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00:00accès. Gérald Darmadin a donc présenté son projet de loi visant à répondre aux crises majeures qui
00:06touchent la justice française, texte qu'il souhaite présenter à l'automne en Conseil des
00:10Ministres après avoir saisi en septembre le Conseil d'État pour Avis, le ministre de la Justice qui
00:15était l'invité de l'heure des pros hier soir sur CNews. On va en parler avec Béatrice Brugère,
00:22secrétaire générale du syndicat Unité Magistrat FO. Bonjour Béatrice Brugère.
00:26Bonjour, merci pour votre invitation. On est ravis de vous avoir Béatrice parce que Gérald Darmanin a
00:32repris dans son projet plusieurs dispositions qui vous tenaient à cœur dans votre syndicat et que
00:38vous défendez depuis plusieurs années. Alors on commence par le diagnostic tout d'abord, je cite
00:43Gérald Darmanin, une grave crise de confiance dans l'effectivité des peines et leur délai d'exécution
00:49et une très dangereuse incapacité progressive à juger les crimes les plus graves dans des délais
00:55raisonnables. Est-ce que déjà sur le diagnostic, Béatrice Brugère, est-ce qu'on est bon ?
01:00Oui, alors en fait, en effet, les deux thèmes qui sont visés par ce projet de loi sont très importants,
01:06mais ils ne sont pas, j'allais dire, l'ensemble de toutes les crises que traverse la justice pénale.
01:13Il y en a d'autres, mais celles-là sont importantes, à savoir un problème de confiance.
01:17Vous savez qu'Éric Dupond-Moretti avait déjà voulu faire une loi pour établir la confiance dans la justice.
01:23Et un problème aussi d'exécution des peines, de sens des peines, de délai des peines et de surpopulation carcérale.
01:31Sur le projet qui contient dix articles, pour reprendre ce que vous venez de dire, j'ai compté.
01:41En fait, huit propositions viennent, en tout cas, sont celles de notre syndicat.
01:46Donc vous êtes plutôt satisfait aujourd'hui ?
01:48Disons que ça ne serait pas très cohérent si je ne l'étais pas, puisqu'en fait, on peut dire que nous, ce n'est pas un carton jaune, c'est un carton plein.
01:59Ceci dit, on a quand même beaucoup d'autres propositions.
02:03Pour nous, ce projet est une première marche, mais il ne règlera pas toutes ces problématiques.
02:08Mais c'est déjà une première marche intéressante et importante.
02:11Et ce qui est intéressant, Béatrice Brugère, c'est que c'est vrai que c'est assez rare d'entendre ce discours d'un garde des sceaux.
02:17Depuis plusieurs années, on les a vus passer.
02:20Il veut vraiment renverser la table, Gérald Darmanin.
02:23Il a des mots assez clairs sur un système.
02:26D'ailleurs, je vais vous faire écouter ce qu'il a dit sur un système qui est devenu laxiste.
02:31La justice a une promesse qui est quasiment impossible à tenir, celle d'être juste et de protéger l'intégralité des victimes, de condamner l'intégralité des auteurs, de le faire vite, de le faire bien, de le faire dans des conditions démocratiques, mais de le faire avec sévérité.
02:49Et je ne pense pas que les juges soient laxistes.
02:52Il peut toujours y avoir ici ou là des décisions qui, une pectorée, nous posent des questions.
02:57Mais en tant que maire de Tourcoing, puis en tant que ministre de l'Intérieur, je n'ai pas vu de procureur, de juge laxiste dans ma vie de ministre ou d'élu.
03:05Par contre, j'ai vu un système qui est devenu laxiste.
03:08Parce qu'il est beaucoup trop complexe, parce qu'il est beaucoup trop lent, parce qu'il est incompréhensible.
03:12Et le défaut principal, je crois, de la justice, c'est que dans mon ministère, les mots ne correspondent pas à la réalité.
03:17– Béatrice Brugère, là, le garde des Sceaux vient de toucher au cœur du problème.
03:22Parce que c'est vrai qu'on entend ici ou là les critiques à l'endroit des juges,
03:27parfois traités, en effet, de juges laxistes par certains.
