Les clefs d'une vie avec Karen Cheryl
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-05-20##
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:05Vous avez appris à jouer de la batterie avant de mener tambour battant pendant 15 ans,
00:10une carrière de chanteuse régulièrement en tête d'Édith Parrad.
00:14Vous assurez avoir oublié les paroles de ses succès,
00:17ce qui n'est pas le cas de vos fans à en juger par l'accueil de la reddition de ses albums.
00:22Bonjour Karen Cheryl, bonjour Isabelle Morizet.
00:24Bonsoir cher Jacques.
00:26Alors vous êtes Isabelle Morizet mais là aujourd'hui vous êtes Karen Cheryl
00:29car on a le bonheur de retrouver avec une série d'albums toutes vos chansons
00:34et je crois que non seulement vos fans s'en réjouissent mais une nouvelle génération les découvre apparemment.
00:39Sans doute, sans doute.
00:41Et le principe des clés d'une vie c'est d'évoquer votre carrière à travers des dates clés.
00:45Et la première que j'ai trouvée c'est le 16 mars 1975, c'est votre première victoire.
00:50Alors là c'est la genèse.
00:52Presque la genèse.
00:53Tout début.
00:54C'est le premier ring parade où vous êtes invitée par Guy Lux, présentée par Michel Touré et vous chantez ceci.
01:10Alors il y a un cas particulier, vous êtes la seule chanteuse de cette émission à être passée deux semaines de suite
01:14parce qu'à la fin de l'émission, Guy Lux a oublié d'arrêter les appels à SVP 1111, je ne sais pas si vous le savez.
01:21Non, vous m'apprenez quelque chose.
01:22Donc il a dit, on ne sait pas qui va gagner, on va mettre Karen Cheryl et Joe Dassin à Ex-Echo.
01:27Karen avec cette chanson et Joe Dassin avec Vade Retro.
01:30Et vous êtes revenue la semaine suivante.
01:31Dites donc, j'étais bien accompagnée pour des débuts, pour une débutante.
01:35Mais c'est fou parce que c'est la seule fois où il était tellement fasciné par vous qu'il a oublié d'arrêter le compteur SVP 1111.
01:43Oui, puis il n'y avait que trois chaînes de télé.
01:45Vous imaginez, participer à Ring Parade, c'était être vu par la France entière.
01:50C'est à dire que vous passiez directement de l'anonymat le plus total à une notoriété soudaine et débordante.
01:57Donc moi, en plus, j'ignorais absolument tout des codes, des règles du métier.
02:02La première fois qu'on m'a propulsé sur ce plateau de Ring Parade à la maison de la radio, j'étais cernée par les caméras.
02:08Mais je ne savais pas, en fait, que dès que je voyais une petite lumière rouge, c'est que ça fonctionnait.
02:14Il fallait plonger dans l'œil de la caméra pour aller toucher 10, 12, 15 millions de téléspectateurs à l'époque.
02:21Parce que c'était vraiment les audiences de l'époque, c'était fou.
02:24Et les coups de fil à SVP 1111 étaient énormes.
02:26En fait, SVP 1111, au départ, c'était un service pour aider les Français à s'y retrouver dans leur administration.
02:32C'était Georges Mandel, en 1935, qui avait créé ça.
02:34Et c'est devenu le numéro de téléphone des émissions de télévision.
02:38Bon, vous avez votre maîtrise d'histoire.
02:40En tout cas, de l'ORTF, je vais apprendre plein de choses en passant une heure avec vous, Jacques.
02:45Et d'ailleurs, vous avez fait de la radio avant.
02:47Et je crois que la première émission de radio, j'ai déjeuné à côté de vous chez Savi Rubaillard.
02:51Et Mémé Ibach m'a présenté à vous.
02:53C'était votre première radio, le Superclam de RTL, je crois.
02:56Vous avez une meilleure mémoire que moi.
02:58Incroyable.
03:00Espion dans une autre vie, Jacques.
03:02Oui, tout a démarré.
03:04J'avais 17 ans, mon Dieu.
03:06Vous étiez timide.
03:08Pire que ça.
03:10J'arrivais sur une nouvelle planète.
03:12Comme vous l'avez dit au début de cette conversation, ça a démarré en fait avec la batterie.
03:17J'avais un oncle, batteur, batteur de jazz.
03:20Voilà, très apprécié dans le milieu professionnel, puisqu'il a même fait un album avec Miles Davis.
03:27Et j'étais fascinée par lui.
03:29J'ai voulu apprendre à jouer de la batterie.
03:30Et puis, un jour, dans ma chambre, j'ai reçu une petite cassette comme ça.
03:34Mais très discrètement, mes parents ne connaissaient pas le son de ma voix chantée.
03:38J'étais si timide.
03:39Et maman, pendant que j'étais au lycée, appuie par hasard sur le magnéto-cassette.
03:44Elle entend sa fille, à capella, interpréter une chanson de Bord Baccarat.
03:48Elle trouve ça amusant, intriguant.
03:51Elle fait entendre ça à son frère.
03:53Et puis, la cassette va se promener, arriver un jour sur le bureau d'un éditeur de musique à Paris.
04:00Ce jour-là, était présent dans son bureau le bras droit de Claude Carrère, le producteur à l'époque de Schella,
04:06Humbert Ibac.
04:07Et tout a démarré ainsi, pendant que moi, j'étais sur les bancs du lycée.
04:13Et que j'ignorais totalement que les grandes personnes étaient en train de préparer, de tricoter mon destin futur.
04:20Oui, et un lycée très calme, puisque vous avez grandi, je crois, dans une ferme, dans un ancien monastère.
04:26Alors, j'ai passé, effectivement, toute mon enfance à la campagne.
04:30D'abord, les 9 premières années de ma vie dans le Vexin-Normand.
04:33Petit village de 60 habitants, à flanc de colline, pas très loin de Manier-en-Vexin,
04:39dans un monastère qui avait servi pendant l'affront, truffé de souterrains,
04:43qui a donc débouché dans les forêts avoisinantes.
04:47C'était une enfance très bucolique, parce que j'allais avec les enfants du village pêcher la truite saumonnaie.
04:53Il y en avait encore dans la petite rivière, aux eaux très cristallines de l'Aubette.
04:57Et puis, j'avais la sensation de grandir très très loin du monde,
05:01parce qu'à l'époque, c'était loin de Paris.
05:06Aujourd'hui, la banlieue parisienne s'étale et la campagne rétrécit.
05:11Mais à l'époque, j'avais l'impression vraiment de vivre d'une manière totalement isolée.
05:16J'ai adoré cette enfance qui ressemblait au film Le Grand Chemin.
05:20Ensuite, il y a eu le conservatoire de Saint-Germain-en-Laye,
05:23où vous êtes rentrée après que votre oncle Jean-Louis Vial vous ait repéré.
05:27Oui, le conservatoire de Saint-Germain-en-Laye,
05:30parce que c'était plus près du monastère où j'habitais que Paris.
05:35Puis, ça a été Paris chez Dante Agostini,
05:38avec un premier prix Execo de batterie qu'on m'a remis.
05:42J'étais à l'époque en quatrième année,
05:45j'avais mis au point un petit solo en Afro-cubain.
05:48Kenny Clark m'a remis mon prix Execo.
05:51J'étais la seule fille parmi 60 garçons.
05:56Mais je ne voulais pas devenir batteur.
06:01J'imaginais que je ferais médecine.
06:03J'étais toujours l'adolescente timide que vous pouvez imaginer.
06:09À cette époque-là, la batterie, c'était un pur plaisir.
06:13Mais je n'avais pas du tout idée de monter un jour sur scène.
06:16Comme je vous l'ai dit, je vous ai raconté à l'instant
06:19comment les grandes personnes ont décidé pour moi.
06:21Et elles ont bien fait.
