne d'âge
16:43c'est 85 ans grosso modo
16:45et qui sont dépendants
16:46mais qui sont dépendants
16:47surtout cognitivement.
16:48Autrement dit
16:49c'est pas parce que je suis
16:50en fauteuil roulant
16:50par exemple
16:51que j'ai besoin d'aller en EHPAD.
16:52Je vais en EHPAD
16:53principalement parce que
16:54j'ai des troubles de la mémoire
16:55et l'immense majorité
16:57des gens en EHPAD
16:58ont des maladies
16:59de type Alzheimer ou autre
17:00et c'est ça qui rend
17:01le maintien à domicile
17:02très très compliqué.
17:03Alors expliquez-nous
17:04parce que justement
17:05sur cette période
17:06de la fin de vie
17:06de nombreuses personnes
17:07rejettent d'emblée
17:08l'idée d'aller en EHPAD
17:10comme si le choix
17:11était systématiquement
17:12synonyme d'abandon
17:13ou de maltraitance.
17:15Que répondez-vous ?
17:16Alors j'ai beaucoup
17:16de mal avec ça.
17:17C'est vrai qu'il y a des gens
17:18qui s'amusent à poser la question
17:19est-ce que vous voulez
17:19aller en EHPAD ?
17:20Les gens répondent non.
17:21Alors j'ai un scoop pour vous
17:22les gens ils ne veulent pas
17:23être vieux, ils ne veulent pas
17:24être dépendants
17:24donc évidemment
17:25ils ne veulent pas aller en EHPAD.
17:26Pour autant l'EHPAD
17:27est extrêmement utile.
17:28Et en fait
17:29quand est-ce qu'on va en EHPAD
17:30quand on est en difficulté
17:31et notamment
17:32quand les aidants
17:33sont en difficulté
17:34et souvent c'est même
17:35signe de survie
17:36synonyme de survie
17:37pour les aidants à la maison.
17:38Donc on y va
17:39quand on n'arrive pas
17:40à trouver suffisamment
17:41d'aide à la maison
17:42quand on est beaucoup
17:43trop isolé géographiquement
17:45ou socialement
17:45ou quand la surveillance nocturne
17:48devient indispensable
17:49donc on ne peut pas
17:49rester la nuit.
17:50Donc quand on critique
17:51les EHPAD
17:52quand on critique les gens
17:53qui vont en EHPAD
17:53je ne sais pas si les gens
17:54réalisent l'impact que ça
17:55sur les familles
17:56parce que c'est hyper culpabilisant
17:58et l'impact que ça
17:59sur les professionnels
18:00c'est-à-dire tous les gens
18:01les aides-soignantes
18:02qui travaillent en EHPAD
18:03et qui font super bien
18:04leur boulot.
18:05Alors justement vous le disiez
18:06les EHPAD accueillent
18:07aujourd'hui des personnes
18:08de plus en plus dépendantes
18:08mais avec quand même
18:09une sociologie assez hétérogène
18:11et c'est des lieux aussi
18:13où on est censé bien vivre
18:14donc il n'y a pas un peu
18:15un paradoxe à gérer
18:16justement dans cette période ?
18:18C'est très vrai
18:18c'est-à-dire les EHPAD
18:19c'est un lieu de vie
18:20et ça doit être un lieu de vie
18:21mais c'est vrai
18:23qu'on y va de plus en plus tard
18:24et tant mieux
18:25de plus en plus malade
18:26de plus en plus dépendant
18:27donc c'est un lieu
18:28où il doit y avoir
18:29une densité de soins extrême
18:30et là on atteint un peu
18:32un bout
18:33c'est-à-dire c'est très difficile
18:34à la fois d'avoir
18:35beaucoup de professionnels
18:37beaucoup de soins
18:38et à la fois de garder
18:39cette personnalisation
18:41ce caractère lieu de vie
18:43de ne pas se transformer
18:43en clinique ou en hôpital
18:44en fait
18:45et c'est vraiment
18:45très très difficile.