03:31Gérald Darmanin, on le voit, il est assez précautionneux, évidemment, avec les magistrats, c'est bien normal.
03:36Il parle d'un système laxiste et de ne pas incriminer, cibler les magistrats.
03:41Est-ce que vous êtes d'accord sur ce diagnostic, justement ?
03:43– Là où je suis complètement d'accord avec le ministre,
03:46c'est que la justice, il l'a dit, est un enjeu extrêmement compliqué.
03:51Et il y a beaucoup d'interactions, il y a beaucoup d'acteurs, surtout,
03:56et que c'est très compliqué de tout de suite dire,
03:59« Ah, mais les juges sont laxistes, comme on l'entend souvent. »
04:02Là où je serai un peu plus modérée, c'est que quand les ministres parlent d'un système,
04:06un système, il faut quand même être assez clair, c'est un ensemble de plusieurs choses.
04:11Ce sont des textes, ce sont des pratiques, ce sont des orientations de politique pénale,
04:15mais ce sont aussi des acteurs.
04:17Donc l'idée, ce n'est pas de dire que tous les juges sont laxistes,
04:22mais il serait faux de dire qu'on n'a pas notre part de responsabilité.
04:25Il ne faut pas déresponsabiliser les magistrats, selon vous, il y a clairement...
04:31Non, mais un système, c'est un ensemble.
04:33C'est à la fois des textes, des pratiques, des politiques pénales,
04:36des moyens, des moyens humains,
04:38mais c'est aussi des acteurs qui, tous les jours, prennent des décisions.
04:41Donc le système, aujourd'hui, c'est là où il a raison,
04:46ne correspond pas aux attentes de ce que l'on peut vouloir,
04:51y compris pour les citoyens en termes de justice et de réponse pénale.
04:54Nous sommes les premiers à le dire,
04:57et chacun doit prendre sa part de responsabilité, ni plus, ni moins.
05:02Oui, oui.
05:02Alors Béatrice Bréger, vous avez commencé à nous en parler,
05:05c'est l'un de vos grands combats pour vous avoir interviewé plusieurs fois.
05:10C'est vrai que cet aménagement des peines,
05:12l'inexécution en réalité des peines de justice,
05:15Gérald Darmanin constate d'ailleurs, pour quelques chiffres,
05:18qu'en 2024, 93 000 peines de prison ont été prononcées,
05:23et bien il y en a seulement 41% qui ont été aménagés,
05:2741% pardon, ont été aménagés ou convertis avant toute incarcération,
05:32dont la moitié par un juge d'application des peines.
05:34Je vous propose de l'écouter, de vous faire réagir après.
05:37Quand un détenu est à l'isolement, je ne comprends pas,
05:41comme tous les Français je pense,
05:42je ne comprends pas qu'on trouve des téléphones portables dans sa cellule.
05:45À l'isolement, par nature, en prison, par nature,
05:48on ne peut pas trouver des téléphones portables.
05:49Quand quelqu'un est condamné à de la prison ferme,
05:52je ne comprends pas pourquoi il n'en fait pas.
05:54Et pourtant, je ne sais pas si les Français le savent,
05:57on n'a jamais mis autant de peines de prison.
06:00On est passé de 94 000 années de prison des juges en 2018,
06:04à 122 000 années en 2024,
06:08mais plus de la moitié des peines de prison ferme sont aménagées,
06:12c'est-à-dire que ces personnes ne vont jamais une seule journée en prison.
06:15Et donc, quand on est dans un système
06:16où les mots ne correspondent pas à la réalité,
06:18il est tout à fait normal que les gens ne croient plus dans ce système.
06:21Béatrice Brugère, votre réaction,
06:23je crois que vous n'êtes pas forcément d'accord
06:24avec certains chiffres donnés par le garde des Sceaux.
06:28Oui, alors, en fait,
06:30on a aujourd'hui le résultat d'une politique pénale
06:34qui demande aux magistrats de ne plus incarcérer.
06:38Donc, en vérité, on a une chute du nombre de peines prononcées
06:42de prison, c'est l'inverse.
