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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours en compagnie de Victor Hérault de Valeurs Actuelles et de Joseph Massescaron pour évoquer le cas Retailleau,
00:11le compte à rebours, a-t-il commencé pour le ministre de l'Intérieur ? Va-t-il devoir quitter le gouvernement ?
00:17Prisket Evnault à l'instant dans Europe 1 Soir nous disait qu'au-delà du fait qu'il avait critiqué
00:22le fait de ne pas vouloir être un macroniste et de ne pas être en phase avec tout ce que représentent les idées du macronisme.
00:31Oui, c'était un bon ministre de l'Intérieur et qu'elle trouvait que sa place était au gouvernement.
00:37Qu'en pense Marion Maréchal, députée européenne, présidente du parti Identité Liberté ?
00:42Bruno Retailleau doit-il choisir ou pas ?
00:44La limite que je vois quand même dans la position de Bruno Retailleau, au-delà du fond des idées,
00:48c'est quand même de vouloir faire sans ou contre le parti aujourd'hui à 30%
00:54comme s'il voulait ne pas voir l'éléphant au milieu de la pièce.
00:57Et ça m'apparaît être une impasse politique majeure, sauf, et c'est là où il faudra être attentif,
01:02sauf à ce qu'il ait en tête une éventuelle alliance avec Edouard Philippe et les centristes.
01:06Et alors dans ce cas-là, il me semble que ce ne serait pas très cohérent avec tout ce qu'il a défendu.
01:09Donc il va falloir choisir.
01:10Est-ce qu'il n'est pas là le vrai danger Victor Hérault ?
01:13Alors écoutez, là je pense que Marion Maréchal...
01:14L'alliance avec Edouard Philippe.
01:16Oui, mais je pense qu'il y a là quatre stratégies qu'il faut distinguer.
01:20Je vais très vite, sinon je vais prendre trop de temps.
01:22C'est pas ce qu'il faut du temps là !
01:23Un, fusion des droites théorisée par Éric Zemmour-Ossiotis et selon, on va l'appeler, l'union des patriotes.
01:28En gros, c'est-à-dire on prend tout ce qu'il y a à droite, de Darmanin jusqu'à Zemmour.
01:32On prend du pour-aignan.
01:33Et voilà, on prend absolument tout.
01:35On se fiche que le programme soit libéral ou socialiste, on prend tout.
01:38Union des droites.
01:39Union des droites, selon Wauquiez, qui n'est pas du tout la même,
01:41puisque lui enjambe le Rassemblement National en disant que c'est trop socialiste,
01:44donc c'est l'union des patriotes libéraux, on va dire.
01:46Et en même temps, il écarte Edouard Philippe, on ne comprend pas trop pourquoi.
01:50Troisième option, l'alliance avec Edouard Philippe.
01:52Et la quatrième option, qui est à mon avis la plus juste,
01:56si on se met dans les baskets de Bruno Retailleau,
01:58qui est de dire, attendons, attendons un peu de voir.
02:00Si je dis tout de suite...
02:02Attendons, donc y compris possibilité d'avoir la troisième possibilité.
02:05Non, l'espoir de se dire, peut-être que dans un an,
02:08c'est ce que vous disent les Retaillistes aujourd'hui, les proches Retaillistes,
02:10peut-être que dans un an, sait-on jamais,
02:12LR redeviendra le barrysan de la droite.
02:14Et je n'aurai pas à devoir choisir,
02:15peut-être que la Baudruche Philippe explosera,
02:18peut-être qu'il s'effondra dans les sondages,
02:20peut-être que Retailleau sera plus haut.
02:21Vous savez, il peut s'en passer des choses d'ici 2026.
02:23Il y aura les municipales au Havre, il va falloir surveiller tout cela.
02:26Et puis ensuite, jusqu'à 2027...
02:27On parle bien d'Edouard Philippe qui avait appelé à voter communiste, non ?
02:30C'est ça ?
02:31Oui, justement, c'est ce que je vous dis.
02:33Philippe, peut-être qu'on parle d'Edouard Philippe
02:36qui a musclé son discours à droite récemment.
02:38En tous les cas, Bruno Retailleau...
02:39Lequel est-ce ?
02:40Bruno Retailleau est un homme qui a passé 20 ans au Sénat
02:44sans capter la lumière, c'est-à-dire que c'est un homme,
02:46ce que je veux vous dire, c'est qu'il sait calculer son timing.
