- 25/04/2025
Une histoire d’une réussite à l’américaine comme on en raconte rarement. Voilà comment l’on pourrait décrire le parcours de cet artiste, parti de rien, et arrivé au sommet. Avec 25 millions de disques vendus dans le monde, il a, avec son groupe, fait danser la France. La recette du succès : quelques voix d’hommes enjouées, quelques guitares sèches et une culture méconnue avant leur arrivée sur le devant de la scène. Premier groupe français à avoir décroché un disque d’or aux États-Unis, ses airs de musique gitane comme « Bamboléo » ou « Djobi Djoba » sont devenus inoubliables. Ce succès l’a-t-il dépassé ? Comment l’enfant né de parents maghrébins est-il devenu une icône de la culture gitane ? Cette semaine, Rebecca Fitoussi reçoit Chico dans l’émission « Un monde, un regard ». Année de Production :
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00:00Musique
00:01La vie de notre invité est un film, un roman d'aventure,
00:26une success story à l'américaine.
00:28Rien n'était écrit, rien n'aurait pu être imaginé par aucun scénariste.
00:33Parti de rien arrivait au sommet.
00:3525 millions de disques vendus dans le monde.
00:38Premier groupe français à décrocher un disque d'or aux Etats-Unis.
00:41Et surtout, des titres qui vous font chanter et danser encore aujourd'hui, plus de 40 ans après.
00:48Et tout cela avec quoi ?
00:49Quelques guitares sèches, quelques voix chantantes et enjouées,
00:52une langue et une culture qui nous sont étrangères pour la plupart,
00:56mais beaucoup de sourires et une soif d'unir les autres dans la musique.
01:00Cette musique, c'est la musique gitane, l'incontournable Bamboléo, l'éternel Joby Joba.
01:06Des chansons qui ont chatouillé les oreilles de stars françaises et internationales.
01:11D'Enrico Macias à Eric Clapton en passant par Brigitte Bardot, Johnny Hallyday ou Lady Di.
01:16Ce succès enivrant a-t-il parfois un peu dépassé notre invité ?
01:20Était-il prêt à vivre ce tourbillon ?
01:23Avaient-il les codes ?
01:24Posons-lui toutes ces questions.
01:25Bienvenue dans Un Monde, un Regard.
01:27Bienvenue Chico.
01:27Merci d'avoir accepté notre invitation ici au Sénat.
01:31Fondateur des mythiques Gypsy Kings, aujourd'hui leader du groupe Chico and the Gypsies.
01:35Vous racontez votre histoire dans Chico sous les étoiles gitanes, parue chez Robert Laffont.
01:40On parlera de toutes vos actualités, elles sont nombreuses.
01:43En 50 ans de carrière, le rythme ne s'est jamais calmé.
01:46Tournée, concert aux quatre coins du monde, rencontre incroyable, on va y revenir.
01:51Quand on a été guitariste de rue avec des copains gitan, est-ce qu'on est préparé à vivre un tel tourbillon ?
01:57Est-ce qu'on a les codes ?
01:59Non, on est pris à faire de la musique, à prendre beaucoup de plaisir.
02:02Et puis un jour, ce plaisir, on a de la chance de le partager de plus en plus dans le monde entier aujourd'hui.
02:07Mais c'est vrai que moi, j'ai toujours eu la foi dans la musique, mais l'ampleur m'a quand même surpris.
02:14Ça vous a dépassé parfois ?
02:16Oui, bien sûr, évidemment, on n'imaginait pas le millième de ceux qu'on a vécu.
02:22Autant de jouer dans le monde entier, dans les plus grandes salles, d'être aimé par ceux qui nous faisaient rêver.
02:31On est arrivé à charmer les charmeurs.
02:34Et puis, c'est un conte de fées, c'est une aventure extraordinaire.
02:38C'est pour ça qu'un jour, j'ai eu l'idée de le raconter, parce que c'est un destin atypique que je vis et j'en suis très conscient.
02:47Et en même temps, c'est ce cadeau-là que j'ai voulu partager avec le public.
02:52Est-ce que c'était quand même un peu plus facile d'être en bande, d'être en groupe, de vivre ces moments si incroyables et ces rencontres incroyables en étant un collectif quand même ?
03:00Écoutez, on n'a pas fait exprès, on a démarré comme ça, parce que j'ai eu la chance de rentrer un jour dans cette famille Reyes qui était le Gitan d'Arles.
03:09Le papa était José Reyes, le chanteur de Manitas de Plata.
03:12Les enfants chantaient, jouaient.
03:14Et moi, je suis rentré un jour dans cet univers chez eux.
03:16Et j'ai découvert la maman, Clémentine, j'ai découvert cette famille et cette vie et je n'en suis plus jamais sorti.
03:23On va y venir, sur ce moment où vous découvrez cette famille, juste sur cette vie incroyable.
03:28Par exemple, quand Eric Clapton vient vous féliciter après un concert à Londres, je crois que personne d'entre vous ne le reconnaît.
03:34Il y en a eu d'autres, des maladresses comme ça ? Il y en a eu des moments comme ça un peu de...
03:37Celle-là, c'est la plus grosse.