06:43C'est-à-dire qu'on était, il y a quelques années,
06:46sur une moyenne de 130 000 à 120 000 peines de prison prononcées,
06:51et aujourd'hui, on a une chute
06:53puisqu'on est passé sous la barre des 100 000.
06:55Donc, la politique pénale qui demande depuis des années
06:58aux magistrats de ne pas incarcérer,
06:59elle a fonctionné.
07:01Le paradoxe, c'est que moins on incarcère,
07:03plus les prisons débordent.
07:05Ce n'est pas plus on incarcère, plus les prisons débordent,
07:07c'est moins on incarcère, plus les prisons débordent.
07:10Pourquoi ? Et le ministre l'a dit, il l'a compris.
07:12Il l'a compris parce qu'en fait, on incarcère trop tard
07:15et on incarcère plus long.
07:17Mais on ne peut pas dire qu'on incarcère plus qu'avant,
07:20ce n'est pas vrai, on incarcère moins.
07:22Quant à la question, et ça c'est important de revenir là-dessus,
07:25de dire 41% des peines de prison qui sont prononcées
07:29sont immédiatement aménagées,
07:31on ne peut pas dire qu'elles ne sont pas exécutées,
07:33ce n'est pas qu'elles ne sont pas exécutées,
07:34c'est qu'elles sont en fait, selon la loi
07:37et selon ce que l'on nous demande de faire,
07:40et c'est encore dans le dernier projet de loi de finances
07:42écrit comme tel,
07:44on demande de faire
07:46des aménagements de peine.
07:48Et ces demandes...
07:50Quand vous dites on, c'est oui,
07:51vous l'avez dit, la loi, la loi de finances
07:53pour des raisons financières, c'est ce que vous êtes en train de nous dire ?
07:56Oui, mais elles viennent de la loi,
07:57mais elles viennent aussi des politiques pénales
07:59qui nous demandent de ne pas incarcérer
08:01et d'aménager au maximum.
08:05Donc l'aménagement, ce n'est pas une nonne, une exécution,
08:07c'est une façon autre de faire de la...
08:09j'allais dire, sa peine.
08:11Donc ce n'est pas tout à fait juste,
08:12c'est-à-dire qu'en vrai,
08:13le vrai sujet,
08:16c'est quoi aujourd'hui, en 2025, une peine ?
08:20Est-ce que c'est un aménagement de peine ?
08:21Est-ce que c'est de la prison ?
08:22Est-ce que c'est des jours amendes ?
08:24Est-ce que c'est de l'amende ?
08:25Et là, on n'est pas toujours très clair sur le discours politique.
08:28On va en parler, Béatrice Beger, pardonnez-moi,
08:30c'est important cette question justement de l'aménagement des peines.
08:34Vous faites la distinction, vous avez bien raison évidemment,
08:37sur la prison ferme et quand même des peines qui existent,
08:40mais qui sont aménagées par d'autres alternatives de peine.
08:44On en parlera avec vous dans quelques instants, Béatrice Beger.
08:47Et votre opinion nous intéresse sur Europe 1.
08:51Vous nous appelez pour nous donner votre avis sur la question.
08:54Gérald Darmanin présente ses mesures pour renforcer la justice.
08:57Qu'en pensez-vous ? 01-80-20-39-21.
09:00Appel non surtaxé.
09:03Europe 1.
09:03Stéphanie Demuru, et vous.
09:05Jusqu'à 13h.
09:06Et si vous venez de prendre l'émission en cours,
09:10notez que Stéphanie Demuru vous propose le premier débat
09:13de cette fin de matinée accompagnée de Béatrice Brugère.
09:16Le débat est le suivant.
09:17Gérald Darmanin présente ses mesures pour renforcer la justice.
09:20Qu'en pensez-vous ?
09:21Appelez-nous au standard Europe 1.
09:2301-80-20-39-21.
09:24L'appel est non surtaxé, Stéphanie.
09:27Et on évoquait il y a quelques instants l'aménagement des peines.
09:31Gérald Darmanin qui disait en substance
09:33qu'une peine de prison ferme sur deux n'est jamais exécutée en prison.
09:36On avait la réponse de Béatrice Brugère.
