Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Perez tous les samedis à 14h sur #SudRadio.
Avec Meriem Salmi, psychologue / psychothérapeute et Stéphane
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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2025-05-17##
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TVTranscription
00:00La normalité sous ordonnance, le documentaire choc où la pas du gain rencontre la détresse de l'être humain, présente.
00:08Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Perez.
00:12Bonjour et bienvenue dans la santé en mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:17Et aujourd'hui, on va parler santé mentale, anxiété, dépression, burn-out pour beaucoup.
00:22Ce sont des souffrances silencieuses, souvent invisibles, mais bien réelles.
00:26Et les institutions, malgré les alertes, peinent encore à répondre à l'ampleur du besoin.
00:31Avec nos invités, nous tenterons de comprendre les fondamentaux pour prendre soin de sa santé mentale.
00:36Qui du privé ou du public doit endosser la responsabilité de cette grande cause nationale ?
00:41Et si notre système de soins est véritablement engagé pour soutenir les politiques de prévention ?
00:46La santé en mouvement spéciale santé mentale, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:50Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Perez.
00:54Et pour commencer cette émission, j'ai le plaisir, l'immense honneur, devrais-je dire, d'accueillir Myriam Salmi.
01:00Bonjour Myriam, alors vous êtes psychologue, psychothérapeute.
01:03Vous êtes entre guillemets la psychologue des stars puisque vous travaillez avec de nombreuses personnalités
01:08comme Teddy Riner notamment, des entrepreneurs, mais vous avez également accompagné des personnes sans domicile
01:13et c'est important de le préciser.
01:14Alors Myriam, aujourd'hui, on entend de plus en plus parler de santé mentale, de burn-out, d'épuisement émotionnel.
01:19Mais concrètement, de quoi parle-t-on ? Quels mots mettre sur ces mots qui touchent autant de personnes dans notre société moderne ?
01:27Je ne sais pas si ce n'est pas plutôt que des mots.
01:30Que les gens soient vigilants à des changements de comportement, à de la fatigue,
01:34à des moments où on se traîne pour aller au travail ou pour se lever.
01:38Tout ça sont des symptômes qui paraissent anodins.
01:40C'est ce qu'on appelle l'invisible.
01:42Oui, effectivement, on ne va pas s'inquiéter parce qu'on a du mal à se lever le matin.
01:45Mais si ça s'installe concrètement, peut-être qu'il y a autre chose derrière
01:50et que ça, c'est peut-être le symptôme de choses qui peuvent amener à des situations plus inquiétantes.
01:56Alors j'ai envie de vous demander, quand on regarde autour de nous,
01:58entre la pression permanente, les injonctions de performance, le stress au travail et parfois l'isolement,
02:03on peut se demander si c'est la société toute entière qui va mal ?
02:07Alors je ne sais pas si la société toute entière va mal,
02:10mais en tout cas, nous Français, dans notre culture, on sait souligner toujours ce qui va mal.
02:14Alors c'est vrai qu'il y a des choses qui vont mal, mais il y a aussi des choses qui vont bien.
02:17Et je pense que ce qui participe aussi au mal-être, c'est de nous amener et de nous attirer
02:22que vers les choses qui vont mal.
02:24Et je pense que concrètement, c'est important aussi pour permettre un équilibre,
02:29de voir qu'il y a des choses aussi qui vont bien.
02:31Je ne suis pas...
02:32Souvent, on nous prend pour des gens assez naïfs quand on parle comme ça.
02:35C'est vrai que dans notre culture française, être érudit, c'est souligner ce qui ne va pas bien,
02:41avoir un langage un peu torturé.
02:44Oui, c'est vrai que les informations mettent la loupe sur des choses assez anxiogènes.
02:49On a un bain sonore quand on écoute les actualités dès le matin,
02:52qui est quand même un petit peu délétère.
02:54Peut-être avoir quelque chose de plus positif, ça contribuerait justement à aller mieux ?
02:58Plus équilibré, tout simplement.
02:59Je pense que ce mot positif, moi aussi je l'aime bien,
03:02mais il n'y a même pas besoin de positiver.
03:04Je pense qu'il y a des choses qui vont bien,
03:05ce qui ne veut pas dire qu'on ne veut pas s'occuper des choses qui ne vont pas bien.
03:08J'ai bien travaillé dans la rue auprès des premiers malades du CIDA.
03:11Je sais que la réalité existe, mais je pense qu'il faut arriver à souligner ça.
