Bruneau Retailleau, est-il l'homme fort des Républicains ?

Europe 1

23/12/2024

Catégorie

🗞

News

Transcription

Afficher la transcription complète de la vidéo

00:0013h14, Europe 1 13h.

00:0413h49 sur Europe 1, la dernière partie du débat avec Stéphanie Demuru, Philippe Guibert et Yvan Rioufol.

00:11Messieurs, vous étiez partis un petit peu dans le débat des retraites, ça c'est une ligne rouge du Parti Socialiste,

00:19mais on va quand même un petit peu parler des quelques minutes qui nous restent des Républicains,

00:24et notamment d'un homme qui prend de plus en plus d'importance, Bruno Retailleau, Yvan Rioufol.

00:29J'ai vu cette interview dans les colonnes du journal du dimanche, c'est le patron quoi.

00:34C'est l'homme fort en tout cas, c'est le Premier Ministre bis en effet,

00:38mais avec un écueil malgré tout dans sa posture, je trouve que Retailleau représente tout à fait la droite,

00:44il apporte un message en effet assez clair aux électeurs de droite et aux électeurs du RN.

00:50Là de ce côté-là, il est en train peut-être d'esquisser ce qui pourrait être un rapprochement des droites,

00:56mais je vois tout de même l'écueil dans la contrainte des calendriers,

01:00c'est-à-dire que Retailleau a essayé de faire comprendre qu'il ne serait pas l'homme du verbe,

01:04qu'il serait l'homme de l'action, or par définition, dans son premier mandat qui a duré quelques semaines,

01:10il n'a pas pu naturellement passer à l'acte, parce que par la force des choses, il n'a pas eu le temps,

01:14et je vois qu'il parle beaucoup, singulièrement dans le journal du dimanche où il y avait encore 3 ou 4 pages,

01:19et j'ai peur qu'il ne tombe là dans les travers de ses prédécesseurs,

01:23c'est-à-dire de penser que la parole serait une parole magique,

01:26et que son rôle serait simplement de désigner les difficultés pour que celle-ci s'estompe.

01:34Or, naturellement, ce n'est pas vrai.

01:36Alors j'ai peur de ceci, c'est le fait que c'est son...

01:38Faire défendre Bruno Retailleau.

01:40Ah oui, vous voyez prendre votre élan pour...

01:43Non, mais c'est une réalité, je dis par là que le message pourrait être un message qu'il a,

01:48s'il n'arrive pas à passer à l'acte, sur quelques mesures, qui soient des mesures lisibles,

01:52et puis le deuxième risque, c'est précisément de s'embarquer sur le Titanic et de coulir avec lui.

02:02Or, là aussi, il tombe, il va, il rejoint malgré tout une équipe faite de briques et de brogues,

02:09de losers, comme je l'ai dit tout à l'heure, et lui-même d'ailleurs fait partie des losers,

02:12parce que son parti n'a fait que 5%, ou en tout cas 37 députés, je crois,

02:16ou 47, pardon, je me trompe, 37 c'est pour les socialistes,

02:21et enfin, voilà, donc il y a au moins deux écueils,

02:24qui, naturellement, je pense qu'il les a analysés bien plus que moi, bien entendu,

02:29mais peut-être prend-il le risque, malgré tout, de se décrédibiliser,

02:34je le dis d'autant plus que Wauquiez lui-même n'a pas voulu prendre ce risque-là,

02:39alors peut-être que Wauquiez est moins courageux, ou peut-être est-il plus prudent.

02:42Il est moins lisible dans l'opinion publique, Laurent Wauquiez, Philippe Hibert, clairement.

02:46Je vais donc prendre la défense de Bruno Rotailleau, c'est tout pareil dans la vie.

02:49C'est un genre historique.

02:51Je ne l'ai pas attaqué.

02:52Si, un petit peu quand même.

02:53Et donc, d'abord, on ne peut pas tellement lui reprocher de ne pas avoir assez agi,

02:58puisqu'il a été coupé dans son élan par la motion de censure, d'une part.

03:03D'autre part, dire que c'est une réunion de losers et qu'il ferait partie des losers,

03:09c'est une vision étrange des choses.

03:10Ceux qui ont été losers des législatives, c'est le RN qui a perdu au deuxième tour.

03:15Je voudrais quand même juste le rappeler.

03:16Il est le premier parti.

03:17Premier parti au premier tour, mais il l'a perdu au deuxième tour.

03:20C'est avec un front républicain.

03:22Qu'est-ce que vous avez dans les yeux ? Je ne comprends pas, Philippe.

03:24C'est le premier parti à l'Assemblée.

03:26Pourquoi vous regardez les réalités, d'abord, avant de commenter ?

03:29C'est le premier parti à l'Assemblée, mais il est minoritaire.

03:31Il vole certains éléments qu'il a dû vous échapper.

03:34À la faveur d'un front républicain, à la faveur de certains arrangements, Philippe Hibert.

03:38C'est une réunion de losers, me paraît excessif.

03:41Donc, lui fait le choix d'agir.

03:43Je trouve qu'il a bien plus raison que Laurent Wauquiez, dont on se demande toujours,

03:48dont on attend toujours des miracles, dont on attend toujours qu'il s'engage.

03:51Et finalement, au dernier moment, Laurent Wauquiez vous dit toujours

03:56« Je n'ai pas obtenu toutes les garanties. »

03:58Mais si vous voulez agir, si vous voulez être ministre,

04:00si vous voulez agir sur le quotidien des Français pour la France,

04:04si vous attendez d'avoir toutes les garanties,

04:06même quand vous êtes président de la République...

04:08Il a peut-être la tête sur 2027, peut-être.

04:11Personne ne l'attend pour 2027.

04:13Je trouve que Retailleau a ce mérite de mouiller la chemise et de prendre sa part de risque.

04:19Vous m'apportez une contradiction qui n'en n'est pas une. Je vous dis la même chose.

04:21Si je peux terminer ma phrase, juste, Yvan Yoffol.

04:24Je trouve que Retailleau, comme d'autres, a raison de s'engager,

04:28parce que ce qui se joue aujourd'hui, c'est d'avoir un gouvernement,

04:31c'est d'avoir un budget, c'est d'avoir une action publique.

04:34Et c'est de penser à aujourd'hui, et pas de penser à demain, voire à 2027.

04:39Je suis d'accord avec vous, mais...

04:41M. Yoffol, une minute.

04:44Je voudrais qu'on parle de pâtisserie juste quelques minutes avant de vous quitter.

04:49De toute façon, on n'a pas de gouvernement, donc on va parler bûche de Noël.

04:51Mais allez-y, dépêchez-vous.

04:53Non, c'est simplement pour dire que je suis d'accord, en effet.

04:55Mais simplement, je répète que le risque pour lui serait, malgré tout,

04:58de ne pas avoir le temps d'aller au bout s'il y avait une autre mention de censure

05:01qui pend au nez de ce gouvernement.

05:03Et s'il y avait une autre mention de censure, je pense qu'en effet,

05:05il aurait perdu beaucoup de temps, et peut-être également, beaucoup de verbes.

05:09Merci, merci Philippe Guybert, merci Yvan Rioufard.

Recommandations