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  • 21/05/2025
Jeudi 22 mai 2025, retrouvez Alexandre Lourié (Directeur Général International, Groupe SOS) dans SOMMET DE LA MESURE D’IMPACT, une émission présentée par Antoine Morlighem etAlban Castres.

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00:00...
00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur BeSmart for Change.
00:11Nous sommes à nouveau au sommet de la mesure d'impact et je reçois Alexandre Onlourier,
00:15directeur général international du groupe SOS.
00:17Bonjour.
00:18Bonjour Alexandre.
00:19Alors déjà, qu'est-ce que t'inspire le slogan de cette année ?
00:24Refaire société.
00:26C'est une bonne question.
00:30Quand on organise le sommet de la mesure d'impact, on se penche sur le thème un an à l'avance.
00:35Donc là, typiquement demain, on va réfléchir au thème de l'an prochain.
00:38Et l'an dernier, quand Tony Bernard, qui dirige l'Impact Tank, me parle du thème refaire société,
00:42au début, j'ai trouvé ça un peu ringard.
00:45Je lui ai dit, c'est tiède, c'est un peu mièvre, le vivre ensemble, le refaire société.
00:53Et en fait, dans la foulée, il y a eu Trump, des rebelles nationalistes dans les urnes à toutes les élections,
00:58des coupes, le démantèlement du SED ou des coupes budgétaires sur tous les budgets qui viennent en secours aux plus vulnérables.
01:09Et je me suis dit, waouh, en fait, c'est pas tiède du tout refaire société.
01:15Vivre ensemble, c'est en fait, c'est pas du tout ringard.
01:18C'est même critique d'en parler au sommet.
01:20Et ça devient très politique et très clivant.
01:22Donc, j'ai changé d'avis.
01:24Je suis très heureux qu'on accueille 6000 personnes aujourd'hui pour en parler.
01:28D'accord.
01:29Oui, donc il y a des lignes de fractures, qu'elles soient sociales, environnementales,
01:32qui sont malheureusement plus présentes que jamais.
01:34Comment le groupe SOS travaille pour essayer de réduire ces fractures ?
01:38C'est particulier parce que le groupe SOS n'a pas d'actionnaire.
01:44C'est-à-dire que ma performance en tant que dirigeant, on la mesure à mon utilité pour les autres et dans la résorption de ces fractures, justement.
01:54Et donc, c'est notre raison d'être.
01:55Et en tant que dirigeant, je n'ai pas une boussole financière à gauche, une boussole sociale.
02:01C'est la même boussole.
02:04Et en fait, il y a ce qu'on fait et comment on le fait.
02:07Dans ce qu'on fait, dans mon quotidien, je fais le grand écart entre le macro et le micro.
02:13Le macro parce que, par exemple, avec le sommet, on assume de vouloir imposer dans le débat public la question de la mesure d'impact,
02:20objectiver avec des référentiels communs la manière dont on mesure l'impact.
02:25Et ça amène parfois à changer la loi.
02:27On bosse à l'international, on a permis l'adoption de cadres favorisant l'économie sociale et solidaire à Madagascar, au Maroc, au Bénin, etc.
02:37Et d'un autre côté, côté micro, on fait des actions parfois très précises.
02:42On est nous-mêmes opérateurs, par exemple, d'entreprises d'insertion à Madagascar, en Roumanie ou encore au Maroc,
02:48où on salarie des personnes vulnérables, on les forme, on les accompagne d'un point de vue social,
02:54mais aussi vers l'emploi pour les remettre en selle.
02:56Et donc, dans ce que l'on fait, c'est aussi bien macro que micro.
03:00Et ensuite, dans le comment on le fait, c'est assez particulier parce que je pense qu'aujourd'hui,
03:05on ne peut plus nier que l'entreprise est un espace politique.
03:09On ne peut pas nier qu'il n'y a pas un lien dans la manière dont un citoyen se sent bien dans ses pompes ou pas, dans sa boîte, et de la manière dont il vote, et vice-versa.
03:18Et dans comment fonctionne le groupe SOS, déjà un, participation des salariés, c'est un groupe très horizontal.
