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Brut.Cannes : Augustin Trapenard a rencontré Jacques Audiard
Brut
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25/03/2025
"Est-ce que ce qu'on appelle 'cinéma', c'est encore le cinéma ?"
Jacques Audiard discute avec Augustin Trapenard pour Brut, alors que son nouveau film "Les Olympiades" est présenté en compétition au Festival de Cannes.
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00:00
En 1938, je pourrais dire en 1972, une audience allait voir un film français.
00:07
Ils partageaient une identité.
00:11
Ils voyaient un film de Pagnol, ils avaient une information sur leur identité.
00:15
Dans les années 72, quand on fait du cinéma,
00:19
on a une identité sur une jeunesse, les physiques, tout ça.
00:23
Aujourd'hui, je ne sais pas bien.
00:24
Je ne sais pas si ça a toujours ce pouvoir-là, cette vertu-là, je n'en suis pas sûr.
00:28
Moi, je ne fais du cinéma qu'à cette condition-là, que ça serve à ça.
00:33
Mais franchement, je n'en suis pas sûr tout le temps.
00:35
Augustin, vous êtes prêt ?
00:36
Oui, je suis prêt.
00:37
Pourquoi encore toujours faire le pari du cinéma ?
00:40
C'est une bonne question.
00:42
C'est une bonne question, je me la pose tous les matins.
00:45
Non, c'est vrai que c'est singulier.
00:47
Et c'est singulier et que parfois ça m'échappe.
00:52
Le passage au numérique me pose énormément de questions,
00:55
mais je ne trouve pas les réponses.
00:58
Donc, je fais comme si je ne me posais pas ces questions.
01:00
Ça m'oblige.
01:01
En plus, je vais faire des films d'époque.
01:03
En plus, je ne me poserai pas la question du numérique.
01:05
Vous êtes dans le déni, quoi.
01:06
Oui, absolument.
01:07
J'ai l'impression qu'on est dans le déni.
01:08
J'ai adoré faire le bureau des légendes, par exemple, mais je ne sais pas si je suis fait pour ça.
01:14
C'est bizarre, j'ai une telle foi dans le cinéma.
01:16
Mais est-ce que ce qu'on appelle cinéma, c'est encore le cinéma ?
01:20
Mais c'est-à-dire qu'elle tient à quoi, cette foi dans le cinéma ?
01:22
Je ne sais pas.
01:24
Est-ce que c'est une habitude qu'on a prise ?
01:26
Est-ce que c'est une habitude ?
01:27
Et quand on fait du cinéma, vous allez faire des images et puis vous allez voir les choses après sur vos téléphones portables.
01:33
C'est quand même très, très singulier pour moi.
01:35
Vous dites que vous avez un projet de cinéma, vous dites que vous allez le faire en noir et blanc.
01:39
Il y a quand même un petit arrêt dans la conversation.
01:41
Non, vous ne vous sentez qu'un petit peu.
01:44
Et puis, si vous dites après, il y aura des passages en chinois, en mandarin.
01:48
Un autre petit arrêt dans la conversation.
01:50
Alors que le film est fait justement pour que la conversation se poursuive.
01:52
Voilà, et en quelques langues que ce soit.
01:54
Comment vous faites un film de jeunesse ?
01:56
C'est-à-dire un film qui a l'élan, le sel, la magie d'un premier film ?
01:59
Ah bah oui, ça, c'est peut-être un truc.
02:00
C'est peut-être que dans ces cas-là, oui, je comprends ce que vous voulez dire.
02:03
Peut-être que le premier film est un genre.
02:06
Et ça, ça serait un film du genre premier film.
02:08
Passionnant.
02:09
Oui, c'est bien sûr que c'est passionnant.
02:10
Le 9e film.
02:12
Bah oui.
02:12
Alors, on peut dire ça, le genre premier film, mais on ne peut pas dire, par exemple, genre deuxième film.
02:18
Vous voyez ce que je veux dire ?
02:18
C'est peut-être qu'effectivement, le premier film, c'est un genre.
02:21
Parce que peut-être que vous construiriez votre carrière à l'envers, j'inquiète.
02:24
Bah peut-être, ça serait drôle.
02:26
Je vais peut-être faire un truc, Augustin.
02:28
Je vais faire un dernier film.
02:29
Le genre dernier film.
02:31
De même, voilà.
02:32
Je vais faire le commentaire.