03:40C'est vrai qu'après un concert au Royal Albert Hall, il est venu nous féliciter dans la loge.
03:45Et en fait, on ne le connaissait pas.
03:46Et puis, quand il nous a félicité, on l'a remercié.
03:49Et quand il est reparti, le producteur qui est rentré nous a dit, mais vous vous rendez compte, c'est qui c'est qui est venu ?
03:53Et on a dit non.
03:54Et il nous a dit, c'est Eric Clapton.
03:56Du coup, on a regardé et puis en fait, on s'est aperçu que c'était quand même la star des stars.
04:00Est-ce que ce tourbillon dont vous parliez, le fait d'avoir été parfois dépassé, c'est aussi ce qui a pu briser les Gypsy Kings ?
04:06Est-ce que ça a été difficile de garder la tête froide ?
04:09Alors non, ce n'est pas ça qui nous a fait séparer.
04:12C'est vrai ?
04:12Oui.
04:12Non, simplement, moi, un jour, j'ai osé demander des comptes à notre producteur parce qu'on avait la chance de vendre des millions d'albums dans le monde,
04:21de faire des tournées dans le monde entier.
04:23Et en fait, on avait des revenus qui ne correspondaient pas à la réalité.
04:26Et le jour où j'ai osé demander des comptes, ça m'a valu mon éviction.
04:30Mais en même temps, vous savez, moi, je dis toujours qu'il y a une porte qui se ferme, il y a toujours une qui s'ouvre et l'aventure continue.
04:36C'est une bruit qui a duré 30 ans, c'est ça ? Elle est terminée ?
04:39Elle est en partie terminée, mais oui, 30 ans, ça a duré, mais je suis très content parce qu'il y a quelques mois, on s'est réconcilié avec Nicolas, qui est la voix des Gypsy Kings, qui est mon beau-frère.
04:50Et pour notre plus grand bonheur, en fait, ça nous a vraiment apaisés.
04:57Et puis, les familles se sont retrouvées, les enfants, c'était un grand moment.
05:03Comme quoi, vous savez, il faut toujours garder l'espoir.
05:06Moi, j'ai eu la chance d'être ambassadeur pour la paix pendant 25 ans à l'UNESCO.
05:10Et on me disait toujours, vous aimeriez faire quoi ?
05:12Je disais, moi, je serais ravi déjà de donner l'exemple à ma famille.
05:15Et en fait, vous voyez, il faut garder la foi, l'espoir pour qu'un jour, ça se passe et c'est magnifique.
05:24Alors, revenons sur ces rencontres incroyables que vous avez faites.
05:28Il y a celles que j'ai évoquées en introduction, mais il y en a eu beaucoup d'autres.
05:31Yves Montand, Tina Turner, Johnny Hallyday, même le Dalai Lama.
05:36Est-ce qu'il y a des moments plus forts que d'autres ?
05:38Est-ce qu'il y a eu des rencontres plus fortes, peut-être plus...
05:42Certains vous auraient donné des conseils qui vous ont servi pour la suite ?
05:46Mon ami Charles Aznavour, c'était une belle rencontre aussi.
05:49Il m'a donné beaucoup de conseils.
05:50On avait une vraie amitié.
05:52Puis après, il y a des rencontres improbables.
05:54Un jour, j'ai eu la chance de jouer pour Charlie Chaplin.
05:58Lui qui a fait rire le monde entier, quand il nous a écoutés, il s'est mis à pleurer.
06:02Pour moi, c'était vraiment un signe que notre musique avait vraiment de l'avenir.
06:04Et vraiment, vous avez cité quelques noms, mais j'ai eu la chance d'avoir des belles rencontres
06:13qui ont enrichi notre parcours et qui ont été chacun un maillon d'une chaîne
06:19qui fait que le succès vient avec tout ça, avec tous ces partages de rencontres
06:26et puis sentir ce que les gens ressentent, les belles émotions, les belles vibrations
06:30et la belle énergie que nous donnons et qui nous renvoient.
06:34Et puis, il y a eu, bien sûr, Brigitte Bardot.
06:36Vous dites qu'elle fait partie de votre famille, qu'elle est comme une sœur.
06:39Et peu importe ses prises de position politique qui peuvent faire parfois polémique ou faire parler,
06:44on ne touche pas à Brigitte Bardot, on ne touche pas à Bébé.
06:46Vous savez, c'est mon ami.
06:47Après, ce qu'elle pense et ce qu'elle dit, moi, c'est mon ami.
06:50Elle a été extraordinaire quand on n'était personne.
06:53À Saint-Tropez, vous imaginez, on faisait la manche, on jouait dans des petits restaurants.
06:57Et un jour, on a joué pour son anniversaire en 78.
07:00Et à partir de là, il y a une vraie amitié qui est née jusqu'à aujourd'hui.
07:03Elle m'a envoyé une lettre quelques jours avant la sortie du livre.
07:07Et ce qui est incroyable, c'est qu'à l'époque de Saint-Tropez,
07:10Brigitte Bardot, qui avait 40 ou 45 ans,
07:12qui était vraiment au sommet de Brigitte Bardot.