03:16Alors Myriam, qui sont les personnes, alors pas leur identité,
03:19mais qui viennent vous voir de quoi elles vous parlent
03:21et quelles sont leurs problématiques, on va dire ?
03:24Alors j'ai la chance d'avoir un public très varié,
03:26avec des gens qui viennent de partout.
03:28Ça peut être effectivement des chefs d'entreprise,
03:29des entrepreneurs, des artistes, des médecins, des avocats,
03:33enfin tout type de gens, ce qui est quand même une richesse pour moi au quotidien.
03:38Et ils viennent pour des raisons diverses.
03:39Alors évidemment, il y en a qui viennent parce qu'ils ont détecté leur mal-être,
03:43mais il y en a qui ne l'ont pas détecté
03:45et qui vont venir pour, par exemple, une question de conflit au travail,
03:50de situation particulière dans leur couple ou dans leur famille.
03:57Et dans le fond, on va détecter des choses qui sont inscrites depuis un moment.
04:02Et c'est ce que vous disiez tout à l'heure sur l'invisible.
04:04En fait, ce n'est pas invisible, c'est parce qu'on n'a pas les connaissances pour détecter.
04:09Et donc, mon travail, c'est de rendre visible en donnant en premier lieu des connaissances.
04:15Alors quelque part, il y a un combat qui est le vôtre
04:17et une approche que vous dénoncez,
04:19il ne suffit pas de lire des livres de développement personnel,
04:22d'écouter des conférences, il faut agir.
04:25Et l'action pour vous est le premier moteur pour aller mieux ?
04:29Oui, parce qu'on a l'instant fait croire
04:30qu'il y avait même des livres qui pouvaient changer la vie des gens.
04:33Alors la lecture, c'est quelque chose de passionnant, enrichissant.
04:38Ça nous fait voyager, ça nous inspire, ça nous booste.
04:41Enfin, ce n'est pas moi qui suis une fervente lectrice
04:44qui vais dire que la lecture ne sert à rien.
04:46Mais il faut faire attention de ne pas tomber dans cette image assez réductrice
04:51et qui fait, et c'est ça moi qui m'embête.
04:54Le fait que ces messages soient pass dans la société ne me dérangent pas en soi.
04:57C'est parce qu'elles vont induire des comportements et des agissements
05:02qui concrètement vont empêcher les gens d'aller mieux.
05:07Ça veut dire que si on considère que c'est en lisant uniquement
05:10qu'on va se sortir de situations difficiles, contraignantes, angoissantes,
05:16là ça devient inquiétant.
05:17Là on n'est pas dans le réel, là on n'est pas dans le concret.
05:20Non, ce n'est pas suffisant.
05:22Alors justement, quelqu'un qui vient vous voir, qui ne va pas très bien,
05:25c'est quoi un petit peu le protocole ?
05:27Dites-nous un peu les coulisses, sans rien révéler bien sûr d'intime,
05:29mais dans quel processus vous l'invitez pour l'aider à reprendre un petit peu,
05:35à se réancrer on va dire et à aller mieux ?
05:38Alors dans un premier temps, évidemment, on passe par...
05:42Déjà avant l'écoute, c'est l'observation.
05:43Je regarde comment les gens arrivent, comment ils se présentent.
05:45Tout ça, c'est des datas, on dirait, aussi.
05:49C'est la même chose.
05:50Donc je vais écouter ce qu'ils me disent et on va traduire.
05:53La psychologie, c'est...
05:54Le psychologue, c'est un interprète du comportement.
05:58Donc on va traduire et transmettre à l'autre
06:01ce que veut dire un certain nombre de comportements qu'il évoque,
06:03de situations qu'il évoque.
06:06Je ne sais pas, j'arrive, j'ai un problème de couple,
06:08je suis aussi thérapeute de couple, thérapeute familiale.
06:11Eh bien on va voir ce que ça traduit concrètement.
06:13Pour chacun, c'est différent.
06:14Donc il faut que je rentre dans cette intimité
06:17et qui me confie un certain nombre d'éléments que je vais recueillir.
06:23Et avec ça, on va produire ensemble, construire une action
06:28qui va permettre de sortir de là.
06:30Alors évidemment, l'action, elle n'arrive pas tout de suite
06:33parce qu'il faut quand même s'épaissir d'un certain nombre d'analyses,
06:37de compréhensions.
06:38Et puis même, il faut beaucoup de courage pour passer à l'action.
06:41Parce que l'action, ça veut dire le changement.