03:26Il y a 22 000 salariés, mais une très grande subsidiarité.
03:29Les innovations viennent du terrain.
03:31Et deux, partage de la valeur.
03:33Comme je l'ai dit, le groupe n'a pas de capital, il n'a pas d'actionnaire, il n'y a pas un euro de dividende.
03:38Tout est réinvesti.
03:40Et le plus gros de notre budget, c'est nos équipes, c'est nos salariés.
03:44Donc, transparence, partage de la valeur et participation des équipes aux grandes décisions de l'entreprise.
03:50D'accord. Je rebondis un peu là-dessus, puisque le monde du privé est de plus en plus sollicité pour être politique et s'impliquer.
03:59Comment faire pour que tout le monde travaille un peu en bonne intelligence, entre le privé qui arrive un peu sur le tard, les pouvoirs publics, tout le monde associatif qui était déjà là.
04:09Comment on fait cohabiter tout ce petit monde ?
04:11On organise des sommets comme ça.
04:13Tout à l'heure, je suis en table ronde avec quelqu'un qui vient de l'ONU, avec un entrepreneur social qui vient du Maroc, avec une grande chef de l'agence française de développement ou d'Orange au CAC 40.
04:24Donc, déjà, on se parle. C'est une bonne première étape.
04:28Je pense que l'entreprise a souvent été mise de côté de manière anachronique en ayant la finance comme unique boussole.
04:39Et petit à petit, il y a eu une mutation et plusieurs changements de paradigme.
04:43Le premier changement de paradigme, c'est qu'on s'est dit, tiens, on va créer une direction RSE, une responsabilité sociale, on va la foutre à la communication ou aux affaires publiques.
04:52Ça ne montrait pas une volonté majeure de considérer que notre impact social ou environnemental est aussi important que notre impact financier.
05:00Ensuite, changement de paradigme, on a considéré que, en fait, venait du reporting extra-financier, la CSR.
05:07Donc, on a demandé ça, on a demandé au DAF ou aux directions juridiques.
05:12On leur a dit, bon, occupez-vous du reporting. Du coup, occupez-vous de notre impact sur notre tissu humain vivant dans le monde.
05:19Puis aujourd'hui, ce qu'on appelle de nos voeux, ce qu'on constate chez les pionniers qui sont sans doute les vainqueurs économiques de demain,
05:26c'est que c'est les directions générales tout court qui sont en charge de leurs responsabilités sur le monde.
05:32Et que c'est complètement anachronique de croire qu'il y a quelque chose d'accessoire qui serait social et écologique et quelque chose qui compte, qui serait uniquement financier.
05:40Donc, la manière de vivre ces changements de paradigme, ils sont très importants.
05:46Et une fois que ça arrive au niveau du directeur général, il y a deux choses qu'il doit faire.
05:50La première, c'est de mesurer. Pour ça qu'on fait sommet sur la mesure d'impact.
05:53Ça peut paraître aride comme thème de parler d'indicateurs, de faire de la recherche scientifique en lien avec des laboratoires universitaires.
06:01En même temps, si on ne mesure pas, on ne décide rien.
06:04Et la deuxième chose qu'on fait comme dirigeant, une fois qu'on a une mesure, c'est d'être en mesure d'agir.
06:09Si on n'a pas de boussole, on ne peut pas agir.
06:13Et choisir aussi, c'est renoncer.
06:15Si on ne sait pas ce à quoi on veut renoncer, à combien d'émissions de CO2, pour ce qui est le plus simple à calculer, on renonce.
06:21Combien d'inégalités on renonce, on a du mal à faire les choix.
06:26Et donc, c'est très important d'avoir mesuré dans un premier temps pour pouvoir assumer sa responsabilité dans le monde.
06:32Parce que c'est terminé le moment où on ferme les yeux sur notre impact social et environnemental.
06:37Ça appartient à une ère révolue.
06:39Merci d'avoir répondu à nos questions.
06:42Bon courage pour ta conférence tout à l'heure et bon sommet de la mesure d'impact.
06:45Merci.
06:46Merci de nous avoir suivis sur BitSmartMoneChange.
06:48On se retrouve tout de suite pour plus d'interviews.

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