06:23Mais justement, Kenny Clark que vous avez rencontré,
06:25il ne faut pas oublier qu'il est l'un des pères de ce rythme.
06:34Car Kenny Clark a transformé la batterie en un instrument de jazz.
06:39J'accepte votre formule.
06:42Mais j'adore ce jazz qui est un jazz avec un ADN extrêmement classique.
06:47Après, je suis partie plus vers du free jazz avec John Coltrane
06:52ou du jazz rock avec Herbie Hancock, avec Chick Corea.
06:56Mais tout ça, ça peut paraître étrange
06:59quand on sait que la chanson, la variété que j'ai incarnée
07:03avec beaucoup de plaisir d'ailleurs.
07:05C'est une variété très populaire.
07:07Mais il n'empêche, j'avais des goûts très éclectiques.
07:12Et puis, vous savez bien, il n'y a pas qu'une vie dans la vie.
07:16Exactement.
07:17Mais en même temps, vous avez commencé vos études de médecine.
07:20Non, juste la première année.
07:22Ça s'est bien passé, j'ai passé mon bac, je me suis inscrite en fac.
07:26Et après, serais-je allée au bout ?
07:29Qui sait ?
07:30Simplement, j'ai été happée très très vite.
07:34Parce qu'à la fois, ce métier, c'est une passion,
07:37mais il y a aussi des codes, il y a aussi des règles.
07:39Et j'ai été à l'époque propulsée sans avoir eu...
07:44Je trouve qu'aujourd'hui, d'ailleurs, ils sont très très doués,
07:46tous ceux que je vois dans l'émission, par exemple The Voice.
07:49Très jeunes, avec un talent absolument phénoménal.
07:53Souvent, ils ont expérimenté des petites scènes
07:56ou alors ils ont chanté pour les réseaux sociaux,
08:00s'enregistrant, se filmant.
08:02Moi, tout est parti juste d'une cassette
08:05enregistrée vraiment en cachette.
08:08Donc, se retrouver devant 10-12 millions de téléspectateurs,
08:12ce n'était pas prévu dans le scénario.
08:14Non, mais il y a quelqu'un qui a été aussi important dans vos débuts,
08:17c'est Sofia, votre sœur, car elle était ingénieure du son en formation.
08:20Alors ça, c'est plus tard, elle est devenue plus tard ingénieure du son,
08:23et pas seulement d'ailleurs.
08:24C'est quelqu'un pour qui j'ai une immense admiration.
08:28Elle a un talent de compositeur d'ailleurs.
08:31Elle a signé pendant très nombreuses années seule
08:34les musiques de séries extrêmement populaires sur TF1
08:38comme Léo Matéi ou Munch, par exemple, sur la 2.
08:41Elle vit à Los Angeles, elle a ses studios d'enregistrement là-bas.
08:44Elle continue d'ailleurs de travailler pour la France,
08:47mais aussi pour des chaînes de télé américaines,
08:49pour du cinéma indépendant.
08:51C'est très rare d'avoir la sensibilité
08:54et la créativité du compositeur
08:57en étant, sur le plan technique, absolument parfait.
09:02C'est rare d'additionner ces talents-là.
09:06Et elle, elle les possède.
09:07Oui, mais c'est un talent de famille,
09:08puisque quand Herbert Ibach, donc mémé Ibach, vous a repéré,
09:11il a même vendu sa voiture, une Lincoln,
09:13pour pouvoir financer votre premier disque.
09:15Oui, je dois dire.
09:17C'était son anniversaire il y a trois jours.
09:21Je dois le saluer.
09:24Applaudir l'enthousiasme qui a été le sien,
09:28il croyait en moi,
09:30puisqu'il a même hypothéqué une maison,
09:33vendu sa voiture,
09:35et il s'est dit, la petite peut aller loin,
09:39mais vous vous rendez compte de la responsabilité ?
09:42Et puis le public a fait que l'histoire a été belle,
09:45effectivement, et que tout a pris forme,
09:50au-delà de ce que je pouvais espérer.
09:53Et il se trouve, il y a un mystère quand même,
09:55c'est l'origine de Karen Cheryl, avec un C au départ.
09:57Il y a plusieurs hypothèses, et l'hypothèse la plus...
10:00Alors que raconte-t-on, Jacques ?
10:02On dit que l'idée viendrait de mémé Ibach
10:04et de Tony Scotti, le mari de Sylvie Vartan.
10:06Est-ce que c'est la bonne version ?
10:08Alors la bonne version, mais vous avez toujours la bonne version.
10:10En fait, ils étaient très amis,
10:12et ils voyageaient ensemble en voiture,
10:14entre Los Angeles et Las Vegas.
10:18Et un Barry Bach dit à Tony Scotti,
10:21voilà, je vais lancer une toute jeune fille,
10:24mais je cherche un nom qui soit prononçable
10:28à l'international, et qui en même temps fonctionne
10:31dans l'Hexagone.
10:33Ils se sont arrêtés pour prendre de l'essence
10:35dans une station, et puis il y avait des portes-clés
10:37avec plein de noms américains.
10:39Et ils en ont acheté toute une poignée.
10:43Quand ils sont rentrés en France,
10:46je me suis retrouvée à une table de déjeuner,
10:48devant les bureaux de Claude Carrère,
10:50qui était le producteur de Chella,
10:52et on a fait un tri.
10:54Trois noms sont sortis,
10:56Sharon, Cheryl et Karen.
10:58Et on les a assemblés, finalement,
11:01en sortir deux.
11:03Vous savez, à l'époque,
11:05on n'était pas encore très loin
11:07du triomphe de Caroline Sherry,
11:09donc dans un premier temps, on m'a appelée
11:11Karen Sherry, et puis Karen Sherry.
11:13On a d'abord francisé pour que ce soit
11:16plus facile à prononcer,
11:18et puis ensuite, bien sûr,
11:20il avait en tête
11:22de gagner l'international,
11:24et l'époque disco lui a donné raison,
11:26puisque j'ai pu me balader
11:28vraiment partout en Europe, au Canada,
11:30je suis allée faire
11:32des télés au Japon,
11:34enfin, c'était
11:36vraiment une vie délicieusement folle.
11:38Justement, cette époque-là,
11:40on va en parler à travers une autre date,
11:42le 6 octobre 1978.
11:44A tout de suite sur Sud Radio,
11:46avec Karen Sherry.
11:48Sud Radio, les clés d'une vie,
11:50Jacques Pessis.
11:52Mon invité, Karen Sherry,
11:54pour ce retour triomphal
11:56à travers ces albums
11:58qui font un carton, et pas seulement
12:00auprès des fans de Karen Sherry,
12:02mais auprès de la nouvelle génération.
12:04Je peux préciser une chose, Jacques,
12:06qui m'a tellement surprise,
12:08et quelque chose qui est incroyablement caressant,
12:10quand on a arrêté de chanter depuis 35 ans,
12:12la dernière Musique France a décidé
12:14de ressortir ces titres,
12:16de les remasteriser avec un son
12:18qui est assez prodigieux.
12:20Moi, je pensais que ça resterait confidentiel.
12:22Et la semaine où le best-of
12:24est entré, donc le 14 mars dernier,
12:26quand le best-of
12:28est entré dans le top 250,
12:30il s'est directement placé
12:32à la quatrième place, c'est-à-dire que
12:34premier, c'était Les Enfoirés,
12:36deuxième place, la gagnante de l'Astarak,
12:38puis Lady Gaga avec son nouvel album,
12:40et en quatrième, celle qui n'avait
12:42plus chanté depuis 35 ans.