02:33
C'est ça, un film testamentaire.
02:34
Oui, c'est ça, je vais faire un film testamentaire.
02:36
Alors, ce serait quoi ?
02:38
Écoutez, laissez-moi la nuit.
02:40
Je vais réfléchir à ça.
02:41
Écrire d'autres histoires, c'est, je suppose, faire émerger quand même d'autres personnages
02:45
que ceux qu'on a filmés auparavant,
02:47
que ceux qu'on a vus au cinéma auparavant.
02:49
Quel enjeu est-ce que c'est pour vous aujourd'hui ?
02:51
Oui, c'est ça.
02:52
C'est de créer des véhicules différents.
02:56
Ça veut dire quoi, créer des véhicules ?
02:57
Des véhicules qui ne sont pas moi.
02:59
Vous voyez, c'est des personnalités.
03:00
Moi, je n'ai strictement rien à voir avec une jeune franco-chinoise de 22 ans.
03:04
Mais rien du tout, rien du tout, du tout.
03:06
Avec un Makita, je n'ai pas grand-chose à voir non plus.
03:08
Et c'est ça qui est intéressant.
03:10
Ce sont des acteurs qui avaient des expériences professionnelles très, très différentes.
03:14
Disons que Noémie est en voilà,
03:16
et puis j'arrive à Lucisan,
03:18
qui n'a pas d'expérience.
03:20
Alors, quand vous prenez, quand vous choisissez un acteur, une actrice
03:24
qui n'a pas d'expérience,
03:27
il aura toujours tendance à penser que vous l'apprenez pour elle-même.
03:32
Non, on ne l'apprend pas pour...
03:34
Moi, je n'apprends pas pour elle-même.
03:35
J'apprends parce que je suppose qu'elle est capable de faire le chemin jusqu'au personnage.
03:39
Ça passe par le casting, ça passe par la possibilité d'autres langues aussi au cinéma ?
03:42
Oui, oui, bien sûr.
03:43
Elle prend le risque de ne pas du tout, du tout, du tout
03:45
comprendre ce qui se joue dans la scène,
03:47
de réduire à l'étape quasiment de musique ce que vous allez...
03:51
Ça veut dire que ce sont des nouvelles façons de jouer aussi ?
03:53
Bien sûr, il y a des choses...
03:55
Avec Lucie, il y avait des choses étonnantes.
03:57
Par exemple, elle avait un rapport difficile avec l'ironie,
03:59
avec notre ironie quand nous parlons comme ça.
04:01
Il y a une espèce de petit degré...
04:04
Elle avait du mal.
04:05
Alors, ce que je lui demandais, c'était de jouer en chinois
04:07
et tout de suite après, de le faire en français.
04:09
Et voilà, elle y est arrivée.
04:11
Comment on filme l'amour aujourd'hui, Jacques ?
04:14
Ça, c'est une très bonne question
04:16
parce que c'est une question qui est un petit peu à l'origine du projet.
04:19
Et pour moi, ça ne vous a pas échappé qu'il y a un film,
04:22
il y a un film de référence, Emmanuel Chémeau, de Romère,
04:25
que j'ai vu beaucoup, beaucoup, beaucoup de fois,
04:27
où ce cas de magnifique, c'est un moment du discours amoureux
04:30
où il y a une érotisation si forte de la parole
04:35
qu'il n'y aura plus vraiment nécessité de passer à l'acte.
04:40
Et aujourd'hui, il y a une chose très intéressante qui nous est proposée,
04:43
c'est de...
04:44
Contrairement à ce que nous demandait nos mères,
04:46
ne couche pas le premier soir,
04:47
on va coucher peut-être le premier soir,
04:48
mais après, est-ce qu'il va y avoir...
04:50
Quel va être le discours ?
04:51
Y a-t-il une possibilité de discours amoureux ?
04:53
Il y en a une, bien sûr qu'il y en a une.
04:54
Alors, ça sera probablement quelque chose
04:57
qui aura à voir beaucoup, beaucoup avec l'amitié.
04:59
C'est très intéressant, c'est que quand on s'est mis nu devant quelqu'un,
05:02
et que...
05:04
Quelle va être...
05:04
Comment on en parle après, vous voyez ?
05:07
Quand on s'est dénudé,
05:08
quand on s'est abandonné dans les bras de quelqu'un.
