Attaque au couteau à Nantes : Un sénateur propose de fouiller les sacs des élèves

Sud Radio

25/04/2025

Avec Laurent Lafon, sénateur Union Centriste du Val-de-Marne, président de Commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Jean-Jacques Bourdin.

00:03La proposition de loi a été votée au Sénat.

00:05Laurent Laffont, bonjour.

00:08Bonjour.

00:08Merci d'être avec nous.

00:10Votre proposition de loi a été votée au Sénat.

00:12Il faut maintenant que l'Assemblée s'en saisisse

00:15et que cette proposition de loi, ce texte, soit inscrit à l'ordre du jour.

00:21Laurent Laffont, que proposiez-vous à l'entrée des établissements scolaires ?

00:27Collège, lycée, Laurent Laffont ?

00:29Oui, la proposition a été votée à l'unanimité.

00:32Ce que nous proposons, c'est des mesures concrètes

00:35qui nécessitent un changement dans la loi

00:38et notamment la possibilité qui pourrait être donnée aux proviseurs,

00:41aux principaux, ainsi qu'à leurs adjoints ou aux CPE,

00:44de procéder à une fouille des sacs et des cartables

00:49pour éviter l'introduction d'armes blanches dans les établissements scolaires.

00:54Cette possibilité, aujourd'hui, n'est pas donnée aux responsables des établissements

00:59et du coup, ils sont obligés de faire appel à la police ou à la gendarmerie

01:04dès lors qu'ils ont un doute, un soupçon.

01:07On sait que ces procédures sont longues,

01:10qu'elles ne peuvent pas être renouvelées régulièrement

01:12et c'est pour ça que nous, nous dotons à travers cette loi

01:16les responsables des établissements scolaires,

01:19de cette possibilité de fouille.

01:20Bon, Laurent Laffont, je rappelle que vous êtes sénateur union centriste du Val-de-Marne,

01:25président de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport du Sénat.

01:30Laurent Laffont, très bien.

01:33Bon, fouille à l'entrée des établissements.

01:35Bon, encore une fois, collège-lycée, hein, Laurent Laffont ?

01:38Oui.

01:39Uniquement collège-lycée, hein ?

01:41Oui, mais...

01:42Oui, mais dites-moi, pardon, je vous coupe,

01:46mais qui va fouiller ?

01:48Est-ce que vous pensez que dans les collèges et dans les lycées,

01:51on a suffisamment de personnel pour fouiller tous les sacs des élèves à l'entrée en cours ?

01:58L'idée n'est pas de le faire de manière systématique, quotidienne,

02:02n'est pas de le faire sur tous les élèves,

02:04mais de le faire de manière ponctuelle,

02:05quand les responsables des établissements sentent qu'il y a un trouble à l'ordre public

02:10ou qu'il y a une menace.

02:11Il y a certaines indications qui font que les responsables des établissements

02:16peuvent sentir à un moment donné qu'il y a une menace

02:19parce qu'il y a eu un trouble entre des élèves,

02:23parce que sur les réseaux sociaux, ils ont eu certaines indications de montée en violence.

02:28À ce moment-là, la possibilité leur est donnée de le faire.

02:32Évidemment, ça serait irréaliste de dire

02:34on va fouiller tous les jours tous les élèves à l'entrée des établissements.

02:37Non, ça, ce n'est pas faisable.

02:39Ce n'est pas ce que nous proposons.

02:40Nous proposons de le faire de manière ponctuelle et circonstanciée

02:43et de donner la main aux responsables des établissements.

02:46Oui, ça, je comprends très bien, Laurent Laffont,

02:48mais le drame, là, qui s'est produit à Nantes,

02:52attention, je suis extrêmement prudent sur ce drame

02:54parce qu'il a été dit beaucoup de choses déjà trop vite, bien souvent,

02:58par souvent des responsables politiques,

03:00mais ce drame, on ne connaît pas bien.

03:04Bon, l'auteur des coups de couteau, celui qui a porté les coups de couteau,

03:10est à l'hôpital psychiatrique aujourd'hui.

03:12Donc, il a évidemment des problèmes psychiatriques.

03:17La violence vient finalement de l'intérieur de l'établissement.

03:22Là, il est bien difficile de se dire, pour un chef d'établissement,

03:26attention, l'un de mes élèves va aller poignarder d'autres élèves de l'établissement.

03:30Oui, bien sûr, vous avez raison, il faut être prudent par rapport au drame d'hier.

03:37Malheureusement, il n'y a pas que le drame d'hier,

03:39c'est-à-dire ces incidents graves dans les établissements scolaires

03:41se répètent de manière, non pas fréquente, mais de manière régulière.

03:46Il y a un mois, c'était un incident d'une autre nature,

03:49ce n'était pas pour des troubles psychologiques dans un établissement de l'Essonne,

03:52et vous en avez de manière régulière comme ça.

03:54Qu'est-ce que ça dit ?

03:55Ça dit d'abord qu'il y a une montée en puissance de la violence chez les jeunes

03:58et qu'on passe assez facilement de la menace verbale ou physique au passage à l'acte.

04:05Et puis la deuxième chose que ça dit,

04:07c'est que nos établissements scolaires ne sont pas suffisamment sécurisés.

04:11Alors il faut trouver un équilibre entre la situation actuelle

04:15qui fait qu'on peut rentrer facilement avec des armes blanches

04:18dans des établissements scolaires,

04:20et puis une situation qui serait un tout sécuritaire.

04:24C'est pour ça qu'il y a un certain nombre de dispositions qui peuvent être prises.

04:26Par exemple, une autre disposition que nous recommandons,

04:29pour installer des caméras de vidéoprotection devant les établissements scolaires,

04:33parce qu'un certain nombre de faits ont lieu non pas à l'intérieur,

04:35mais devant les établissements scolaires,

04:37il faut une autorisation du conseil d'administration

04:39avec des débats qui peuvent être longs, compliqués.

04:41On demande que ça soit là aussi à la main des chefs d'établissement

04:44et qu'il y ait une information du conseil d'administration uniquement.

04:47On a un certain nombre de mesures qui peuvent être prises.

04:49Est-ce que le gouvernement vous a dit qu'il allait reprendre votre texte ?

04:54Ou le soutenir du moins ?

04:55Écoutez, quand il a été voté il y a un peu plus d'un mois au Sénat,

04:59il y a eu un soutien du gouvernement.

05:02Pour l'instant, il n'a pas annoncé qu'il allait le reprendre,

05:05et notamment l'inscrire à l'ordre du jour.

05:07Je crois que le drame d'hier est une nouvelle prise de conscience

05:11du fait qu'en tout cas, le statu quo n'est plus possible

05:14et qu'il faut prendre un certain nombre de mesures.

05:16Et je souhaite que le gouvernement reprenne ce texte.

05:18Bien, merci beaucoup.

05:20Merci d'avoir été avec nous ce matin.

05:25Laurent Laffont, merci,

05:27parce qu'on avait besoin de ces précisions évidemment.

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