07:19C'était vraiment l'icône.
07:20L'icône, exactement.
07:22Eh bien, vous savez, elle mettait une jupe et une perruque.
07:25Elle venait avec nous dans les soirées privées.
07:26Elle se mettait à danser.
07:27Et les gens disaient, mais c'est incroyable la danseuse.
07:29Elle ressemble à Brigitte Bardot.
07:31Et puis, voilà, moi, je lui disais,
07:33mais comment tu peux venir dans les soirées ?
07:34Elle me dit, mais ce n'est pas grave.
07:35Tu dis que je suis ta grande soeur, toi, mon petit frère.
07:38Et c'est resté comme ça.
07:39Et ensuite, c'est elle qui venait pour mes anniversaires en Camargue.
07:41C'est magnifique.
07:42Qu'est-ce qui fait que votre musique parle à ce point aux gens ?
07:46J'entends qu'il y a le côté festif, évidemment, mais il n'y a pas que ça.
07:50Je veux dire, il y en a d'autres, des musiques qui sont festives.
07:52Pourquoi ? Comment vous expliquez cette alchimie avec le public ?
07:55Parce que d'abord, on a la chance d'avoir une musique qui n'a pas de barrière d'âge,
07:58pas de barrière sociale, pas de barrière de langage,
08:01et qui fait que c'est intergénérationnel et ça parle à tout le monde.
08:05Et c'est pour ça que nous avons une carrière internationale.
08:08On arrive il y a quelques jours du Japon et les gens réagissent de la même manière
08:12qu'en France ou en Espagne ou aux États-Unis.
08:16Donc, si je devais le définir, moi, je dirais que c'est quand même le langage du cœur
08:21avec les émotions.
08:22La compréhension des paroles est presque secondaire par rapport à l'émotion.
08:26Quand on va au Japon, ils ne comprennent pas l'espagnol,
08:28mais ils réagissent de la même manière.
08:30Donc, c'est un peu ça la clé.
08:32Qu'est-ce que ça dit pour vous de l'espèce humaine ?
08:34Ça veut dire qu'on peut s'unir ?
08:36Ça veut dire que malgré les divisions, malgré les combats politiques,
08:40en fait, on peut s'unir, en tout cas autour de la musique, on peut s'unir ?
08:42Complètement. Vous savez, j'étais dans des pays qui se déchirent encore aujourd'hui.
08:46Et puis, j'ai eu la chance de jouer de chaque côté.
08:48Et puis, ils réagissent de la même manière.
08:50Pour moi, je me dis qu'ils ont quand même un cœur.
08:52Ils vibrent de la même manière.
08:54Pour moi, ça donne beaucoup d'espoir.
08:56Je suis quelqu'un de très optimiste.
08:59Et quand je ressens ces émotions qui sont en train de vivre d'une part et d'autre,
09:05je me dis que malgré tout ce qui peut se passer, je reste quand même très confiant dans l'avenir.
09:11J'ai un document à vous proposer, Chico.
09:13Le voici. Je le mets entre les mains et je vais bien sûr le décrire pour vous et pour les gens qui nous écoutent.
09:17C'est un document qui nous a été transmis par nos partenaires, les Archives nationales.
09:20Il s'agit d'une illustration du fichage imposé par la loi du 16 juillet 1912
09:25aux marchands ambulants, aux forains et aux nomades.
09:28Un carnet leur était imposé à partir de 13 ans, avec des données de santé,
09:32des mesures précises de la tête aux pieds, des empreintes digitales.
09:35C'est ce qu'on appelle le carnet anthropométrique,
09:37imposé aussi aux criminels et à ce qu'on appelait les aliénés.
09:41Les nomades étaient considérés comme dangereux.
09:43Qu'est-ce que ça vous fait à vous qui avez adopté et été adopté par un peuple
09:49qui a été considéré comme dangereux ?
09:51Oui, on appelait ça le carnet de circulation pour les gitans.
09:55Ils étaient obligés d'aller dans les gendarmeries et faire tamponner.
09:58Chaque fois qu'ils allaient échanger de ville, ils devaient aller faire tamponner ce carnet.
10:03Je suis heureux qu'aujourd'hui, d'abord, ça n'existe plus.
10:06C'est un peuple qui a beaucoup souffert, alors que ce sont des gens merveilleux.
10:18J'ai découvert une facette de cette culture, de ce peuple magnifique.
10:25J'ai rencontré des gens extraordinaires et qui n'avaient de leçon à donner à personne.
10:30Vous avez conscience que votre musique a pu permettre,
10:33non pas d'éliminer tout racisme et toute discrimination concernant cette communauté,
10:38mais quand même de l'endiguer en partie.
10:41Oui, parce qu'il y a beaucoup de gitans que je ne connais pas,
10:43quand on partait jouer dans des villes,
10:46venaient nous voir et nous remerciaient pour le bien qu'on faisait à la communauté.
10:50Donc, pour moi, c'était touchant.
10:54Et on était très contents de contribuer à cela.
10:57Ce qui est fou, c'est que vous êtes le représentant d'une communauté
10:59qui n'est pas du tout la vôtre au départ, Chico.