06:43Et le changement, parfois, ça peut être aussi angoissant.
06:46Donc on accompagne tout ça, ça prend effectivement un peu de temps.
06:49Bon, il faut éviter que ça dure 20 ans.
06:51Mais ça prend quand même un peu de temps.
06:53Il n'y a pas de...
06:54J'aimerais bien, mais dans mon cabinet, ce que je dis souvent,
06:57j'aimerais bien, mais je ne suis pas Merlin L'Enchanteur,
07:00je ne sais pas faire de miracle.
07:01Donc c'est un travail qui est laborieux,
07:04qui est fastidieux, qui est parfois même ennuyeux,
07:07mais qui paye à terme.
07:09C'est une collaboration.
07:10Myriam, on a le sentiment,
07:11alors peut-être toujours aussi par le prisme des médias,
07:13qu'on valorise beaucoup dans notre société
07:15les victimes, les gens qui ont été malades,
07:19les gens qui souffrent de violences.
07:20Alors c'est très très bien de le dénoncer,
07:22et c'est très important, loin de moi cette idée.
07:25Néanmoins, est-ce que c'est culturel chez nous
07:27de ne vivre qu'avec effectivement ce fardeau
07:30pour définir notre identité,
07:32ou alors on pourrait se positionner en champion,
07:34quelque part, et être sur l'autre versant
07:36des étapes de la vie ?
07:38J'aime bien ça.
07:39Alors effectivement, je pense que c'est important
07:42qu'on parle des victimes,
07:43qu'on souligne plein d'événements de vie
07:46qui peuvent marquer des humains,
07:49et pour lesquels on n'a pas prêté attention
07:51jusqu'à maintenant,
07:52donc ça c'est bien,
07:52mais parfois il peut y avoir effectivement des excès.
07:56C'est très triste de rester dans une identité de victime,
07:59parce que ça veut dire qu'on n'est responsable de rien,
08:02de sa vie,
08:03et qu'on ne peut pas construire,
08:04parce qu'on finit par produire une vie
08:09qui s'adresse aux autres.
08:11On n'est plus acteur de sa vie.
08:15Et effectivement,
08:16les champions ne sont pas que dans le sport,
08:18et se servir de ces images de champions
08:20pour se dire,
08:21voilà, j'ai vécu une défaite,
08:23j'ai rencontré un moment difficile,
08:25même si je ne voudrais pas paraître indécente,
08:27évidemment,
08:27une défaite ou une blessure d'un sportif,
08:30ce n'est pas la même chose
08:31que d'être victime d'agressions
08:33et de harcèlement,
08:35etc.,
08:35et d'inceste.
08:37Mais l'idée,
08:38le procès psychologique,
08:39ça doit être,
08:40voilà,
08:40je me relève,
08:41je me bats,
08:42c'est comme un boxeur
08:43qui a pris un KO.
08:44Un KO.
08:45Et vous savez pourquoi un boxeur
08:46prend un KO ?
08:46C'est parce qu'il n'a pas anticipé,
08:48parce qu'il a été surpris.
08:50Une victime se retrouve dans la surprise
08:51parce qu'elle ne s'y attend pas,
08:53elle n'est pas préparée
08:54à vivre ce moment-là.
08:55Mais une fois qu'on l'a vécu,
08:57si cette expérience
08:58nous permet de développer
08:59des compétences,
09:01je ne souhaite à personne
09:02d'être une victime dans sa vie,
09:03mais une fois qu'on y est,
09:04développer des compétences
09:05pour se relever
09:06comme on le fait,
09:07comme le fait le boxeur
09:08qui est à terre
09:09et qui vient de prendre le KO,
09:11ça,
09:12c'est ce que je souhaite
09:13à tous les gens
09:13qui traversent ces moments douloureux.
09:15Vous accompagnez des grands sportifs,
09:17on peut le nommer,
09:18Teddy Riner notamment,
09:19sans trahir de secret médical,
09:21même,
09:21on peut le dire ainsi.
09:23C'est quoi la leçon de vie
09:24qu'on pourrait s'appliquer au quotidien ?
09:26Je pense que les champions
09:28ne sont pas que dans le monde sportif,
09:29bien sûr,
09:30c'est parce qu'on l'utilise
09:31principalement dans le monde sportif,
09:33mais pour moi,
09:34être un champion,
09:34ce n'est pas seulement
09:35avoir des médailles,
09:38c'est une manière d'être,
09:39de vivre,
09:39de penser,
09:40de respirer,
09:40de manger,
09:41c'est une manière
09:42de se respecter,
09:43de dire,
09:44c'est possible,
09:44je suis capable de faire ça,
09:46je vais me faire aider aussi.