12:44Donc,
12:46j'avoue que ça a été
12:48une grande démotion de découvrir
12:50ça, comme si
12:52il y avait cet attachement mystérieux
12:54qui perdurait
12:56malgré le silence,
12:58et au travers des décennies. Parce que c'est pas rien,
13:0035 ans, on est à une époque
13:02où tout passe si vite,
13:04on est à l'époque de l'éphémère,
13:06la mémoire
13:08tente à rengranger, qu'elle évacue aussi
13:10beaucoup de choses. Donc, moi, je pensais
13:12que j'étais totalement sortie des écrans
13:14radars, et vraiment, c'est très sincère
13:16Jacques, je suis la première surprise
13:18de cet incroyable
13:20succès, de tous ces titres
13:22qui ressortent. Voilà, ce succès,
13:24on va en reparler avec le best-of tout à l'heure, mais il faut savoir
13:26que c'est une première série avant une autre
13:28sortie, une sortie qui est liée
13:30à cet album qui est sorti
13:32le 6 octobre 78, avec cette
13:34chanson, qui a également changé votre vie.
13:38...
13:40...
13:42...
13:44...
13:46Je sais pas si vous vous souvenez, mais il y avait une édition spéciale rouge.
13:48Bien sûr, je m'en souviens.
13:50Le 33 tours était rouge. Voilà, rouge comme le micro
13:52de Sud Radio. Exactement.
13:54Alors, c'est amusant que
13:56vous parliez justement de
13:58Sing To Me Mama, parce que, pour l'instant,
14:00le best-of, ce sont tous les titres en français.
14:02Tout à fait. Et, à partir de l'hiver
14:04prochain, on va dire, sans doute,
14:06les fêtes de Noël
14:08ou tout début janvier, il y aura
14:10la sortie de tous les titres anglais
14:12remasterisés, et
14:14en plus, il y aura
14:16avant, la sortie de
14:18Mix. Warner a demandé
14:20à deux jeunes DJ américains
14:22de, en fait,
14:24recréer des orchestrations, reprendre
14:26les sons, et les
14:28emmener dans leurs univers. Donc,
14:30ces titres, qui ont eu
14:32du succès il y a 45 ans
14:34de ça, vont avoir
14:36une nouvelle vie, grâce
14:38aux sons d'aujourd'hui, et
14:40à la créativité de DJ américain.
14:42C'est fou ? C'est fou. Alors, ce qui est fou aussi,
14:44c'est cette histoire du début, parce que,
14:46quand Mme Eibach dit qu'on va enregistrer en anglais,
14:48d'abord, votre look
14:50change, et vous prenez, vous allez
14:52à New York pour prendre des cours de danse.
14:54Alors, je suis allée à New York pour prendre des cours de danse.
14:56On a enregistré à
14:58Philadelphie.
15:00La préparation
15:04était finalement
15:06aussi passionnante et aussi
15:08intense que
15:10ensuite,
15:12on va dire, l'exposition,
15:14lorsque tout a été livré au public.
15:18On a eu vraiment les meilleurs musiciens
15:20américains, on a eu les meilleurs choristes
15:22américains, dans les studios
15:24autour de nous, je me souviens qu'à un moment donné,
15:26il y avait Mick Jagger qui enregistrait.
15:28Vous imaginez
15:30quand vous avez grandi
15:32dans un monastère, au fin fond du
15:34vexin normand,
15:36à la campagne, avec un père agriculteur,
15:38et que vous vous retrouvez
15:40en 1900,
15:42on va dire que c'est la fin de l'année 77,
15:44à New York, en studio
15:46d'enregistrement, que vous allez prendre un café
15:48avec Mick Jagger,
15:50et que vous avez
15:52autour de vous une équipe de musiciens
15:54qui comptent vraiment parmi
15:56les meilleurs que comptent les USA.
16:00Oui mais Karen,
16:02le problème c'est que c'est beaucoup de travail,
16:04vous avez énormément travaillé.
16:06Oui mais il ne faut pas parler du travail,
16:08parce que ce serait
16:10pesant, le public,
16:12il faut lui offrir le meilleur,
16:14avec toujours les limites qui sont les vôtres.
16:16Moi, j'avais mes limites,
16:18j'avais mes failles, mais j'y allais
16:20avec un carburant qui était
16:22celui simplement de la passion,
16:24j'avais une euphorie, un enthousiasme,
16:26une joie, j'étais
16:28consciente de la chance que j'avais,
16:30et je voulais
16:32simplement l'honorer
16:34de la meilleure façon possible.
16:36Donc, oublions le travail.
16:38Oui, mais en même temps, on n'oublie pas aussi
16:40quelque chose, malheureusement on n'a aucune trace,
16:42c'est votre rencontre avec Michael Jetson.
16:44Alors ça, j'aimerais tellement,
16:46mais écoutez...
16:48Ça vient du Canada, paraît-il.
16:50Oui, c'était à Montréal, c'était quelques mois
16:52avant la sortie de l'album Thriller.
16:54Donc, il n'y a pas de trace de l'émission
16:56de télé qui était une grosse émission
16:58en prime, dont bien évidemment
17:00Michael Jetson qui venait de se séparer des Jackson 5
17:02était la star,
17:04avant la sortie de l'album
17:06qui a cartonné tout autour de la planète,
17:08et il m'a repéré
17:10pendant une répétition.
17:12Vraiment, tous les grands noms
17:14de l'époque disco étaient présents, il y avait
17:16Gloria Gaynor, Donna Summer, il y avait Chic,
17:18il y avait les Village People,
17:20et il m'a choisie, moi la petite française,
17:22pour interpréter un titre
17:24d'album à lui pour le générique
17:26de fin de l'émission.
17:28Donc j'étais dans les bras de Bambi.
17:30C'était à 6 mètres de haut, je crois.
17:32Oui, j'étais en fait sur une plateforme,
17:34il sait tout Jacques, il est terrible,
17:36c'est un enquêteur, et j'étais sur
17:38une plateforme cernée par les Luma
17:40qui étaient les caméras de l'époque
17:42avec des bras
17:44comme ça, qui traversaient l'espace
17:46pilotés
17:48comme par ordinateur,
17:50on avait l'impression d'une dystopie déjà à l'époque,
17:52c'était incroyable, et les Village People
17:54sur une autre plateforme faisaient les chœurs.
17:56Et moi j'étais dans les bras de Bambi
17:58dont l'un des premiers albums que j'ai acheté
18:00c'est, enfin, le premier titre
18:0245 tours, c'est ABC,
18:04bien évidemment, quand lui avait
18:069 ans. Et là soudain,
18:08je chantais
18:10en duo avec lui. Je voudrais
18:12tellement qu'on puisse retrouver ces images
18:14qui existent sur la télé canadienne
18:16mais
18:18le travail n'a pas été fait, peut-être qu'un jour
18:20je renonce pas.
18:22Et je crois d'ailleurs qu'il vous a félicité
18:24et remercié dans votre loge ensuite.
18:26Oui, alors ça c'était fou,
18:28avec une voix très auperchée,
18:30parce qu'il avait une voix parlée
18:32c'était une voix très féminine,
18:34très aiguë,
18:36et très délicate,
18:38et très douce, et il est venu
18:40avec toute l'équipe derrière,
18:42il faisait pas un pas sans avoir
18:44des personnes autour de lui,
18:46et avec une voix très girly,
18:48comme ça, il m'a dit
18:50« Hi, that was gorgeous !
18:52Oh, I love so bad ! »
18:54Et puis il est parti, et je me suis dit « Mon Dieu,
18:56c'est Michael Jackson qui me dit ça ! »
18:58Donc j'ai appelé mon producteur qui était resté
19:00à Paris, puisque j'étais venue juste avec
19:02les danseurs, maquilleuses,
19:04attachées de presse, je lui ai raconté
19:06la scène, et même lui a eu du mal à me croire.
19:08Oui, mais on vous croit.
