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  • 05/06/2025
Avec Wilfried Fonck, secrétaire national du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-06-05##

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Transcription
00:00Wilfried Fonck est donc avec nous, secrétaire national du syndicat pénitentiaire UFAP-UNSA.
00:06C'est très intéressant de la voir avec nous parce que j'ai plusieurs questions à lui poser.
00:10Wilfried Fonck, bonjour.
00:12Bonjour Jean-Jacques.
00:13Merci d'être avec nous Wilfried.
00:15Alors première question, première question, que s'est-il passé à la prison d'Arles ?
00:20C'est une maison centrale, la prison d'Arles.
00:24C'est une prison importante où sont détenus des individus dangereux.
00:29Et l'un de ces détenus dangereux, qui était à l'isolement, avait été pris à plusieurs reprises en possession de téléphones portables.
00:40Mais là, pour la sixième fois, on a découvert qu'il était en possession d'un iPhone, mais dernier cri, je crois l'iPhone 16.
00:50Dernier modèle, le dernier modèle.
00:53Mais comment est-ce possible, Wilfried Fonck ?
00:57La bonne question, aujourd'hui, c'est à l'administration de répondre, plus qu'à l'UFAP une seule justice quelque part.
01:03Parce que ça fait des années qu'on est embêté avec ces téléphones dont l'administration ne sait toujours pas comment faire pour les empêcher d'entrer.
01:11Alors on sait que ça rentre par les parois, on sait que ça rentre par les projections, on sait que ça rentre un peu par diverses manières.
01:17Mais aujourd'hui, rien n'est fait pour l'empêcher.
01:18– Enfin, les projections, là, apparemment, on avait doublé les protections à la fenêtre, enfin, à l'ouverture de sa cellule.
01:29Apparemment, la maison centrale d'Arles, elle est quand même très bien organisée et bien protégée.
01:41– Alors la maison centrale d'Arles a plus une réputation que ce qui est réellement la vérité.
01:47C'est-à-dire que, bon, c'est une maison centrale parce que, oui, la maison centrale d'Arles est une maison,
01:53enfin, un établissement pénitentiaire au sein duquel on accueille des détenus qui ont des peines très longues à devoir purger.
01:59Pour autant, au fil du temps, par manque d'entretien, par manque d'investissement,
02:03cet établissement, finalement, a fini par péricliter et aujourd'hui n'est plus du tout adapté pour accueillir ce type de profil-là.
02:10C'est une évidence.
02:11– C'est une évidence, eh bien oui. Wilfried Fonck, est-ce qu'il n'y a pas aussi la possibilité d'une corruption, je ne sais pas, de personnel pénitentiaire ?
02:22– Oui, ou d'intervenants extérieurs, ou tout ce qu'on veut. Alors il ne faut pas non plus voler la face.
02:27On sait que, voilà, le risque corruptif est important.
02:30Pour autant, sur ce genre, en fait, de quartier, qui est un quartier d'isolement,
02:34ce sont des équipes dédiées où ils ne travaillent jamais seuls.
02:37Donc pour corrompre, là, il ne s'agit pas de corrompre un agent, il s'agit finalement d'en corrompre 8 ou 9.
02:44Ce qui est quand même quelque chose de très important.
02:48Alors même si ce type d'individu-là dispose des moyens pour pouvoir le faire,
02:54mais bon, on ne va quand même pas aller se dire que 9 ou 10 agents d'un même établissement seraient corrompus de manière globale.
03:03– Oui, cet individu, Wilfried, cet individu, il est membre d'Azen Mafia, si j'ai bien compris.
03:10Il est soupçonné d'avoir commandité un contrat à hauteur de 120 000 euros,
03:14diffusé sur un réseau social, donc avec un téléphone, visant deux agents du centre pénitentiaire de Marseille.
03:21Vous confirmez ?
03:21– Oui, oui, c'est ça, oui, oui.
03:23Les soupçons se portent sur lui, sur les fameuses menaces qui avaient pesé, effectivement, sur les personnels de Marseille.
03:29– Bon, il a tenté de se suicider, c'est cela ?
03:33– Écoutez, hier, a priori, des infos dont on dispose, c'est qu'il aurait avalé des lames de rasoir,
03:39donc ça a nécessité, effectivement, une extraction médicale,
03:44où là encore, on a exposé les personnels à des risques,
03:47puisque quand on sait qu'il détenait Obama aussi un téléphone portable,
03:51voilà, on peut aussi légitimement se dire que tout ça, c'était un coup monté
03:56pour pouvoir sortir de l'établissement et pourquoi pas s'évader ?
