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  • il y a 4 jours
Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Perez tous les samedis à 14h sur #SudRadio.

Avec Vincent Fallet, pneumologue spécialisé en oncologie à l’hôpital Tenon, Pascal Bataille, animateur et producteur

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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2025-05-03##

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Transcription
00:00Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Perez.
00:04Bonjour et bienvenue dans la santé en mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Alors une toux persistante, un essoufflement, une fatigue inexpliquée,
00:13autant de signaux que l'on banalise parfois mais qui peuvent cacher une réalité bien plus sérieuse.
00:18Et aujourd'hui on va parler du cancer du poumon.
00:20Avec nos invités, nous tenterons de comprendre la réalité des symptômes,
00:23les dernières innovations thérapeutiques et l'importance du dépistage.
00:27La santé en mouvement spéciale cancer du poumon, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:34Et pour commencer cette émission, j'ai le plaisir d'accueillir le docteur Vincent Fallet.
00:40Bonjour docteur, vous êtes pneumologue spécialisé en oncologie thoracique à l'hôpital Tenon à Paris.
00:46Alors on va commencer par quelques chiffres, d'accord ?
00:48Hommes, femmes, répartition et hygiène de vie.
00:53Dites-nous tout le fois.
00:54Bonjour, merci pour votre invitation.
00:56Donc effectivement, le cancer du poumon c'est un enjeu de santé publique.
01:00Actuellement, ça reste le cancer qui est la cause de mortalité par cancer la plus fréquente en France aujourd'hui.
01:07On estime que c'est environ plus de 50 000 patients, nouveaux patients, chaque année qui vont être diagnostiqués avec un cancer du poumon.
01:13Majoritairement des hommes, c'est plus de 30 000 hommes chaque année et autour de 20 000 pour les femmes.
01:18C'est un cancer qui, malheureusement, l'incidence, elle évolue un peu.
01:23Elle s'augmente chez les femmes du fait finalement de l'épidémiologie, un peu du tabac, que les femmes ont commencé à fumer plus tard que les hommes dans les dernières décennies.
01:32Et donc c'est vrai qu'il y a une augmentation du tabagisme chez les femmes.
01:34Donc on voit plus de cancer du poumon chez les femmes actuellement.
01:37Et chez les hommes, l'incidence est en train de diminuer un petit peu.
01:39Il y a quand même une question qu'on se pose tous.
01:41Faut-il avoir fumé pour être malheureusement atteint d'un cancer du poumon ?
01:45Et qu'en est-il des fumeurs passifs ?
01:47Alors c'est vrai que le principal facteur de risque du cancer du poumon, c'est le tabac.
01:51Ça c'est clair, c'est vraiment démontré.
01:52C'est 8 cancers sur 10 du poumon qui sont liés au tabagisme.
01:56Mais c'est vrai que tout n'est pas expliqué par le tabac.
01:59Vous avez dit le tabagisme passif, c'est vraiment un enjeu à prendre en compte aussi.
02:03Et ça je pense que nos politiques de lutte contre le tabagisme l'ont bien pris en compte.
02:08De vivre avec un fumeur, c'est 25% de risque de plus de faire un cancer du poumon.
02:13Donc le tabagisme passif, c'est aussi un facteur de risque de cancer du poumon.
02:17Et peut-être certains polluants également ?
02:19Il y a les autres polluants qu'on peut voir dans les facteurs de risque.
02:22La pollution atmosphérique, ça c'est bien montré aussi par l'OMS.
02:25Les facteurs de risque professionnels, notamment je pense à l'amiante, à la silice,
02:30qui sont des facteurs de risque qui exposent au cancer du poumon.
02:33On a d'autres facteurs de risque qui sont montrés comme le radon,
02:36notamment il y a d'autres facteurs de risque.
02:39Alors génétique moins, on ne peut pas dire que le cancer du poumon c'est lié à un cancer génétique.
02:45C'est vraiment des expositions environnementales essentiellement, notamment le tabac.