09:48Comme les champions
09:49se font aider,
09:50ils ont des staffs autour d'eux.
09:51Eh bien,
09:52je pense qu'il faut
09:52s'autoriser le luxe
09:55de s'adresser à des gens
09:56qui peuvent nous aider
09:57au cours de notre vie,
09:58de notre parcours,
09:59parce qu'on n'a pas
09:59toutes les réponses
10:00et qu'il y a des gens
10:02qui peuvent nous fournir
10:03ces réponses.
10:04Et ça,
10:04c'est important à entendre.
10:06Ne nous isolons pas
10:08dans ces moments-là.
10:09Ouvrons vers l'extérieur
10:11pour aller chercher de l'aide.
10:14La confiance et l'audace.
10:15Oui.
10:16Oser.
10:16Oser avoir une vie meilleure.
10:19Et elle est accessible
10:20à tout le monde.
10:20Pour moi,
10:21c'est ça le luxe.
10:22C'est important de le dire,
10:22elle est accessible
10:23à tout le monde.
10:24Merci Myriam,
10:25je rappelle que vous êtes
10:25psychologue,
10:26psychothérapeute.
10:27Restez avec nous
10:28dans quelques instants,
10:29nous aurons le plaisir
10:30d'accueillir le président
10:31du plus grand groupe
10:32mutualiste français,
10:34peut-être en faites-vous
10:34d'ailleurs partie,
10:35pour qui la santé
10:36est un combat.
10:38La santé en mouvement
10:38spécial santé mentale,
10:39ça continue dans quelques instants
10:40et c'est sur Sud Radio.
10:42La normalité sous ordonnance,
10:44le documentaire choc
10:45où la pas du gain
10:46rencontre la détresse
10:47de l'être humain,
10:48présente
10:49Sud Radio,
10:51la santé en mouvement,
10:52Vanessa Perez.
10:53Et pour continuer
10:54cette émission,
10:55nous avons le plaisir
10:56d'accueillir Stéphane Junique.
10:57Stéphane, bonjour.
10:59Alors, on le rappelle,
11:00vous êtes président
11:00du groupe Vive.
11:01Vive, c'est 11 millions
11:02d'adhérents
11:03au niveau national
11:05et vous êtes notamment
11:06l'auteur d'un ouvrage
11:07paru récemment
11:08aux éditions du Cherchemilly.
11:09Je le montre à l'écran.
11:11Pour nos auditeurs
11:11et nos viewers YouTube,
11:13La santé est un combat.
11:15Alors, dans cet ouvrage,
11:16vous dites que,
11:17certes, la santé est un combat,
11:19mais j'aimerais, moi,
11:20qu'on mette une loupe
11:22sur la santé mentale.
11:23Pour vous, la santé mentale,
11:24c'est aussi un combat, Stéphane ?
11:25Oui, parce que ça a été
11:26le parent pauvre
11:27de notre système de santé
11:28pendant des années.
11:29Ça s'explique d'ailleurs
11:30parce que culturellement,
11:31la santé mentale,
11:32on avait envie
11:33de l'éloigner.
11:33Pourquoi ?
11:35Parce que les troubles psychiques,
11:37les sujets de dépression,
11:39la manière de concevoir
11:40au fond des réalités
11:42un peu noires
11:42dans la vie du quotidien,
11:44tout ça,
11:44on a envie de les écarter.
11:45Donc, il y a une stigmatisation
11:46de tous ces sujets
11:47qui sont encore culturellement
11:49ancrés dans notre société.
11:50On est aussi sur des métiers
11:53qui n'étaient pas
11:54suffisamment valorisés.
11:54C'est-à-dire,
11:55on résume santé mentale
11:56et psychiatrie.
11:58Vanessa, vous savez,
11:59quand le titre de psychologue
12:01a été reconnu officiellement
12:02dans notre pays,
12:021985.
12:04C'est-à-dire,
12:05ça fait 40 ans
12:05que le titre de psychologue
12:07est officiellement reconnu
12:08dans notre pays.
12:10Ça en dit long
12:10parce qu'en fait,
12:11on a souvent considéré
12:12que ce n'était pas
12:13une vraie spécialité
12:14de prise en charge.
12:14On considérait que c'était
12:15un sujet des sciences humaines.