19:10Alors cette chanson, effectivement,
19:12cette première chanson, il y a eu
19:14la traduction en français pour une émission aussi,
19:16où vous avez été tête d'affiche.
19:18Chante pour nous mama
19:20Des chansons de sables et de blues
19:24Car Marie-Thérèse Gilbert Carpentier
19:26vous a donné un numéro 1, s'il y avait
19:28une version française de cette chanson.
19:30Voilà, et il y a une histoire
19:32folle, c'est-à-dire que « Sing to me mama »
19:34a été album de platine.
19:36Les Carpentiers me font
19:38un cadeau merveilleux, ils décident de m'offrir
19:40mon numéro 1 à moi.
19:42Vous savez qu'à l'époque, c'était
19:44comme recevoir la Légion d'honneur, n'est-ce pas ?
19:46Et on enregistre
19:48cette émission, tout se passe divinement bien.
19:50Le final, ils veulent,
19:52juste pour le final, la version française
19:54de « Sing to me mama ».
19:56Le numéro 1 passe,
19:58très belles audiences, et voilà que soudain,
20:00et ça, ça nous échappe,
20:02c'est le public
20:04qui réclame. Le public commence à appeler
20:06les radios en disant « Mais elle est où la version française ? »
20:08Elle n'existe pas, elle n'est pas commercialisée,
20:10mais pourquoi il n'y a pas de version française ?
20:12On avait juste enregistré
20:14une piste pour
20:16le numéro 1 des Carpentiers,
20:18mais on ne pensait pas du tout qu'il y aurait cette demande.
20:20Donc on est retourné en studio,
20:22et la version française, c'est fou,
20:24et c'est vérifiable auprès de l'ACSM,
20:26en fait, a fait
20:28un succès comparable
20:30à celui de « Sing to me mama »,
20:32qui était le titre originel.
20:34Je crois que c'est
20:36très rare, je n'ose pas dire,
20:38je ne veux pas me tromper,
20:40que c'est peut-être la seule fois
20:42où un titre, dans son adaptation
20:44en français, s'est vendu autant
20:46que dans sa création en anglais.
20:48Voilà.
20:49Et il y avait un autre moment fort dans cette émission,
20:51c'est Carlos qui a chanté « Karen, je vous aime ».
20:53Vous vous en souvenez ?
20:55Mon copain Carlos.
20:57On peut entendre ?
20:59Je ne l'ai pas, mais en tout cas, je me souviens
21:01de cette séquence qui était extraordinaire.
21:02Vous savez qu'on allait écouter du jazz,
21:04Carlos et moi, justement, au bilboquet,
21:06parfois tard dans la nuit,
21:08parce qu'il aimait aussi beaucoup le jazz.
21:10Et on parlait de mille choses.
21:12On parlait philosophie, littérature,
21:14voyage, politique.
21:16Lui, le digne fils
21:18de Dolto,
21:20Françoise Dolto,
21:22homme d'une intelligence
21:24très complexe,
21:26très complexe.
21:28Allez, il avait une armure
21:30comme ça, d'euphorie
21:32permanente. Dans la vie,
21:34c'était quelqu'un de terriblement
21:36sensible. Je ne suis pas persuadée
21:38qu'il fût heureux.
21:40Mais au moins, sur scène, il l'était
21:42pour son public.
21:43Il y a quelqu'un d'autre aussi qui avait une armure
21:45très forte et qui n'était pas vraiment heureux
21:47et qui a dit que vous étiez la plus grande showwoman
21:49française, c'est Alain Delon.
21:51Ha ha ha !
21:53Bon, j'ai été...
21:55Voilà, on va se dire,
21:57mais décidément, elle va de surprise en surprise.
21:59Oui, je ne m'y attendais pas du tout.
22:01Donc, émission
22:03très importante du
22:05week-end. Je me demande d'ailleurs si c'était
22:07pas chez Michèle Drucker.
22:09Oui. C'est chez Michèle, n'est-ce pas ?
22:11Que je salue
22:13et que j'embrasse. Je chante
22:15donc, et puis soudain,
22:17cette déclaration inattendue
22:19d'Alain Delon, la star,
22:21l'idole absolue. Il y a de quoi chavirer.
22:23Alain Delon,
22:25au fait
22:27d'ailleurs de sa beauté
22:29vénéneuse, son
22:31oeil de braise, un
22:33sourire de panthère
22:35me regardant ainsi
22:37et disant
22:39surtout ce qu'il dit devant
22:4110 millions de téléspectateurs, je n'en revenais pas.
22:43Et bien oui. Alors ça, c'est la partie
22:45chanson, mais il y a une autre partie dans votre
22:47vie qu'on va évoquer aussi, parce qu'elle est
22:49importante, et à travers une date importante
22:51aussi de 7 septembre 1992.
22:53A tout de suite sur Sud Radio
22:55avec Karen Cheryl.
22:59Sur Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité
23:01Karen Cheryl, le retour. Et moi, ça y est, j'ai trouvé
23:03mon psy, Jacques Pessy, sur Sud Radio.
23:05Waouh !
23:07J'essaye de me renseigner sur vous, parce qu'effectivement
23:09on va reparler de cet album
23:11qui triomphe actuellement auprès
23:13des anciens et de la nouvelle génération.
23:15Il y a la chanteuse, mais il y a aussi une chose qu'il ne faut pas
23:17oublier, c'est que vous avez eu d'autres
23:19activités, et le 7 septembre 1992,
23:21c'est la première de
23:23cette émission.
23:25Ha ha !
23:27Car vous avez aussi
23:29été animatrice, on va en parler, mais
23:31Hugo Délire, vous avez inventé
23:33le jeu interactif. Ah non, non, non, moi j'ai pas inventé.
23:35Je n'étais que la présentatrice.
23:37Oui, mais vous êtes la première à avoir fait une émission de télévision.
23:39Certes, c'est-à-dire que le concept n'avait jamais été
23:41présenté en télé. C'était une émission
23:43danoise. Voilà, exactement. Ce sont
23:45deux jeunes Danois, geeks de l'époque,
23:47qui ont mis un concept absolument
23:49révolutionnaire, qui permettait de connecter
23:51grâce au téléphone à touche
23:53de l'époque, que chaque téléspectateur
23:55avait chez lui. Donc, le téléspectateur
23:57a la régie de la
23:59chaîne de télé, et tout à coup, le téléspectateur,
24:01qui était choisi au standard,
24:03devenait le réalisateur de l'émission, puisque
24:05le petit personnage, Hugo, simplement en
24:07appuyant sur le clavier de téléphone, il pouvait
24:09lui faire vivre un parcours en le faisant
24:11sauter, ramper, courir, voilà.
24:13Et d'ailleurs, ce concept
24:15ensuite a servi dans plein
24:17d'émissions très sérieuses, d'émissions politiques. Vous savez,
24:19quand vous voyez appeler
24:21tel numéro, envoyez-nous des messages,
24:23tout ça, ça part, en fait,
24:25de cette technologie-là.
24:27Mais, il cherchait une animatrice.
24:29Une animatrice qui n'ait pas peur du direct.
24:31Et, alors, c'est drôle,
24:33le hasard a été heureux
24:35pour moi, parce que j'étais l'invité d'une émission
24:37d'été. Sabine Mignon, à l'époque,
24:39était la directrice
24:41des programmes, donc, de
24:43la 3. Il y a eu une petite panne
24:45sur cette émission,
24:47c'était en direct, et voilà que
24:49l'invité que je suis attrape
24:51le micro en faisant de la co-présentation
24:53avec l'animateur. Et je
24:55co-présente avec tant d'énergie
24:57qu'à la fin de l'émission,
24:59dans le cas régi, le réalisateur m'appelle en disant
25:01il y a la directrice de la chaîne qui veut absolument vous parler
25:03et Sabine Mignon me dit vous pouvez sauter dans
25:05le premier avion que vous trouvez pour Paris
25:07parce que l'émission était à Cannes, l'été,
25:09sur la plage ou au bord de la Grande Bleue qui
25:11scintillait. Oui, pourquoi ?