02:49Alors docteur, éclairez-nous, on va rester très positif et optimiste,
02:52parce qu'aujourd'hui c'est un cancer qui se soigne très bien, on va dire,
02:55s'il est pris à temps et on va insister sur l'importance du dépistage.
02:57Mais quels sont les symptômes les plus courants qui doivent quand même alerter
03:00et nécessiter justement une vigilance de son médecin ?
03:03C'est difficile parce que les symptômes sont peu spécifiques
03:06et le poumon c'est un organe qui est peu énervé.
03:08Finalement, vous ne sentez pas bien ce qui se passe dans votre poumon au jour le jour.
03:13Et c'est vrai que malheureusement, souvent on diagnostique les cancers du poumon à des stades tardifs
03:16avec déjà des tumeurs qui sont très volumineuses et avec des localisations métastatiques.
03:21Et c'est vrai que c'est trois quarts des cancers du poumon qui sont diagnostiqués à un stade tardif.
03:24Les symptômes, ils sont non spécifiques.
03:28Ça peut être une toux, des petits crachats de sang, un essoufflement, une petite altération de l'état général.
03:32Mais le message qu'il faut retenir, c'est que dès qu'on a un symptôme qui traîne comme ça finalement pendant, on va dire, trois semaines,
03:38ça doit quand même alerter, ça doit amener à consulter son médecin généraliste, son spécialiste,
03:43de faire des examens, notamment un scanner thoracique s'il y a besoin.
03:48Mais c'est vrai que voilà, tout symptôme qui traîne pendant plus de trois semaines à surveiller.
03:51Alors là, le diagnostic tombe, on va dire. Quels sont les grands axes, on va dire, de traitements auxquels on peut être éligible ?
03:58Alors aujourd'hui, il y a une très grande avancée, en fait, une amélioration dans la prise en charge des cancers du poumon.
04:06On a beaucoup, l'arsenal thérapeutique s'est amélioré.
04:09En gros, on a quatre types de traitements, si on fait simple.
04:12On a la chirurgie pour les stades localisés, avec des techniques là aussi qui sont améliorées, qu'on pourra reparler un petit peu tout à l'heure.
04:18La radiothérapie, ça c'est les traitements classiques dans les cancers.
04:21Les traitements systémiques, en gros, ils sont de deux sortes.
04:23Les traitements qu'on prend par la bouche, les thérapies ciblées, des traitements par comprimé et des traitements par perfusion, qui sont l'immunothérapie et la chimio.
04:32Et le quatrième type, je pense qu'il ne faut pas oublier, c'est tout ce qui est les soins de support, tout l'accompagnement qu'on peut faire autour du cancer derrière.
04:38Alors on parle aussi des vaccins.
04:39Est-ce qu'aujourd'hui, c'est un véritable export thérapeutique ou c'est un petit peu trop tôt d'en parler ?
04:43Les vaccins, on en parle beaucoup actuellement.
04:46C'est un peu tôt, à mon avis, pour en parler.
04:47C'est en phase de recherche.
04:50Ce ne sont pas des vaccins qu'on va utiliser en prévention, comme on va utiliser dans les infections.
04:53Ce sont des vaccins thérapeutiques.
04:55C'est-à-dire, l'objectif, c'est des vaccins qu'on va administrer pour améliorer et optimiser le système immunitaire pour que lui aille lutter contre le cancer.
05:03Donc aujourd'hui, on n'en est pas là encore.
05:05C'est encore en phase de recherche.
05:06Mais c'est vrai que cette optimisation du système immunitaire, c'est quelque chose qu'on fait aujourd'hui avec les traitements par immunothérapie.
05:12C'est ça qui révolutionne notamment la prise en charge des cancers du poumon.
05:16Expliquez-nous un peu le parcours de soins à partir du moment où il y a ce diagnostic.
05:21On enlève une tumeur, on est soigné après par l'un des quatre protocoles que vous exprimez.
