Alexandre Araujo, lauréat du concours de Canal Plus "Au Micro" - Nouvelles têtes
En juin, Alexandre Araujo a remporté le concours de Canal Plus "Au Micro" et cette saison, il commentera la Ligue des Champions.
Retrouvez Nouvelles têtes présenté par Mathilde Serrell sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes
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00:00Place à vos nouvelles têtes, Mathilde Serrell, ce matin, c'est une nouvelle voix du foot !
00:05Un jeune commentateur, à quelques heures de sa grande première, Alexandre Arojo, est dans notre studio.
00:12« Ils sont les meilleurs, c'est une petite question. »
00:21Ça vous fait quoi d'entendre ça, Alexandre, vous avez des palpitations ?
00:24Des émotions, vous avez voulu me toucher directement, je le prends droit au cœur, ça fait plaisir de l'entendre ce matin.
00:29Bonjour, ça c'est l'hymne de la Ligue des champions, la compétition des plus grands clubs européens,
00:35c'est la première journée de la saison où vous allez faire votre premier match de commentateur professionnel,
00:39ce soir à 21h pour la rencontre du Bayern de Munich face au Dynamo de Zagreb.
00:43Vous avez 26 ans, il y a quelques mois vous avez remporté la première saison d'Omicro,
00:47le télécroché des commentateurs de foot, lancé par Canal+, l'épreuve finale,
00:52commenter un match de Ligue des champions justement entre le PSG et Newcastle.
00:56Vous avez gagné et vous êtes reparti avec un CDD d'un an renouvelable, comme commentateur,
01:01pour la saison suivante sur Canal+. Nous y voilà.
01:04Ça s'est passé comme dans un film, vous vous êtes inscrit à l'émission parce que vous avez vu une annonce dans le journal.
01:09Exactement, une annonce dans le journal.
01:11C'est beau ça !
01:12C'est beau, on a lu un article, j'étais accompagné par ma compagne,
01:17et puis en fait, lorsque l'article est sorti, c'était Thomas Sénécal qui a eu l'idée,
01:21et qui d'ailleurs a été interviewé, qui en parlait.
01:24De l'équipe.
01:25De l'équipe, exactement.
01:26On m'a ensuite dit, tu devrais essayer.
01:28Il y a des gens un peu sur internet, sur les réseaux, qui me taguaient, me disaient,
01:32ça peut coller avec ton profil.
01:33Et je me suis dit, on va essayer.
01:35Comme j'aime bien faire les choses à fond, je l'ai bien fait, sans avoir trop d'espoir quand même.
01:39Et puis voilà, aujourd'hui je suis là, donc c'est un plaisir.
01:41Vous avez passé toutes les étapes du casting, donc il y avait dix mille candidats quand même,
01:45pour trente retenues.
01:46Vous êtes retrouvé au Parc des Princes à Paris, quatre mois plus tard,
01:49pour un premier commentaire d'une minute face au jury.
01:51On écoute.
01:52Allez, on est parti directement au haut de terrain avec Frankie De Jong, qui va trouver Pellery.
01:56Oh, le pressing ici des aigles, c'est bien trouvé.
01:58Bien muselé par Julian Weigl, l'allemand, qui va envoyer Darwin Nunes dans la profondeur ici,
02:02sur le côté gauche.
02:03Darwin qui a l'air un petit peu esselé.
02:04On a Yarem Chouk ici, dans cette surface de réparation, pour essayer de trouver un ballon.
02:08Mais Darwin, il va tout seul.
02:09Darwin Nunes !
02:11GOOOOOOOL !
02:15L'assaut de Darwin Nunes.
02:18Les aigles s'envolent dès la troisième minute de jeu.
02:21Le stade rouge s'enflamme, puisque Benfica mène 1 à 0.
02:24Benfica, Barcelone, c'était pour vous ça ? Le Benfica, c'est votre club de cœur ?