09:39Et la question que j'ai envie de vous poser à la magistrate Brugère,
09:42est-ce qu'il est souhaitable effectivement qu'il y ait systématiquement,
09:47comme a l'air de le dire Gérald Darmanin,
09:49des peines de prison fermes ?
09:51Ou est-ce que ces aménagements, selon vous,
09:53restent quand même à souhaiter, toujours aujourd'hui ?
09:58En fait, il faut être assez clair.
10:00Quand un magistrat prononce une peine de prison,
10:02ce que personne ne comprend,
10:04c'est que la peine de prison ne se fait pas sous ce régime-là.
10:08Donc en fait, il y a tout un système en permanence de changements
10:12qui rend le système incohérent et illisible.
10:14On ne sait plus finalement très bien si la peine va être faite,
10:17sous quelles conditions, etc.
10:18Donc en fait, Gérald Darmanin a raison de dire
10:21qu'il faut revenir à une forme de clarté et de lisibilité.
10:24Nous, notre syndicat n'est pas favorable à mettre tout le monde en prison
10:27ou personne en prison, ce n'est pas le sujet.
10:30Nous, on est favorable à faire des peines qui soient même très courtes,
10:34prononcées rapidement et exécutées comme telles quand c'est nécessaire.
10:39Et je crois que c'est inscrit d'ailleurs,
10:40puisque j'ai vu un article sur les ultra-courtes peines
10:43qui est une de nos propositions phares.
10:45Mais en même temps, et c'est ce que j'expliquais avant la coupure,
10:48il y a quand même une ambiguïté, c'est que les aménagements de peine
10:52qu'on nous demande de faire parce qu'on a un problème de place de prison
10:55et le ministre ne l'a pas évacué et regarde les choses en face,
10:59il en est conscient, il propose en même temps également
11:04de repasser le taux de un an à deux ans de peine de prison
11:09pour être aménagé.
11:10Il faut quand même que tout le monde ait en tête
11:12qu'aller jusqu'à deux ans d'aménagement de peine
11:15pour les peines de prison prononcées.
11:17D'abord, ça contredit un peu le projet,
11:20mais surtout, ça correspond pratiquement à plus de 80%
11:23des peines de prison prononcées.
11:24Donc, à un moment donné, il faut bien comprendre
11:29que c'est aussi parce qu'on aménage trop
11:31dont on n'a pas les résultats en termes de récidive et d'efficacité.
11:35Aujourd'hui, notre syndicat demande
11:36les résultats de tous ces aménagements de peine.
11:39C'est très intéressant ce que vous nous dites.
11:41Ça veut dire qu'aujourd'hui, ces aménagements de peine,
11:43on ne sait pas vraiment ce que ça donne concrètement,
11:45si elles sont efficaces ou non.
11:47Ça paraît incroyable, comment ça se fait ?
11:49Non, parce qu'en fait, elles sont devenues
11:51une forme de standardisation de toutes les peines,
11:54que derrière, on n'a pas une doctrine très claire,
11:58qu'on n'a pas les moyens de contrôler.
11:59C'est d'ailleurs pour ça que nous, on fait une autre proposition,
12:02c'est de mettre en place une police de la probation,
12:05c'est-à-dire de contrôler la probation,
12:08d'être sûr que les demandes qu'on doit exécuter
12:12pour les probationnaires soient vraiment faites.
12:14D'ailleurs, vous voyez dans le projet,
12:16Gérald Darmanin propose une peine
12:18que nous, sur laquelle on est très favorable,
12:21qui est le système allemande des jours amendes.
12:23Les jours amendes, ça existe déjà dans notre système,
12:26sauf que c'est mal mis en place,
12:28ce n'est pas vraiment contrôlé, etc.
12:30Béatrice Pogère, je vous propose, pardonnez-moi,
12:32je vous propose de rester avec nous
12:34parce que les auditeurs veulent vraiment réagir sur Europe 1
12:37et on a Éric, manifestement,
12:39qui est un petit peu remonté.
12:41Éric, bonjour.
12:43Oui, bonjour.
12:44Vous nous appelez d'où ?
12:46De Lyon.