05:25On est sur quelle durée et quelle est un petit peu la vie du patient dans ce contexte-là ?
05:29Alors c'est quelque chose qui est très anxiogène.
05:31Ça, il ne faut pas se mentir.
05:32Les patients, ils le disent bien.
05:34Dès qu'on m'a annoncé que j'avais une boule ou un nodule dans le poumon, tout tombe.
05:39Et malheureusement, avant qu'on ait ce diagnostic ou cette image qui est tombée de boule, d'anomalie sur le scanner,
05:46il s'est écoulé plusieurs mois, plusieurs semaines.
05:49Ça peut être plusieurs mois, voire quelques années même pour des patients qui sont non fumeurs
05:53pour lesquels on ne va pas penser à aller faire un scanner thoracique aux patients.
05:57Plusieurs mois, plusieurs semaines pour des patients fumeurs et qui vont à tousser.
06:00Et une fois qu'on va avoir ce diagnostic, cette anomalie sur le scanner,
06:05il va s'enclencher tout un processus diagnostique qui est anxiogène.
06:10Il faut le dire parce que dans la majorité des cas, le nodule n'est pas un cancer.
06:14Mais ça veut être un cancer.
06:17Et donc du coup, il y a des parcours qui sont mis en place.
06:18Donc nous à l'hôpital tenons, mais dans plein d'autres hôpitaux,
06:20c'est fait désormais d'avoir des parcours diagnostiques rapides
06:23où il y a une espèce de guichet unique où les patients à l'hôpital vont bénéficier d'un parcours diagnostique.
06:28Le premier chose, c'est d'avoir un diagnostic histologique
06:31puisque le diagnostic du cancer du poumon se fait avec des biopsies.
06:35Et donc la première chose, c'est de faire une biopsie.
06:37Le poumon, c'est difficile d'aller faire une biopsie.
06:39Le plus simple, ça serait de faire une fibroscopie.
06:41On passe par le nez et c'est un examen non-invasif.
06:44Et on va aller faire des prélèvements.
06:45Mais très souvent, ces anomalies sont assez loin au niveau du poumon
06:48et on ne peut pas y arriver par les voies naturelles.
06:50Donc l'enjeu est d'avoir le diagnostic.
06:53Donc on peut l'avoir avec d'autres méthodes comme la radiologie interventionnelle
06:56où c'est les radiologues qui vont faire des scanners,
06:59faire des ponctions directement sous scanner pour aller prélever le nodule
07:02ou d'aller faire des biopsies sur des sites métastatiques.
07:04C'est ça en gros l'enjeu de diagnostic.
07:07Et après, il faut faire un enjeu de cartographie
07:09pour savoir finalement quelle est l'étendue du cancer.
07:12Et donc là, on va utiliser des scanners corps entiers, des tests scanners.
07:15Et puis après, il y a un enjeu pré-thérapeutique
07:17pour justement définir quel est le meilleur traitement
07:20et comment le patient va pouvoir supporter les traitements.
07:23Donc faire des tests respiratoires, un bilan cardiovasculaire
07:25et toutes les comorbidités qu'on peut avoir à côté liées au tabagisme.
07:29Alors il faut dire que c'est néanmoins un cancer qui se guérit
07:31et on en parlera avec notre prochain invité.
07:35Concrètement, le temps de rémission
07:37et est-ce que les risques de rechute sont importants ?
07:39Alors, les cancers localisés, les cancers localement avancés,
07:43l'objectif du traitement, c'est un traitement curatif.
07:45Donc c'est d'aller à la guérison.
07:47Pour parler de guérison, il faut 5 ans sans traitement.
07:50Et donc c'est l'objectif qu'on veut aboutir.
07:54Et c'est vrai que c'est quelque chose auquel on ne parlait pas
07:56il y a quelques années dans les cancers du poumon.
07:58Là, oui, on a des traitements qui améliorent le nombre de patients
08:02qu'on va pouvoir guérir.