25:13Ah, je ne vous dis pas, prenez le
25:15premier avion. J'arrive à Paris,
25:17elle m'explique le concept et elle me
25:19dit, dans des studios, sans me dire
25:21qu'on tournait et qu'après on allait
25:23voir le président de France Télévisions
25:25Hervé Bourges, l'immense
25:27Hervé Bourges, elle me dit
25:29vous présenteriez comment ?
25:31Je lui dis attendez, laissez-moi réfléchir 30 secondes,
25:33on improvise. Tiens, elle prend un
25:35technicien qui va faire le candidat,
25:37elle me dit mais vous feriez ça comment ?
25:39Non mais on est entre nous, allez-y.
25:41Je ne savais pas que les caméras
25:43tournaient. Et donc je me lance
25:45comme ça, bon enfant,
25:47et elle part avec la bande sous le bras,
25:49nous sommes à vendredi, début
25:51d'après-midi, elle part avec la bande sous le bras,
25:53elle va voir Hervé Bourges qui dit
25:55très bien, on la met à l'antenne lundi
25:57en direct, en
25:59prime, juste avant le journal
26:01télévisé, enfin
26:03à l'époque des journaux télé mais je veux dire à cette époque-là
26:05j'étais face au
26:07JT de la 1, JT de la 2 et il y avait
26:09l'émission de La Classe, La Classe sur la 3.
26:11Et elle me rappelle du
26:13bureau d'Hervé Bourges, elle me dit vous pouvez venir
26:15et le président Bourges me dit
26:17vous faites quoi lundi ?
26:19Bah écoutez, j'ai
26:21rien prévu, bah vous êtes en direct
26:23à la télé 6 soirs sur 7
26:25en prime et ça a démarré
26:27ainsi et ça a été
26:29un succès fou puisque l'émission a été
26:31vendue avec en fait le pilote
26:33que j'ai fait, l'émission a été vendue dans 70
26:35pays, quelle histoire !
26:37Et en plus ça a duré un an tous les soirs,
26:39vous étiez en direct tous les soirs pendant un an ?
26:41Ça a duré deux ans en fait, parce qu'après
26:43c'est devenu, voilà, et puis ça a été
26:45arrêté par Jean-Pierre Elkabbach
26:47qui avait
26:49envie de, il ne voulait
26:51pas d'émission qui ne
26:53soit pas politique ou
26:55séquence d'information
26:57à cette heure-là. Donc il a
26:59retiré Hugo Lévire parce qu'il trouvait que
27:01certes c'était une émission familiale
27:03mais quand même majoritairement destinée
27:05aux enfants, donc c'est lui qui a
27:07arrêté le programme alors que
27:09l'audience était énorme !
27:11Énorme ! Alors vous avez
27:13continué le mercredi, et le
27:15mercredi c'est le jour des enfants, et
27:17les enfants justement, il y a un album
27:19moins connu que
27:21vous avez enregistré.
27:23Noël !
27:25Noël !
27:27Noël !
27:29Noël ! L'amour
27:31est bon ! Car vous avez chanté Noël
27:33à un enfant et enregistré un album
27:35pour enfants. Oui ça c'était une
27:37chanson de Francis Leigh.
27:39C'est un film qui a été
27:41tourné en fait vraiment pour les tout-petits
27:43un film charmant
27:45qu'on avait tourné à la fois
27:47en France, au Sénégal
27:49et en Finlande, et à Rovaniemi
27:51au pays du Père Noël !
27:53Et Francis Leigh avait composé la musique
27:55donc
27:57j'ai pu
27:59enregistrer cette chanson
28:01alors tout à l'heure
28:03je parlais de mon oncle, c'est drôle
28:05parce que mon oncle qui a enregistré
28:07un album avec Maggie Davis
28:09était aussi pour toutes les tournées
28:11à l'international de Frank Sinatra
28:13son batteur attitré.
28:15Et je me suis retrouvée
28:17par le plus total des hasards,
28:19en train de chanter cette chanson
28:21en Suisse, en Eurovision
28:23pour une émission de Noël
28:25un soir, devant
28:27Frank Sinatra, assis au
28:29premier rang, il y avait Sammy Davis
28:31Junior, il y avait Jan Warwick
28:33il y avait Frank Sinatra
28:35il y avait Dean Martin
28:37et moi je tenais mon
28:39micro en tremblant
28:41comme vous n'imaginez pas
28:43qu'on puisse trembler, et là je me disais
28:45je pensais, j'étais
28:47complètement décorporée, je pensais à un milliard de choses
28:49en même temps, que j'essayais
28:51de chanter relativement bien
28:53mais je me disais la vie est décidément très folle.
28:55Oui, mais non seulement
28:57elle est folle, mais ça a ouvert la voie à autre chose
28:59parce que je crois que vous avez animé
29:01l'animation Noël
29:03Ah oui, je me suis beaucoup amusée à faire des programmes
29:05jeunesse, voilà
29:07à faire des programmes pour enfants, après
29:09il y a eu Vitamine
29:11Eh bien justement, en Vitamine, on a le générique
29:13sur TF1
29:19Ça c'est encore une autre
29:21facette de
29:23Karen Cheryl, méconnue, vous avez présenté
29:25pendant plus de deux ans, le mercredi
29:27après-midi, une émission de 3h30
29:29Oui, avec des enfants, j'y étais
29:31beaucoup, parce que voilà, j'adorais être entourée
29:33d'enfants, et
29:35j'étais pas encore devenue maman
29:37mais ensuite, voilà
29:39j'ai eu le
29:41bonheur de le devenir, et voilà
29:43j'ai un fils qui est mon soleil
29:45absolu, Oscar
29:47voilà
29:49Donc, Vitamine
29:51ça a été très très très joyeux
29:53et les enfants, je les ai retrouvés dans la chronologie
29:55je les ai retrouvés quelques années plus tard
29:57avec Hugo Délire
29:59Mais l'animation en direct, ça me plaît énormément
30:01Mais c'est TF1 qui vous avait repéré
30:03parce qu'ils savaient que vous plaisiez aux enfants
30:05qui vous a engagé pour Vitamine
30:07C'est ça, exactement
30:09Et dedans, il y a des dessins animés qui étaient programmés
30:11il y avait les Jackson 5, justement
30:13c'est assez drôle, et il y avait les 3 mousquetaires
30:15et Ghostbusters que personne ne connaissait
30:17Oui, et ce qui est très drôle, c'est que
30:19on en a reparlé
30:21il y a peu de temps, Barbara Schultz
30:23merveilleuse actrice
30:25qui est devenue réalisatrice il y a peu
30:27avec Le Secret de Kéops
30:29avec Fabrice Lucchini, son premier film
30:31en tant que réalisatrice
30:33Barbara Schultz
30:35je l'ai repérée quand elle avait
30:37je sais pas, 10-11 ans
30:39et je lui ai fait faire sa première émission de télé
30:41dans Vitamine, et Ophélie Winter
30:43pareil, je l'ai repérée
30:45elle devait avoir 11 ans, pareil
30:47première émission de télévision
30:49et il y avait tout un casting à faire
30:51et voilà
30:53je sentais
30:55qu'elle allait prendre la lumière
30:57dégager quelque chose
30:59d'énergie
31:01et vivre devant les caméras
31:03Et puis dans Vitamine, il y avait aussi Lula
31:05qui était Lucie Dolène, la voix
31:07de Blanche Neige
31:09dans Blanche Neige, c'est elle qui faisait des recettes de cuisine
31:11Oui, cette voix de soprano extraordinaire
31:13dans tous les
31:15Blanche Neige traditionnels
31:17c'est-à-dire, elle, elle a
31:19enregistré
31:21des dessins animés dans les années 50
31:2360, n'est-ce pas ?
