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  • 26/05/2025

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Transcription
00:00Comme chaque lundi, Philippe Vall est avec nous sur Europe 1. Bonjour Philippe.
00:03Bonjour Dimitri et bonjour à tous.
00:05Alors avant de commencer votre chronique, Philippe, vous vouliez dire un mot de celle de la semaine dernière.
00:09Oui, la semaine dernière, ironisant sur la leçon de morale que la rabbine Delphine Orvilleur donnait à Israël,
00:16je disais que la leçon servait surtout à sauver son carnet d'adresse.
00:19Elle y a entendu une remise en cause de sa sincérité et s'en est trouvée blessée.
00:24C'était pour blaguer et je le regrette, ce n'était pas mon but.
00:27Je ne doute pas de la sincérité avec laquelle elle défend une démarche que par ailleurs je continue à ne pas partager.
00:34Voilà donc c'est dit. Vous vous intéressez également ce matin, Philippe Vall, à la manière dont a été reçu le rapport sur les frères musulmans.
00:41Oui, alors imaginons que l'État soit une personne.
00:44Certains pensent que le bénéfice de la psychanalyse ne découle pas forcément du surgissement, du fond de l'inconscient, d'un événement oublié.
00:52Mais au contraire de la verbalisation de quelque chose dont on est obsessionnellement conscient, que l'on tait et qui nous ronge.
01:01Eh bien, c'est ce qui arrive à l'État français.
01:03Bien qu'il en eut conscience depuis de nombreuses années, l'État s'est eu sur une réalité qui le ronge.
01:10Et ce qui le ronge, c'est l'islamisme, religion politique théorisée par les frères musulmans.
01:16Mais pour la première fois, l'État a verbalisé son mal. C'est un pas vers la guérison.
01:22Alors vous voulez nous parler aussi de la réception de ce rapport.
01:25Oui, c'est intéressant. Deux grands quotidiens, le Figaro et le Parisien, ont informé leur lecteur en mettant en évidence les dangers que révèle le rapport.
01:32Mais il a fallu attendre le lendemain, seulement pour que l'IB se saisisse prudemment du sujet, en insistant sur le témoignage d'un chercheur du CNRS,
01:42qui évidemment présente les frères musulmans, je cite, comme une organisation sur le déclin et à bout de souffle.
01:49Je me souviens, il y a une quinzaine d'années, d'avoir participé, pour le monde des religions, à un dialogue avec Emmanuel Todd,
01:56lequel affirmait déjà que l'islamisme était sur le déclin et à bout de souffle.
02:01Et bien c'était une erreur, c'était une demi-douzaine d'années avant la vague d'attentats islamistes qui a fait plus de 300 morts en France.
02:09Pour les amateurs de bourde, proférés ex cathédra, je renvoie au livre de Samuel Fitoussi,
02:16Pourquoi les intellectuels se trompent, aux éditions de l'Observatoire, qui offre à la fois une réflexion sérieuse et une bonne partie de rigolade.
02:23Et pourquoi se trompe-t-il, Philippe ?
02:25Et bien parce que, par exemple, le chercheur du CNRS qui prétend que les frères sont en déclin et à bout de souffle
02:32est peut-être, je ne sais pas moi, agrégé de saut à la perche, mais nul en géographie,
02:37au point de n'avoir jamais trouvé la Turquie sur une carte.
02:41S'il l'avait trouvée, il aurait remarqué que les frères musulmans n'y sont ni à bout de souffle, ni en déclin.
02:47En revanche, si notre chercheur, sans doute de bonne foi, a étudié l'antrisme des frères musulmans,
02:54je ne sais pas, par exemple au Groenland, c'est-à-dire le plus loin possible de la Seine-Saint-Denis.
02:58Alors là, oui, c'est vrai, ils sont à bout de souffle.
03:01Au Groenland, on ne compte guère plus que deux ou trois otaries qui s'en réclament.
03:07Alors, heureusement, le journal Le Monde, journal sérieux,
03:09on a également rendu compte de ce rapport sur les frères musulmans.
03:12Oui, mais Le Monde a attendu vendredi pour traiter le sujet,
03:15parce que ce journal a une très lourde responsabilité.
03:19Il dit ce qu'il faut penser à ses lecteurs.
03:23Alors, qui sont ses lecteurs ?
03:24C'est-à-dire les lecteurs, en général, en majorité, ce sont des journalistes de l'IB,
03:28des professeurs, des politiques, des universitaires et les fidèles de l'audiovisuel public.
03:33Résultat, ce rapport est, je cite Le Monde, contestable et contesté.
03:38Et c'est très intéressant, parce que c'est un merveilleux modèle de circuit court en termes d'information.
03:45Pourquoi est-il contestable ?
03:47Précisément parce que moi, Le Monde, je le conteste.
03:50Et parce que je le conteste, il est donc contesté, CQFD.
03:54C'est imparable, et cela répond du même coup à la question que pose Fitoussi,
03:58pourquoi les intellectuels se trompent ?
03:59Et pourquoi donc ?
04:00Eh bien, parce qu'ils lisent Le Monde en terrasse.
04:03L'édito de samedi alerte sur le danger que représente un frérisme
04:07qui sert de carburant à l'extrême droite et à la droite française.
04:11Donc, le vrai danger, ce n'est donc pas le frérisme,
04:14mais le fait qu'il serve de carburant à la droite.
04:17Mais, si le lecteur du Monde en terrasse levait les yeux de son journal,
04:21il verrait que de plus en plus de femmes, de plus en plus voilées,
04:25marchent sur nos trottoirs, preuve de l'éclatante réussite des frères musulmans
04:29dans la vertigineuse régression du statut des femmes en France.
04:33Mais ce sont des femmes musulmanes, et ça compte pur du beurre.
04:37Signature Europe 1, Philippe Vall, merci beaucoup Philippe.
04:39Allez, à suivre sur Europe 1, la revue de presse d'Olivier Delagarde, 8h43.

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