02:48Il sait calculer le temps, il sait saisir l'opportunité quand il le faut,
02:50mais il sait attendre surtout.
02:52Et là, il se dit, mais je n'ai pas intérêt à me positionner tout de suite.
02:54Attendons 2026, attendons de voir.
02:55Joseph, est-ce que vous êtes d'accord avec Victor là-dessus,
02:59sur les différentes pistes ?
03:02Oui, je vais résumer ça d'une manière beaucoup plus prosaïque que Victor,
03:06c'est-à-dire que, où est-ce que le réservoir de voix se trouve pour LR ?
03:12Est-ce que ça se trouve aujourd'hui immédiatement ?
03:14Est-ce que ça se trouve du côté de ces 30% dont parle Marion Maréchal ?
03:18Ou est-ce que ça se trouve du côté des macronistes de droite,
03:21pour aller rapidement ?
03:22C'est ça, c'est ça la véritable question.
03:24Alors, comme ça a été rappelé, il y a un point qui est un point absolument essentiel,
03:29qui est les municipales.
03:29D'ailleurs, il ne vous a pas échappé que, dans son allocution,
03:33Bruno Rataillot a insisté sur cette question des municipales.
03:36Alors, il n'a insisté pas simplement parce que c'est vrai que son parti
03:39est extrêmement présent dans les municipalités, bien évidemment.
03:44Je sais que sur certains plateaux, on a dit que la droite était morte,
03:47qu'il fallait faire un tir et un trois dessus, etc.
03:49Alors qu'au même moment, sur les municipales, il y a plein de municipalités qui tombaient à droite.
03:53Mais ce n'est pas grave.
03:54Mais aussi, c'est parce que pour lui, c'est un moyen justement de dégonfler, peut-être,
03:59la Baudruche, si Baudruche y est, d'Edouard Philippe.
04:02Moi, je vais prendre un seul exemple, qui est un département que je connais bien,
04:06par définition, qui est le Maine-et-Loire.
04:07Et ce qui me frappe, si vous voulez, dans le Maine-et-Loire,
04:09où tout le monde a à peu près, jusqu'à présent,
04:12était, en commençant par le maire d'Angers lui-même,
04:14horizon, et tout le monde est à peu près horizon,
04:18et je vois bien, progressivement, au fur et à mesure que je parle,
04:23au fur et à mesure, je les vois se tourner vers Bruno Retailleau.
04:28Mais c'est réel, c'est un réel mouvement.
04:31Donc j'imagine quand même que ce qui se passe, notamment dans cette région,
04:35va se passer ailleurs.
04:36Mais oui, le miel attire les abeilles, c'est extrêmement bien observé,
04:38c'est le miel attire les abeilles.
04:39Et bien sûr, évidemment, si Édouard Philippe, d'aventure, perdait,
04:45parce que sa seule force, ce sont ses élus, ses grands élus, ses grands électeurs,
04:48c'est la seule force d'Édouard Philippe.
04:50S'il perd ça, il perd tout.
04:51Il n'a pas d'appareil militant, il n'a rien, contrairement à Bruno Retailleau.
04:54Donc on voit bien que ça, c'est une échéance majeure pour l'LR.
04:58Alors justement, dans la série, le miel attire les abeilles,
05:01Bruno Retailleau, ce matin, sur Europe 1 et sur CNews,
05:04le fait de recomposer le paysage politique,
05:08force maintenant, bien sûr, ses concurrents à se repositionner.
05:12Nous allons bâtir un projet.
05:14Ce projet, ce ne sera pas de l'eau tiède.
05:16Ce projet, ce ne sera pas de la rustine.
05:18Ce projet, ce sera une rupture.
05:20Libre à ceux qui s'y reconnaissent de le rejoindre.
05:24Moi, je n'ai jamais ostracisé personne.
05:27Personne.
05:28Simplement, ce que je veux, c'est porter cette ligne-là,
05:31et c'est cette ligne qui déterminera la frontière.
05:33Édouard Philippe, encore une fois, j'ai du respect, de l'estime.
05:36Simplement, il conçoit son espace politique de la gauche à la droite.
05:40Moi, je crois que, en même temps, ça conduit à l'immobilisme.
05:44Ça ne marche pas.
