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  • 20/05/2025

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Transcription
00:00De la droite, on va continuer à en parler avec Bruno Retailleau, fraîchement élu président des Républicains, qui poursuit sa marche en avant.
00:06Ça dérange, ça bouscule la hiérarchie. On en a parlé ce matin. Il donne la parole à la France silencieuse, celle des honnêtes gens, ça c'est son cap.
00:15Alors, est-ce qu'il est une vraie menace pour le Rassemblement National ? On va se poser la question.
00:18En attendant, on va écouter Laurent Jacobelli, député Rassemblement National de Moselle, qui critique le bilan de Bruno Retailleau à Beauvau.
00:26Bruno Retailleau est le patron d'une des branches de la Macronie, puisque rappelons quand même que Bruno Retailleau est aujourd'hui membre du gouvernement Bérou,
00:33qui dépend du président de la République. C'est un peu une opposition en carton-pâte, vous me permettrez l'expression.
00:38Écoutez, le voile dans le sport, effectivement, il est contre, mais il n'a pas réussi à imposer cette mesure.
00:42La fin de l'aide médicale d'État, vous savez, les soins gratuits pour les migrants clandestins, eh bien, il n'a pas réussi à l'imposer.
00:48Le bras de fer avec l'Algérie, il n'a pas non plus réussi à l'imposer.
00:52Bref, on a un ministre de l'Intérieur qui parle fort, qui parle d'ailleurs, disons-le, souvent comme le Rassemblement National,
00:58mais qui gouverne avec des socialistes, et on voit ce que ça donne.
01:01C'est ça, la grande erreur de M. Bruno Retailleau, c'est d'avoir fait alliance avec la Macronie.
01:05On ne peut pas être dans l'opposition quand on fait partie de la majorité, ça paraît évident de le dire.
01:10Voilà, Laurent Jacobelli, ce matin sur France Info, alors ministre de la Parole, opposition en carton-pâte, allié du macronisme.
01:16Il y a une menace pour le Rassemblement National, concrète ?
01:19Mais c'est parce que c'est une menace que M. Jacobelli réagit comme ça.
01:22Dans les trois qualificatifs qu'il emploie dans son intervention,
01:25ce n'est pas des qualificatifs qui viennent discréditer Bruno Retailleau sur le fond de sa politique,
01:29c'est des qualificatifs qui viennent le discréditer sur son alliance au gouvernement.
01:33Or, moi je suis plutôt de ceux qui disent, il valait mieux lui à l'intérieur,
01:37plutôt que de nommer quelqu'un qui vienne de la France Insoumise, d'Europe Écologie Les Verts,
01:41ou du PS pour ce qu'il est devenu avec M. Faure.
01:43Donc il a bien fait Bruno Retailleau d'y aller, et depuis qu'il est au gouvernement,
01:47LR n'a jamais été aussi populaire ces dernières années.
01:49Ça veut bien dire que la stratégie est saluée par les Français.
01:51Donc ça crispe le RN, parce que la droite d'aujourd'hui, la droite de LR aujourd'hui,
01:55on l'a vu dans le combat d'ailleurs entre Wauquiez et Retailleau,
01:58est une droite qui parle beaucoup plus durement que du temps de l'UMP,
02:02que du temps de l'URPR, voire que du temps de Nicolas Sarkozy.
02:04C'est une droite qui s'est radicalisée,
02:06et qui est plus proche aujourd'hui des thèses du Rassemblement National,
02:09ou de reconquête qu'elle ne l'était il y a dix ans.
02:11Donc ça, ça énerve, ça crispe le RN,
02:13parce que l'assiette idéologique,
02:15désormais, ils ne sont plus la seule à l'intérieur de cette assiette.
02:17Et ça sème la zizanie effectivement,
02:19au sein de l'échiquier politique,
02:21au sein du Rassemblement National.
02:22On sent une forme de fébrilité, Gabriel Cluzel,
02:24parce qu'ils sont sur les mêmes sujets.
02:26Et à côté, il y a aussi Marine Le Pen,
02:28qui risque d'être empêchée.
02:29Est-ce que les électeurs qui votent pour le RN
02:32sont capables de glisser vers Bruno Retailleau ?