12:17Et donc,
12:17le poids de la psychiatrie
12:18était fortement imposé
12:20dans notre système de santé
12:22autour des enjeux
12:22de santé mentale.
12:23Or, c'est un secteur
12:24qui a fait l'objet
12:26de désinvestissements
12:27d'une manière massive
12:28dans notre pays.
12:30Bref,
12:30on est dans une situation
12:31où, oui,
12:32la santé mentale
12:32était le parent pauvre
12:33de notre système de santé
12:34alors que les besoins
12:35n'ont jamais été aussi importants.
12:36Alors, subitement,
12:37effectivement,
12:37on a eu quelques sorties
12:39dans l'actualité
12:40de personnalités
12:41qui ont revendiqué,
12:42justement,
12:43être atteintes
12:43de certains troubles.
12:45Et ce fut l'ambition
12:46de notre ex-premier ministre.
12:48Où en est-on aujourd'hui
12:49entre les effets d'annonce,
12:50le bruit que l'on peut faire autour
12:52et les véritables actions concrètes ?
12:53Il y a une reconnaissance
12:55à travers la grande cause.
12:56C'est la grande cause nationale
12:57pour l'année 2025
12:58avec derrière
12:59des actions
13:00qui sont
13:01des actions
13:02labellisées
13:02qui interviendront
13:03dans l'ensemble
13:04des territoires
13:05autour des enjeux
13:05de la prévention,
13:07autour des enjeux
13:08également de mieux expliquer
13:09quels sont
13:10les sujets
13:10de santé mentale,
13:11quels sont
13:12les signaux faibles
13:13qui doivent être repérés.
13:14Et puis,
13:14l'annonce du gouvernement
13:15qui devrait,
13:16au mois de juin,
13:17annoncer un nouveau plan
13:18de santé mentale
13:20qui ira dans le prolongement
13:21de la feuille de route
13:22qui avait été lancée
13:22en 2018
13:23par Nias Buzyn.
13:25Donc,
13:26ce ne sont pas des paroles
13:27qui, pour moi,
13:28doivent rester en l'air
13:28parce que,
13:29je le répète,
13:29nous sommes aujourd'hui
13:31dans un pays
13:31qui est confronté
13:32à des vrais besoins
13:33en matière de santé mentale
13:35et surtout à un besoin
13:36de restructuration
13:37pour faire face
13:38à des inégalités territoriales,
13:39notamment sur des prises en charge
13:40qui restent importantes.
13:42Je suis préoccupé,
13:42notamment,
13:43sur la prise en charge
13:43des enfants et des plus jeunes.
13:45Vous avez une dizaine
13:46de départements aujourd'hui
13:48qui n'ont plus
13:48de pédopsychiatres
13:49en secteur libéral.
13:51Il y a donc urgence à agir.
13:52Alors,
13:52en parlant ici,
13:53bien,
13:53mais agir,
13:53c'est mieux.
13:54Vous, concrètement,
13:55vous êtes un petit peu
13:55un laboratoire d'innovation
13:56et d'observation,
13:58on va dire,
13:58avec 11 millions d'adhérents
13:59au niveau de la mutuelle.
14:01Concrètement,
14:01est-ce que vous pourriez
14:02nous partager
14:02deux, trois actions
14:03très concrètes
14:04qui répondent
14:04à cette problématique
14:05de prévention
14:05ou de soins même ?
14:07Alors,
14:07tout d'abord,
14:08nos mutuelles
14:08sont engagées
14:09en premier plan
14:10à travers le remboursement
14:11des soins de psychologues.
14:13Ce sont 800 000 consultations
14:14qui sont remboursées
14:15par les mutuelles
14:16du groupe Vive.
14:17Et il y a un deuxième élément
14:17qui, pour moi,
14:18est important
14:18pour justement contribuer
14:19à la déstigmatisation
14:21de ces troubles
14:22et de ces maladies mentales.
14:24C'est le fait
14:24qu'on est engagé
14:26dans ce que l'on appelle
14:27les soins de premier secours
14:29en santé mentale.
14:30C'est-à-dire comment,
14:31à travers une formation
14:32de deux jours,
14:33nous pouvons accompagner
14:34l'ensemble de nos adhérents
14:37pour les former
14:38sur les signaux faibles
14:39pour pouvoir être attentifs
14:40dans leur entourage
14:41à ce qui peut être
14:43des signaux,
14:45des symptômes
14:46d'une dépression
14:47ou en tout cas
14:48d'une fragilité psychologique.
