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  • 20/05/2025

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Transcription
00:00Toujours avec Alexandre Malafaille et Gilles Boutin, plusieurs sujets, un sauf à nous, j'allais dire tristement,
00:08voici les députés qui approuvent les conditions d'accès aux droits à l'aide à mourir,
00:13avoir au moins 18 ans, être de nationalité française, résulter de façon stable et régulière en France,
00:18être atteint d'une affection grave et incurable, présenter une souffrance physique ou psychologique,
00:22être atteint à manifester sa volonté de façon libre et éclairée,
00:26ce sont voilà les garde-fous qui entourent cet accès aux droits à l'aide à mourir,
00:32mais Gilles Boutin, est-ce que ça n'est pas comme certains, je pense notamment à Philippe Juvin,
00:37mais il n'est pas le seul, qui a dit, bah oui, mais ça vous savez, on en trouve la porte,
00:42et puis après, il peut y avoir d'autres cas qui vont s'immiscer et qu'on va juger recevables.
00:49Oui, parce que les conditions sont en apparence assez restrictives,
00:52et à vrai dire, je ne saurais pas dire statistiquement combien de personnes aujourd'hui,
00:56je ne pense pas qu'il y ait de recensement, d'ailleurs c'est un peu trop difficile,
00:59seraient potentiellement demandeurs de l'application et qui rempliraient toutes ces caractéristiques.
01:05Et c'est effectivement ce qui m'est venu immédiatement à l'esprit,
01:08c'est-à-dire que ça fait penser à d'autres réformes sociétales où la méthode est connue.
01:12C'est ça, on met le pied dans l'entravaillement de la porte,
01:15Oui, et après, ce ne sont pas les mêmes sujets,
01:18et il n'est pas question de drame en l'occurrence,
01:19mais je me souviens, pour la réforme pour le Pax,
01:23c'est exactement ça, c'est-à-dire que les gens qui étaient inquiets,
01:25qu'on soit d'accord ou pas,
01:28disaient que c'était un pas vers le mariage pour tous.
01:32On opposait à l'époque les porteurs de la réforme que non, non, absolument pas.
01:35On sait très bien plusieurs années comment la chose s'est déroulée,
01:38et une chose en entraîne une autre.
01:40Et là, j'ai envie de dire que cette loi va laisser tellement de...
01:47Il va y avoir tellement de laissés pour compte.
01:50En germe, on a déjà la suite.
01:52Dans quelques années, ça va revenir, peut-être même quelques mois.
01:56Enfin, quelques mois sera un peu trop rapide au niveau législatif,
01:57mais dans quelques années, ça va revenir à la faveur d'une nouvelle législature.
02:00Tout dépendra si c'est LR qui est au pouvoir,
02:02ou si c'est le camp central, ou alors la gauche qui reprend les manettes.
02:09En l'occurrence, là, ça reviendra.
02:11Mais je pense qu'il faut être lucide.
02:14Il y a un certain fatalisme autour de ces réformes.
02:15Mais ce qui n'exclut pas le drame de ces personnes,
02:17mais ce n'est pas forcément la bonne solution.
02:19Alexandre Malefaille.
02:20Ce qui est terrible dans ce genre de débat,
02:22c'est qu'en fait, on a un peu de mal à savoir
02:24par terre de quelle réalité on établit le débat.
02:29Il n'y a pas de données précises par rapport à ça.
02:31Et c'est ça qui me choque dans la façon dont on fabrique la loi
02:34dans ce cher vieux pays.
02:36Avant de commencer à légiférer,
02:38on devrait faire toute une série d'études d'impact.
02:40De quoi parlons-nous ?
02:41Quelle est la réalité aujourd'hui ?
02:44La seule qu'on a aujourd'hui en capacité à mettre sur le débat public,
02:47c'est finalement qu'on sait qu'on n'a pas assez d'argent
02:49pour s'occuper déjà de tous ceux qui sont dans les soins
02:52ou qui auraient besoin des soins palliatifs.
02:54On sait que globalement, deux Français sur trois
02:55ne bénéficient pas des soins palliatifs.
02:57Ça, c'est la première réalité.
02:58La deuxième réalité, c'est qu'on ne sait pas dire aujourd'hui,
03:01concrètement, combien de personnes sont concernées
03:04ou pourraient être concernées par ce problème d'aide à mourir.
03:08Donc, on parle un peu en l'air.
03:11Donc, je pense qu'il faudrait mieux qualifier le débat par rapport à ça
03:14et ensuite, peut-être, en effet,
03:16après, c'est une question de choix personnel.
03:18Quand vous avez vu un certain nombre d'hommes ou de femmes,
03:21souvent âgés, se retrouver finalement au tribunal,
03:24en correctionnel, voire aux assises,
03:26parce qu'ils ont aidé un proche qui était en phase terminale
03:28dans des situations paroxystiques,
03:30à mettre fin à leur jour, à leur demande,
03:32parce que ça devenait insupportable et invivable,
03:34qu'est-ce qu'on fait par rapport à ces détresses ?
03:36Et à un moment donné, il faut répondre à des questions.
03:38Elles sont très compliquées sur un plan éthique,
03:39elles sont très compliquées en fonction de ces convictions religieuses,
03:41mais on ne peut pas les laisser totalement de côté.
03:43Mais commençons par dire de quoi parlons-nous.
03:45J'entendais l'autre jour la patronne
03:47d'un centre de soins palliatifs important sur Paris
03:49raconter qu'en fait, sur son histoire à elle,
03:52ce type de cas avait représenté 0,3% de l'ensemble des cas
03:56où, à un moment donné, il aurait peut-être, oui, fallu abréger.
03:59Donc on parle de quelque chose qu'il faudrait déjà commencer par quantifier.

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