31:25Et Lula, et bien elle était
31:27elle était la voix, une des
31:29plus belles voix de Vitamine
31:31Et puis ça, c'est votre côté animatrice
31:33mais il y a aussi le côté comédienne
31:35avec cette série
31:43C'est fou ce que vous avez fait comme chose
31:45Les filles d'à côté
31:47vous êtes arrivée pour 12 épisodes
31:49Vous êtes restée, je crois
31:51Je suis arrivée pour 12 épisodes
31:53et alors, ils se sont rendu compte
31:55mais j'ai honte de dire ça
31:57parce que ça va faire très
31:59très crétinement prétentieux
32:01mais ils se sont rendu compte que ça plaisait au public
32:03ils ont fait des tests
32:05ils ont fait des sondages
32:07et alors finalement, j'en ai enregistré 300
32:09Voilà, des épisodes
32:11Mais là aussi, c'est une chose très différente
32:13c'est-à-dire que Jean-Luc Azoulay écrivait le texte le matin
32:15il fallait l'enregistrer à l'après-midi
32:17parce qu'on faisait un épisode prêt à la diffusion
32:19il n'y avait pas de montage
32:21c'est-à-dire que tout le monde se retrouvait à 6h du matin
32:23au maquillage
32:25on commençait à tourner à l'aube
32:27on terminait à minuit
32:29en fait, on n'avait pas de vie
32:31on rentrait chez nous
32:33fourbus
32:35on dînait à 1h du matin
32:37on s'endormait
32:39vraiment complètement
32:41délabré
32:43en se jetant sur le lit à peine désappuyé
32:45et il fallait à nouveau
32:47moi j'habitais à la campagne
32:49se lever donc à 5h du matin
32:51avaler très vite son café
32:53après avoir pris une bonne douche froide pour se réveiller
32:55et repartir tourner
32:57C'est fou, hein ?
32:59Il y a eu en plus deux autres feuilletons ensuite
33:01auxquels vous avez participé
33:03il y a eu « Les nouvelles filles d'à côté »
33:05et puis « Jamais deux sans toi » et « Ma voyante préférée »
33:07Oui, on m'a demandé de faire
33:09des séries
33:11parce que, écoutez, ce sont les
33:13les réalisateurs, les producteurs
33:15les scénaristes, chaque fois qu'ils m'ont fait ces propositions
33:17j'ai une tendresse pour « Ma voyante préférée »
33:19qui n'a pas eu
33:21en fait l'exposition
33:23qu'elle méritait d'avoir parce que le hasard
33:25a fait qu'à ce moment-là, sur TF1, il y a eu un changement
33:27de programme et vous savez ce que sont les faits
33:29de Prince, c'est-à-dire que le directeur
33:31des programmes de l'époque
33:33étant remercié, un autre directeur
33:35de programme arrivant
33:37eh bien, il a donc
33:39complètement reconstruit
33:41la chaîne en écartant ce qui avait
33:43été commandé par son prédécesseur
33:45mais je tiens à saluer
33:47quelqu'un pour qui j'ai une
33:49grande amitié
33:51il a commencé
33:53en fait en dansant
33:55avec moi sur les chorégraphies
33:57de toute l'époque disco, on a fait
33:59beaucoup de voyages ensemble, c'est François Ramburu
34:01qui est devenu un grand producteur
34:03de fiction
34:05sur la une, sur la deux
34:07et c'est lui qui a écrit
34:09cette fiction qui était absolument
34:11charmante
34:13qui était fine
34:15et alors il y avait un épisode
34:17il ne m'avait pas prévenu
34:19parce que je jouais le rôle d'une
34:21ancienne chanteuse qui, contrairement à moi
34:23dans la vie, ne renonçait pas
34:25à la chanson puisque moi
34:27je vous le dis Jacques, je suis
34:29très émue, réellement
34:31émue par le succès
34:33de ce best-of mais jamais je ne
34:35rechanterai, pour ne pas abîmer
34:37les souvenirs, mais le personnage
34:39que j'incarnais dans cette série
34:41ma voyante préférée, était au contraire
34:43une ancienne chanteuse qui ne
34:45désarmait pas et voulait toujours remonter sur scène
34:47et il y avait tout à coup un épisode
34:49où je retrouvais des
34:51mâles avec des costumes
34:53de scène et il avait fait venir
34:55sans m'avertir, les costumes de scène
34:57de mon numéro un
34:59il les avait fait venir, le numéro un
35:01des Carpentiers, avec la robe
35:03du final, toutes
35:05de strass brodées qui étaient
35:07une somptuosité finie, celle
35:09avec laquelle justement j'avais fait le fameux
35:11final de la marche des
35:13machos, dont on a parlé tout à l'heure
35:15il y avait le nom de Karen
35:17Cheryl brodée dessus
35:19et je la sors, on tourne
35:21elle n'y était pas au moment de la répétition
35:23je la sors et je vois ma robe
35:25et là
35:27un petit blanc
35:29et tout le monde sur le plateau applaudit
35:31et je me dis, il y a des grilles de lecture
35:33folles parfois dans ce métier
35:35une espèce de mise en abîme
35:37comme ça, et ce que je vis
35:39vous voyez aujourd'hui avec la sortie de ces
35:41best-of et toutes ces chansons
35:43c'est la même émotion
35:45parce que c'est très
35:47caressant, pour
35:49je vais vous dire, pour s'exclure, pour arrêter
35:51de chanter, il faut du courage, parce que
35:53la célébrité, la notoriété c'est
35:55confortable, c'est comme une armure
35:57de lumière, vous pensez que ça vous protège
35:59quand vous avez grandi
36:01avec ça, quand vous êtes
36:03né à l'âge adulte, avec
36:05dans ce cocon de notoriété
36:07choyé, aimé, protégé
36:09soudain
36:11vous en écartez pour tenter d'autres aventures
36:13je vous assure, il faut un sacré
36:15courage, je n'ai pas souvent l'occasion
36:17de le dire
36:19et comme je n'ai pas
36:21de problème d'ego
36:23moi, repartir
36:25dans l'ombre et l'anonymat
36:27ça ne me gênait pas du tout, simplement
36:29je savais que le chemin
36:31serait rude, parce que je ne serais pas
36:33protégée, et aujourd'hui
36:35je savoure ce que le public
36:37me renvoie. Et bien justement
36:39ce que vous savourez, on va l'évoquer
36:41à travers la date de la sortie de ce premier best-of
36:43le 14 mars 2024
36:45A tout de suite sur Sud Radio
36:47avec Karine Chéryl
36:49Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis
36:51Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité
36:53Karine Chéryl. Je vous donne toutes les clés
36:55sur Jacques. On a raconté plein de choses
36:57on se rend compte de la dimension de votre parcours
36:59et le 14 mars 2024
37:01donc un grand jour, ce best-of
37:03ce premier best-of qui est sorti
37:05avec des disques en vinyle et avec
37:07un CD best-of
37:09la surprise a été totale
37:11parce que vous avez découvert
37:13que ce best-of existait et qu'en plus
37:15il y avait eu des tests l'année précédente
37:17qui avaient bien marché. C'est-à-dire
37:19qu'en fait c'est Warner
37:21qui a tout orchestré
37:23je pense que le best-of a fonctionné
37:25comme je l'ai dit tout à l'heure
37:27il est rentré directement à la 4ème place
37:29du top 250 juste derrière
37:31le nouvel album de Lady Gaga
37:33c'est parce que justement j'ai arrêté de chanter
37:35totalement pendant 35 ans
37:37je m'y suis tenue. Ce n'était pas de faux adieux
37:39et c'était pas du tout non plus
37:41un reniement. C'était