14:49D'ailleurs,
14:49vous en parlez très justement
14:50dans une tribune parue récemment
14:51sur le burn-out
14:52des chefs d'entreprise.
14:54Il y a 7 millions
14:54de chefs d'entreprise
14:55sur lesquels, justement,
14:56on ne met pas forcément
14:57une loupe
14:58pour observer ce qu'il passe
14:59alors que ce sont eux
15:00qui font aussi fonctionner
15:01l'économie.
15:03Vous pourriez développer
15:03un petit peu ce combat également ?
15:05Oui, Vanessa,
15:05c'est un sujet
15:06qui me tient particulièrement à cœur
15:07parce que,
15:08on considère
15:09que les chefs d'entreprise,
15:10notamment les chefs d'entreprise
15:12qui sont de petite taille
15:14ou des artisans,
15:15on considère
15:16que ce sont des héros
15:16du quotidien,
15:17c'est-à-dire ils sont forts,
15:18ils sont solides,
15:18ils peuvent faire face
15:19à tous les problèmes,
15:20ils gèrent de la complexité,
15:21etc.
15:22Sauf que quand
15:23la santé de l'entreprise
15:24se dégrade,
15:25c'est la santé mentale
15:27et la santé mentale
15:28en particulier
15:28du chef d'entreprise
15:29qui peut être dégradée.
15:30Et donc,
15:31c'est un sujet
15:31qui me tient à cœur
15:32parce qu'on ne le prend pas
15:34suffisamment en considération.
15:36Il y a des initiatives
15:38qui sont portées,
15:39je pense notamment
15:40par des tribunaux de commerce
15:41qui font face
15:42notamment
15:42à des situations
15:44de reprise
15:46ou en tout cas
15:47de dégradation
15:48de certaines entreprises.
15:50Donc,
15:50ils sont attentifs
15:51à voir
15:52des chefs d'entreprise
15:53et donc à suivre
15:54leur état de santé
15:55à l'occasion
15:56de ces entretiens
15:57qui sont engagés
15:58dans les tribunaux
15:59de commerce.
16:00Vous n'avez pas
16:01le sentiment
16:02que la société
16:03génère ses propres démons
16:04avec cette demande
16:05de performance,
16:06ces notifications permanentes,
16:08ce manque de soutien.
16:09La société est de plus en plus
16:10dure aujourd'hui.
16:11Donc,
16:12on parle de prévention,
16:14on parle de curation.
16:15Où est-ce qu'il faut
16:15mettre le curseur aujourd'hui ?
16:17Je pense que de deux manières.
16:18D'abord,
16:18vous avez raison,
16:18la société,
16:19elle est dure.
16:20Elle est dure.
16:21Elle met chacun
16:23et chacune
16:24dans des situations
16:25de pression
16:26et pas simplement
16:26d'ailleurs
16:27pour les adultes
16:27mais également
16:28pour les plus jeunes.
16:29Et donc,
16:30le fait qu'on puisse
16:31agir sur les déterminants
16:32de santé,
16:33c'est-à-dire la question
16:34de l'amélioration
16:35de la qualité de vie
16:36au quotidien,
16:38le sujet de la relation
16:39aux écrans,
16:40la question également
16:41de la santé au travail,
16:43bref,
16:43comment on agit
16:44sur les déterminants
16:45de santé
16:45pour permettre
16:46à ce que cette pression
16:47soit beaucoup plus importante,
16:48c'est en effet
16:49les enjeux
16:49de la santé de demain.
16:51Moins être sur
16:52le curatif
16:53mais davantage
16:54investir sur le préventif,
16:56c'est pour moi
16:57un élément
16:57qui est précieux.
16:58Bien sûr,
16:59sur les enjeux
16:59de santé mentale
17:00mais également
17:00sur d'autres sujets
17:01de santé.
17:01Alors,
17:02vous pointez du doigt
17:02l'investissement
17:03sur le préventif.
17:04Alors,
17:04on parle beaucoup
17:05d'un système de soins,
17:06notre sécurité sociale
17:07qui est sous tension.
17:08Est-ce que vous pensez
17:08qu'elle est en mesure
17:09d'appréhender
17:10ce changement de paradigme
17:12ou alors il faut vraiment
17:13reformater profondément
17:15ce système ?
17:16Non,
17:16la culture de prévention
17:17dans notre pays
17:18elle est très très faible.