02:27Oui, c'est ça.
02:28Ils ont voulu me toucher aussi, chez les Canals, comme vous ce matin,
02:30avec cet hymne de la Ligue des champions.
02:31Mais non, plus sérieusement, c'était une première épreuve.
02:34Pas évidente en plus, parce qu'on a peu de temps pour exprimer,
02:37pour essayer de montrer ce qu'on sait faire.
02:39En plus, il y a un petit bégayement au milieu.
02:41Quand vous l'entendez, il vous fait toujours mal.
02:43Il me fait très très mal.
02:45Mais non, c'est beaucoup de...
02:47Je suis très content, parce que c'était le début d'une histoire extraordinaire
02:51qu'il y a eu pendant tous ces mois de tournage et pendant toutes les épreuves.
02:54Vous avez remporté la finale.
02:56Le jury, je le rappelle, c'était leur boulot du Canal Football Club.
03:01Vous aviez Hervé Matou et puis David Ginola,
03:03qui vous fait un gros câlin au moment de la finale.
03:06Il vous tient quand même le cou.
03:08Il vous fait un bisou.
03:09On sent qu'il vous a adoré.
03:11Il vous a dit quelque chose en plus que ce qu'on a vu sur les images ?
03:13Non, je pense que c'est quelqu'un qui de base aime les gens, aime l'humain.
03:18C'est quelqu'un qui a beaucoup de personnalité aussi.
03:20Je pense que ce qu'il fait à la fin, c'est juste...
03:22Il est très content d'avoir offert une nouvelle carrière à quelqu'un qui en rêvait.
03:25Commentateur, c'est une discipline à part.
03:28Qu'est-ce qu'il faut savoir faire ?
03:30Je sais que vous vous entraînez en regardant par exemple le top 10
03:32début des plus grands championnats.
03:34C'est ce qui vous a permis d'être capable de faire cette prestation
03:37et ensuite d'être retenu.
03:38Qu'est-ce qu'il faut placer ?
03:40C'est quoi les techniques ?
03:41Je pense que le top 10 des buts, forcément, c'est quelque chose.
03:44Mais il faut consommer le football.
03:46Il faut voir ce qui se fait de bien, de bon.
03:48La force d'un très bon commentateur, je pense, c'est la spontanéité aussi.
03:51C'est de réussir à être quelqu'un d'informatif, de synthétique,
03:55qui arrive à mettre de l'émotion dans les bons moments.
03:57Et ensuite, sur le but, c'est forcément laisser les émotions se dégager
04:00pour les partager aux personnes qui écoutent.
04:02Mais surtout, avoir la spontanéité pour avoir quelque chose d'original
04:05qu'on va retenir et marquer un peu les esprits.
04:07Marquer un but aussi, ce n'est pas que celui qui tire finalement.
04:10C'est aussi celui qui le commente.
04:11Il y a un but vocal.
04:12Il faut ça remonter aussi et tenir la note.
04:15On écoute votre modèle, Grégoire Margoton.
04:32Déjà, blind test de commentateur, c'est quel match ?
04:35Ça, c'est un France...
04:37J'ai pas l'adversaire.
04:40France Argentine 2018.
04:42Je suis pas sympa.
04:43C'est bien d'entendre des hommes un peu hystériques.
04:47Le petit taquet là.
04:48D'ailleurs, on a tant de la commentatrice qui se surexcite aussi.
04:51Moi, j'aimerais bien.
04:52En tout cas, avec les JO, ça se développe, ça se démocratise aussi,
04:55le commentaire féminin.
04:57Mais là, qu'est-ce qu'il y a de bien chez Grégoire Margoton par exemple ?
05:00Il y a beaucoup de choses.
05:01Déjà, on sent l'expérience chez lui.
05:03On sent que c'est quelqu'un qui a énormément de talent,
05:05qui est passionné aussi.
05:06L'hystérie dont vous parlez, c'est justement ça.