37:43je ne vois pas d'autre formule
37:45plus efficace et plus sincère que
37:47ne pas abîmer les souvenirs. Et puis moi
37:49j'avançais en âge, j'ai décidé
37:51d'arrêter de chanter parce que
37:53c'était la petite dernière du
37:55dernier train justement
37:57avant l'avènement des FM
37:59les années 80
38:01tout à coup la musique
38:03se met à changer
38:05avec d'autres sonorités
38:07avec d'autres styles d'artistes
38:09et moi j'étais née avant les FM
38:11je sentais
38:13même s'il y a eu d'énormes succès
38:15comme au Chéri Chéri qui s'est vendu
38:17à 2 500 000 exemplaires
38:19en 82, mais je sentais
38:21comme en plus
38:23moi je gagnais en maturité, je voulais
38:25accompagner l'époque
38:27je sentais que les choses
38:29deviendraient peut-être plus complexes
38:31plus difficiles et
38:33je ne savais pas si on allait
38:35me laisser m'exprimer
38:37comme je souhaitais le faire. Alors on va en parler
38:39justement mais avant je voudrais qu'on écoute une chanson de ce best-of
38:41qui d'après mes calculs est une de celles
38:43qui a le mieux marché, c'est ci
38:45Il aime la neige
38:47et les enfants
38:49aussi
38:51Il aime
38:53le silence et le vent
38:55aussi
38:57D'après les sites internet
38:59c'est une des chansons qui s'est le mieux vendue
39:01C'est vrai, c'est vrai, vous me l'apprenez
39:03en tout cas
39:05j'ai eu beaucoup de plaisir
39:07à l'enregistrer, à l'interpréter
39:09mais il y a eu tellement de titres en fait
39:11avec ce best-of je les redécouvre
39:13Oui car vous avez oublié les paroles de vos chansons
39:15Mais attendez, pour
39:17sauter une aventure totalement différente
39:19puisque j'ai sauté du train en marche
39:21pour essayer de devenir légitime
39:23dans l'exercice de l'interview
39:25comme vous le faites si bien
39:27il fallait
39:29que je m'écarte
39:31peut-être même que je tourne le dos
39:33pas que j'oublie, jamais
39:35pas que je renie
39:37hors de question
39:39mais c'est vrai que
39:41j'ai recouvert tout
39:43d'une espèce de jolie brume
39:45pour continuer d'avancer
39:47et d'écrire l'histoire de la femme
39:49plus mûre que j'étais
39:51devenue. Et là
39:53soudain, c'est très savoureux
39:55parce que je redécouvre mille choses
39:57parce qu'en plus
39:59on m'écrit beaucoup
40:01sur les sites qui sont sortis
40:03autour du nom de Karen Cheryl
40:05parce qu'il y a
40:07des choses qui se tissent comme ça
40:09mais avec
40:11affection, avec une espèce de tendresse
40:13et je ne savais pas
40:15que tout ça n'était qu'endormi
40:17ce best-of
40:19réveille des choses. Alors là
40:21effectivement, ce sont toutes les chansons françaises
40:23de la première époque
40:25et les chansons qui sont sorties
40:27et les chansons anglo-saxonnes
40:29remasterisées avec
40:31un son d'une brillance incroyable
40:33vont sortir l'hiver prochain
40:35et avant, il y aura donc
40:37les titres remixés
40:39par des DJ américains
40:41et j'attends avec une immense impatience
40:43de découvrir ça parce que
40:45vous savez que moi dans ma petite mini
40:47quand je quitte ma campagne, parce que j'avais toujours
40:49la campagne, et fille d'agriculteur
40:51on ne se trahit pas, quand je quitte
40:53ma campagne pour aller donc faire de la radio
40:55et bien je mets la musique
40:57à fond dans ma petite voiture
40:59et moi j'adore écouter
41:01du R'n'B, de la Pop, de la House
41:03j'adore écouter le Rap West Coast
41:05j'adore écouter du Drum Bass
41:07j'adore écouter
41:09voilà
41:11les chansons d'aujourd'hui
41:13en même temps que les chansons d'hier
41:15parce que moi si vous me mettez
41:17on ressort des titres
41:19de Voulzy, j'adore ça
41:21on peut même ressortir des chansons sublimes
41:23de Souchon ou des chansons
41:25de Claude François qui ont
41:27à la fois, grâce à la plume
41:29complètement mystérieuse du poète
41:31Catalan Rodagile et grâce à l'euphorie
41:33de Claude, une dynamique d'enfer
41:35j'aime
41:37j'aime la musique
41:39j'aime le son d'aujourd'hui
41:41le bon son d'hier
41:43et je suis heureuse
41:45de tout ce qui se passe là
41:47dont je suis la spectatrice
41:49la plus enthousiaste
41:51et parmi les chansons de ce Best Of
41:53il y en a une aussi qui a touché un large public
41:55et qu'on dit qu'avec cette chanson
41:57vous avez été une pionnière du féminisme
41:59c'est La Marche des Machos
42:07La Marche des Machos
42:09Qui se croient grands, forts et beaux
42:11Roulèrent au bout des rouleaux
42:13C'est aussi un immense succès, Karine Chérille
42:15Enorme, énorme succès
42:17comme je vous l'ai dit tout à l'heure
42:19attendez, ça fait totalement crétin de dire
42:21de constater, oui, énorme succès
42:23mais c'est grâce au public
42:25le public en a fait un succès
42:27parce que c'est toujours lui qui décide
42:29donc c'était un succès originellement
42:31en anglais, ça l'est devenu en français
42:33grâce au final du numéro 1
42:35des Carpentiers
42:37et puis oui, chanson féministe avant l'heure
42:39donc, donc
42:41voilà
42:43il y a plein de petites pépites
42:45comme ça qui ressortent en ce moment
42:47et puis vous savez cette époque
42:49elle était
42:51c'était plus simple
42:53plus facile
42:55plus insouciant
42:57pour moi les années 70
42:59c'est comme dans les films de Claude Sautet
43:01voilà, aujourd'hui on est
43:03un peu dans l'idéologie de l'empêchement
43:05n'est-ce pas, l'époque est chaotique
43:07c'est compliqué d'avoir 20 ans
43:09en 2025
43:11c'est le chaos partout, c'est le stress
43:13partout, l'avenir
43:15il est bien sombre
43:17bon
43:19j'ai eu beaucoup de chance
43:21d'avoir 20 ans justement dans les années
43:2370, alors ceux
43:25qui n'ont pas connu les années 70
43:27et qui écoutent ces titres là
43:29vont avoir une idée
43:31en fait
43:33j'ai envie de dire de l'horizon en Technicolor
43:35qui était le nôtre à cette époque
43:37alors votre horizon justement, on a commencé
43:39à en parler, je crois que c'est en une nuit
43:41en appelant votre sœur que vous avez
43:43décidé d'arrêter de chanter
43:45j'ai, ha ha, il sait tout
43:47j'ai décidé d'arrêter de chanter
43:49voilà, moi je suis une insomniaque, j'ai bien réfléchi
43:51j'étais encore sous contrat
43:53et je me suis dit
43:55cette nuit là
43:57bon
43:59tu vas avoir du courage
44:01tu vas faire le grand saut
44:03et tu vas prendre une décision à laquelle tu vas te tenir
44:05donc
44:07il fallait quand même
44:09que je sois adoubée par quelqu'un
44:11qui me connaît bien et que j'aime
44:13à l'époque
44:15je vivais seule
44:17et j'ai téléphoné à ma sœur
44:19qui déjà vivait à Los Angeles
44:21et qui m'a dit
44:23écoute, réfléchis, tu prends des vacances
44:25voilà, tu vas respirer
44:27ailleurs
44:29tu auras les idées plus claires
44:31tu es toujours en contrat avec une maison de disques