17:19Donc,
17:20il est important
17:20de pouvoir investir
17:21davantage
17:22et donc changer
17:23de braquet,
17:23c'est-à-dire faire en sorte
17:24que notre modèle
17:25de protection sociale
17:26puisse davantage
17:27prendre en charge
17:29en amont
17:30des problèmes de santé
17:30les sujets d'action
17:32sur les déterminants,
17:33c'est-à-dire comment
17:33j'agis sur des déterminants
17:35que sont l'alimentation,
17:36le sport,
17:37la qualité de vie,
17:38bref,
17:39de pouvoir davantage
17:40investir sur ces déterminants
17:43pour permettre
17:43à ce que les problèmes
17:44de santé
17:45n'interviennent pas
17:45et donc le fait
17:46qu'on bascule
17:47d'un modèle
17:48de remboursement
17:49à un modèle
17:50qui soit davantage
17:51de prévention.
17:52Il est important
17:53puisqu'on fait
17:54les 80 ans
17:54de la sécurité sociale
17:55de ne pas négliger
17:57pour moi
18:00un des éléments
18:02du patrimoine
18:03de notre pays
18:03qui est la sécurité sociale.
18:05Je le dis
18:05parce qu'on est
18:06sur un modèle
18:07de santé
18:08qui certes
18:09a encore des inégalités
18:10et qui a des progrès
18:11à faire
18:11pour prendre en charge.
18:12On parlait
18:12sur la santé mentale
18:13pour prendre en charge
18:14de nouveaux besoins
18:15mais on est sur
18:16un modèle
18:16de santé
18:17qui aujourd'hui
18:18est extrêmement protecteur.
18:19Les remboursements
18:20de soins
18:21qui sont effectués
18:22par les mutuelles
18:23et par la sécurité sociale
18:24permettent à ce que
18:25le reste à charge
18:25dans notre pays
18:26soit le plus réduit possible.
18:28Nous avons une recherche médicale
18:29qui est parmi les meilleures du monde
18:30et je souhaite insister
18:32sur un point
18:32c'est que
18:33également quand il y a
18:34des pathologies
18:34qui sont des pathologies
18:35de lourdes
18:36les traitements coûteux
18:37dans notre pays
18:38sont pris en charge
18:39quasiment intégralement.
18:41Une dialyse
18:42c'est chaque année
18:4280 000 euros
18:43pour un patient
18:44qui est dialysé.
18:4580 000 euros.
18:46Vous avez un reste à charge
18:47qui reste parmi les plus bas
18:48parce qu'il y a
18:48un remboursement
18:50de ces traitements lourds
18:52qui sont aujourd'hui effectués.
18:53Je prends l'exemple
18:53de la dialyse
18:54je pourrais prendre
18:55l'exemple
18:55d'un certain nombre
18:56de traitements
18:57anticancéreux.
18:58Notre modèle
18:59Vanessa
18:59est formidable
19:00il est important
19:01de le protéger.
19:01Je n'en doute pas
19:01on peut louer ce modèle
19:02mais ce qu'on évoque
19:04c'est vraiment
19:04cette société
19:06qui est en train
19:06d'évoluer
19:06il y a de plus en plus
19:07de technologies
19:08de plus en plus
19:08d'innovations
19:09on demande de plus en plus
19:10à notre modèle
19:11de nous protéger
19:12est-ce que ce modèle
19:14a une viabilité
19:16dans les années qui viennent
19:17telle qu'il est conçu
19:17ou alors il y a
19:18une réflexion
19:19qui a peut-être
19:19déjà été amorcée
19:20qui va devoir s'opérer
19:22fondamentalement
19:23pour répondre
19:23à ces nouveaux enjeux ?
19:24Bien sûr
19:24avec le vieillissement
19:25de la population
19:26l'innovation
19:27qui va coûter
19:27de plus en plus cher
19:28et pour permettre
19:30l'accès du plus grand nombre
19:31à ces innovations
19:32on devra davantage
19:33dépenser
19:34pour notre santé
19:35et notre modèle
19:37de protection sociale
19:37doit réinventer
19:39son modèle
19:39de financement
19:40mais je veux insister
19:42sur le fait que
19:43probablement demain
19:45qu'en agissant
19:45sur la prévention
19:46mais également
19:47en remboursant
19:48ce qui relève
19:48aujourd'hui
19:49des services
19:49et de l'accompagnement
19:50on permettra
19:51à vos auditeurs
19:54à vos téléspectateurs
19:55de pouvoir être
19:56davantage
19:56pris en charge
19:58dans la qualité
19:59de vie
19:59et surtout
20:00dans une santé
20:01qui soit davantage
20:02améliorée
20:03autour des enjeux
20:03de l'accompagnement
20:04et du vieillissement
20:05Alors Stéphane
20:06on parle de la sécurité sociale
20:07mais certains dénoncent
20:08néanmoins
20:08une privatisation rampante
20:10du système de santé
20:11que répondez-vous
20:12à ceux qui craignent
20:14quelque part
20:14une santé à deux vitesses ?