11:02D'ailleurs, votre vrai nom est Jaloul Bouchiki.
11:04Votre père s'appelait Mohamed Bouchiki.
11:06Votre mère, Mama Bouchikri.
11:09Si leur nom se ressemble, dites-vous, c'est qu'ils descendent de la même tribu.
11:12La lignée remonte au compagnon de Mahomet, Abu Bakr As-Siddiq.
11:17Une filiation impressionnante, dites-vous.
11:20Votre père était marocain.
11:21Votre mère, algérienne.
11:23Vous savez que pendant des années, la France entière vous a pris pour un gitan ?
11:26Oui, mais parce que quand j'étais avec les Gypsy Kings, j'étais un peu le porte-parole.
11:30Je ne parlais pas de ma personne.
11:32Je disais nous, on, parce que je parlais du groupe.
11:36Et ensuite, quand on s'est séparés, je suis devenu Chico et des Gypsys.
11:38À ce moment-là, j'ai raconté mon histoire.
11:40Et je disais, je suis, et puis je suis une mosaïque de culture.
11:45Donc, comme vous avez dit, de père marocain, de mère algérienne.
11:48Je suis né en Arles.
11:48Je me suis marié avec une gitane.
11:49Entre nous, ce qui a fait dire à tous mes copains à l'époque,
11:53tu es mal barré pour ton avenir.
11:55Mais en fait, ça m'a porté bonheur.
11:57Mais vous avez cultivé cette ambiguïté ?
12:00Vous avez joué sur l'idée d'être gitant ?
12:02Non.
12:03On vous l'a demandé ou pas spécialement ?
12:04Non, non, pas du tout.
12:05C'est que nous, on a démarré, on était des copains à 14 ans, 15 ans.
12:09Quand on est parti à Saint-Tropez, on n'était pas là pour raconter nos origines.
12:13Nous, on était là pour faire de la musique, prendre du bonheur, en donner.
12:17Je ne sais pas, il n'y avait pas...
12:22Non, personne ne nous posait des questions, en fait.
12:23Et qui a eu l'idée de ce surnom Chico ?
12:26Ça vient d'où ?
12:26Ça venait avant les frères Reyes.
12:28Avant que je les rencontre, il y a un quartier en Arles où ma tante habitait.
12:33Il y avait beaucoup d'Espagnols qui habitaient là, de gitans aussi.
12:36Et moi, j'étais tout petit.
12:38Toute ma vie, j'ai adoré être avec les grands.
12:40Et du coup, quand je n'étais pas là, ils disaient, mais il est où le Chico ?
12:43Qui veut dire le petit garçon ?
12:44Et à force, à force, ça m'est resté un peu comme un tatouage.
12:47Et c'était peut-être un prémonitoire aussi.
12:49Ah bah oui, c'est ce que j'allais dire.
12:50Là, c'était vraiment...
12:51Vos destins étaient liés, quoi.
12:52Incroyable, incroyable.
12:54Et sur cette identité un peu double, vous écrivez quelque chose de très joli.
12:57Peut-être parce que nous sommes des enfants d'immigrés,
13:00mes frères et sœurs et moi avons toujours cherché une autre culture
13:03pour trouver notre équilibre.
13:05J'ai embrassé la culture gitane.
13:07Et cette culture gitane, vous l'avez rencontrée, vous dites en Arles, c'est ça ?
13:11Alors, il y a à Arles et en Arles.
13:14Moi, j'aime bien en Arles parce que c'est chantant.
13:16D'accord.
13:16Moi, j'allais dire à Arles.
13:18Donc, dans cette famille Reyes, une tribu bruyante, incroyable, écrivez-vous.
13:22Et cette femme, Clémentine, que vous avez évoquée,
13:24qui vous accueille avec cette question magique.
13:26T'as mangé, mon petit ?
13:27C'est ça.
13:28Et ça, ça vous a...
13:29Écoutez, ça m'a scotché parce que...
13:31C'est fou.
13:31Non, mais dans cette famille, ils étaient 12 enfants.
13:34Et puis, il y avait toujours des tentes.
13:36Ils étaient 15 ou 20 dans une pièce.
13:39Mais ça vivait, il y avait...
13:41En fait, il y avait un vrai bonheur qui était là.
13:43Et puis, les visages avec des sourires.
13:46On sentait qu'il y avait un vrai bonheur qui existait.
13:48Et je me suis retrouvé chez eux comme chez moi.
13:52Et je crois qu'ils m'ont adopté.
13:55Je suis resté là.
13:55Et puis, petit à petit, le papa qui m'adorait,
13:59la maman Clémentine, une femme extraordinaire,
14:02qui était tout le temps fourrée dans la cuisine,
14:04une magicienne.
14:05Elle avait une marmite.
14:06On aurait dit qu'elle était sans fond.
14:07Dès que quelqu'un rentrait, tiens, manger, tac.
14:09À un moment donné, je me disais,
14:11mais ça va s'arrêter, pas du tout.
14:13Oui, mais ce qui est intéressant,
14:14c'est que vos parents cherchaient, eux,
14:15à être discrets, à passer inaperçus.