12:47De Lyon.
12:47Soyez le bienvenu sur l'antenne.
12:49Merci.
12:50Apparemment, vous n'êtes pas content
12:51avec ces nouvelles annonces de Gérald Darmanin
12:53et vous vouliez intervenir sur l'antenne.
12:55Nous sommes toujours avec la magistrate Béatrice Brugère.
12:59Oui.
12:59Oui, écoutez, pas content.
13:01Oui, parce qu'en fait, nous, la population,
13:04on est confronté tous les jours
13:05à des individus qui récidivent, malheureusement,
13:08ou qui commettent des délits, des crimes, des incivilités.
13:11Donc, ça, c'est le problème.
13:13Alors, j'écoute Mme Brugère.
13:15Bien sûr, elle part dans des discours.
13:18Vous l'avez dit vous-même.
13:19Les aménagements de peine ne sont pas contrôlés.
13:21Mais tout ça, si vous voulez, en fait,
13:23l'histoire de tout ça, elle est très simple.
13:26Il faut remonter à la jeunesse de tout ça.
13:27La jeunesse, c'est 1981, l'élection de François Mitterrand,
13:30avec ses chers amis Robert Badinter, Roland Dumas
13:34et bien sûr Jacques Attali.
13:36Et ces gens-là ont mis en place un système idéologique
13:39qui ont fait qu'aujourd'hui, on en paye les conséquences.
13:42Voilà, c'est très simple.
13:42Il n'y a pas qu'eux.
13:43Il y en a eu d'autres depuis.
13:44Oui, il y en a eu d'autres, mais ils ont suivi.
13:46Nicole Belloubet, notamment,
13:48c'était l'aménagement de peine sous soinant.
13:51Oui, mais je parle de la jeunesse de tout ça.
13:53Si vous voulez, la jeunesse de tout ça,
13:54vous avez des gens qui ont mis en place une idéologie
13:57avec cette fameuse courant des lumières
14:01où il faut excuser, tout ça.
14:02Et tout ça, ça a infusé à l'école de la magistrature.
14:07Tous ces jeunes magistrats qui arrivent aujourd'hui,
14:09ils ont la culture de l'excuse.
14:10Elle le dit elle-même, Mme Brugière,
14:12on demande de ne pas incarcérer.
14:14On demande de ne pas incarcérer.
14:16Alors effectivement, il ne faut pas incarcérer,
14:18bien évidemment qu'il ne faut pas incarcérer systématiquement,
14:20mais tout ça serait dû être traité en amont.
14:22On n'a pas la place de toute façon.
14:24Pour pas que des individus commettent des incivilités,
14:27des crimes ou des délits,
14:28il faut qu'à la base, dans l'éducation nationale,
14:31on puisse éduquer les gens d'une manière ferme,
14:35de manière à ce que quand ils sont ados,
14:37quand ils sont adultes,
14:38ils ne commettent pas des délits, des crimes ou des incivilités.
14:40Après, vous avez une population qui arrive sur notre territoire
14:43qui ont une culture différente.
14:45Tout cet amalgame de choses,
14:46elle a raison, Mme Brugière,
14:48cet amalgame de choses fait qu'il y a des acteurs.
14:51Les acteurs sont les juges, sont les magistrats,
14:54les greffiers, les policiers.
14:55Tous ces gens-là, bien évidemment,
14:58ça crée des dysfonctionnements,
14:59parce que tous ces gens-là ne sont pas sur la même longueur d'onde.
15:02Vous avez une constitution qui a été mise en place en 1958.
15:07Vous avez le code pénal qui n'est pas appliqué.
15:11On les a, les textes de loi,
15:13mais ils ne sont pas appliqués,
15:14parce qu'on demande au juge de ne pas les appliquer.
15:16Pourquoi ?
15:17Parce que c'est ce fameux courant des lumières
15:19qui fait qu'on est dans une culture de l'excuse.
15:21Moi, je vais au-delà de tout ça.
15:22Au-delà de tout ça, vous avez un président de la République
15:25qui est garant de la sécurité des Français
15:26et qui ne respecte pas la Constitution,
15:30entre autres, et son rôle de garantir la sécurité.