02:35Alors, de fait, vous avez raison,
02:36il y a une période de grande fragilité pour le Rassemblement National,
02:38puisqu'il a été, d'une certaine façon, décapité.
02:41Ça n'a pas été confirmé,
02:41mais Marine Le Pen est quand même un petit peu
02:44en situation de fragilité,
02:46c'est rien de le dire.
02:47Et puis, il y a cette idée que, finalement,
02:51si je traduis leurs pensées,
02:52Bruno Retailleau pourrait faire Sarkozy le retour.
02:55C'est-à-dire le Karcher,
02:57la sécurité, l'immigration,
02:59qui sont très importants.
03:00Alors à l'époque, ce n'était pas Marine Le Pen,
03:02c'était Jean-Marie.
03:03Voilà, c'était son père.
03:04Mais quand Nicolas Sarkozy s'était présenté la première fois,
03:08il avait siphonné les voix du Front National.
03:13Alors la situation a quand même un peu changé,
03:15pour deux raisons.
03:16La première, c'est que ça s'est déjà arrivé.
03:19Donc il y a eu les déçus,
03:20selon la bonne expression d'Éric Zemmour,
03:22qui attendaient le Karcher et qui ont eu Kouchner,
03:26ils se disent,
03:27on attend Villiers,
03:29et là je vois qu'au Conseil National de LR,
03:32c'est Barnier.
03:33Voilà, on attendait Villiers,
03:34on a eu Barnier,
03:35on voulait voir ta sœur et on a eu ta mère.
03:36Vous savez, c'est la chanson de Brel.
03:38Donc c'est vrai qu'il peut y avoir une méfiance,
03:42il y a une présomption,
03:43le LR, son grand diseur,
03:45petit faiseur.
03:47Et l'autre sujet, je crois,
03:48c'est plutôt les classes populaires,
03:50si je peux me permettre.
03:50L'électorat populaire,
03:52qui a été siphonné,
03:53pour lequel,
03:53c'est un peu le travail de Marine Le Pen.
03:55C'est la fameuse France des honnêtes gens,
03:56que cible Bruno Retraillot.
03:58Parce qu'il y a plein d'honnêtes gens,
04:00on peut avoir des honnêtes gens parmi les CSP+,
04:02et on peut avoir des honnêtes gens parmi les gens,
04:05les petites gens,
04:05comme on dit,
04:06mais ce n'est pas péjoratif dans ma bouche.
04:08Et ceux-là,
04:09c'est un peu comme l'électorat aux Etats-Unis,
04:10qui a suivi Gideen Vence,
04:12ça va être plus compliqué pour les LR de le ratisser.
04:15Si Bruno Retraillot veut reprendre cet électorat-là,
04:17ce n'est peut-être pas avec ses thèses libérales et conservatrices,
04:19c'est plutôt avec des thèses sociales.
04:21Conservatrices, pourquoi pas ?
04:22C'est-à-dire qu'il y a les thèses dont il fait grief à Marine Le Pen.
04:25C'est pour ça que ça va être compliqué.
04:26Absolument, parce que Marine Le Pen,
04:27elle parle aujourd'hui à certains égards,
04:30comme Georges Marchais il y a 40 ans.
04:31C'est-à-dire qu'elle parle du pouvoir d'achat,
04:33elle parle au déclassé,
04:35à la désindustrialisation,
04:36aux Français de la ruralité.
04:37Chose que Bruno Retraillot est quand même un enraciné,
04:39c'est un homme de Saint-Vendéen, etc.
04:41Oui, indédiablement.
04:42Ce n'est pas non plus un Parisien,
04:43il ne faut pas exagérer.
04:44Mais par contre,
04:44il est quand même sur un discours assez libéral.
04:47Et ça, les classes populaires françaises,
04:49qui sont attachées à la protection sociale,
04:51au travail, mais au travail bien rémunéré,
04:54je pense qu'il va falloir aller les séduire.
04:56Parce qu'aujourd'hui,
04:56c'est le gros lectorat de Marine Le Pen.
04:58Et c'est sûr qu'il décolle la pulpe du fond
04:59de toute la classe politique actuellement,
05:01pour la réaction tout à l'heure,
05:03on l'a entendu, d'Aurore Berger,
05:05et aussi d'Edouard Philippe,
05:06qui doit se faire un peu de soucis.

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