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00:00Poilour du gouvernement, actuellement, c'est Gérald Darmanin, qui, et ça ne vous a pas échappé, dans les colonnes du journal du dimanche, a annoncé en exclusivité vouloir implanter dans la future prison de Saint-Laurent du Maroni en Guyane, un quartier de haute sécurité.
00:14Alors c'est un changement de la politique pénitentiaire pour ce département complètement miné par la délinquance.
00:19Et cette annonce fait déjà polémique. Je vous propose d'écouter Marine Tondelier, secrétaire nationale des écologistes. Elle a critiqué ce choix. Elle était hier sur BFM TV.
00:27Moi, je trouve que la symbolique qui consiste à installer en Guyane une prison pour des non-Guyenais et les plus dangereux est extrêmement problématique. Pourquoi ?
00:37Parce qu'on voit bien la référence historique au bagne de Cayenne. Évidemment que ce n'est pas une coïncidence.
00:42Et donc, on relègue les territoires dits d'outre-mer, finalement, à l'une de leurs assignations au moment de la colonisation, c'est-à-dire un emprisonnement.
00:51Mais un emprisonnement qui se double d'une logique de mise au banc géographique.
00:54Je trouve que ce n'est absolument pas respectueux ni sain de réactiver ce référentiel aujourd'hui.
00:59Et donc, oui, il faut des services publics en Guyane. Mais je ne pense pas que la priorité était ce projet de prison.
01:03Mauvaise pioche pour Marine Tondelier. Mais bonne idée pour Emmanuel Chambon, secrétaire général de l'UFAP, une sain justice qui, lui, a salué cette décision.
01:12C'est une bonne nouvelle parce que cette prison de Saint-Laurent-de-Maroni est attendue depuis 2023.
01:17Elle aurait dû être construite déjà. Elle est issue des accords qui avaient été signés en Guyane en 2017.
01:21Donc, ça va dans le bon sens. On avait demandé, lors de la prise de fonction du ministre, qu'on puisse avancer sur ce dossier-là.
01:27Parce qu'on a un gros problème sur la Guyane. C'est le ministre Lassounier et la drogue.
01:31Mais aussi ce qu'on appelle les factions. C'est des problèmes avec les détenus brésiliens qui sont actuellement incarcérés au centre pénitentiaire de Romière-Montjoli.
01:40Alors, vous en pensez quoi de cette annonce ?
01:42J'ai vu une surcommunication du garde des Sceaux. Pourquoi ? Parce qu'en fait, c'est un troisième quartier de haute sécurité qu'il annonce.
01:51Après, celui de Vendin-le-Viel, dans le Pas-de-Calais, celui qu'on est sur Sade, dans l'Orne.
01:55On annonce un troisième quartier, donc dans la future prison, en effet, de Saint-Laurent-du-Maroni, qui était déjà projeté.
02:02Il y a eu du retard.
02:03Ce n'est pas le retour du bague.
02:04Il y a eu l'ivraison en 2028 et il est prévu, dans ce nouvel établissement, 60 places en régime carcéral très strict pour le narcotrafic.
02:14Sur 500 places au total.
02:15Dans un département où le narcotrafic est très très implanté.
02:19Donc, je trouve qu'il y a eu beaucoup de mousse dans cette annonce ce week-end, avec une bataille de communication.
02:27Est-ce que Gérald Darmanin a été tenté d'y mettre sa petite musique dans une partition qui était, dans un week-end, très marqué politiquement par la concurrence chez LR ?
02:36Peut-être.
02:36Le vrai problème dans notre pays, c'est l'absence tragique de places de prison en très très grand nombre.
02:41Alors, c'est le département le plus criminogène de France.
02:44Près de 21 homicides pour 100 000 habitants.
02:46C'est 14 fois plus que la moyenne nationale.
02:48Ça, c'est pour les chiffres.
02:50Et ça fait polémique parce que finalement, effectivement, il bouleverse un peu la politique pénitentiaire.
02:55Je rappelle, c'était les informations de William Molinier tout à l'heure, que jusqu'à présent, l'administration pénitentiaire, elle privilégiait le transferment pour les narcotrafiquants en métropole.
03:03Et l'idée, c'était de les couper de leur territoire.
03:06Mais finalement, on s'est aperçu que c'était contre-productif parce qu'ils nouaient des alliances.
03:09Et qu'au contraire, voilà, les narcotrafiquants guyanais, je le précise, Olivier D'Artigol.
03:15Non, Yvan Riouffo.
03:16Yvan Riouffo.
03:17On va terminer la saison.
03:19Il n'y a plus de droite, il n'y a plus de gauche.