14:17Et vous, vous avez eu un coup de cœur
14:18pour une culture qui fait tout
14:20pour ne pas passer inaperçus,
14:21pour être, vous dites vous-même,
14:22bruyante et voyante.
14:24C'est quand même intéressant.
14:24Vous vous rendez compte ?
14:26Chez moi, on a eu la chance d'avoir des pantoufles
14:28parce que mon père nous a dit
14:31le voisin est fatigué.
14:32Pour ne pas faire autre de bruit,
14:33il nous avait acheté des pantoufles.
14:35Vous vous rendez compte ?
14:35C'est magnifique.
14:36Vous êtes allé quand même vers une famille
14:37qui faisait du bruit.
14:38Vous cherchiez le bruit.
14:39Ce n'est pas du bruit, c'était la vie.
14:41C'était la vie avec des sentiments,
14:43avec de l'émotion, avec du bonheur.
14:47Il y avait beaucoup de monde,
14:48mais c'était, je ne sais pas,
14:51c'était vraiment, je ne sais pas,
14:52pour moi, c'était miraculeux.
14:53Et pourquoi vos parents avaient envie
14:55d'être discrets ?
14:56Pourquoi cette envie de discrétion ?
14:58Parce que c'était des émigrés.
15:02C'était une époque qui s'est arrivée
15:04dans les années 50.
15:04Je ne sais pas, par respect.
15:09Mon père, nous, on a été éduqués dans le respect,
15:11dans la bienveillance, dans la tolérance,
15:14tout ça, mais mon père, c'était quelqu'un
15:17qui était un peu taiseux.
15:17Ma mère, c'était une vivante un peu comme Clémentine,
15:20à sa manière, mais mon père, c'était un taiseux.
15:23Et puis, donc, on a grandi dans ces deux voies
15:27qui étaient complètement différentes,
15:30mais en même temps, qui se complétaient.
15:35Vous vous êtes nourri des deux.
15:36On s'est nourri des deux.
15:37Parce que vos parents étaient des gens pieux.
15:39Vous étiez, vous, un garçon chahuteur
15:41qui détestait l'école.
15:42J'étais le désespoir de ma mère, dites-vous.
15:45Et vous vous êtes rattrapé
15:46quand vous avez dépensé votre première paye
15:48pour leur offrir le pèlerinage à la Mecque.
15:50Ah oui.
15:51Alors, pour l'école, moi, c'est vrai
15:52que ce n'était pas mon truc.
15:54Et d'ailleurs, j'étais tellement chahuteur
15:55qu'il y avait un prof qui avait dit
15:56« Si Cayenne était encore ouverte,
15:58je t'enverrais là-bas passer ton certificat d'études. »
16:01Vous imaginez ?
16:02Aujourd'hui, je regrette un peu
16:03parce qu'à y être, autant apprendre.
16:05Et aujourd'hui, ce que je disais à mes enfants,
16:07je dis qu'il faut profiter de ce qu'on peut enseigner.
16:09Et en offrant ce pèlerinage à vos parents,
16:12c'était une manière aussi de rattraper
16:13peut-être tout ce que vous leur aviez fait subir
16:15pendant votre enfance ?
16:17Le chahut ?
16:18Oui, parce que j'étais quand même
16:20un peu compliqué à l'époque.
16:23Mais ma première paye, c'est vrai
16:25que je leur ai offert ce voyage à la Mecque
16:28parce que je savais que c'était leur rêve
16:30et que mon père, qui était manœuvre maçon,
16:33n'aurait jamais des moyens de se payer ce voyage.
16:37Et j'étais très heureux et très fier
16:39de leur offrir avec ma première paye.
16:41Et eux, ils ne voyaient pas d'un très bon oeil
16:42que vous alliez chez les Reyes, je crois.
16:44Ils disaient « On a perdu un garçon,
16:46on a perdu un enfant. »
16:47Oui, et quand ma famille venait,
16:49vous savez, chez nous,
16:50quand les tantes ou les oncles venaient,
16:52ils disaient « Ça va, tout va bien,
16:54les enfants, tout va bien. »
16:55Oui, les enfants, tout va bien,
16:56mais il y en a un, je crois qu'on l'a perdu.
17:00Parce qu'en fait, chez nous,
17:01pour réussir, les enfants étudiaient,
17:05essayer de monter l'ascenseur social,
17:09je dirais, avec l'école,
17:11avec tout ce qui y va avec.
17:13Et moi, j'étais chez des gitans,
17:14mais les gitans il y a 50 ans,
17:16ce n'était pas Bamboléo d'aujourd'hui.
17:17Donc, quelque part,
17:19il y avait des clichés
17:21et mes parents voyaient ça
17:23d'un œil pas terrible.
17:25À l'allure de celui que vous êtes aujourd'hui,
17:27quel conseil donneriez-vous
17:28au petit garçon que vous étiez ?
17:30Qu'est-ce que vous lui diriez
17:31avant qu'il ne se lance dans la vie ?
17:33De croire en ses rêves
17:34et de vivre sa vie pleinement.
17:38Votre vie a aussi été marquée par un drame,
17:40une tragédie terrible.