08:03La première chose, c'est de détecter de taux
08:06parce que plus vous avez une forme localisée et plus petite,
08:09plus vous allez pouvoir faire des traitements locaux
08:11comme la chirurgie.
08:13Et puis maintenant, on a des nouveaux traitements
08:14qui vont accompagner la chirurgie.
08:16C'est des traitements néoadjuvants,
08:17c'est-à-dire qu'on va faire avant la chirurgie,
08:19avec de la chimio et de l'immunothérapie notamment.
08:22Et grâce à ces traitements-là,
08:23on améliore encore plus le pronostic
08:25qui était lié à la chirurgie.
08:27À la chirurgie.
08:28Quand je dis ça, c'est qu'on peut avoir un patient sur 5
08:31qui va recevoir de la chimio et de l'immunothérapie
08:33qu'on va opérer.
08:34Et au moment de l'opération,
08:35on ne voit plus de cellules tumorales viables.
08:38Donc ça, c'est quelque chose,
08:38c'est aussi une révolution qu'on n'avait pas avant.
08:41C'est 20% de réponses complètes
08:43après une chimio-immunothérapie.
08:45Donc de véritables espoirs thérapeutiques.
08:47Merci beaucoup, docteur.
08:48Je rappelle que vous êtes pneumologue spécialisé en oncologie
08:50à l'hôpital Tenon.
08:51Restez avec nous dans quelques instants.
08:53Un patient, un ex-patient, devrais-je dire.
08:55Vous le connaissez pour sa générosité
08:56et son art de rapprocher ce que la vie avait éloigné.
08:59Il viendra nous partager son combat
09:01et aujourd'hui son état d'esprit
09:02à l'issue de sa rémission.
09:04La santé en mouvement spéciale cancer du poumon,
09:06ça continue dans quelques instants.
09:07Et c'est sur Sud Radio.
09:09Sud Radio, la santé en mouvement.
09:11Vanessa Perez.
09:12Et pour continuer cette émission dédiée
09:14au cancer du poumon,
09:15j'ai le plaisir d'accueillir Pascal Bataille.
09:18Pascal, on est ravis de vous avoir en plateau.
09:19Moi aussi, bonjour Vanessa.
09:21Bonjour, vous êtes animateur et producteur de télévision,
09:23auteur d'un livre magnifique
09:25intitulé Petit traité du silence
09:27paru aux éditions Très Daniel.
09:28Et vous avez récemment été atteint
09:30d'un cancer du poumon.
09:32Expliquez-nous, quand le diagnostic tombe,
09:34qu'est-ce qui se passe ?
09:36Alors, étrangement pour moi,
09:38le diagnostic est tombé un peu tardivement.
09:42Le docteur en parlait à l'instant.
09:44On met parfois un peu de temps
09:45à arriver à ce diagnostic.
09:46Est-ce que j'avais eu le temps
09:48de m'y préparer ou pas ?
09:49En tout cas, je l'ai accueilli
09:50avec une sérénité
09:51dont j'ai été le premier surpris en réalité.
09:55Je n'ai pas stressé, je n'ai pas angoissé.
09:57J'ai été très confiant dans mes chances de guérison,
10:00très confiant dans la médecine,
10:02dans ce qui allait être mis en œuvre pour me soigner.
10:05Et j'ai vécu ça comme une épreuve à traverser,
10:08mais dont j'étais assez convaincu de sortir vainqueur.
10:12Les symptômes, Pascal, qu'est-ce qui vous a alerté ?
10:13Je toussais depuis quelques mois.
10:16J'ai été fumeur, mais j'avais arrêté depuis 23 ans.
10:18On me disait, 23 ans, tes poumons sont nettoyés, etc.
10:23Je ne pensais pas à ça quand j'ai commencé à tousser.
10:29On a cherché pas mal de pistes différentes
10:31avant que le scanner ne permette de révéler cette tumeur
10:34qui faisait déjà 4,5 cm et qui était d'ailleurs
10:36un stade un peu avancé.