05:45On ne peut pas mélanger, à un moment donné, l'huile et l'eau.
05:48Ça ne se mélange pas.
05:49En revanche, on peut rassembler.
05:50Est-ce que c'est une fin de non-recevoir,
05:54ou c'est une invitation à repenser sa stratégie ?
06:00Non, c'est une question...
06:02Ce n'est ni l'un ni l'autre, à mon avis.
06:03Oui, c'est ni l'un ni l'autre.
06:04C'est l'assurance.
06:05Je ne veux pas de guillemets à vous, et on verra plus tard.
06:07C'est la volonté d'affirmer une ligne autonome par rapport à sa cohérence.
06:13Moi, ça me rappelle, moi qui suis âgé, comme je le dis à chaque fois,
06:16moi, ça me rappelle...
06:17On va finir par y croire.
06:18C'est vrai.
06:19Mais ce qui me rappelle, pardonnez-moi, c'est Nicolas Sarkozy,
06:22ministre de l'Intérieur, président de parti, à la fin de Jacques Chirac.
06:25Vraiment.
06:26Ce point de rupture, ce point de rupture, avec de la difficulté.
06:30Et je vous assure que les Chiraciens poussaient des cris d'orfraie
06:34par rapport à la volonté de rupture de Nicolas Sarkozy,
06:37exactement les mêmes que Priscatevno par rapport à Boudretaillot.
06:40C'est quand même assez frappant.
06:42Les Chiraciens poussaient ces mêmes cris d'orfraie, pourquoi ?
06:44Parce qu'ils se souvenaient de 1993,
06:46et de l'assission avec Balladur.
06:48Voilà, absolument.
06:48Donc, en fait, on se trouve dans un cas de figure.
06:52Évidemment, ce n'était pas le même,
06:54parce qu'à la fin, avec Nicolas Sarkozy, à l'époque,
06:58d'ailleurs, c'était le Front National,
06:59qui n'est pas dans le même état que le Rassemblement National aujourd'hui.
07:02Donc, comparaison n'est pas raison.
07:04Mais quand même, il y a la volonté de la part de Boudretaillot,
07:09qui est d'une cohérence rare.
07:11Et cette cohérence, c'est quand même,
07:13puisqu'on a parlé beaucoup en même temps au début de cette émission,
07:16la cohérence, c'est son arme atomique par rapport au macronisme.
07:20Il n'a même pas besoin d'affirmer,
07:23de se justifier dans ses détails.
07:25Simplement, il est cohérent.
07:26Et rien que ça, ça fait des différences.
07:27Il est cohérent et il est sincère.
07:30Voilà.
07:30C'est les deux éléments.
07:31Ah oui.
07:32Donc, alors, bah oui, il est sincère.
07:34Cette sincérité, évidemment,
07:35c'est tout à fait normal de la combattre.
07:38Mais de même, c'est cette cohérence.
07:40Ce que je trouve aussi intéressant,
07:41c'est que tout le monde essaye de s'arracher Bruno Retailleau.
07:43Tout le monde lui demande à lui de se positionner.
07:45Hormis le Rassemblement National,
07:47parce qu'il est ultra majoritaire
07:47et qu'il n'a pas besoin de demander aux autres de le rallier.
07:50Mais, comment dire,
07:51Éric Zemmour dit,
07:52quand j'entends Bruno Retailleau,
07:53je m'entends parler, sous-entendu, rejoins-moi.
07:55Éric Ciotti, l'homme de l'Union des Droites,
07:57c'était lui qui faisait la passerelle avec le Rassemblement National,
07:59demande à Bruno Retailleau
08:00de devenir l'homme de l'Union des Droites.
08:01Il lui lègue le flambeau.
08:03Édouard Philippe disait lors de son meeting à Marseille samedi,
08:07le vainqueur de l'élection des Républicains
08:08devra faire l'alliance,
08:10devra me rejoindre dans l'arc républicain.
08:11Tout le monde demande à Bruno Retailleau
08:13de se positionner,
08:14ça prouve l'importance de ce personnage.
08:15Merci Victor Hérault,
08:17merci Joseph Massescaron,
08:18Philippe Vall,
08:19dans un instant après le journal de 20h,
08:20la gauche et l'antisémitisme,
08:22son essai aux éditions de l'Observatoire.
08:24A tout de suite sur Europe.