03:21Tout le monde se confond.
03:21Voilà, on se confond.
03:23Le macronisme, on vous écrase.
03:24On a été vaincu par le macronisme, ça y est, c'est fait.
03:27Non, mais c'est une prison qui sera destinée aux délinquants guyanais, d'abord.
03:31Donc, l'argument de Mme Tondelier est faux, en disant que ce serait d'abord une prison qui serait destinée à des expatriations, si je puis dire,
03:38comme pouvaient l'être, en effet, les bagnes où les prisonniers politiques étaient enfermés là-bas.
03:45Moi, je n'ai rien contre, pourquoi pas réhabiliter les bagnes ?
03:48Je ne suis pas sûr d'ailleurs que l'opinion publique s'effraierait de cela, mais en l'occurrence, ce n'est pas cela.
03:52Il y aura simplement, effectivement, 50 ou 60 places pour des trafiquants de drogue qui pourront peut-être venir de métropole s'ils sont vraiment très dangereux.
04:00C'est bien ce que j'ai compris.
04:01Donc, c'est une implantation locale pour une population locale.
04:04Il n'est pas forcément pour les métropolitains, il est vraiment privilégié pour l'instant pour les narcotrafiquants, en tout cas dangereux, les délinquants, les radicalisés guyanais.
04:14Oui, oui, c'est ce que je veux dire.
04:15Il faut quand même dire qu'elle est la crise d'imaginaire dans notre pays pour que la tentation soit la réhabilitation du bagne.
04:22Non, mais ça, c'est moi qui le dis.
04:23Non, mais là, c'est le sous-texte de cette communication qui, effectivement, veut faire penser, peut-être, avec des mots subliminaux, que le bagne pourrait revenir.
04:30« Mais moi, pourquoi pas le bagne ? »
04:31Et ça allégerait aussi la pression carcérale sur la prison de Cayenne qui est en surpopulation.
04:35C'est vraiment quelque chose de très cohérent, finalement.
04:38Mais le vrai problème n'est pas tellement celui-ci.
04:40J'ai été stupéfait d'entendre le président de la République dans son long discours d'il y a quelques jours répondre à Robert Ménard qui lui faisait remarquer que, d'abord, il n'avait pas tenu sa promesse des 15 000 prisons, qu'il n'y en avait vu que 5 000.
04:53Et Ménard lui faisait remarquer très justement de savoir pourquoi est-ce qu'il quergiversait à construire plus rapidement en Algéco, ou je ne sais quoi, ou même à trouver dans des prisons européennes des places vacantes.
05:05Et effectivement, le président de la République avait l'air de ne pas avoir été au bout de cette réflexion et de dire que, oui, en effet, Ménard avait raison de proposer...
05:11Et qu'il était prêt à louer des tas de prison à l'étranger.
05:13Et proposer ces solutions alternatives.
05:17Donc, il y a quand même un manque de réflexion qui me semble être le fruit d'un aveuglement idéologique sur le rôle de la prison, aujourd'hui, dans des sociétés modernes, des sociétés ouvertes qui sont des sociétés ouvertes à la délinquance et de plus en plus violente.
05:30Mais sur ces constructions de prison, il y a aussi une immense hypocrisie.
05:33C'est aujourd'hui, par rapport à l'objectif des 15 000, c'est de mémoire 5 000 qui ont été livrés et 5 000 qui sont engagés.
05:41Donc, ça fait 10 000 sur les 15 000 et 5 000 à livrer.
05:44Mais vous avez aussi un très grand nombre de responsables politiques qui, nationalement, disent qu'il faut ouvrir des places de prison, mais qui, localement, n'ouvrent pas le foncier.
05:54Il y a des cahiers des charges très difficiles, rigoureux, et c'est normal pour vivre un établissement pénitentiaire.
05:59Il faut du foncier et des conditions pour l'installation d'une prison dans un territoire.
06:05Mais certains élus, mais certains élus...
06:07C'est l'argument que j'entends de la part du gouvernement, mais c'est un argument réel.
06:11Je me demande si ce n'est pas un prétexte précisément à expliquer la lenteur du gouvernement.
06:13Que tous ceux, notamment à droite, qui ont eu des prisons, ouvrent leur territoire à la construction de ces prisons.
06:18Donc, pour conclure, c'est du bon sens, cette idée de Gérald Darmanin, quartier de haute sécurité, en Guyane, pour les délinquants guyanais ?
06:25Pour la situation dans ce département, oui, c'est la seconde ville de Guyane.
06:28La Guyane est sous-dotée en termes de place carcérale.
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