20:15Il est important
20:15en tout cas
20:16qu'on n'écarte pas
20:17cette réalité
20:18c'est-à-dire que
20:19cette santé à deux vitesses
20:21elle existe aujourd'hui
20:21dans notre pays
20:22vous avez
20:22un nombre important
20:24de français
20:25qui vivent
20:25dans un désert sanitaire
20:26les inégalités territoriales
20:28existent d'une manière
20:29d'une manière forte
20:29on le voit
20:31il y a dans
20:32un certain nombre
20:32d'établissements
20:33je pense notamment
20:34d'EHPAD
20:34des coûts qui deviennent
20:35des coûts prohibitifs
20:36pour un certain nombre
20:37de familles
20:37donc ce qui est important
20:39c'est de ne pas écarter
20:40le sujet
20:40d'une réalité
20:43qui pourrait exister
20:43aujourd'hui
20:44pour un certain nombre
20:44de français
20:45d'une santé
20:45à deux vitesses
20:46mais je veux insister
20:47la privatisation
20:49de la sécurité sociale
20:51et de notre système
20:52de santé
20:53n'est pas une réalité
20:54et un débat
20:55et c'est la raison
20:56pour laquelle je défends
20:57dans le livre
20:57notamment le modèle
20:58mutualiste
20:59qui est un modèle
20:59non lucratif
21:00qui n'a pas vocation
21:01à être dans une logique
21:02de financiarisation
21:03mais bien de pouvoir
21:04redistribuer
21:05la cotisation
21:06qui est aujourd'hui
21:06apportée par nos adhérents
21:08aux mutuelles
21:09pour permettre
21:09à ce que leur santé
21:10soit beaucoup plus forte
21:11et que la protection sociale
21:12puisse prolonger
21:13la solidarité nationale
21:14de la sécu
21:15Stéphane pour conclure
21:16on va s'appuyer
21:17sur votre livre
21:18la santé est un combat
21:19je le rappelle
21:19si vous aviez un combat
21:21un seul et unique
21:22dans les mois qui viennent
21:22par rapport à notre santé
21:23dans les mois qui viennent
21:24le sujet de la fin de vie
21:25est pour moi
21:26un sujet prioritaire
21:2750% des personnes
21:28qui auraient besoin
21:29de soins palliatifs
21:30ne peuvent pas bénéficier
21:32de cet accompagnement
21:32en 1999
21:34il y avait une loi
21:35qui était une loi importante
21:36et qui inscrivait
21:36dans le code de santé publique
21:38le fait que l'accès
21:39à des soins palliatifs
21:40soit garanti
21:41dans notre pays
21:41ça n'est pas aujourd'hui
21:42la réalité
21:43il est important
21:44que le Parlement
21:45que le législateur
21:46puisse sur ces questions
21:48de la fin de vie
21:48avancer sur les soins palliatifs
21:50mais probablement également
21:51sur d'autres prises en charge
21:52à suivre de près
21:52merci beaucoup Stéphane Junic
21:54je rappelle que vous êtes
21:54président du groupe
21:55Vive
21:55et auteur de ce fabuleux ouvrage
21:58La santé est un combat
21:59paru aux éditions
22:00du Cherche Midi
22:01La santé en mouvement
22:02c'est fini pour aujourd'hui
22:03je rappelle que vous pouvez
22:04retrouver toutes nos émissions
22:05en podcast
22:06sur l'application Sud Radio
22:07et sur vos réseaux sociaux
22:08préférés
22:08je vous souhaite une excellente
22:10fin de week-end
22:10et je vous dis
22:11à la semaine prochaine
22:12Sud Radio
22:14La santé en mouvement
22:15Vanessa Perez
22:16avec
22:17la normalité
22:18sous ordonnance
22:19le documentaire choc
22:21où la paduguin
22:21rencontre la détresse
22:22de l'être humain
22:23Sous-titrage Société Radio-Canada