04:01Donc voilà, le vrai sujet, finalement, il est là, aujourd'hui, par rapport à ces téléphones,
04:06c'est-à-dire qu'on expose, en fait, les personnels à des risques, à des menaces,
04:11on expose l'établissement à la même chose,
04:13et que derrière, quand les organisations syndicales, comme l'UFA, plus de sa justice,
04:16demandent à la direction interrégionale des services pénitentiaires de PAC à Corse
04:20de transférer ce détenu-là,
04:23la seule réponse qu'on nous donne, c'est du silence.
04:26Donc aujourd'hui, ce silence, nous, on a décidé de le briser,
04:29parce que ça suffit de penser que les personnels pénitentiaires
04:31peuvent être exposés comme ça aux menaces et aux risques,
04:34sans que derrière, ça réagisse.
04:35Alors, à propos de personnels pénitentiaires exposés,
04:38Mohamed Amra, on se souvient, on sait,
04:41la trajectoire morbide, mortelle de cet homme,
04:46qui a tué deux surveillants de prison.
04:50Mohamed Amra doit être extrait la semaine prochaine de sa prison ultra sécurisée
04:54pour être interrogé par des magistrats.
04:57Il va être transporté, là, encore une fois.
05:00Est-ce qu'il n'y a pas d'autre moyen de faire, je ne sais pas moi,
05:03de faire venir le magistrat ?
05:04Vous avez interrogé, j'imagine, le ministère de la Justice.
05:08Que vous a-t-on répondu ?
05:10– Alors, nous, on n'a pas interrogé directement le ministre.
05:12Le ministre a déjà, en tout cas, donné sa réponse par média,
05:16pas plus tard qu'hier, en lui disant que, bon, voilà,
05:19selon lui, toutes les garanties de sécurité seront prises
05:23pour, justement, que les faits ne se renouvellent pas.
05:26Certes, je veux dire, ça, là-dessus, on l'espère,
05:28on le souhaite de tout notre cœur,
05:29qu'effectivement, il ne se passera rien.
05:31Le seul sujet, c'est qu'aujourd'hui, il faut comprendre
05:33que ce type de faits-là crée un vif émoi,
05:37une vive émotion au sein des personnels pénitentiaires,
05:40parce qu'il ne faut pas oublier les faits qui se sont passés en mai 2024,
05:43il ne faut pas oublier nos deux camarades
05:45qui sont tombés sous les balles de ce commando,
05:47il ne faut pas oublier nos trois camarades qui sont grièvement blessés
05:50et qui, aujourd'hui, essayent tant bien que mal de récupérer une vie normale.
05:53Donc oui, quand nous, on apprend ça, fatalement,
05:56il faut entendre derrière la colère, il faut entendre la compréhension,
05:59parce qu'on a juste le sentiment que, quelque part,
06:01on est en train de se foutre de notre gueule, quoi.
06:03Juste de ça.
06:03– On sait qu'il est possible qu'un magistrat pourrait venir
06:07pour entendre, interroger Mohamed Amra.
06:11– Oui, cette option-là lui est effectivement offerte
06:17s'il souhaite rencontrer l'individu physiquement.
06:22Donc voilà, et puis quelque part, aujourd'hui,
06:25en termes de coûts budgétaires,
06:26est-ce que ce ne serait pas plus intéressant
06:28de déplacer un magistrat plutôt que de faire un ?
06:30– Oui, ça coûterait moins cher.
06:31– Ah bien, Wilfried Fong, nous allons creuser cela,
06:34parce que je n'ai pas trouvé…
06:36– Je n'ai pas d'accord, moi, avec ça.
06:36– Ah, vous n'êtes pas d'accord, pourquoi, Françoise ?
06:37– Non, parce que je pense que…
06:38– De quoi ? Alors, attendez.
06:39– Je comprends dans les faits,
06:40mais Wilfried, on en a déjà parlé,
06:42je comprends dans les faits pragmatiques et la sécurité,
06:45mais ce qu'on envoie comme signal,
06:47c'est quand même que nous, nous plions, en réalité,
06:49à la violence de la mafia et des tarcos trafiquants,
06:52puisque nous changeons notre méthode,
06:54et je trouve que symboliquement…
06:55– L'argument se tient aussi, non ?
06:56– C'est très mauvais, symboliquement.
06:57Je trouve que ça veut dire qu'on recule,
06:59et ça ne va pas sur ce cadre.
07:02– Wilfried Fong.
07:03– Oui, c'est un point de vue,
07:05on a déjà eu l'occasion d'en échanger hier,
07:08mais moi, ce que j'ai envie de dire,
07:10c'est qu'aujourd'hui, il faut faire preuve de pragmatisme,
07:12et que le pragmatisme nous appelle aussi à la prudence
07:15sur ce type d'individus-là, quoi qu'il en soit.
07:18– Bien, merci, merci Wilfried.
07:20Il est 7h49, vous êtes sur l'antenne de Sud Radio.
07:23– Merci.

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