10:38Mais, comme le docteur le disait à l'instant,
10:43j'ai pu bénéficier de ces traitements récents,
10:46mais extrêmement efficaces,
10:47que sont l'immunothérapie et mêlées à la chimiothérapie.
10:50Donc, en préalable à l'opération,
10:54ce qui fait que, comme il le disait aussi,
10:56j'ai pu être opéré alors qu'il n'y avait plus de cellules actives
11:00au moment de l'opération.
11:03Et on m'a enlevé un lobe du poumon,
11:05là où, sans doute, il y a quelques mois,
11:09peu d'années en tout cas,
11:11on en aurait enlevé deux,
11:12voire l'intégralité du poumon
11:14et on a pu sauver les deux tiers de mon poumon droit.
11:17Alors, expliquez-nous, on peut en parler,
11:19le docteur expliquait les protocoles.
11:21Sous quels protocoles avez-vous été mis
11:23et combien de temps a duré, justement,
11:24entre le diagnostic, la chirurgie et le soin ?
11:27Alors, j'ai été diagnostiqué en septembre 2024.
11:29J'ai commencé les traitements,
11:33le premier diagnostic,
11:35moi j'appelle le diagnostic, à tort,
11:36le scanner où on me dit,
11:38vous avez quelque chose
11:40et le radiologue, à ce moment-là, me dit,
11:42je ne veux pas vous...
11:43il faut attendre la biopsie,
11:44mais ça ne sent pas bon.
11:45Et pour moi, je considère que c'est le jour
11:47où on m'a dit que j'avais un cancer.
11:48Après, effectivement, biopsie et Tepscan
11:52pour voir s'il y avait autre chose ailleurs.
11:55Donc, mi-octobre, on commence le traitement,
11:57assez rapidement quand même,
11:58un traitement qui consistait en de longues séances
12:01d'immunothérapie et chimiothérapie
12:04par injection.
12:07J'en ai eu trois,
12:09elles se passaient trois semaines chacune.
12:12Ça m'a amené à peu près aux fêtes de Noël.
12:15On m'a laissé un peu tranquille pendant les fêtes.
12:17Et le 8 janvier dernier, j'ai été opéré.
12:19Et là, on peut considérer que vous êtes guéri ?
12:21Enfin, on observe un petit peu, mais...
12:23Guéri, non, en rémission.
12:24Je pense que c'est le terme officiel.
12:27En rémission, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
12:28il n'y a plus de cancer,
12:29il n'y a plus de cellules actives.
12:32Peut-être que certaines se cachent
12:33parce qu'on sait que malheureusement,
12:35ce type de maladie a fâcheuse tendance
12:37à vouloir revenir et à se planquer un peu
12:40avant de récidiver.
12:42Mais en tout cas, à ce jour,
12:43je suis considéré comme effectivement
12:44n'ayant plus de cancer.
12:46Et sous surveillance,
12:48je viens d'avoir un scanner
12:50il y a deux semaines.
12:52et donc le prochain, maintenant, dans six mois.
12:55Pascal, on va élargir un peu le sujet
12:56parce que quand on tombe malade,
12:58effectivement, on a un rapport à l'essentiel
12:59qui devient complètement différent.
13:02Comment ça s'est passé pour vous ?
13:03Je n'ai pas envie de l'appeler
13:04cette traversée du désert,
13:05mais comment vous avez vécu ce moment
13:07où là, il n'y a qu'une chose qui compte,
13:09en fait, c'est survivre ?
13:11Oui, ça me remet...
13:12Alors, il se trouve que moi,
13:13j'étais depuis quelques temps
13:15dans un travail personnel
13:16qui me faisait déjà un peu relativiser
13:18et peut-être modifier
13:20certaines de mes priorités.
13:21Donc, c'est, de ce point de vue-là,
13:23tomber plutôt bien.
13:25C'est-à-dire que ça a continué.