05:11
Parce que c'est un film là-dessus aussi, effectivement, sur le lien humain.
05:14
Les manières de se croiser,
05:15
les manières de communiquer,
05:17
les manières de se rencontrer aujourd'hui,
05:18
les nouvelles manières de se rencontrer.
05:21
Oui, oui, bien sûr, avec toute cette espèce de grosse simplification
05:24
aujourd'hui qui est possible,
05:25
qui était, en tout cas pour les gens de ma génération,
05:27
qui était d'une complexité inouïe.
05:29
Le rendez-vous, le premier baiser...
05:31
Ouais, et l'enjeu, c'est de le raconter.
05:33
C'est-à-dire que vous avez commencé le cinéma par le montage.
05:35
En quoi ça sert pour construire une histoire ?
05:37
On apprend beaucoup sur la dramaturgie en montant.
05:39
En quoi, par exemple ?
05:40
En assemblant les scènes, qu'est-ce que c'est que le rythme ?
05:42
En voyant qu'on peut...
05:43
Tiens, vous avez un segment A, comme ça, le B.
05:46
Vous allez mettre le B avant le A.
05:47
Et là, vous voyez que ça marche.
05:49
Mais physiquement, ça marche.
05:51
C'est pas un hasard si je vous parle de construction, évidemment.
05:53
C'est aussi une architecture que vous filmez.
05:55
Comment filmez Paris autrement ?
05:56
Je dois admettre que j'ai beaucoup tourné dans Paris.
06:00
Et c'est un peu difficile à dire,
06:03
mais c'est pas une ville qui a une photogénie cinématographique
06:07
terrible. C'est soit Haussmann, soit le musée.
06:08
C'est un petit peu difficile.
06:09
Alors vous, vous allez la chercher ailleurs.
06:10
Alors oui, c'est ça.
06:11
C'est que comme je connaissais bien le 13e et que c'est un des lieux
06:14
où il y a quand même un geste d'urbanisme assez fort.
06:17
Je sais pas si l'avenue de France, Tolbiac, tous ces trucs-là,
06:20
c'est quand même quelque chose.
06:21
Et c'est vrai que dès qu'on prend un peu de hauteur,
06:23
ça devient, ça peut être une métropole étrangère, exotique.
06:27
Donc de la même façon, vous réinventez la question du lien amoureux.
06:31
Vous essayez de réinventer la façon de filmer Paris.
06:33
Il faut que ça se passe dans une architecture un peu différente, c'est sûr.
06:35
Alors quelle architecture ?
06:36
Le Paris, j'ai pensé rectiligne, aux fenêtres qui s'allument comme des cases.
06:40
Oui, mais comme des écrans de cinéma.
06:42
Comme des écrans de cinéma ?
06:43
Oui, monsieur, oui.
06:44
Donc il y aurait plusieurs films à l'intérieur de celui-là ?
06:46
Exactement.
06:47
Qu'est-ce que vous trouvez beau, Jacques, dans ce Paris qu'on ne filme pas si souvent ?
06:50
C'est une grosse surprise.
06:51
On prend la ligne sur la 6 comme ça et on quitte quelque chose.
06:54
On arrive vraiment dans autre chose qui est multiculturelle,
06:58
où il y a un très grand brassage.
07:00
Et puis avec une architecture qui a pour moi vraiment un sens contemporain.
07:05
Il y a des choses qu'on n'a pas souffert sur le tournage de la pandémie,
07:11
des trucs comme ça, c'était lourd.
07:13
La seule chose qui m'a manqué,
07:15
c'était que j'avais beaucoup de balades nocturnes des amants,
07:19
dans l'avenue de Choisy, dans tous ces coins-là.
07:22
Et ça, je n'ai pas pu le faire parce que c'était un désert.
07:24
Ça, c'est dommage.
07:25
Une chose m'est apparue, c'est qu'à partir du moment où...
07:30
Moi, quand j'ai tourné, vous vouliez filmer une rue,
07:32
vous avez vos personnages en premier plan et puis le fond.
07:35
Le fond, vous ne voulez pas qu'il y ait de masques.
07:38
Donc, il fallait que vous amiez.
07:39
J'avais toujours ma petite voiture de figurant testée.
07:44
Et donc, j'ai pris conscience qu'on faisait des films d'époque.
07:46
Aujourd'hui, vous filmez sans masque une rue, c'est un film d'époque.
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