17:42Votre frère a été assassiné par erreur,
17:43par le Mossad,
17:44confondu avec un terroriste
17:46impliqué dans l'attentat
17:47des JO de Munich.
17:48C'est Ahmed,
17:48votre grand frère adoré.
17:50Une disparition qui a brisé
17:51votre famille, dites-vous.
17:53Et la vie vous a réservé
17:54un hasard un peu particulier
17:56puisque un an après
17:57les accords d'Oslo,
17:58vous vous retrouvez
17:59face à Shimon Peres
18:00et Yasser Arafat
18:01et vous dites
18:01« Ils étaient les personnes
18:03que je détestais le plus au monde.
18:05Tous deux étaient pour moi
18:06les responsables
18:06de la mort de mon frère.
18:08Mais vous ajoutez
18:08« C'est dans l'impardonnable
18:10que les actes
18:11prennent leur sens. »
18:12Ça a été douloureux
18:13de leur serrer la main ?
18:14Non.
18:15Ça a été une tragédie
18:16quand tout ça s'est passé.
18:18Parce que vous perdez
18:20un frère,
18:21vous perdez un enfant.
18:23Et surtout de cette manière.
18:28C'était inimaginable.
18:29L'histoire,
18:30quand on l'a vue,
18:30c'était terrible.
18:33Et puis le destin...
18:35C'est pour ça que je vous ai parlé
18:37d'un destin atypique.
18:38Parce qu'en fait,
18:39ce qui s'est passé,
18:40c'est que c'est les Gypsy Kings
18:42qui devaient aller
18:42au premier anniversaire
18:44du traité de paix
18:45à Oslo,
18:45avec Simone Peres
18:46et Arafat.
18:47Et en fait,
18:48ils n'ont pas pris
18:49l'avion le matin.
18:50Du coup,
18:50l'UNESCO a folé.
18:52Il y avait 6 000 personnes
18:53dans la salle.
18:54Ils avaient vendu
18:554 000 billets
18:55sur le nom de Gypsy King.
18:57Donc ils ont dit
18:57« Mais si on n'a pas
18:58les Gypsy Kings,
18:59ça va siffler,
19:00ça va crier,
19:00ça va être un gros scandale. »
19:02Et dans le bureau,
19:02il y a quelqu'un qui a dit
19:03« Mais pourquoi
19:03vous n'appelez pas Chico ? »
19:04Et du coup,
19:06on m'a contacté,
19:07un miracle.
19:08Parce que je les ai eus
19:09à 11h du matin
19:10et c'était pour partir
19:12à 14h,
19:13vous vous rendez compte ?
19:14On était 17 personnes.
19:15Il a fallu que je trouve
19:16les techniciens.
19:17Mais un miracle,
19:18on ne le vient jamais seul.
19:19J'ai trouvé tout le monde
19:20et on s'est retrouvés
19:21à Oslo.
19:22Et en fait,
19:24quand je pars à Oslo,
19:25je pars avec un frère
19:26qui était avec moi
19:27à Paris
19:27et je me retrouve
19:30dans le pays
19:31où mon frère
19:32a été assassiné
19:33et je me retrouve
19:34à jouer pour les gens
19:35de qui par leurs fonctions
19:36on représente
19:37ce pourquoi
19:37mon frère a été assassiné
19:38et ça a été
19:40un succès total.
19:42Et ensuite,
19:42Chimon Peres et Arafat
19:43sont montés sur scène.
19:45Je leur ai serré
19:45la main aux deux.
19:46Mon frère a pris une photo
19:48et cette photo
19:49est devenue
19:49le symbole du pardon.
19:51Et en fait,
19:52j'étais très content
19:52parce que de me retrouver
19:53là-bas,
19:54pour moi,
19:55je disais presque
19:55que c'est peut-être
19:57mon frère
19:57qui m'a guidé.
19:58Vous voyez ?
20:00Vous y avez vu un signe.
20:01J'ai vu un signe
20:02parce que c'était
20:02incroyable.
20:05On a quand même
20:05l'impression
20:06que le fil conducteur
20:07de votre vie,
20:08ça a été justement
20:09de rassembler,
20:10de fédérer
20:11tous les publics,
20:12toutes les communautés,
20:13toutes les religions aussi.
20:14Vous êtes musulman
20:15mais vous adorez jouer
20:15dans les églises
20:16et ça fait partie
20:17des choses
20:17qui ont séduit l'UNESCO
20:19qui vous a nommé
20:20ambassadeur de la paix
20:21pendant 25 ans
20:21et ça continue.
20:23Le 24 mai 2025,
20:25vous serez au Palais des Congrès
20:26pour un concert
20:27symphonique entouré
20:28de 80 musiciens.
20:30Vous allez mélanger
20:31le classique
20:32et votre musique à vous.
20:34Là aussi,
20:34il y a une manière
20:35de réunir,
20:35de fédérer.
20:36Complètement
20:37et puis c'est quand même
20:37une date anniversaire
20:38parce que ça fait
20:3945 ans de carrière,
20:4145 ans de musique
20:42et on se devait
20:43de faire quelque chose
20:44d'exceptionnel
20:45et puis ce projet
20:46est venu à moi
20:47comme un cadeau
20:47que je vais partager
20:49le 24 mai
20:50au Palais des Congrès
20:51avec 80 musiciens,
20:53avec un symphonique
20:53que vous imaginez.