13:27Ce chemin que j'avais un peu entamé
13:28a été accéléré par cette épreuve.
13:34Alors, vous disiez traverser du désert.
13:35Pour moi, ça n'en a pas été une
13:36parce que j'ai eu la chance
13:38et le privilège
13:39d'être extrêmement entouré.
13:40Mais j'ai compris aussi en étant malade
13:42et en vivant notamment
13:44dans ces séances de chimiothérapie
13:45que je vivais évidemment,
13:47avec tout le monde je dis évidemment,
13:48parce qu'on m'avait proposé
13:49de faire ça dans une salle à part
13:51parce qu'effectivement,
13:52j'ai un visage un peu connu
13:54et que très gentiment,
13:55on voulait me protéger éventuellement.
13:57Mais comme je n'avais pas le sentiment
13:59d'avoir une maladie honteuse
14:00et que je ne cherchais à avoir
14:01aucun privilège par rapport aux autres,
14:03j'ai évidemment fait ça
14:04comme assis à côté de tout le monde,
14:06dans mon fauteuil,
14:06à côté d'une dame
14:09que j'ai retrouvée plusieurs fois,
14:10d'un monsieur
14:11que j'ai aussi vu plusieurs fois.
14:12Et puis comme j'avais des séances
14:13peut-être plus longues
14:14que certains autres,
14:15ça tournait
14:15et ça m'a permis de voir
14:16à quel point
14:17certaines des personnes
14:19qui vivaient ce même genre d'épreuve
14:21la vivaient seules.
14:25Très isolées,
14:25ça ne veut pas dire
14:26dans une condition misérabiliste.
14:27Peut-être qu'ils avaient
14:28un appartement de 300 mètres carrés
14:29dans lequel ils rentraient le soir.
14:31Mais ils y rentraient seuls
14:32avec très peu de gens autour d'eux
14:34pour les soutenir.
14:36Et je sais, moi,
14:37pour avoir au contraire
14:38été très entouré
14:39par mes proches,
14:40par mes amis
14:40et par la bienveillance
14:42du public
14:43à partir du moment
14:43où j'ai décidé
14:44de communiquer
14:44un peu tardivement là-dessus,
14:47à quel point
14:47ça fait du bien
14:48d'avoir des gens
14:49autour de soi
14:50sans se faire plaindre.
14:51Ce n'est pas ça l'idée.
14:52Mais de pouvoir en parler,
14:53d'avoir des gens
14:54qui vous sortent
14:55de la maladie
14:56pour vous emmener
14:57autre part.
14:58L'écriture du livre
14:58m'y a aidé aussi.
14:59On y vient justement
15:00à l'écriture du livre.
15:01Ironie du sort,
15:01vous commencez une écriture
15:03avant le diagnostic
15:04et en fait,
15:04cette écriture
15:05va vous accompagner
15:06pendant toute la maladie
15:07et pendant toute la rémission.
15:09Et ce livre s'appelle
15:09Petit traité du silence
15:11qui est un paradoxe
15:12ou pas forcément.
15:14Vous avez puiser
15:15quelque chose
15:15dans le silence justement ?
15:16Oui, énormément.
15:17J'ai tendance à penser
15:17qu'il n'y a pas toujours
15:18de hasard, Vanessa.
15:20En l'occurrence,
15:21j'avais cédé ce livre
15:22sur le silence.
15:23C'est un thème que j'avais choisi
15:23parce que c'est un thème
15:24qui m'intéresse depuis longtemps
15:25et je pense que la place
15:26qu'on lui accorde aujourd'hui
15:27dans notre société,
15:28dans nos modes de vie
15:29n'est absolument pas
15:31assez importante
15:32et il faut redonner
15:34de la place
15:34et de l'espace
15:35au silence
15:36dans tous les domaines.
15:38mais de devoir écrire ce livre
15:41et d'avoir en même temps
15:42ce moment de vie
15:44où j'avais du temps aussi
15:46parce qu'effectivement
15:46j'avais ralenti
15:47mes activités
15:48par force.