05:08C'est ça qui fait que l'émotion, elle est transmise
05:10entre la personne qui commente et la personne qui écoute.
05:12Quelqu'un qui est passionné par ça, qui a envie d'être là,
05:14qui a envie de voir ces moments-là.
05:16C'est pour ça que je pense qu'il est très fort aujourd'hui
05:18et que tous les Français s'identifient à lui.
05:19On va écouter votre autre modèle,
05:21parce que vous avez une famille qui vient du Portugal.
05:23Le foot, c'est tous les jours à la maison.
05:25Et quand c'est un match du Portugal,
05:27on le regarde pas avec les commentaires en français,
05:29mais en portugais.
05:30C'est parti !
05:39C'est pour moi !
05:41C'est pour toi !
05:42C'est pour nous !
05:43C'est pour vous !
05:45Portugal !
05:48On veut Portugal !
05:51Si vous vous réveillez maintenant, vous êtes bien réveillé.
05:54Celle-là, je l'ai, c'est l'Euro 2016.
05:56Alors, qu'est-ce qu'il parle ?
05:57Racontez-nous nos matos.
05:58C'est qui ? C'est une légende ?
06:00Oui, c'est une légende au Portugal.
06:01C'est un monsieur qui, dans le milieu de la radio,
06:03est très connu pour le commentaire très lusophone,
06:06très ibérique, avec beaucoup de cris,
06:08avec toujours plus d'émotions,
06:10toujours plus de vie.
06:12Pendant un commentaire, il se passe beaucoup de choses.
06:14Et il arrive, avec ce débit de parole et cette énergie,
06:16cette voix un peu rock aussi, à nous faire vibrer.
06:18Ce jour-là, c'était face à la France.
06:20Il dit même en français,
06:21« Chut, rentrez à la maison, Madame la France ».
06:23Pour vous, ça a été votre déclic, cet Euro 2016,
06:26cette envie de devenir commentateur ?
06:28Alexandre Auger, racontez-nous.
06:29Oui, c'est un déclic pour plein de raisons.
06:31Déjà, c'était une année importante pour moi
06:33parce que je passais le bac, aussi, cette année-là.
06:35Je me dirigeais vers des études d'ingénieur.
06:38J'avais plein de choses qui me prenaient dans la tête.
06:40Et puis, le football était là, quand même,
06:42parce que c'était une passion depuis tout petit.
06:43Et puis, cet Euro, de le vivre à Paris,
06:45un peu comme les Jeux, finalement,
06:47de le vivre en France,
06:48d'être dans la fanzone tous les jours,
06:50de le vivre de l'intérieur avec tous les Français,
06:53avec tous les fans portugais, aussi,
06:54de voir tous ces matchs,
06:55moi, ça m'a fait quelque chose.
06:57C'est des émotions qui sont restées gravées en moi.
06:59Et je pense que c'est à cet âge-là, à 18, 19 ans,
07:01que j'ai commencé à me dire que, vraiment, le football,
07:03j'aurais aimé que ça fasse partie intégrante de ma vie.
07:05Alors, ça y est, vous avez fait des études d'ingénieur.
07:07En passant, vous avez commenté de l'e-sport, également.
07:09Et vous y voilà pour votre premier match, ce soir.
07:11On va vous écouter, hein, attention !
07:13Donc, 21h, c'est sur Canal+, Live 4,
07:15Bayern Munich vs Zagreb.
07:17Et puis, je précise que les auditions sont ouvertes
07:19pour Omicro, si vous voulez vous inscrire.
07:21Omicro-canalplus.com pour participer.
07:24Et on espère toujours plus de filles,
07:25toujours plus de gens qui participent,
07:27pour avoir encore une belle saison.
07:29Surtout Nicolas Demorand, je pense que...
07:32Moi, je suis en train de gérer le temps additionnel, là.
07:34Merci Mathilde.