20:54c'est magnifique.
20:56À quoi faut-il s'attendre ?
20:58À beaucoup d'émotions,
21:00à beaucoup de sensibilité,
21:02à de la belle musique
21:02accompagnée
21:03par tous ces musiciens.
21:05Je crois que ça va donner
21:06une vraie dimension
21:07exceptionnelle
21:08et dans ce lieu
21:09qui est un endroit magnifique
21:13et puis derrière nous,
21:15sur les écrans,
21:16on va raconter
21:16avec les archives
21:17ces 45 ans de musique
21:20avec des images,
21:22des films.
21:23Ça va être magnifique.
21:24Il y a de la curiosité
21:25des deux côtés
21:26de ces musiciens
21:27pour votre musique
21:28et de vous
21:28pour leur musique.
21:30Nous, on arrive
21:30comme des extraterrestres.
21:33Ils ont tous des pupitres.
21:35En général,
21:36ils nous regardent
21:36un petit peu.
21:37Nous, on arrive avec nos guitares,
21:38on ne connaît pas la musique.
21:39Donc, il y a quand même
21:40ce mélange
21:42qui doit être parfait.
21:44Mais je ne m'inquiète pas.
21:46Et il y a un message derrière ?
21:47Un message universaliste ?
21:49Oui, il y a toujours un message.
21:51Moi, le message,
21:52c'est la paix,
21:53c'est le pardon,
21:54c'est l'amour,
21:55la tolérance,
21:56la bienveillance.
21:57Et ça, c'est des mots
21:57que je suis content de dire
21:59parce qu'on n'entend
21:59pas trop autour de nous.
22:01Dans ce contexte un peu compliqué
22:03que nous vivons aujourd'hui,
22:04je crois que c'est important
22:05de rappeler ces mots
22:07qui ont un vrai sens
22:08et qui partent de l'amour
22:10en général.
22:11Vous avez l'oreille des politiques.
22:13Vous pouvez accéder
22:15à ces responsables politiques
22:16pour leur dire,
22:17essayer de promouvoir
22:18la bienveillance,
22:20la tolérance.
22:21Vous essayez de faire ça ?
22:22Écoutez, à travers la chance
22:23que j'ai de me retrouver
22:24devant des personnages
22:25comme vous
22:25qui me permettent
22:26d'être un peu le haut-parleur
22:27de ce que nous pensons
22:29ou de ce que beaucoup
22:30de gens pensent,
22:30si on parle de paix,
22:34de tolérance,
22:35c'est des petits messages
22:37qu'on essaie de donner.
22:38C'est vrai que c'est des gouttes
22:38d'eau dans la mer,
22:41mais ça ne fait rien.
22:42Je crois que c'est important
22:43de le répéter,
22:43de dire que notre cœur,
22:46nous le donnons
22:46pour que les gens vivent mieux
22:48et que la paix,
22:50la paix en général.
22:51La paix entre les peuples.
22:55J'ai des photos
22:56à vous proposer, Chico.
22:58Ça fait partie des rituels
22:59de cette émission.
23:00La première photo
23:01que je voudrais vous montrer,
23:02c'est celle de Kenji Girac,
23:03chanteur et guitariste gitant,
23:05vainqueur de l'émission
23:06The Voice en 2014.
23:07Les Gypsy Kings
23:08font la fierté des gitans,
23:10a-t-il déclaré un jour.
23:11Vous le connaissez ?
23:12Oui, je le connais
23:13et puis je suis très heureux
23:14parce qu'il a quand même
23:17mené son chemin,
23:18il a sa voix,
23:19il a sa sensibilité
23:20et puis surtout,
23:22du coup,
23:23sa réussite nous a montré
23:24qu'on était les patriarches
23:25de ça parce que quelque part,
23:27il a réussi en chantant
23:28nos chansons
23:28dans The Voice
23:29et nous,
23:29on était très heureux
23:30et très fiers.
23:31Et pendant longtemps,
23:32on me posait la question,
23:33on me disait
23:33mais qu'est-ce qui se passe
23:34après vous ?
23:35Moi, je disais après nous,
23:36il y a un vivier
23:36de talent extraordinaire
23:38qui est là
23:39et qui demande qu'à
23:40chanter devant un public,
23:43mais vraiment,
23:43des guitaristes,
23:44des chanteurs.
23:44C'est important qu'il soit là
23:45pour prolonger le plaisir
23:46qu'on peut avoir
23:47à écouter de la musique gitane
23:48et la culture gitane.
23:49Oui, parce que lui,
23:50comme d'autres,
23:51c'est des traits d'union.
23:52Il faut qu'il y ait
23:53un peu des locomotives
23:55dans chaque communauté
23:57et puis,
23:58puis il y en a d'autres
23:59qui arrivent derrière
24:00et qui vous allez être surpris.
24:01C'est vrai ?
24:02Ah ouais, magnifique.