15:49Je n'étais plus forcément
15:50capable de mener
15:51une vie aussi trépidante
15:53qu'avant.
15:54Ça a été extrêmement fructueux.
15:57Je pense dire
15:57que là aussi
15:58ça a été une chance
16:01pour moi
16:01d'avoir ce livre à écrire.
16:02Je pense que je l'ai mieux écrit
16:03en étant malade
16:04et je pense que j'ai été
16:05un meilleur malade
16:05grâce à ce livre.
16:06Mais vous avez le sentiment
16:07qu'avoir un projet
16:08qui vous tient
16:08c'est-à-dire le lancement
16:09d'un livre
16:09et l'aboutissement
16:10d'une nouvelle histoire
16:11ça vous a permis
16:12de vous projeter
16:13au-delà de...
16:13Oui, en plus je voulais absolument
16:14le livre était prévu
16:16pour sortir au printemps
16:17et je voulais le rendre
16:18avant mon opération
16:20et donc j'ai rendu
16:21le 7 janvier
16:22et j'ai été opéré
16:23le 8
16:23donc il y avait en plus
16:24cette sorte d'urgence
16:25dans le bon sens du terme
16:27à l'écrire
16:28et à ce projet
16:30donc ça a été vraiment
16:31une motivation
16:32ça a été un moteur
16:33important
16:34et puis une bonne raison
16:36de ne pas se regarder
16:37le nombril
16:37à longueur de journée
16:38Quand on est à l'hôpital
16:40le personnel de soins
16:42et l'humanité
16:43du personnel de soins
16:44a un rôle particulier
16:45on va dire
16:46je sais que vous aimeriez
16:47témoigner là-dessus
16:48et leur rendre hommage
16:48Oui, oui, parce que
16:50jamais on ne le dira assez
16:51alors il y a eu la période
16:51Covid où on les applaudissait
16:53tous les soirs
16:53et puis hop
16:54c'est bien vite retombé
16:55dans l'obscurité
16:57tout ça
16:57et c'est vrai
16:59que c'est
16:59toutes ces personnes
17:00alors ça va du chirurgien
17:02du professeur
17:03chef de service
17:03qui m'a opéré
17:04un pont évidemment
17:06mais à l'aide soignante
17:08qui en pleine nuit
17:09venait me
17:10voir si j'allais bien
17:12et si j'avais
17:13mon shoot de morphine
17:15allait fonctionner
17:17et si j'allais pas trop mal
17:18il y a une sorte
17:20de
17:21oui
17:21de
17:22de
17:22manque de reconnaissance
17:25disons-le
17:25de toutes ces personnes
17:26et je dis souvent
17:28nous on nous met en lumière
17:28parce qu'on fait
17:29des émissions de télé
17:30ou de radio
17:30on nous accorde
17:31des unes de magazine
17:32on nous accorde
17:33des bonnes places
17:34au restaurant
17:34quand on arrive
17:35même s'il ne reste
17:36qu'une table
17:36et pourquoi
17:38parce que
17:39parce que juste
17:40on a des têtes publiques
17:42mais tous ces gens
17:42qui font
17:43un boulot considérable
17:45essentiel
17:46vital
17:46dans tous les sens du mot
17:48il faut
17:49il faut leur rendre grâce
17:50il faut leur rendre hommage
17:51vous avez quand même
17:52beaucoup souffert
17:53après l'opération
17:54la gestion de la douleur
17:55quel rapport
17:56vous avez aussi
17:57avec la douleur
17:58alors en fait
17:59je n'avais pas le sentiment
17:59d'être douillet
18:00parce que moi
18:01je vis avec une douleur
18:03permanente au pied
18:04parce que j'ai eu
18:04un grave accident
18:05il y a plus de 20 ans
18:07à la cheville gauche
18:08et j'ai en permanence
18:09une douleur
18:10quand je marche
18:10et même au repos
18:12mais là
18:13j'avoue