18:47Bon alors on le sait aussi
18:48beaucoup de personnes âgées
18:49entrent en EHPAD
18:50dans l'urgence
18:50après une chute
18:51ou une hospitalisation
18:52sans être forcément
18:54prêt à cette transition
18:55selon vous c'est un parcours
18:57qui devrait être anticipé
18:58avec une forme d'éducation
19:00on va dire un peu plus tôt
19:00Alors ça c'est le grand malheur
19:02du gériade
19:02c'est-à-dire qu'on reçoit
19:03des gens aux urgences
19:04le samedi à 2h du matin
19:06et on se dit
19:07et on les place en EHPAD
19:09et on se dit
19:09mais ça aurait pu être fait
19:10il y a des mois
19:11il y a des années
19:11et on n'est pas obligé
19:12d'entrer définitivement
19:14en EHPAD
19:14on peut faire de l'accueil
19:15de jour
19:16on peut faire des hébergements
19:17temporaires pendant les vacances
19:18pour que les aidants
19:19puissent se reposer
19:20se ressourcer
19:20et que la personne puisse
19:22prendre un peu la température
19:23de l'établissement
19:24et le choisir même
19:25et après
19:26faire un hébergement définitif
19:27quand ça devient indispensable
19:28mais effectivement
19:29ça devrait être
19:30un processus très progressif
19:31qui se fait sur plusieurs années
19:32et souvent
19:33ça n'est pas du tout anticipé
19:34parce que les gens
19:35se voilent la face
19:36c'est un peu comme si
19:37en voiture
19:37on ne prenait pas d'assurance
19:38parce qu'on dit
19:38moi je n'aurai pas d'accident
19:39oui d'accord
19:40tant mieux pour vous
19:41mais essayez d'anticiper
19:42le cas où vous auriez
19:44un accident
19:44on a le sentiment
19:45un peu en France
19:46en ce moment
19:46qu'on est à une période
19:48de transition
19:48où toutes ces structures
19:49toute cette considération
19:51du grand âge
19:52est en train
19:52de bouger dramatiquement
19:54vous avez le sentiment
19:55qu'on est en train
19:56de préparer le futur
19:57ou alors on n'est pas
19:57forcément prêt
19:58pour ce qui va nous arriver
19:59avec cette discussion démographique
20:00et ce rallongement d'avis
20:01c'est vrai que
20:02médiatiquement
20:02politiquement
20:03on est quand même
20:04sur des considérations
20:04assez court-termistes
20:05dans la science
20:06et la médecine
20:07on est plutôt
20:07dans des considérations
20:08long terme
20:09on sait très bien
20:10dans 5 ans
20:10on va atteindre le pic
20:11du pépy-boom
20:12et là on va être en difficulté
20:14si on ne l'anticipe pas
20:14donc c'est vrai
20:15qu'on voit certaines décisions
20:17qui nous perturbent
20:18et on se dit
20:18attention
20:19est-ce qu'on n'est pas
20:20en train de reculer
20:20pour mieux sauter
20:21donc oui
20:22il faudrait anticiper
20:23un peu mieux
20:23Vous qui êtes en relation
20:24avec pas mal d'homologues
20:25on va dire européens
20:26vous avez des exemples
20:28et des rôles modèles
20:28on va dire
20:29sur la gestion du grand âge
20:30Alors la gestion du grand âge
20:32et notamment
20:32le concept de maison de retraite
20:34ou d'EHPAD
20:35est très différent
20:35d'un pays à l'autre
20:36et par exemple
20:36si on prend la Hollande
20:38c'est des structures
20:39beaucoup plus petites
20:40beaucoup plus familiales
20:41et qui ont beaucoup plus
20:43un caractère de lieu de vie
20:44mais ça veut dire
20:45qu'il faut accepter
20:45un certain risque
20:46en France
20:47on a une aversion au risque
20:48et quand vous allez
20:49dans un petit établissement
20:50en EHPAD
20:50il n'est pas fermé
20:51il y a potentiellement
20:52un lac juste à côté
20:53on pourrait se noyer
20:54potentiellement une route
20:55juste à côté
20:55qu'on pourrait traverser
20:57en pleine nuit
20:57mais la vie
20:59c'est synonyme de risque
21:00donc si on veut
21:00qu'il n'y ait aucun risque
21:01pour nos résidents
21:02à ce moment-là
21:03on ferme tout
21:03on met les barrières de lit
21:05et d'ailleurs
21:05c'est souvent les familles
21:06qui demandent les barrières de lit
21:07de peur que les résidents tombent
21:09donc je pense qu'en France
21:11on aurait une évolution culturelle
21:13principalement
21:14pour avoir une certaine
21:15acceptation du risque
21:16et comprendre qu'encore une fois
21:17la vie c'est le risque
21:19plus des lieux de vie
21:20il va falloir peut-être
21:21à un moment
21:21accepter l'option
21:23de ne pas tout contrôler
21:24Merci beaucoup Antoine Piau
21:26je rappelle que vous êtes
21:26professeur de gériatrie
21:27à l'IHU de Toulouse
21:29La santé en mouvement
21:30c'est fini pour aujourd'hui
21:31je rappelle que vous pouvez
21:32retrouver toutes nos émissions
21:33en podcast
21:34sur l'application Sud Radio
21:35et sur vos réseaux sociaux préférés
21:37je vous souhaite
21:37une excellente fin de week-end
21:38je vous dis à la semaine prochaine
21:39et surtout prenez soin de vous