24:03Ah, vous en connaissez
24:03qui arrivent
24:04et qui continuent
24:05de promouvoir la culture ?
24:05Et qui me touchent de près.
24:07Vous savez,
24:07on a été inspirés
24:07par toutes ces musiques.
24:09En fait,
24:09les Reyes,
24:10ils étaient très flamenco
24:11parce que le papa était
24:12de cette origine catalane,
24:14espagnole.
24:16Et puis,
24:16quand je suis arrivé,
24:17moi, justement,
24:17j'ai amené toutes les influences
24:19que mon frère
24:19m'avait fait découvrir.
24:21Ce que je vous disais,
24:22la salsa,
24:23la musique classique
24:23et tous ces sons,
24:25c'est ce mariage
24:26qui a fait la fusion
24:27de la musique gypsy.
24:30Et quelque part,
24:31ça m'a fait dire
24:32que d'un côté,
24:33il y avait le côté
24:33de la guitare espagnole
24:36et de l'autre côté,
24:36il y avait l'énergie du rock.
24:37Et quand on a rencontré
24:39les deux musiques,
24:40ça a donné cette espèce
24:41de gypsy rock
24:41qui a conquis
24:42le monde entier.
24:44Une dernière photo,
24:45c'est une vente
24:46aux enchères à Londres
24:47d'objet du guitariste
24:48britannique de légende
24:49Jeff Beck.
24:51Jeff Beck.
24:51Il a des guitares
24:52comme Body Jay.
24:53C'est dingue.
24:54Il a récolté
24:559,5 millions d'euros,
24:56dont plus d'un million
24:57pour une seule guitare
24:58considérée comme mythique.
25:00Jeff Beck,
25:00décédé début 2023.
25:02Vous comprenez
25:03qu'on mette plus
25:03d'un million d'euros
25:04dans une guitare ?
25:05Écoutez,
25:07qu'elle sait des coups de cœur
25:08quand on aime
25:08et qu'on a les moyens,
25:09pourquoi pas ?
25:10Et en même temps,
25:10parfois, souvent,
25:11c'est pour des œuvres caritatives,
25:13je trouve très bien.
25:13Cet objet,
25:14il a quelque chose de spécial,
25:15cette guitare,
25:16la guitare.
25:17Qu'est-ce qu'elle représente ?
25:18La guitare,
25:18vous imaginez,
25:19c'est quand même
25:19ce qui nous a aidés.
25:20Ça a été notre porte-bonheur.
25:22Ça a été la continuité
25:23de notre corps.
25:24C'est ce qui permet
25:25de faire passer
25:27des vibrations extraordinaires.
25:29La guitare,
25:29c'est magique.
25:30Un jour,
25:31une guitare de Chico,
25:32dans un siècle ou deux,
25:33se vendra un million d'euros ?
25:34J'aimerais que elle
25:35se vende d'avant,
25:36comme ça,
25:36on en profite tous.
25:37De votre vivant ?
25:39J'ai une dernière question
25:40qui est en lien
25:41avec le lieu
25:41dans lequel nous sommes,
25:42Chico.
25:42Nous sommes entourés
25:43de quatre statues
25:44qui représentent
25:45chacune une vertu.
25:46Il y a la sagesse,
25:48la prudence,
25:49la justice
25:49et l'éloquence.
25:51Est-ce qu'il y a
25:51une de ces vertus
25:52qui vous parle,
25:53qui vous caractérise,
25:54que vous avez envie
25:55de défendre ici ?
25:56Moi, je dirais
25:56la sagesse, peut-être.
25:57La sagesse ?
25:58Oui.
25:58Pourquoi ?
25:59Parce que,
26:00c'est ce que je vous disais,
26:01dans ce monde
26:02un peu compliqué,
26:03ça serait bien
26:04justement
26:04qu'il y ait
26:05une sorte de sagesse
26:08pour toutes les personnes
26:10qui nous entourent
26:11et ça calmerait un peu.
26:14Et beaucoup même.
26:16Et vous,
26:16vous êtes sage, Chico ?
26:18J'essaye.
26:19C'est vrai ?
26:19Oui, mais je crois
26:20que si au bout
26:21de tant d'années,
26:22je suis encore là
26:23à être heureux,
26:25à vivre ce que je vis,
26:27à donner encore
26:27du bonheur,
26:28il y a peut-être
26:30la musique,
26:31mais une forme
26:31de sagesse aussi
26:32parce qu'on garde
26:35les pieds sur terre,
26:36on essaie
26:37d'être réaliste,
26:39de profiter
26:39de la chance
26:40que le bon Dieu
26:41nous a donnée
26:42de vivre
26:42dans notre passion.
26:44Et vous savez,
26:45tous les jours,
26:45je dis merci,
26:46merci au bon Dieu.
26:48Je suis quand même
26:48quelqu'un
26:49qui est très reconnaissant
26:51de la chance
26:52que j'ai.
26:54Merci,
26:54belle conclusion.
26:55Merci beaucoup,
26:55Chico,
26:56d'avoir été notre invité
26:57dans Un monde un regard.
26:58Merci.
26:58Et merci à vous
26:59de nous avoir suivis
26:59comme chaque semaine.
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