18:13alors on m'avait prévenu
18:14mais les suites
18:15de l'opération
18:16pour sauver
18:17mon lobe médian
18:19on a dû ouvrir
18:20parce que c'est une opération
18:22qu'on fait de plus en plus
18:22en celluloscopie
18:23je parle sous le contrôle
18:24du docteur
18:26mais en l'occurrence
18:27là pour être sûr
18:28de pouvoir sauver
18:29mon lobe médian
18:30en cours d'opération
18:31ils ont décidé
18:31d'ouvrir dans le dos
18:33et on m'avait prévenu
18:34que si c'était le cas
18:35les suites étaient
18:36assez douloureuses
18:37j'avoue que j'ai un peu
18:38dégusté pendant quelques jours
18:39notamment parce que
18:41assez vite
18:42et c'est bien
18:43parce qu'il faut libérer
18:44à la place
18:44il faut éviter
18:45les infections
18:45nosocomiales
18:47etc
18:47mais j'ai été opéré
18:48le mercredi
18:48et le samedi après-midi
18:49j'étais à la maison
18:50alors que l'opération
18:52avait duré 6h
18:53ça déroute un peu
18:54et quand on se retrouve
18:55à la maison
18:55avec évidemment
18:56des antidouleurs
18:57qui sont moins efficaces
18:58que ceux de l'hôpital
19:00il y a quelques jours
19:01un peu difficiles
19:03et un peu seul
19:04Pascal
19:05vous insistez beaucoup
19:08sur l'importance
19:09de garder espoir
19:09malgré tout
19:10et de faire confiance
19:11à la médecine
19:11et surtout de soutenir
19:12la recherche
19:13et je sais qu'au-delà
19:13du cancer du poumon
19:14vous avez un message
19:15particulier sur une maladie
19:17que vous aimeriez soutenir
19:18donc je vous laisse
19:19le mot de la fin
19:20en fait oui
19:21je suis ambassadeur
19:21de l'association
19:22pour la recherche
19:23sur la SLA
19:24la maladie de Charcot
19:25et ce que je dis
19:26c'est que les progrès
19:27qu'on fait
19:27et qui sont encore
19:29à faire
19:29sur le cancer
19:30grâce aux dons
19:31on peut les faire aussi
19:32sur cette maladie
19:33qui est aujourd'hui
19:34incurable
19:35et je voudrais
19:37en profiter
19:37pour rappeler aux dons
19:38parce que c'est
19:38vraiment de l'argent utile
19:40c'est vraiment de l'argent
19:40donné
19:41dépensé utilement
19:42c'est l'argent
19:43qui va vraiment
19:43à ces chercheurs
19:44et à ces médecins
19:45qui à longueur de temps
19:46cherchent des solutions
19:46et on voit avec le cancer
19:48à quel point
19:48ça porte ses fruits
19:50et je veux
19:51que ça soit la même chose
19:52pour la maladie de Charcot
19:53le plus vite possible
19:55on puisse dire
19:56aux gens à qui on diagnostique
19:58cette saloperie de maladie
19:59c'est une maladie
20:01qui était incurable
20:02il y a encore deux ans
20:02mais aujourd'hui
20:03on sait retarder l'échéance
20:05et peut-être même
20:05on sait soigner
20:06Pascal Bataille
20:07Vincent Fallet
20:08merci beaucoup
20:08pour vos éclairages
20:09la santé en mouvement
20:10c'est fini pour aujourd'hui
20:11je rappelle que vous pouvez
20:12retrouver toutes nos émissions
20:13en podcast
20:14sur l'application Sud Radio
20:15et sur vos réseaux sociaux
20:16préférés
20:17je vous souhaite
20:18une excellente fin de week-end
20:19je vous dis à la semaine prochaine
20:20et surtout prenez soin de vous
20:21je vous dis à la semaine prochaine

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