15:32Parce que la finalité de tout ça, c'est quoi ?
15:35C'est quand moi, je marche dans la rue,
15:36je ne suis pas à l'abri de me prendre un coup de couteau
15:38par un gars qui devrait être soit en prison
15:39ou qui devrait être hors du territoire.
15:41C'est ça le problème.
15:42Aujourd'hui, c'est le problème, il est là.
15:44Alors après, on peut partir dans plein de discours
15:46en disant effectivement,
15:47oui, on va faire ci, on va faire ça,
15:49mais on ne peut rien faire du tout, il est trop tard.
15:51Aujourd'hui, il faudrait réviser la Constitution,
15:54il faudrait revoir cette école de la magistrature.
15:56Pardonnez-moi, il faudrait revoir cette école de la magistrature.
15:59Après, moi, je ne veux pas...
16:00Bien sûr qu'il y a des magistrats qui font...
16:02Il y a beaucoup de magistrats qui font leur travail correctement,
16:04et fort heureusement.
16:05Sinon, ça serait l'anarchie dans la rue.
16:07Mais effectivement, il y a aussi pas mal qui...
16:10Bien sûr, il y a des erreurs,
16:12mais c'est parce qu'il y a une base considérable.
16:14Éric, on va redonner la parole et on vous reprendra peut-être après,
16:17mais restez avec nous.
16:18Béatrice Brugère, c'est intéressant,
16:21vous allez répondre à cet auditeur,
16:22Éric, qui nous appelle de Lyon,
16:24mais il y a quand même de cela,
16:27ça infuse dans la société,
16:28ce sentiment qu'on n'applique pas toujours les lois.
16:32Qu'est-ce que vous répondez justement à Éric ?
16:35Moi, j'entends cette colère,
16:36et vous le savez, j'ai écrit un livre qui s'appelle
16:38« La colère qui monte ».
16:39Donc tout ça, je l'entends.
16:41Je pense être le seul syndicat aujourd'hui
16:43à porter justement une réforme,
16:45non pas que textuelle,
16:46mais sur l'idéologie justement qui infuse,
16:49comme il le dit très bien, depuis des années,
16:51et qui infuse à tous les niveaux.
16:54Moi, simplement ce que je voudrais dire,
16:55c'est que le texte de Gérald Darmanin,
16:57aujourd'hui, il est courageux,
16:58parce qu'il ne va pas changer le monde,
17:00on est bien d'accord,
17:02mais il est en train de renverser,
17:04si vous voulez, tous ces préjugés,
17:06toutes ces idéologies,
17:08dans un autre sens.
17:09Et ça, il faut déjà commencer par ça.
17:11Et il a raison de le faire.
17:13Par exemple,
17:14les ultra-courtes peines,
17:16c'est un changement radical.
17:18C'est de dire,
17:18aujourd'hui, on va arrêter
17:20de condamner au bout de sept
17:21ou huit condamnations.
17:23Le sursis simple,
17:24on va...
17:24Ça, c'est une bonne chose,
17:26selon vous,
17:27le sursis au seul primo délinquant ?
17:28On est en train de remettre
17:30du bon sens,
17:31de la cohérence,
17:32et de la justesse,
17:33et donc de la justice.
17:34Donc, évidemment,
17:35et j'entends la critique,
17:38et je la respecte,
17:41mais il faut bien commencer
17:42par quelque chose.
17:44Donc, je pense que ce texte,
17:45en tout cas,
17:46commence à inverser
17:48une forme d'idéologie.
17:50La première idéologie,
17:52c'est de dire que la prison,
17:53ça ne sert à rien,
17:54que les courtes peines,
17:55c'est criminogène.
17:56Les ultra-courtes peines
17:57ne le sont pas.
17:58Elles sont de sept à quinze jours,
17:59voire un mois,
18:00et donc elles ne sont pas criminogènes.
18:02Elles peuvent être utiles
18:03en termes de prévention,
18:04de récidive et de sanction.
18:06Donc, il faut déconstruire,
18:08en effet,
18:09plein de préjugés,
18:09plein d'idéologies.