44:33ça marche toujours
44:35comment peut-on tout arrêter
44:37alors que ça marche encore
44:39mais peut-être parce que j'étais tellement
44:41dans l'anticipation et je crois que
44:43pour rester en vie, il faut être dans l'anticipation
44:45et puis une vie, c'est fait de plein de chapitres
44:47il faut les savoir, les refermer à temps
44:49c'est plus élégant
44:51et en fait
44:53ma décision était faite
44:55le petit jour est arrivé
44:57la décision a été prise
44:59et je m'y suis tenue
45:01c'était il y a 35 ans
45:03et j'ai mis tout
45:05mais c'était, attendez
45:07avec les yeux pleins de larmes
45:09j'ai mis, il fallait cet acte
45:11radical
45:13pour
45:15vraiment
45:17estampiller le moment
45:19et j'ai mis effectivement
45:21tous les souvenirs de cette époque
45:23dans une grande valise
45:25et voilà, je l'ai posé
45:27je l'ai vu embarquer au petit matin
45:29et je me suis dit
45:31maintenant, la page est vierge
45:33à toi d'écrire ton histoire si tu en es capable
45:35voilà
45:37et vous en avez été capable, il est quand même resté des souvenirs
45:39des souvenirs en chanson
45:41dont celle-ci
45:43je me souviens
45:45mes années au collège
45:49c'est pas si loin
45:51c'est pas si loin
45:55le temps déboule de neige
45:57ce qui est extraordinaire, c'est une chanson en hommage à Claude François
45:59et vous avez failli chanter
46:01Magnolia Forever
46:03mais en fait la chanson
46:05c'est carrément Etienne Rodagil
46:07qui me l'a dit sur
46:09une antenne autre
46:11que Sud Radio, sur laquelle
46:13je fais des interviews
46:15je l'avais reçu, Etienne Rodagil
46:17peu de temps avant qu'il ne nous quitte
46:19j'ignorais
46:21c'est lui qui me l'a appris à l'antenne
46:23il a écrit Magnolia Forever
46:25en fait pour moi
46:27et à l'époque
46:29la production ne me l'a pas
46:31faite lire et a écarté le texte
46:33et donc
46:35il est allé voir Claude François
46:37et le texte a été remanié pour Claude
46:39et
46:41insensé d'apprendre ça
46:43puisque on va dire que
46:45les succès les plus
46:47blématiques aujourd'hui c'est
46:49Alexandre et Alexandra
46:51Magnolia Forever
46:53signé Rodagil
46:55alors Claude François, j'ai enregistré
46:57un duo qu'on voit d'ailleurs
46:59qui a été très très vu sur Youtube
47:01j'étais gamine, je démarrais
47:03tout juste dans la chanson et je me suis retrouvée
47:05dans une émission qui passait en Eurovision
47:07enregistrée en Suisse, décidément
47:09en duo avec Claude
47:11je ne sais pas pourquoi Claude m'avait choisi
47:13mais je devais
47:15interpréter la chanson
47:17qu'il chantait avec sa fiancée
47:19à l'époque, Kathleen, c'est comme ça qu'on s'est aimé
47:21j'étais tellement impressionnée
47:23d'être aux côtés de
47:25Claude François, idole française
47:27absolue de l'époque
47:29que, c'était un an avant
47:31qu'il ne nous quitte, que
47:33la chanson démarre
47:35je le regarde
47:37je me dis, pareil, comme
47:39lorsque j'ai fait le duo avec
47:41Michael Jackson, je me dis
47:43mon dieu, mais ce qui t'arrive
47:45est à peine racontable
47:47tu n'aurais jamais osé le rêver
47:49et là, je devais interpréter la toute première
47:51phrase du premier couplet
47:53et en fait, je rêve au lieu de chanter
47:55il part d'un immense éclat de rire
47:57il me prend dans ses bras
47:59il m'assied sur la haute marche
48:01du gigantesque
48:03escalier qu'on devait descendre
48:05à la répétition, il y avait tout un protocole avec tout un
48:07chemin compliqué qu'on devait faire
48:09et en fait, la chanson s'est déroulée d'une manière infiniment
48:11complice, puisqu'on a chanté
48:13dans les bras l'un de l'autre, on le voit d'ailleurs
48:15quand on tape Claude Fançois et Karine Chéri
48:17leur duo, et on était
48:19blottis l'un contre l'autre
48:21alors mon producteur de l'époque était
48:23dans une colère noire et Claude m'a défendu
48:25en disant, mais attends
48:27mais c'était tellement mieux, mais ça s'est passé
48:29d'une manière formidable
48:31et on est devenus amis
48:33on répétait chez lui
48:35dans sa maison
48:37de production Flèche boulevard Aix-Ellemans à Paris
48:39un solo
48:41à la batterie, chacun derrière sa batterie
48:43qu'on devait enregistrer pour une émission
48:45des Carpentiers, huit jours
48:47après la date de son décès
48:49bien sûr c'était
48:51l'année d'après
48:53on était très proches
48:55très complices, je l'aimais infiniment
48:57et
48:59l'émotion remonte chaque fois que j'en parle
49:01le jour où j'apprends sa mort
49:03par la radio, je suis en voiture
49:05je roule dans la campagne
49:07j'apprends sa mort
49:09et je ne peux pas croire
49:11comme tous ceux en France
49:13qui à cette date là
49:15apprennent que Claude François n'est plus
49:17se souviennent du moment
49:19ce qu'il faisait, où il se trouvait
49:21comme ceux, générations encore
49:23d'avant, qui apprennent la mort de John Kennedy
49:25par exemple
49:27il y a des moments qui sont des marqueurs
49:29de l'époque et qui sont des marqueurs générationnels
49:31et ces chansons sont
49:33des marqueurs d'une époque que vous avez vécue
49:35et effectivement
49:37ces chansons touchent aujourd'hui
49:39une nouvelle génération, il y a des fan clubs
49:41Karen Cheryl qui ont de plus en plus
49:43de membres aujourd'hui
49:45c'est incroyable, il y a des sites
49:47avec le nom de Karen Cheryl
49:49j'ai découvert par exemple
49:51sur TikTok, et vous savez
49:53moi je découvre tout ça puisque c'est absolument pas moi
49:55qui pilote tout ça
49:57mais c'est joyeux
49:59ça me
50:01ça me surprend tellement
50:03je m'y attendais si peu
50:05après toutes ces décennies
50:07de silence voulu
50:09voulu par moi
50:11orchestré par moi, et puis là
50:13tout m'a rattrapée
50:15et je trouve ça formidable
50:17et je pense que ces retrouvailles ne font que commencer
50:19avec les autres chansons qu'on va découvrir
50:21à la rentrée, et la suite parce que
50:23vous savez, quand on est dans le cœur
50:25des gens, on y est pour toute la vie
50:27bon je suis émue
50:29vous voyez ça ?
50:31c'est la vraie émotion, il n'y a pas de caméra
50:33mais on se connait depuis très longtemps Jacques
50:35donc vous savez que
50:37c'est une réelle émotion
50:39que de vivre en ce moment
50:41tout ça, même si
50:43je sais, et je le dis
50:45devant tous les amis qui nous
50:47écoutent, même si nous ne nous voyons pas
50:49je ne rechanterai pas
50:51mais j'ai chanté pour vous
50:53avec tout mon cœur
50:55et vous continuez à vivre et à faire des tas de choses avec tout votre cœur
50:57et je vous remercie Karen Cheryl
50:59cet album est disponible, le vinyle aussi
51:01en attendant la suite
51:03merci encore et continuez comme ça
51:05l'écriture d'une vie s'est terminée
51:07pour aujourd'hui, on se retrouve bientôt
51:09restez fidèles à l'écoute de Sud Radio