18:11Et ce texte,
18:11comment ça le fait ?
18:12Ce n'est pas inintéressant.
18:14Après,
18:14et c'est ce que je vous ai dit
18:15en introduction,
18:16il a aussi
18:17ses propres envivalences.
18:19Il ne va pas jusqu'au bout
18:20parce qu'il est court,
18:22il ne fait que dix articles,
18:24mais il est intéressant
18:25parce qu'il commence à,
18:28j'allais dire,
18:28mettre le pied dans la porte
18:29de tout un système
18:30qui ne fonctionne plus.
18:32Et je crois que tout le monde
18:33est d'accord pour le dire.
18:34Par exemple,
18:35sur les prisonniers...
18:35Oui,
18:35on ne pourra pas forcer
18:37les juges à changer
18:38peut-être d'idéologie
18:39quand on voit le syndicat
18:40de la magistrature
18:41qui critique les peines,
18:43vous savez,
18:44ce transfert de narco-trafiquants
18:46dangereux avant d'un le vieil
18:47qui trouve le moyen
18:48de critiquer ça.
18:50C'est vrai que ça interroge,
18:51Béatrice Brugère.
18:52Oui,
18:52moi je reviens d'Italie,
18:53les Italiens sont faits
18:54depuis 25 ans,
18:55on a juste 25 ans de retard
18:56et donc on a 25 ans
18:58d'aveuglement.
18:59Donc,
18:59si aujourd'hui,
19:00on a un garde des Sceaux
19:01qui commence à dire maintenant
19:02je vais agir
19:04et je vais changer les choses,
19:05moi,
19:06je ne peux dire que bravo.
19:07Maintenant,
19:08par exemple,
19:09sur la question des peines,
19:11vous avez vu
19:11qu'il y a une disposition
19:12pour une habilitation
19:13sur les peines minimales,
19:15c'est une de nos propositions,
19:16c'est-à-dire que sur certaines peines,
19:18nous,
19:18on est favorable
19:19et ça existait avant
19:20Badinter
19:21puisqu'en fait,
19:22c'était l'ancien code pénal,
19:24tout le code pénal
19:25avait des peines maximales
19:26et des peines minimales.
19:28La liberté du juge,
19:29c'est que c'est entre
19:30un minimum
19:31et un maximum.
19:32C'est une manière de contrôle.
19:33On a enlevé les peines minimales,
19:36on a depuis Christiane Taubira
19:38supprimé la révocation automatique
19:40du sursis,
19:41depuis Nicole Belloubet,
19:42on a fait une promotion
19:45des aménagements de peines.
19:46Voilà,
19:46donc Gérard Barbarin...
19:47Oui,
19:47c'est ça,
19:47ça change tout le temps.
19:48Merci,
19:49pardonnez-moi,
19:49Béatrice Brugère,
19:50on arrive vraiment au bout.
19:52Merci,
19:52en tout cas,
19:52non,
19:53je vous en prie,
19:53merci d'avoir été avec nous,
19:55d'avoir commenté ces mesures
19:56et merci à Eric
19:57qui nous a appelés de Lyon
19:59dans le Rhône-Alpes.
20:01Bonnes vacances à vous,
20:02Eric.
20:02Bonnes vacances.
20:03Écoutez,
20:04merci de m'avoir donné la parole,
20:06après moi,
20:06ce que j'aimerais rajouter
20:07quand même
20:08qui est relativement
20:09très important...
20:09On est très en retard,
20:10Eric,
20:10on vous entendra la prochaine fois.
20:13Non,
20:13non,
20:13pas deux minutes,
20:14on arrive au bout,
20:15mais avec plaisir
20:16pour nous rappeler
20:17sur l'antenne d'Europe 1,
20:17vous êtes toujours le bienvenu,
20:19Eric.
20:19Bonnes vacances à vous.
20:20Stéphanie Demuru
20:21va vous proposer
20:22un nouveau débat,
20:23on est ensemble jusqu'à 13h
20:25et dans un instant,
20:26le journal permanent
20:27à tout de suite sur Europe 1.
20:28on est aujourd'hui,
20:28merci de m'avoir regardé cette vidéo.
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